Titre Anglais : Rise of the protector
Titre Français :
Auteur : ksomm814
Chapitre traduit par : Elindra
Bêta traductrice : Rémus James Lupin
Bêta Correctrice : Rémus James Lupin
Rating : T
État de la fic en anglais : Fini (22 chap)
État de la fic en français : En cours
Disclamer : Rien ne nous appartient sauf la traduction
Résumé : Le job d'Harry est clair: détruire les Horcruxes et vaincre Voldemort. Avec la mort de son mentor, Harry est forcé de devenir quelque chose qu'il n'a jamais voulu, un leader. Maintenant, il n'y a pas de retour en arrière.
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Bonne lecture
Onarluca et Eni
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Chapitre 22 : Rien n'est pire qu'un au revoir
Il n'y avait pas eu de fête, mais de dire que Rufus Scrimgeour était désireux de faire tout ce qui était en son pouvoir pour aider Harry dans ses plans était un euphémisme. En un clin d'œil, Harry eut un transport pour les États-Unis ainsi qu'une diversion pour la presse et le public. Avec l'aide du Premier Ministre moldu, Harry allait voyager en jet privé avec quelques-uns des agents de sécurité de Premier Ministre afin d'assurer sa sécurité. Apparemment, Scrimgeour avait informé le Premier Ministre du rôle d'Harry dans la défaite de Voldemort.
De nouveau, Harry avait l'impression que le temps lui jouait des tours. Indépendamment des questions sans fin à propos de son avenir, Harry avait été triste de voir sa dernière matinée à Poudlard arriver. Chaque journée avait été agaçante au possible, mais il avait réussi à s'en sortir, déterminé à passer autant de temps que possible avec Remus et ses amis. Sirius ignorait toujours tout le monde, bien que Remus ait révélé que le divorce de Narcissa en était à son commencement.
Il avait l'impression d'être une déception pour l'une des rares personnes qu'Harry n'avait jamais voulu décevoir.
Alors qu'Harry faisait sa malle pour la dernière fois, les souvenirs le submergeaient à chaque objet qui était soigneusement rangé. Il se souvenait de quand il avait reçu la cape d'invisibilité de son père de la part de Dumbledore à son premier noël à Poudlard. Ça avait été la première fois où il avait perçu son père comme une personne réelle qui avait bel et bien existé. L'existence de ses parents n'avait fait que s'intensifier à la fin de l'année grâce à l'album photo que Hagrid avait créé après un long travail. Il y avait son Éclair de Feu, le premier cadeau de son parrain, les miroirs de poches que Sirius et son père avaient créés pour communiquer entre eux en retenues, le dessus de lit avec un cerf, un loup, un chien, et un lys brodé dans le centre, fait par Mme Weasley, l'anneau que Dumbledore lui avait donné, ainsi que son ordre de Merlin première classe.
Étonnamment, le dernier objet fut celui qui fit resurgir le plus de souvenirs. Il servit de rappel pour toutes les choses pour lesquelles Harry avait lutté et toutes celles qu'il avait réalisé et enduré pour en arriver là où il en était maintenant. Il lui fit se rappeler tous ceux qui s'étaient sacrifiés pour lui. Comme ses parents, Sirius, Remus, le professeur Dumbledore, Kingsley, Tonks et mes amis.
En sortant de Poudlard, Harry fut frappé par une vague de déception et de remord qui le força à s'arrêter. Il fut difficile pour Harry de s'empêcher de sourire alors qu'il fermait les yeux et essayait de convaincre Poudlard que ce n'était pas un adieu. Il y aurait toujours une partie de lui ici, et un jour il reviendrait pour encore lui parler. L'espoir remplaça la déception mais les remords restèrent, ce qui était compréhensible. Harry ressentait la même chose.
Le trajet en train jusqu'à Londres était, en toute logique, complètement inutile et risqué dans la mesure où la sécurité était concernée, mais tout le monde en avait besoin. Le long trajet permettait à Harry de faire ses adieux à ceux qu'il ne verrait pas pendant un certain temps, et donnait à Sirius et Remus le temps de retourner à square Grimmauld avant que Sirius ne doive partir afin d'éviter Harry.
Malgré le fait que ce dernier essayait de le nier, le comportement de Sirius commençait vraiment à le mettre en colère. Dans un premier temps, la réaction de Sirius avait été compréhensible, mais maintenant c'était juste immature. Combien de temps pouvait bouder un homme adulte au lieu de s'occuper de ce qui se passait autour de lui ? Évidemment assez longtemps pour gâcher le temps qu'il me reste ici.
L'un des inconvénients d'étudier à l'étranger était tous les préparatifs qui devaient être fait. Un compte avait besoin d'être ouvert à la banque des sorciers à New York, il devait se créer un alias, trouver un endroit où vivre près de St François et le meubler, rencontrer les membres du Comité pour tout régler sous son pseudonyme, s'inscrire à ses cours et trouver un moyen d'obtenir un passeport pour entrer aux États-Unis. C'était à rendre fou de ne serait-ce qu'y penser.
Remus avait offert d'aider autant qu'il le pouvait, mais c'était difficile car ils devaient tout faire aussi discrètement que possible pour éviter que la presse en ait vent. Les gobelins de Gringotts avaient aussi offert d'aider...à un prix. Cependant, Harry commençait à penser que le prix en valait la peine. Au moins, ça ne pouvait pas être aussi mauvais que de devoir une faveur à Scrimgeour.
Le train s'arrêta lentement au quai 9 ¾ dans une mer de lumières clignotantes. Harry, Ron et Hermione laissèrent échapper des gémissements bruyants tout en sortant de leur compartiment pour rejoindre la longue queue pour débarquer. Alors qu'ils se déplaçaient lentement de fenêtre en fenêtre, Harry remarqua une diminution des flashs de lumière et l'augmentation de bousculades. Plus il s'approchait de la sortie, plus il se rendit compte que les gens étaient obligés de reculer, sous les ordres d'un groupe d'individu habillés de vêtements familiers de monter. Le flash de cheveux pourpres était tout ce qu'il fallait au jeune sorcier pour voir ses soupçons confirmés. Les Aurors étaient là, mais la question était de savoir qui avait requis leur présence.
En descendant du train, Harry constata rapidement que ça lui était égal. Les appareils photos crépitèrent alors que les gens se pressaient contre la garde d'Auror dans l'espoir d'avoir un meilleur aperçu d'Harry ou de récupérer leurs propres enfants. Avec sa malle déjà rétrécie dans sa poche, Harry dût lutter contre l'envie de directement transplaner chez lui alors qu'il disait au revoir à un groupe de membre de l'AD qui avait repéré leurs parents. Il n'aurait jamais arrêté d'en entendre parler s'il partait sans saluer l'ensemble du clan Weasley...ce qui arrivé plus tôt que prévu.
Il était presque impossible de manquer la masse de cheveux roux qui avait été autorisée à passer la garde des Aurors. Mr et Mme Weasley réunirent immédiatement Harry, Ron, Hermione er Ginny dans une étrange étreinte groupée. Harry sursauta et se retrouva soudain avec la bouche pleine de cheveux. Des vagues de soulagement mêlé de remords s'enroulèrent autour de lui alors que les sanglots étouffés de Mme Weasley atteignaient ses oreilles.
« Maman ! » protesta Ron tout en se dégageant, ce qui amena ses parents à libérer les trois autres.
« Oh Ronald, comment pourrais-tu m'en vouloir ? » demanda sa mère en pleurant. « C'est la dernière fois que nous nous verrons tous ensemble. » Son regard se posa sur Harry. « Quand pars-tu Harry chéri ? »
Harry sentit aussitôt une vague de silence parcourir la foule. Un soupir agacé s'échappa de ses lèvres.
« Bientôt, » dit-il évasivement. « Il y a plusieurs choses qui doivent d'abord être terminés. »
Une main douce se posa sur l'épaule d'Harry, mettant brutalement fin à la conversation. La voix joyeuse de Tonks sembla résonner dans le silence.
« Je ne veux pas vous interrompre, mais Harry est attendu à la maison et la foule ne semble pas vraiment intéressée par sortir temps qu'il est ici. »
Mme Weasley la regarda un moment comme si elle était sur le point de protester avant de prendre Harry dans une étreinte féroce.
« Ne sois pas un étranger, Harry chéri, » lui dit-elle à l'oreille. « Peu importe où tu vas, tu seras toujours un membre de notre famille. »
« Je vous remercie, Mme Weasley, » lui répondit-il alors qu'il lui rendait son étreinte. Le reste de la famille Weasley les rejoignirent dans les adieux, chacun d'eux serrant la main ou lui tapant dans le dos. Peu de temps après, les Weasley reculèrent, permettant à Harry, Ron et Hermione d'avoir un peu d'espace.
Hermione jeta immédiatement ses bras autours de son ami.
« Tu nous diras quand tu partiras, hein ? » demanda-elle d'une voix hésitante. « Tu ne vas pas seulement disparaître au milieu de la nuit pour éviter d'avoir à dire au revoir car si tu le fait, je te traquerais et t'ensorcellerais d'une façon tellement mauvaise que personne ne sera jamais capable de te reconnaître. »
Harry ne put s'empêcher de sourire. Il n'y avait qu'Hermione pour le menacer de quelque chose qu'elle pourrait faire jusqu'au bout mais qu'elle ne ferait pas.
« Je te le jure » lui assura-il. « J'enverrais Hedwige dans quelques jours. »
Hermione lui fit un sourire larmoyant avant de reculer pour que Ron prenne l'épaule d'Harry. Aucun mot n'avait besoin d'être dit entre eux...enfin, c'était plus dû au fait qu'aucun des deux ne savait quoi dire, surtout avec la foule de spectateurs autour d'eux. D'ailleurs ce n'était pas le moins du monde un au revoir.
Transplaner à square Grimmault n'avait pu arriver assez vite, mais une fois arrivé, Harry souhaita être allé ailleurs. La maison était totalement silencieuse. À première vue, on aurait pu penser qu'il n'y avait personne, mais une note de Sirius prouvait le contraire.
Harry,
Remus se repose à l'étage. Il dira le contraire mais il a plus que tout besoin de se reposer. Si je ne suis pas revenu pour le diner, réveille-le. Il a besoin de manger.
Sirius
PS : Un paquet est arrivé de St François pour toi. Il est sur ton lit.
Si Harry avait besoin d'une autre preuve que Sirius n'allait jamais lui pardonner, il venait de l'avoir. Sirius avait écrit la lettre comme si elle était adressée à un étudiant, et non à son filleul. Après un adieu solennel à Tonk, Harry se retira dans sa chambre. Il y avait sur son lit le paquet carré, avec quelque chose de plus petit à côté. Après un examen plus attentif, Harry se rendit compte que l'objet plus petit était en faite un passeport.
Il ne peut vraiment pas attendre pour se débarrasser de moi.
Tout à coups, son voyage pour l'Amérique semblait ne jamais arriver assez vite.
Dire que l'atmosphère était tendue à square Grimmault était un euphémisme. Harry avait abandonné tout espoir de se réconcilier avec Sirius, se concentrant uniquement sur ses préparatifs de départ et de passer du temps avec Remus. Sirius était rarement dans les parages et, quand il l'était, s'enfermait dans sa chambre, son bureau ou la chambre de Remus. C'était douloureux pour Harry de ne serait-ce que penser à la relation étroite qu'il avait partagé avec son parrain, mais il ne pouvait pas faire marche arrière maintenant. Il en avait besoin. Il avait besoin d'un nouveau départ s'il voulait vraiment laissé tout ce qui avait lien avec Voldemort derrière lui.
Ron et Hermione lui rendaient visite aussi souvent que possible, mais il devenait de plus en plus difficile pour eux de tenir leurs langues. Ils avaient tous les deux convenu que Sirius agissait comme un enfant idiot qui aurait eu besoin d'un bon coup de pied au derrière. C'était un peu gênant de les entendre comploter tous les deux pour trouver une vengeance appropriée, même si Harry savait qu'ils essayaient juste de le faire se sentir mieux. Il semblait que, après sept ans, Ron et Hermione se soient enfin trouver quelque chose en commun : leurs sentiments de protections envers Harry.
Bien sûr, ils étaient encore en désaccord sur presque tout le reste, surtout quand il s'agissait d'informer Harry sur ce qui se passait avec les autres membres de la famille Weasley. Hermione ne pensait pas qu'Harry avait besoin de savoir que Ginny s'était enfermée dans sa chambre depuis son retour de la gare de King Cross, ne parlant pas à Hermione ou Mme Weasley pendant trois jours, tandis que Ron pensait que Ginny était une « fille idiote ». Cependant, le regard que lui jeta Hermione était tout ce qu'il fallait à Harry pour comprendre que ça avait quelque chose à voir avec lui.
Génial Tout simplement génial. Tu pourrais penser qu'elle va s'en remettre et passer à autre chose. La dernière chose dont j'ai besoin est que les Weasley aussi soient en colère contre moi.
Malheureusement, Remus semblait être pris entre deux murs. Il était la seule personne qu'Harry connaissait qui était encore en bons termes avec Sirius, et il était aussi la seule personne vivant à square Grimmault qui parlait volontiers avec Harry. Pendant les heures où ils étaient en tête à tête, Harry avait probablement appris davantage sur le passé de Remus qu'il ne l'avait jamais cru possible. Il en avait aussi appris un peu sur sa mère étant donné que Remus était le Maraudeur qu'elle avait le plus fréquenté. C'était rafraîchissant d'entendre parler d'une autre facette de Lily Potter.
Il y avait cependant un inconvénient à écouter ces histoires. Plus Harry passait de temps avec Remus, plus il redoutait de le laisser en arrière. Pendant cinq ans, Remus avait fait partie de sa vie, lui offrant un point de vue patient et calme, ce qui était généralement le plus difficile à avoir. Remus était la preuve que vous n'aviez pas besoin d'être sous les projecteurs pour faire la différence.
Sortir de la maison était impossible pour Harry, sauf quand il était recouvert par des glamours. Actuellement, rentrer dans un lieu public équivalait pour Harry à un suicide. Tous les journalistes du monde sorcier étaient à la recherche d'une interview de sa part, au point que beaucoup se postaient dans le monde moldu dans l'espoir de l'apercevoir. L'obsession du publique pour l'histoire de la vie d'Harry s'intensifiait chaque jour et continuerait probablement jusqu'à ce qu'une autre « célébrité » ne soit trouvée.
Hermione et Remus avait souligné le fait que ça ne serait probablement pas avant longtemps que les gens ne commencent à se faire leurs propres versions des aventures d'Harry afin de calmer la demande, mais ça ne changeait pas la position de ce dernier. Il savait que ce que n'importe quel auteur pourrait inventé ne serait pas plus incroyable que la vérité. Il savait ce qui s'était passé, tout comme ses proches. C'était tout ce qui comptait.
Une fois de plus, le temps semblait être contre Harry. Les minutes se transformèrent en heures qui elles même se transformèrent en jours. Avant même qu'il ne puisse cligner des yeux, la seconde semaine de Juillet était seulement à quelques heures et à un coucher et lever de soleil avant qu'Harry ne doivent partir de chez lui. Il avait réussi à passer au Terrier une nouvelle fois pour remercier la famille qui lui avait tant donné et demandé si peu en retour. Il avait été difficile de faire ses adieux, mais pas aussi difficile que ça n'avait été de s'asseoir avec Ginny et lui dire avec délicatesse qu'il ne la voyait que comme une sœur. Ça lui faisait mal de détruire les rêves de quelqu'un, surtout quand il pouvait sentir leur cœur se briser.
Au moins maintenant, Ginny serait capable de dépasser ça.
Le sommeil sembla fuir Harry pendant sa dernière nuit à Londres, ce qui lui donna le temps de coucher sur papier les mots qui, il le savait, ne seraient jamais capable de franchir ses lèvres pour parler à Sirius, Remus, Tonks, Ron et Hermione. Dans chaque lettre, Harry déclarait fermement que ce n'était pas un adieu. Il ferait tous ce qui était en son pouvoir pour rester en contact, en particulier compte tenu de l'état de santé de Remus. La dernière chose qu'il voulait recevoir, c'était un appel par cheminette surprise lui annonçant le pire.
A l'aube, Harry finit de tout emballer à contrecœur avant de réduire des malles. La voiture et le garde du corps assignés par le Premier Ministre arriveraient au 2, Place Grimmault dans un peu moins d'une heure pour l'emmener à l'aéroport de Londres Gatwick pour l'incroyablement long vol en direction des États-Unis. Le trajet en voiture n'allait pas être trop long, mais il était heureux que Ron et Hermione aient proposé de l'accompagner, même si c'était surtout parce qu'ils voulaient retarder le plus possible le moment où ils devraient se dire au revoir.
Le rugissement des flammes de la cheminée tira Harry de ses pensées. Se retournant, il vit Ron trébucher en dehors des grandes flammes vertes, tandis qu'Hermione le suivait avec plus de grâce. Harry ne put empêcher un sourire de s'étendre sur son visage alors qu'ils commençaient déjà à se quereller à propos des manières de Ron, ou plutôt de l'absence de celles-ci.
« Hermione, c'est Harry ! » Souligna Ron avec exaspération. « Ça lui est égale si on vient sans avoir appelé d'abords. »
« Ce n'est pas important de savoir qui il est, Ronald, » gronda Hermione. « C'est la plus simple courtoisie que de demander la permission avant d'entrer. Qu'est-ce qu'on aurait fait si on avait interrompu quelque chose ? Et si Harry et Sirius… »
Harry se racla la gorge bruyamment, mettant brusquement fin à la conversation.
« Ne prend pas tes rêves pour la réalité, Hermione » dit-il sèchement. « Que diriez-vous d'aller à l'extérieur tous les deux, et d'attendre la voiture. Je dois juste…vous savez. »
Hermione sourit avec compassion tout en tirant Ron vers la porte d'entrée.
« Prends ton temps, Harry » dit-elle doucement. « Si tu as besoin de nous, tu sais où nous trouver. »
Le brun les regarda partir avant de lentement entreprendre l'ascension familière des escaliers jusqu'aux chambres. Chaque marche semblait résonner dans toute la maison, mais ça pouvait n'être que son imagination car personne ne semblait l'avoir entendu. Malgré l'état de Remus, son ouïe était aussi acérée que jamais. Bien sûr, c'était aussi le cas de son odorat donc il savait probablement que ce n'était que Harry.
La chambre de Sirius était au premier étage. Aussi soigneusement que possible, Harry ouvrit la porte, ce qui permit à un rai de lumière de se déposer sur le visage endormi dans le grand lit à baldaquin. Sirius dormait comme il en avait l'habitude, sur le côté avec toutes ses couvertures étroitement enroulée sur lui. C'était presque comme s'il ne pouvait jamais avoir assez chaud sous le couvert de l'obscurité. Harry avait le sentiment que ça avait à voir avec Azkaban mais c'était un autre de ces sujets à propos duquel ils n'avaient jamais discuté.
Lentement, Harry s'approcha du lit tout en sortant la lettre cachetée au nom de Sirius. En la mettant sur la table de chevet, le jeune sorcier luttait pour rester aussi calme que possible, même s'il hurlait intérieurement. Ce n'était pas censé se passer comme ça. Il ne devrait pas avoir à se faufiler hors de la maison comme un adolescent rebelle. Il aurait fallu des adieux appropriés avec quelques larmes et beaucoup de fierté mélangés à de la compréhension. Sirius aurait dû comprendre que c'était la meilleure chose à faire pour tout le monde. Il aurait dû comprendre que c'était sa seule chance d'avoir une vie normale.
Laissant échapper un soupir tremblant, Harry tendit la main et saisit légèrement le bras du plus âgé. Ses yeux se fermèrent alors que tous ses sentiments contradictoires pour Sirius tourbillonnaient à l'intérieur de lui comme une potion mélangée trop rapidement. La vitesse s'intensifia jusqu'à ce qu'ils débordent puis s'écoulent à travers son bras, sa main et à l'intérieur de Sirius. Aussi fort qu'il le voulait, Harry ne pouvait se résoudre à éprouver de la colère ou de la haine à l'égard de son parrain. Sirius avait fait un choix, qu'importe à quel point celui-ci était immature. Harry savait qu'il devait accepter ce choix ou il ne serait pas du tout capable de s'en aller. Il était difficile de se concentrer sur l'avenir quand votre esprit était piégé dans le passé.
Un léger halètement sortit Harry de ses pensées, lui faisant lâcher le bras de Sirius. Il arrêta de respirer alors qu'il regardait Sirius, à l'affût du moindre signe montrant que Sirius était réveillé, mais n'entendit que la respiration calme de celui-ci. Laissant échapper un soupir de soulagement, Harry se recula, fixant le plus vieux pour ce qui semblait être une éternité avant de se retourner et de se rediriger vers la porte. Avant de quitter une dernière fois son parrain, Harry hésita tandis que sa crise interne ressurgissait.
« J'espère que tu trouveras le bonheur un jour, Sirius, » murmura-t-il, « et j'espère que tu comprendras un jour pourquoi j'ai choisi cette voie. Je n'ai jamais voulu te blesser, mais je ne pouvais pas rester dans un endroit où je suis traité comme un morceau de viande. S'il te plait, pardonne moi Sirius…et…prend soin de Remus pour moi. »
Avec un soupir tremblant, Harry quitta la chambre de Sirius pour la chambre d'à côté. S'il était resté un instant de plus, il aurait entendu un souffle lourd s'échapper de la forme sur le lit, avant que ses épaules ne commencent à trembler de façon incontrôlable. Cependant, Harry ne vit, n'entendit, et ne ressentit jamais rien qui aurait pu changer sa conviction que Sirius serait toujours en colère contre lui pour avoir abandonné sa famille au profit de son futur.
Entrant dans la chambre de Remus, le jeune sorcier eut un brusque arrêt à la vue du loup-garou, réveillé et assis sur son lit, semblant l'attendre patiemment, comme l'aurait fait un guérisseur. Le regard de Remus se fit aussitôt sympathique alors qu'il faisait un signe à Harry pour qu'il s'asseye sur le bord du lit. Expirant lentement, le plus jeune suivit ces instructions, profitant de l'occasion pour détailler longuement Remus. Il y présentait des signes évidents de maladie mais avait l'air plus relaxé et détendu que jamais il ne l'avait été à Poudlard.
« Donnes lui juste le temps, Harry » dit-il doucement, la voix un peu rauque. « Il se rapprochera peut-être. »
Harry haussa les épaules alors qu'il sentait une main agripper faiblement la sienne.
« Ce n'est pas grave, » dit-il d'un ton neutre tout en s'asseyant. « Je n'ai pas l'intention d'attendre que ça arrive. Tu me feras savoir s'il cause des problèmes, hein ? Je ne veux pas que tu en payes le prix parce que tu n'as pas pris son parti. »
« Je ne ferais rien de la sorte, Harry » dit Remus avec un regard sévère. « Sirius sait comment je me sens et il sait aussi que j'ai raison. Nous irons bien. Inquiètes-toi de toi-même pour une fois, et utilise le miroir aussi souvent que possible. » Remus fit un signe de tête en direction du petit miroir carré sur sa table de chevet. « L'autre ne sera jamais hors de ma vue. J'espère que tu me tiendras au courant de tout. »
Harry hocha la tête tandis que son regard se posait sur la main agrippée faiblement à la sienne. Alors qu'il essayait de trouver ses mots, il fut content d'avoir écrits les lettres. Comment pouvez-vous-même tenter de remercier quelqu'un pour ne l'avoir jamais critiqué, n'avoir jamais était exigeant, lui avoir toujours offert son soutien et assuré une vie que la plupart aurait tué pour avoir.
« Tu sais, Harry, parfois les mots semblent juste ne pas faire justice à ce que l'on ressent, » offrit gentiment Remus. « J'ai essayé de penser à quelque chose de profond à te dire depuis que tu as avoué que tu partais mais tout ce qui m'ait venu est « merci ». »
Harry regarda Remus, incrédule. C'était la dernière chose qu'il s'était attendu à entendre.
« Il n'y a rien qui mérite des remerciements, » répliqua Harry. « Je suis celui qui devrait te remercier. Si tu ne m'avais pas pris après les Dursley…eh bien, je ne serais pas où je serais. » Je serais probablement mort.
Remus sourit avec compassion.
« Je pense que tu me donne trop de crédit, Harry. Tu étais déjà une personne remarquable avant que je ne revienne dans ta vie. Tu avais juste besoin de quelqu'un pour le faire ressortir, tout comme j'avais besoin de quelqu'un pour me sortir de la coquille dont je m'étais entouré. Nous nous sommes mutuellement aidé donc disons que nous sommes quittes, ok ? »
Harry retint son besoin d'argumenter, même s'il savait qu'ils n'étaient en aucun cas « quittes ». Il fixa Remus qui le fixa en retour, son regard n'hésitant jamais. Laissant échapper un soupir résigné, Harry sortit la lettre pour Remus et la mit à côté du miroir enchanté. Remus jeta un regard curieux à la lettre avant sourire d'un air compréhensif. « Tu vas me tenir au courant de tout, hein ? » demanda finalement Harry.
« Si par tout, tu veux dire par ma santé, alors oui Harry, je le ferais, » dit Remus avec un petit hochement de tête.
Les yeux d'Harry s'étrécirent.
« Et tu seras totalement honnête avec moi ? » demanda-t-il prudemment.
Le sourire de Remus se fit hésitant.
« Harry »
« Non, Remus, » l'interrompit fermement Harry. « Si je quitte le pays, j'ai besoin de savoir que tu vas être totalement honnête à propos de tout, sinon je vais devoir demander à Ron et Hermione de le faire et tu sais à quel point ils peuvent être curieux. »
Remus grimaça.
« Très bien, Harry, » céda-t-il. « T'as gagné. Je serais aussi honnête que possible avec toi, mais s'il te plaît, comprend qu'il peut y avoir certaines choses que je souhaite garder pour moi. Je te donne ma parole que je te contacterais si quelque chose de grave arrive, d'accord ? »
« D'accord, » répondit Harry avant de se pencher en avant et d'enrouler ses bras autour du plus vieux. « Prend soin de toi et n'oublie pas de prendre tes potions, en particulier les suppléments nutritifs quand tu ne te sens pas assez bien pour manger. »
Remus retourna l'étreinte même s'il était clair, vu le tremblement des bras de Remus, que ça lui avait demandé beaucoup d'efforts.
« Même chose pour toi, chiot, » dit-il doucement. « Il nous a fallu des années pour t'engraisser jusqu'à ce que tu aies un poids un tant soit peu normal. Essayes de ne pas tout perdre dès les premières semaines. »
Harry ne put réprimer le sourire qui ornait son visage alors qu'il s'éloignait.
« Toujours le parent, » dit-il calmement.
Remus sourit en retour alors qu'il se levait lentement et prenait le visage du plus jeune en coupe.
« Toujours, mon chiot. » dit-il alors que les vagues d'amour, de fierté et de bonheur se mélangeaient avec les vagues de regrets et de remords. « Si je ne me trompe pas, il y a plusieurs personnes qui t'attendent. Allez, tu sais où me trouver si tu as besoin de moi. »
A contrecœur, Harry fit ses tremblants adieux et quitta le numéro 12, square Grimmault. Sortant dans la lumière matinale du soleil, Harry dut se protéger les yeux pour pouvoir apercevoir Ron et Hermione en train d'attendre à côté de plusieurs hommes grands et raides vêtus de costumes noirs. Derrière eux se trouvait une voiture noir et brillante avec laquelle les Dursley auraient sans aucun doute paradé dans tout le Surrey. Harry n'y avait évidemment jamais prêté attention quand il était plus jeune, étant bien plus intéressé de savoir quand serait son prochain repas plutôt que par le type de voiture qu'aimait Vernon.
Les hommes en costume se mirent aussitôt à l'action. Le plus petit du groupe se précipita sur le siège conducteur et démarra la voiture. Le plus grand ouvrit la porte arrière laissa Ron et Hermione s'y installer. Les deux derniers s'approchèrent d'Harry, posèrent chacun une main sur ses épaules et marchèrent avec lui jusqu'à la voiture. Harry lutta pour ne pas s'extirper de leur poigne à chaque pas. Il se demanda ce que, par l'enfer, avait bien pu dire le Premier Ministre aux gardes du corps pour les faire agir comme les membres de l'ordre l'avaient fait pendant la guerre. De toute évidence, il n'était pas au courant que je peux prendre soin de moi-même.
« Prêt, Mr Potter ? » demanda le chauffeur en regardant Harry dans le rétroviseur.
Harry hésita un instant avant d'acquiescer. La voiture se joint à la circulation et le silence retomba.
« Qu'est ce qui se passe ici ? » demanda-t-il finalement. « Pourquoi ce service royal ? »
La garde du corps assis juste en face d'Harry se pencha en avant, ses cheveux courts noirs et ses yeux bleus glacés lui donnant l'allure d'un soldat bien entraîné.
« Nous avons pour instruction de vous protéger à n'importe quel prix, Mr Potter, » dit-il sévèrement. Le premier Ministre nous a laissé croire qu'il y a des gens qui veulent votre mort, et d'autres qui vous considèrent comme quelque chose de semblable à une rock star. Nous sommes là pour vous protéger des deux s'il y en avait besoin, jusqu'à ce que nos remplaçants prennent le relais. »
« Remplaçants ? » demanda immédiatement Hermione, coulant un regard curieux vers Harry. « Les remplaçants qui accompagneront Mr Potter tout au long de son vol vers les Etats Unis, » répondit-il lentement.
« Non, » répliqua immédiatement Harry. Ça allait vraiment trop loin. Il avait pensé que la « protection » ne durerait que jusqu'à ce qu'il entre dans l'avion. « Je refuse. C'est déjà bien assez que vous gâchiez tout votre temps ici. Je ne veux pas que d'autres perdent une journée de leur vie pour me baby-sitter. Je peux prendre soin de moi-même. »
Le garde du corps se pencha en arrière conte le siège, son regard retournant vers Harry.
« Je crois que vous n'avez pas droit de parole sur ce point, Mr Potter, » dit-il sévèrement. « Cet accord a été conclu entre le Premier Ministre, votre ministre et votre tuteur. Étant considéré comme un mineur par nos lois, il vous faut respecter les choix que votre tuteur a fait pour vous. »
Ron et Hermione se regardèrent, bouche-bée, alors qu'Harry enfouissait son visage entre ses mains.
« C'est un foutu cauchemar, » gémit-il. « Je vais passer les douze prochaines heures en compagnie d'un groupe d'adultes qui détailleront chacune des choses que je ferais. »
« Tu ne penses pas que Remus aurait… » Commença Hermione, mal à l'aise.
« Non, » murmura Harry avec colère tout en s'entourant la poitrine de ses bras. « Remus me l'aurait dit. C'est du Sirius tout craché. Il ne m'a pas dit un mot depuis un mois, et ce, seulement pour mettre tout ça en place. J'ai vraiment envie de faire faire demi-tour à cette voiture pour pouvoir aller à la maison et… »
« -Harry ! » l'interrompit nerveusement Hermione. « N'y pense même pas. Ce n'est pas vraiment si mauvais. Tu voyages tout seul dans un autre pays. Tout parent sain d'esprit ferait la même chose s'il en avait la possibilité. Personnellement, je ne suis pas surprise le moins du monde, et suis même un peu soulagée. Ça veut dire que Sirius n'est pas aussi en colère que ce que nous pensions. »
Si seulement c'était aussi simple que ça, pensa amèrement Harry. Il aurait peut-être cru Hermione s'il n'avait pas vécu avec Sirius. Il était indéniable que la colère et la frustration l'entourait à chaque instant de la journée. Le fait que Sirius n'ait pas pris la peine de lui laisser une note l'avertissant de la protection rapprochée était la preuve dont Harry avait besoin pour savoir que son parrain ne lui pardonnerait pas de sitôt.
Le reste du trajet se fit dans un silence inconfortable. Harry savait que Ron et Hermione voulaient parler, mais ils –tout comme Harry- n'avaient aucune idée de ce qu'ils pouvaient ou non dire en présence des gardes du corps. Comme ils avaient mentionné 'leur ministre', il était raisonnable de conclure qu'ils étaient au courant de l'existence du monde magique, mais ça ne voulait pas dire pour autant qu'ils savaient tout.
Se traînant vers le terminal de l'aéroport, l'estomac d'Harry se tordit de nervosité. Ça y était. C'était vraiment en train d'arriver. Il n'était pas trop tard pour revenir en arrière, n'est-ce pas ? Personne ne lui en voudrait s'il changeait d'avis. Après tout, il n'avait que dix-sept ans. Il n'y avait aucun mal à attendre un an ou deux avant de commencer la formation. Il pourrait travailler à la boutique de Fred et George, ou même devenir l'assistant de Madame Pomfresh et gagner un peu plus d'expérience.
« Harry ? » demanda doucement Hermione. « Harry, tu vas bien ? »
Sortant de ses pensées, Harry remarqua que les gardes du corps avaient quitté la voiture et attendaient qu'il les suive. Qu'est ce qui n'allait pas avec lui ? Pourquoi doutait-il soudainement d'une décision sur laquelle il était resté intraitable pendant si longtemps ? Est-ce que c'était juste les nerfs ou est-ce que c'était autre chose…quelque chose de plus grave ?
Une main se posa sur son épaule et la serra doucement.
« Harry, ça va aller. Je te le promets. »
Sans même s'en rendre compte, Harry se retrouva hors de la voiture et debout entre deux gardes du corps tandis que Ron et Hermione sortaient à leur tour. Le groupe entra dans le terminal et commença immédiatement à être fixés par toutes les personnes autour d'eux, pas parce qu'ils avaient reconnu Harry, mais parce qu'ils savaient que seul une personne importante aurait besoin du genre de protection entourant Harry.
Hermione avait l'air sur le point d'exploser alors qu'elle agrippait le bras du brun et le tirait à l'écart des gardes du corps.
« Vous tous, restez juste où vous êtes, » ordonna-t-elle. « Nous serons juste là. »
Étonnamment, les gardes du corps restèrent où ils étaient. Fidèle à la parole d'Hermione, ils n'allèrent pas loin, mais cependant assez pour pouvoir avoir une conversation en privée. Inspirant profondément, Harry détailla ses meilleurs amis qui étaient restés à ses côtés contre vent et marées. Ils avaient fait tant de sacrifices, sans jamais rien demander en retour. Honnêtement, Harry ne savait pas ce qu'il serait devenu sans eux.
« Alors, » commença Ron, mal à l'aise. « Tu nous contactera dès que tu seras installé ? »
Harry sourit.
« Je vous ferais savoir où je suis dans les deux prochains jours. Dès que j'aurais fait installer la connexion par cheminette, j'organiserais un moment avec Remus pour récupérer Hedwige. Je ne pense pas qu'elle sera capable de voler à travers l'océan donc, si vous avez besoin de moi, utilisez le miroir qu'a Remus. Si on a des problèmes, on pourra utiliser quelque chose de semblable au système qu'utilisait Snape pour nous contacter avant- eh bien, tu sais. »
Hermione se tapota pensivement le menton.
« Ça pourrait être la meilleure chose à faire. Je vais étudier la question. » Son visage montra son impatience alors qu'elle se frottait les mains avec enthousiasme. « On veut tout savoir, Harry, d'accord ? Peu importe l'importance. Découvrir une autre culture est fascinant. »
« Hermione, » grogna Ron. « Il va en Amériques. A quel point peuvent-ils être différents de nous ? »
« Eh bien, pour commencer, ils conduisent du mauvais côté de la rue, » répondit sèchement Hermione. « Je l'ai vu à la télé une fois. Honnêtement, je n'arrive pas à imaginer comment ils peuvent le supporter. »
Ron laissa échapper un soupir avant de reporter son attention sur Harry.
« Quoi qu'il en soit, je suppose que ça ne sert à rien d'essayer de retarder l'heure de partir, » dit-il mal à l'aise alors qu'il tendait la main. « Tu prendras soin de toi, hein, mon pote ? »
Harry l'a pris immédiatement.
« Toi aussi, mon pote, » dit-il doucement. « Tu sais quoi, Ron ? Je suis vraiment heureux que tu te sois assis dans mon compartiment ce jour-là, dans le Poudlard Express. Je ne peux pas imaginer avoir un autre meilleur ami que toi. »
Le roux fit un large sourire.
« En fait, je devrais être celui qui te doit des remerciements. Au fil des années, tu m'as aidé à voir qu'il n'y avait pas de problème à être juste moi, et ça veut dire beaucoup. Je sais que nous avons eu nos hauts et nos bas, et je sais aussi que la plupart étaient de ma faute, mais tu as continué à me donner une autre chance. Tu as eu foi en moi, Harry, et- eh bien- je veux juste que tu sache que je ne prendrais plus jamais rien pour acquis. »
Harry sentit ses yeux le piquer alors qu'il hochait faiblement la tête et, avant qu'il ne s'en rende compte, soit tiré dans une étreinte féroce. Il pouvait sentir Ron trembler et grâce aux vagues d'émotions qu'il recevait, qu'ils étaient tous les deux dans le même bateau. Ils ressentaient tous les deux les émotions que seuls les frères ressentaient, parce c'est ce qu'ils étaient. Ils étaient frères dans tous les sens du terme, et ce, jusqu'au jour de leur mort.
A la surprise d'Harry, Ron avait tout juste commencé à s'écarter quand il faillit tomber alors qu'un autre corps lui sautait dans les bras, le serrant comme si leur vie en dépendait tandis que sa vue était bloquée par une mer de cheveux bruns broussailleux. Comme Ron, Harry pouvait sentir le corps d'Hermione trembler alors qu'elle enfouissait son visage contre son épaule. Le picotement de ses yeux s'intensifia, forçant Harry à battre rapidement des cils dans l'espoir de faire disparaitre tout signe de larme.
Hermione laissa échapper un reniflement alors qu'elle s'écartait et regardait Harry les larmes aux yeux.
« Tu sais, le plus beau jour de ma vie était celui où vous m'avez sauvé la vie face au troll, » dit-elle en riant. « Avant ça, je n'avais jamais pensé que j'aurais des amis, et encore moins des amis qui me défierais à longueur de temps-« elle jeta un regard à Ron qui haussa des épaules, avant de regarder Harry de nouveau, « et qui pourrait me montrer que s'était normal d'être un peu différent. »
Harry tressaillit. De toutes les choses qui valaient la peine dont on se souvienne, ce n'était pas l'une d'entre elle.
« Oh Harry, » gronda Hermione. « Ne pense pas comme ça. Souvient toi de tout ce que tu as surmonté malgré le fait que tu sortes du lot sur tant de choses. Tu n'as jamais laissé ça te monter à la tête, Harry. Tu ne nous as jamais tournés le dos pour te trouver de meilleurs amis. »
Le brun regarda son amie d'un air horrifié.
« Hermione, je n'aurais pas pu demander de meilleurs amis que vous eux, » dit-il d'une voix rauque. Ron et Hermione eurent un sourire rayonnant avant de tirer Harry dans une étreinte groupé. « Vous deux, prenez soin l'un de l'autre et de vous-même, ok ? » demanda-t-il d'une voix étouffée.
« Toi aussi Harry, » dit Hermione en reculant. Elle sortit un petit rouleau de parchemin de sa poche et lui remit. « Si tu as besoin de nous, c'est mon numéro de téléphone, mon adresse –au moins jusqu'à ce que je trouve mon chez moi-, ainsi les informations sur nos cheminettes à tous les deux. N'ai pas peur de demander de l'aide, Harry. Le fait que nous soyons un peu éloigné ne veut pas dire que nous ne pouvons pas arriver jusqu'à toi. »
Harry ne pouvait s'empêcher de sourire alors qu'il sortait les trois dernières lettres de sa poche et leur donnait.
« Je m'en souviendrai », dit-il avec bonhomie alors qu'il remettait sa lettre à Ron et les deux autres à Hermione. « Si vous pouviez les lire plus tard et donner la sienne à Tonks… »
Ron empocha sa lettre alors qu'Hermione serrait les siennes comme si ça vie en dépendait.
« Mr Potter, » appela l'un des gardes du corps d'un ton sévère alors qu'il s'avançait. « Il est temps d'y aller. »
Harry laissa échapper un sourire puis hocha la tête. Son regard passa de Ron à Hermione avant que celle-ci ne lui saute dans les bras une fois de plus. Ron donna à l'épaule d'Harry une pression ferme avant de faire une tape dans le dos puis de tirer une Hermione réticente plus loin. Harry retint un sourire alors que son meilleur ami passait son bras autour de la jeune fille. A ce moment, il sut que Ron et Hermione iraient bien tant qu'ils seraient tous les deux ensembles. Il savait que tout irait bien.
« Alors, je vous reverrais tous les deux bientôt ? » demanda Harry avec espoir.
Hermione lui offrit un sourire larmoyant alors qu'elle essayait les larmes qui s'étaient échappées de ses yeux.
« Avant même que tu ne t'en rende compte, » dit-elle avec assurance.
« Nous attendrons ton appel, mon pote, » ajouta Ron d'une voix tendue.
Sentant une main se poser sur son épaule, Harry fit un geste réticent avant d'autoriser les gardes du corps à l'emmener. Alors qu'ils l'entouraient, Harry gardait son regard baissé pour éviter ceux qu'il était certain d'obtenir. Il était à peine conscient de l'endroit où on le pressait d'aller. La seule chose à laquelle il pouvait penser était les adieux qu'il n'avait pas faits. Il n'avait pas vraiment dit au revoir à toutes les personnes de l'AD, au personnel de Poudlard, à Tonks, ou Sirius.
Il souhaitait vraiment avoir pu parler à Sirius.
Ils s'arrêtèrent brusquement alors qu'ils atteignaient des portes coulissantes teintées qui étaient étonnement gardées par un grand homme à la peau sombre. La prise de la main sur l'épaule de Harry se resserra tandis que le plus grand des gardes du corps s'avançait, retirait des papiers pliés hors de son costume et les tendait au garde. Rien ne fut dit alors que celui-ci dépliait les papiers et regardait brièvement la première page, avant que ses yeux ne s'écarquillent et que sa main écrasait le bouton situé sur le mur, et que les portes ne s'ouvrent. Alors que le garde se déplaçait sur le côté, Harry ne put qu'imaginer ce qui était écrit sur ces papiers. Il en fallait sûrement beaucoup pour effrayer quelqu'un comme ça.
La réflexion d'Harry fut interrompue alors qu'il était conduit dans une spacieuse salle privée contenant tous le luxe qu'il était possiblement nécessaire pour attendre un moment leur vol. Il y avait des étagères remplies de livres, des fauteuils confortables et un canapé, une télévision fixée au mur, un petit frigo, de petits bols contenant différents biscuits apéritifs le long du comptoir, ainsi qu'un bureau situé dans le coin où étaient posés des stylos et du papier soigneusement disposés.
Harry se tournait vers le garde du corps le plus proche pour demander combien de temps ils allaient rester là quand il fut frappé par une soudaine vague de panique et d'agacement. Trébuchant légèrement, il regarda rapidement autour de lui pour trouver la source de ses émotions mais ne vit rien sortant de l'ordinaire. Les quatre gardes du corps s'étaient positionnés dans la salle de façon à pouvoir protégé Harry de menace venant de toutes les directions possible même s'il n'y avait qu'une façon possible pour quelqu'un de rentrer dans la salle.
« Est-ce que ça va, Mr Potter ? » demanda le plus petit des gardes.
Harry acquiesça distraitement.
« Er- Y as-t-il une salle de bain ? » demanda-t-il maladroitement.
Le garde du corps debout contre le mur se déplaça et poussa une porte qui était dissimulé dans le bois sombre du mur. Harry se précipita dans la pièce sombre et celle-ci s'illumina au moment où il fit un pas à l'intérieur. Il y avait quatre chaises en bois contre un mur, et quatre lavabos contre l'autre. Harry se dirigea immédiatement vers le lavabo le plus proche et tourna le robinet afin de recueillir de l'eau dans ses mains en coupe. Se rinçant le visage, il laissa échapper un profond soupir et se força à se clamer. La dernière chose dont il avait besoin était de perdre le contrôle dans un aéroport moldu.
La porte cliqueta en se fermant alors qu'Harry posait ses mains sur le comptoir et baissait la tête. Il était déchiré entre l'envie d'oublier ces émotions et celle de découvrir à qui elles appartenaient. Elles avaient été si fortes, comme si le propriétaire était juste derrière lui.
« Potter. »
En un clin d'œil, Harry se retourna, baguette à la main et le corps en alerte. Il connaissait cette voix. Il n'y avait aucune chance qu'il ait pu l'oublier. Elle appartenait à une personne à qui Harry aurait voulu jeter un sort d'oubliette maintenant que Voldemort n'était plus.
Snape était là, caché à sa vue par magie.
Étendant ses sens, Harry essaya de repérer l'emplacement de Snape et, en peu de temps, sa localisation générale se fit plus précise. Alors que Harry levait sa baguette, il y eu une soudaine lueur avant que l'homme n'apparaisse comme si quelqu'un avait allumé la lumière. Il avait l'air plus misérable que tout se dont Harry pouvait se souvenir de lui, et le fait que ses traditionnelles robes noirs aient été remplacées par des vêtements moldu noir rajouté à l'étrangeté de son apparence.
« Rangez ça, Potter, » siffla silencieusement Rogue. « Lancer un seul sort alerterait tout le Ministère-»
« Ce qui ne serait pas vraiment une mauvaise chose, » l'interrompit froidement Harry. « Scrimgeour sait que je suis ici, et assume certainement que j'utiliserais seulement ma magie en cas de danger. »
Snape ricana.
« Nous avions un accord, Potter. Je vous ai aidé à vaincre le Seigneur des Ténèbres. »
Les yeux d'Harry s'étrécirent.
« Alors maintenant vous voulez votre paiement, comme n'importe quel autre rat. Je pars bientôt, Rogue. Vous n'avez plus le temps-»
« -n'essayez même pas de me doubler-»
« -En fait, vous êtes celui qui nous a doublé, » fit remarquer Harry tout en avançant, la baguette pointée vers le front de l'homme. « Aucune autre personne de l'Ordre n'a exigé un remboursement pour leur dur labeur. »
Snape lança un regard haineux au plus jeune.
« Personne d'autre n'a été placé au service du Seigneur des Ténèbres. »
Harry dut réprimer un rire. C'était hallucinant.
« Placé ? Vous avez rejoint Voldemort de plein gré, puis vous êtes tourné vers Dumbledore parce que vous vous sentiez coupable d'avoir révélé la prophétie qui a conduit à la mort de mes parents, l'un d'eux étant l'homme que vous méprisiez le plus au monde. Donnez-moi une seule bonne raison pour laquelle je ne devrais pas alerter mes gardes de votre présence et les autoriser à vous mettre dehors. »
C'est presque tremblant de rage que Snape sortit sa baguette et la pointa sur Harry.
« J'aurais dû me douter que vous quelque chose de ce genre. Une fois de plus, vous prouvez à quel point vous êtes semblable à votre père. »
Après quelques mouvements de la baguette d'Harry, Snape se retrouva ligoté et suspendu la tête en bas, un bâillon lui recouvrant la bouche. Harry était fortement tenté de le laisser là et de laisser quelqu'un d'autre le trouver. Snape a eu de nombreuses opportunités de nous contacter quand nous aurions encore pu faire quelque chose à ce sujet. C'est de sa faute pour avoir attendu jusqu'à ce que je sois sur le point de quitter le pays. D'un coup de poignet, il fit disparaitre le bâillon de la bouche de Rogue.
« C'est votre dernière chance de me donner cette bonne raison, » dit finalement Harry.
« Et qu'est-ce que vous allez faire sinon ? » rétorqua ironiquement Rogue. « Me tuer ? »
Aussi tentant que ce fut, Harry ne voulait pas faire face au désordre qu'apporterai le meurtre de Rogue. Le fait que celui-ci était un paria impuissant était de toute façon la meilleure punition qui puisse être imaginée. Il n'y avait aucune possibilité de rédemption pour lui, ainsi que plus personne pour être de son côté et parler pour lui, et cela principalement de par son propre fait. Snape avait été un horrible bâtard avec tout le monde, surtout avec les enfants, alors qu'ils étaient l'avenir du monde sorcier. Les seuls qu'il favorisait, les Serpentards, n'allait certainement pas risquer leurs noms déjà ternit pour lui maintenant.
« Je ne pense pas que je le ferais, » dit Harry en agitant sa baguette à plusieurs reprises pour délier Snape et le retourner dos au sol. « Rogue, vous êtes un cas classique de l'expression 'on récolte ce que l'on sème'. Vous avez passé vos années d'enseignement à Poudlard en tant que tyran, seulement pour finalement réaliser que personne ne sortirait du droit chemin pour aider une personne pareille quand est dans le besoin, quand l'objet de leur peur n'est plus. J'ai offert une compensation financière quand j'étais en position de la garantir. Ce temps est révolu. » Un air pensif passa sur le visage du plus jeune. « Toutefois, si vous êtes désespéré, vous pouvez contacter Remus et Sirius-»
« -Je ne contacterais jamais le cabot et le loup pour quoi que ce soit ! » siffla Rogue.
Harry haussa les épaules.
« Dans ce cas, vous n'avez pas d'autre chance. » dit-il en essayant de garder une voix neutre.
Quelqu'un frappa à la porte de la salle de bain.
« Mr Potter ? » appela une voix sourde. « Il est temps de partir. »
Snape semblait sur le point d'exploser de rage, mais ils savaient tous les deux qu'Harry avait dit la vérité. Il n'y avait vraiment aucune possibilité pour Harry de se rendre à Gringotts pour y prendre de l'argent et de revenir à temps pour prendre son vol. Aucun compte ne pourrait être ouvert tant que Snape serait recherché, et il n'avait aucun papier moldu. La seule chance de Snape serait de contacter Remus et Sirius, car ils étaient les seuls à avoir vraiment entendu l'accord.
Rangeant sa baguette, Harry sortit de la pièce sans quitter l'ancien professeur des yeux. Immédiatement, il tomba directement entre les mans des quatre gardes du corps, suivant leur chef jusqu'à la porte d'embarquement où les attendaient un assez gros avion. Harry ne pouvait s'empêcher de le fixer alors qu'ils s'en approchaient. Ça semblait être un tel gaspillage d'utiliser quelque chose de si grand pour seulement emmener une personne à travers l'océan.
« Par ici, Mr Potter. »
Harry sortit de ses pensées et suivit les deux gardes du corps qui ouvraient la voie à travers le grand endroit carré et jusqu'à l'avion où 3 personnes en uniforme les attendaient. Le premier, un homme d'âge moyen vêtu d'un costume bleu, d'une chemise blanche, d'une cravate et d'un chapeau bizarre sur ses cheveux bruns grisonnants, était sans aucun doute le pilote. L'homme un peu plus jeune qui se tenait à côté de lui, était habillé de la même façon que le premier ce qui semblait le désigner comme le co-pilote. La femme debout près d'eux portait les mêmes couleurs mais était habillée de façon plus décontractée.
« Mr Potter, » dit-elle en souriant. « Bienvenue. Je vous en prie, asseyez-vous et mettez-vous à l'aise. »
En regardant à l'intérieur de l'avion, Harry se sentit soudain tout sauf à l'aise. Comme la pièce privée qu'il venait de quitter, l'avion semblait posséder pratiquement tout ce dont on pourrait avoir besoin pour avoir une traversée agréable. Les chaises capitonnées comme des fauteuils condensés par groupe de quatre entouraient des tables, il y avait des livres qui semblaient coûteux alignés dans une bibliothèque sellée contre l'arrière de l'avion, une télévision dans le coin à côté, des caisses contenant ce qui semblait être des bouteilles d'alcool dans le coin le plus éloigné, et un bureau près de l'avant de l'avion.
Lentement, Harry se dirigea vers l'arrière de l'avion, et s'assit dans l'un des fauteuils confortable près de la fenêtre. La chaise, si c'était possible, était encore plus confortable que ce qu'il semblait, permettant au jeune homme de se relaxer facilement. Soudainement, le manque de sommeil et le stress semblèrent revenir le tourmenter. Ses yeux commèrent à se fermer alors qu'un bavardage tranquille le berçait. Peut-être que si je me repose les yeux pendant quelques secondes…
Il y avait un léger tremblement, comme quand on est dans un véhicule qui roule sur une route très lisse. Harry remua dans son fauteuil et sentit qu'une confortable couverture lui avait était placé dessus. Une fois encore, il s'était endormi avec ses lentilles de contact encore sur les yeux. Battant des yeux à plusieurs reprises, il attendit que sa vision redevienne claire avant de regarder autour de lui. Un coup d'œil à la fenêtre lui indiqua qu'ils volaient, entouré par rien d'autre que le ciel bleu et quelques nuages. Ce n'était pas bon. Comment par l'enfer avait il réussit à rester endormi pendant que l'avion décollait ?
Nerveusement, il repoussa la couverture alors qu'il se levait lentement, à la recherche d'un signe de sa garde rapprochée de remplacement. Ses yeux s'arrêtèrent immédiatement sur l'oreiller qui était visible au-dessus de la tête du fauteuil de dos qui lui faisait face. Le fait qu'il y avait définitivement quelqu'un en train de dormir dans la chaise choqua Harry. A quoi t'attendais-tu ? C'est un vol particulièrement long. Ils dorment probablement à tour de rôle.
Le regard d'Harry se déplaça vers l'avant de l'avion où il pouvait voir l'hôtesse en train de parler avec quelqu'un qui était hors de sa vue. A l'expression sur le visage de la femme, il était évident qu'elle s'amusait. Ces gardes du corps-là étaient apparemment plus détendus que la première équipe. Harry avait l'impression que ceux-là n'auraient pas reconnu une blague si elle leur avait mordu les fesses.
Le rire de l'hôtesse coupa le silence à la manière d'un couteau bien aiguisé, faisant légèrement grimacer Harry. Par coïncidence, ce fut aussi le moment où elle prit conscience qu'Harry était bien réveillé.
« Mr Potter ! » dit-elle joyeusement. « Voulez-vous quelque chose à boire ou manger ? Nous avons pas mal de choix aujourd'hui. »
Harry secoua rapidement la tête. Sa bonne humeur et son excitation étaient vraiment écrasantes. « Euh, non, » dit-il doucement. « J-je vais bien. Je-»
A ce moment, sa voix lui manqua. Un grand homme aux cheveux noirs courts et aux yeux bleus plein d'humours se tenait près de l'hôtesse de l'air. Harry trébucha alors qu'il le fixait dans les yeux, incapable de détourner le regard. Il avait l'impression de voir un fantôme. Il rêvait. Il devait sans aucun doute être ça. C'était la seule explication. A n'importe quel moment, il se réveillerait et verrait…eh bin, il ne verrait pas…
« Si vous voulez bien nous excuser, Marie, » dit l'homme tout en avançant. « J'ai besoin de parler avec mon filleul. »
Harry s'enfonça lentement dans le fauteuil le plus proche, les yeux fermés. Allez Harry, réveille-toi. Ton esprit te joue des tours seulement parce que tu veux le voir. Il n'est pas vraiment là. Il est à Londres, faisant quoi que ce soit qu'il ait fait ces dernières semaines.
« Harry, » dit l'homme qui n'était pas Sirius alors qu'il s'asseyait à côté du plus jeune. « Harry, je sais que c'est un choc, mais s'il te plait, écoutes moi. Je suis vraiment désolé de ce que je t'ai fait subir, mais je savais que tu te serrais battu à chaque étape si je t'avais dit que je venais avec toi. Tu es aussi têtu que je le suis, surtout quand tu prends une décision pour quelqu'un d'autre. »
Harry secoua obstinément la tête et sentit la main de Sirius se poser sur son épaule.
« Harry, s'il te plaît, » implora l'homme. « Je sais que tu pensais à nous quand tu as pris ta décision tout comme j'ai pensé à toi pour prendre la mienne. Je me fiche de ton âge. Tu seras toujours mon filleul. Ma maison se trouve là où tu es. Si ton futur se trouve aux Etats Unis, alors le mien aussi. »
Le plus jeune ouvrit lentement les yeux et regarda Sirius. Il n'avait rien qu'il puisse dire ou faire, ou même penser. Cette théorie aurait pu être possible s'il n'avait pas été un empathe. Il avait senti la colère et la frustration de Sirius…tout le temps. Il n'y avait aucune chance que quelqu'un puisse être heureux à propos de quelque chose et ressentir l'exact opposé. A moins que les émotions n'aient pas été dirigées contre toi.
Un demi-sourire ornait le visage de l'homme alors qu'il tendait la main et prenait celle d'Harry.
« Je sais que tu n'as aucune raison de me croire, » dit-il calmement. « Et je sais que j'ai beaucoup de choses à rattraper. Remus me l'a signalé, à plusieurs reprises. » Sirius hocha la tête en direction de la chaise d'où l'oreiller dépassait. « J'ai dû ruser avec un sort de sommeil pour le faire taire. Il n'était pas vraiment content que je lui cache tout ça, mais je savais que je n'aurais pas pu lui cacher ce que j'étais en train de faire. Il te l'aurait dit et on aurait recommencé à se disputer sur le fait que tu penses faire ce qui était le mieux pour nous en nous laissant. »
Les mots ne pouvaient s'échapper des lèvres d'Harry, alors que plusieurs sortilèges, malédictions et maléfices lui traversaient l'esprit. Il n'y avait maintenant aucun doute sur la raison des vagues d'anxiété, d'espoir mélangé à un soupçon de crainte qui entouraient Sirius. Il ne pouvait pas croire qu'il est fait quelque chose comme ça. L'homme n'avait-il donc aucune idée de ce que son ' rejet' lui avait fait ? C'était tout simplement trop. S'écartant comme s'il avait été brûlé, Harry sauta sur ses pieds et s'éloigna autant que possible de Sirius.
« Harry, » pria Sirius alors qu'il se relevait lentement. « S'il te plait, je sais-»
« -Non, tu ne sais pas ! » siffla Harry avec colère. « Tu n'as aucune idée de combien j'agonisais de vous laisser par ta faute ! Je ne voulais pas quitter la seule famille que je n'ai jamais connue, mais je savais que vous n'auriez pas la vie que vous méritiez. Tu es un bon père Sirius. Tu mérites d'avoir tes propres enfants et de les élever comme j'aurais dû l'être par papa et maman ? »
« Mais tu es aussi mon enfant, Harry ! » fit valoir Sirius alors qu'il s'approchait prudemment. « Depuis que James t'as mis dans mes bras à ta naissance, tu as été un membre de ma famille, bien plus que ma réelle famille n'aurait jamais pu l'être. J'aimerais que tu puisses te souvenir de tous ces moments où Remus et moi t'avons gardé. Ton visage s'illuminait quand tu me voyais, peu importe à quel point tu pouvais être de mauvaise humeur juste avant. Ça rendait tes parents fous. »
Harry grogna alors qu'il enveloppait son torse de ses bras et se détournait. Tu ne me traitais pas comme le pire des déchets quand j'étais bébé, hein. Une main sur son épaule le força à se retourner et à fixer son parrain. Il resta immobile alors que Sirius retirait doucement ses pendentifs de sous le t-shirt d'Harry et les fixait.
« Te rappelles tu ce que signifient ces pendentifs Harry ? » demanda doucement Sirius. Harry resta silencieux. « Quand tu les as accepté, tu as aussi accepté que tu aurais toujours 3 pères veillant sur toi. Tu as accepté le fait d'être mon fils premier né. Si quelque chose devait m'arriver, tu hériterais du titre d'héritier des Black, indépendamment des autres enfants que j'aurais pu avoir. Les familles avaient l'habitude de les utiliser dans le passé pour choisir leur héritier quand leur choix n'allait pas au premier enfant –généralement quand celui-ci était une fille. Ne vois-tu pas ? Ce que l'avenir peut nous réserver n'as aucune importance. Ce qui est important, c'est que nous nous accrochions à la famille que nous avons maintenant. »
Harry sentait ses yeux le piquer alors qu'il luttait pour réprimer sa colère. Une partie de lui voulait sérieusement étrangler Sirius alors qu'une autre voulait juste que tout redevienne comme avant que toute cette folie ne commence. Il voulait le retour de son parrain mais il ne pouvait pas oublier-
« D'ailleurs, si c'est vraiment juste à propos de fait que je me trouve une gentille et jolie sorcière et de faire quelques enfants, il ne devrait y avoir aucun problème pour que je vienne avec toi, » ajouta Sirius avec un sourire. « Après tout, qui pourrais me résister ? »
Harry ne put s'empêcher de renifler. Il était tout à fait inacceptable d'entre votre parrain discuter à propos de créer une famille avec un air aussi blasé.
« Tu es si suffisant, » murmura Harry avec un mouvement de la tête.
Le sourire de Sirius disparu pour être remplacé par un air de confusion.
« Tu viens juste de le découvrir ? » demanda-t-il, incrédule. « Oh Merlin, nous avons encore un long travail à faire. »
C'était un début, et pour le moment, ça suffisait. Harry savait qu'il faudrait du temps pour réparer les dégâts faits, mais après tout, c'était un très long vol. Ils penseront à quelque chose. Ils l'avaient toujours fait. C'est ce que faisaient les familles au fond- Harry savait qu'il s'aventurait dans la prochaine étape de sa vie. Il était content que sa famille soit avec lui à chaque étape. Peut-être pas de la même façon que dans le passé, mais le changement faisait partie de la vie. Il valait mieux l'accepter que d'essayer de le fuir.
Harry choisit de l'accepter à bras ouverts.
Epilogue
Cinq ans plus tard.
Le temps peut être quelque chose de miraculeux. Il peut guérir les blessures, peut voir les choses changer pour le meilleur et il peut sans aucun doute changer les priorités. Il peut forcer une génération à regarder en arrière et voir à quels dégâts leurs décisions avaient causé tout comme forcé une génération plus jeune à faire le vœu de ne jamais refaire les mêmes erreurs que leurs aînés. Dans le monde sorcier, de nombreux changement avaient été fait dans l'espoir d'empêcher que la destruction engendrée par la tyrannie d'un homme ne se reproduise. Ce fut un processus lent mais personne ne s'attendait à voir disparaître des générations de peur et de haine du jour au lendemain.
A ce jour, et probablement pour les années à venir, les enfants apprennent que le bien peut toujours triompher du mal grâce à l'histoire d'un enfant courageux et de ses batailles pour débarrasser le monde d'un féroce Seigneur des Ténèbres. L'histoire d'Harry Potter, le-garçon-qui-a-survécu-et-qui-devint-le-sauveur-du-monde-sorcier est déjà une légende avec tellement d'adaptations que peu de gens savent réellement ce qui s'était vraiment passé. Depuis le jour où Harry avait quitté le monde sorcier, beaucoup avaient spéculés sur ce qui était arrivé depuis que ses amis les plus proches refusaient de parler et que sa famille avait disparu. Certains suspectaient que ses amis les plus proches étaient toujours en contact avec lui mais n'avais jamais pu avoir une preuve pour pouvoir l'affirmer.
Enfin, c'était jusqu'à ce que la Gazette ne le trouve.
C'était une chaude matinée d'été avec un ciel bleu qui s'étendait aussi loin que les yeux puissent voir, à l'exception de la nuée de hiboux volant dans les airs et qui semblaient tenir un journal entre leurs serres comme c'était le cas tous les matins. La seule différence s'était que l'ensemble du monde sorcier allait en parler pendant des jours, mois, voire des années. Ce fut le titre qui attira l'attention de tout le monde.
Harry Potter retrouvé ! Harry Potter et Sirius Black aperçus à New York !
Ce qui rendit tout le monde bouche bée, cependant, ce fut l'image animée sous le titre. Assis sur une couverture au milieu de ce qui semblait être un grand parc, il y avait Sirius en train de rire, un bras autour d'une assez jolie femme aux cheveux noirs. En face d'eux, il y avait un jeune enfant aux cheveux sombres qui essayait continuellement de se lever et de se maintenir en équilibre, seulement pour échouer et retomber sur les fesses. Assis en face du couple, un Harry Potter un peu plus âgé et plus détendu était avec une femme aux cheveux légèrement plus clairs que ceux du jeune homme, au visage aimable et aux yeux rieurs.
Si ce n'était pas assez choquant, il suffisait de jeter un coup d'œil au nouveau-né que tenait Harry Potter dans ses bras comme si c'était la chose la plus précieuse au monde. Le visage du bébé n'était pas visible, mais l'abondance de cheveux désordonnés semblables à ceux d'Harry Potter était tout ce dont avait besoin le publique pour en tirer ses propres conclusions.
Harry Potter était père.
Plusieurs faisaient des suppositions sur ce que pouvaient être les prénoms des enfants, et même si « bébé-Potter » était une fille ou un garçon, mais c'était la seule chose qu'ils pouvaient faire. Cependant, une chose était certaine. Indépendamment de tout ce qu'Harry Potter et Sirius Black avaient vécus, ils étaient enfin heureux.
Et c'était ce que ceux qui gardaient contact avec les familles Potter et Black savaient déjà. Harry et Sirius avaient enfin tout ce qu'ils avaient toujours voulu.
Fin