Les lieux et les personnages d'Harry Potter appartiennent à J. K. Rowling qui est la seule et véritable écrivaine de la série Harry Potter. Je ne suis qu'une admiratrice de son œuvre.


L'enfant fourchelangue

Chapitre 1: Un nouveau compagnon de chambre

Vernon Dursley sonna à la porte de l'orphelinat. Une dame dans la quarantaine vint ouvrir et son regard sembla s'assombrir en voyant un très probable nouveau pensionnaire dans les bras de l'homme.

-Ma femme et moi avons déjà un enfant qui demande toute notre attention. Nous ne pouvons pas nous occuper d'un deuxième.

-Vous n'auriez pas pu empêcher la grossesse dans ce cas?

-Ce n'est pas mon fils.

La responsable de l'orphelinat se résigna et prit doucement l'enfant dans ses bras.

-Quel est son nom?

-Harry Potter.

Vernon descendit les marches, mais rajouta une dernière chose avant de partir définitivement.

-Il est muet.

La dame le regarda partir puis elle regarda le bambin dans ses bras. C'était un très bel enfant et, pourtant, la vie s'acharnait déjà sur lui. Elle referma la porte et pensa à toutes les mises en place qui allait s'avérer nécessaire.


Cinq ans plus tard

Tom regarda le nouveau entrer dans sa chambre. Il avait toujours été seul depuis que de mauvaises choses arrivaient à ceux qui l'agaçaient. Cependant, la responsable était venue le voir aujourd'hui pour qu'il partage sa chambre avec ce garçon. Elle avait justifié sa demande en disant que celui-ci avait des besoins spéciaux et ne pouvait pas être placé avec tous les autres enfants de son âge.

Tom fut surpris quand il comprit que l'autre garçon était à l'orphelinat depuis cinq ans et qu'il ne l'avait encore jamais vu. Il l'observa alors que la dame l'aidait à s'installer. Il avait des cheveux noirs désordonnés et de magnifiques yeux émeraude. Tom remarqua l'attitude affectueuse et tendre de la matrone avec un étonnement bien dissimulé. Il s'était rapidement rendu compte que celle-ci n'aimait pas les enfants, les trouvant souvent trop bruyants, et, pourtant, elle était au petit soin pour le nouveau.

-As-tu besoin d'autre chose Harry?

Le garçon hocha négativement la tête et la dame lui sourit avant de partir en fermant doucement la porte. Tom y vit très clairement la différence de traitement entre celui-ci et les autres résidents de l'orphelinat. Il décida d'en découvrir la cause.

-Donc, tu t'appelles Harry?

Le petit garçon hocha la tête puis le pointa du doigt en penchant la tête sur le côté. Tom comprit la question silencieuse et n'hésita pas avant d'y répondre.

-Je m'appelle Tom. Es-tu muet?

Harry hocha tristement la tête. Tom lui sourit gentiment en comprenant l'affection de la matrone. Personne ne pourrait accuser le garçon de faire trop de bruits.

Les adultes de l'orphelinat l'avaient d'abord bien aimé puisqu'il était calme et poli, mais maintenant, ils avaient souvent peur de lui ou se sentaient mal à l'aise en sa présence. Tom avait depuis longtemps compris que les adultes le trouvaient étrange et, donc, qu'il ne serait jamais adopté, et ce même s'il n'avait que sept ans. Harry semblait partager sa malchance, car, même s'il semblait être un vrai petit ange, personne ne voudrait adopter un enfant muet.

Tom ne savait plus quoi dire et cela le gênait de rester debout à observer le nouveau. Cependant, Harry ne semblait pas s'en soucier et il se contenta de grimper sur son nouveau lit pour s'y assoir. Il regarda la chambre et ne sembla pas se préoccuper du manque de luxe ce qui rassura son camarade de chambre qui n'aimait pas les autres enfants qui se plaignaient constamment de tout. Soudain, Tom eut envie de se frapper. Bien sûr qu'Harry n'allait pas se plaindre, il en était même dans l'incapacité si jamais il l'avait voulu. Tout ce qu'il pourrait faire était de bouder et cela ne ferait pas un grand changement puisqu'il ne ferait, comme d'habitude, aucun bruit. Tom eut un sourire en coin à cette pensée et trouva un nouveau sujet de discussion.

-Quel âge as-tu? Moi, j'ai 7 ans.

Harry tendit les deux mains en laissant cinq doigts visibles sur l'une et un seul sur l'autre.

-Tu as 6 ans?

Le plus jeune hocha la tête à l'affirmative. Des coups retentirent à la porte et la directrice de l'orphelinat, qui avait aidé Harry à s'installer, entra dans la chambre.

-Le repas du soir va être servi. Tom, je m'attends à ce que tu t'occupes bien d'Harry, que tu en prennes soin et que tu le guides.

La seule pensée qui traversa l'esprit de Tom fut que la directrice était au courant de l'intimidation fréquente entre les orphelins, mais qu'elle préférait ne pas s'en mêler. Sinon, pourquoi lui demanderait-elle de protéger son préféré, car c'était évident qu'Harry l'était? Il n'en fut pas jaloux et il ne fut pas contrarié de devoir s'occuper du plus petit. Au contraire, cela lui donnait une impression d'importance. De plus, il exécrait les brutes qui martyrisaient ceux sans défense et il ne leur permettrait pas de s'en prendre au petit garçon adorable et inoffensif qui serait incapable de riposter comme lui le pouvait.

-Oui madame.

Sur ce, ayant passé son message, la femme salua Tom d'un hochement de tête bref et sourit à Harry qui le lui rendit. Quand la porte se referma derrière elle, Tom regarda le plus jeune en ayant un sourire se voulant rassurant sur son visage. Harry semblait nerveux et le plus grand des deux le comprenait très bien. Le réfectoire pouvait souvent être comparé à la fosse aux lions, surtout la première fois, car tous les regards allaient s'orienter vers le nouveau venu puisque personne ne l'avait encore vue entre les murs de l'orphelinat.

-N'ai pas peur. Tu n'auras qu'à me suivre comme mon ombre et personne n'osera t'approcher. Les autres n'aiment pas avoir affaire à moi.

Tom eut un petit sourire satisfait en repensant à ce qu'il avait fait enduré à ses persécuteurs afin qu'ils le laissent tranquille. Il n'hésiterait pas à le refaire si c'était nécessaire, que ce soit pour lui ou pour Harry. Celui-ci parut un peu plus calme, mais sa nervosité était toujours présente, juste mieux caché. Pour le rassurer complètement, Tom fit quelque chose qu'il n'avait jamais fait et qu'il comptait ne jamais faire, il se leva et lui prit la main doucement. Lui qui n'aimait pas les contacts physiques, il sentit son cœur battre plus fort en sentant la chaleur d'une autre paume humaine sur la sienne. Une intuition lui dit que l'effet n'aurait pas été le même si ça n'avait pas été celle d'Harry, mais il ne comprit pas vraiment ce qui était si différent avec ce garçon.

-Tu es prêt à descendre?

Après un petit hochement de tête en guise de réponse, Tom l'aida à se lever du lit doucement sans qu'il ait besoin de sauter. Le lit était un peu haut et Harry était petit même pour son âge.

Les deux garçons se rendirent jusqu'au rez-de-chaussée en se tenant toujours par la main et ce fut Tom qui poussa la porte du réfectoire. Dès que les regards se tournèrent vers eux, Harry se fit tout petit et tenta de se cacher derrière Tom qui fusilla du regard tous ceux qui regardaient trop attentivement le plus jeune jusqu'à ce qu'ils préfèrent détourner le regard pour ne pas avoir de problème avec lui. Tous le redoutaient, il l'avait voulu ainsi et il ne le regrettait pas, surtout maintenant que cela l'aidait pour protéger son camarade de chambre.

Ils s'assirent à l'écart, là où Tom avait pris l'habitude de manger seul avant l'arrivée d'Harry aujourd'hui. Celui-ci mangea doucement, sans se tacher ou en mettre partout, ce qu'apprécia le plus vieux qui ne supportait pas non plus le manque de manières des autres gamins à table. En fait, il n'aimait pas grand-chose ou, plutôt, il n'aimait rien du tout chez les orphelins avec qui il vivait, mais ce n'était pas de sa faute, c'était eux qui étaient bruyants et malpropres. Le petit muet était leur parfait contraire et Tom n'en était que plus content de s'occuper lui-même de lui. Certains regards s'égarèrent sur Harry, mais Tom leur promit silencieusement mille et une souffrances s'ils osaient s'approcher ou tenter quoi que ce soit.

Ils remontèrent dans leur chambre une heure plus tard sans qu'aucun incident soit survenu. Tom proposa de tout de suite mettre leur pyjama comme il avait l'habitude de le faire après le souper et Harry accepta par un petit sourire et un hochement de tête. Tom mit le sien, en moins de deux minutes, et il se tourna vers le plus jeune quand il eut fini. Chose rare, il rit en le voyant se débattre en essayant de mettre son haut beaucoup trop grand pour lui.

-Attends, je vais t'aider.

Il saisit l'un de ses bras pour le faire passer dans l'une des manches, lui fit passer la tête dans le bon trou puis fit passer son autre bras dans la manche restante.

-Bon, ça, c'est mieux.

Harry lui fit un sourire désolé et Tom le trouva très mignon ainsi. Il lui ébouriffa les cheveux en riant.

-Ce n'est pas grave, ça irait mieux si tu avais des vêtements à ta taille. Sais-tu lire?

Un hochement de tête négatif lui répondit. Une idée traversa l'esprit de Tom. Harry ne pourrait pas suivre le même enseignement que les autres tandis que lui était en avance dans ses cours.

-Voudrais-tu que je te l'enseigne? Je pourrais aussi t'apprendre à écrire.

Le brillant sourire qui s'étala sur le visage de son protégé signifia largement son approbation.

-On commencera demain. Pour l'instant, voudrais-tu que je te lise une histoire?

Harry hocha la tête et Tom le borda dans son lit avant d'aller chercher l'un de ses livres. Il se coucha sur les couvertures, à côté du plus jeune, le livre ouvert dans ses mains et il se mit à lire.

-Il était une fois, dans une contrée lointaine, un jeune paysan pauvre et n'ayant pas grand-chose à manger décida de participer à un concours dans le royaume voisin. Le gagnant gagnerait la main de la princesse qui était dotée d'une grande beauté, mais qui n'arrivait pas à se choisir un fiancé.

Quand il arriva sur place, les riches participants au tournoi se moquèrent de lui. Dans ses loques, il n'avait pas fière allure comme les gros nobles dans leurs riches soies. La princesse se leva et le jeune paysan fut émerveillé devant sa beauté. Une lumière dorée auréolait ses cheveux d'or. Celle-ci s'avança devant les participants et leur posa une simple question.

-Pourquoi voulez-vous m'épouser? Celui qui répondra bien gagnera ma main.

Tour à tour, les nobles vantèrent la princesse, louangèrent sa beauté, contèrent qu'ils l'avaient toujours aimée... Quand vint le tour du paysan, celui-ci répondit simplement:

-Je suis pauvre et vous épouser me permettrait d'accéder à une richesse à laquelle je n'ai pu que rêver. Je ne vous aimais pas avant de vous avoir rencontré, mais, aujourd'hui, je vous trouve très belle sans savoir si je vous aime, car je ne vous connais pas encore.

La princesse lui sourit puis le déclara vainqueur au grand dam des nobles. La princesse et le paysan apprirent à se connaître et tombèrent profondément amoureux. Ils se marièrent, montèrent sur le trône et eurent beaucoup d'enfants.

-Pense à cette histoire et trouve sa morale. Une fois que je t'aurai appris à écrire, tu me l'écriras.

Harry hocha la tête. Tom referma le livre et alla se coucher. Une fois entre ses draps, il cligna des yeux pour fermer la lumière. Quand la pièce devint noire, il se rappela un peu tard qu'il n'était plus seul. Il craignit de faire peur à son protégé et donc, décida de lui dire que ce n'était qu'une panne d'électricité quand il entendit un clappement de main provenant du lit du plus petit. Quand la pièce se ralluma soudain, Tom vit un sourire d'émerveillement sur le visage du garçon. Il fronça légèrement les sourcils. Ce n'était pas lui qui avait ouvert la lumière. Tournant son attention sur Harry, il décida de tenter le coup.

-C'est bien, mais on doit dormir maintenant.

Le garçon hocha la tête puis cligna des yeux, faisant s'éteindre les lumières comme Tom l'avait fait.

-Bonne nuit Harry.

Tom s'endormit avec le sourire. Il n'était plus seul maintenant, il avait Harry et Harry était comme lui.


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