Bonjour tout le monde!
Me revoila pour une nouvelle histoire qui se déroulera en deux partie.
J'espère que cette première partie vous plaira!
Je vous souhaite une bonne lecture!
Un enfant de toi – Partie 1
La porte de la chambre s'ouvrit lentement et deux hommes pénétrèrent dans la pièce. L'un était âgé d'une cinquantaine d'années, ses cheveux noirs et gras encadraient son visage, contrastant avec la blancheur de sa peau. Son nez crochu attiré immédiatement l'oeil et le tout formait un personnage fort rebutant. Le second par contre avait des allures de princes. Ses cheveux blonds étaient joliment tirés vers l'arrière dégageant ses magnifiques yeux gris... non pas gris, argenté. Ses yeux avaient la couleur de l'argent. Il était grand et svelte, son dos droit et son menton légèrement relevé indiquaient qu'il avait eu une éducation très bourgeoise. Cependant, son visage, qui autrefois devait être fin et gracile, avait des traits marqués et une barbe naissante qui lui donnaient un air fade et fatigué. Ses yeux qui avaient dû un jour pétiller de malice étaient dorénavant aussi froids et inexpressifs qu'un caillou.
C'est cet homme qui attira l'attention d'Harry. Il n'avait pas vu Malfoy depuis que ce dernier avait fui la tour d'Astronomie avec Snape, sans avoir accompli sa mission. Tuer Albus Dumbledore. Harry constata que le blond semblait comme une coquille vide. Néanmoins, le brun avait un problème plus grave à gérer que de s'occuper de Malfoy. Il darda à nouveau un regard furieux vers le Médicomage qui se trouvait au pied de son lit, Dumbledore à ces côtés comme garde du corps. En effet mieux valait faire attention aux colères d'Harry Potter!
-Je me fiche complètement du pourquoi, du comment, du parce que, siffla le jeune homme. La seule chose que je veux c'est que vous extirpiez cette chose qui se trouve en moi.
-Monsieur Potter, cette chose comme vous dite est un foetus, en d'autres mots un bébé. Peut être que chez les moldus l'avortement est autorisé, mais chez les sorciers ce n'est pas le cas. Et même si cela était possible, je ne pourrais pratiquer une telle opération dans cette maison. Il faudrait pour cela que vous alliez à l'hôpital, mais je doute que vous y soyez en sécurité.
-Je me moque de ma sécurité! Je ne veux pas de ce bébé. Les hommes ne peuvent pas avoir d'enfants! Pourquoi dès qu'il y a une merde c'est sur moi que ça tombe! hurla Harry au bord de la crise de nerfs.
À son réveil, il avait appris que plusieurs mois s'étaient écoulés, que son corps avait été bourré d'hormones de fécondation pour homme, et qu'il était enceinte ou enceint - il ne savait même pas comment appeler sa situation - de trois mois. Dumbledore lui avait expliqué qu'il s'était fait enlever et que l'Ordre du phénix n'avait réussi à retrouver sa trace que très récemment. Il avait été examiné avant son réveil et c'est durant ce bilan de santé que le Médicomage avait constaté qu'il allait bien, sauf qu'il portait un bébé.
-Ecouté Monsieur Potter... tenta le Médicomage.
Il ferma immédiatement sa bouche lorsqu'un vent sorti de nulle part s'engouffra dans la pièce et que l'ampoule au plafond, ainsi que le miroir de la chambre explosèrent en mille morceaux. Le Médicomage regarda Harry avec effarement, les yeux de son patient brillaient de colère et l'on pouvait voir une envie de meurtre dans ses prunelles devenues plus foncées à cause de son énervement.
-Je n'écouterais rien du tout, proclama Harry d'une voix dangereusement basse et allez enlever cette merde qu'on a mise dans mon ventre ou je vous t...
-ÇA SUFFIT!
La voix forte de Dumbledore empêcha aux personnes présentent dans la pièce d'entendre le dernier mot d'Harry. Mais aucun n'était dupe quant à la menace qui pesait dans la chambre. Effrayé, le Médicomage prit sa mallette de secours et sortie précipitamment de la pièce. La colère d'Harry retomba comme un soufflet raté lorsque la raison de son énervement eut disparu. Il regarda cependant Dumbledore droit dans les yeux pour bien lui faire comprendre qu'il ne changerait pas d'avis.
-Dumbledore, intervint Snape. Bien que l'état de Potter me ravise au plus haut point, je ne pense pas que vous nous ayez fait venir pour profiter du spectacle.
-Bien sûr que non mon ami. Vous êtes ici pour une raison précise que je vais bientôt partager avec vous, déclara posément le directeur de Poudlard. Néanmoins, il me faut avant tout expliquer quelques petites choses à Monsieur Potter. Harry, je comprends parfaitement ta colère et ton angoisse et j'aimerais beaucoup te venir en aide. Seulement, vois-tu, il y a des règles contre lesquelles même moi je suis impuissant. Aucun sorcier ou sorcière ne peut avorter si le deuxième parent s'oppose à cet avortement. Il est cependant évident que nous aurions contourné cette loi, s'il s'était avéré que le deuxième parent se trouve être Voldemort en personne. Mais comme ce n'est pas le cas, il va te falloir l'accord de Monsieur Malfoy pour pouvoir avorter.
Harry tourna sa tête avec une telle rapidité vers Malfoy que tout le monde dans la chambre entendit ses cervicaux craquer. De son côté, Malfoy releva lentement la tête vers l'homme qu'il avait tenté de tuer il y a moins d'un an. Son esprit embrumé avait capté quelque chose de très bouleversant. Il cligna plusieurs fois des yeux, comme s'il ce réveillait d'un très long sommeil et son ouï reconnu la voix de son parrain à ses côtés:
-Dumbledore, j'espère que vous n'accusez pas filleul d'être à l'origine de l'enlèvement de Potter, parce que je...
-Du calme Severus, du calme. Je sais très bien que Draco n'est en rien responsable, de près ou de loin à ce qui arrive à Harry. Nous avons retrouvé Harry dans les décombres d'une ancienne demeure de la famille Malfoy. Je savais que Monsieur Malfoy était avec vous Severus, mais quand était-il de Lucius Malfoy?
-Mais vous avez dit que c'était lui le père, s'énerva Harry en pointant Malfoy du doigt.
Le brun sentit son estomac se contracter et une envie de vomir le prit à la gorge lorsqu'il songea que le père de Malfoy avait put le... Il se pencha vers la bassine posée à côté de lui et vomit le peu d'aliments qu'il avait ingurgité. Une forte envie de pleurer s'empara de lui, mais il ne voulait pas céder devant les deux Serpentards.
-Sortez, murmura-t-il avant de reprendre plus fort vu que personne ne l'écoutait. SORTEZ!
Une fois seul dans la chambre, Harry se roula en boule et pleura le plus silencieusement possible. Depuis qu'il s'était réveillé, ses émotions jouaient au yo-yo. Un coup, il était euphorique, la seconde d'après il était déprimé. Le Médicomage lui avait expliqué que c'était normal, son corps produisait plus d'hormones pour la croissance du bébé. "Même les femmes doivent subir ce genre de chose", avait-il dit.
Harry observa le plafond. Les secondes passèrent, les minutes défilèrent et au bout de deux heures, il constata avec effarement que le plafond se transformait en un magnifique fondant au chocolat, avec trois boules de glace de la crème anglaise et des spéculos. Son ventre grogna et Harry comprit qu'il était temps pour lui de se glisser hors de son lit.
Une semaine alitée avait eu raison de sa patience. De toute façon, à trois heures du matin, personne ne serait debout. Il allait pouvoir manger tranquillement!
Il descendit lentement les escaliers, mais s'arrêta sur la dernière marche. Pour accéder à la cuisine, il fallait passer par le salon. Or celui-ci semblait occupé. Harry tendit l'oreille et reconnut la voix de Malfoy et Snape:
-Pourquoi mon père aurait-il fait une telle chose? demandait Malfoy. Pensait-il que l'Ordre du Phoenix le protégerait, car Potter porte l'héritier des Malfoy?
-À mon avis, il ne l'a pas fait pour lui, mais pour toi. Sinon autant l'engrosser avec son propre sperme. Ce crétin aurait quand même pu être mieux protégé.
-Severus, malgré le fait que je n'aime pas beaucoup Potter, j'aimerais que tu n'insultes plus le père de mon enfant en ma présence.
-Draco, n'oublie pas que lui ne se généra pas pour te critiquer, t'insulter ou se moquer de toi.
-Je sais Severus, répondit Malfoy en soupirant. Mais vu la situation, il va bien falloir devenir responsable pour le bien de l'enfant.
-Donc tu ne veux pas que Potter avorte?
-Bien sûr que non! Et même si j'avais été pour, il n'aurait jamais pu se faire avorter. Autant se faire à l'idée que nous allons devenir pères tous les deux. Il va valoir que je me montre sévère avec lui, car je suis sur que Potter sera du genre papa poule.
-Pour l'instant, il est surtout névrosé!
-Oui, mais avec ce qu'il a vécu ça ne me choque pas. Sans oublier qu'un homme ne peut avoir un enfant que s'il se fait pénétrer plusieurs fois par jour. Rien que de penser à ce que mon père lui à fait j'ai la nausée.
De son côté, Harry avait plus que la nausée. Il eut juste le temps d'invoquer une bassine, avant que son estomac recrache quelque chose de visqueux et transparent qui lui brûla la gorge. Vomir lorsque votre estomac ne contient rien est vraiment affreux. Il avait essayé de faire le moins de bruit possible, mais l'attention de Snape est Malfoy fut quand même attisé vers lui.
-Potter, ça va? demanda Malfoy en se précipitant vers lui. Qu'est-ce que tu fais debout, tu devrais te reposer.
-Malfoy, j'ai passé sept mois sans bouger. Je ne supporte plus d'être allongé. Alors, laisse-moi passer.
Harry voulut avancer, mais ses jambes étaient trop faibles pour le soutenir et si Malfoy n'avait pas été là il se serait effondré sur le sol.
-Potter, je sais que nous ne nous aimons pas. Mais pour le bien du bébé, j'aimerais beaucoup qu'on essaye l'un est l'autre de faire un effort pour s'entendre.
-Pour la énième fois, je n'en veux pas de ce bébé! s'écria Harry, sa voix se brisant dans un sanglot.
-Oh ciel! Voilà qu'il se met à pleurer! railla Snape, ce qui lui valut un regard noir de la part de son filleul, qu'il ignora royalement.
-Et si tu me disais pour quelle raison tu es descendu, proposa gentiment Draco.
-Je n'ai rien à te dire Malfoy.
La réplique cinglante d'Harry fut suivie d'un magnifique grognement provenant tout droit de son ventre.
-Pas la peine, ricana Snape, votre estomac s'en est chargé à votre place.
-Severus, tu ne nous aides pas là! s'impatienta Draco, avant de reporter son attention sur Potter. Est-ce que tu veux quelque chose en particulier?
Harry finit par avouer l'envie qui l'avait fait descendre. Malfoy le força à s'asseoir et il disparut dans la cuisine.
Severus resta avec Potter, mais il ne lui parla pas. Depuis le temps qu'il souhaitait voir son filleul reprendre vie! Il aurait même pu embrasser Potter si... si ce n'était pas Potter.
À la fin de la sixième année Draco avait du faire un choix: tuer ou ne pas tuer. Il avait choisi la deuxième option et toutes les conséquences qui vont avec. Sa mère avait été tuée par Voldemort et le manoir Malfoy réduit en cendre.
Après cela, le jeune homme avait trouvé refuge chez son parrain, mais il n'avait plus prononcé un mot. Il s'était renfermé sur lui même, croyant qu'il était responsable de la mort de sa mère. Severus avait eu beau lui répéter qu'il n'était coupable de rien et que sa mère aurait approuvé son choix, Draco n'avait rien voulu entendre.
Mais grâce à l'enfant que portait Potter... donc grâce à Potter, Draco semblait reprendre du poil de la bête. Severus était vraiment soulagé de voir que son filleul reprenait goût à la vie. Il pria secrètement Merlin pour que l'enfant ressemble à Draco et non à l'autre imbécile qui lui servait également de père.
Harry n'en pouvait plus d'attendre et se dirigea vers la cuisine. La bonne odeur qui l'accueillit le fit saliver. Il trouva Malfoy devant le plan de travail suivant les indications d'une petite elfe de maison. Le spectacle était tellement choquant qu'Harry du rapidement s'asseoir pour ne pas se retrouver les fesses par terre. Il songea que Ron aurait été ravi de voir ça.
-Alors Malfoy, tu es tombé tellement bas que tu obéis même aux ordres d'un elfe de maison, ricana Harry, heureux de pouvoir passer ses nerfs sur quelqu'un.
-Alou ne donne pas d'ordre à Monsieur Draco, s'indigna l'elfe d'une voix aiguë. Alou aide seulement Monsieur Draco à préparer un désert. Alou ne reçoit d'ordre de personne, car Alou est un elfe libre grâce à Monsieur Draco.
Harry ne répliqua pas. Il était vexé que Malfoy ne lui ait pas répondu en personne et honteux qu'un elfe de maison l'ait remis à sa place.
-Ne lui en veut pas Alou, il a passé de mauvais moments ces derniers temps, donc il a les nerfs à vif.
-C'est pour ça que vous lui faites un gâteau au chocolat pour le désert. Parce que le chocolat apporte du réconfort.
-Exactement! Maintenant, apporte-lui donc notre préparation.
-Bien Monsieur Draco.
L'elfe de maison claqua des doigts et le plat dont Harry rêver depuis quelques heures apparues devant lui. Son ventre grogna d'émerveillement et Harry se jeta sur la nourriture. Il observa du coin de l'oeil une chevelure blonde s'asseoir en face de lui. Au bout de dix minutes, Harry ne pouvait plus supporter d'être observé par Malfoy:
-Arrête de me regarder comme ça!
-Comme quoi?
-Comme si j'étais la huitième merveille du monde! On ne s'aime pas Malfoy, alors restons ennemis.
-Peut-être qu'on ne s'aime pas, déclara le jeune homme. Cependant, tu portes mon enfant... notre enfant. Ne penses-tu pas qu'on devrait faire un effort pour bien s'entendre.
-Malfoy, ce... cet enfant aucun de nous ne le veut.
-Tu te trompes, moi je le désire.
-Putain Malfoy! s'énerva Harry. Normalement pour faire un bébé il faut deux personnes qui baisent et qui s'aiment un minimum. Non seulement ce n'est pas notre cas, mais en plus je suis un mec. JE SUIS UN MEC BORDEL! JE NE DEVRAIS PAS PORTER CETTE MERDE!
-Pourtant tu es quand même...
-Stop! s'écria Harry. Je refuse d'en entendre plus.
Draco soupira face au rejet absolu qu'éprouvait Potter devant cet évènement. Il avait fait quelques recherches, dans les livres que le Médicomage leur avait gentiment laissés. Plus Potter lutterait contre son état et plus les hormones dans son corps le feront souffrir.
-Potter! s'énerva à son tour Draco. Tu vas être papa que cela te plaise ou non, et que cela te plaise ou non je suis également le père de cet enfant. Nous allons donc nous responsabiliser tous les deux afin d'être de bons parents. Et dans ton cas, ça commence par accepter ce qu'il t'arrive. Compris!?
Harry entra dans l'appartement que l'Ordre avait trouvé pour eux deux. Il n'était qu'à son quatrième mois de grossesse, mais celle-ci commençait à bien se voir et Dumbledore avait craint que la nouvelle atteigne de mauvaises personnes. Car, dans son état, Harry était incapable de se battre.
Draco de son côté avait poursuivi ses recherches sur les grossesses masculines. Il avait été soulagé de constater qu'elles se déroulaient sans trop de problèmes.
Un sorcier pouvait porter des enfants en prenant des hormones spécialement conçues pour créer un utérus artificiel dans son corps. Une fois que celui-ci était formé, l'homme doit être pénétré régulièrement afin de l'activer. C'est un processus qui prend du temps. La voie qui conduit à l'utérus est reliée au colon. Si le sorcier ne se fait pas pénétrer plusieurs fois par jour alors l'accès à l'utérus reste fermé et il ne peut pas avoir d'enfant. À l'inverse, plus ses rapports seront nombreux plus l'utérus sera stimulé, il créera ensuite un ovule avec l'ADN de l'homme et attendra d'être fécondé par un spermatozoïde. L'accouchement se déroulait toujours avec une césarienne.
Malgré tout, Draco ne pouvait s'empêcher de surveiller Potter de près. Il avait trop peur qu'il lui arrive quelque chose. Son trop-plein d'attention avait énervé le jeune homme, mais également Miss je-sais-tout, la belette mâle et le plus drôle pour la fin, la belette femelle. Cette petite peste pensait que Potter lui appartenait sous prétexte qu'ils s'étaient embrassés une fois durant la sixième année.
Harry se demandait en faisant un tour de l'appartement, comment Malfoy et lui allaient pouvoir vivre ensemble. Ils s'engueulaient pour un oui ou pour un non, chacun voulant rester sur ses positions. Elle était bien loin l'idée de se "responsabiliser"!
La moutarde lui monta au nez lorsqu'il constata qu'il n'y avait qu'une seule chambre dans l'appartement.
-Potter, je ne vois pas pourquoi on mettrait deux chambres. Je préfère me servir de cette pièce pour en faire un bureau et une bibliothèque, répliqua Malfoy.
-Mais tu vas dormir où?
-Quelle question, avec toi évidemment!
-Quoi! C'est hors de question, je ne dormirais pas avec toi, Malfoy. En plus, tu n'as pas besoin d'un bureau puisque tu es sans travail!
-Ben voyons, et comment comptes-tu m'en empêcher? De plus, j'ai vraiment besoin d'un bureau puisque si, j'ai un travail contrairement à toi, femme au foyer.
La remarque énerva Harry au plus haut point, mais son cerveau tournait déjà à plein régime pour trouver rapidement une solution au problème, passa outre la remarque. Désespéré, Harry décréta qu'il ronflait la nuit et qu'à cause de sa grossesse il était sujet à pas mal de flatulences. Malheureusement, le côté bourgeois qu'il avait toujours méprisé chez Malfoy semblait être parti en vacances!
-Potter, tu auras beau dire tout ce que tu voudras, je dormirais avec toi dans cette chambre.
-Pourquoi a-t-il fallu que ce soit toi qui m'accompagnes ? hurla Harry.
Il alla s'enfermer dans la chambre pour montrer son mécontentement.
Draco fut incapable de se retenir de rire devant ce comportement tellement puéril. Depuis qu'il avait appris qu'il allait être père, plus rien de l'atteignait. Il se sentait invincible. Peut-être parce qu'il se devait d'être fort pour son bébé, mais également pour l'homme qui le portait.
Le subconscient de Potter semblait le torturer pendant son sommeil, lui faisant faire des cauchemars. Draco n'en connaissait pas les origines, mais pour que le jeune homme aille jusqu'à se griffer le visage, c'est que ces rêves devaient vraiment être violents. Draco avait eu beau lui glisser discrètement dans ses boissons des potions contre les sommeils agités, cela n'avait absolument rien fait. Il avait fini par trouver la solution lorsqu'un soir il avait été obligé d'encercler Potter entre ses bras et ses jambes pour pas que celui-ci se fasse encore du mal. La respiration du garçon avait fini par se calmer petit à petit, jusqu'à retrouver un rythme était resté avec lui jusqu'au petit matin, quittant la chambre avant le réveil du brun.
Bien évidemment, il n'avait rien dit à Potter. Il gardait cet atout dans sa manche au cas où. Après tout, Potter était acharné à ne pas vouloir de lui dans sa vie, mais s'il pensait pouvoir se débarrasser d'un Malfoy aussi facilement, il se mettait le doigt dans l'oeil!
Le jour où il avait appris que Potter allait emménager dans un appartement dont l'adresse était connue que par Dumbledore, Lupin et les parents Weasley et que s'était Miss je-sais-tout et la belette qui l'accompagnaient, il était immédiatement allé voir Dumbledore.
-Monsieur Malfoy, que puis-je pour vous? avait demandé le directeur.
-Je ne suis pas d'accord pour qu'Harry parte dans un appartement en compagnie de Mi... Granger et de Weasley. Il ne s'agit pas de leur enfant, mais de celui d'Harry et moi. Pour le bien-être de ce bébé, il faut que son père et moi nous entendions bien. Or j'ai pu constater que Granger et Weasley n'avaient pas un point de vue objectif à cause de nos anciens conflits d'écoliers. J'ai réussi à lui faire admettre qu'il aurait ce bébé qu'il le veuille ou non. Granger et Weasley étaient juste bons à se taire dès qu'Harry le leur demandait. Ils ne sont pas assez fort pour lui tenir tête, car ils ont l'impression de trahir leur ami. Je n'ai pas passé un mois à convaincre Potter pour que deux idiots s'aboient tout. De plus, il faut qu'Harry s'habitue à une cohabitation avec moi, car il est hors de question que je le laisse partir en sachant que c'est le père de mon enfant!
Draco avait était étonné de voir Dumbledore accéder à sa requête. Cependant, il avait été ravi de voir la belette mâle et femelle, fulminaient. Maintenant, il se trouvait dans cet appartement avec Potter et il allait mettre à profit l'isolement du jeune homme pour qu'ils se rapprochent.
-J'ai faim.
La voix de Potter dans son dos ramena Draco dans le présent. Il se tourna vers le jeune homme et lui demanda ce qu'il voulait manger.
-Je sais pas trop... on peut faire des pâtes à la carbonara. C'est simple et pas pris de tête.
-Très bien, assis-toi je vais te préparer ça.
Draco fit chauffer de l'eau et en attendant qu'elle bouille, il prit place à côté de Potter. Il regarda son visage et constata que les cernes sous ses yeux étaient revenus et que ses griffures avaient du mal à cicatriser. Il n'avait pas était la pour lui ces trois derniers jours et cela avait suffi pour que le cauchemar du garçon reprenne le dessus.
-Après manger, je te remettrais de la crème. Je sais que tu ne veux pas, continua Draco lorsqu'il vit Harry ouvrir la bouche, mais si tu continues, ce n'est pas seulement ta cicatrice en forme d'éclaire que tu garderas à vie.
Draco avait du mal à comprendre les raisons qui faisait qu'il s'inquiétait autant des problèmes de Potter. Au début, il avait pensé que c'était pour le bébé, mais depuis qu'il l'avait empêché de s'automutiler, il éprouvait pour lui une sorte... d'attirance.
C'était venu petit à petit, il en venait même à penser que c'était en lui depuis un long moment, mais qu'il n'avait jamais réalisé. Un jour il avait trouvé que Potter avait des yeux magnifiques. Une autre fois, qu'il sentait bon, puis qu'il avait un joli rire, et cetera, et cetera...
C'était même plus qu'une simple attirance, réalisa-t-il. Il était irrémédiablement tombé amoureux de lui. Il comprenait maintenant la douleur de Parkinson. C'était une torture d'avoir des sentiments non partagés. Car il était indéniable que Potter ne l'aimerait jamais.
Le destin décida pourtant de lui donner une chance.
Harry n'en pouvait plus. Il savait ce qui lui arrivait et comment se calmer, mais il avait vite compris qu'il n'y arriverait pas tout seul. Il jeta un énième regard vers le corps allongé près de lui et se décida à lui demander de l'aide lorsque son corps se cambra encore une fois à la recherche d'un geste qui pourrait le soulager.
Il aurait pu se masturber tout seul, mais la présence de Malfoy côté de lui le mettait mal à la l'aise et il n'arrivait pas à faire de bon geste à cause de son ventre.
Il cohabitait depuis presque un mois. À quatre mois, la grossesse d'Harry était déjà très visible, alors maintenant il avait l'impression d'avoir un ballon de basket dans l'estomac. Au fur et à mesure que son ventre avait grossi, il avait dû chercher de nouvelles positions pour pouvoir se soulager. Au départ, il faisait ça allongé dans son lit, puis il avait du le faire assis et finalement il n'y avait plus que dans la douche qu'il pouvait faire ça. Or, il était deux heures du matin et il n'avait vraiment pas envie de se lever.
-Malfoy. Hé Malfoy! Appela Harry.
Un grognement mécontent lui répondit et le jeune homme crut deux secondes que l'autre ne se réveillerait pas. Mais finalement, Malfoy se tourna vers lui en se frottant les yeux.
-Qu'est-ce qui se passe? demanda Malfoy encore à moitié endormi.
Le gémissement qui répondit à sa question finie de le réveiller complètement. Harry n'en pouvait plus. Son coeur battait à tout rompre dans sa poitrine et sa queue était au garde à vous depuis presque une heure. Ses testicules se contractaient régulièrement et lui faisait un mal de chien.
-Harry, qu'est-ce qui t'arrive? s'inquiéta Malfoy.
-C'est la grossesse... Lorsque les hormones produites par l'utérus deviennent trop nombreuses... ça suscite de violents besoins... sexuel... tenta d'expliquer Harry alors que ses poumons avaient du mal à inspirer. D'habitude... je vais ça moi même... mais là j'y arrive pas!
Sa phrase se termina dans un sanglot, car son corps venait encore une fois d'être traversé par un violent frisson. Il avait le corps en feu et ses nerfs tournaient à plein régime pour qu'il tienne le coup. Il n'avait qu'une seule envie que quelqu'un l'aide, peu importe si cette personne était Draco Malfoy.
-Tu veux que je t'aide à te masturber? Demanda Malfoy les yeux écarquillés.
Si Harry avait pu disparaitre, il l'aurait fait volontiers tant son sentiment d'humiliation était fort. Il était à deux doigts de dire à Malfoy d'oublier leur conversation lorsqu'une deuxième vague le gorgea un peu plus de désir. Il du se plier en deux sous la violence de la sensation et pour la première fois depuis le début de toute cette histoire, il eut peur pour son bébé.
Le Médicomage avait été très clair à ce sujet, s'il ne faisait rien pour soulager son corps du surplus d'hormones, celles-ci pouvaient se retourner contre le bébé.
Harry s'apprêtait à supplier Malfoy pour qu'il fasse quelque chose et vite. Soudain, son visage se retrouva capturé par deux mains fraîches à la peau incroyablement douce et ses lèvres furent prisonnières d'une bouche dont l'haleine sentait bon la menthe. Une partie de son esprit se demanda pourquoi diable Malfoy l'embrassait, mais cette interrogation fut balayée par la sensation de sa langue frottant contre celle de l'autre. Il ne sut pas si c'était lui ou ses hormones en ébullitions qui poussèrent ses mains à s'agripper aux cheveux blonds, mais cela importait peu. Pour l'instant, l'esprit d'Harry était focalisé sur la langue de Malfoy qui tournoyait lentement dans sa bouche. Le contacte un peu râpeux de ce muscule le donnait des frissons à n'en plus finir.
Puis la main droite de Malfoy descendit lentement le long de son buste afin de passer sous le tee-shirt blanc et de remonter en une douce caresse vers les deux boursouflures qui se trouvaient sur ses pectoraux. En même temps, sa main gauche était partie en exploration vers le bas de son dos et après s'être glissé sous son caleçon, malaxa tendrement ses fesses.
Oh Merlin! C'est trop bon.
Harry en voulait plus. Plus de contact, plus de baiser, plus de caresses... Il tenta de se rapprocher un peu plus de Malfoy, mais son ventre arrondi l'en empêcha. Cependant, le blond semblait avoir compris ce que Harry cherchait à faire. Il lui demanda de se retourner et bien que surprit, Harry fit quand même ce que Malfoy voulait. Lorsqu'il sentait le corps chaud se coller dans son dos, il comprit le but de la manoeuvre.
Il sentit soudain quelque chose de dur contre ses fesses et l'idée que Malfoy puisse être excité par la situation lui donna presque un orgasme. Il y avait quelque chose de romantique dans leur position et dans les gestes de Malfoy, qui faisait battre le coeur d'Harry un peu plus vite.
La main droite de Malfoy caressa un moment le ventre arrondi, puis elle s'aventura plus bas, glissant dans le caleçon d'Harry pour aller s'emparer de sa verge tendue.
-Oh oui! s'écria Harry en se cambrant contre Malfoy tandis qu'il entamait un va-et-vient endiablé le long de sa queue.
Le bassin du jeune homme suivait le même rythme que sa main, se frottant contre les fesses d'Harry. Celui-ci se surprit à vouloir sentir plus qu'une simple bosse contre ses fesses et il se déhancha en suivant l'allure de Malfoy. L'orgasme le chavira rapidement et lorsqu'il sentit quelque chose de poisseux et chaud contre son dos, il comprit que Malfoy avait également été emporté par la vague.
-Ça va mieux? demanda Draco après quelques minutes.
Comme il n'obtenait pas de réponse, il se souleva doucement pour regarder Potter et sourit en voyant que ce dernier s'était endormi. Il leur jeta rapidement un sort de récurvite et se recoucha contre Harry.
-Mal... Draco, il faut qu'on parle.
La voix d'Harry était hésitante et malgré l'envie qu'avait Draco de poser son livre et de lui donner toute l'attention dont il avait besoin, il n'était pas près de lui pardonner son comportement. Le jeune homme ne lui avait pas adressé la parole durant trois jours. Quand Draco entrait dans une pièce, Harry partait dans une autre et même s'il était ravi que ce jeu du chat et de la souris cesse, il ne faciliterait pas la tâche à Harry.
Il l'aperçut s'asseoir sur un canapé, mais il ne lâcha pas son livre pour autant.
-Mal... Draco, se reprit Harry. Écoute, je suis désolé pour mon comportement, mais tout cela est vraiment trop bizarre. Je veux dire... on a été ennemie pendant six ans et du jour au lendemain tu me branles et bande contre mon dos... c'est... ce n'est pas normal... Merde!
-Harry...
-Non laisse moi finir, s'il te plaît. Je n'arrive pas à mettre des mots sur ce qu'il s'est passé entre nous la nuit dernière. Je suis perdu d'accord. Je venais juste d'admettre que j'allais être papa et maintenant que j'ai réglé ce problème en voila d'autres qui arrive. Est-ce que les sentiments qui m'ont submergé la nuit dernière étaient plus que du désir? Est-ce que d'avoir aimé ce que tu m'as fait signifie que je suis gay? Est-ce que tu ressens quelque chose pour moi? Est-ce que je ressens quelque chose pour toi?
Draco avait finalement posé son livre sur la table basse. Il s'approcha d'Harry pour s'asseoir à ses côtés. Il venait à peine de mettre ses fesses sur le cuir du canapé qu'un petit cri le fit sursauter. Il regarda Harry et il paniqua lorsqu'il vit ce dernier poser une main sur son ventre rond.
-Qu'est-ce qui se passe? C'est le bébé?
-Oui, je crois... je crois qu'il vient de me donner un coup.
-Et c'est normal, s'alarma Draco.
-D'après le Médicomage oui. Mais c'est la première fois qu'il le fait et ça m'a surpris.
La tête perdue dans ses pensées Harry n'avait pas fait attention que Draco c'était agenouillé devant lui. Il fut donc surpris de le trouver à ses pieds. Les mains de Draco s'approchèrent lentement de son ventre arrondi, mais il suspendit son geste au dernier moment. Poussé par l'émotion qu'il lisait dans les yeux de Draco, Harry prit ses mains entre les siennes et les posa sur son ventre. Le bébé choisit ce moment-là pour se manifester à nouveau et ils purent sentir en même temps le petit coup plein de panache.
-Ma mère aurait été tellement contente, murmura Draco les yeux baignés de larmes.
-Draco...
-Merci à tous les deux, poursuivit le jeune homme en posant sa joue contre le ventre rond. Merci à vous deux pour m'avoir donné une raison de vivre, une raison de me battre. Je ferais en sorte de vous apporter tout le confort dont vous aurez besoin. De vous donner l'amour que vous méritez. Je ferais tout pour vous, absolument tout.
Cet aveu atteignit Harry en plein coeur. Évidemment, il avait remarqué la différence entre le Draco avant la tour d'Astrologie et celui qui se trouvait à genoux devant lui. Mais, ce côté que lui montrait Draco faisait réellement partie de lui. Ce n'était pas un changement de caractère dû aux évènements. Non, Draco lui montrait qu'il était au fond quelque d'aimant.
Il aida le jeune homme à se relever et le conduisit dans leur chambre ou il l'allongea sur le matelas avant de faire de même. Ils se faisaient face et Harry sentit que sa vie déjà fort mouvementée venait à nouveau de prendre un virage à cent-quatre-vingts degrés.
-Tu sais, la première chose qui m'a traversé l'esprit lorsque le Médicomage m'a annoncé que j'avais un bébé dans le ventre, c'est la peur de me transformer en fille, expliqua Harry. Ensuite, il m'a parlé des hormones et j'ai cru disjoncter. Puis, j'ai appris que tu étais le père et là, j'ai compris que j'avais touché le fond.
-Je ne sais pas trop comment je dois le prendre, répliqua Draco, ce qui fit rire Harry.
-Désolé de te décevoir. Cependant, je suis ravi que ma grossesse m'ait permis de découvrir cette facette de ta personnalité. Tu es quelqu'un de bien et de courageux.
-Ne dis pas n'importe quoi.
-Je ne plaisante pas. Personne n'est parfait, mais tu as dû faire preuve de beaucoup de courage pour effectuer la tâche que Voldemort t'avait confiée.
-Je n'ai pas été jusqu'au bout de cette tâche et ne prononce pas son nom, grinça Draco.
-Oui, mais là encore, tu as été très courageux, car tu connaissais les conséquences qui allaient suivre face à ton refus d'obéir. Draco, moi j'ai toujours la chance d'avoir un destin qui allait dans le même sens que mes idéaux.
-Je me souviens qu'on devait tester l'armoire pour être sûr qu'elle fonctionnait bien. J'avais placé différents objets et chaque fois ils revenaient changer, donc l'armoire était bien opérationnelle. Pourtant, ils ont insisté pour que je place un animal à l'intérieur, afin d'être sûr que les êtres vivants pouvaient également se servir de l'armoire. J'avais donc mis un oiseau à l'intérieur. Ils auraient pu se contenter de changer la couleur de son plumage... au lieu de ça l'oiseau et revenu, mort. Ce n'était pas moi qui avais jeté le sort, mais j'étais quand même responsable de sa mort, car je l'avais placé à l'intérieur de l'amour. J'ai alors compris que même si je ne tuais personne, j'aurais toujours une part de responsabilité dans les actes de Tu-Sais-Qui.
-Tu es quelqu'un de bien Draco, déclara Harry en essuyant les larmes qui avaient coulé sur ses joues pâles.
Harry posa sa tête contre l'épaule de Draco et il se laissa emporter vers un sommeil doux et réparateur et l'odeur du blond et ses bras protecteurs autour de lui le réconfortaient. C'est seulement à cause de ces fichues hormones qu'il se réveilla en pleine nuit. Cependant, il n'eut pas besoin de réveiller Draco, car celui étaient déjà entre ses jambes.
-Draco qu'est-ce que tu...
Harry ne termina pas sa phrase, son compagnon venait de prendre son sexe en bouche et se servait de celle-ci avec plus d'efficacité qu'un membre à cinq doigts. Sa verge se retrouvait logée dans un cocon chaud et humide qui allait et venait en une lente caresse sur toute la longueur de sa queue.
Si la masturbation c'était bien, Harry découvrit que la fellation était encore mieux. Et lorsqu'il éjacula dans sa bouche et que Draco avala sa semence, enfonçant son gland encore plus loin dans l'étroitesse de sa bouche, Harry crut vraiment pouvoir toucher les étoiles.
Lorsque Draco se releva, Harry l'attira contre lui et l'embrassa, encore... et encore... et encore. Toute cette situation lui avait fait prendre conscience de ses sentiments envers cet homme.
En quelques mois, Draco avait réussi à se faire une place dans son coeur. Pour Harry, ce moment avait quelque chose de beau et délicat. Il se sentait heureux et épanoui.
Malheureusement, le bonheur ne dure pas toujours...