Voilà : une fanfic que j'ai tardé à écrire pour la simple et bonne raison que, même si j'avais envie d'écrire une fanfic à plusieurs chapitre sur ça depuis un moment, je n'avais pas vraiment d'inspiration. Alors oui, j'ai beaucoup tardé (je dois être bonne dernière à écrire sur le sujet) mais bon, qui voudra lira ! :)

Une petite note : avec les cours qui ont repris depuis un moment, c'est (un peu) plus dur d'avoir un temps de libre pour écrire et publier, donc le rythme de publication de cette fanfic (et des autres) risque d'être très irrégulier... encore plus que d'habitude U.U'' d'autant plus que j'ai déjà trop tardé à publier ce premier chapitre par un horrible et honteux manque de temps et j'ai donc plusieurs chapitres (les premiers) déjà écrit et je suis partagée entre l'envie de tout publier par peur de ne pas avoir la chance de le faire plus tard et l'envie de faire mariner un peu les (très) potentiellement inexistants lecteurs/rices... voilà ! :)

Une seconde petite note : le titre de la fanfiction et des chapitres sont tous des titres de chansons, comme vous pourrez le voir... (je ne sais pas si je devrais indiquer le nom du groupe/artiste quelque part, je ne suis juste pas sûre que ça vous intéresse mais si c'est le cas indiquez-le moi et je les mettrai en notes de bas de page...)

Dernière note : j'ai remarqué que dans les dernières fanfics que j'avais écrites (et publié) j'avais fait des persos un peu... OOC. Depuis j'essaie de faire attention donc encore une fois, j'espère que ça ne va pas être trop OOC mais si c'est le cas, signalez-le (que je sois au moins au courant ^^'')

Disclaimer : rien ne m'appartient sauf l'histoire, les personnalités sont la propriété de Mathieu Sommet qui s'appartient tout seul (je préciserai si il y a des OC à un moment)

Bonne lecture :)

Where is my mind ?

Chapitre 1 : Sweet Dreams

Il ouvrit les yeux, péniblement, combattant comme il le pouvait la douleur persistante. Elle tambourinait dans sa tête, c'était insupportable. Et ça faisait une dizaine de minutes déjà que ça le tenaillait. Il aurait très bien pu prendre un Advil ou du Doliprane, mais, aussi illogique que ça puisse sembler, il préférait laisser passer ça tout seul. Sans prendre de médicaments. Surtout des foutus cachets au goût âcre ou des pilules. Encore.

_ Mathieu ? Ça va ? Demanda une petite voix aigrelette mal assurée.

_ Mmh... grogna l'intéressé en une réponse ni positive ni négative.

Celui qui avait posé la question n'insista pas et rejoignit un jeune homme qui lui ressemblait physiquement, mais dont les traits individuels les distinguaient parfaitement. Le jeune homme en question portait un T-shirt clair sur un jean, un collier de perles et un autre plus long ainsi qu'un bob, en piteux état à présent et des lunettes dont les verres fumés cachait son regard. Il tendit le joint qu'il fumait à celui qui avait posé la question, mais ce dernier refusa d'un signe de tête. Plus fin et frêle que l'homme au bob, le jeune homme portait un T-shirt rouge vif Captain America trop large avec un jean et une casquette portée à l'envers. Il se caractérisait par cette apparence chétive et fragile et l'air tourmenté de victime constamment plaqué sur son visage. Un silence flotta dans la pièce.

_ Hé, gamin, prends un Doliprane, ça va te calmer. Mais si ça passe pas, je peux aussi te...

_ Non merci, Patron, marmonna Mathieu avec difficulté, le fusillant brièvement du regard.

Celui qui venait de parler – le Patron, ainsi qu'il avait été désigné – portait un costume noir, des Ray Ban cachant son regard de prédateur tandis qu'il s'allumait une clope, adossé au mur de l'appartement – son appartement ? –, laissant sa main traîner vers sa ceinture où était accroché un flingue, caressant vaguement l'arme du pouce. Il souffla la fumée avant de se tirer une nouvelle latte, le silence pesant sur les habitants de ce qui semblait être une réplique de leur ancien appartement. Mathieu ne pouvait s'empêcher de repenser à ça, encore et encore.

Sept mois...

« ...Il y a sept mois lorsque nous vous avons interné... »

Il était resté enfermé... sept mois ?...

« Chez vous ? Mais nous ne sommes pas chez vous monsieur Sommet... »

Il avait été interné... pourquoi ? Pourquoi ?...

« Nous avions pensé qu'un environnement familier vous aiderait à guérir... »

Ce n'est pas possible... c'est impossible...

« Nous vous avons laissé jouer avec votre caméra, avec votre Internet... »

Ce n'est pas vrai... c'est faux...

« ... avec vos décors, avec vos costumes... »

C'est faux, faux, faux, faux, faux, faux, faux...

« ...tout en cherchant le traitement adapté... »

Il était malade... ?

« ...plus les épisodes avançaient... »

Ils ne sont pas réels... ?

« ...plus votre maladie progressait... »

Vous mentez...

_ Mathieu...

_ VOUS MENTEZ !

Tout le monde dans la pièce se figea. Mathieu secoua la tête, semblant se réveiller. Il vit enfin le Hippie assis sur le canapé qui avait sursauté et fait tomber son joint et le regardait maintenant avec un souci visible à travers ses lunettes. Le Geek avait lui aussi sursauté, plus violemment, ne comprenant pas pourquoi Mathieu lui avait crié dessus, et semblait prêt à fondre en larmes, recroquevillé sur lui-même dans une position de défense et lâchant quelques sanglots. Le Patron était le seul qui soit resté calme. Il n'avait pas sursauté et n'était aucunement étonné ou désemparé.

Il tira une latte de sa cigarette et, gardant un visage neutre, sortit de la pièce d'un pas lent. Il revint après quelques secondes avec un verre rempli d'eau et un cachet d'aspirine. Mathieu secoua la tête.

_ Non, parvint-il à articuler avec difficulté malgré une voix tremblante.

_ Je te demande pas ton avis, gamin, répliqua le Patron d'un ton qui n'admettait pas de réplique.

Le jeune homme ne bougea pas. Bien que l'autorité de sa personnalité criminelle soit incontestable ou presque, il se sentait nauséeux à l'idée seule de prendre un médicament – quel qu'il soit. Il ne pouvait pas. Il avait des bribes... des souvenirs... et ce mal de tête...

« Bonjour monsieur Sommet, on va faire quelques tests aujourd'hui... »

« Bonjour monsieur Sommet, alors ? On se sent mieux aujourd'hui ?... »

« Bonjour monsieur Sommet, on va vous faire une petite prise de sang... »

« Bonjour monsieur Sommet, ne vous inquiétez pas de la douleur, c'est normal... »

« Bonjour monsieur Sommet... »

« Bonjour monsieur Sommet... »

« ...monsieur Sommet... »

« ... monsieur Sommet... »

« ... vous êtes malade monsieur Sommet... »

« ... nous allons vous soigner... »

« ... nous cherchons un traitement... »

« ... ils ne sont pas réels, monsieur Sommet... »

« ... encore ce mal de tête ? Prenez un cachet monsieur Sommet... »

« Bonjour monsieur Sommet, comment allez-vous aujourd'hui ? »

Le Patron regardait Mathieu depuis quelques secondes et il avait tout l'air de se ressasser encore ces douloureux souvenirs de l'asile. Il ne pouvait pas s'en n'empêcher... d'un regard entendu, il intima au Hippie d'emmener le Geek et de sortir. Ce dernier, dans un accès de grave lucidité, se leva et, secouant doucement la boule rouge sanglotante, l'aida à se relever et sortit de la pièce après un dernier regard à l'homme en noir. La plus forte et ancienne personnalité s'approcha de son créateur, qui s'était laissé glisser contre le mur et se tenait maintenant la tête entre les mains. Il s'agenouilla pour arriver à son niveau et dit enfin :

_ Reprend-toi Mathieu.

Le Youtuber leva lentement ses yeux bleus mornes vers lui en entendant son prénom. Il était pâle et depuis les quelques jours où ils s'étaient retrouvés tous les quatre dans cet endroit, il refusait de se nourrir. Il devait le forcer à avaler quelques aliments, après de longues batailles qu'il était fatigué de mener. Et qu'il était intérieurement fulminant d'avoir à mener. C'était ces foutus docteurs qui lui avait fait ça, qui leur avait à tous fait ça. Et il avait l'intention de leur faire payer. Ils. Allaient. Payer.

Mais dans l'immédiat, son créateur avait besoin d'aide dans ces temps sombres. Il était épuisé, assailli par des bribes de souvenirs de l'asile et il souffrait apparemment en continu de ce même putain de mal de tête. Et maintenant il refusait de se soigner. C'était compréhensible, vu le nombre de pilules et autres saloperies que lui avaient fourré ces tarés, mais il devait se soigner.

_ J'ai... des flash... des morceaux... dans le désordre... ça me reviens... des moments... souffla finalement le jeune homme en regardant dans le vague.

L'homme en noir se tut, l'invitant à continuer. Mathieu s'humidifia les lèvres et le regarda :

_ Je me souviens... de ce qu'on me disait. Ce qu'on me répétait tout le temps. Sur ma... maladie. Et sur... vous (sa voix vaçilla à ce mot mais il se reprit). Les médicaments. Les... prises de sang, les tests, toutes les questions... pas que celles des tests. Les « bonjour monsieur Sommet ».. Tout le temps. Ce docteur. Celui qui était à la porte. Et quand, pour les tests ils...

_ C'est bon, Mathieu, l'arrêta le Patron.

Le criminel savait, pour avoir été le premier à apparaître et donc celui qui le connaissait le mieux, qu'il allait commencer à psychoter si il passait trop de temps à se ressasser ces moments pénibles.

Une maladie... ? Je serais... malade ?

Ils ne savaient pas comment ces fous les avaient trouvé. Ce foutu « docteur » était juste venu un jour à l'appartement et depuis tout était confus dans leurs esprits à tous. Seul Mathieu recevait les bribes de souvenirs. Pas que ses souvenirs, cependant. Leurs souvenirs à tous.

Ils sont là... mais... ils sont là... je les sens... ils ont toujours été là...

L'homme en noir soupira et écrasa sa cigarette dans le cendrier posé sur la table, à portée de bras.

... n'est-ce pas ?...

Il savait – plus ou moins à force – ce qui se tramait actuellement dans la tête de Mathieu. Ils avaient tous des questions. Mais leur créateur en avait une qui lui brûlait les lèvres et consummait le cerveau depuis leur escapade miraculeuse quelques jours plus tôt.

... pourquoi ?...

_ Je ne sais pas, gamin, dit le Patron, répondant à la question muette.

Mathieu se redressa, le dévisageant. L'homme en noir retira ses lunettes et lui adressa un sourire carnassier qui était devenu sa signature, les yeux bleu pâle perçants rencontrant le regard vitreux du jeune homme brun. Le criminel prit le verre et l'aspirine, le tendant à Mathieu sans le lâcher des yeux.

_ Je sais pas pourquoi... mais on va le découvrir.