Ses yeux s'ouvrirent d'un coup sur la pièce plongé dans la semi obscurité, et où aucun bruit ne parvenait jusqu'à ses oreilles. Le cœur battant à n'en plus finir, le corps tremblant, les doigts refermés et tenant avec force les draps blancs du lit, il tourna la tête à droite, la bouche ouvert pour faire passer plus d'air, et distingua après un moment, un moniteur indiquant son rythme cardiaque, sa tension, et tout un tas d'autres trucs médicales qui lui permis, en plus des murs blancs, et de l'odeur de désinfectant désagréable, de savoir qu'il se trouvait dans un hôpital.
Alors il n'était pas mort ? Il avait survécu ? Il se souvenait pourtant, de cet homme dans le parc, qui avait tué ses amis, et la douleur du poignard dans son estomac. Glissant une main sous les draps, il frôla du bout des doigts le bandage qui lui entourait le ventre. Alors c'était vrai. Ce n'était pas un rêve. Ses amis étaient morts, et lui a bien failli les rejoindre aux portes de la mort. Mais...Pourquoi ? Comment ce fait-il qu'il soit ici ? En vie ? Il n'y avait personne d'autre dans le parc, il en était sur. Comment ? Par qui ? Pourquoi ? Tant de questions qui se bousculaient dans sa tête et lui filait une migraine atroce.
Fermant de nouveau les yeux, Allen sentit un nœud se former dans sa gorge, alors que des larmes venaient perler le long de ses joues pâles. La tristesse le submergeant, l'envahissant. Il en avait bien besoin. Il craquait. La porte de sa chambre s'ouvrit soudain sur un homme, visiblement médecin, une blouse blanche, un étrange bonnet sur la tête, les cheveux noirs et des lunettes sur le nez. En voyant le jeune homme réveillé, il lui sourit gentiment, venant se poster à côté de lui. Il ne dit rien, durant tout le temps où l'adolescent pleura, il ne dit pas un mot, restant silencieux, jusqu'à ce qu'Allen soit calmé.
-Je suis désolé Allen...Pour ce qui t'es arrivé à toi et surtout à tes amis.
Le jeune homme ne dit rien, restant muet à fixer le plafond tout aussi blanc que le reste. L'homme était désolé ? La bonne blague. Toujours ces mêmes formules de politesses pour ne pas manquer de respect, alors que, dans le fond, ils s'en foutent pas mal qu'il est faillit être tué, que ses amis soit partis pour toujours, le laissant seule. Tout le monde s'en fou de tout. L'homme est égoïste. Mais il montre sa pitié pour paraître gentil, alors qu'il ne fait que rappeler que lui a ce que l'autre n'a pas ou plus. Dieux a voulu créer l'être parfait, alors qu'il n'a fait que créer un pêché de plus sur cette foutue terre. Quelle ironie. Soupirant, il rabattu ses paupières sur ses yeux, essayant de retenir la nouvelle vague de larmes qui arrive.
-Allen ? L'appela l'homme.
Celui-ci rouvrit les yeux pour les tourner vers le médecin qui lui sourit gentiment, comme pour le réconforter. Il n'aimait pas ce visage. Il l'écœurait. Ce visage souriant et joyeux, mais où, dans le fond des yeux, se dévoile de la pur et simple pitié qui l'énerve. Il aimerait lui faire bouffer son sourire hypocrite. L'étouffer avec.
-J'aimerais savoir comment tu te sent ?
Allen ne pu retenir une grimace de déformer son visage.
-Vous osez demander comment je vais ?! J'ai vu le corps morts de mes amis, j'ai été poignardé, j'ai cru que j'étais mort, et vous osez me demander comment je vais ?! S'emporta Allen en serrant les poings avant de gémir de douleur dû à la blessure de son ventre.
L'homme l'aida à se mettre en position assise avant que le plus jeune ne reprenne.
-J'ai un putain de troue dans mon ventre, et vous me souriez comme si de rien était, ravalait donc votre pitié j'en veux pas, dîtes moi plutôt pourquoi je suis ici ? Pourquoi je ne suis pas mort ? Pourquoi moi je suis ici, et pas eux ! Hurlât-il en parlant de ses amis.
-Allen, je comprends que c'est dur pour toi mais-
-Non vous n'en savez rien ! c'est pas vous qui avez été poignardé ! Le coupa-t-il.
-Crois moi Allen que si j'avais pus envoyer quelqu'un avant, je l'aurais fais ! Sauf que je ne suis pas voyant ! Donc maintenant si tu me laissais t'expliquer !
Les sourcils rapprochés, Allen regardait l'homme avec énervement et haine, avant de fixer un point imaginaire sur le mur en face de lui, attendant que l'homme poursuive et, donc, lui explique.
-Tu te trouves ici à l'infirmerie d'une organisation que l'on appelle l'Ordre Noir ou la congrégation de l'ombre. C'est une organisation secrète et mondiale qui a été créée dans le but de former des personnes ayant un talent particulier à devenir ce que l'on appelle des exorcistes, des personnes qui ont pour mission de maintenir la paix dans le monde en exorcisant le mal. Je m'appelle Komui Lee, et c'est moi qui dirige le quartier générale dans lequel tu te trouves. On t'a trouvé heureusement à temps grâce à un voisin du parc qui a entendu t'es cris, comme il y avait un agent non loin, je l'ai envoyé.
Gardant le silence, Komui regarda Allen qui n'affichait qu'un air neutre, sans broncher, avant d'agiter la tête de haut en bas lentement.
-Et vous croyez sérieusement que je vais croire à ces salades ?
Soupirant, Komui décroisa les bras en fermant les yeux, rejetant sa tête en arrière, ne sachant pas quoi faire. En même temps, Allen avait raison. Lui même, si il avait été à sa place, il ne l'aurait pas cru, mais il fallait bien qu'il le convainc, au risque de le perdre et pour de bon cette fois. Revenant sur le jeune homme, il ouvrit la bouche, mais c'est une voix plus froide et dur qui prit la parole, le faisant se retourner vers l'entrée.
-Il va bien falloir pouce de soja, je ne t'ai pas sauvé le cul pour rien. Je me demande toujours pourquoi d'ailleurs, termina le nouvel arrivant en fusillant Komui du regard qui lui sourit en reculant.
-Tiens, Kanda ! s'exclama Komui, justement, je pensais à toi, mentit-il.