Titre : L'ennemie charitable

Note de l'auteuz : Oyez... Coucou... Désolée du temps que j'ai mis à écrire cette suite et à finir cette fiction de trois chapitres ! Voilà pourquoi, lorsque je poste une fic', je préfère qu'elle soit déjà finie... Pour éviter ça ! J'ai horreur de mariner pendant des mois... vous êtes surement comme moi...

Bref... J'espère que vous passez de chouettes vacances ! Moi plutôt, oui. :)

Sinon, je tenais à remercier tout ceux qui ont laissé une review et qui ont ajouté cette fanfic en favori/follow ! Ça me fait tellement plaisir, vous n'imaginez peut être pas à quel point. Même si je suis longue, vous êtes mon moteur. Merci.

Vous êtes également de plus en plus nombreux à m'avoir ajoutée MOI en follow/auteuz favori, vous n'imaginez pas à quel point ça me fait chaud au cœur... Être sur fanfiction c'est vraiment un truc chouette, qui donne confiance ! J'aime l'ambiance de ce site. Beaucoup.

Alors j'espère ne pas vous décevoir, avec cette petite suite qui est surement un peu moins bien que les deux parties précédentes... Je vous laisse juger.


Review anonyme :

Guest : Je suis ravie que ça te plaise et que tu trouves mon histoire géniale ! :D Voici la suite, avec beaucoup de retard ! :)

...


Résumé des parties précédentes : 6ème année à Poudlard. Hermione, prise d'une envie pressante entre deux cours, découvre Drago Malefoy dans les toilettes qui essaie de se foutre en l'air. Inquiète que son ennemi de toujours récidive sa tentative, Hermione fait tout pour se rapprocher de lui et devient sa confidente. Seulement, lorsque Drago lui révèle la mission que Voldemort lui a donnée -tuer Dumbledore, Hermione ne se montre plus aussi clémente et le menace de dévoiler sa mission au directeur s'il ne le fait pas lui même. Drago se rend donc chez Dumbledore et déclare à Hermione en sortant qu'il doit faire semblant de continuer à jouer son rôle, pour ne pas éveiller les soupçons des Mangemorts. La confiance d'Hermione en Drago atteint alors son paroxysme, et les dernières barrières entre les deux personnages tombent : ils s'embrassent.

Mais le lendemain, rien ne se passe comme prévu : Les Mangemorts entrent dans Poudlard grâce à Drago, et Dumbledore est tué. Hermione se sent alors trahie et responsable de la mort du directeur. C'est dans cet état d'esprit qu'elle s'engage à combattre Voldemort aux côtés d'Harry et de Ron, espérant ainsi pouvoir se racheter...


...

Commencer à écrire ce chapitre un 2 mai... si ça c'est pas un signe ! :)


L'ennemie charitable ( suite et fin )

Presque une année était passée depuis la mort de Dumbledore. Depuis le couché du soleil, une bataille sans précédant avait explosé dans l'enceinte de l'école de sorcellerie Poudlard. La nuit avait été terriblement longue, remplie d'angoisse et de stress, maculée par l'odeur ferreuse du sang des blessés, des morts. L'ambiance était morose, lugubre, mais l'espoir faisait rage dans chaque cœur qui battait encore. L'espoir de réduire Voldemort à néant. L'espoir, qu'au levé du soleil, cette bataille et ses morts ne seraient plus qu'une cicatrice qui mettrait énormément de temps à se refermer.

Le soleil allait poindre à l'horizon d'une minute à l'autre, et la bataille en était à son moment le plus crucial. Hermione regardait attentivement la scène qui se déroulait sous ses yeux. Harry et Voldemort se tournaient autour, au centre de la grande salle de Poudlard. Ce serait bientôt la fin. La fin de Voldemort, ou celle d'Harry, son meilleur ami.

Soudain, deux éclairs de lumière, un vert et un rouge, jaillirent des baguettes des deux sorciers qui se faisaient face. Hermione fut aveuglée un instant. Elle restait prête à intervenir et à se battre contre Voldemort, si Harry était tué. Voldemort était devenu son obsession depuis un an. Elle était prête à tout pour tenter de le vaincre, y compris mourir.

Mais elle n'aurait plus besoin de se battre.

Voldemort, ou plutôt ce qui en restait, finit par basculer en arrière. Son corps tomba lourdement sur le sol de la grande salle. Une seconde interminable s'écoula en silence, seconde durant laquelle tous analysaient le mage noir et s'assuraient qu'il ne bougeait plus, puis le silence fut rompu par des tonnerres d'applaudissements et des cris.

Hermione, pleurant à moitié attrapa Harry par l'épaule, reniflant allégrement son odeur. L'odeur de son meilleur ami qu'elle aimait tant. Bientôt, la foule vint les encercler : tous voulaient étreindre Harry, le toucher, lui donner une tape amicale. Il était leur héros.

Le soleil finit par se lever sur Poudlard, faisant apparaître avec lui un nouvel espoir, mais aussi des réalités insurmontables. Le monde des sorciers allait sans doute connaître la paix, mais le prix de celle-ci était colossal pour les familles qui avaient perdu un de leurs membres.

La dépouille de Voldemort fut emmenée loin du château, et des sorciers entreprirent de bruler son corps. Les blessés étaient évacués vers l'infirmerie et vers St Mangouste pour les plus mal en point. Pendant ce temps dans la grande salle, des tables avaient été installées pour que tout le monde puisse se restaurer après cette longue nuit.

Hermione s'installa à côté de Ron, près d'Olivier Dubois et en face de Padma Patil.

- Je suis sincèrement désolée, Ron, dit-elle doucement en posant sa main sur son avant bras.

Fred venait d'être tué, et Hermione ne savait pas très bien comment aborder le sujet avec Ron. Il semblait groggy, pensif, et avait surement encore beaucoup de mal à réaliser.

- Je ne sais pas trop quoi te répondre, dit-il en regardant dans le vide alors qu'il buvait un liquide chaud.

Il n'avait plus eu un seul geste pour elle depuis la fin de la bataille. Ils s'étaient embrassés il y a tout juste quelques heures, pourtant c'était comme s'ils n'étaient déjà plus ensemble. Ron aurait besoin de temps, et elle aussi. Une fois l'adrénaline du combat dissipée, Hermione n'était plus très sure de ne pas s'être précipitée. Il était clair qu'ils se tournaient autour avec Ron depuis des années, mais justement, n'avaient-ils pas trop attendu ? Si leur amour était vrai, n'auraient-ils pas passé le cap plus tôt ?

- Pchhhhssssit !

Hermione sursauta, surprise par une présence invisible entre elle et Ron qui venait interrompre le court de ses pensées.

- C'est moi, murmura Harry qui devait être sous la cape d'invisibilité. Vous venez ? Demanda-t-il à ses meilleurs amis.

Ron et Hermione se levèrent, mine de rien et se dirigèrent vers la sortie de la grande salle. Avant de passer la porte, Hermione releva les yeux vers un coin de la pièce, et croisa le regard inexpressif de Drago, qui était en compagnie de ses parents. Elle essaya de lui transmettre en un coup d'œil toute la haine qu'il lui inspirait, mais elle n'eut pas le temps de voir sa réaction qu'elle était déjà sortie de la salle.

L'apercevoir faisait remonter en elle tellement de souvenirs douloureux. Depuis que Dumbledore était mort, elle avait pensé de nombreuses fois que tout aurait été différent si elle n'était pas arrivée dans les toilettes au moment précis où il essayait de se foutre en l'air. Elle n'aurait pas à vivre avec la culpabilité du décès de l'ancien directeur, si les choses avaient été autrement. Si. Mais Dumbledore était mort, et chaque soir depuis un an, elle devait faire avec la haine qui l'emplissait à chaque instant. De la haine envers Drago, qui l'avait manipulée, mais surtout, de la haine envers elle-même, qui avait été trop sotte pour s'apercevoir de son manège. Quelle idiote.

Elle s'était rattrapée, rachetée en accompagnant Harry dans son périple. Elle avait permis de sauver beaucoup de personnes en participant à la destruction de Voldemort, elle se sentait moins coupable qu'avant grâce à ça, mais cela restait tout de même un point délicat de son passé.

Elle monta distraitement les marches derrière Harry et Ron, terrassée par la nuit sans sommeil qu'ils venaient de passer. Elle entendit vaguement Peeves chanter une mélodie de sa composition et bientôt ils se retrouvèrent dans le bureau de Dumbledore, où ils furent accueilli par une salve d'applaudissements qui provenait des tableaux des anciens directeurs. Un sourire se dessina sur ses lèvres, et elle observa longuement Dumbledore, qui regardait Harry avec admiration depuis son cadre. Puis, il tourna son visage vers elle et lui lança un large sourire, les yeux débordants de joie. Comment le portrait du vieil homme pouvait lui sourire à elle, après ce qu'elle avait fait ?

Harry répara sa baguette à la plume de phénix avec la baguette de sureau, qu'il promit de replacer dans la tombe de Dumbledore.

- Il faut que vous voyez les souvenirs de Rogue, dit Harry, qui entrainait déjà Ron et Hermione vers la pensine.

Il fit plonger ses deux amis dans les souvenirs de Rogue avant même qu'ils aient eu le temps d'assimiler ce que Harry disait. Hermione assista impuissante à de nombreux fragments de la vie de Rogue, dont certains faisaient valser ses certitudes en éclats. Elle assista stupéfaite aux révélations du professeur Dumbledore à Rogue sur son état de santé précaire, sur le fait que Rogue devrait protéger Drago et tuer Dumbledore à sa place. Et elle commença à comprendre qu'il était condamné.

- La mort de Dumbledore a été planifiée ? S'étonna-t-elle, la tête à peine sortie de la pensine.

- Oui, dit Harry. Dumbledore savait qu'il allait mourir.

- Dumbledore et Rogue ont fait en sorte de préserver Malefoy ? Continua-t-elle, hébétée de ne pas tout comprendre.

- Apparemment.

- C'est la seule chose qui te choque ? Demanda Ron. Personnellement, j'ai du mal à me remettre de l'amour de Rogue pour la mère d'Harry. C'est répugnant, dit Ron avec une grimace. Heureusement que ta mère avait meilleur gout, ajouta-t-il à l'intention d'Harry, sinon, tu aurais les cheveux gras et un horrible nez crochu. Sans parler du fichu caractère qu'avait Rogue.

- Ron, Rogue a tout fait pour nous aider depuis des années, coupa Harry qui, pour la première fois de sa vie, était agacé des remarques à l'encontre de l'ancien maître des potions..

Harry avait raison concernant Rogue, mais Hermione n'écoutait qu'à moitié la conversation, trop occupée à assimiler ce qu'elle avait vu dans la pensine. Elle n'était pas responsable. Dumbledore avait choisi sa propre mort en demandant à Rogue de le tuer pour protéger l'âme de Drago. Elle était innocente. Personne n'était mort à cause d'elle. Son cœur n'avait plus été aussi léger depuis ce qui lui semblait une éternité.

Hermione retournait les scènes qu'elle venait de voir dans sa tête, en cherchant un indice qui prouverait que Malefoy ne soit pas un traitre, mais rien ne lui vint. Elle était déboussolée par la fatigue et la pression de ces dernières heures.

Un bâillement transmissible orna rapidement la bouche des trois jeunes sorciers. La nuit avait été longue et intense.

- Je vais monter dormir quelque heures dans la tour Gryffondor, dit Harry en se dirigeant vers la porte, je suis exténué.

- Et moi je vais retourner avec mes parents, dit Ron. Avant le petit déjeuner, ils parlaient de transférer le corps de Fred au Terrier, compléta-t-il, la mine sombre.

Ni Harry, ni Hermione ne réussirent à répondre quoi que ce soit. Ils se contentèrent de regarder leurs pieds, les yeux remplis de fatigue et de tristesse à l'idée de ne plus revoir Fred.

- Je vais monter avec toi, Harry.

- Et vous irez habiter où, après ? Demanda Ron.

- Aucune idée, dit Harry en passant machinalement la main dans ses cheveux.

Lui, comme Hermione, se retrouvait sans domicile : Harry ne retournerait pas chez les Dursley et les parents d'Hermione étaient à l'autre bout du globe.

- Vous pourrez venir au Terrier, dit Ron. Je demanderai à maman, mais je pense qu'elle sera d'accord.

- Nous ne voudrions pas déranger, Ron, dit Hermione.

- Oui, compléta Harry, le plus simple serait qu'on dorme à l'hôtel, le temps que les choses se calment chez toi.

- Vous allez avoir besoin de tous vous retrouver, renchérit Hermione.

Une larme coula sur la joue de Ron, qui finit bientôt en sanglots dans les bras de ses amis. Tous trois se serrèrent fort avant de se quitter.

Mais avant qu'Hermione ne franchisse la porte du bureau directoriale, une voix la rappela.

- Miss Granger ?

Elle se retourna, et remarqua que c'était Dumbledore qui l'interpellait.

- Ne m'attendez pas, dit-elle à l'intention des deux autres qui partaient déjà dans le couloir.

Elle s'avança doucement vers le tableau, une boule au ventre en apercevant le regard intense que Dumbledore lui lançait.

- Oui ? Dit-elle d'une voix pâteuse.

- Vous voyez cette armoire, là bas, à côté de la pensine, demanda-t-il en montrant un coin de la pièce du menton.

Elle jeta un coup d'œil dans le coin indiqué par l'ancien directeur et acquiesça. C'était une armoire aux portes vitrées, qui laissait voir de nombreuses fioles.

- Je crois que vous trouverez quelque chose qui vous concerne à l'intérieur, continua Dumbledore avec un sourire. Faites le bon choix.

Hermione puisa dans ses dernière forces pour fouiller le placard, qui renfermait un nombre incalculable de fioles dans lesquelles des souvenirs avaient été glissés. Une fiole attira rapidement son attention, puisque son nom était indiqué dessus.

« A l'intention de Miss Hermione Granger »

C'était l'écriture fine et penchée de Dumbledore, Hermione la connaissait bien puisqu'il envoyait des lettres à Harry en sixième année.

Elle déboucha le récipient, emportée par sa curiosité, et versa son contenu dans la pensine. Avant de plonger la tête dans le liquide, elle regarda Dumbledore qui lui adressait un sourire serein depuis son cadre.

- Pourquoi moi ? Demanda-t-elle simplement.

- Parce que ceci vous concerne directement, si je ne m'abuse.

Il avait une moue rieuse accrochée aux lèvres lorsqu'Hermione s'insinua dans les souvenirs...

Elle atterrit dans ce même bureau. C'était le soir, et Dumbledore était assis, concentré sur un parchemin qu'il grattait avec sa plume, quand soudain, quelqu'un frappa à la porte.

Entrez, dit la voix fatiguée du directeur.

Une grande ombre frêle pénétra dans le bureau. Quand Hermione la reconnut, un choc électrique la parcourut. Par la barbe de Merlin, pourquoi Dumbledore voulait qu'elle assiste à cette scène ?

- Bonsoir, Monsieur, dit Malefoy.

La bouche de Dumbledore se fendit en un presque sourire alors qu'il regardait Drago par dessus ses lunettes. Le vieil homme était fier de voir cet élève en particulier débarquer dans son bureau, comme s'il s'agissait d'un signal que seul lui arrivait à interpréter.

- Bonsoir Drago. Qu'est-ce qui t'amène dans mon bureau à une heure si tardive ?

Drago ne bougea pas et n'osa pas dire quoi que ce soit. Il restait planté au milieu de la pièce, comme un piquet, intimidé par cette situation étrange et il tripotait nerveusement la chevalière de famille qu'il portait à un doigt. Il avait le sentiment de les trahir. De trahir sa famille en étant dans ce bureau, mais il n'avait pas le choix, car il n'était pas comme eux, pas comme son père.

- Viens t'asseoir, si tu le veux bien, enchaina le directeur en lui présentant une assise de sa main valide.

Il consentit à obéir, et vint se placer sur la chaise, en face de Dumbledore, la mâchoire crispée et le regard dirigé vers ses genoux. Le directeur posa ses lunettes et tendit une coupelle remplie de sucreries à Drago.

- Un malice réglisse, peut être ?

- Non merci, murmura Drago en relevant furtivement les yeux.

Dumbledore le regardait, l'air songeur, en passant sa main droite -noircie- dans sa barbe blanche. Malefoy évitait son regard du mieux qu'il pouvait.

- Je... commença Drago. J'ai quelque chose à vous dire, monsieur.

- Je t'écoute, Drago, répondit-il d'un ton bienveillant qui inspirait confiance et confidences.

- Voilà, le collier qui a manqué tuer Bell, hésita-t-il, c'était moi. Et l'hydromel empoisonné aussi.

Les lèvres de Drago s'étaient mises à trembler de honte et de crainte. Hermione, qui observait la scène, s'aperçut alors qu'il se retenait de pleurer. Ce prélude de conversation avait accroché son attention. Elle ne se demandait plus pourquoi Dumbledore voulait qu'elle voit ça, car elle était en train de comprendre. Drago avait bien parlé au directeur, il ne lui avait pas menti autant qu'elle le croyait depuis un an.

- Très bien Drago, continue je te prie, demanda Dumbledore, qui était d'un calme olympien.

- Je... le Seigneur des Ténèbres m'a donné une mission. Je... dois... vous... tuer, murmura-t-il en détachant chaque mot, et je dois faire entrer des Mangemorts dans l'école avant la fin de l'année.

Dumbledore se leva, la main toujours dans sa barbe et commença à marcher de gauche à droite en réfléchissant.

- Vois-tu, dit-il, je savais déjà tout cela. Mais je suis heureux que tu aies fait le choix de venir m'en parler. Je ne pensais pas que tu irais jusque là, Drago, mais je me doutais que tu ne mettais pas, disons, tout ton cœur à essayer de me tuer. Le collier comme l'hydromel n'étaient pas des pièges très aboutis.

Dumbledore plaça ses deux mains sur les montants de sa chaise et regarda Malefoy de toute sa hauteur. Drago le regardait à présent, surpris par le ton calme du directeur. Il venait tout de même de lui dire qu'il avait essayé de le tuer à plusieurs reprises. Un homme sain d'esprit se serait mis en colère. Mais non, Dumbledore lui proposait au lieu de cela une analyse de ses actes.

- Je ne m'y attendais pas, avoua-t-il. Qu'est ce qui t'a incité à venir me voir ?

- Hermione Granger, répliqua Drago, qui ne voyait toujours pas où Dumbledore voulait en venir.

Le directeur ne laissa pas paraître son étonnement, mais un petit sourire plana sur son visage.

- L'attachement transforme un homme, n'est-ce pas ?

Dumbledore savait très bien de quoi il parlait, car il avait vécu la même chose que Drago à son âge. Son attachement pour Grinderwald l'avait transformé, et c'était surement ce que faisait la petite Granger avec le jeune Serpentard.

- Je ne suis pas attaché à elle, répliqua sèchement Drago en lançant un regard perçant au vieux timbré.

- Je vois, dit ironiquement Dumbledore. Et qu'attends-tu de moi ?

- De trouver le moyen de m'empêcher de devenir un assassin, mais sans pour autant nuire à mes parents, avoua-t-il. Ils souhaitent que je réussisse ma mission, eux, et ils ne sont pas prêts à renoncer au Seigneur des Ténèbres.

Dumbledore recommença à arpenter son bureau en réfléchissant à une solution, et alla caresser Fumseck. Il ne reprit la parole qu'au bout de quelques minutes.

- Je ne vois qu'une solution, Drago : continuer d'œuvrer pour Voldemort.

La stupéfaction apparut sur le visage de Malefoy, qui devait se dire que Dumbledore n'avait pas volé sa réputation de vieux fou.

- Mais...

Le directeur le stoppa en levant une main, lui intimant d'écouter ce qu'il avait à dire.

- C'est le seul moyen pour que tes parents soient épargnés. Si l'Ordre du Phénix te protège, Voldemort finira par le savoir et il tuera tes parents.

Il avait malheureusement raison. Drago avait un dernier espoir d'échapper au destin tracé par ses parents, et voilà qu'il volait en miettes. Son cœur était plus lourd que jamais, pire encore qu'à l'instant où il avait pensé mettre fin à ses jours.

- Je n'y arriverai pas, dit-il fébrilement. Je n'arriverai pas à vous tuer. Vous, ni personne.

Il pleurait de rage en regardant Dumbledore avec une certaine haine.

- Vous ne comprenez donc pas ? Il va me tuer si j'échoue. Le Seigneur des Ténèbres va me tuer.

- Je comprends un peu mieux la situation que toi, contrairement à ce que tu sembles croire, coupa sèchement le vieil homme. Fumseck, va me chercher Rogue dans son bureau, ordonna-t-il.

L'oiseau s'envola par la fenêtre entre-ouverte en direction du bureau de Rogue.

- Rogue, s'étrangla Malefoy. Mais... c'est un Mangemort monsieur, il va me dénoncer !

Dumbledore leva un regard désespéré vers l'héritier des Malefoy, qui semblait décidément ne pas lui faire confiance le moins du monde.

- Détache-toi de ce que ton père dit de moi, et juge uniquement mes actes sur ce que tu as toi même pu observer. T'ai-je déjà donné une raison de douter de moi ?

Drago réfléchit à la question du directeur, et il s'aperçut qu'il n'avait rien à lui reprocher sans tenir compte de ce que disait son père. Pire encore, jamais Dumbledore ne mettrait en danger un élève.

- Je peux t'assurer que Rogue n'a rien d'un Mangemort si ce n'est la Marque, sourit le directeur, devant un Drago toujours plus perplexe.

- Comment le savez-vous ? Répondit-il, toujours méfiant.

- Je ne pense pas nécessaire de te donner cette information. Je le sais, c'est tout, termina Dumbledore d'un ton trop léger.

Quelques minutes plus tard, Rogue faisait son apparition dans le bureau directorial. Son visage cireux se tordit en une grimace disgracieuse lorsqu'il aperçut Drago assis près du bureau.

- Vous avez demandé à me voir monsieur le directeur ? Demanda le professeur de défense contre les forces du mal de sa voix mielleuse.

- En effet Severus, dit Dumbledore en faisant apparaître de sa baguette un troisième siège près de son bureau. Venez vous asseoir avec nous.

Rogue obéit sans rien dire, les yeux toujours centrés sur l'élève de sa maison.

- Drago est venu se confier par rapport à quelque chose que nous savons l'un comme l'autre, Severus, lança un Dumbledore toujours souriant à un Rogue qui ne comprenait pas ce qu'il se passait.

- Que voulez-vous dire par cet incompréhensible charabia, Monsieur le directeur ? Demanda sarcastiquement Rogue.

- Il m'a avoué que Voldemort lui avait donné pour mission de me tuer, avoua enfin Dumbledore, qui semblait plus que ravi d'avoir laisser planer le suspens un moment.

Malefoy jaugea son directeur de maison du regard comme s'il allait se faire réprimander pour avoir trahi le Seigneur des Ténèbres, mais Rogue semblait trop surpris pour réussir à formuler quoi que ce soit. Étrangement, il n'était pas en colère, à moins qu'il joue très bien son rôle d'agent-double auprès du vieux fou.

- Nous ne nous attendions pas à cette éventualité, Severus, mais je suis ravi qu'elle se présente à nous.

- Qu'est ce que vous voulez dire par là ? Demanda Drago, qui voulait savoir dans quel plan foireux il s'était embarqué.

Mais personne ne répondit à sa question. Les deux hommes le regardaient avec insistance, l'un avec bienveillance et l'autre... avec méfiance. Rogue avait peur.

- Qu'est ce qui vous prouve qu'il n'agit pas sous les ordres du Seigneur des Ténèbres ? Demanda Rogue.

Dumbledore regarda Rogue par dessus ses lunettes en demi lune avant de se tourner vers Malefoy.

- Drago, qui t'a poussé à venir me parler ce soir ?

- Granger, ronchonna-t-il, agacé de dévoiler sa vie privée devant des professeurs.

- Voilà pourquoi, Severus.

Une lumière éclaira soudainement les yeux du professeur de DCFM, qui venait de comprendre à quoi Dumbledore faisait référence. Hermione, qui assistait toujours à cette scène du passé, fronça les sourcils, ne comprenant pas ce que Rogue pouvait bien déduire de la seule énonce de son nom de famille par Drago, mais elle n'avait pas le temps de se pencher sur la question, il fallait qu'elle écoute la suite.

- Drago, reprit Dumbledore en le regardant intensément, est ce que tu souhaites vraiment renoncer à servir Lord Voldemort ?

Le jeune Serpentard respira intensément. Il repensa longuement à cette sixième année avant de donner sa réponse. Au sentiment de toute puissance qu'il avait au début d'année, heureux d'être choisi par Voldemort, qu'il admirait tellement, pour accomplir une tâche. Il avait été bien aveugle. Les mois passant, il s'était aperçu que tuer Dumbledore était tellement compliqué que Voldemort savait lui-même qu'il allait échouer. C'était un stratagème. Un stratagème mortel mis en place par ce serpent rusé pour le discréditer, le rabaisser et le tuer.

- Oui.

- Mais Monsieur le directeur, commença Rogue.

- Silence, Severus, le coupa Dumbledore d'un geste brusque. Drago, tu serais prêt à faire un serment inviolable avec ton professeur -il montra Rogue- pour stipuler que tu ne révéleras jamais ce que tu as entendu dans cette pièce à quiconque ?

Le cœur de Drago se serra un moment, puis il s'aperçut que ce ne serait finalement pas compliqué. Il regarda Rogue, qui était abasourdi par la tournure que prenait la situation.

- Oui, répondit-il.

- Bien. Severus, est-ce que vous êtes prêt à faire tout votre possible pour protéger Drago du Seigneur des Ténèbres lorsqu'il ne sera pas à Poudlard ?

- Bien entendu, Monsieur le Directeur, dit-il avec un sourire hypocrite. Je suis prêt à toujours plus pour vous servir, continua-t-il avec ironie.

Dumbledore ne releva pas la remarque de Rogue, surement trop habitué au professeur qu'il avait embauché il y a maintenant seize années.

- Je suis ravi que nous soyons tous les trois d'accord. Drago, maintenant écoute attentivement ce que j'ai à te dire : tu ne devras pas me tuer, c'est Rogue qui devra le faire.

Drago se tourna vers son professeur en lui lançant un regard circonspect. La mâchoire de Rogue se crispa ostensiblement.

- Oui, je vais mourir, dit Dumbledore d'un ton léger. J'ai été touché par un maléfice de magie noir l'été dernier, et il se répand, si bien qu'il ne me reste plus que quelques semaines à vivre, dans le meilleur des cas.

Dumbledore marqua une courte pause tandis que Drago le regardait stupéfait. Accepter sa propre mort est un signe de sagesse extrême, et le directeur avait ce don.

- Et si tu veux ne pas trop souffrir de la guerre sans que tes parents ne soient tués, reprit-il après un moment, tu devras suivre tous les conseils de Severus.

- Et qui vous dit que j'aurai toujours envie de le conseiller, demanda Rogue qui était toujours énervé de devoir tuer le seul homme à qui il se confiait et qui lui faisait pleinement confiance.

- Allons Severus, vous ne laisseriez pas Drago souffrir.

- Et si Voldemort me confie d'autres tâches ? Demanda Drago.

- Ça ne devrait pas arriver, avoua Dumbledore. Il sera tellement déçu que tu aies échoué à me tuer pour te porter de l'intérêt. Tu devras tout faire pour ne pas être remarqué. Severus te conseillera sur comment agir lorsque tu ne seras pas à Poudlard. Tu devras l'écouter, lui obéir. C'est très important. Devenir agent double n'est pas une situation aisée, Drago, tu devras faire preuve d'une rigueur sans égale.

Drago hocha la tête en guise d'affirmation.

- Et tu devras tout faire pour ne pas mettre en danger Harry Potter, Ron Weasley et Hermione Granger. Ils ont tous trois une tâche à accomplir, qui serait plus délicate si l'un d'eux venait à disparaître, dit-il sur le ton de la conversation.

- Quelle tâche ? Demanda curieusement Drago.

- Tout ce que je peux te dire, c'est qu'ils vont essayer de détruire Voldemort, lâcha Dumbledore en regardant Malefoy au dessus de ses lunettes en demi lune.

Drago fut stupéfait. Hermione allait essayer de vaincre le sorcier le plus puissant de tous les temps avec Potty et Weasmoche, et elle ne lui avait rien dit.

- D'ici à la fin de l'année, reprit Dumbledore, tu devras parfaitement jouer ton rôle : tu dois continuer à essayer de me tuer et faire comme si jamais cette conversation n'avait eu lieu, tu m'as bien compris ?

- Oui, Monsieur.

- Je suis fier que tu aies choisis de venir m'en parler, Drago, dit Dumbledore avec un sourire.

Rogue releva le tissu qui couvrait son avant bras avec une gestuelle presque grotesque qui lui était propre.

- Votre manche, Drago.

Il imita son professeur, et tous deux se donnèrent la main. Dumbledore s'approcha, baguette sortie et commença à formuler le sortilège du serment inviolable pour que Drago ne puisse jamais révéler les échanges qu'ils avaient eu dans cette pièce.

Hermione fut éjectée de la Pensine, le souffle court. La scène à laquelle elle avait assisté était incroyable. Elle devait parler avec Drago, mais pour le moment, une seule chose comptait pour elle : dormir.

Quand elle arriva dans la tour de Gryffondor, qui n'avait pas été détruite pendant la bataille, elle monta d'abord dans le dortoir des filles. Elle trouva son ancien lit, fait au carré et prêt à l'accueillir, mais quelque chose avait changé et elle se sentait étrangère à cette pièce vide. Elle monta donc dans celui des garçons et se coucha dans le lit voisin de celui où Harry s'était installé. Il dormait déjà profondément, et Hermione ne tarda pas à le rejoindre...

La nuit n'était pas tombée lorsque Hermione se réveilla. C'était le milieu de l'après midi, et Hermione remarqua rapidement que le nombre de personnes dans le dortoir avait augmenté. Harry était toujours là, mais Neville et Dean avaient également rejoint leur lit. Elle se leva et descendit jusqu'à la salle commune de Gryffondor, où elle médita devant le feu en mangeant ça et là un des cookies qui avaient surement été déposés là par les elfes de maison. C'était une journée irréelle. Elle se sentait à la fois épuisée, triste, heureuse, affamée, remplie d'interrogations sur l'avenir et toutes ces impressions ne cohabitaient pas bien dans son esprit

Puis, elle repensa à Drago. Elle savait qu'il fallait qu'elle le voit, mais elle ne trouvait pas le courage d'entreprendre cette démarche, car elle était trop prise par tout le reste.

Des pas se firent entendre dans l'escalier qui descendait du dortoir des garçons, et Neville vint la rejoindre sans un mot.

- Comment tu vas, Hermione ? Demanda-t-il en la voyant soucieuse.

- Je suis un peu perdue, je crois, dit-elle en haussant les épaules.

- C'est normal, la rassura-t-il, beaucoup de choses viennent de se passer en peu de temps. Et puis le retour à la civilisation doit être étrange après une année à camper.

Elle sourit.

- Ron est rentré chez lui ? demanda-t-elle.

- Oui, avec ses parents, ses frères et Ginny. Ils sont partis peu de temps après le petit déjeuner.

Il laissa passer un instant pendant lequel leurs pensées convergèrent vers Fred, et reprit d'un ton plus léger :

- Alors, ça y est, c'est officiel toi et Ron ?

Le cœur d'Hermione se serra dans sa poitrine. Elle avait embrassé Ron. Mais elle ne l'avait fait qu'une seule fois, sous le coup de l'adrénaline mélangée au sentiment qu'ils allaient tous mourir bientôt. Elle cherchait maintenant le sens de ce baiser, mais elle n'était pas certaine de lui en trouver un.

- Non, je ne crois pas, avoua-t-elle. Je te l'ai dit, je suis perdue.

Neville haussa les épaules et commença à l'aider à vider le plat de cookies dans un silence apaisant.

...

Après l'enterrement de Fred, dans le cimetière du village de Loutry Ste Chaspoule, Hermione et Harry quittèrent le Chaudron Baveur, où ils avaient dormi quelques nuits, pour résider au Terrier. L'ambiance était toujours morose dans la demeure des Weasley, mais Harry et Hermione préféraient accompagner la famille dans leur chagrin que de les laisser sombrer. Ils se rendaient aussi disponible que nécessaire pour aider Mrs Weasley dans cette sombre période.

Malgré toute la tristesse, il y avait des moments joyeux : Mr Weasley avait obtenu un poste élevé au ministère, dont le salaire était pratiquement le double de celui qu'il touchait jusqu'à présent, Percy venait à la maison pratiquement chaque jour, ce qui enchantait Mrs Weasley. Ron, de son côté, était toujours aussi enthousiaste à l'idée de manger tout ce qu'il voulait après des mois de privation.

Hermione et Ron avaient retrouvé leur complicité amicale, et ils n'avaient pas reparlé une seule fois du baiser qu'ils avaient échangé pendant la bataille de Poudlard. C'était comme si ce moment n'avait jamais existé pour l'un comme pour l'autre, comme si cet échange n'avait pas eut lieu d'être et n'était pas approprié. Depuis de décès le Fred, Ron s'était également de nouveau rapproché de Lavande Brown. L'hystérique Gryffondor qui avait pleuré toutes les larmes de son corps lorsque Ron l'avait quittée était hospitalisé à St Mangouste et Ron lui rendait visite chaque matin. Hermione avait d'abord pensé être jalouse, et bien qu'elle guetta l'apparition de ce sentiment dans sa poitrine, rien ne vint.

Si elle n'arrivait pas à mettre au clair ses sentiments pour Ron, peut être était-ce parce qu'elle se devait de résoudre une histoire plus ancienne encore : celle de Malefoy. Il y a un an, eux aussi s'étaient embrassés. Elle avait cru à l'époque qu'il s'était fichu d'elle, mais elle savait désormais que ce n'était pas le cas, alors elle se devait de le revoir et de tirer la situation au clair. C'était la seule manière qu'elle avait de se retrouver elle-même et de pouvoir imaginer son avenir.

Pendant un bel après midi de mi-mai, alors que Ginny, Harry et Ron jouaient au Quidditch dans le jardin du Terrier, Hermione s'aperçut que c'était le meilleur moment pour aller voir Drago. Elle prétexta une affaire administrative à régler concernant ses parents -qui étaient toujours en Australie- pour s'absenter quelques heures.

Quand elle arriva devant la demeure des Malefoy, qu'elle connaissait bien pour y avoir été torturée pendant la guerre, elle s'aperçut que l'impression qu'elle dégageait était bien différente entre le jour et la nuit. La nuit, l'endroit avait une aura effrayante à la manière d'un château hanté, mais le jour, les buissons bien taillés, les paons blancs et les pelouses entretenues rendaient presque le château de pierre blanche féerique.

Hermione se présenta au portail, et ce fut un petit elfe vêtu d'un torchon sale qui vint l'accueillir.

- Bonjour, Mademoiselle. Vous désirez, Mademoiselle ?

- Bonjour. Je souhaite voir Drago Malefoy.

L'elfe effectua une courbette pour inciter Hermione à passer devant lui et à l'accompagner jusqu'à la porte. Le jardin était somptueux. L'allée de pierre blanche était bordée de buissons de rosiers bien taillés, et les pelouses étaient vertes et fournies. Il demanda à Hermione de l'attendre sur le pallier et entra en trottinant pour chercher le jeune homme.

L'attente ne fut pas longue, mais Hermione trouva le temps de changer trois fois de position, de remettre ses cheveux en ordre et de chercher la meilleure place pour mettre ses mains.

Quand Drago ouvrit la porte, il se figea d'étonnement et ne dit rien. Hermione lui lança un sourire alors que la moiteur de ses mains augmentait subitement.

- On va marcher ? Proposa-t-elle, peu encline à rester dans le domaine Malefoy qui lui rappelait de mauvais souvenirs.

Il acquiesça et ensemble, ils quittèrent les jardins du manoir pour un chemin de campagne en terre.

- Je suis au courant de tout, tu sais, commença-t-elle.

Drago ne dit toujours rien, encore plus surpris. Il ne savait pas si le serment inviolable qu'il avait fait avec Rogue avait été annulé lorsque ce dernier était mort, ou non.

- Dumbledore m'a laissé une fiole de souvenirs dans son bureau, expliqua-t-elle. J'ai vu tout ce qui s'est passé dans son bureau, le soir où je t'ai demandé d'y aller.

- Je n'avais pas d'autre choix, dit-il en s'arrêtant soudainement. Je devais suivre le plan de Dumbledore et Rogue pour sauver mes parents.

- Je sais, répondit Hermione qui s'était elle aussi arrêtée. Je ne te reproche rien.

- J'ai dû te faire souffrir.

Elle haussa les épaules en analysant la situation.

- Oui, mais tu n'avais pas le choix, comme tu le dis. Et je crois que cette souffrance m'a permis de me battre pendant l'année qui vient de s'écouler. J'ai cru pendant un an que tu m'avais manipulée et je t'ai détesté chaque jour un peu plus pour ça. C'est une bonne manière de trouver la force pour se battre, termina-t-elle.

- Je ne t'ai pas manipulé, répondit-il comme si cette seule pensée était insoutenable.

- Je sais.

Ils reprirent leur marche, et Hermione l'entraina au milieu d'un champ d'un agriculteur moldu, qui venait de couper l'herbe pour la transformer en botte de foin. Ils s'assirent tous deux sur une botte en profitant du soleil qui illuminaient leurs peau blanches.

- Pourquoi tu n'es pas venu me parler à Poudlard ? Demanda Hermione. Tu étais dans la grande salle après que Harry ait tué Voldemort.

C'était une question qui la chiffonnait depuis qu'elle avait vu le contenu de la pensine.

- Je n'avais pas le droit de faire ça, dit-il d'un air résigné.

- Pourquoi ? S'offusqua presque Hermione.

- Parce que j'ai déjà assez chamboulé ta vie l'an passé pour recommencer, il marqua une courte pause avant de reprendre : Tu m'as énormément aidé, et je t'ai fait un sale coup avec ce serment inviolable. Je n'allais pas débarquer dans ta vie alors que tu semblais heureuse et... amoureuse.

Le dernier mot était dur à prononcer. Le rose monta aux joues d'Hermione, qui comprit qu'il faisait référence à Ron.

- Tu es au courant pour Ron, dit-elle timidement.

- Oui, et je suis content pour toi, dit-il platement, sans un regard.

- Vraiment ? S'inquiéta-t-elle.

- Bien sur que non, ricana-t-il amèrement. J'aurais préféré que tu choisisses une issue moins prévisible. Mais je suis content que tu sois venue quand même.

Son cœur battait la chamade, comme la dernière fois qu'elle avait été en tête à tête avec lui. Il la regarda avec un sourire espiègle, prêt à lui lancer une remarque assassine, mais Hermione le devança :

- Alors tu étais sincère lorsqu'on s'est retrouvés dans la salle de classe vide la dernière fois que nous nous sommes vus.

- J'ai toujours été sincère avec toi, Hermione.

Le cœur d'Hermione se serra encore un peu plus à cette remarque.

- Je ne suis pas vraiment avec Ron, avoua-t-elle en croisant ses jambes, ne sachant plus où regarder.

- Hein ? S'exclama Drago sans aucune distinction, alors qu'il semblait soudain retrouver un intérêt immense à la situation.

Il se tourna vers Hermione, qui paraissait pétrifiée, pour la regarder intensément. Pour la première fois depuis qu'il l'avait aperçue avec Weasmoche dans la grande salle deux semaines plus tôt, Drago retrouvait l'espoir de la récupérer.

- On s'est juste embrassés une fois, puis plus rien. Mais étonnement, ça ne me dérange pas. Je ne crois pas avoir de sentiments pour lui, si tu veux tout savoir.

Hermione se tourna vers Drago et le contempla.

- Alors que pour toi... murmura-t-elle en s'empourprant légèrement.

Il plaça alors sa main dans les cheveux d'Hermione pour dégager son visage et pouvoir ainsi mieux la voir. Il la trouvait belle. Ce n'était plus seulement l'intérêt qu'elle lui portait qui lui plaisait, mais sa personne toute entière. Il plongea son regard dans le sien et approcha ses lèvres des siennes pour l'embrasser plus que de raison.

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Hermione et Drago restèrent plusieurs heures assis sur leur botte de paille au milieu de ce champ, tandis que le soleil déclinait lentement à l'horizon. Hermione lui expliqua pourquoi Voldemort ne reviendrait plus et comment ils s'y étaient pris avec Harry et Ron pour s'en assurer. Elle lui faisait de nouveau confiance. A chaque fois qu'elle le regardait, elle ne pouvait s'empêcher de mordre sa lèvre inférieure, tellement elle était émerveillée de le retrouver.

Alors que l'heure de diner arrivait, Hermione se releva brusquement.

- Je dois rentrer au Terrier, affirma-t-elle. C'est bientôt l'heure du repas.

Le visage de Drago se tendit instantanément, déçu qu'elle s'échappe déjà.

- Tu ne veux pas rester manger avec moi ? Demanda-t-il avec espoir. Je demanderai à notre elfe de nous cuisiner quelque chose.

Hermione eut un sourire gêné.

- C'est à dire que... je ne crois pas que tes parents apprécient ma présence, dit elle en tortillant ses mains d'une manière étrange.

- Ils ne sont pas là, répondit-il. Et pour tout te dire, je m'en contrefiche de ce qu'ils pensent.

En réalité, le problème était tout autre. Après ce qu'elle avait traversé pendant un an, Hermione n'avait plus peur de se retrouver face à quiconque. Les deux personnes qu'elle craignait le plus avaient été emportés dans cette guerre. Mais une de ces deux personnes, Bellatrix Lestrange, l'avait torturée dans ce manoir où vivait Drago, et elle savait qu'elle ne supporterait pas de se retrouver dans cet endroit. Pas maintenant, alors que cette scène lui semblait encore si proche.

Elle leva timidement son regard vers Drago et baragouina :

- En réalité je crois que je n'arriverais pas à rentrer chez toi, avoua-t-elle.

- Pourquoi ? Demanda curieusement Drago avant de lâcher une exclamation, comprenant soudainement. Bellatrix, lâcha-t-il avec une pointe de rage dans la voix.

Hermione affirma vivement, les larmes aux yeux. Il se précipita vers elle et l'enlaça alors qu'il repassait dans sa tête cette scène atroce à laquelle il avait assisté.

- Je suis tellement désolé de ne pas être intervenu, murmura-t-il. Si tu savais à quel point je le suis.

Hermione hocha la tête négativement tout en effectuant un revers de main, qui indiquait à Drago qu'elle ne lui en voulait déjà plus pour ça.

- On peut pic-niquer ici, si tu veux, proposa Drago, hésitant.

Hermione acquiesça avec un petit sourire. Pendant que Drago retournait au manoir donner des ordres en cuisine, elle rentra au Terrier, sans savoir comment elle allait justifier son absence. Elle transplana directement devant la maison et alla trouver Mrs Weasley à la cuisine, pour l'informer de son absence. Molly eut la délicatesse de ne pas lui demander avec qui elle allait diner, mais lui donna tout de même de nombreuses recommandations.

- Tu feras attention à toi Hermione. Et je compte sur toi pour rentrer avant onze heures. Tes parents n'aimeraient pas que tu traines plus tard.

- Merci Molly.

C'était agréable de sentir quelqu'un faire attention à soi en sachant ses parents à des milliers de kilomètres.

- Tu vas manger avec qui ? demanda Ron, qui avait entendu toute la conversation.

Il jouait à la bataille explosive avec Harry, et Hermione se retrouva rapidement avec les deux paires d'yeux interrogatrices qui la scrutaient. Elle n'avait que deux options qui s'offraient à elle : mentir, ou dire la vérité. La première semblait préférable à la deuxième si elle ne voulait pas les blesser, mais elle ne jurait que par la sincérité.

- Et bien, commença-t-elle, il se trouve que je vais manger avec Drago Malefoy. C'est une histoire compliquée, qui a commencée lorsque nous étions encore en 6ème année.

- Comment ça, compliquée ? Demanda Harry, alors que Ron était abasourdi par la nouvelle.

Hermione se posa quelques minutes avec eux et commença à leur raconter ce qui c'était réellement passé le jour où elle et Malefoy étaient arrivés en retard ensemble au cours de Rogue, et comment elle l'avait amené à révéler à Dumbledore sa mission, en omettant toutefois la nature réelle de leur relation à ce moment là. Bien qu'ils furent perplexes de la situation, Ron et Harry la laissèrent repartir vers le manoir.

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Drago l'attendait déjà devant la grille en fer forgé qui limitait son domaine, une couverture dans une main et un panier repas dans l'autre. Dès qu'il aperçut Hermione, un sourire gratifia son visage. Il n'avait plus rien à voir avec le Drago sombre et dépressif de la sixième année, ni avec le Drago moqueur et sarcastique des années précédentes. Il paraissait désormais beaucoup plus serein, et moins craintif.

Hermione vint se loger juste devant lui, un petit sourire coquin aux lèvres. Il se pencha légèrement pour effleurer ses lèvres.

- Suis-moi, implora-t-il.

Il emmena Hermione vers une rangée de peupliers qui bougeaient au rythme du vent. C'était un champ laissé en herbe d'où le couché du soleil serait visible. Ils s'installèrent et commencèrent à déguster la salade de pâtes, les frites encore chaudes et les pignons de poulet préparés par l'elfe des Malefoy. A la fin du repas, Drago vint s'asseoir tout contre Hermione, et profita avec elle du coucher du soleil sur la campagne anglaise. Elle posa sa tête contre son épaule lorsque les derniers rayons du soleil dispararurent derrière des collines lointaines.

- C'est quand même très étrange d'être ici avec toi et d'observer le coucher du soleil, dit Hermione.

- Pourquoi ? Demanda Drago presque froidement.

- Parce que tu es toi, et je suis moi, dit Hermione avec un sourire. Tu te souviens ?

Il acquiesça. Oui, il se souvenait de la discussion qu'ils avaient eu un an avant dans la forêt près du saule cogneur. C'était le deuxième moment qu'ils passaient ensemble, et leur complicité était déjà tellement évidente.

- C'est étrange aussi parce que tu es une répugnante Sang-de-Bourbe, compléta ironiquement Drago.

Hermione lui lança une pichenette sur l'épaule alors qu'il s'esclaffait déjà. Il attrapa son poignet fermement entre ses mains.

- Tu veux vraiment jouer à ça ?

- Je suis sur que tu aurais tout le mal du monde à me maitriser, Malefoy, répliqua-t-elle, ses yeux devenant des fentes.

- C'est ce qu'on va voir.

Il la bascula dans l'herbe alors qu'elle se débattait en criant et se plaça au dessus d'elle, alors qu'elle n'arrêtait pas de gigoter.

- Qu'est-ce que tu croyais, Granger, je fais du Quidditch depuis six ans, dit-il narquoisement.

- Le poste d'attrapeur développe l'agilité Malefoy, pas les gros bras.

Il se retira, boudeur.

- Et bien trouve-toi quelqu'un d'autre, dit-il.

- Je n'ai pas dit que ton agilité ne me convenait pas, dit-elle en effleurant le bout de son nez du doigt, taquine.

Drago sourit et l'embrassa. Les étoiles apparurent les unes après les autres dans le ciel, suivies par le crissement des grillons, faisant flotter une atmosphère intimiste sur les deux jeunes adultes.

- Toi aussi tu me conviens, ma princesse sauveuse de l'humanité, lui dit-il au creux de l'oreille.

Hermione frissonna, puis l'embrassa une nouvelle fois. C'était la première fois depuis un an qu'elle était aussi heureuse. Tous ces baisers rallumèrent la flamme dans sa poitrine, qu'elle avait déjà sentie à la fin de sa sixième année. Alors qu'elle s'embrasait une nouvelle fois sous la douceur de ces lèvres qu'elle aimait tellement, elle s'aperçut alors que tout était joué depuis bien longtemps entre elle et Ron. Jamais elle n'aurait pu être avec lui en sachant que quelque part dans ce monde, un homme avait la capacité de la faire frissonner et s'embraser au cours du même baiser. C'était avec cet homme qu'Hermione devait être. Avec Drago. Maintenant, elle devait trouver le courage de l'annoncer à Harry et Ron.



Voici comment cette histoire se termine. Non, on ne saura pas comment réagissent Harry et Ron. Chacun peut l'imaginer à sa guise !

J'ai été très contente de vous proposer cet écrit, et on se retrouvera bientôt, soyez en sur : J'ai plusieurs projets en route ! Une fiction dramione, qui s'appellera probablement Insaisissable (écriture en cours), un OS Halloween pour les vacances d'octobre : Halloween, c'est la fête des vivants (écriture finie), une mini fic' de Noël sans nom pour l'instant ( écriture en cours), et un OS Drarry qui est également sans nom (écriture finie).

Sinon, pour ceux qui ne l'auraient pas encore vu, j'ai posté un OS au mois de juillet qui s'appelle La racine sous le grand saule. ( Merci à tous ceux qui ont laissé une review et/ou qui ont ajouté en favs/follow cet OS, d'ailleurs !)

Je vous fait des bisous

Bon courage pour la rentrée...

Fafa