Hello !
J'ai voulu changer du registre humoristique et léger qui m'est cher pour m'exercer ailleurs.
Le rating M est juste là pour l'atmosphère et la brutalité qui peut se dégager du texte, il n'y aura rien de sexuel.
Huis clos est un One Shot en deux parties. Les phrases en italique sont les paroles auxquelles Eren ne peut répondre, qu'il entends juste. Je met de " x x x" lorsqu'un certain laps de temps s'écoule, quand Eren s'endort principalement.
Bonne lecture !
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PARTIE1 - L'AMER GOÛT DE MA CAPTIVITÉ
J'ai peur mais aussi froid, très froid. Un bruit sourd raisonne dans ma tête et me fait tressaillir, je sens mes poils qui se dressent un par un sur mes bras. Les liens qui lient mes mains et mes pieds commencent à me faire un mal de chien aussi. J'aimerai tant penser à ma famille, à mes amis. Seulement, je n'y arrive pas. Les seules choses qui m'obsèdent sont les battements de mon cœur, ils me disent que je deviens fou, hanté par la terreur. Attaché à une chaise sans savoir pourquoi, il y a de quoi paniquer.
Pourquoi suis-je ici ? Ais-je fais quelque chose de mal ? Pourquoi personne ne vient me voir ? Je veux au moins que l'on m'explique ! À l'aide ! … Je crois que je crie en vain. Un bâillon en tissu étouffe mes plaintes et épuise mes forces. Il n'y a que mes larmes qui m'hydratent, petit à petit.
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Je crois que je me suis assoupi, mais je ne sais pas combien de temps cela a duré. Je peine à sortir de ma torpeur et mon estomac commence à crier famine, il est en vrac. Je suis toujours en proie à l'effroi mais mon sommeil m'a redonné un peu de lucidité. Les cordes qui m'attachent sont si serrées, je ne peux même pas y passer un ongle. Si seulement mes sens principaux pouvaient me rassurer. Tout ce qu'il me reste, c'est l'ouï et l'odorat. Un épais bandeau me plonge dans le noir , je ne sais pas où je suis. La température de la pièce me laisse croire que je me trouve dans une cave ou quelque chose dans le genre. Dans un sous sol, j'en suis certain. En tout cas, j'ai froid et l'atmosphère humide me fait grelotter. Je ne vais pas tarder à choper la crève.
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Une fois de plus je me suis assoupi, la froideur de la pièce m'a affaibli. Plongé dans l'obscurité la plus totale, l'un de mes sens s'est réveillé en même temps que moi, je sens une autre présence à mes côtés. Un fragrance masculine qui me chatouille de manière désagréable les narines. Sûrement l'un de ces luxueux parfum que l'on met sur soi pour se donner bonne conscience. J'essaye de parler mais c'est toujours inutile, alors je hurle. Le résultat ne se fait pas attendre, je reçois une bonne droite dans la figure. Ma mâchoire me fait souffrir. Je hurle à nouveau, encore et encore. Je crois qu'enfin, mon travail porte ses fruits. Qu'est-ce que tu as foutu Erwin ? Tu nous l'a bien amoché, le gamin ! Gamin… On parle de moi. Mon premier bourreau semble contrarié, il marmonne tout un tas de parole incompréhensible mais mon attention dévie ailleurs. Je sens que l'on touche mon visage, mes joues douloureuses et rougies par les phalanges de cet Erwin. À ma grande surprise, ces doigts ne sont pas violent, ils me caressent. S'agit-il d'un homme ? D'une femme ? Je peine à me décider car la main est fine, douce. Toutefois, je n'oublie pas qu'elle appartient à l'un de mes tortionnaires.
On me prends le bras avec violence et quelque chose d'humide passe au creux de mon coude. Serre le poing. La voix est virile et le ton est ferme. C'est bien un homme. Je rechigne et balance la tête de gauche à droite mais très vite je sens des ongles se refermer sur ma peau. Je prends une profonde inspiration, je sais que si je crie, on me frappera à nouveau. Mon poing est serré, comme on me l'ordonne. Tu es un garçon bien sage dis-moi. C'est très bien, si tu coopères, je ne te ferais pas de mal. L'homme me tâte à nouveau la peau. Une aiguille s'enfonce peu à peu dans ma chair jusqu'à rencontrer l'une de mes veines. Je suis effrayé par ce que l'on m'injecte, respectes-t-il au moins les règles d'hygiène ? La seringue est-elle stérile ? Pourquoi m'inje...ct... Chaud… J'ai… Cha… C'est bon ? Oui, il est HS.
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Le froid m'assomme et me réveille avec brutalité. J'ai mal au bras, ah oui. J'avais oublié l'injection. À vrai dire, tout mon corps est douloureux en ce moment, engourdi. J'ai besoin de marcher mais attaché comme je le suis, c'est impossible. Je remarque tout de même que les liens sont moins serrés. Peut-être que l'homme a eu pitié de moi… Non, non et non.
J'entends le grincement de la porte et son claquement, des pas qui se rapprochent petit à petit. Si je me fis à mon instinct, la pièce doit faire une bonne longueur. Une quarantaine de pas ont suffit à l'homme pour me faire face. Je perçois une voix mais c'est léger, j'ai la tête ailleurs avec ce que l'on m'a injecté. Je reconnais ce parfum, ce n'est pas celui d'Erwin mais l'autre… Tsss je ne connais pas son prénom. Disons l'homme. Il sent la cigarette et le produit ménager. Je te préviens, je vais ôter le bâillon mais si tu gueules j'vais te le faire payer. L'homme me dis cela d'un ton calme et solennel. Cela m'en colle des frissons, comment peut-on être si serein en disant de telle chose ? Ses doigts caressent ma nuque lorsqu'il retire le tissu de ma bouche. J'ai peur mais je parviens à retenir mes cris. Je détends petit à petit ma mâchoire, rester inactive l'a endormie.
« Je… J'ai le droit de parler ? » Je tente le tout pour le tout, j'ai besoin de connaître la raison du pourquoi je suis là. L'homme ne me réponds pas. À la place, il écarte sans mal mes lèvres. Une mixture pâteuse se propage dans ma bouche, je n'ose pas avaler mais la faim me rappelle à l'ordre. Je déglutis avec peine. Tiens, c'est pas si dégueulasse. On dirait de la soupe mal mixée. Au légume. J'ouvre le bec comme un oisillon réclamant à sa mère, l'homme me félicite. Eh bien, je n'ai jamais eu autant de facilité avec un captif. En effet, c'est mon estomac qui me guide, je ne suis plus moi. Je n'avais jamais mangé aussi vite. L'homme n'en reste pas à la soupe et mes papilles distinguent le goût d'une viande. Je ne mange plus, je bouffe ce qui me semble être du porc. Afin de tasser la nourriture, l'homme me fait boire. L'eau ruisselle sur ma peau tant j'ai soif. Fous-en pas partout gamin, profite. Je me plis à son ordre et bois avec plus de tenue. Je dois avoir l'air pathétique, je m'en fiche pas mal. Le « repas » n'apaise pas ma terreur. « Dites… Je suis ici depuis combien de temps ?
— Tu as été assez sage pour que je te le dise ? »
Il m'a répondu, l'homme m'a répondu.
— Ou… Oui.
— Pas encore suffisamment de temps pour que l'on te relâche.
Mes espoirs s'enfuient tel des oiseaux migrant vers la chaleur. Je me sens moi aussi comme un oiseau, enfermé dans une cage sombre et humide. Après deux minutes de silence, l'homme me bâillonne à nouveau. Mes yeux commencent à s'humidifier de larme mais elles ne coulent pas à cause du tissu. Je reviendrai ce soir. Au moins, je sais quand il reviendra.
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Je passe mon temps à dormir, à l'attendre. L'homme est vite devenu un repère, dès les premières secondes où il a rappelé à l'ordre cet Erwin. Me nourrir comme son enfant n'a fait qu'aggraver la chose. Je peine à trouver les mots à mettre sur mon état mental, malgré mes longues périodes de sommeil je reste exténué. Je pense que c'est le froid qui me rend ainsi. En plus de son parfum, je sens la nourriture qu'il m'a fait ingérer quelque heures plus tôt. Je n'ose pas dire midi, ni ce matin, je n'ai plus aucune notion du temps. En revanche, je comprends l'intérêt de développer ses sens. Je perçois maintenant chaque bruit de manière très distinct et cela me rends plus fou qu'autre chose. Les gouttes d'eau qui tombent toutes les deux secondes à quelque mètres de moi, les cris qui proviennent de l'étage, la branche d'arbre qui tape avec frénésie sur la fenêtre de la pièce. Et ses pas qui me sépare de lui, de la liberté dont je ne jouis plus. Tout comme lors de sa précédente visite, l'homme me redonne l'accès à la parole. Je crois que je m'habitue à cette soumission, et ça m'agace. Je déteste que l'on m'ordonne quoi que ce soit mais son aura me perturbe, il m'a sauvé des mains de mon premier bourreau. « Alors, com… Combien de temps.
— Tu vas me les briser combien de temps avec cette question ? »
Son ton ferme m'oblige à me taire et le silence plane à nouveau sur nos têtes. La nourriture a un sale goût de réchauffé que j'avale avec difficulté. C'est ignoble mais mon estomac ne peut refuser ce repas. Il grogne d'impatience, il me fait mal. « Je… Je peux voir ? » Merde, pourquoi ais-je demandé ça ? L'homme va me tuer si je continue à poser de telle question.
— J'te donne juste de quoi survivre, ça te suffit pas ?
Je sens qu'il réfléchit, j'entends son las soupir qui percute la peau de mon visage. Putain de bordel ! Dit-il en donnant un violent coup de pied dans un mur. Je frissonne à ce geste qui me montre que l'homme n'est pas un tendre, lui aussi est dompté par la fureur. Je devrais arrêter de m'attacher à ses visites, de le considérer comme un pilier. Un jour, je vais le regretter, c'est certain.
La surprise m'envahit lorsque je le sens proche de moi. De panique, une suée coule sur mon front. Mais je me calme lorsque ses doigts se battent avec le nœud du voile qui me cache la vue. Une puissante lumière m'attaque alors qu'il retire le tissu. C'est beaucoup trop vif, je jette ma tête en arrière en fermant le plus possible les yeux. L'homme m'ordonne de me calmer, de ne pas m'agiter. Petit à petit j'ouvre les paupières, ma vue est si trouble que cela est désagréable. La silhouette de l'homme se dessine au fur et à mesure que je retrouve ce précieux sens. Au bout de plusieurs minutes, je le vois sans mal et suis surpris par son physique. Ses yeux gris et froid me fixe d'un air grave et il fronce les sourcils. Je suis tellement heureux de ne plus être plongé dans le noir que j'ai du mal à assembler une phrase, alors je me contente du minimum.
— Merci.
C'est la moindre des politesses. Les traits de son visage ne bougent pas, il s'assit à terre. Lorsque j'y pense, j'examine la pièce. Je n'avais pas tord, c'est bien une cave. Il n'y a rien autour de moi, à part le plateau de nourriture et quelques outils de jardinage. Un escalier mène à la porte, mais elle est verrouillée. Je le sais car à chaque visite de l'homme, j'entends la clef tourner dans la serrure. Il m'observe, sans cesse. Son regard brûle chaque parcelle de ma peau qu'il épie.
— Pas de quoi. Me réponds-t-il dans un calme olympien.
— Pourquoi je suis ici ?
— Ton père a volé un précieux tableau il y a une semaine. Il nous appartiens et vaut un beau paquet de fric.
— Et qu'allez-vous faire de moi ? Je peine à avaler ma salive tant je redoute sa réponse.
— Eh bien, si il nous rends le tableau en plus d'une petite compensation, on te relâche. Sinon, on te bute et lui avec.
Un frisson me parcourt l'échine et mon estomac menace de rendre la mixture dégueulasse ingérée plus tôt. Je crois voir un sourire qui se dessine sur ses lèvres lorsqu'il perçoit mon malaise. Est-ce que ça l'amuse ? Prend-il son pied à me faire souffrir ainsi ?
Il se lève, je vacille de peur. Encore plus lorsque je vois l'épais tissu qu'il pose maintenant sur mes yeux. À nouveau plongé dans le noir, je hurle. Une paume de main se pose avec vivacité sur ma bouche, étouffant mon cri désespéré.
— Cri gamin, cri tant que tu veux y'a pas un chien au alentour pour t'entendre.
De son autre main, il me caresse la joue. Paradoxalement, son geste est plus tendre. Je ne comprends plus rien, mon esprit s'embrouille mais je perçois à nouveau l'instinct protecteur de mon repère. Lorsqu'il me redonne la parole, je vocifère, ma plainte m'arrache la trachée mais je lui obéis. Il m'a dit de crier, alors je crie. J'arrête, il m'ébouriffe les cheveux, et me donne un nouvelle indication avant de tourner les talons. « Je reviens bientôt. » Je hoche la tête, et constate qu'il ne me bâillonne pas. Sûrement en récompense de ma bonne conduite.
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Voilà, fin de la première partie. La seconde sera plus longue et beaucoup plus active.
Qu'en avez-vous pensé ? Je n'ai jamais écrit de tels textes auparavant alors j'espère ne pas trop m'être foiré ...
Donnez-moi vos avis en review ! :)
Bisous ! :3