Bonjour, bonsoir, et bienvenue dans cette série de One-Shot! D'abord, je dois vous avertir que si vous n'avez pas lu « Le Professeur Narcissique », vous ne comprendrez pas grand chose à cette histoire. Vous n'êtes pas obligé de la lire, mais c'est certain que c'est préférable. Sinon, cette histoire reprend l'aventure de Cerys et Law, et je vous promets des situations stupides et des moments romantiques bousillés par une auteure sadique! Donc si vous avez toujours envie de continuer dans cette série de One-Shot, je vous invite à lire ce premier chapitre! Bonne lecture!


La plage

Si vous m'aviez dit ce matin que j'allais me retrouver dans un poste de police le soir même, j'aurais été septique. Après tout, j'étais une fille plutôt calme, qui ne cherchait les ennuis avec personne, et qui ne se bagarrait pas non plus, à moins d'avoir une très bonne raison. Et pourtant, les policiers qui se trouvaient dans le bâtiment n'étaient pas un fruit de mon imagination.

La raison du pourquoi de ma présence en ces lieux se trouvait justement à mes côtés. Un grand homme aux cheveux noirs et aux tatous multiples tapa bruyamment du pied et se croisa les bras, agacé. Il tourna la tête vers moi, et j'évitai soigneusement son regard. Selon lui, c'était de ma faute si nous nous retrouvions ici. Mais si vous voulez mon avis, la vérité était tout autre.

Pour la connaitre, il faut remonter de plusieurs heures dans le temps, cet avant-midi pour être exacte.

-Tu veux aller à la plage?

J'acquiesçai vigoureusement alors que mon amoureux leva un sourcil.

-L'été est bientôt fini, j'aimerais en profiter avant de commencer les cours! Et puis, tu m'avais promis qu'on irait!

Law soupira. L'idée ne semblait guère l'enchanter. Pas qu'il n'aimait pas la plage, ça non. Plutôt qu'il appréciait moyennement la foule. Et puis, il avait sûrement autre chose à faire aujourd'hui, comme se préparer pour son nouveau boulot.

Évidemment, lorsque le brun avait décidé de me suivre jusqu'ici pour que je puisse fréquenter l'école dans laquelle je commençais les cours dans à peine deux semaines, il avait dû laisser tomber son travail de professeur dans notre ville natale. Le trajet de deux heures pour s'y rendre rendait les choses un peu compliquées. Donc, il s'était mis à chercher un travail ici, et l'école du coin l'avait engagé. Il allait de nouveau enseigner la biologie à des adolescents pleins d'hormones et de boutons. Il avait dit en me souriant sournoisement qu'il trouvait dommage de ne plus m'avoir comme élève. Je lui avais fait une grimace. Être son élève m'avait apporté son lot de problème, et j'étais bien heureuse que tout ça soit derrière moi. Et d'ailleurs, si je pouvais éviter la biologie, je le ferais. Je me demande encore comment j'ai fait pour avoir la moyenne et réussir le cours il y a deux mois…

Alors après quelques répliques bien placées (et la promesse de lui faire un massage au retour), il avait finalement accepté (en ronchonnant) d'aller à la plage. Un petit trajet en automobile et nous étions arrivés. J'étais sortie en trombe du véhicule et n'avais même pas attendu de prendre nos effets avant de courir sur le sable jusqu'à l'eau, mon appareil photo à l'affut. Parce qu'évidemment, je n'allais nulle part sans lui. Ce qui énervait parfois l'homme de 23 ans. Mais je n'y pouvais rien, si c'était ma passion! C'était d'ailleurs la raison de mon choix d'école, qui se trouvait si loin de chez moi. Il offrait des cours extraordinaires pour la passionnée que j'étais. Mais ça n'avait pas l'air facile. J'allais devoir redoubler d'effort, si je voulais devenir photographe un jour. Mais pour l'instant, pensons à autre chose et profitons de l'eau froide.

-Aller Law, dépêche-toi!

Devant mon cri d'hystérie, le brun secoua la tête, exaspéré. Mais je vis tout de même qu'il avait un sourire aux lèvres.

-Une vraie gamine… Dit-il en s'approchant, sac sous le bras.

Je fis la moue devant son commentaire. Bon, c'est vrai que techniquement, j'étais encore une enfant, puisque je n'étais toujours pas majeure, mais il n'avait pas besoin de me le rappeler à chaque instant! En fait, c'est ce que j'aimais le moins dans notre relation. Il était beaucoup plus mature que moi. Avec nos six ans de différence, c'était parfois difficile d'être d'accord sur certains points. Du coup, j'agissais égoïstement, il restait calme, sans s'énerver, et je finissais toujours par quitter la pièce avec un cri d'exaspération, du genre « Raaaah! ». Je savais que j'étais encore une gamine par moment à ses yeux, et je détestais ça.

-Cerys, arrête de rêvasser et viens m'aider!

Son cri me sortit de mes pensées, et je me précipitai vers lui. Notre sac se trouvait par terre, et Law, à quelques mètres, plantait le parasol dans le sable. Je pris nos serviettes de plage dans le sac et les étendis chacune l'une à côté de l'autre. Puis, je mis la glacière entre les deux, bien à l'ombre, et commençai déjà à fouiller dedans. Il était dépassé midi, et mon déjeuner était loin dans mon estomac. Dès qu'il vit ce que j'étais en train de faire, Law soupira.

-Tu ne peux pas attendre un peu, le temps qu'on ait fini de tout sortir? Demanda-t-il, légèrement irrité.

J'haussai les épaules tout en mordant à pleines dents dans mon sandwich au jambon. Il soupira de nouveau, puis se résigna et s'installa à mes côtés. Évidemment, difficile comme il était, il n'avait pas voulu que je lui fasse un sandwich pour le repas (le pain est bien trop maléfique!), et comme les choix en matière de nourriture à emporter dans une glacière étaient limités, je lui avais proposé de lui faire une salade. Il avait moyennement apprécié. Mais il n'avait pas le choix. Alors il mangeait ses « bouts de gazon » sans grande conviction, et plus je le regardai, plus il me faisait penser à un lapin. Je faillis m'étouffer avec mon pain en étouffant un fou rire. Il n'aima pas mon humour (surtout le regard amusé que je lui lançais) et il se vengea en m'aspergeant avec son eau. Je n'eus d'autres choix que d'enlever mon chandail, révélant mon maillot dessous. Ce qui ne semblait pas lui déplaire. Cette espèce de…

Une fois le repas terminé, je ne laissai même pas le temps à l'homme de digérer sa nourriture forte en légumes verts avant de prendre mon appareil photo et de déguerpir, à la recherche de l'image parfaite. Malgré le temps qui se refroidissait, la plage était relativement bondée d'individu en tout genre. Des familles, des couples, des amis, ce qui me donnait l'embarras du choix pour mes photos. Certes, la plupart du temps, je prenais plutôt des clichés de paysage que de personnes réelles, en chair et en os, mais je savais que je devais élargir mon champ de vision. J'allais sûrement devoir prendre une multitude de perspective pour mes cours et mes études, alors autant commencer tout de suite. Bien sûr, je savais que ce n'était pas tout le monde qui était à l'aise devant la caméra, et je n'étais pas une voyeuriste non plus, alors je demandais toujours la permission avant d'appuyer sur la détente. Et je voulais aussi prendre les gens sur le vif. Alors après avoir obtenu leur autorisation, j'attendais plusieurs minutes, le temps qu'ils oublient ma présence, puis seulement à ce moment je soulevai mon appareil jusqu'à mon œil. J'avais ainsi pris un nombre incomparable de moments joyeux, même un peu cocasse, et ce n'était que de francs sourires que j'avais en mémoire. Au bout d'un moment, Law me rejoint et regarda d'un œil amusé mes agissements.

-Qu'est-ce que tu fais? Demanda-t-il, curieux.

Tout sourire, je me tournai vers lui et l'immortalisai.

-Je prends des photos, dis-je innocemment.

Il me fixa longuement, l'air de dire « Tu me niaises? ».

-Ça, j'avais remarqué, dit-il, un peu moins amusé. Je voulais dire pourquoi.

Je continuai de le mitrailler, et il finit par perdre patience. Il s'approcha dangereusement et tenta de m'enlever mon appareil. Mais juste au moment où il allait le toucher, je tournai les talons et m'enfuis. Malheureusement, à cause de ses longues jambes, il ne prit pas longtemps à me rattraper. Il m'entoura de ses bras en pleine course et m'immobilisa. Je cédai après une lutte inutile. Il était beaucoup trop fort pour moi, et mes techniques d'évasion que j'avais apprises lors de mes cours de karaté étaient futiles contre lui.

-Je fais de nouvelles expériences photographiques, finis-je pas répondre.

Satisfait de ma réponse, il me libéra. Après un coup d'œil discret, je lui tournai le dos et continuai mon chemin, le boudant. Je l'entendis rire et il s'approcha jusqu'à mon côté gauche. Je l'ignorai du mieux de mes capacités. Enfin, jusqu'à ce qu'il me prenne la main et entrecroise nos doigts. J'aurais voulu me dégager, vraiment! …Mais je n'y arrivais pas. À chaque fois qu'il me démontrait la moindre parcelle d'affection, je m'y accrochais comme à une bouée de sauvetage. C'était assez rare que j'en profitais quand je le pouvais. Moins qu'avant, mais il n'était encore pas aux « standards » des autres couples. En fait, la plupart du temps, c'était moi qui initiais les rapprochements disons amicaux. Pour les autres, il était toujours maitre pour les commencer. Pas que je m'en plaignais.

Une dizaine de minute s'écoulèrent où le son des vagues à notre gauche berça nos pas. Nous arrivâmes dans un coin de la plage où les gens se faisaient plus rares, le calme plus présent. Je sentis mon amant se détendre devant cette atmosphère, et j'en profitai moi aussi. Un peu plus loin sur la plage se trouvait une formation de rocher de plusieurs mètres de haut. Ça ne semblait pas trop difficile à escalader, et j'étais certaine qu'une fois au sommet, le panorama nous donnait une excellente vu des environs, incluant la ville qui se trouvait plus haut. Impatiente d'y monter, j'en oubliai Law et me mis à courir vers les rochers. Il lâcha ma main malgré lui et cria mon nom en me demandant ce que je faisais. Je l'ignorai et continuai à courir. On me dit souvent que je suis maladroite et que je ne fais pas assez attention à ce qui m'entoure. Ce qui s'ensuivit me le prouva, puissance dix. Je m'empiétai les pieds dans quelque chose de dur, qui me bousilla les orteils et fit un son affreux, et je m'étalai de tout mon long. Du sable s'infiltra dans ma bouche. Heureusement que le sol était mou, sinon j'aurais eu un sacré mal de tête. Et de partout du corps. Je me soulevai difficilement en crachant et réalisai quelque chose qui me tétanisa. Mes deux mains étaient vides. Ce qui voulait dire que mon appareil photo ne s'y trouvait plus. Il avait dû lui aussi faire un vol plané. En paniquant, oubliant complètement ma chute, je me relevai d'un bond et regardai frénétiquement autour de moi. Bien vite, je me précipitai vers lui. Est-ce qu'il était endommagé, y avait-il des grands de sable dans sa structure?! Je me penchai et le pris dans mes mains. Je l'observai sous toutes ses coutures, et ne vis pas de dommages extérieurs. Je l'allumai et vérifiai que tout fonctionnait comme il faut. Il était parfaitement fonctionnel. Je soupirai, soulagée. Mais je ne le restai pas longtemps. Une personne derrière moi me fit de l'ombre. Et d'après les frissons que j'avais, ce n'était pas quelqu'un qui me voulait du bien.

-Hey, dit une voix menaçante.

Doucement, je me levai et me tournai. Un grand homme baraqué était là, et il n'avait pas l'ait content. Un ordinateur portable se trouvait dans ses mains. Emmener un ordinateur portable à la plage, quelle idée! Pensais-je en premier. Puis, je vis qu'il était sectionné en deux. C'est ça qui m'avait fait tomber. Il va me tuer… Voici la deuxième chose qui me traversa l'esprit.

-Je peux vous aider, mon jeune homme? Demandais-je d'une voix enjouée, presqu'angélique.

Ma stratégie ne sembla pas fonctionner. Il était d'autant plus énervé. Je déglutis difficilement.

-J'aimerais bien, dit-il d'un ton sec. On peut savoir ce que tu comptes faire de ça?

Il me montra bien distinctement les deux morceaux de métal. Je lui souris faiblement pour tenter de le calmer.

-Vous dires que je suis désolée? Tentais-je.

Il secoua la tête.

-Tu vas payer.

Il est sérieux là? Mais il avait juste à ne pas laisser trainer ses affaires sur une plage PUBLIQUE! Bien sûr, je m'abstins de le lui dire. Je ne crois pas qu'il allait très bien le prendre. Heureusement, je n'eus pas à lui répondre puisque Law apparut devant moi et s'interpose.

-Il y a un problème?

Il avait parlé d'un ton calme, mais je savais qu'au moindre mouvement agressif, il réagirait. Je me sentais déjà plus en sécurité.

-Oui, pesta l'homme. Ta petite amie a bousillé mon ordinateur et je veux simplement qu'elle me rembourse.

Law me jeta un coup d'œil. Je rentrai les épaules, me faisant toute petite.

-Je ne crois pas que ça va être possible, renchérit le brun. Ça m'étonnerait qu'elle ait fait exprès et de toute manière, la plage n'est pas un endroit pour emmener ce genre de chose.

À l'aura des deux hommes, je voyais que si ça continuait comme ça, ils allaient en venir aux mains. Je n'étais pas la seule à le voir puisque les autres autour de nous s'éloignaient rapidement.

-Tu te prends pour qui, le justicier masqué? Cracha-t-il. Ta pute va me rembourser, que tu le veuilles ou non!

Law se raidit. Moi, je transpirai de plus en plus.

-C-calmons-nous, d'accord? Dis-je nerveusement. On peut trouver une solution qui va satisfaire tout le monde..

-La seule solution, c'est que tu me payes, espèce de petite-

Pendant qu'il parlait, il avançait dangereusement sa main vers mon cou. Vif comme l'éclair, Law lui empoigna violement le poignet.

-Ne la touche pas, siffla-t-il.

J'eus un frisson, et je ne fus pas la seule. Ça allait mal se terminer, cette histoire.

-Il y a un problème, messieurs-dame?

Nous tournâmes chacun notre tête vers les deux policiers qui s'approchaient et que j'avais vu plus tôt patrouiller la plage. Je soupirai de soulagement. Law lâcha l'homme qui se frotta le poignet.

-Il semblerait, messieurs les agents, dit sournoisement l'homme, que ces deux idiots ne veulent pas reconnaitre qu'ils sont dans le tort. Je demande compensation, avec les intérêts!

Ça en fut trop pour Law. L'autre ne vit jamais le coup partir.

Et… C'est comme ça que nous nous retrouvions au poste de police. Les deux policiers les avaient séparés et les avaient embarqués. J'avais à peine eu le temps de prendre nos affaires avant de les suivre.

Law me fixa de nouveau méchamment. Cette fois, je soutins son regard.

-Ne me regarde pas comme ça, c'est de TA faute si nous sommes ici! L'accusais-je.

Il grogna.