OS Nuit argentée
À ce moment là, la nuit était magnifique. Les flocons de neige étincelaient dans les rayons de lune et prenaient parfois des couleurs de toutes sortes, mélange de la lueur fantomatique du soir et des décorations festives des fêtes de fin d'année. Harry contemplait ce spectacle depuis la fenêtre de son appartement dans le vieux Londres. De temps à autre il attirait un de ces petits cristaux vers la pointe de sa baguette et le transformait en des milliers de petits éclats argentés. Argent comme ses yeux. La neige, le froid mais le feu et l'ébullition dans son corps, comme cette fois là. Il se leva de son siège, ferma la fenêtre et rejoignit son bureau. Il y ouvrit une armoire et la pensine lui apparu. L'élu y plongea sa baguette et en retira un fil étincelant et le détailla un bon moment avant de se dire que ce souvenir était encore plus beau que ce qu'il voyait maintenant. Il le replaça en hâte dans la pensine et y plongea la tête avec envie.
Aussitôt Drago lui apparu, totalement offert sur son lit de préfet des verts et argents. Doigts enlacés, yeux brûlants, corps aimantés et cœurs électrisés. Ils se souvenaient tour à tour de ces premiers regards haineux et de ces premières insultes pour faire frémir le cœur de l'autre.
- Harry ! J'en veux plus !
- Je t'aime, lui avait-il murmuré à l'oreille.
Et il se souvenait très clairement des étoiles apparues dans le mercure des yeux de Drago et des tâches blanches des flocons tombant à l'extérieur de Poudlard imprimées sur sa rétine. Leurs deux corps cambrés dans la jouissance. Soudain il se sentit projeté hors du souvenir. Deux bras l'enlaçaient et le souffle mentholé de Drago lui parcourut l'échine.
- Tu n'as pas besoin de ça, Harry. Je suis là.
Harry s'accrocha alors à lui et leurs lèvres se retrouvèrent comme deux moitiés d'un cœur.
Sans savoir comment ils se retrouvèrent encore enlacés, presque emmêlés l'un à l'autre dans son lit, nus, se réchauffant seulement de leur amour.