Le Week-end de 1000 ans

Hum... Je suis clairement à la bourre... Même si je ne vous avais promis aucune date, je ne pensais pas être si longue. Je vous présente mes plus plates excuses, chers lecteurs/lectrices. Mais finalement le voilà! Le dernier chapitre! Bon, il est un peu plus long que les autres mais bon, que voulez-vous...? :D

Bon, avant toute chose, je vais répondre aux reviews du chapitre précédent!

Resiliency6: Bon, je suis désolée d'avoir été si méchante avec Russie, hein! XD Mais il est pas mauvais non plus dans cette fiction, surtout dans ce chapitre où j'ai tenté de faire passer son côté humain aux premières loges! Façon, je l'aime bien aussi, ce personnage donc ça ne me plairait pas d'en faire un méchant pour le simple plaisir d'en faire un méchant (surtout ce nounours de Russia). En tant que fan de Russie, tu me diras si je l'ai rendu assez mignon ;P Merci de reviewer, en tout cas! Je t'embrasse!

Arsenall: Bon, je répond à tes interrogations dans ce chapitre, enthéorie (je croise les doigts, en tout cas). J'espère que ce n'est pas trop mal écrit. Je crois que je suis parfois un peu gauche dans l'écriture des dialogues... C'est un problème... En tout cas, merci à toi pour tes encouragements! Je t'embrasse les pieds (à condition que tu les ais laver)! (P.S: courage, un jour, tu réussiras à te connecter)

Asahi Shinohara: Alors, pour tout te dire, la pub de Vichy Celestin s'est incrustée dans mon cerveau depuis le premier jour où je l'ai entendu. Nespresso, c'est grosso modo les dialogues de la pub, mais avec ce que je me souviens, et Dior, je suis effectivement allée sur Youtube pour recopier un semblant de réplique cohérente. Mais j'ai pas tout bien compris donc j'ai un peu improvisé... En tout cas, merci!

Nebelsue: Je n'ai pas trop développé cette partie-là de l'histoire, hélas. J'ai surtout mis ce passage du "oh, tiens! Mais j'ai presque baisé toutes les personnes dans cette pièce" juste pour appuyer encore plus sur la solitude de Francis. Peut-être aurait-il fallu que je développe un peu plus... Bon tant pis. Ce chapitre est, de toute façon, déjà bien long par rapport aux précédents! Merci pour ta review, ma belle! J'spère que cette conclusion ne te décevra pas!

Bon, maintenant, place au chapitre!

Bonne lecture!

Chapitre IV :

Depuis sa naissance en 450 après J.C. (parce que l'auteur a choisie celle-ci en faisant ses recherches, faites pas chier !) jusqu'à aujourd'hui, Francis s'était rarement senti aussi mal-à-l'aise dans son propre chez-soi. Ses amis et camarades de travail mettaient le bazar dans son salon, très fiers d'eux d'ailleurs, alors que la télé évoluait seule en parlant dans le vide. La discussion tournait autour des raisons de chacun d'être présents, ce qui semblait être un sujet plus intéressant que la crise économique actuelle vu l'entrain de certains.

« Eh bah moi, c'est le petit Matthew qui m'a tenu informé, commença Allistor qui fumait le cigare sans comprendre que l'odeur dérangeait. J'allais pas laisser mon meilleur allié aux mains de l'autre russe ! Et comme c'est pas ma raclure de petit frère qui allait me prévenir de ce qui se tramait… D'ailleurs, t'étais où depuis vendredi ? Et c'est quoi cette coupure sur la pommette ?

_ Fuck you, Allistor, argumenta Arthur qui ne voulait pas penser à la blessure que lui avait faite Francis lorsqu'il lui avait fait l'amour contre l'écorce mortifère d'un arbre.

_ Toujours aussi aimable.

_ J'étais dans ma cave personnelle pour travailler sur quelques livres anciens et essayer quelques sorts, ce qui m'a valu une égratignure puis, quand je suis sorti, tu avais disparu donc je suis parti à ta rechercher parce que je sentais que tu allais encore faire des bêtises partout en Europe.

_ Il me semble que les pires conneries en Europe, elles sont de toi ! Bon, et un peu de Francis mais lui, c'est mon pote, donc ça passe. Et puis c'est moi le grand frère ! C'est pas à toi d'aller me chercher !

_ Hey ! Camaradas ! Pas de dispute ! Regardez comme il fait beau aujourd'hui ! s'écria joyeusement Antonio »

''-Et donc, Gérard, la météo prévoit un vent violent dans tout le Bassin central ? –Oui, et la perturbation va d'ailleurs descendre vers l'Espagne, apportant de grosses averses ! Et même un violent orage dans le sud ! Nous commandons donc à tous les citoyens de faire preuve de prudence. Certes, le temps s'est réchauffé d'une demi-douzaine de degrés par rapport à hier, mais n'oubliez pas que c'est ce choc thermique qui va causer cette tempête dès demain !''

« Esto no verdad {c'est pas vrai (d'après Google Trad)} ! Comment ça, une tempête vers l'Espagne ?! Desastre {Désastre (pas compliqué à traduire -D)} ! Il ne manquait plus que ça !

_ Je vais surveiller le four, annonça Francis en se levant du fauteuil où il ne bougeait pas et ne parlait pas depuis une demi-heure.

_ Je t'accompagne, décida Allemagne.

_ Tu veux que je vienne aussi, papa ?

_ Non merci, Matthieu. Ne te dérange pas, il ne reste plus grand-chose à faire.

_ Je vais au moins mettre la table, alors. Viens, Al.

_ Quoi ? Mais j'ai pas envie de…

_ Bouge. Tes. Fesses ! ».

C'était toujours fascinant de voir Canada s'énerver contre son frère.

« Veeeee~ !Pour en revenir au sujet principal, Ivan ! Tu ne vas rien faire à Grand frère France, hein ? Faut pas être méchant avec lui, il est gentil et il cuisine vraiment bien !

_ Je sais bien, Italie. Je connais ton frère depuis longtemps. Nos deux pays ont été en bon termes il y a quelques temps. Mon impératrice Catherine II était friande de cultures et de philosophie des Lumières, et elle aimait bien Voltaire, Diderot et d'autres philosophes français. Mais disons que la Révolution Française nous a séparés…

_ Pourquoi donc ? demanda innocemment l'italien.

_ On ne pouvait pas se permettre de laisser les idées des Révolutionnaires percer les défenses de notre pays. Donc nous nous sommes opposés à cette Révolution et plus tard, l'empereur Paul I a refusé à notre peuple de se rendre en France, coupant encore plus nos liens. Puis il y a eu Napoléon qui nous a encore plus divisés. Et disons que ma relation avec Francis en a fait les frais… »

Le nommé retourna l'agneau et l'imbiba de jus bouillant pour infuser le goût, le tout dans un silence mort. Il se souvenait que, à la veille de cette période de Révolution Française, ses idées avaient mutées, le transformant en paradoxe vivant, toujours à se poser des questions et à crier sous des cauchemars.

« Tout ce que je veux, c'est renouer ce lien que nous avons eu, continua Russie avec un air triste qu'on ne lui connaissait pas. Je n'avais aucunement l'intention de lui faire du mal ou de l'effrayer… Peut-on vraiment m'en vouloir de désirer retrouver un camarade qui m'a été si proche ? Francis m'a tellement apporté lorsque nous étions… grands amis. J'étais heureux de pouvoir enfin compter sur quelqu'un. Notre séparation soudaine m'a beaucoup fait souffrir… »

Arthur, les bras croisés involontairement en signe de rejet, tiqua et mordit sa lèvres inférieure pour s'empêcher tout acte désespéré qui créerait un incident diplomatique. Russie lui envoya un sourire amusé pendant qu'Italie pleurait d'émotion. De son côté, Japon tentait de sécher les larmes de l'italien, peu habitué par rapport à Allemagne et surtout, bien conscient qu'il n'avait rien à faire en ce lieu.

Mais ils ne sentirent pas l'animosité qui régnait entre le russe et l'anglais.

Francis, qui s'occupait vainement à faire la vaisselle à la main pour ne pas avoir à retourner au salon, serra les lèvres alors que de douloureux souvenirs l'envahissaient.

Non, c'était Arthur qu'il aimait maintenant. Tout était fini entre lui et Russie, bien qu'il l'ait aimé avec tout son cœur.

Allemagne, vérifiant la cuisson du gratin, lui jeta un regard inquiet.

« Tout va bien, Frankreich ? Tu es pâle.

_ Oui… J'ai juste mal à la tête ».

Seule, la télé poursuivait ses monologues alors qu'Italie arrêtait enfin de pleurer.

''Les biscuits Croustifon sont tellement mauvais qu'on les recrache sur le champ ! ~Les biscuits Croustifon, c'est pas très bon~ ! Oui ça a un goût très louche, je ne veux pas ça dans ma bouche~ ! ~Les biscuits Croustifon, ça sent le thon~ ! Tellement c'est dégueulasse, je veux pas ça dans ma face~ !'' (1)

« Mattie, mais pourquoi Diable mets-tu deux verres pour chaque personne ?

_ Il y en a un pour le vin et l'autre pour l'eau. Tu pourrais au moins retenir les règles de bienséance d'une mise-en-table, Al…

_ Il a raison, renchérit Arthur. Je t'ai pourtant appris comment dresser une table à l'anglaise, il me semble…

_ J'ai oublié, baragouina l'Américain en levant les yeux au ciel.

_ Euh… En fait, je me suis permis de la dresser à la française, annonça Matthieu en sachant que ça n'allait pas plaire à son Daddy.

_ Quelle différence ? demanda Italie.

_ La fucking fourchette…, ragea Angleterre. Eux la tournent vers le haut alors qu'en Angleterre, les pointes sont en bas. Et puis aussi, il y a…

_ En fait, je veux pas savoir, reprit Italie avec un sourire un peu forcé quand il vit qu'Arthur était irrité ».

''Bonjour à tous, bienvenue à ce journal de 13h. Aujourd'hui, un jeune de 19 ans s'est tué lors d'une partie de paintball, en se prenant une balle colorée en pleine tête. Complément d'enquête par Bernard DelaBouille''

« Pauvre petit, marmonna Ecosse qui était plus intéressé par la télé que par la pertinence de mettre la pointe de la fourchette en haut ou en bas.

_ Je comprends vos sentiments, Russia-san, continua Japon qui tentait de meubler le bout de discussion sensé qui se baladait entre deux hors-sujets. Mais il semblerait que certains de vos gestes aient portés atteinte à la sensibilité de France-san. Et hélas, vous voilà prit dans une affaire vous accusant d'harcèlement, ce qui est grave en soit.

_ J'en suis conscient et je m'en excuse.

_ C'est un… un piège, voyons ! S'écria Prusse avec une larme à l'œil. I-il veut nous attendrir avec ses… ses belles paroles ! Snif ! Mo-Monstre ! »

Francis se sentait de plus en plus mal à l'aise, et Allemagne le vit.

« Parlons donc d'autre chose, proposa l'Allemand. Cette histoire n'est pas un sujet de bistrot mais une affaire privée. Ne vous en mêlez pas, c'est impoli.

_ Merci, Ludwig…, murmura Francis en essuyant encore une fois la même assiette ».

''Et oui, Jean-Charles, si la crise continue en ce sens, le pouvoir d'achat diminuera d'encore 3% en deux mois, ce qui aura des conséquences sur les actionnaires ayant investi un capital dans certaines entreprises. –Oui, et que réponds le gouvernement face à cela ?''

« Comme s'il allait répondre franchement…, baragouina Ecosse encore une fois. Les hommes politiques trouvent toujours le moyen de contourner les questions importantes.

_ Et éteignez cette télé ! ordonna Allemagne. On ne s'entend plus !

_ Les petites assiettes, Alfred ! Elles doivent couvrir la plus grande, pas l'inverse !

_ Eh oh ! Je regarde la télé si je veux, d'abord !

_ Mais je comprends rien à ton histoire ! Pourquoi on met deux assiettes ? Y aura qu'à laver avec du pain et puis basta !

_ Veeeee~ ! Il a raison, non ?

''Et tout de suite, une page de publicité ! –Si vous êtes aveugle et que vous voudriez voir, que vous êtes sourd et que vous aimeriez entendre, que vous êtes muet et que aimeriez parler… Et bien votre assurance vous dit… : Tant pis''

_ Allons, Ita-chan ! C'est une règle de société, on y peut rien. Il s'agit de centaine d'années d'histoire et de bonnes manières ! C'est un vestige culturel en soi !

_ Kesesesese ! C'est vraiment se casser les pieds pour rien ! Pourquoi les français et les anglais se prennent la tête à ce point-là ? Vous entrez toujours en opposition sur tout, ma parole ! Même sur une fourchette ! Elle est bonne celle-là ! Kesesese !

_ Brüder ! Arrête de rire comme un idiot ! Et j'ai dit d'éteindre cette télé !

_ Vous ne comprenez rien au charme d'une table bien mise, my poor friends… »

''Marre des fuites urinaires ? Dites stop et défendez-vous grâce à la nouvelle crème réparatrice à appliquer sur les muqueuses ! Son agent actif agit en 24h sur les zones irritées. Vous êtes à nouveaux belles et souriantes ! Ceci est un dispositif médical à ne pas utiliser chez la femme enceinte''

Francis perdit son calme et jeta les couverts qu'il essuyait dans le panier à sécher. Le bruit de l'argenterie qui se cognait fut si sourd et brusque qu'il attira l'attention des envahisseurs et leur permit de se taire enfin.

Il bouscula légèrement Allemagne, qui sentit son agacement, et empoigna le plat principal dans un torchon pour traverser tout le salon jusqu'à la salle-à-manger. Il posa le gigot sur un dessous-de-plat mit par Matthieu et alla chercher le reste, le tout dans un silence pesant.

« A table » furent ses seuls mots.

Il ne prononça pas d'autres paroles pendant le repas que les formules de politesse, ses deux amis du Bad Friends Trio jacassaient pour lui. Japon lui fit les plus beaux compliments sur le repas, toujours friand de goûter la cuisine du monde. Allemagne espérait toujours éduquer Italie qui mangeait comme si c'était la première fois en discutant gaiement avec les deux larrons du trio maudit. Arthur se tenait droit et mangeait poliment et en silence, témoignant parfois son mécontentement face à la façon qu'avait Alfred de se tenir à table. Quand à Canada et Ivan, ils étaient plus spectateurs comme Francis que source de discussion mais ils prenaient parfois la parole pour faire avancer le débat. Ecosse, quant à lui, faisaient quelques blagues douteuses qui mirent de bonne humeur la majeure partie de la tablée.

Le repas achevé en bonne et due forme, Francis se mit à espérer que les envahisseurs ne tardent pas trop.

« En tout cas, cette maison est magnifique ! s'exclama Antonio. Et elle est tellement grande ! Tu pourrais certainement y loger tout le monde après un meeting ! Pourquoi n'en avoir jamais fait ici ?

_ Euh… Je ne sais pas trop… En fait, comme Languedoc-Roussillon y vient parfois, je ne sais jamais quand je la gênerais donc je n'ose pas lui demander. Mais je crois qu'elle y passe le moins de temps possible parce qu'elle se sent trop seule ici.

_ C'est vrai que c'est un lieu difficile à trouver…, concéda Ivan.

_ Et d'ailleurs, j'aimerais que vous disiez comment vous avez fait, ordonna Francis en se rendant soudainement compte que c'était un miracle.

_ Paris, déclara Feli avec un grand sourire.

_ Paris, bien sûr ! rigola Antonio.

_ Pâris, sourit Ecosse

_ Paris, sourit Ivan

_ Tante Pâris…, rougit Matthieu ».

Francis allait tuer sa capitale.

« Je crois qu'elle s'est vengée que tu l'ais lâchée seule au boulot avec sa pire ennemie aux basques, chuchota Arthur à demi-mot ».

Les Parisiennes savent se montrer rancunières.

« Et vous comptez rester jusqu'à quelle heure, sans vouloir être impoli ? tenta finalement le français avec une lueur d'espoir dans ses yeux ».

Il avait besoin de parler et de passer du temps avec Arthur.

« Veee~ ! Jusqu'à demain, pour sûr ! sautilla Italie ».

Arthur s'étouffa avec son thé et Francis rata le fauteuil où il voulait s'asseoir, se retrouvant parterre. Japon l'aida à se relever, comme pour s'excuser de s'imposer contre son gré, alors qu'Allistor ne se gênait pas pour rire aux éclats avec Alfred, sous le regard courroucé de Matthieu.

« Mais… Mais pourquoi ? balbutia-t-il en massant ses fesses endolories par la chute idiote.

_ Pour te protéger ! chantonna Prusse. Ma personne est suffisamment awesome pour venir en aide à mon awesome meilleur ami !

_ Mais puisque je vous dis que je n'ai pas besoin de protection !

_ Taratata ! Je ne veux pas de ça, mi hermano ! On est tes potes, et temps qu'Ivan sera ici, on restera.

_ Ah mais moi je ne m'en vais pas, Kolkolkol. Je veux discuter en tête à tête avec Francis et faire la paix, annonça ce dernier avec un sourire de nounours.

_ Donc on reste.

_ Le héros doit pouvoir intervenir rapidement alors, oui ! On reste !

_ Alfred ! C'est impoli de s'incruster de la sorte ! Surtout que cette histoire ne te concerne pas ! s'écria Arthur qui tentait sa chance pour débloquer la situation.

_ Oui mais c'est mon « papa » dont il est question, ricana l'américain ».

C'était peine perdu, ils le savaient bien. Même Ludwig semblait s'être fait à l'idée. Le combo Prusse/Espagne/Amérique/Italie était imbattable lorsqu'ils prenaient une décision. Normalement, Francis aurait dû faire partie du combo s'il n'avait pas été la source du problème.

Cependant, il ne pouvait décemment pas tous les envoyer se faire foutre en disant « excusez-moi mais mon couple, que je cache à la moitié d'entre vous, avec mon ancien pire ennemi risque de péter d'un instant à l'autre parce que je suis actuellement en train de redevenir aussi fou qu'à l'époque de Napoléon – oui, vous vous souvenez ? C'est la période où je rigolais sadiquement quand je tuais quelqu'un ! Super, non ? – donc si vous pouviez dégager immédiatement même s'il y a une tempête qui se rapproche d'ici, ça m'arrangerais~ ! Non, je ne vous méprise pas, pourquoi ? »

Il devait tout prix mettre les points sur les « i » et les barres sur les « t » avec Arthur et Ivan. Voir son ex et son actuel le convoiter dans sa maison en se faisant un remix de la Guerre Froide avait un on-ne-sait-quoi de malsain et déplaisant. Surtout avec ses enfants à côtés et quelques coups d'un soir qui se promenaient au milieu du conflit.

Francis fixa sa main délicate. Ô comme il avait envie de la claquer contre sa joue !

« Grand frère France ! Je peux aller faire une sieste dans une chambre ?

_ Euh… Bah… Oui, oui, bien sûr... Monte les escaliers et va dans le couloir du premier étage et… euh... Sur ta gauche, il y a une porte bleue, c'est une grande chambre avec une cheminée, utilise-là pour te reposer. Elle est inoccupée, je crois. Comme la plupart des chambres de cette maison, d'ailleurs…

_ Veeee~ ! Merci ! »

Feliciano disparu à l'étage, couvert du regard par ses frères et Allemagne.

« Je vais en faire de même, annonça Antonio. La digestion, ça crève.

_ Très classe, ricana Ecosse.

_ On fait ce qu'on peut ».

Dans les quelques minutes qui suivirent, les activités de l'après-midi se diversifièrent pour chacun. En fait, ils ne prenaient vraiment pas leur travail de « gardes du corps » au sérieux, au point où on dirait plutôt qu'ils étaient là par flemme de rentrer chez eux immédiatement. Arthur embarqua les jumeaux pour une promenade dans la forêt puisque l'atmosphère s'était réchauffé comme prévu par la météo (on attendait encore la fameuse tempête), histoire de changer d'air car il ne supportait plus la présence de Russie. Ce dernier déclara vouloir se reposer également et partit dans une chambre prêtée par son hôte. Gilbert alla se construire une cabane en bois derrière le jardin, pour quelques obscures raisons narcissiques. Allistor discutait avec Japon et Allemagne, devant la télévision qui affichait une quelconque émission culturelle « comme il y en a tant en France », disait l'écossait en repassant son kilt avec sa main. Francis les écoutait et participait de temps en temps, le tout en lavant sa table et en faisant à nouveau la vaisselle. Il ne savait même pas ce qu'il faisait. Heureusement que personne ne cherchait à comprendre le sens de cette journée ratée…

A quatre heures de l'après-midi, Allistor et Japon s'étaient assoupis sur le canapé et Allemagne piquait du nez. Entre temps, Italie et Espagne, bien réveillés, étaient allés rejoindre Prusse pour construire la cabane. Quand à Ivan, il n'était pas sorti de sa chambre mais répondait présent lorsqu'on tapait à la porte pour prendre de ses nouvelles. Les anglophones n'avaient toujours pas réapparus mais ne devraient certainement plus tarder.

Après s'être envoyé un verre de whisky dans l'espoir de penser à autre chose, Francis disparu dans la salle de bain du premier étage, faisant attention à ne pas déranger son invité russe. Il sa passa mécaniquement de l'eau sur la figure et prévus de changer de chemise, la sienne ayant pris sa transpiration car il était resté trop longtemps devant ce fichu four et ses mains trop longtemps dans l'eau, ce qui avait trempé ses manches.

Il ouvrit la pharmacie miroitée suspendue au-dessus du lavabo pour trouver quelque chose contre ses migraines. Hélas, Maria – Languedoc-Roussillon – n'avaient rien de prévu pour ce cas. Cette joyeuse enfant n'avait jamais mal à la tête, apparemment. Déçu, Francis tira la portière de la boite pour la fermer mais son geste fut couper alors qu'une main se posa sur son épaule.

Il lâcha sa prise qui resta ouverte et fit volte-face pour tomber nez-à-nez avec l'allégorie soviétique.

« Bon sang, Ivan ! Ne refais plus ça !

_ Désolé, Дорогой друг {cher ami}. Je ferais plus attention à l'avenir ».

Il y eut un petit silence timide. Francis regardait ses chaussures pour ne pas rencontrer le regard de l'autre, posé sur lui et accompagné d'un tendre sourire. Ivan faisait à merveille le rôle de l'amant protecteur car il savait comment regarder Francis pour qu'il se sente aimé. C'était perturbant et adorable à la fois.

« Je ne t'en veux pas, tu sais ? déclara le russe d'une voix presque chuchotée. Je suis allé trop loin l'autre jour au meeting, et je comprends ta vengeance, même si elle m'a value quelques remontrances d'Allemagne et de nos deux patrons. Pardon de t'avoir fait peur et pardon de te courir après comme ça, Francis, mais je… Tu le sais, n'est-ce pas ? Que je t'aime ? Je suis jaloux en toute circonstances, surtout depuis que tu es avec cet anglais… Je voudrais sa place, je voudrais t'embrasser, t'entendre répondre à mes sentiments… mais tu… »

Ivan baissa enfin les yeux, gêné de se dévoiler au grand jour. Il avait les traits tirés et blessés, le visage de l'amoureux esseulé. Francis détestait provoquer ce genre de sentiment chez les autres. Il aimait bien Russie, en effet. Mais son amour s'était trop effiloché depuis tout ce temps. Pourtant il était sensibilisé à la souffrance de son ancien petit-ami, et se mettait à se souvenir précisément ce qui l'avait fait craqué chez lui. Ivan était tellement plus humain qu'il ne le faisait croire. Il y avait de la douceur derrière ce manteau froid, et de l'amour dans ces yeux mesquins.

« Je n'ai vraiment aucune chance de te reconquérir ? demanda Ivan en redressant la tête. Je ne pourrais plus jamais déposer mes lèvres sur les tiennes ? Seront-elles à tout jamais sur celles d'Angleterre ? Je ne comprends pas ! Lui t'a fait souffrir si souvent par rapport à moi ! J'ai souvent été là ! Nous avons fait des alliances ensembles, des échanges ! Lui ne t'a fait que la guerre là où je t'ai fait l'amour ! Pourquoi lui, Francis ? Pourquoi pas moi ? J'ai aussi des choses à t'offrir ! Et plus encore ! »

Pour la première fois depuis longtemps, Francis se sentit rougir. Il n'était absolument pas habitué à ce qu'on fasse le premier pas vers lui. Normalement, il était celui qui courtisait, qui récitait les plus beaux poèmes, qui offraient les plus magnifiques roses. L'inverse lui donna un sentiment étrange dans la poitrine. Il était flatté. Et perturbé.

« I-Ivan… Ecoute, je… je… enfin… Je suis touché et… désolé de… enfin... »

Comment lui dire que leur histoire était déjà finie, malgré cette tendresse qui se dégageait du russe ? Comment refuser un tel déversement d'amour ? Surtout, pourquoi le refuser ? Pour Arthur ? Pour son ennemi ? Etait-ce raisonnable ? Pouvait-il encore aujourd'hui aimer celui qui lui avait pris ses enfants par les armes et qui avait brûlé son ange ?

Dire non aurait été simple si les remords n'écrasaient pas son cœur. Francis était amoureux d'Arthur, c'était un fait indéniable, et ce malgré les sales coups qu'ils s'étaient fait. Francis était le premier à le dire : on ne choisit pas d'aimer, on le subit. Surtout que si Arthur lui avait fait des crasses, le français n'était pas pur non plus.

« Je ne peux pas, Ivan… Je… Pardon… »

Russie avait perdu des couleurs depuis le début de la discussion et semblait prêt à s'effondrer d'un instant à l'autre. Dans un geste désespéré, il s'approcha de son vieil amant et le prit dans ses bras en tremblant. Francis ne se dégagea pas, respectueux du choc qu'il lui avait infligé.

« S'il-te-plait, Francis… Pourquoi ne pas réessayer ? Pour une durée déterminée, viens avec moi et laisse-moi t'aimer sans retenu. Je te montrerais comment j'aime. Francis, s'il-te-plait ! любовь моя {mon amour} ! »

Sans ressentir de ridicule, France laissa échapper une larme discrète alors qu'il murmura un fragile « je ne peux pas ». Il jura intérieurement car il haïssait cette situation. Ivan le tentait, il devait se l'avouer. Ce ne serait pas un gâchis que d'accepter son amour. Il n'avait qu'à se convaincre à nouveau qu'il détestait Arthur. C'était avec cette technique qu'il avait pu avoir tant de relations et vivre tant d'histoires d'amour. Il ne devait que se convaincre.

Francis s'interrompis dans ses pensées assez brusquement, réalisant que quelque chose n'allait pas. Son cœur tambourinait dans sa cage thoracique en criant au danger et son cerveau s'embrouillait d'insultes contre lui-même.

Oui, Ivan l'embrassait.

Tu trompes Arthur ! Tu embrasses un autre que lui ! Tu n'as pas le droit de lui faire ça ! Lâche ! Ne l'aimes-tu plus pour t'enfuir aussi vilement dans les bras d'un autre ?

Francis ne fut pas tendre avec lui-même dans sa tête. Jamais avant il ne s'était autant insulté.

Il s'accrocha désespérément à Ivan, hésitant à le repousser ou à l'enlacer. Ce baiser sentait bon l'amour et lui fit tourner la tête. Le corps d'Ivan était si proche, collé à lui, poitrine contre poitrine, il entendrait presque leurs deux cœurs battre.

Faible enfant ! Tu cries partout que tu n'es pas un infidèle, que tu en aimeras jamais qu'un à la fois parmi toute personne en ce monde, mais te voilà à réclamer des lèvres qui ne te satisferont jamais autant que les siennes ! Disparait, sale tricheur ! Ton existence est une erreur et tes sentiments factices !

Francis ouvrit pleinement les yeux qu'il avait quasiment fermé. Le russe descendait consciencieusement sa bouche sur sa gorge et caressait son dos de ses doigts gelés. Tout cela partait en vrille. Mais ce qui fit perdre toutes ses couleurs faciales à Francis, ce fut le regard brisé d'Arthur devant la porte de la salle-de-bain.

« Ar… »

Sa bouche fut reprise d'assaut par celle du russe qui lui coupa le souffle dans un baiser chaleureux et fougueux, le collant au lavabo froid. Francis ne savait pas quoi faire d'autre que de tenter de se dégager.

Laissé seul devant la porte criminelle, Arthur recula de deux pas puis encore deux, puis il partit en courant dans l'escalier, se fichant de risquer de trébucher sur les marches glissantes. Il ne prit pas la peine d'attraper son manteau qu'il avait posé quelques minutes auparavant sur l'attache du mur et sortit dehors en passant sous le nez d'un Ecosse étonné, qui buvait une bière dans le canapé en jouant à un jeu de table avec Japon. Allemagne avait abandonné toute résistance et somnolait sur le canapé d'à côté.

Il faisait encore un peu chaud, mais l'on sentait poindre la tempête imminente de par les odieux nuages noirs qui s'approchaient. Le vent claquait les branches d'arbres dans des bruits inquiétants, et plus aucune couleur chaude ne naissait de ce décor morbide qu'il avait pourtant su aimer. L'automne et son insupportable odeur de mort lui fouettait le visage, le martyrisant sans retenu. Et il s'en foutait. Il se foutait de tout.

Même de ce connard de traitre qu'il aimait.

Il passa rageusement sa manche devant ses yeux afin d'essuyer son visage dégoulinant, les dents et les poings serrés de haine. Il voulait hurler contre l'injustice et stopper ce sentiment d'humiliation qu'il ressentait.

« Francis, appela-t-il dans le vent alors qu'il entendait un éclair au loin. Francis ! »

Un autre éclair faisait écho à son cri, d'accord avec ses tourments.

A peine couvert de ses vêtements trop léger pour la saison, il se sentit choir dans les feuilles mortes des marronniers. Ses yeux embués de larmes saumâtres brouillaient sa vision au point où il se sentit perdu dans un espace qu'il ne connaissait pas.

Arthur était revenu à l'endroit où Francis et lui avaient pique-niqué la veille.

Un cri lui échappa, immodéré et agressif mais dissimulé par un autre éclair, puis il se roula dans l'herbe terne en agrippant son ventre comme s'il avait reçu un coup. S'étant défait de cette habitude, pleurer lui sembla alors très étrange. Il ne savait pas comment s'arrêter, comment aller mieux face à ce coup du sort, comment oublier... Les seules fois où il autorisait ses larmes à s'écouler, c'était en sachant que Francis apparaitrait plus tard pour les lui sécher. Cependant, personne n'allait venir cette fois-ci. Et surtout pas Francis.

Il avait chaud, il avait froid, il avait mal. Il pleura.

A l'autre bout de cette forêt austère, un beau manoir silencieux s'allumait de bougies et de lampes rayonnantes. Et parmi cette ambiance chaleureuse, Francis était mortifié, glacé d'effroi face à Ivan.

Il venait de le repousser.

Ce baiser avait été le dernier, ils le savaient.

« Pardon, répéta Francis. Mais je ne peux pas ».

Russie laissa ses bras se balancer comme s'ils étaient de chiffon, le regard creusé d'envie et de désespoir. Il n'était qu'à peine étonné de ce retournement de situation auquel il s'était tant de fois préparé dans sa tête. Bien sûr que Francis ne lui rendrait pas ses sentiments. Francis avait changé.

Ce dernier recula doucement avant de passer devant l'autre, en silence, pour s'élancer dans le couloir lumineux. Le regard brisé d'Arthur lui avait fait l'effet d'une douche froide, au point où il ne pensa à rien d'autre qu'à le retrouver.

Inquiet, il déambula dans le salon, à la surprise général. Sans honte, il s'affichait avec les cheveux défaits et mal coiffés, le visage alarmé et les traits tirés. La gueule des mauvais jours.

« Où est Arthur ? »

La question fut désespérée, pressante. Ecosse lui lança un regard accusateur avant de pointer le couloir de l'entrée du doigt.

« Parti dehors en courant y a dix minutes ».

Puis Francis s'enfuit à son tour.

Italie demanda vaguement ce qu'il se passait mais Allemagne lui fit subtilement comprendre que cette histoire les dépassaient tous.

C'était un affreux cauchemar qu'ils vivaient tous deux. Qu'avait demandé Francis pourtant ? Juste une discussion avec Arthur. Juste ça. Si les autres n'avaient pas envahis son domicile, ils auraient pu mettre les choses au clair sans entrer dans ce genre de situation impossible. Tout ce qu'ils auraient eu à dire aurait pu se résumer à « Je t'aime et je suis désolé. Je ferais des efforts » mais, bien sûr, les meilleures idées nous viennent toujours trop tard.

Francis ne reconnaissait qu'à peine sa forêt. Jamais auparavant, un lieu de son territoire ne lui avait paru si hostile. Même pendant les Guerres Mondiales, il avait toujours pu trouver un certain charme morbide derrière chaque arbre, brûlé ou pas. Bon sang, il devenait de plus en plus dingue !

Le vent souffla fort, s'engouffrant dans sa chemise trop fine. Au loin, des éclairs envahissaient le ciel. La pluie ne tarderait plus. Puis viendrait la tempête.

Il devait retrouver Arthur au plus vite.

En quinze longues minutes, la température avait beaucoup chuté et il se mit à claquer des dents, toujours le regard en train de basculer de droite à gauche, à la recherche de celui qu'il avait injustement blessé. Pour ne rien arranger, même sa tête battait fort. C'était la sensation désagréablement douloureuse d'avoir un cœur sur chaque tempe, la genèse de la migraine. Son souffle lui faisait défaut, ses yeux papillonnaient et ses pieds encore nus le brulaient de se course et souffraient d'écorchures.

Mais sa plus grande douleur était mentale.

Il avait fallu cette situation pour lui faire reconnaitre l'évidence : il aimait Arthur, n'aimerait jamais que lui et, en même temps, il venait de le perdre.

Quel idiot.

Le temps continua de passer, peut-être, mais ni Francis ni Arthur ne le ressentit. Il faisait incontestablement froid, le vent était mauvais, les éclairs bruyants, et l'on attendait encore la pluie pour en rajouter une couche.

Francis pensait que c'était une immense blague du destin contre lui. On le rendait fou ! On voulait le rendre fou !

Francis arrêta son flux de pensées lorsqu'une silhouette reconnaissable se détacha du paysage brumeux.

Exposé sur la rive du lac où pas un seul arbre n'avait poussé, Arthur faisait face à l'eau sombre, le visage baissé. Ne pouvant voir que son dos vouté et sa nuque tordue vers l'avant, Francis ressentit la pire appréhension qu'il n'ait jamais vécue. Il l'avait retrouvé mais il avait peur. De là où il était, encore quelque peu protégé par la forêt hostile, il percevait sans peine les tremblements qui animaient les bras d'Arthur, de tristesse, de dégoût ou de froid – qui pouvait le savoir ?

Ne souhaitant pas perdre davantage de temps et craignant pour la santé de l'anglais, il prit enfin son courage à deux mains et s'avança vers lui, les pas déstabilisés. Les feuilles mortes craquaient sous ses pieds et il ne doutait pas un seul instant qu'il avait été repéré avec tout ce bruit qu'il faisait.

Le tremblement des épaules d'Arthur l'arrêta. Cela avait été une simple secousse, un frisson éphémère, mais brusque, comme s'il avait ressenti un soudain coup de froid… ou qu'il avait lâché un sanglot.

Le français continua prudemment, s'approchant à pas feutré pour ne pas brusquer Arthur et s'offrir une chance de parler avec lui. Bien qu'il ne sache pas encore précisément ce qu'il espérait de cette entrevue.

« Arthur… »

Autre frisson. Le bruit avait accompagné. C'était donc bien un sanglot.

Le sang afflua dans la tête de Francis, lui donnant extrêmement chaud à cet endroit alors que l'ensemble de son corps était pourtant en train de se frigorifier sur place.

« Arthur… Ecoute, je…, bafouilla-t-il avec la gorge sèche. Je… Je mélange tout en ce moment. Toutes les époques, toutes mes émotions, tous mes souvenirs… Je… »

Autre sanglot étouffé. Il devait déverser ce qu'il avait dans le cœur maintenant, avant qu'Arthur ne se brise sous ses yeux. Ô comme il aimerait effacer ses erreurs… et d'autres choses aussi, qui impliquaient ses actions passées.

« Je me souviens de ce cauchemar que j'ai fait il y a trois mois, poursuivit-il en fixant résolument la nuque de son camarade. Le soir même du meeting… Je ne m'en souviens pas en détail mais… il m'a empêché de dormir… Ce rêve m'a montré ce que j'avais été… et ce que tu as été… dans les pires moments de nos vies… Les guerres, les coups bas, les vengeances… Tout. C'était atroce, Arthur. Je voudrais nier tout ça mais ce sont de vrais souvenirs. Alors… J'ai enterré ce rêve au fond de moi et l'ai oublié. Malheureusement, on a passé ensuite trois mois sans se voir et sans trop communiquer… Et mon détestable rêve revenait parfois… »

Nouveau sanglot.

« J'avais peur pour Matthieu. J'avais peur que tu ne lui fasses du mal alors, en pleine nuit, je l'ai appelé pour savoir comment il allait… L'appeler, tout simplement… C'était ce que j'aurais voulu faire à l'époque, si j'avais eu la technologie nécessaire… Je t'ai inconsciemment diabolisé, et durant ce début de week-end où je ne faisais que te côtoyer… j'ai… laissé tout ça remonter… Je n'ai pas été capable de nous protéger de mes vieilles peurs… »

Soupir. Arthur tentait de se calmer.

« Je me suis senti seul pendant des années, Arthur. J'étais seul… C'est d'ailleurs la cause de ma folie des grandeurs sous Louis XIV et sous Napoléon… Je voulais tout pour ne plus vivre de solitude. Napoléon m'a offert l'occasion de régner sur l'Europe, d'avoir presque toute ma famille sous mon aile… sous ma protection… Mais ce n'était qu'une illusion issue de mon imagination. Même en les conquérants, ils me fuyaient et me laissaient seul… Je déteste ça. J'ai toujours besoin d'être avec mes proches et ma famille… Et ma relation avec toi a toujours été… conflictuelle… Et toute cette horreur que j'ai vécu… tous ces morts que j'ai tué sous le coup d'une folie… ils me reviennent aujourd'hui comme un coup de fouet… Et je me venge injustement sur toi. Finalement, je ne suis qu'un lâche… Pardonne-moi, Arthur… Tout est de ma faute. Tout. Tes souffrances… Depuis Guillaume le Conquérant jusqu'à nos jours, j'ai été la source de tous tes maux. Et aujourd'hui, ça été pire que tout… Pardon… »

Une goutte esseulée tomba du ciel. Mais la pluie continua de s'esquiver.

Brusquement, Arthur se retourna vers lui, le regard plus glacial que jamais et les dents serrées de rage. D'un pas hâtif, il s'avança jusqu'au traitre et lui assena un coup de poing vertigineux. Francis chuta en arrière, la vision couverte par un brouillard multicolore, mais il n'eut pas le temps de se remettre que, déjà, il sentit une présence sur son bassin qui se mit à lui brutaliser le ventre, les côtes, le plexus solaire et tout ce qu'il pouvait.

Arthur frappait cruellement fort, on sentait toute l'expérience de l'âge dans chacun de ses heurts. Mais il tapait sans vraiment regarder, ses propres larmes l'empêchaient d'y voir clair. Même s'il détestait être passif dans un combat, Francis ne trouva pas la motivation nécessaire pour arrêter le massacre. Après tout, c'était légitime. Et aucun coup ne pouvait arriver à la cheville de sa précédente trahison.

Mais ça faisait tout de même bigrement mal, même si son corps était résistant et qu'il guérissait très vite en tant que Nation.

Pendant encore cinq minutes consécutives, sans aucun répit, Arthur vengea son cœur brisé avec toute sa volonté. Mais peu à peu, son énergie s'évapora jusqu'à le laisser pantelant. Il se laissa tomber en avant et posa sa tête sur ses bras, eux-mêmes appuyés contre la poitrine haletante de Francis. Ils devaient tous deux reprendre leur souffle.

Francis se prit une goutte d'eau dans l'œil mais ne se risqua à aucun mouvement. Son compagnon venait de relever la tête, enfin, et la pluie se mit à couler, enfin.

Arthur s'était calmé, mais on percevait encore des bribes de colère dans ses yeux fatigués. Les gouttes de pluies qui atterrissaient sur lui ressemblaient à des larmes de rage. En peu de temps, un début de déluge commença à ternir le paysage.

« Tu n'es qu'un idiot, cracha Arthur. Un imbécile fini ! Pourquoi tu ne m'en as pas parlé avant ? Pourquoi tu ne me dis jamais rien ? Tu n'as toujours pas confiance en moi, finalement ! On a fait la paix depuis des années, j'ai juré d'être là pour toi et tu en as fait de même ! Mais dans le fond, tu me refuse comme confident ! J'aurais dû deviner que ça cachait quelque chose ! En vrai, tu n'as pas encore digéré nos guerres ! Tu es emplie de rancœur à mon égard ! Tu bafoues mes sentiments ! Parce que moi, je t'aime et je me suis juré de ne plus jamais te reprocher nos vieilles erreurs ! »

Ce que disait Arthur était tellement vrai que Francis se sentit nauséeux et misérable. Il tourna la tête sur le côté, ferma les yeux et inhala une bouffée d'oxygène pour se calmer.

Arthur ne s'en formalisa pas, préférant fixer son regard abyssal sur la poitrine de son compagnon. Il devait calmer sa rage, sinon il allait se briser en mille morceaux. Leur couple était dans une mauvaise passe et il avait peur de perdre définitivement Francis en se montrant trop brusque.

Complètement trempé dans ses vêtements, Francis sursauta lorsqu'un éclair particulièrement proche et fort retentit au-dessus d'eux. Il commença à pleuvoir des cordes. Associées au vent et à l'orage, l'environnement avait l'air d'un paysage de fin du monde.

« Pourquoi n'es-tu pas capable de tourner la page… ? continua l'anglais avec plus de lassitude et de tristesse. Je t'ai tout pardonné, moi… Parce que tu es ce que j'ai de plus précieux au monde… Je me suis excusé pour ce que j'ai fait et… toi aussi, tu l'as fait… Je pensais qu'on était quitte… Je pensais qu'on allait enfin pouvoir vivre tranquillement… Pourquoi, Francis ? Ta haine pour mon état de Nation est plus forte que ton amour pour moi ? »

Cette dernière déclaration, ponctuée d'un coup de tonnerre, donna un choc mortel à Francis.

Sa haine était plus puissante que son amour ? Il détestait plus Angleterre qu'il n'aimait Arthur ?

« Non ! C'est faux ! »

L'exclamation lui avait échappée. Un nouvel éclair en fit de même.

« Je t'aime, Arthur ! Fort ! Je… Je me suis inconsciemment focalisé sur ce que je haïssais chez toi, faisant fi de tout ce que j'adorais… Je te l'ai dit, Arthur… Ce rêve m'a forcé à te diaboliser. Ce n'est que parce que nous étions loin l'un de l'autre que je l'ai laissé me submerger. En réalité, je suis comme toi, j'ai pardonné… Mais parfois, un simple rêve peut réveiller des passions endormies. Je suis sûr qu'au fond de toi, tu as encore mal de ce que je t'ai fait pendant toutes ces années. L'Indépendance Américaine que tu m'as « soi-disant » pardonnée… tu dois en souffrir encore ».

Encore une vérité. Arthur oublia de respirer un instant avant de fermer les yeux, noyé dans des souvenirs qu'il exécrait.

Le problème commençait enfin à se dénouer un peu, ils arrivaient à mieux se comprendre. L'anglais se redressa sur le bassin de Francis, la tête levée vers le ciel, qui arrosait son visage trempé. Il semblait pris dans une gigantesque réflexion interne.

Francis se joignit à lui, pensant à une solution pour eux deux.

Oui, il y en avait une. Ce problème n'était finalement bien que de passage. Tout était dû à un manque de contrôle des passions de Francis. S'était tout à fait compréhensible pour une Nation. On ne peut décemment pas oublier des siècles et des siècles d'existence ! Après tout, c'était pour ça qu'ils existaient, pour se souvenir…

Le problème venait bel et bien de lui, au final. Quel enfant à problème. Il eut envie de se railler.

La pluie tomba avec moins de force, bien qu'elle continua d'envahir l'espace.

Les gouttes étaient plus épaisses, plus tièdes, elles avaient même l'air plus lentes, comme si le temps s'étirait.

Arthur baissa la tête vers Francis, les yeux brillants. Il attrapa ses longs cheveux blonds pour les tirer vers lui. Emporter par cette brusque violence à son égard, le français se redressa en position assise, toujours avec son tourmenteur au-dessus de lui, qui le dominait en taille car étant sur ses genoux. Les yeux dans les yeux, Francis put y lire un avertissement, une forme de danger.

Arthur parlait avec une voix douce et cruelle.

« Ecoute-moi bien, Francis. A partir de maintenant, tu dois me dire quand tu fais ce genre de rêve. Ce qui nous arrive en ce moment est dû au fait que tu me cachais tes tourments, en plus de notre éloignement géographique. Donc, pour ton bien et le mien, dis-moi tout ce qui ne va pas. Je veux être là si des mauvais souvenirs te reviennent. Est-ce clair ?

_ Euh… oui…

_ Bien. Secondement, nous devons négocier pour nous voir plus souvent. J'avais oublié à quel point tu as peur de la solitude… et je t'ai laissé pendant trois mois sans rien te dire… Je suis aussi coupable que toi, en définitive. On ne s'écoute plus, on oublie comment pense l'autre, sous prétexte qu'on a trop de travail… A partir de maintenant, je t'appellerais plus souvent. Et on se verra pendant les week-ends aussi… Et si nos boss ne veulent pas, on n'aura qu'à fuguer ».

En disant cela, il enlaça tendrement le français, qui ne savait toujours pas si le danger était passé. Avec Arthur, on n'était jamais trop prudent. Surtout dans ce genre de situation.

« On fera des efforts chacun de notre côté, Francis… alors… alors s'il-te-plait… Continue de m'aimer… Je ne veux plus jamais revivre ça… »

En somme, ça allait mieux, pensa Francis. Arthur semblait prêt à lui pardonner (ce devait être ça le plus choquant dans cette histoire) malgré ses erreurs et ses faiblesses. Francis se trouva bien faible par rapport à son amant. Il allait devoir faire un grand travail sur lui pour ne plus jamais laisser ses vieux démons prendre place dans sa vie amoureuse. Ou dans sa vie tout court, en fait.

La pluie lui sembla soudainement plus chaleureuse, bien qu'il sentait la fièvre monter (n'oublions pas qu'il avait la migraine depuis quelques temps).

« Par contre, je ne pardonnerais pas à Ivan d'avoir profité de cette mauvaise passe pour te voler à moi.

_ Il ne faisait qu'espérer, répliqua Francis. On ne peut pas lui en vouloir. En plus, il a aussi souffert dans cette histoire, laissons-le tranquille. Je me sens mal pour lui… »

Arthur se redressa, l'air furibond.

« Tu l'aimes encore ?

_ Plus par amour. Mais je suis toujours conscient de l'humanité et de la gentillesse dont il est capable. Mais rassure-toi, mon bel amour… »

Il l'embrassa doucement sur les lèvres.

« Tu as toujours été à part des autres, et je n'aimerais jamais personne autant que toi. Ou alors mon cœur exploserait.

_ Beau parleur ! Tu… »

Trop de débats pour aujourd'hui. Francis ne voulait plus rien entendre au sujet de Russie ou de cette histoire de cauchemar pendant un bon moment. Avec son amour et ses passions renouvelés, un Angleterre adorable sur les cuisses et une pluie érotique, il avait juste envie de se faire une nuit de noce. Non, ils n'étaient pas mariés mais ils faisaient tout de même des nuits de noces ! Et oui, il s'en foutait de sa logique de merde !

« Je ferais tous les efforts du monde pour toi, déclara-t-il. Maintenant, mettons tout cela entre parenthèse et passons à autre chose. Je crois que je suis en train d'attraper froid.

_ Bien fait. Et ne compte pas sur moi pour être aux petits soins quand tu seras cloué au lit avec 40 de fièvre !

_ Tu m'avais dit la même chose la dernière fois, mais tu es tout de même resté à mes côtés jusqu'à ce que je me rétablisse…

_ Non ! C'était parce que… il y avait une grève de train dans ton putain de pays donc… j'ai pas pu rentrer chez moi ! Et comme je m'ennuyais ferme et que tes crises de toux étaient chiantes, j'ai mis la main à la pâte ! Mais ne va pas t'imaginer que j'ai craqué et manqué à ma promesse de… »

Francis avait le choix : rire ou l'embrasser pour le faire taire.

Il choisit de rire intérieurement et de l'embrasser en même temps, comme ça, il faisait d'une pierre, deux coups. Cela marcha puisqu'Arthur ferma les yeux pour lui rendre son baiser, puis il caressa les mèches douces du français. C'était le signe qui témoignait qu'il était prêt à aller plus loin. Ils allaient donc bel et bien faire l'amour sous une tempête, après avoir risqué la rupture amoureuse. Francis se demanda à partir de quand il avait arrêté de passer pour quelqu'un de normal.

« Tu ne veux pas rentrer te mettre au chaud ? demanda ultimement Francis entre deux baisers.

_ Definitively not. Si tu ne me fais pas l'amour ici et maintenant, je ne te pardonnerais pas ton infidélité ».

Sexy et autoritaire. Comme on l'aime.

Le sourire aux lèvres, soulagé jusqu'au tréfonds de son âme, Francis se mit à dévorer la peau de son amant avec vigueur. Devant lui, Arthur tendait sa gorge, basculant la tête en arrière alors qu'il prit la décision de ne pas camoufler ses soupirs et gémissements. Il arborait un sourire satisfait pendant que la bouche cajoleuse contre lui allait se perdre jusqu'à son T-shirt trempé.

La pluie perdait de plus en plus en intensité.

Joueur, le français alla perdre sa tête sous le vêtement, épousant un téton avec ses lèvres. Ces cheveux chatouillaient la peau d'Arthur et ses mains s'amusaient à parcourir son dos. Ils ôtèrent leurs vêtements un à un, dans un calme respectueux et avec tendresse. Francis les balançait régulièrement derrière un rocher prêt d'eux.

Il faisait nuit, il continuait de pleuvoir, il ventait mais ça n'importait que bien trop peu par rapport à la joie qu'ils éprouvaient à retrouver ce sentiment de sérénité dans les bras l'un de l'autre.

Arthur lui montrait son impatience en se collant à lui comme un koala à sa branche – sauf qu'un koala ne dévorait pas les lèvres de son compagnon en poussant volontairement des soupirs érotiques destinés à l'exciter. Chacun entourait le corps de l'autre avec ses bras, concentrés sur un simple baiser qu'ils voulaient prolonger encore un peu.

Une main du français se décida toutefois à entamer la préparation sur l'intimité d'Arthur, mais il ne brisa pas l'étreinte délicieuse pour autant. Leur baiser devait pourtant bien parfois faire une pause lorsqu'ils devaient reprendre un bout de souffle ou lorsqu'Arthur prononçait un petit cri. Mais, dans l'ensemble, leurs lèvres ne se séparaient pas.

« Please, Francis. Start now… »

Il ne pouvait pas résister à cet appel du cœur.

Cependant, et contre toute attente, des cris résonnèrent dans la forêt. Des cris qui s'approchaient.

« Franciiiiiis ! Arthuuuur ! Camaradas ! Répondez si vous êtes vivants !

_ Sérieux, vous faites chier à disparaitre comme ça ! Mon awesome personne à autre chose à faire que de vous chercher ! »

Les deux amants se regardèrent dans le blanc des yeux, avec une expression commune que l'on pourrait aisément traduire par « par toutes les Saintes Putes du monde, on est dans le caca ! »

Et au moment crucial, qui plus est !

« No…, soupira Arthur en se tapant la tête avec sa main. Not now… »

Sans trop réfléchir, Francis l'attrapa dans ses bras et descendit dans le lac sans prendre la peine de descendre dignement en s'appuyant sur les rochers. Un bon « plouf » suffisait pour tous les deux les cacher dans l'eau à peine froide.

« Mais t'es con ou t'es con ?! On va geler ici !

_ La température a bien remonté depuis hier. De toute façon, je vais te réchauffer, mon cœur. Maintenant tait-toi, ils vont nous entendre ».

Reposant ses lèvres sur les siennes, Francis reprit son activité initiale, pas plus intéressé que ça par le fait que ses meilleurs amis puissent probablement le prendre en flagrant délit de baisouillage nocturne dans un lac avec son ancien pire ennemi.

« Mais sérieux, où ils sont, ces deux cons ! reprit Gilbert qui semblait s'être approché de la petite rive où Francis et Arthur avait été quelques secondes auparavant. C'est pas possible de faire chier le monde à ce point-là ! Et cette putain de pluie qui n'en finit pas ! Je suis sûr qu'ils sont en train de s'égorger derrière un buisson !

_ Ou de faire autre chose…, ricana Antonio. En tout cas, il est plutôt sympa ce coin. Un pique-nique ici en début d'après-midi, ce doit être génial ! Faudrait qu'on en fasse un ! Je demanderais à Francis quand je le retrouverais !

_ S'il n'est pas pendu ou décapité à cause d'un bouffeur de pudding ».

Arthur émit une petite plainte pendant le baiser. Il avait envie de monter leur apprendre le respect mais son amant le coinçait dans ses bras pour le dissuader. Il doutait franchement que Gilbert et Antonio apprécieraient d'être poursuivit par un anglais démoniaque à poil.

« Ahahah ! C'est vrai que ce serait bien son genre ! Il a toujours eu un côté très sadique, le petit. Sauf quand il était môme, d'après Francis, reprit Antonio. Il parait qu'il était « la chose la plus belle et adorable du monde ».

_ Voilà qui m'étonne pas de France. Pour lui, tout est mignon… Il est dingue, ce mec.

_ C'est pour ça qu'on l'aime ».

Francis attrapa d'une main la hanche d'Arthur, qui tentait vainement de se débattre pour leur faire la peau, à ces deux idiots du Bad Touch Trio, et l'approcha de lui pour y faire rencontrer leurs deux érections. Il fallait bien aider Angleterre à penser à autre chose qu'au deux commères qui piaillaient au-dessus d'eux.

Arthur gémit dans sa bouche et le plan de Francis marcha puisqu'il sembla oublier instinctivement les deux autres Nations puisqu'il se jeta sur le cou de Francis pour y grignoter la peau. Pendant ce temps, Francis commençait à les unir, entrant progressivement dans l'antre de son amant. Celui-ci était assez détendu pour ne pas hurler mais l'étirement le fit tout de même un peu grimacer.

_ Allez, Gil ! Y a personne ici, ramène ton awesome cul par ici, qu'on arrête de perdre notre temps ! On va chercher par là-bas et sinon tant pis, on attendra qu'ils rentrent d'eux-mêmes.

_ Ouais, ouais, j'arrive. C'est bon… »

Dans l'eau, la sensation d'union était étrange. C'était gênant pour Arthur qui sentait ce liquide froid entrer en lui en même temps que Francis. Mais en rapport à sa peau brulante, ça lui faisait du bien.

Ils se regardèrent dans les yeux. Francis lui souriait avec tendresse, heureux de le retrouver si proche. Arthur faisait courir ses doigts dans son dos, tendrement et amoureusement.

Les deux touristes partis, ils purent prendre un peu plus leurs aises et n'hésitaient pas à soupirer de plaisir quand l'occasion s'y présentait. De doux et lents, les va-et-vient devinrent rapide et bouillants. Leurs mouvements créaient des ondulations sur la surface de l'eau.

En peu de temps, leur jouissance monta, puis elle s'acheva sur un même orgasme brûlant, qui se perdit dans leur baiser.

Haletant, la respiration sifflante, Arthur s'écrasa contre Francis et le prit dans ses bras pour ne pas le perdre.

Ils restèrent enlacer dans les bras de l'autre deux bonnes heures, s'embrassant et s'avouant des mots d'amour.

Le plus dur fut de sortir de l'eau pour se rhabiller. La pluie s'était complètement arrêtée mais ils étaient frigorifiés sur place. Cependant, ils en rirent de bon cœur. Au moins, ils allaient pouvoir apprécier toute la chaleur d'un lit et d'une couverture.

La bonne nouvelle, c'était qu'ils tombèrent tous les deux malades et durent rester au lit une semaine. Ensembles. Sans travailler.

Et les autres durent bien se résoudre à repartir dans leur pays respectif.

Bon, cette ellipse est peut-être un peu trop vague.

Pour résumer, ils rentrent discrètement par la porte de derrière, ricanant comme des diablotins. Le lendemain, Ludwig les trouva étalés comme des baleines échouées sur le canapé, les pieds sur la table ou en l'air, l'un à moitié avachi sur l'autre (très sexy en somme). Antonio et Gilbert firent la morale à Francis parce qu'il « leur avait fait une peur bleu à disparaitre comme un voleur dans une forêt hostile où le perfide Albion rodait ». Ecosse tenta de faire de même avec Arthur mais il se prit juste un gros doigt d'honneur et un sourire odieux. Kiku fut le seul à remarquer qu'ils étaient un peu plus rouges que d'habitudes, ce qui poussa Ludwig à prendre leur température.

Et oui, ils étaient bien malades comme des chiens.

Russie appela leur patron pour les informer de leur état et ils purent ne pas venir travailler de la semaine. Cependant, ils présentaient tous deux que ça allait barder en rentrant.

Mais comme l'avait dit Francis :

« Ah mais oui ! En fait, on s'en tape de leur avis ! »

Et comme l'avait répondu Arthur :

« S'ils savaient bosser seuls, ils n'auraient pas besoin de nous »

Dons finalement, le week-end de Mille Ans se termina dans la même ambiance qui avait ponctuée leur enfance : l'hilarité, la douceur et une grosse migraine.


(Accent marseillais) Parceuh queuh moi, j'aimeuh les fins à la con qui n'ont pas de senseuh. Je penseuh que c'est très important dans uneuh faneuhfiction.

Stop les clichés! On va me taper! Kof! Kof! Bon, voilà la fin! Je sais pas ce qui se passe avec les pubs en ce moment... J'ai foutu cette des 2 minutes du peuple sur les biscuits Croustifon... N'importe quoi, Kurea-chan! Va te coucher! XD

Je ne sais pas quoi penser de cette fiction... Je vous laisse me le dire! Honnêtement, je suis assez partagée. Je crois que j'ai tenté l'humour parfois mais... c'est pas toujours très beau...

Enfin bref!

Merci à tous ceux qui ont suivi l'histoire du début à la fin! Vous me faites vraiment plaisir!

Au plaisir de vous faire une autre fiction!

Bizz'!