Bonjour tout le monde, comment allez-vous ?

Je suis sincèrement désolée pour le retard de ce chapitre, surtout que je n'ai pas vraiment d'excuse à vous fournir... veuillez donc m'excusez. Je remercie énormément Vyersdra pour sa correction !

Pour répondre aux review :

Laura-067 : Pour ce qui va arriver à Kuroko après le comportement de Kasamatsu, tu auras bien évidemment les réponses à l'intérieur de ce chapitre alors je te laisse en profiter ! :) Pour les questions suivantes, cela évoluera petit à petit dans les prochains chapitres mais déjà ici tu en auras un vague aperçu. Pour toutes tes autres questions, comme d'habitude je ne peux rien te révéler de plus et te laisse imaginer diverses théories que je serais ravie de lire au fur et à mesure que les chapitres arriveront !

VanillaScentedPhantom : YOU are adorable for reading one of my fictions eventhough French is not your first language. Thank you so much! Your support means so much to me. Kasamatsu was awful, right? But don't worry, you'll see that he's not that bad! I hope you'll like this chapter as much as the other two.

Ainsi que merci à Alycia Panther pour son commentaire !

J'espère que ce chapitre vous plaira et n'hésitez pas à commenter, merci ;)


Tout pour être à tes côtés

III


Ce qui s'ensuivit de l'acte de Kasamatsu fut complètement ignoré par Kuroko toujours inconscient. Au palais submergé, quand on vint prévenir le Roi de ce qui avait pu se dérouler à la berge, Akashi s'était montré impassible et intraitable. Ce monde où des êtres possédaient des jambes, qui pouvaient courir comme escalader n'importe quel récif, n'étaient pas à eux et surtout pas de leur ressort. Il avait prévenu Kuroko, il avait fait son travail, et c'était de la faute de la sirène pour ne pas l'avoir écouté. Une sirène hors de l'eau devait se débrouiller toute seule.

Cette sirène, en l'occurrence, se faisait transporter par Kasamatsu qui s'éloignait de plus en plus de la mer. Sa main droite détenait une chaîne qui se trouvait accrochée à l'extrémité d'une caisse en bois qu'il avait auparavant réquisitionnée avant de rejoindre Kuroko à la plage. Cette même caisse rectangulaire permettait à la sirène de patauger dans un peu d'eau et ainsi éviter la déshydratation et la mort. Il lui fallait cette sirène vivante.

Ainsi parmi ces arbustes et ces immenses arbres dont la longueur n'en finissait pas, Kasamatsu traversait de nuit la forêt qui bordait le royaume Jaune. Il empruntait les petits chemins, afin d'éviter les quelques randonneurs qui auraient pu traîner en route. Kasamatsu devait se faire le plus discret possible et c'était pour cela qu'il avait assommé Kuroko ; car jamais ce dernier n'aurait voulu collaborer avec lui pour le vendre à des malfaiteurs en échange d'une forte somme d'argent. Pendant ses recherches pour essuyer les dettes de son père, Kasamatsu avait fait des recherches et avait trouvé ces bandits que le père de Kise n'arrivait pas à dégoter à l'intérieur de la forêt qui recouvrait des milliers de kilomètres. Seulement, quand une personne cherchait à joindre ces gens à des fins mauvaises, il était très facile de les contacter et de trouver un arrangement pour se retrouver. Kasamatsu avait trouvé ce moyen, et les avait contactés. Il leur avait proposé une marchandise comme jamais ils n'en avaient vue, sans toutefois leur en dire plus et risquer de perdre cette sidise comme j'ile de les contacter et derène.

L'endroit convenu pour l'échange était en haut de la plus haute colline, qui bien sûr se trouvait être la plus isolée et surtout la plus éloignée du royaume. Kasamatsu ne comptait pas baisser les bras pour si peu de difficulté, l'enjeu était trop important. La santé de sa mère était les seules pensées qui traversaient son esprit pendant que ses pieds avançaient l'un après l'autre, couvrant petit à petit une distance avec le château. Cependant cette longue marche qu'on imposait à Kasamatsu permit en outre à Kuroko de se réveiller d'un douloureux sommeil. Sa tête tonna et fut semblable à ces soirs d'orage où les puissantes vagues s'écrasaient avec violence contre les rochers, les recouvrant complètement d'écume par la suite. La jeune sirène apporta dès lors sa main au niveau de son front, là où un peu plus tôt il avait reçu un coup, mais son trajet fut arrêté quand il sentit du bout de ses doigts quelque chose recouvrant ses yeux. Le toucher était doux, délicat, ce devait donc être sans nul doute une de ces matières qui permettait à ces humains de se couvrir. Kuroko chercha néanmoins à l'enlever, afin de découvrir où il se trouvait et dans quelle situation précise, mais le lien derrière sa tête était si serré qu'il se fit plus mal qu'autre chose.

« Kasamatsu-kun ? » Appela-t-il en regardant vainement autour de lui.

Il cherchait à sentir une présence, n'importe quoi qui pourrait l'aider à se savoir en compagnie de quelqu'un. Dans une pareille situation, Kuroko était effrayé par la solitude. Ainsi plongé de force dans l'obscurité, tous les sons présents autour lui étant inconnus, il ne savait rien. Il était plongé dans un monde inconnu : le monde des humains. Kuroko ressentait simplement l'eau gigoter suite à ses rapides mouvements.

A quelques mètres de lui, Kasamatsu s'arrêta et regarda par-dessus son épaule. La caisse ne disposait pas de couvercle ainsi il put facilement apercevoir Kuroko derrière son dos s'agiter de droite à gauche. Il s'était réveillé. Le professeur de Kise décida toutefois d'ignorer les appels de la sirène et continua d'avancer, permettant au vent de caresser les bras et le torse dénudé de Kuroko dont le souffle se fit de plus en plus irrégulier. La peur s'installait bel et bien dans son estomac et dans chaque parcelle de sa peau. Ses sens s'étaient affutés et ses oreilles purent entendre le moindre cri, le moindre chant des oiseaux, et même le sol se faire écraser par les roues de cette caisse en bois. Il avait entendu le souffle de cette personne qui le tirait, il y avait donc bel et bien quelqu'un avec lui, mais il lui était impossible de découvrir si c'était Kasamatsu ou non.

« Je vous en prie Kasamatsu-kun… Je ne sais pas où je suis ni ce que vous voulez faire de moi exactement. Pouvez-vous au moins me retirer cette chose de mes yeux ? Je ne risque pas de revenir à cet endroit, si vous voyez ce que je veux dire… »

Kasamatsu savait parfaitement que Kuroko avait raison ; le fait que le bleuté possédait une nageoire et ne pouvait survivre sans de l'eau à disposition le rendait donc incapable de marcher sur terre. Alors une nouvelle fois, il s'arrêta. Il inspira et expira plusieurs fois avant de se retourner et se mettre au niveau de Kuroko. De façon délicate pour lui épargner d'autres blessures, Kasamatsu lui retira ce bandeau des yeux et le rangea rapidement dans sa poche. Kuroko cligna tout d'abord des yeux, s'habituant à la soudaine luminosité, et les rouvrit ensuite pour constater que c'était bel et bien le professeur de Kise qui se trouvait face à lui. Au moins, il était rassuré sur ce point. Il ne s'agissait pas d'un inconnu.

« Pourquoi vous avez fait cela ?

— Je te l'ai déjà dit. J'ai besoin d'argent et tu es une espèce rare… »

L'enseignant retourna à sa place, reprit dans sa main le bout de la chaîne et refit avancer cette caisse qui pesait mine de rien bien son poids. Il ne pouvait soutenir davantage le regard de la sirène sans être poussé par l'envie de tourner talons et le remettre à la mer. Kasamatsu se sentait honteux d'agir de la sorte, mais il n'avait pas le choix. Malgré le fait que son salaire soit confortable, le problème venait de son père qui piquait dans ses propres sous gagnés pour aller boire un verre ainsi que tout un tas d'autres. Kasamatsu aurait pu travailler le plus possible, jamais cela n'aurait suffi à éponger les dettes de son père. Mais Kuroko… le prix qu'il allait pouvoir obtenir en échange de cette sirène…

Agitant sa tête sur les côtés, Kasamatsu sentit son cœur se contracter. Il était en train de bafouer tout ce qu'il enseignait en temps normal à Kise : l'honneur, la dignité, tout cela il était en train de marcher dessus en ce moment même.

« Etait-ce vraiment le seul moyen pour vous y aider ?

— J'aurais vraiment souhaité que cela ne soit pas le casmps normal à Kise;qu'cette sirène... cela n'ait de son père qui piquait dans ses propres sous gagnés pour all.

— Les humains ne s'entraident-ils pas entre eux ? »

Evidemment, le visage souriant de Kise revint en mémoire de Kasamatsu qui jura aussitôt. Bien sûr qu'il aurait pu en parler à Kise, à sa famille, mais Kasamatsu ne voulait pas être pris en pitié et avoir un traitement de faveur. Comme tout le monde il préférait obtenir ce qu'il méritait après y avoir travaillé sérieusement. Il se serait infiniment senti plus honteux de devoir des dettes à la famille royale que de kidnapper cette sirène pour la revendre ; son fonctionnement n'était pas des plus logiques, il en était conscient, mais c'était ainsi. Il irait ensuite simplement dire à Kise que Kuroko en avait assez de venir le soir pour l'entendre dire des bêtises, et qu'il avait mieux à faire avec son propre Roi.

« En tout cas, cet endroit est magnifique. Comment cela s'appelle-t-il ? »

N'ayant plus la vue cachée, Kuroko avait évidemment profité du fait d'être retiré de la mer pour observer le monde des humains. Il voyait donc ces choses épaisses partant du sol venir flirter avec le ciel et les nuages, cette verdure remplir le sol de multiples couleurs plus merveilleuses les unes que les autres et encore tellement de choses qui lui étaient inconnues.

Face à l'intérêt pour la Nature qui les entourait, Kasamatsu leva pour la première fois sa tête vers le ciel et remonta ses yeux plus haut que le sol. Il vit ainsi les rayons du Soleil traverser le feuillage des arbres et resplendir ensuite sur l'herbe et les fleurs sauvages. Quelques oiseaux volaient entre les branches ou se reposaient contre celles-ci et les regardaient traverser sans dire un mot. Il décrivit alors cette forêt à Kuroko, énumérant chaque détail qui la composait et toutes les ressources dont elle était profiteuse. Il n'épargna rien et se ficha si Kuroko saisissait le sens de toutes ces paroles ou non ; lui était plutôt concentré à admirer d'un œil nouveau cet endroit qui un peu plus tôt avait été royalement ignoré. Il était vrai que cette forêt était magnifique. Kuroko écoutait pourtant d'une oreille très attentive : il découvrait enfin ce monde qu'il avait tant désiré visiter en quittant l'océan sans parvenir à y trouver une solution. Ainsi, bien que la situation ne soit pas à son avantage, il essayait de la rendre plus agréable. Au moins désormais, grâce à Kasamatsu, il en apprenait plus sur ce monde qui lui paraissait si vaste et si beau que n'était le sien dont il connaissait les moindres recoins.

Subitement, et sans prévenir, Kasamatsu s'arrêta pour la troisième fois. Son arrêt fut soudain, bref, et la caisse vint frapper contre la pliure de ses genoux avant de brièvement reculer en arrière. Le regard assuré, sa voix claqua de façon nette et précise dans l'air.

« C'est assez. Je trouverai bien un autre moyen d'éponger les dettes de mon père.

— Ah oui ? » S'empressa aussitôt Kuroko, bien que son visage resta imperceptible de la joie qu'il ressentait à l'instant.

Kasamatsu se tourna dans sa direction et lui sourit sincèrement. Il commença alors à revenir sur ses pas et retourner à la mer y déposer Kuroko, qui n'aurait jamais dû la quitter, mais alors que la caisse commençait à pivoter sur le côté, une toute autre voix vint les surplomber comme la nuit l'emporterait sur le jour : sans discussion et choix possible.

« Où allez-vous donc ? Vous êtes aux pieds de la colline, il serait fort dommage de repartir maintenant vous ne trouvez pas ? »

Ressentant un désagréable frisson mordre son échine, Kasamatsu se retourna et aperçut de la sorte cet homme au large sourire peint sur son visage. Des cheveux aussi sombres que les ténèbres recouvraient son front et en partie ses épaules, éparpillés un peu dans tous les sens par-dessus sa tête. Rien de bon ne se dégageait de cet homme aussi obscur qu'une nuit sans Lune. Cet individu qui s'approcha d'eux d'une manière prédatrice, sans une once d'hésitation, et qui se retrouva à leurs côtés en simplement quelques foulées.

« Cela est donc votre marchandise ? C'est fort intéressant. Suivez-moi. »

D'un geste brutal de la main, cet inconnu balaya celle de Kasamatsu et se saisit de la chaîne. Il tira à son tour la caisse contenant la sirène et remonta la colline en renversant par à-coup de l'eau qui vint arroser les herbes et diminuer peu à peu l'espérance de vie de Kuroko. Malgré les regards échangés, les bouches entrouvertes, et la caisse qui continuait inlassablement son avancée, Kasamatsu demeura silencieux. Sa voix ne parvenait pas à dépasser plus haut que ses cordes vocales, bloquée au niveau de sa gorge. La présence de cette troisième personne lui coupait tout.

Finalement, ils montèrent la colline sans s'être échangés une parole et bientôt Kasamatsu et Kuroko firent face à de nouvelles personnes. La plupart étirait un large sourire malveillant, peu fiable, et Kasamatsu se demanda si, quand il obtiendrait l'argent et présenterait son dos pour s'éloigner, il ne recevrait pas un coup de couteau dans le dos. Ce n'était définitivement pas une bonne idée. Il regrettait davantage sa décision et souhaiterait remonter dans le temps, avant qu'il ne rencontre Kuroko, voire même avant qu'il ne découvre Kise en train de s'amuser à la plage avec cet être étrange. Tout aurait tellement été plus simple s'il n'avait pas découvert tout cela.

Le regard remplit de remords de Kasamatsu finit par rencontrer celui de cette personne qui paraissait être le chef de cette bande de malfaiteurs. Les pieds écartés et fermement ancrés dans le sol, il avait depuis longtemps enfoui les mains dans les poches de son pantalon et avait relevé son menton haut dans les airs après avoir aperçu son acolyte revenir du bas de la colline. Il était fier comme un paon. Un mauvais sourire était planté sur le coin de ses lèvres, n'engageant à rien de bon. De ce que Kasamatsu pouvait entrapercevoir de cette personne, rien ne l'incitait assurément à engager le dialogue, ni encore moins à essayer de sympathiser avec lui. Tout l'incitait plutôt à plier bagage et partir en courant, y laissant dcore moins à essayer de symathiser avec lui. colline. ches de son pantalon eerrière lui Kuroko mais aussi l'argent qui l'avait incité à agir de la sorte.

« Regardez ce qui nous arrive là les amis ! Le professeur du fils de notre Roi, rien que ça ! Si le personnel du Roi commence à agir de la sorte en le sachant mourant, j'ai hâte de le savoir mort. »

Le simple sourire aux coins des lèvres de cette personne s'étira jusqu'à ses oreilles. Ses yeux s'illuminèrent d'une flamme rieuse, moqueuse, et assassine qui fit frémir Kasamatsu de tout son être. Celui-ci entama un premier pas en arrière, mais la douleur de ses ongles enfoncés dans la paume de sa main le ramena à la réalité. Son regard se tourna vers Kuroko qui n'avait eu de cesse de l'observer depuis leur montée de la colline. Le pauvre espérait une intervention de sa part, une riposte pour les sortir de ce pétrin, et cette simple espérance de la part de la sirène plongea davantage Kasamatsu dans la rancœur envers lui-même. A son tour, le plus silencieusement possible, Kasamatsu pria. Il pria de tout son cœur qu'une aide divine entre en jeux et les sorte de ce mauvais pas, que quelqu'un les ait suivis et ait le courage d'intervenir à sa place.

« Merci de ta venue, cher professeur. Je suis Hanamiya Makoto et celui qui t'as évité que tu t'en ailles n'est autre qu'Imayoshi Shoichi, remercie-nous de te prêter de notre temps. »

Kasamatsu jeta un coup d'œil derrière lui où se situait ledit Imayoshi qui le saluait gaiement, agitant sa main énergiquement avec un sourire des plus dédaigneux étiré sur son visage. Ce bandit était à proximité de la caisse contenant Kuroko et détenait toujours la chaine à l'intérieur de sa main. Kasamatsu avait beau s'imaginer courir à toute vitesse, bousculer cet homme pour lui dérober la chaîne et ensuite se volatiliser le plus rapidement possible, le professeur savait cela parfaitement impossible. Ces malfaiteurs étaient tous armés, leur sabre d'un côté et un petit revolver de l'autre. En un instant, il pourrait être abattu.

De son côté, Hanamiya vint se rapprocher de la sirène et d'un geste violent et brusque se saisit du menton de Kuroko pour le détailler sous tous les angles. Plissant ses yeux, Kuroko le maudissait du regard mais son intention n'eut pas le but escompté et Hanamiya sourit davantage avant de ricaner de satisfaction.

« Quel beau spécimen. Tu fais tellement bien ton boulot. »

Les paroles de cet homme étaient comme du venin qui venait infecter le corps de Kasamatsu. Il voyait ce bandit s'en prendre à Kuroko, l'examiner de part et d'autre afin de s'assurer de sa bonne tenue, et plus il voyait cela, plus ça l'insupportait. Cette créature était miraculeuse, fantastique, d'une splendeur encore jamais égalée, et ne devait assurément pas se faire traiter de la sorte, aussi grossièrement. Son instinct lui criait d'agir au point où ses oreilles bourdonner et l'empêcher d'entendre les sons de son environnement. Kasamatsu se faisait envahir par la colère qui petit à petit remplissait chaque parcelle de son corps, le faisant bouillir de l'intérieur et bientôt entrer en irruption, mais alors que tout aurait dû exploser et qu'il y jouait sa propre existence, une main vint s'enrouler autour de son épaule. Cette intrusion subite le ramena contre un torse qui fit aussitôt remonter son regard vers cette personne qui la maintenait fermement. Et ce fut comme si ce nouvel arrivant lui arracha tout d'un simple regard ; de sa crainte, de sa colère à l'encontre de ces bandits, ainsi que son pouvoir de penser. Kasamatsu resta bêtement la bouche entrouverte et les yeux grands exorbités, les clignant par intermittence à cause des rayons du Soleil qui l'éblouissait.

Derrière lui, Kasamatsu reconnaissait cette personne. Il s'agissait d'un homme fortement estimé par le peuple et la famille royale, plus grand que lui, les cheveux noirs de jais accompagné par un regard grisâtre. En croisant les yeux de cette personne, Kasamatsu se sentit minuscule. C'était ce genre de regard qui vous rappelait votre place, et vous la remettez directement à l'esprit si vous aviez commis une mauvaise action, et puisque c'était son cas, Kasamatsu se sentit mal. Très mal. Il abaissa dès lors son menton pour regarder le sol et entendit par la suite tous ces hommes se mettre à crier, à courir partout, avant d'oser relever les yeux et voir les malfaiteurs se faire arrêter par la garde du palais. Hanamiya jura, maudit de nombreuses personnes, avant de se faire emmener par les soldats qui descendirent de la colline avec tous les collègues du brun.

De nombreuses minutes après l'arrêt de toutes ces personnes, la même personne qui avait arrêté Kasamatsu se présenta de nouveau face à lui mais cette fois-ci en lui faisant face. Il amena sa main sur le côté de sa poitrine et s'abaissa légèrement.

« Excusez-nous de vous avoir suivi, Kasamatsu. Vous vous comportiez étrangement ces derniers temps alors je vous ai mis sous surveillance. »

Cette annonce surprit hautement le principal concerné qui observait en même temps cet homme se redresser. Nijimura Shūzō n'était décidément pas entré dans les bonnes grâces de la famille royale en se tournant les pouces, c'était évident.

En plus d'être le capitaine de son équipe, Nijimura était un homme fortement respecté qui établissait des stratégies aux côtés de son Roi. Il ne craignait pas de dévoiler que les projets de son gouverneur n'étaient pas bons du tout et qu'il fallait tout changer, sans craindre d'y perdre la tête. C'était là une personne de caractère qui faisait bien son travail et qui ne s'écartait jamais du droit chemin. Kasamatsu ressentit de nouveau ce désagréable sentiment de n'être qu'un moins que rien, qui méritait d'être enfermé comme ces criminels qui descendaient en ce moment la colline pour rejoindre les cachots du royaume.

« Sachez, Kasamatsu, que nous faisons tous des erreurs à un moment donné, le tout est de savoir les réparer sans que cela ne blesse personne d'autres. Et enseignez donc au prince Kise de ne divulguer l'existence des sirènes à personne, j'espère que vous comprenez pourquoi.

— Oui… »

En effet, Kasamatsu en saisissait parfaitement la raison : des personnes comme lui pourraient profiter de la fragilité et l'impuissance des sirènes à la surface pour agir dans la plus mauvaise des fins. Les sirènes semblaient curieuses si on se référait à Kuroko dont Kasamatsu porta tout à coup de l'intérêt en le voyant à quelques mètres, sain et sauf bien que toujours dans sa caisse de bois.

Nijimura prit ensuite congé et retrouva ses hommes où ils enfermèrent les nouveaux prisonniers, par ailleurs Hanamiya continuait de les menacer de mort, sans être réellement entendu. L'obscurité des lieux humides seraient ensuite leur nouvel habitat pour les années à venir. Plus loin, de nouveaux seuls, Kasamatsu se rapprocha avec difficulté de Kuroko. Il sentait le regard contrarié de la sirène contre sa peau, cette même sirène qui ne devait plus qu'attendre le moment de s'en aller le plus rapidement possible loin de lui et de cette terre. Kasamatsu pouvait parfaitement le comprendre ; après tout, il l'avait assommé afin de pouvoir l'emmener sur cette colline et le vendre. Rien que le fait de lui avoir fait du mal suffirait aisément à le faire le détester. De simples mots d'excuses ne suffiront pas.

« Je te ramène à la mer. »

Sa main vint de nouveau entourer la chaîne qui fit ensuite avancer la caisse où il ne restait plus beaucoup d'eau. Le retour se fit dans le plus grand des silences et Kuroko ne chercha pas à en savoir plus sur la forêt ou sur cet homme qui l'avait sauvé. Il avait pu déjà le remercier après que Nijimura soit venu à lui et le questionner sur son état. A vrai dire Kuroko n'attendait qu'une seule chose et cela Kasamatsu l'avait compris sans aucune difficulté : celle de retourner chez lui et de ne pas en ressortir avant un certain moment.

Après d'interminables minutes où ni Kasamatsu ni Kuroko n'échangèrent un mot, le Soleil se réveilla tout juste de sa torpeur pour venir former une ligne orangée au-dessus de la mer, épousant à merveille l'eau cristalline et les récifs encore assombris par le manque de lumière. Ce spectacle aurait pu être magnifique à observer ainsi qu'à partager avec une autre personne, seulement que cela soit Kasamatsu ou Kuroko, tous deux restèrent le regard rivé sur les timides vagues qui venaient s'échoir à leurs pieds. Du moins aux pieds de Kasamatsu qui, après avoir rapproché suffisamment la caisse de la mer, vit Kuroko s'appuyer sur les rebords de cette dernière et se jeter au loin. Kasamatsu ne le revit plus alors suite à cela, bien qu'il était resté un bon moment sur la berge sans dire un mot, observant le Soleil prendre de la hauteur et le jour prendre sa place sur l'immensité du monde.

Puis une question vint hanter l'esprit de Kasamatsu et le mettre de nouveau mal à l'aise : qu'allait-il dire à Kise à propos de la disparition de Kuroko, si jamais celui-ci ne revenait plus jamais à leurs rendez-vous nocturnes ? Kasamatsu pouvait dès à présent réfléchir à cela puisque sous la mer, nageant le plus vite possible afin de s'éloigner de cette plage et retourner dans un lieu qu'il connaissait par cœur, Kuroko ne comptait pas ressortir tout de suite la tête.

Une fois de retour au palais submergé, constitué principalement de coraux riches en couleurs s'alliant parfaitement avec les couleurs des amas d'algues, Kuroko avait néanmoins autre chose en tête qu'admirer ce lieu peu commun. Il entra la tête basse, comme un enfant qui aurait commis une faute et qui attendait simplement les remontrances de sa mère avant que celle-ci ne s'adoucisse et décide de le réconforter. En effet, Kuroko avait besoin de cela : être rassuré. Certains diront sûrement qu'aller voir Akashi pour une telle chose serait de la folie, ou de l'inconscience, mais Kuroko savait avant de retrouver son Roi que celui-ci saurait employer les mots justes et ne pas le ménager.

Après avoir fait signaler sa présence, les deux gardes protégeant l'entrée au trône lui ouvrirent les portes et Kuroko les dépassa pour rejoindre Akashi qui se trouvait à plusieurs mètres de lui. Son trône de cristal faisait se refléter d'inlassables couleurs et l'effet rendu sur l'immensité de la pièce était des plus magnifiques. Autour d'eux d'autres sirènes ou quelques bancs de poissons passaient d'un endroit à un autre sans créer le moindre trouble, sans gêner le contact visuel qui s'était établi entre Akashi et Kuroko dès l'entrée de celui-ci dans la pièce.

« Ton voyage a-t-il été plaisant ? »

Faisant dorénavant face à son Seigneur, Kuroko ne se trouvait plus qu'à quelques mètres de ce trône où Akashi reposait. Il vit ainsi le visage sévère de ce dernier, mais aussi la contrariété qui étirait ses traits. De toute évidence, le fait qu'il se soit fait enlever par un humain n'avait pas échappé à son Roi. Parfois Kuroko se demandait comment son supérieur faisait-il pour toujours tout savoir sur tout, et avec une longueur d'avance à chaque fois. La jeune sirène ne savait pas si Akashi était un médium ou si simplement il avait une intuition si concentrée que cela flirtait avec la paranoïa.

« Je suis désolée. J'aurais dû t'écouter plus tôt.

— Au moins tu le reconnais, c'est une bonne chose. M'écouteras-tu totalement désormais ? S'enquit Akashi d'une voix ferme ne laissant pas place à la négation.

— Oui.

— Bien. Puis-je savoir qui vous est venu en aide ?

— Un homme portant le nom de Nijimura Shūzō. C'était la première fois que je le rencontrais et il ne s'est pas attardé. »

A l'annonce de ce prénom, même si l'instant fut bref et rapidement maîtrisé par son Roi, Kuroko vit cet éclair de surprise se faufiler dans les yeux hétérochromes de son interlocuteur. De toute évidence, ce nom ne lui était pas étranger et cela parut inimaginable pour Kuroko ; pour qu'Akashi puisse connaître ce prénom, cette personne qui était tout aussi humaine que Kise ou bien même Kasamatsu, était que tout simplement à un moment donné de son existence, Akashi avait dû remonter à la surface.

Allant de surprise en surprise en songeant au fait qu'Akashi ait pu un jour sortir la tête de l'océan, Kuroko partit pour interroger son Seigneur mais il fut rapidement interrompu par ce dernier qui se détourna de lui et conclut leur conversation.

« Tu sais que c'est une erreur que de fréquenter les humains, rien de bon n'en ressortira. J'attends désormais de toi, Tetsuya, que tu prennes un peu plus de ton temps à m'écouter au lieu de partir à la recherche de réponses. Si tu as des questions, pose-les moi et j'y répondrai, mais ne t'aventures plus au-delà de l'océan. Est-ce clair ?

— Très clair. Merci. »

Kuroko comprit néanmoins que selon la question qu'il pourra poser à son Roi, celui-ci décidera de si oui ou non il lui répondra. Ce n'était donc pas avec lui qu'il allait pouvoir tout savoir sur le monde, et pas seulement celui sous-marin. Aujourd'hui, malgré le fait que Kasamatsu l'ait assommé pour tenter de le vendre et de se remplir les poches, ce dernier lui avait permis de découvrir la forêt et ses merveilles. Kuroko avait fait un pas dans le monde des humains. Et ce pas, sûrement de trop, malgré ses intentions de ne pas y retourner, l'incitait pourtant à en faire un autre. Ainsi que tout un tas d'autres. Sa soif d'apprendre ne faisait que démarrer.

Kuroko sortit ensuite de la salle du trône pour retourner dans sa chambre et se reposer un peu. Il en avait grandement besoin afin d'oublier cette affreuse journée et de se revigorer. Après avoir dépassé de nombreux couloirs et aperçu de nombreuses personnes sans que celles-ci ne se rendent compte de sa présence, Kuroko put rejoindre sa chambre. La pièce se trouvait composée par un rocher qui lui servait de ce que l'on pourrait appeler de lit et un rond ouvert avec l'extérieur permettait à l'eau d'aller et venir dans le petit espace. Kuroko s'allongea de ce fait sur le rocher et croisa les bras avant d'y déposer sa tête. Il avait juste besoin de se reposer un peu.

Son repos fut néanmoins de courte durée quand une voix tonitruante vint agresser ses oreilles, l'obligeant à relever sa tête pour apercevoir une sirène foncer droit dans le rond qui lui servait de fenêtre pour observer l'extérieur du château. Agrandissant ses yeux en reconnaissant la personne qui nageait à toute allure pour le retrouver, Kuroko se redressa complètement avant de voir apparaître à ses côtés, dans sa chambre, son compagnon de voyage passer par la fenêtre au lieu de faire comme tout le monde.

Désormais en face de lui, la sirène aux cheveux sombres et au teint mate étira un large sourire avant d'enfouir sa main dans ses cheveux bleus.

« Aomine-kun, tu pourrais essayer une fois dans ta vie d'entrer normalement dans la chambre de quelqu'un.

— Si Akashi me voit, il va encore me faire la morale par rapport à mon absence et ça va m'saouler. »

Le fait de parler de leur Roi fit perdre le sourire au susnommé qui retira sa main des cheveux de son ami. Il croisa par la suite ses bras contre son torse musclé sans pour autant détourner le regard de Kuroko.

« Alors comme ça t'es sorti de l'océan, hein ? Satsu te cherchais partout.

— Je ne suis pas sorti de mon plein gré, souffla-t-il.

— Et alors ? Tu es toujours à rester planté au bord de la plage, ça devait bien arriver un jour ou l'autre.

— Aomine-kun est-il en train de dire que c'est de ma faute ? »

La voix de Kuroko était descendue de quelques octaves sans que pour autant cela soit évident, seulement Aomine qui avait l'habitude de côtoyer la jeune sirène et de le voir s'énerver contre lui, le remarqua. Ses yeux se rétrécirent et il observa le visage sérieux de Kuroko qui semblait furieux. Sous son apparence frêle et ses bras à peine musclés, peu de personne se douterait que mine de rien Kuroko possédait une certaine force en réserve. Pour avoir tâté plusieurs fois de son poing entre ses côtes, Aomine pouvait clairement le certifier.

Cependant, Aomine était définitivement une tête brûlée qui fonçait toujours dans le tas sans véritablement réfléchir. Les conséquences, ou bien même les répercussions que pourraient entraîner ses actes, il ne les verrait qu'après les avoir faits. De ce fait, Aomine n'eut guère réfléchi pour se décider d'entrouvrir ses lèvres afin de répliquer quelque chose à la question de Kuroko.

« J'pense surtout que tu l'as bien cherché !

— Tais-toi, Daiki. »

La voix polaire assécha aussitôt la gorge du concerné qui riva ses yeux écarquillés dans la direction de son Roi qui entrait dans la pièce. C'était mauvais. Ce serait le meilleur moment pour disparaître le plus rapidement possible, par là où il était entré, et s'en aller loin dans l'océan, mais c'était comme si sa nageoire se trouvait paralysée par une force inconnue. Une force attractive empêchait en plus de sa paralysie subite de détacher son regard de celui hétérochrome d'Akashi.

« Ce n'est pas quelqu'un qui néglige son rôle dans l'armée de son Roi, et qui n'en fait qu'à sa tête, qui peut se permettre de critiquer les agissements de Tetsuya. Si tu n'as rien d'autre à lui dire, je te veux devant mon trône immédiatement.

— Tch. J'y vais si j'en ai envie à ton fichu trône. »

Dans un ultime effort pour s'extraire de la prestance de son Roi, et par quelques coups de nageoire secs, Aomine sortit par l'endroit auquel il était entré précédemment. Il ne manqua pas de jurer et ces dernières remontèrent jusqu'aux oreilles d'Akashi et de Kuroko qui vit le rouquin soupirer de lassitude.

« Aomine-kun s'inquiétait juste pour moi alors…

— Sa malhonnêteté lui portera préjudice un jour prochain.

— Pourquoi Akashi-kun est-il toujours aussi pessimiste ? »

Les yeux hétérochromes de son Roi se dressèrent dans les siens d'une façon qui aurait pu faire frémir n'importe quelle sirène, même les plus courageuses et indépendantes tel que Aomine. Toutefois, Kuroko était différent. Kuroko ne le craignait pas et Akashi en avait conscience.

« Ce n'est pas être pessimiste. Je préfère juste avertir que guérir. »

Akashi ne s'attarda pas plus longtemps dans la chambre de Kuroko, puisque la raison de sa visite s'était enfuie par la fenêtre. Kuroko entendit alors son Roi donnait des directives à ses soldats pour mettre la main sur Aomine et l'emmener de force au trône.

De nouveau seul, Kuroko se dirigea vers le cercle donnant un aperçu de l'océan à perte de vue. Les bancs de poissons et quelques spécimens bien plus imposants allaient et venaient au gré de leurs envies, ne se souciant que trop peu de ce qui les entouraient. Tout en levant ses yeux céruléens vers le haut, Kuroko pouvait entrapercevoir les rayons du Soleil qui venaient éclaircir certains coins pour en laisser d'autres dans l'obscurité. L'océan était froid, rien d'extraordinaire ne se passait et tout était toujours pareil. Rien ne changeait ou ne se métamorphosait. C'était radicalement différent de cette forêt qu'il avait visité bien que cela fût contre son gré.

Kuroko apporta son poing au niveau de sa poitrine et essaya de contenir le sentiment qui l'assaillait. Au milieu de toute cette verdure et de ces arbres, Kuroko avait ressenti l'envie de quitter cette fichue caisse en bois et de tout toucher, afin d'en découvrir la texture et la résistance ; tel un enfant en bas âge qui découvrait quelque chose pour la première fois. Sa soif du monde humain était loin d'être satisfaite et Kuroko était parfaitement conscient de son envie d'y retourner. Alors peut-être qu'Aomine avait finalement raison. Peut-être que tout était de sa faute et qu'il le cherchait : il cherchait une excuse pour être extrait de cette prison aqueuse et fouler le monde terrestre qui le fascinait tant.

Et cette excuse, bien que Kasamatsu l'ait kidnappé pour son propre intérêt, Kuroko l'avait obtenue. Par l'intermédiaire de l'enseignant, Kuroko avait mis les doigts dans un engrenage dont il ignorait complètement les réelles répercussions que cela entraînera ; seulement, et comme n'importe quelle machine, une fois ces dernières misent en route, il était difficile de les arrêter sans y causer des dommages.