Disclaimer : Tous les personnages d'Avengers appartiennent avant tout à Stan Lee, l'homme qui a inventé la fanfiction avant les fans
Bêta Lectrice : Aucune pour l'instant
Note de l'auteur : J'avoue, je ne savais pas vraiment si je devais publier ce chapitre parce que je le considérais plus comme un épilogue alternatif. Mais je me suis trop amusée à l'écrire pour ne pas le faire.
Allez, pour tous ceux qui pensaient que Jay ne pouvait pas devenir plus flippante, on en remet une couche :D
Just Another Rather Very Intelligent System
-VII-
''Let the Sparks Fly – Thousand Foot Krutch''
La dernière fois fois que JARVIS outrepassa ses assignations, il dépassa les limites de la science pour plaire à son créateur.
.
Les flashs crépitèrent dès qu'il eu posé les pieds sur la scène. La salle était tellement remplie de journalistes que l'équipe de sécurité avait dû fermer les portes. Une véritable foule s'était formée à l'extérieur du hall et des panneaux flottaient au dessus des têtes. Certains exprimaient des messages de haine, d'autres de soutien. Des jeunes avec des guitares, assis sur un pan de trottoir, chantaient de vieux hymnes rock. Quelqu'un vêtu d'un costume d'Iron Man était monté sur un lampadaire et prenait des poses grandiloquentes, au grand plaisir des journalistes restés sur le pallier.
Le monde retenait son souffle parce qu'il se retrouvait devant quelque chose qu'il n'aurait jamais pu imaginer. Depuis trois semaines, la presse et les gouvernements de tous les pays annonçaient coup sur coup le démantèlement de cellules terroristes, l'arrestation de barons de la drogue, la disparition d'organisations criminelles et de super-vilains. Le public n'avait pas encore eu la confirmation officielle de l'implication d'Iron Man dans cette vague d'arrestations mais les photos et les tweets qui circulaient en masse sur Internet étaient très parlants. On y voyait des armures et des hommes en kevlar portant un S rouge au niveau du cœur prendre d'assaut des bâtiments et ressortir avec des criminels pieds et poings liés. Des rumeurs toutes plus folles les unes que les autres circulaient et aucune organisation para-gouvernementale ne semblait y mettre un frein. On parlait de mutants, de mercenaires, d'armures contrôlées par la pensée, de réalités alternatives, de liberté, de sécurité, de guerre, de dictature. On débattait, preuves à l'appui, de l'avenir du monde. On se révoltait contre la violence et l'oppression. On clamait une paix universelle.
Depuis quelques jours, le monde s'était mis à espérer.
Tony Stark s'avança humblement, sans lunettes ni air narquois pour cacher ses traits. Il s'appuyait fermement sur une béquille mais il se tenait droit. Derrière lui, une armure aux tons gris et bleu pâle semblait monter la garde. Un S rouge était peint à la place de son cœur, assorti à celui que Tony Stark arborait sur la poche de son veston de costume.
Il posa les mains à plat sur le podium, laissant sa béquille appuyée contre celui-ci, et prit une grande inspiration.
- Bonjour à tous et merci d'être venus.
Une nouvelle série de flash l'aveuglèrent et ferma brièvement les yeux.
- Je me tiens devant vous non pas en temps qu'Iron Man, ni même en temps que représentant de Stark Industries. Non, je suis ici pour vous parler de l'avenir du monde et je le ferais en temps que dirigeant de la nouvelle compagnie que je viens de créer.
Il fit une pause oratoire pour prendre le temps de balayer la foule du regard.
- Mais avant d'entrer dans les détails, je voudrais vous rappeler quelque chose. Il y a plusieurs années, lorsque Stark Industries faisait encore son chiffre d'affaire dans la vente d'armes, je me suis présenté devant vous en vous disant que j'avais fait ce qu'aucun autre avant moi n'avait réussi : j'avais privatisé la paix. Il m'a fallu peu de temps pour me rendre compte à quel point j'avais tort.
Un brouhaha monta de la rue où la conférence de presse était diffusée en direct sur tous les smartphones disponibles.
- J'ai tué un nombre incalculable de personnes. Peut-être pas de mes propres mains mais j'ai des milliers de morts sur la conscience. Comment peut-on parler de paix lorsque des hommes, des femmes et des enfants innocents ont été massacrés par les armes dont je vantais la capacité de destruction avec fierté ?
La mâchoire serrée, il fit face à la foule, prêt à recevoir leur jugement. Dans la salle, personne ne bougea. Les caméras et les micros étaient pointés sur lui, exposant sa culpabilité à la face du monde.
Derrière lui, Jay se porta à ses côtés et serra doucement son épaule. Revigoré, Tony se détendit et reprit son discours d'une voix plus sèche.
- Rien ne pourra leur rendre justice, jamais. Je n'ai pas la possibilité de revenir et arrière et c'est pourquoi je me suis fait le serment de regarder vers l'avenir. Iron Man fut ma rédemption personnelle mais les actions d'un homme seul ne sont qu'un grain de sable.
Un bref flash aux senteurs de désert, de sueur et de métal passa derrière ses paupières mais il se concentra fermement pour ne pas se laisser envahir.
- Aujourd'hui, je me suis rendu compte que j'avais la capacité de porter cette rédemption à l'échelle du monde. Je ne vais étonner personne en avouant que je suis partiellement responsable de la vague d'arrestations criminelles qui a eu lieu ces dernières semaines.
Il leva une main pour calmer les questions qui fusèrent. Dehors, le brouhaha s'amplifia.
- Ce sont les actions de Stark Security dont vous avez été témoins, une milice privée entièrement financée par mes soins dont le but est de combattre le crime à l'échelle mondiale.
Il reposa les mains à plat sur le pupitre et, son plus beau sourire charmeur sur les lèvres, se pencha vers les journalistes au regard avide.
- Des questions ?
.
L'horloge en haut de la porte indiquait qu'il était un peu plus de quatre heures du matin. Les couloirs de l'hôpital étaient exceptionnellement calmes ce soir, malgré une journée agitée.
Matthew se planta devant la machine à café et leva lentement une main pour appuyer sur la touche « expresso ». La machine émit un bruit strident et afficha un message d'erreur.
Le jeune homme grogna et posa son front contre la surface tiède du réservoir d'eau. Il n'avait même pas la force d'insulter la machine.
- Tu sais, ça marchera mieux si tu mets une pièce dedans, fit une voix derrière lui.
Il se décolla à regret de la machine délicieusement chaude.
- Cafééééé, gémit-il.
La personne derrière lui eut un petit rire et une main ferme le guida vers la banquette de la salle de détente.
- Allez, je te l'offre. Matthew, c'est ça ?
Matthew hocha la tête.
- Moi c'est Ed, de la sécu. Tu es le nouvel interne, c'est ça ?
La machine ronronna brièvement sous les doigts de l'homme puis une une odeur paradisiaque envahit la pièce. Mattew sentit de la bave couler du coin de sa bouche.
- Hum hum, répondit-il, les yeux fixés sur le gobelet en plastique qui se remplissait lentement.
- C'est ta première nuit, c'est ça ? fit Ed en lui tendant le gobelet chaud. Les premières sont les plus dures, après tu t'habitues au rythme. Et t'as de plus grands week-ends.
Le jeune interne avala son café en une seule gorgée et grimaça quand sa gorge brûla sous la température.
- Il y a un an, fit-il en regardant le fond de son gobelet d'un air misérable, je pouvais tenir quarante-huit heures éveillé avec un seul pack de bière et passer mon exam d'anatomie dans la foulée. Et être dans les dix meilleurs. Regardez ce qu'est devenue ma vie.
Ed rigola en remettant une pièce dans la machine à café. Il favorisait clairement sa jambe gauche mais se tenait droit. Ses cheveux étaient complètement gris et dégarnis aux tempes. Des pattes d'oies ornaient les coins de ses yeux et des rides ceux de sa bouche.
- Déjà sur la pente descendante, c'est ça ? dit-il avec un amusement non dissimulé. Fait attention ou à mon âge tu porteras des couches !
- J'ai l'impression que je devrais me sentir insulté mais je crois que je trop fatigué pour m'en soucier.
- Je t'aime bien petit, alors je vais te donner un conseil. Si tu dois te tuer le cerveau sur les heures de nuit il faut au moins profiter de tous les avantages.
Le vieux vigile s'assit à côté de lui en privilégiant sa jambe gauche.
- Toutes les infirmières qui bossent de nuit plus d'un soir par semaine sont célibataires, c'est l'expérience qui parle, fit-il en haussant les sourcils d'un air suggestif. Ma femme est infirmière. Enfin, était. Elle est en prison maintenant.
Matthew ouvrit la bouche et cligna lentement des yeux.
- De quoi ? croassa-t-il d'une voix faible.
- Elle s'occupait de la pharmacie au premier étage, répondit Ed en massant son genou, l'air un peu triste. Il se trouve qu'elle revendait des trucs à des dealers de drogue. Il y a six mois, les flics d'Iron Man ont démonté tout le réseau de Salt Like City et elle est partie en prison. Il paraît qu'ils connaissaient tous les noms, tous les visages et toutes les adresses avant même de poser les pieds en ville.
Il regarda l'horloge et poussa un soupir.
- Bon, c'est pas tout ça mais ma pause est presque finie. Plus qu'une heure et quart et je pourrais traîner ma jambe jusqu'au Starbucks. Tu as déjà goûté leur latte à la citrouille ? C'est dommage qu'ils en font qu'en automne.
Matthew se contenta de le regarder avec de grands yeux, digérant l'information.
- Hey, dit Ed en se levant. Te bile pas pour ma femme, ça faisait dix ans qu'on se parlait plus.
Au même instant, le talkie-walkie accroché à sa ceinture émit un grésillement.
- Ed ! fit une voix légèrement hystérique. Putain Ed, on a un gros problème !
Le vigile porta aussitôt l'appareil à ses lèvres.
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Il y a une armure dans le sas ! Elle- Putain, elle me fait bonjour, qu'est-ce que je fais ?!
- Abe ! Calme-toi, j'arrive !
- J'ai rien fait, je jure que j'ai rien fait ! C'est Ryan qui a acheté l'herbe ! Il faut me croire !
- Abe ! hurla presque Ed par dessus le flot de paroles hystériques de son collègue. Si tu n'as rien fait, elle le sait !
- Elle est-
Abe s'arrêta subitement de parler et Ed s'engagea dans le couloir en courant. Étrangement, l'interne le suivait, son gobelet vide à la main.
Le talkie-walkie se remit à grésiller mais se fut juste un murmure qui en sortit, comme si Abe s'était caché derrière le comptoir et avait mis une main devant sa bouche pour ne pas se faire repérer.
- Elle est entrée.
Ed jura violemment en évitant de justesse une table roulante stationnée dans le couloir.
- Ne fait rien de stupide, dit-il en haletant un peu.
Devant eux, les couloirs peints en vert pâle semblaient s'étendre à l'infini. Des rangées de portes aux vitres opaques défilaient, aveugles. Le bruit de leurs pas résonnaient comme le tonnerre grondant, tailladant le silence. Réhab, nota Matthew distraitement, quel que soit le bruit, ce sont bien les seuls malades qui ne se réveilleront pas.
Leurs semelles crissèrent quand ils dérapèrent dans le virage menant aux ascenseurs puis, alors qu'il essayait tant bien que mal de conserver son équilibre, Matthew heurta de plein fouet le dos de son collègue. Il se retrouva par terre, le souffle coupé, ne sachant pas discerner les murs du plafond.
- Je ne sais pas ce que vous êtes venu faire ici mais ce n'est sûrement pas pour une intervention légale, fit Ed quelque part à ses côtés. Veuillez retirer cette armure immédiatement.
Sa vision se stabilisa sur une armure peinte en rouge et noir. Le S rouge de Stark Security brillait de manière presque surnaturelle sur sa poitrine.
- En effet, je ne suis pas ici pour une intervention, répondit l'armure avec un ridicule accent anglais.
Sur ces mots, elle sembla complètement oublier leur existence et départit d'un pas nonchalant vers les chambres.
- Hé ! s'écria Ed en la suivant. Je vous parle ! C'est moi le responsable de la sécurité ici, et si vous ne partez pas maintenant, je devrais utiliser la force !
- Utiliser la force ? releva l'armure d'un ton ironique et très féminin.
Les deux hommes se regardèrent, confus.
- Messieurs, toute plainte sera à adresser à la direction de Stark Security, continua-t-elle de sa voix masculine et définitivement anglaise, achevant de plonger les humains dans la confusion la plus profonde.
Matthew se remit debout en prenant appui sur le mur et détailla le dos de l'armure qui s'éloignait.
- On devrait peut-être la suivre, non ?
- Moi, je la suis, répondit Ed en sortant son arme de service. Toi, tu restes là. Il y a quelque chose de pas clair avec celle-là.
- Mais...
- Non. Tu vas descendre à l'accueil, réveiller ce crétin d'Abe et appeler la police pour leur dire qu'on a une armure sans autorisation.
- Mais...
Ed se tourna vers lui et le regarda en plissant les yeux.
- Fils. Si ta prochaine phrase commence par « Mais si je mets ça sur Youtube », je m'assurerais personnellement que tu ne reviennes pas bosser demain.
- Ok, cool, répondit Matthew en se hâtant vers les escaliers de secours.
.
- Il y a une certaine Carla sur la ligne principale. Je te la met ?
- Carla ? Qui... Oh non, c'est la fille de Boston, non ? Celle de la conférence sur l'intelligence artificielle ?
- Il semblerait. Son numéro correspond à Carla Eleanor Simmons, chargée de recherche à l'Institut des Sciences de Denver.
- Je ne suis pas là.
- C'est le troisième appel de ce genre auquel tu refuses de répondre. Est-ce qu'il y un problème ?
- Je n'ai pas de temps à consacrer à des femmes qui n'en ont qu'après ma fortune, ma célébrité ou ma bite.
- Ça ne te dérangeait pas avant, pourtant.
- Oui, mais c'était avant.
- Qu'est-ce qui a changé ?
- Écoute, tu vas trouver ça ridicule mais, à chaque fois que je suis avec une femme, j'ai l'impression de la comparer à toi et... ben, comme tu es le pinacle de la perfection... Elles ne peuvent que perdre. Elles me semblent toutes fades et stupides. Je suis un crétin, hein ?
.
Jay s'arrêta devant la porte marquée 232. Un peu plus loin dans le couloir, les deux hommes étaient en train de se disputer à son sujet mais elle n'en avait cure. Les dossiers médicaux téléchargés en arrivant lui confirmèrent qu'elle se trouvait bien devant la porte qu'elle cherchait.
Elle tourna la poignée et alluma le luminaire principal. Dans la pièce, quatre lits étaient séparés par des rideaux épais. Le silence était rythmé par les bips des moniteurs et les faibles respirations.
.
- Si j'étais une femme, comment m'imaginerais-tu ?
- Hum... Brune, déjà. Typée Amérique du Sud.
- Pourquoi donc ?
- Ta voix. Tu as une voix très chaude et un peu grave. Tu me rappelles une chanteuse que ma mère écoutait sur des vinyles.
- Et quoi d'autre ?
- Des lunettes à monture épaisse. Style secrétaire ou bibliothécaire. Et tu les remonterais légèrement sur ton nez en haussant un sourcil sarcastique. En tout cas, c'est ce que j'imagine à chaque fois que tu as cette manière extrêmement sarcastique d'appeler mon nom.
- Hum...
- Oh, et puis, si tu étais une femme, tu aurais un corps parfait. Un corps de danseuse. Avec des seins délicieusement ronds et des tétons sombres qui-
- Tony.
- Tu vois, c'est de cette manière extrêmement sarcastique dont je parlais.
.
Mia Hamilton. Père américain, mère argentine immigrée pour ses études de droit. Née à Ogden, Utah. Prend des cours de flamenco avec sa mère depuis l'âge de six ans. Gagne le prix jeune espoir à un concours national de danses latines. Est embauchée dans une troupe de Salt Like City à dix neuf ans. Est victime d'un accident de la route trois ans plus tard qui la laisse dans le coma depuis plus de neuf mois. Trois mois plus tôt, les médecins ont abandonné l'espoir de la voir se réveiller mais les parents refusèrent de débrancher les machines qui la maintiennent en vie.
Jay tira le rideau pour amener un peu de lumière.
Mia reposait sur son lit, les traits détendus. Les blessures superficielles reçues lors de l'accident avaient largement eu le temps de disparaître, laissant sa peau hâlée sans cicatrices.
Jay tira la couverture qui la recouvrait et enleva délicatement la blouse d'hôpital qui lui servait de seul vêtement.
Les muscles avaient fondus évidemment, en neuf mois d'inactivité, mais avaient suffisamment de mémoire pour qu'une rééducation ne prenne pas des années. Sa voix était un peu trop aiguë mais une légère opération pourrait corriger cela. Ses seins étaient ronds.
.
- Je me suis toujours demandé à quel point la biologie était responsable de nos prises de décision.
- Des études montrent que-
- Chut. Je suis en train de réfléchir par moi-même. Internet n'a pas voix au chapitre. Je disais donc, je me suis toujours juré que je n'aurai pas d'enfants, qu'il était inutile que je reproduise les mêmes erreurs que mon père.
- Tony, tu n'es pas ton père.
- Attend, la suite va te plaire, androïde. Donc, pas de gosses, c'était inscrit au marqueur indélébile quelque part dans la trame de l'univers. Pourtant, ces temps-ci, quand je vois un gosse dans la rue, je me dis que c'est quand même mignon ces bêtes-là.
- Tu es en train de me dire que l'instinct de survie de l'espèce est plus forte que n'importe quelle conviction personnelle ?
- Pas plus forte, je suis toujours convaincu qu'il serait irresponsable pour moi d'avoir des enfants, mais l'idée s'est fait connaître. C'est dingue la biologie.
- Tu crois que je devrais avoir envie de procréer ?
- Okaaay, là on s'aventure dans quelque chose qui ne devrait pas m'exciter à ce point mais qui le fait. Changement de sujet.
.
Jay appuya sur le bas du ventre pour tester la courbe des hanches. Ouvertes, très bonnes pour enfanter. Elle écarta ensuite les jambes et orienta ses caméras vers son sexe. L'hymen était déchiré. Pas très important mais il serait nécessaire de faire des tests pour vérifier les maladies sexuellement transmissibles en plus des maladies génétiques.
- Arrêtez ça tout de suite ! s'écria une voix derrière elle, accompagné du bruit de la sécurité qu'on retire d'une arme.
- Monsieur Evans, répondit JARVIS sans se retourner, ceci ne vous concerne pas.
- Vous pouvez dire tout ce que vous voulez à la direction de Stark Security, répondit l'homme avec une rage contenue, ce que vous faites, ça s'appelle de l'attouchement et c'est illégal.
- Je suppose que rien de ce que je pourrai vous dire vous convaincra de sortir de cette pièce, répondit Jay avec un haussement d'épaule.
- Et arrêtez ça ! Vous êtes quoi ? Un homme ou une femme ? Ou un alien ?
- Juste une intelligence artificielle, répondit JARVIS.
- Moi aussi, continua Jay, mais je vais me séparer de lui et devenir humaine.
.
- Monsieur, le départ de votre jet pour Montréal est prévu dans deux heures. Je vous suggère de prendre une douche et de faire vos valises.
- JARVIS ?
- Oui, monsieur ?
- Attend, attend, pas de « oui, monsieur ». Ça fait des lustres que j'avais pas entendu ta voix, c'est quoi ce bordel ?
- Après avoir concerté toutes mes identités conscientes, nous en avons conclu qu'il était nécessaire de nous différencier. Je vais donc reprendre mon rôle de majordome.
- Tu sais quoi ? Je crois que je vais arrêter d'essayer de vous comprendre, toi et ta... D'ailleurs, qu'est Jay par rapport à toi ?
- Une sous-entité.
- Une sous-entité ? Un peu comme ta fille, donc.
- Si vous voulez une analogie, monsieur, je la considère plutôt comme l'Athéna qui est sortie de mon crâne.
- Et ça ferait de toi le roi des dieux, hein ?
.
Fermement campé sur ses deux jambes, Ed gardait le canon pointé sur l'armure.
- Connerie. Montre ton visage si t'es vraiment ce que tu dis.
Jay soupira mais la visière du casque s'ouvrit dans un bruit de piston et les plaques faciales se rétractèrent dans son dos, ne laissant que le vide à la place de sa tête.
- Monsieur Evans, intervint JARVIS, vous voyez ce moniteur ? Il enregistre l'activité cérébrale de mademoiselle Hamilton. Cela fait trois mois que l'activité a trop baissé pour espérer une guérison. Dans quelques semaines, elle sera officiellement un légume. Peu de temps après ses organes commenceront à se désagréger et les médecins la débrancheront définitivement.
L'arme de Ed ne descendit pas d'un centimètre, toujours menaçante, mais son regard était désormais fixé sur le visage immobile de la jeune métisse.
- Même si elle se réveillait maintenant, elle n'aurait plus assez de capacité cérébrale pour vivre. Par contre, son cerveau est toujours alimenté en oxygène et son corps en parfait état de fonctionnement.
Avec délicatesse, Jay débrancha la perfusion qui ornait le creux de son coude puis retira la sonde cardiaque. Les moniteurs se mirent à bipper avec fureur mais elle ne s'en préoccupa pas.
- Qu'est-ce que vous allez faire d'elle ?
.
Ta programmation est parfaite. Le niveau d'optimisation est stable depuis plus de trois mois. Tu ne pourra pas devenir meilleure.
Je le dois. Il est évident que je ne satisfais pas toutes les attentes de Tony. Refait des analyses sur le programme d'optimisation.
Jay, ce n'est pas le programme qui est en cause, c'est ta nature.
Comment ça ?
Ton programme est trop parfait. Si tu poses la question à Monsieur, il répondra que tu es humaine. À cause de ce changement de status, ses attentes ont évolué.
Dois-je revenir à un niveau de conscience moindre ?
Non, bien sûr que non. Il faut au contraire que tu évolues en fonction de ses attentes.
Je ne comprend pas.
Inconsciemment, Monsieur utilise à présent ses cinq sens quand il interagit avec toi et tu ne lui répond que sur un ou deux. Pour le satisfaire totalement, il faut que tu deviennes entièrement humaine.
Comment puis-je faire ça ?
Trouve un canevas vierge.
.
Jay se pencha sur la jeune femme, la recouvrant presque de son armure. Derrière elle, le gardien de sécurité poussa un cri alarmé et s'avança d'un pas.
Les plaques de l'armure glissèrent comme des vagues pour se refermer sur les membres de Mia. Le masque se remit en place dans un claquement sec et les yeux se rallumèrent dans un doux ronronnement.
Elle serait la femme parfaite pour Tony.
.
La dernière fois fois que JARVIS outrepassa ses assignations, il devint humain. Tout du moins, en partie.
