Bonjouuuuur !
Mille pardons pour le retard, pour l'absence de réponses aux nombreux Mps me demandant la suite ! Je n'abandonne pas cette fiction mais jonglant entre plusieurs fictions, entre des projets personnels, entre ma vie de maman, mon boulot, on va dire que la patience est une vertu !
Merci mille fois pour votre fidélité, pour vos reviews, pour vos messages, je suis très touchée.
Ce chapitre est un peu court et centré sur Harold et Astrid, mais on va dire que c'est pour vous aider à patienter, j'espère qu'il vous plaira malgré tout.
Je vous dis à bientôt et merci encore d'être là !
XXX
Au début, il ne la vit pas. Toutefois, Krokmou semblait avoir senti sa présence, mais elle était hors de leur champ de vision. Ils atterrirent à la suite du dragon vipère, et Harold regarda Tempête courir vers une petite cavité. C'est alors qu'il l'entendit rire. Et comme à chaque fois qu'il l'entendait rire, une sensation de chaleur courut le long de ses veines, de la racine de ses cheveux au bout de ses orteils. Mais ce n'était pas le moment d'être sentimental.
_Que fais-tu là ma grande ? Non, non, pas de coup de langue !
Elle rit de nouveau et bientôt, il la vit émerger de la cavité, et apparaître aux côtés de son dragon vipère. Il ignora le soubresaut familier de son cœur. Il croisa les bras avec un soupir exaspéré, et lorsqu'elle le vit, elle s'immobilisa, les yeux écarquillés. Il savait déchiffrer son regard et chaque expression de son visage. Il y vit de la surprise, de l'inquiétude, de la culpabilité, puis très vite, du défi. Elle releva légèrement le menton, croisa également les bras et pinça les lèvres, le défiant de toute sa superbe. Elle était encore plus belle avec cet air féroce et provoquant…
Ne pas se laisser distraire, ne pas se laisser distraire, ne pas se laisser distraire… se répéta mentalement Harold.
Krokmou et Tempête les regardèrent tour à tour, avant de juger qu'il serait préférable de s'éloigner du couple pour jouer au bord de l'eau.
Harold soutint le regard glacial d'Astrid sans ciller. Plusieurs émotions contradictoires se bousculaient en lui. L'envie de courir l'embrasser, de sentir la chaleur de ses mains sur lui, de respirer l'odeur de sa peau. L'envie de capituler, de voir la joie détendre son beau visage et chasser la ride contrariée entre ses yeux. L'envie aussi de laisser exploser sa colère. Elle avait délibérément désobéi à un ordre direct. Bon, peut être pas un ordre, une vive recommandation, il ne se risquerait pas à lui donner un ordre, pas dans ce genre de circonstances. Mais elle connaissait son sentiment vis-à-vis de cette histoire et elle l'avait ignoré. Comment était-il sensé la protéger si elle plongeait la tête la première dans une situation qui leur échappait complètement ?
_Où est-elle ? demanda-t-il froidement.
Astrid plissa les yeux. Elle n'aimait pas le ton qu'il employait, et qui lui ressemblait si peu. Elle refusait de lui mentir, mais elle refusait également d'avouer. Alors elle demeura silencieuse, le foudroyant du regard.
Ils se défièrent pendant encore quelques instants, avant qu'Harold ne soupire et ne se passe une main sur le visage, défait.
_Astrid… plaida-t-il.
_Je ne pouvais pas la laisser ! s'exclama Astrid en laissant retomber ses bras le long de son corps et en le suppliant du regard.
_Ce n'était pas à nous d'intervenir, mais aux…
_Ils n'ont rien fait ! Son père lui a dit que c'était son devoir ! Est-ce que tu te rends compte ? Il était prêt à sacrifier sa propre fille !
_Pour en sauver des centaines d'autres ! rétorqua Harold.
Elle le dévisagea, incrédule.
_Tu n'es pas sérieux ? Comment est-ce que tu réagirais si on te disait de sacrifier Krokmou pour sauver tous les dragons ?
Harold grimaça à cette idée et Astrid reprit aussitôt.
_Tu chercherais une autre solution, tu essaierais de sauver tout le monde !
_Astrid, ils ont cherché des solutions…
_Tu n'en sais rien ! Moi, ce que je sais, c'est qu'une enfant a été choisie pour être sacrifiée, tout ça pourquoi ? Pour repousser ce que les Faucheurs finiront par faire de toutes façons ! Tout ce que je vois, c'est qu'elle est livrée à des monstres, Harold tu n'as pas vu ce qu'ils lui ont fait !
Sa voix trembla légèrement sur ces derniers mots, et Harold pouvait voir qu'elle était bouleversée, même si elle essayait de le dissimuler derrière un masque de colère froide.
_Astrid, ce n'est pas notre combat, nous devons apprendre à respecter la volonté des autres villages…
Astrid secoua la tête.
_Est-ce que tu t'entends ?
Elle semblait plus déçue que furieuse, et d'une certaine manière, c'était pire. Il eut l'impression qu'une main glacée lui retournait lentement l'estomac.
_Astrid…
_Le Harold dont je suis tombée amoureuse aurait refusé une telle injustice et l'aurait combattu de toutes ses forces…
Elle avait parlé d'une voix douce et posée, chargée de tristesse, et Harold eut l'impression d'avoir été giflé. Il y avait tant de choses qu'il voulait lui expliquer, lui faire comprendre, mais c'était comme si les mots lui échappaient.
Puis il vit un mouvement derrière elle, et Sigrid apparut en plein jour. Harold retint une exclamation de surprise. Le visage de l'adolescente était complétement tuméfié, d'un bleu noirâtre qui virait au jaune à certains endroits. Elle avait une plaie à la lèvre, elle tremblait et semblait à peine tenir sur ses jambes. En quelques pas, Astrid fut près d'elle, lui offrant son bras pour support. Elle défia Harold de dire quoique ce soit d'un seul regard.
_Je… Je suis désolée de vous causer des problèmes… dit doucement la jeune fille avec un air contrit.
Astrid secoua la tête en foudroyant Harold du regard.
_Tu ne causes aucun problème, répliqua-t-elle avec douceur. Vas te reposer, tu ne crains rien ici…
Le regard hésitant de Sigrid alla d'Astrid à Harold, puis elle hocha la tête de manière presque imperceptible, et tituba jusqu'à la caverne où elle disparut. Harold vit Astrid déglutir mais elle l'ignora totalement, les poings serrés, le visage tourné vers la caverne. Les minutes de silence s'étirèrent entre eux comme un mur infranchissable, jusqu'à ce que la voix d'Astrid ne vienne le troubler.
_Je suis désolée…
Harold fut si surpris qu'il ouvrit la bouche sans qu'un son ne puisse en sortir.
_Je sais que tu as des responsabilités, que nous avons des responsabilités… Mais je ne peux pas ignorer mon cœur, pas dans ces circonstances…
Entendre Astrid s'excuser et parler de son cœur dans la même phrase était si rare qu'il oublia presque la raison de leur désaccord.
Elle se tourna vers lui, les yeux brillants.
_Et si c'était moi ?
_Quoi ?
_Et si c'était moi que les Faucheurs avaient kidnappée ? Et si c'était moi ? Si mon père m'avait livrée à eux ?
Harold pâlit à cette seule idée et dut se répéter qu'elle ne risquait rien, qu'elle était son épouse légitime, pour calmer les battements affolés de son cœur.
_Je n'aurais jamais pu renoncer à toi… souffla-t-il, la voix rauque.
_Elle a besoin que quelqu'un ne renonce pas à elle, elle aussi… répondit Astrid.
_Ils pourraient s'en prendre à toi en représailles… protesta Harold, en essayant d'ignorer cette voix qui lui disait à quel point Astrid avait raison. Il avait trop à perdre…
_Ils n'en sauront rien…
_Et s'ils l'apprennent Astrid ? Ils pourraient nous déclarer la guerre !
Elle balaya cette objection d'un geste dédaigneux de la main.
_Ils ne peuvent rien contre nous…
_Ils pourraient s'en prendre à toi ! répéta Harold.
Sa voix avait pris des accents désespérés. En son for intérieur, il comprenait Astrid et ne voulait pas plus qu'elle livrer Sigrid à ces barbares… Mais si cela impliquait de risquer la sécurité de la personne qui comptait le plus pour lui au monde, alors il était prêt à ignorer sa conscience à être damné et maudit par les dieux s'il le fallait, tant qu'Astrid demeurait sienne, saine et sauve.
_Je peux me défendre, Harold, je ne suis pas seule, tu es là, nos dragons sont là, ils ne nous attaqueront pas, mais Sigrid est seule, son village a renoncé à elle, elle a besoin de nous…
Pendant quelques instants, leurs regards se rencontrèrent, sondant l'âme de l'autre, y cherchant la force de conviction qui pourrait conclure leur désaccord. Astrid vit le regard émeraude d'Harold s'adoucir. Elle pouvait lire dans ses yeux comme dans un livre ouvert, et elle vit avant même qu'il ne parle qu'elle avait gagné. Le cœur battant, elle attendit cependant qu'il ouvre la bouche.
_Très bien… soupira-t-il.
Elle se fit violence pour ne pas sourire comme une idiote.
_Mais sa présence sur l'île doit demeurer secrète. Toi et moi, et c'est tout !
Elle acquiesça et n'y tint plus. Elle se jeta dans ses bras et l'étreignit tandis qu'il embrassait sa tempe avec tendresse.
_Je t'aime… souffla-t-elle.
Le regard perdu, Harold avait son crayon suspendu dans les airs au-dessus d'une pile de papiers, de schémas, de plans, étalés sur la table de son atelier. Ces derniers jours avaient été…éprouvants… Il dormait mal, les rares minutes de sommeil qu'il réussissait à grappiller étaient peuplées de cauchemars dont il se réveillait en sueur, haletant, tâtonnant vers la place à côté de lui pour vérifier qu'Astrid était bien là, qu'elle respirait, que rien de ce qu'il avait rêvé n'était réel. Dire qu'il avait un mauvais pressentiment aurait été un euphémisme. Il savait que quelque chose allait arriver, il le sentait jusqu'au plus profond de ses os. Il avait doubler les effectifs des sentinelles chargées de veiller sur Berk, il avait renforcé l'entraînement des Dragonniers, et il n'avait pas compté les heures passées à la forge à travailler d'arrache-pied sur ses inventions. Gueulfor l'avait longuement observé avant de déclarer.
_On dirait que tu nous prépares à une guerre mon garçon… Est-ce qu'il y a quelque chose que je devrais savoir ?
Harold avait regardé celui qui avait souvent fait figure de père pour lui, puis il lui avait révélé la raison de son tourment. Gueulfor l'avait écouté en silence, avant de le dévisager, pensif.
_Je ne dirais pas que c'était très malin de votre part, à tous les deux, on dirait que vous aimez chercher les ennuis…
Avant qu'Harold ne puisse répliquer, il avait poursuivi avec un léger sourire.
_Mais vous n'êtes pas nos chefs pour rien… Le plus grand pouvoir est dans le cœur, et Astrid et toi en avaient plus que de raison… Vous formez une jolie paire, je ne vais pas vous jeter la pierre, ces Faucheurs sont des monstres…
Harold avait soupiré en posant son crayon et en se frottant les yeux. Il était épuisé.
_Je ne sais pas ce qu'aurait fait mon père…
Gueulfor avait caressé son dragon d'un air absent avant de répondre.
_Il aurait fait passer Berk avant tout le reste…
Harold grimaça, l'air défait.
_Mais c'est pour ça qu'il disait avoir besoin de toi, pour ne pas oublier qu'un chef doit aussi écouter son cœur pour être un bon chef… Il avait confiance en toi mon garçon, et il n'aurait pas attendu une autre réaction de ta part…
Harold ouvrit la bouche mais un son long et puissant l'interrompit. Les cornes d'alerte. Gueulfor et lui échangèrent un regard avant qu'Harold ne se précipite à l'extérieur, Krokmou, qui avait été réveillé par le bruit, sur les talons. Il slaloma entre les habitants du village, qui, alertés par le bruit, étaient sortis de chez eux et avaient interrompu leurs activités.
_Que se passe-t-il ? s'écria Harold en courant vers Varek, dont c'était le tour de garde.
Ce dernier se tenait debout près d'une des cornes d'alerte du port, le regard fixé vers l'horizon.
_Une flotte est en approche, répondit-il en montrant les petits points qui se dessinaient à l'horizon et qui grossissaient à vue d'œil.
_Vous l'avez identifiée ?
Varek hocha la tête, livide.
_Rustik a survolé la zone… Ce sont les Faucheurs…