Bonjour, bonsoir et bienvenue !
Je change mes habitudes en vous présentant une fiction à deux chapitres ! Eh oui, c'est ce qui arrive quand on écrit en plusieurs fois.
Attention : si vous avez cliqué sur cette fanfiction, j'espère que vous aurez remarqué qu'elle est classé MA et de manière plus qu'explicite ! Le MA est pour le chapitre deux. En effet, c'est ma première fic dans cette catégorie.
Toutes les critiques sont bonnes à prendre si jamais l'idée farfelue d'écrire à nouveau dans cette catégorie refaisait surface.
Bonne lecture et laissez un commentaire pour ceux qui ont osé la lire !
La preuve que tu m'aimes
Sam et Gabriel vont dépasser le cap des simples baisers. Leur première nuit d'amour enfin dévoilée.
Gabriel referma la porte de la chambre derrière lui. Sam n'osa pas le regarder, pas après ce qu'il venait de se passer.
Il s'était volontairement laissé draguer dans ce bar. Aucune goutte d'alcool n'avait passé ses lèvres. Il ne voulait pas oublier mais le faire réagir en lui montrant par des gestes clairs qu'il était jaloux.
Oui, Sam était jaloux que Gabriel ait préféré s'envoler à l'autre bout du monde pour manger toutes les sculptures en chocolat.
« Une expositions rien qu'avec du sucre ! Je ne raterai ça pour rien au monde ! », était les mots exacts que l'archange lui avait dit avant de disparaître sans lui laisser le temps de répliquer.
D'accord, Sam était sur une chasse au loup-garou. D'accord, c'était le jour de la pleine lune et le seul jour pour le tuer. D'accord, il ne pouvait pas laisser Dean s'en occuper seul.
Mais il aurait pu lui proposer au moins de venir, même si il connaissait la réponse. Le geste lui aurait fait plaisir. Apparemment, son estomac comptait plus que lui.
Sam était jaloux des sucreries. Sam était jaloux des gâteaux, des bonbons, du chocolat, des tartes, de la crème anglaise, des sodas...de tout ce qui contenait du sucre.
Il alla donc chasser le loup-garou avec Dean. En fait, non. Pas avec Dean. Dean Winchester, son grand frère, celui avec qui il devait chasser le surnaturel, lui annonça qu'il devrait se débrouiller seul.
« Castiel a besoin d'aide pour un problème d'emplumé. Tu peux très bien te débrouiller seul sur ce coup-ci. », était les mots exacts que Dean lui avait dit avant de disparaître sans lui laisser le temps de répliquer.
Sam n'avait eu aucun problème avec le monstre. Si on omettait qu'il avait failli se faire mordre à trois reprises. Trois fois rien.
Son cerveau s'était déconnecté dès qu'il était monté dans l'Impala pour le retour. Son frère avait eu la bonté de lui laisser la voiture.
Ce fut donc épuisé et sale comme pas possible qu'il arriva au motel vers deux heures du matin. Sam prit le temps de se doucher, profitant de toute l'eau chaude. Il n'allait pas se priver.
Mais dès que l'eau dévala son corps endolori, tout lui revint en mémoire : Gabriel et son expo, Dean et Castiel, la chasse en solo.
Il décida alors sur un coup de tête, et un coup de poing sur le mur de la salle de bain, de se venger. Malgré sa fatigue, il pouvait se permettre d'aller au bar en bas de la rue.
Ce fut ce qu'il fit. Dès que la bière fut en main, une femme ne tarda pas pour l'aborder. Lui aussi pouvait prendre du bon temps. Sam lui paya un verre et la laissa lui toucher la cuisse, d'abord près du genou, puis un peu plus haut.
Il s'en fichait. De toute façon, il n'avait pas prévu de finir sa nuit avec elle mais il pouvait profiter de sa compagnie. Mais le moment qui fit tout basculer arriva et tout se déroula en l'espace de cinq secondes, montre en main.
Une seconde et la fille venait de l'embrasser sur la commissure de ses lèvres.
Deux secondes et toutes les ampoules, sans exception, explosèrent les unes après les autres.
Trois secondes et Sam pouvait sentir un étau sur son bras droit, celui qui ne tenait pas sa bière pleine.
Quatre secondes et la fille en face de lui avait disparu sans plus d'explication. Son sac à main était toujours sur le comptoir.
Cinq secondes et il était tiré de force vers la sortie par quelqu'un de plus petit que lui qui pourfendait la foule sans se soucier des regards furieux qui lui étaient lancés.
La porte d'entrée du bar vola littéralement en éclat et ce ne fut que sous la lumière d'un lampadaire que Sam vit la personne qui le tirait sans ménagement.
Gabriel, dont les cheveux avaient l'air de briller sous la lumière, toujours de dos, ne l'avait pas regardé. Il ne lui avait pas parlé non plus. La tête rentrée dans les épaules, l'archange le conduisait vivement en direction du motel.
Sam ne voyait pas son visage et n'en ressentait pas l'envie. Il savait déjà pourquoi Gabriel était là. Il savait que Gabriel était sur le point de le faire exploser si il osait s'opposer à lui.
Ils continuèrent à marcher de manière soutenue jusqu'au pas de leur chambre de motel. Il ne lâcha le bras de Sam qu'à ce moment-là et, sans plus de cérémonie, il ouvrit la porte en grand et recula un peu.
Gabriel ne le regarda pas franchir la porte, gardant son regard fixé sur le plancher du porche. Autant dire que la soirée allait mal se terminer.
Gabriel referma la porte de la chambre derrière lui. Sam n'osa pas le regarder, pas après ce qu'il venait de se passer.
Le silence s'installa. Ce silence-là était lourd de sous-entendu. L'Archange ne parlait pas, ses traits étant figés dans une colère noire. Sam ne parla pas à cause de l'appréhension qui grandissait dans son esprit.
La pire des torture était sans aucun doute l'imagination de cette torture. Le cadet en faisait l'expérience. Il imaginait Gabriel le gifler si fort que sa mâchoire se déboîterait.
Il imaginait ce même Gabriel l'obliger à s'allonger sur le sol sous son pied en y mettant de plus en plus de poids, de plus en plus de force archangélique.
Il sentirait ses côtes craquer lentement, les unes après les autres. Il sentirait chacun des morceaux dans son corps s'accrocher à ses muscles ou ses poumons pour les lacérer.
Il tenterait de se lever, vainement, il le savait, mais l'instinct de survie l'obligerait à vouloir s'échapper de la mort imminente. Et le pied sur ses omoplates se déplacera sur son épaule droite pour la réduire en miette en une milliseconde.
La douleur l'immobiliserait sur place et il n'était pas sûr de s'évanouir sous le coup. Mais pour l'instant, rien ne s'était passé. Le silence ne semblait pas disparaître.
Il fallut un pas en avant en direction du cadet pour que le craquement du parquet emplisse la pièce. Sam eut les pieds de l'Archange dans son champ de vision. Pourtant il ne leva pas les yeux sur son compagnon.
Ce n'était pas de la peur. Il ne voulait pas affronter ses yeux, ceux qui s'étaient posés sur lui des millions de fois. Ceux qui le détaillaient en continue. Ceux qu'il aimait et qu'il ne voulait pas voir être rempli de dégoût.
-Tu m'expliques ? demanda Gabriel d'un ton plat.
Aucune parole ne lui vint à l'esprit. Il avait un blanc. Sam préféra fuir vers le frigo, espérant y trouver quelque chose à boire et lui permettre de gagner un peu de temps pour réfléchir.
A peine eut-il le temps d'engager le geste qu'il ne pouvait plus bouger. Deux mains tenaient sans peine ses épaules. Il baissa le regard vers ce qui le retenait. Ses petites mains semblaient pourtant si fragiles.
-Tu m'expliques ? répéta-t-il sur le même ton.
Il se passa une main dans les cheveux. Qu'est-ce qu'il pouvait répondre ? Ce n'était même pas la peine de lui mentir, il n'en avait pas la force et ne savait surtout pas comment faire.
L'une des réponses aurait pu être qu'il n'avait pas fait attention. Qu'il avait trop bu pour avoir les idées claires. Qu'il était crevé et qu'ils pourraient en parler demain. Qu'il avait, lui aussi, le droit de s'amuser quand il le voulait.
Mais ce serait mentir. Il n'avait pas voulu ça. Rien ne s'était déroulé normalement. L'idée était juste de sortir pour pouvoir dire qu'il l'avait fait seul, en solitaire, personne avec lui. Il voulait leur dire le lendemain qu'il était parti boire une bière alors que ça avait toujours été un truc qu'ils faisaient ensemble.
Tout cela semblait égoïste maintenant qu'il y pensait mais l'idée qu'il aurait pu rentrer seul, posant ses yeux sur les deux lits faits et éteignant la lumière pour n'entendre plus que le vent et sa respiration ne lui plaisait absolument pas.
Comme lorsque Dean et Castiel étaient perdus dans le Purgatoire, Gabriel à leur recherche.
-Je ne voulais pas y penser. Et puis, j'en ai marre. Il ne s'est rien passé. Qu'est-ce que ça peut te faire ? Tu n'as pas hésité à partir à l'autre bout du monde tout seul.
Ses mains étaient remontés pour prendre sa gorge. Il allait l'étrangler pour lui avoir donné une réponse aussi idiote et sans intérêt. Après tout, il était un Archange. Il avait tous les droits. Il n'avait pas à recevoir de leçon d'un humain stupide.
Ses mains ne bougèrent pas. Elles ne se serrèrent pas. Elles ne relâchèrent pas leur prise non plus. Voulant comprendre ce qui allait suivre, Sam leva le regard sur Gabriel. Celui-ci le fixait aussi, attendant depuis le début qu'il en fasse de même.
-Qu'est-ce qui se passe dans ta tête, Sammy ?
Ses doigts caressèrent sa nuque.
-Raconte-moi. Ne me laisse pas dans le noir.
Et là, il n'en fallut pas plus pour qu'il cède.
Il l'embrassa.