Titre : L'ange qui rêvait de la terre.

Autatrice : lasurvolte (de pseudo) ou mari (mais vous pouvez m'appelez aussi Plectrude si ça vous dit ^^)

Disclaimer : Supernatural appartient à ses créateurs.

Pairing : Destiel si on plisse bien les yeux.

Note : Peut-être quelques spoils jusqu'à la saison 5.

Si l'histoire vous en rappelle une autre, c'est normal.


Castiel était né au Paradis. Avait grandi au Paradis. Vécu toute sa vie au Paradis. L'endroit le plus beau au monde, à ce qu'il paraissait. Pourtant l'ange ne pouvait pas s'empêcher d'avoir des envies d'ailleurs. Il penchait souvent la tête pour regarder en dessous du Paradis, et sous ses yeux il y avait la terre. La terre où vivaient les humains.

Ces drôles de créatures incompréhensibles et désordonnés. Tout était chaos là en bas, et Castiel se sentait fasciné malgré lui par toute cette pagaille. Rien à voir avec le Paradis.

Chez lui tout était toujours ordonné, logique et lumineux. Il suffisait de suivre les ordres, ne jamais se poser de questions, ne jamais faire autre chose que d'obéir à un Père qu'ils ne voyaient jamais. Mais les anges s'en contentaient, ses frères et sœurs ne cessaient de répéter à Castiel comme le Paradis était grand et bien. Comme il avait de la chance d'y vivre. Pourquoi vouloir autre chose alors qu'ils étaient ici dans le plus merveilleux endroit du monde ?

- Voyons Castiel, lui disait souvent Raphaël son grand frère, là en bas, ils se font la guerre, ils se tuent, ils se détestent, ils sont moches et sales, ils sont bêtes et égoïstes. Ils sont violents. Pourquoi rêver d'en bas alors que tu as tout ici ?

Mais Cas n'écoutait pas. Pensant que pour lui l'endroit le plus merveilleux du monde lui faisait l'effet d'une prison. C'est pour cette raison que dès qu'il en avait l'occasion, il s'échappait sur terre, pour n'importe quelle mission, tant qu'il pouvait venir observer de près les humains. Il ramenait toujours en secret un objet d'en bas, et le cachait dans un coin de Paradis où personne ne venait jamais.

C'était son endroit secret à lui, il ne savait pas à quoi servait la plupart des objets qu'il avait volé, mais il les adorait pour ce qu'ils étaient : mystérieux et magnifiques à ses yeux. Balthazar était le seul à être au courant de son secret, parce qu'il était le seul à qui il pouvait faire confiance. Le seul qui le comprenait un minimum.

Les anges ne pouvaient pas rêver, ils ne savaient même pas ce que c'était que rêver. Il n'y avait que quand on pouvait faire des chois, qu'un rêve servait à quelque chose. Les anges n'avaient aucun choix à faire.

Pourtant Castiel était un ange plus bizarre que les autres. Il rêvait, tout debout éveillé, dans le Paradis. Il rêvait de vivre sur terre aux côtés des Hommes, il voulait descendre en bas et y rester. Quand les autres anges chantaient la gloire du Seigneur, leur Père, dans des Gloria. Castiel chantait qu'il rêvait d'aller en bas, sur la terre, avec les autres humains. D'apprendre la vie humaine, de les comprendre.

C'était un Blasphème pour un ange, mais Castiel était sûr que Son Père lui pardonnait, où qu'il soit. Sinon pourquoi avait-il demandé aux anges d'aimer les humains ?

Pourtant Castiel n'avait jamais osé franchir le pas. Toujours attaché au monde d'où il venait, ce Paradis auquel il appartenait. Ce furent deux événements majeurs de sa vie qui le changèrent à tout jamais, sans moyen de retour.

Le premier s'appelait Dean. Dean était un chasseur. Il aidait la terre à vivre en paix en tuant les monstres et les démons, avec l'aide de son petit frère Sam. Cas ne savait rien de tout ça bien sûr, pas à ce moment là. Ce moment où il entendit une voix appeler à l'aide. C'était un cri de désespoir qui pétrifia Castiel alors qu'il était penché vers la terre comme souvent.

L'ange n'eut qu'une seule réaction, il fallait sauver l'homme qui criait ainsi, il fallait l'aider, parce qu'il n'y avait que ça à faire, parce que c'était sans doute la bonne chose à faire. Son Père ne voulait pas que ses créations souffrent ainsi, c'était certain.

Castiel s'envola et plongea sur la terre. Le cri ne venait pas de là, il venait de plus bas, des profondeurs et des entrailles du monde. De l'Enfer. L'ange aurait dû avoir peur, être freiné, ou même s'arrêter. Il n'en fit rien, sans aucune hésitation, il vola jusqu'en Enfer. Il alla chercher l'âme qui hurlait si fort, qui appelait à l'aide avec tellement de puissance. Il fila si vite qu'il était comme une étoile filante, passant entre les démons sans qu'ils ne puissent l'arrêter, il attrapa l'âme quand il la trouva et l'éjecta de l'Enfer pour la ramener dans son corps, la suivant. Curieux de savoir qui elle était.

Castiel, en ange invisible, resta près du corps. Il se recula quand l'homme ouvrit les yeux et le regarda, comme s'il avait pu le voir, et peut-être qu'il le voyait effectivement, parce qu'il tendit un instant la main vers lui :

- C'est toi… C'est toi qui m'as sauvé. Murmura-t-il.

Castiel resta sans bouger, sans quitter l'homme un seul instant du regard.

- Merci.

L'ange ne su pas quoi répondre. Il ne connaissait pas les manières humaines. Il s'éloigna simplement quand un autre homme arriva en courant vers le premier.

- Dean, DEAN ! Tu es vivant ? Tu es vivant !

Cas fut surpris d'entendre autant d'émotions différentes dans une seule voix. Il regrettait d'être incapable de les comprendre, ni même de les reconnaître.

- Tout va bien Sammy. Tout va bien. J'ai été sauvé… Par… Par… Une immense lumière.

Bien sûr, Castiel n'avait pas vraiment de corps, c'était autre chose que les humains ne pouvaient pas définir, ni reconnaître. « Une immense lumière » était à la fois proche et loin de la vérité.

Castiel resta pour regarder « Sammy » pleurer dans les bras de son frère, et le serrer comme si leur vie en dépendait. Pour voir Dean lui sourire doucement, le rassurer, et chercher autour de lui celui qui l'avait sauvé. Dean ne voyait plus Castiel, peut-être même qu'il ne l'avait pas vraiment vu, qu'il avait cru le voir, cru voir quelque chose.

L'ange resta longtemps avec les humains, assez pour voir Dean se rétablir totalement, assez pour voir la marque qu'il avait laissé sur son épaule en ramenant son âme sur terre, assez pour que Sam et Dean deviennent ses humains préférés. Surtout Dean. Sans raison, ou pour une raison totalement flou et incompréhensible pour Cas. Simplement, il n'avait plus envie de rentrer au Paradis, il avait envie de rester là, de pouvoir entrer dans leur vie, se faire une petite place parmi ces deux humains qui le fascinait plus que de raison. Il voulait… Il voulait… Etre avec Sam. Etre avec Dean. Surtout avec Dean.

Mais il n'avait pas le choix, il devait rentrer au Paradis. Sinon ses frères et sœurs le chercheraient, le puniraient, ou pire, ils lui feraient subir un lavage de cerveau. Castiel ne voulait pas oublier Dean. Il fini donc par rentrer, emportant avec lui, en lui, une image de Dean, de cette âme si fragile et si forte à la fois qu'il avait sauvé.

Aussitôt retourné dans le monde de sa naissance qu'il trouvait de plus en plus froid, il voulu retrouver sa cachette secrète, profiter des objets humains qui lui appartenaient même s'il ne savait pas s'en servir. Il n'avait pas fait un pas parmi ses trésors qu'une voix retentit autour de lui, le glaçant d'effroi. Ce fut le deuxième événement qui changea sa vie.

- Castiel. C'est donc là que tu disparais.

- Raphaël.

- Je vois que tu as une sacrée collection.

- Ce n'est… Qu'un passe temps.

- Menteur ! Tu es fasciné par ces moucherons.

Castiel préféra se taire, ce n'était pas la peine de mettre en colère son frère.

- Je ne comprends pas ce que tu leur trouves Castiel, ils sont tellement idiots et inutiles.

Même si Cas essayait de l'expliquer à Raphaël, il était sûr qu'il ne comprendrait pas, il ne pourrait pas comprendre.

- Cela m'embête tu sais, cela m'embête beaucoup. J'ai l'impression que tu ne veux plus obéir aux ordres que l'on nous a donnés. J'ai l'impression que tu voudrais t'échapper du Paradis.

- Ce n'est pas ce que tu crois.

La rage de Raphaël entoura l'endroit tout entier et Castiel eut envie de se recroqueviller sur lui-même. Son frère était plus puissant que lui.

- Tu es fasciné par les humains Castiel, tu es fasciné et je vais régler ton problème une bonne fois pour toute !

Alors Raphael fit quelque chose d'horrible, il détruit tous les trésors de Castiel, comme ça d'un claquement de doigt, tout explosa, fondit, disparu.

- Pfff, ces créations sont si fragiles.

Castiel resta muet.

- Te voilà débarrassé Castiel, j'espère que tu comprends que j'ai fais ça pour ton bien. Tu n'as pas besoin des humains, tu as juste besoin du Paradis et de nous.

Puis il disparu.

Castiel regarda le désastre. Tous les objets qu'il avait mis des années à accumuler venaient d'être détruit en une seconde. Peut-être deux. Alors il su. Il su qu'il n'avait plus sa place ici, qu'il venait de perdre la seule chose qui le retenait encore au Paradis, dans ce monde auquel il ne croyait plus, avec des frères et sœurs qui ne l'intéressait plus. Les humains auraient définis ce qu'il ressentait comme de la tristesse peut-être, un sentiment d'injustice. Un désir infini de partir vivre sa vie. Sur terre. Mais il ne savait pas comment faire, comment échapper à ce monde qui le retenait prisonnier dans sa magnifique cage dorée. Il y avait forcément un moyen pour un ange de vivre sur terre, forcément, il devait y en avoir un, où les prochains siècles, les prochains millénaires, deviendraient insupportables pour Cas.

Mélancolique, penché au bord du Paradis, les yeux rivés sur ses deux humains préférés, Castiel reniait sa position d'ange et priait Son Père silencieusement de lui accorder son seul désir, son seul rêve. Vivre sur terre.

Ce ne fut pas Dieu qui lui apporta la solution, mais Balthazar. Son frère et meilleur ami refusait de l'abandonner, il voulait l'aider, parce que le petit ange Castiel était son préféré. Peut-être parce qu'il avait plus de candeur que tous les autres, peut-être parce qu'il croyait encore à ce Père absent, parce que sa naïveté le rendait plus attachant que n'importe quel autre ange. Castiel avait quelque chose en plus, et Balthazar ne voulait pas voir sa lumière mourir. Et puis Castiel lui avait parlé des humains, surtout de ces deux préférés, et Balthazar avait compris que la place de l'ange n'était peut-être plus ici.

- Cassie, je connais quelqu'un qui pourrait t'aider.

L'ange demanda à Balthazar :

- Qui ?

- Gabriel.

La lumière de Castiel vacilla. Ce nom était bien connu au Paradis, Gabriel était l'ange qui avait trahit les siens pour les humains, qui devait se cacher pour ne pas subir le courroux de ses frères et sœurs. Gabriel le lâche et le Blasphémateur, voilà comment on le surnommait. Même Castiel savait que Gabriel était dangereux.

Mais il s'en fichait. Parce que s'il y avait une chance qu'il puisse réaliser son souhait, même minuscule, alors Cas devait tenter sa chance. Balthazar était un ange qui écoutait toutes les conversations, à qui on ne pouvait rien cacher, il savait pleins de choses qu'il avait entendu par hasard, et par conséquent il savait où trouver Gabriel.

- Mais ça risque d'être dangereux.

- Peu importe. Conduis-moi vers lui.

- A tes ordres mon petit Cassie.

Balthazar le guida ainsi jusqu'à Gabriel.

L'ange Gabriel était différent des autres, il avait des traits humains et pourtant restait un ange. Il était magique également, il connaissait les meilleures illusions, il savait comment berner ses frères et sœurs pour qu'on le laisse tranquille. Pourtant il accueillit Castiel auprès de lui.

- Castiel, bienvenue chez moi. Lui dit Gabriel. J'ai tellement entendu parler de toi. Tes frères et sœurs sont toujours inquiets pour toi.

- Pourquoi ? Demanda Cas.

Gabriel rit :

- Tu te le demandes vraiment Castiel ? Tu me ressembles, voilà pourquoi. Tu es fasciné par les humains.

- Toi et moi n'avons rien en commun, fit Castiel sur la défensive.

Depuis le début, Gabriel faisait comme si Balthazar était absent.

- Castiel a quelque chose à te demander Gabriel.

- Je m'en doute, sinon pourquoi serait-il venu vers moi ? Pour prendre le thé ? Les anges n'ont même aucune idée de ce que c'est.

Il avait raison, Castiel et Balthazar ne comprenaient pas de quoi il parlait.

- Alors qu'est ce que tu veux Castiel ? Demanda Gabriel.

- Vivre sur terre. Avec Dean et Sam.

La réponse était sortit sans qu'il n'y ait aucune hésitation dans sa voix, c'était ce que Cas désirait, un point c'est tout.

- Les frères Winchester hein ?

- Tu les connais ?

- Ils ont une certaine réputation.

- Personne ne les connaît au Paradis. Fit Balthazar.

- Au Paradis vous êtes tous trop intéressé par vous-mêmes pour vous préoccuper de ce qu'il se passe en bas… Sauf notre ami Castiel, bien sûr. Alors mon petit ange, c'est vraiment ce que tu veux ? Etre avec eux.

- Oui.

- Pourquoi eux en particulier ?

- Je ne sais pas. Je… Dean… Dean me paraît différent.

Gabriel rit :

- Tu sais comment on appelle cela chez les humains ?

- Non.

- L'amour.

Castiel ne sut que répondre, il ne savait pas ce que c'était.

- Tu sais que rien n'est gratuit ? Reprit Gabriel. Qu'il y a un prix à payer.

- Je me doute, je suis près, je me fiche du prix à payer. Je veux vivre sur terre avec Dean et Sam.

Castiel avait de toute façon l'impression qu'il n'avait plus rien à perdre. Gabriel eut un sourire indéfinissable pour un ange, mais qu'un humain aurait qualifié d'amusé.

- Très bien, tes désirs sont des ordres Castiel.

- Qu'est ce que je dois te donner en échange ?

- A moi rien. Par contre tu vas devoir tout sacrifier pour aller vivre en bas. Tu vas devoir devenir humain toi-même, tu sais ce que ça veut dire Castiel ?

Il ne le savait que trop bien :

- Je dois renoncer à mes ailes. A ma Grâce.

- Tu as bien appris ta leçon.

Balthazar intervint :

- Attend Gabriel, pourquoi tu ferais ça gratuitement ?

- Je sais que ça risque d'enquiquiner Raphaël, rien n'est trop beau pour moi que d'ennuyer cet Archange vaniteux. Et puis, je pense que tout cela va être amusant. Un ange chez les humains, non ? J'ai hâte de voir comment tu vas te débrouiller Castiel. Tu es prêt ?

- Je suis prêt.

Gabriel ricana, comme s'il connaissait une bonne blague qu'il se racontait lui-même. Il trancha avec son arme dans la Lumière de Castiel pour récupérer sa Grâce et l'enferma dans un flacon.

- Au cas où tu changes d'avis.

- Je ne changerai pas d'avis.

Puis sans même avoir le temps de dire au revoir à Balthazar, Castiel devint humain, terriblement humain. Sans aile, avec un corps, des bras, des jambes, un nez. Trop lourd et trop réel pour le Paradis, Castiel tomba sur terre et s'évanouit dans sa chute.

- Oups, j'ai oublié de le prévenir qu'il allait tomber… S'amusa Gabriel.

Balthazar plongea à la poursuite de Cas et le recueillit contre lui avant qu'il ne s'écrase puis il l'emmena jusque devant la porte du Môtel où vivaient les deux frères. Castiel était entièrement nu et s'il ne se réveilla pas, il frissonnait de froid. Balthazar chercha une couverture, et trouva seulement un trench-coat. Celui-ci ferait l'affaire. Il entoura Cas avec le trench-coat et se pencha vers lui :

- Adieu Cassie, murmura-t-il. Sois heureux.

Il frappa à la porte pour qu'on vienne chercher le petit ange qui aimait trop les humains. Puis après s'être assuré que Sam et Dean ouvraient bien la porte et trouvaient Castiel endormit, il retourna au Paradis.

A suivre.

L'autatrice : c'est parce qu'on écoutait « partir là-bas » avec ma petite sœur et qu'on a trouvé que c'était proche de Castiel que j'ai eu l'idée de cette fic, j'espère qu'elle vous plaira.