Yay ! Changement de manga, changement de décors ! Enfin... double changement de décors. En effet ce monde n'a rien à voir avec celui de « One piece », à part les personnages. La plupart des infos que j'utilise dans cette fic sont vraies. Et sinon, si vous trouvez que je traite mal le sujet abordé, n'hésitez pas à me le dire en review :)

Chapitre 1

-Le bateau est prêt à partir !

Les marins s'activèrent. Ils venaient de charger tous les esclaves à bord du navire. L'échange avait été bénéfique pour les européens. Les chefs de tribus leur avaient apporté plus d'esclaves que d'habitude et aucun d'entre eux ne s'était rebellé jusqu'à maintenant. Le capitaine but une gorgée de vin et monta sur le pont.

-Bien ! Puisque tous le monde est là, hissez les voiles !

-Capitaine ! Capitaine !

-Qu'y a t'il matelot ?

-Il y en a un qui amène encore un groupe.

Le capitaine jeta un oeil par dessus bord et descendit du navire. Un groupe d'esclaves enchaînés s'avançait vers le port en se débattant tant bien que mal. Le capitaine soupira.

-Bon ! Mettez-les dans le bateau et dépêchons-nous de partir ! La mer commence à s'agiter, il serait préférable de s'en aller avant qu'une tempête frappe les rivages.

-Excusez-moi capitaine, intervint un médecin, mais il faut que je les ausculte avant pour être sûr qu'ils ne sont victimes d'aucune maladie.

-Nous n'avons pas le temps . Dépêchez-vous de les embarquer.

-Mais...

-Et plus vite que ça !

-...

Le médecin parti, le capitaine prit une bouteille de saké et en bu quelques gorgées. Il observa le nouveau groupe d'esclaves qui montait sur le pont. Son regard se posa sur une personne au milieu du groupe. C'était un homme robuste à la musculature impressionnante certes, mais quelque chose dérangea le capitaine. Ses cheveux et ses yeux étaient verts et il avait une grande cicatrice sur le torse. Mais ce qui choqua le plus le capitaine, c'était la couleur de sa peau.

-Halte ! Matelot, tu peux m'expliquer pourquoi il y a un blanc parmi les esclaves ?!

-Ses cheveux capitaine ! Votre second juge que la couleur verte est le signe du mal.

-Il a raison, ce n'est pas normal. Cet homme ne doit certainement pas avoir une âme plus grande que celle d'un vulgaire animal. Embarquez-le avec les autres.

-Bien, capitaine.

Le matelot prit l'homme au cheveux verts et l'emmena dans une grande cale où une soixantaine d'africains étaient entassés. Un autre marin entra dans la cale avec un esclave enchaîné.

-C'est les deux derniers.

-Bien. Il reste une place au fond, attache-les ensemble.

Le marin passa la chaîne autour des mains des deux hommes et les poussa dans le fond de la cale. Des voix retentirent sur le pont.

-Larguez les amarres !

-Yosh !

Dans la cale, l'homme au cheveux verts observait ceux qui l'entourait sans un mot. L'homme auquel il était attaché pris la parole.

-Impressionnant le nombre de personnes qui peuvent tenir dans cette cale.

-Où...sommes-nous ?

-Sur un navire d'esclaves, apparemment européen.

-Un navire de...

-T'a pas l'air de comprendre ce qu'il t'arrive. Demande-moi ce que tu veux, je pense pouvoir répondre à toutes tes questions.

-Combien font 342 fois 98 divisé par 467,29 ?

-...Des questions qui ont un rapport avec notre situation, abruti !

-Si on peut même plus rigoler...

-Vu ce qu'il risque de nous arriver, c'est vrai que rigoler ne sera plus notre principale préoccupation.

-Ce qu'il risque de nous arriver ?

L'homme sourit.

-Mon nom est Austin Izakou. Tu ferais bien de t'en souvenir car à partir de maintenant nous allons être collé 24h/24 pendant un long moment. Et toi ? Quel est ton nom ?

-Je m'appelle Roronoa Zoro.

-Enchanté Roronoa.

-...Alors ? Tu peux m'expliquer ce qu'il se passe ?

-Tu connais le commerce triangulaire ?

-J'ai sûrement dû en entendre parler... quelque part dans une vie antérieur peut-être...

-C'est le commerce Europe-Afrique-Amérique. Les Européens se rendent en Afrique avec quelques biens, une fois sur le continent ils les échangent contre des africains, ensuite ils embarquent les noirs sur le bateau comme esclaves et pour finir ils vont les vendre en Amérique en échange de produis qu'ils ne trouvent pas en Europe.

-Donc... si je suis là c'est que je suis...

-...un esclave, oui.

{silence}

-QUOIIIIIIIIII ?!

-En parlant de ça, comment est-ce que tu t'es fait attraper ?

-Mais j'en sais rien moi ! Je marchais tranquillement sur la place d'un village quand tout-à-coup des hommes ont commencé à entrer dans les maisons et à emmener les gens de force. Ensuite, il semblerait qu'on m'ait assommé et qu'on m'ait pris avec les autres.

-Pourtant, tu es des leurs, non ? Normalement les esclaves sont des gens de couleur.

-C'est quoi cette discrimination ?

-Tu vis dans un caverne ou quoi ?! Les hommes blancs ont toujours jugé les gens différents comme mauvais, et cela depuis belle lurette.

-Ah. Ben alors ça doit être à cause de mes cheveux que je suis dans ce navire.

-...

-Bon, et du coup, qu'est ce que je suis censé faire ?

Austin soupira.

-Tu ne peux rien faire. Les esclaves sont considéré comme des objets. Si j'en crois la hauteur du plafond, il doit y avoir une deuxième cale au dessus de nous pour pouvoir en transporter un maximum. Regarde, chaque personne ici ne doit pas disposer de plus de 50 cm carré par groupe de deux. Le plafond est tellement bas qu'il est impossible de se lever. J'espère que tu es résistant, parce que ici, question nourriture on peut pas dire que les esclaves sont servis. Question hygiène non-plus. Vu nos conditions, la propreté n'a pas sa place ici.

Zoro l'observait bouche bée.

-C...comment tu sais tout ça toi ?

-J'ai rencontré un marin qui travaillait sur ce genre de bateau. C'est curieux mais il semblait avoir un point de vue différent des autres hommes blancs. Nous sommes devenu amis et il me racontait souvent tout ce qu'il se passait sur les bateaux où il travaillait. Je crois qu'il s'appelait Kobby...ou un truc du genre.

-S'appelait ? Tu veux dire qu'il n'est plus de ce monde?

-Non, mais vu ma situation, pour moi c'est comme s'il ne l'était plus.

-On est autant dans la merde que ça ?!

-Tu ne peux même pas imaginer...

Zoro soupira et regarda autour de lui.

-Tous ces gens entassé comme des ordures...

-Normalement on a le droit de sortir une fois par jour, mais ça change rien au faite qu'on est enchaîné, maltraité et totalement incapables de faire quoi que ce soit.

-...

Alors que Zoro commençait sérieusement à douter de sa survie, une grande secousse fit tanguer le bateau. Des cris de surprises se firent entendre de tous les coins.

-Wow ! C'était quoi ça ?! S'exclama Austin.

-Quand je suis monté sur le bateau ils ont dit qu'une tempête se préparait.

-Et merde...

-Quoi ? C'est qu'une tempête, les marins sont habitués à ce genre de problème non ?

-Non, je ne m'inquiète pas pour le navire. Regarde.

Zoro leva les yeux. Les voix s'élevaient parmi la foule angoissée.

-Je me sent pas bien...

-Maman ! J'ai mal au ventre !

-Je crois que je vais v...

-...J'avais pas pensé à ça. Marmonna Zoro.

Il n'eut pas le temps de réagir. Un liquide vert-brun coulait déjà sur son pied et des bruits de vomissement retentissaient dans la cale.

-Je...Je suis désolé. Dit l'homme au pieds de Zoro.

-Ce n'est pas grave.

-Quand il y en a un qui craque, les autres ne tardent pas à entraîner des réactions en chaîne... Soupira Austin.

Zoro serra les poings et redressa la tête.

-OI ! VOUS FOUTEZ QUOI LA-HAUT ?! DEPECHEZ-VOUS DE NOUS AMENER DES SEAUX ET DES SERVIETTES !

-Arrête Roronoa ! Ca ne sert à rien ils en ont rien à foutre de nous !

-Tsss... Kso...

Zoro déchira sa chemise et en distribua des bouts aux malades dépourvus de vêtements. Il soupira et pausa sa tête sur le sol.

-Tu sais, si tu fais ça à chaque fois c'est toi qui va te retrouver nu. Dit Austin.

-Et alors ?... Je suis assez résistant, je devrais pas en avoir besoin pour les vomissements...

-Ta bonté te perdra. Ici, si tu veux t'en sortir sans trop de dégâts, il ne faut pas t'occuper du sort des autres. Dit l'africain en rigolant.

Une fois le calme revenu, la nuit tomba et les bruits de pas sur le pont se firent moins fréquents. Le bateau sombra dans un silence absolu. Chaque esclave profitait d'un long repos après l'horrible journée qu'il avait passé. Zoro, lui, n'arrivait pas à dormir. En à peine 24 h, il s'était perdu dans une forêt sur un continent qu'il ne connaissait que très peu, avait trouvé un village bien animé, s'était fait embarquer sur un bateau inconnu et avait finalement appris qu'il était considéré comme un esclave. Bien qu'il soit loin d'être faible, ça faisait beaucoup en une journée.

J'ai pas le temps de dormir. Je dois vite trouver un moyen de me sortir de là avant que je m'affaiblisse.

Dans le but de mieux réfléchir, il ferma les yeux.

-Hey ! Réveille-toi !

Zoro grogna. Il ne pouvait même pas réfléchir cinq minutes sans être dérangé ?!

-Qu'est ce qu'il se passe ? Pourquoi tu cries en plein milieu de la nuit ?! Lança l'homme en ouvrant les yeux.

-De la nuit ? Qu'est ce que tu racontes ? Il est 11h du matin ! Répondit Austin.

-Hein ? Merde, j'ai dû m'endormir...

-...

-Bon. Pourquoi est-ce que tu me réveilles comme ça ?

-Les marins sont en train de descendre. On va pouvoir aller prendre l'air !

-Hein ?

Zoro regarda vers l'escalier. Des marins étaient en train de conduire les esclaves dehors en leur ordonnant de se taire. Les deux hommes rampèrent jusqu'à la trappe et sortirent en dernier de la cale. Le soleil était éblouissant. Zoro avait l'impression de ne pas avoir vu la lumière du jour depuis des années.

-Le soleil...

-C'est plutôt agréable hein ? Dit Austin un grand sourire au lèvres.

-Ca fait du bien de pouvoir se lever...

Austin éclata de rire.

-T'as vraiment l'air aux anges Aniki !

-Aniki ?*

-Oh ! Regarde ! Il y a des dauphins là-bas !

-Des dauphins ?

-Tu sais quoi Aniki ? Une fois que tout ça sera fini, je me trouverai un bateau et j'explorerai les océans du monde entier !

-Le monde entier ? Eh ben tu fais pas les choses à moitié toi !

-J'aimerais découvrir le monde sous-marin. Les créatures marines sont tellement belles !

Zoro sourit. Il aurait pu lui dire que leur situation ne leur permettait plus de rêver, mais il ne voulait pas gâcher le rêve de cet homme qui riait comme un enfant en pleine forme. Et puis rien n'était perdu. Ils allaient trouver un moyen de s'échapper et ils partiraient loin d'ici.

Une voix désagréable vint casser les rires des deux hommes.

-Oi ! Ca fait dix bonnes minutes qu'ils sont sur le pont ! Ramenez-les tous dans la cale.

-Oui, capitaine !

Zoro se retourna. Le capitaine était assis sur une chaise et buvait allégrement une bouteille de saké. L'esclave fronça les sourcils et serra les dents. Austin se retourna.

-Eh ! Ca va ?

-Ce...mec...

-Hey ! Roronoa ! Qu'est-ce qu'il se passe?!

-Il...

-... ?!

Zoro s'avança d'un air neutre vers le capitaine en traînant Austin derrière lui. Il s'arrêta devant la chaise.

-huuum ? Qu'est-ce que tu veux toi ?! Demanda le capitaine.

-Toi...

-?

-Tu veux pas me laisser un peu de saké ?

{coup de vent}

-Que je quoi ?!

-Je crève de soif et j'adore le saké.

Austin intervint.

-Euh...Roronoa-Aniki...

Le capitaine se leva et posa la bouteille de saké sur la chaise.

-Petite...vermine...

Le bruit de la gifle se fit entendre partout sur le bateau. Surpris, les marins accoururent. Sur le pont, deux esclaves attachés se tenaient devant le capitaine. Celui avec les cheveux verts avait une marque sur la joue, mais ne bronchait pas. Il restait là, muet, sans aucune émotion apparente sur le visage. En voyant l'absence de réaction de l'esclave, le capitaine lui donna un coup de poing. Puis un autre, jusqu'à le rouer de coups. Zoro encaissait les poings sans un mot, le regard vide.

-Comment oses-tu me demander l'autorisation de boire dans la même bouteille que moi ?! Ou plutôt comment ose tu me demander l'autorisation de boire?! cria le capitaine.

Il prépara sa main et donna un dernier coup de poing à Zoro. Celui ci le fit s'écrouler par terre, toujours dans le plus grand silence. Étant attaché, Austin tomba avec lui.

-Relève-toi et retourne dans la cale ! Vaurien ! Fit le capitaine en donnant un coup de pied dans la tête de l'esclave.

Les marins relevèrent Zoro et Austin de force et les jetèrent au fond de la cale. Zoro soupira et releva la tête.

-Haaaa... bon sang. Tout ça à cause d'un peu de saké.

-Hey Aniki ? Ça va ?

-Ne t'inquiète pas pour moi. Je suis désolé pour t'avoir entraîné dans ce petit différent.

-Pourquoi tu as fait ça ?!

-Pourquoi ? C'est si mal que ça de vouloir un peu de saké ?

-T'as pas l'air de comprendre que les esclaves n'ont aucun droits...

-Presque, je ne comprends pas pourquoi.

-Non, c'est pas ce que je voulais dire...

-Je sais.

-...

Même si il était en colère, Austin ne pouvait pas s'empêcher d'admirer son compagnon. Zoro n'avait pas cligné des yeux ni ouvert la bouche un seul instant alors qu'il se faisait battre et humilier par une personne insignifiante à ses yeux. Ce côté résistant l'impressionnait.

Depuis l'incident, Zoro était l'esclave le moins bien traité du navire. Le capitaine s'était arrangé pour ne lui donner à boire qu'un fois tout les deux jours. Si on met de côté la maltraitance, les heures à passer au fond de la cale étaient infernales. L'endroit sentait le moisi et la transpiration, la place et les positions confortables n'étaient même pas imaginables et la chaleur était étouffante. Les dix minutes de sorties étaient le moment que tous les esclaves attendaient impatiemment chaque jours. Zoro et Austin profitaient de ces minutes pour rêver un peu. Le reste du temps, ils le passaient à se connaître et à se raconter leur passé. C'est comme ça qu'Austin apprit avec émerveillement que Zoro était un talentueux bretteur qui avait dû renoncer à ses katanas au moment où il fut embarqué sur le navire.

-Si tu étais si fort que ça, pourquoi tu ne les as pas empêché de t'emmener ?

-Avant que je me rende compte que leurs intentions étaient mauvaises, ils m'avaient déjà assommé.

-Oh... je vois...

Au file des jours, Zoro s'amaigrissait. Lui qui avait l'habitude de manger à sa faim, il n'était pas préparé à ce genre de situation. Tout de fois, il faisait tout son possible pour rester musclé et garder assez de force en cas de besoin. Austin riait souvent.

-T'es sûr que c'est pas plutôt pour plaire aux femmes ?

-Parce que tu crois que les femmes sont mon seul soucis en ce moment ?!

-On ne sait jamais.

-Pfff...

Un jour, alors que les deux hommes profitaient du soleil, Austin tira Zoro de ses rêve.

-Eh, Aniki.

-Ouais ?

-Tu as entendu ? Il paraît qu'un des esclave est malade.

-Ils sont pas censé nous ausculter avant de nous faire monter à bord du navire ?

-Si, mais le dernier groupe est arrivé trop tard et le médecin sur place n'a pas eu le temps à cause de la tempête qui approchait.

-Maintenant que tu le dis, c'est vrai que quand je suis arrivé je n'ai vu aucun médecin.

-Oui.

-Et donc ? Si il n'y en as qu'un qui est malade il n'y a pas trop de problème non ?

-Ils ne sont pas sûr mais ils pensent que c'est une maladie contagieuse et potentiellement mortelle. Comme les esclaves n'ont pas d'hygiène et sont presque tout le temps entassé ça ne m'étonnerait pas qu'ils soient vite contaminés.

-Ben alors ils n'ont qu'à isoler cette personne et tout ira bien non ?

-C'est ce qu'ils compte faire mais si j'en crois mes informations, il y a déjà une deuxième personne contaminée mais qu'ils ne connaissent pas encore.

-Tes informations ? Mais comment tu sais tout ça toi ?

-La deuxième personne contaminée...

-...?

-...C'est moi.

À suivre...

*Aniki : pour ceux qui n'ont pas assez regarder One piece, ça veut dire frère d'arme/compagnon.