Hello les filles
Remises des agapes de Noël ?
Voici une nouvelle et particuliere leçon de cuisine
Bonne lecture
Disclaimer :Les personnages de Twilight appartiennent à Stephenie Meyer, l'idée du « dérapage en Cuisine » à l'équipe de Delicious Contest, il ne me reste que mon imagination et l'aide de ma bêta, Chrys, pour vous faire saliver. Bonne lecture.
Recette 3 : Champignons et Sensualité
Maroon Five : « She will be loved »
"La cuisine, c'est comme l'amour, il faut goûter à tout pour reconnaître ce qui est bon. » Lily Gulliver
-LdC-
Je comptais mentalement depuis plusieurs minutes pour me soutenir dans l'effort.
95… 96
J'expirai bruyamment. La sueur coulait sur mon front.
97
Fronçant les sourcils, je grognai sous l'effort en bandant mes muscles une fois de plus.
98
Je serrai les dents, j'allais y arriver. Mes abdos tendus me faisaient déjà mal mais souffrir était… bon.
Quand la sonnette de la porte retentit, je grimaçai mais réussis à me hisser une à la force de mes bras.
99.
Plus qu'une !
100
Je me laissai tomber sur le tapis de son salon, épuisé.
La sonnette stridente se rappela à moi.
Allongé sur le sol, je regardai par la fenêtre. Le jour se levait à peine et il pleuvait. Une petite bruine fine. Rien de catastrophique mais ce n'était pas un temps à mettre un chat dehors.
Qui pouvait me rendre visite un samedi matin ? J'avais pas spécialement envie de parler à qui que ce soit.
Je me levai souplement, oubliant la fatigue due à mes 100 pompes et saisis sur le lit une serviette blanche avec laquelle j'épongeai rapidement la transpiration sur mon visage.
Ma soirée avec Bella m'avait perturbé et je n'étais pas très fier de mon attitude envers elle. Suite à une nuit habitée de divers rêves érotiques, j'avais décidé de ne plus « jouer » avec Bella et cette résolution ne m'aidait pas à voir la vie en rose. Les pompes que je venais d'effectuer avaient peut-être été efficaces pour évacuer une partie de ma frustration sexuelle mais j'étais de mauvaise humeur.
Maugréant contre l'importun, je sortis de ma chambre pour me dirigeai vers la porte, vérifiant d'un coup d'œil mon aspect : Jogging gris informe et débardeur blanc, trempé de sueur, de quoi faire fuir l'empêcheur de remuer des idées noires qui venait de sonner pour la troisième fois. Plaçant la serviette sur mes épaules, je me préparai à accueillir l'enquiquineur.
- J'arrive !
Ouvrant brutalement la porte, j'interrompis le geste de Bella qui s'apprêtait à frapper sur le montant. Elle se figea, me regarda bizarrement, puis se ressaisit et me repoussant sur le coté, elle entra sans plus de manières chez moi.
- Je finissais par croire que ta sonnette était en réparation Cullen. J'ai frappé sur la porte et sonné pendant 10 minutes.
- J'étais en haut. Occupé.
Occupé à oublier à quel point j'en envie de t'embrasser depuis que j'ai goûté à tes lèvres !
M'adossant à la porte que je venais de refermer, je croisai les bras sur ma poitrine, contemplant pensivement ma belle « envahisseuse ». Vêtue d'un jean bleu assez moulant et d'une veste noire qui masquait ses formes, elle avait les cheveux humides qui frisottaient autour de sa tête et elle marchait de long en large dans mon salon.
- Tu avais besoin de sucre pour ton chocolat ? À cette heure matinale un samedi matin, je ne vois que cela.
J'étais à peine poli, atténuant cependant la rudesse de mes paroles d'un sourire. J'étais heureux de la voir même si elle venait de détruire en trente secondes le semblant de contrôle sur mon désir durement acquis par l'effort physique.
- Non, je suis venue pour tes fameuses leçons de cuisine. Si tu es toujours intéressé ?
Posant sa question, elle arrêta enfin de regarder de droite à gauche comme si elle n'avait jamais vu mon salon, et fixa son regard chocolat décidé sur moi. Je déglutis doucement. Chocolat. Souvenirs.
Je haïs les fours et leur minuterie. L'odeur du chocolat. Ses yeux s'assombrissant et sa bouche contre la mienne, son corps se frottant délicieusement contre moi. Je déglutis avec difficulté.
- Edward ?
Je secouai la tête pour revenir à l'instant présent.
- Tu as vraiment l'air fatigué Edward. C'est Emmett avec ses plaisanteries idiotes qui t'a énervé ?
- Non, mais ne me rappelle pas ça, s'il te plaît soit gentille !
Il avait été très « lourd » dans ses blagues et heureusement que Bella avait préféré ne pas approfondir le double-sens de certaines.
Je m'avançai vers elle sans réfléchir, attiré comme un aimant avant de stopper net devant son regard affolé. Elle ne semblait pas souhaiter ma proximité. Je bifurquai donc vers ma machine à café dans ma cuisine, image en miroir de la sienne, en moins personnelle.
- Je t'offre un café ?
- Non, merci. Edward, que fait-on ?
Elle était plantée au milieu de mon salon à bonne distance de ma cuisine ou de moi. Sa question semblait en poser beaucoup de façon sous-entendue.
Je ne savais pas. D'un côté j'avais besoin de ses leçons si je voulais être suffisaient qualifié pour inviter la femme de mes rêves, mais c'était un jeu dangereux. Bella m'attirait trop pour que je résiste longtemps.
- Pour Emmett ? Rien. Il ne changera pas et s'il veut blaguer en se moquant de moi, j'en prendrai mon parti. Pour le reste… tu es venue ici donc, tu as une proposition à me faire.
Elle serra ses mains l'une contre l'autre et se mordilla la lèvre inférieure comme à chaque fois qu'elle hésitait.
- Oui. Je te donne une dernière leçon ce matin pour tenir ma promesse mais tu t'abstiens de me… toucher. Ça me perturbe.
Bizarre… moi aussi, ça me « perturbait de la toucher, rien qu'à cette idée, en ce moment précis je… Hep Cullen STOP !
Le fait qu'elle avoue son trouble me soulageait, cependant, tout autant que cela augmentait ma gêne. En réfléchissant à ma réponse, je passai ma main dans mes cheveux. J'avais besoin d'une bonne coupe songeai-je.
- Je te promets de rien faire de perturbant sans ton accord. Je voulais pas te blesser.
Elle avait levé le menton, l'air indigné à la première partie de ma phrase mais ma sincérité la fit changer d'idée, elle secoua la tête, déplaçant un peu plus sa longue crinière brune qui s'étala en vague sur ses épaules.
- Non je suis pas blessée, c'est juste que j'aime pas perdre le contrôle de mes émotions.
Lui dire que j'adorai lui faire perdre son contrôle n'était pas la bonne option, je me contentai de sourire.
- Donc, on tope-là pour ce matin ? Que m'as-tu préparé comme programme ? demandai-je curieux en lui tendant la main.
Elle posa la sienne sur mon poignet.
- Au programme ? Tu files à la douche pour commencer.
Je haussai un sourcil, goguenard. Évidemment, elle rougit un peu mais elle se rattrapa bien vite et me pinça l'avant-bras.
- Ça te rafraîchira les idées ! Puis tu t'habilles, nous sortons sous la pluie.
Étonné, je fis la moue, mais je choisis d'acquiescer sagement.
- Bien Chef Swan !
-LdC-
Le marché. Elle m'avait traîné dans un marché de primeurs. J'avais palpé, senti, trié et porté des kilos de légumes, champignons et fromages en tout genre. C'était un tout petit marché que je ne connaissais pas. Bella parlait et discutait sans fin avec les marchands en français ou en italien. J'avais fait appel à mes souvenirs de lycée pour tenter de suivre leurs conversations mais j'avais rapidement abandonné. Il était loin le temps où j'étais le premier de la classe en langues étrangères. Elle m'expliqua que la plupart des commerçants étaient des européens exilés qui vendaient leur propre production ou dans certains cas, des produits alimentaires venant directement d'Europe.
- C'est pas idéal pour l'empreinte écologique, Bella ? lui demandai-je entre un achat de foie gras et un autre de jambon de parme.
- Je sais, et je m'en mords les doigts, mais je veux préparer quelque chose de spécial pour l'ouverture de ma galerie et je fais des tests. Et puis ce foie gras est une production locale, respectant le mode de production français. Tu goûteras et me donneras ton avis.
Je souris, j'étais heureux qu'elle m'implique dans son travail, elle était comme toujours si passionnée, si entière dans son métier.
Devant l'étalage de champignons, je me penchai pour humer le parfum curieux de ce mets que je connaissais peu. J'en avais dégusté parfois dans certains restaurants, croisé aussi sûrement lors de randonnées avec Emmett, mais je n'y avais pas spécialement prêté attention. Ce n'est qu'en voyant les doigts de Bella se poser sur l'un au l'autre avec douceur et précaution, que je compris qu'elle allait me faire découvrir quelque chose. Elle me tendit, avec un sourire enchanteur, un de ceux qu'elle avait choisi, une petite chose jaune pâle du côté de la queue et presque orangée sur le chapeau irrégulier et convexe. La chair était ferme, et le parfum exquis. Je le mis dans le petit panier avec les autres sans rien dire.
- Les girolles sont très parfumées, dit-elle, mais ma préférence va à ceux-ci, je n'en trouve pas souvent.
Ceux qu'elle venait de joindre au panier étaient beaucoup plus grand avec un long pied blanc et fin, couronné d'un chapeau couleur crème tacheté de marron. Les nouveaux venus me séduisirent aussi par leur odeur plus forte, plus épicée.
J'étais perplexe. Des champignons. Pourquoi pas ? De toute façon elle m'avait déjà dit qu'elle adorait les raviolis aux champignons, je n'avais qu'à la suivre et l'écouter. J'adorais faire cela et me demandai comment j'avais fait pour rester loin d'elle pendant si longtemps.
Après avoir remercié, et payé ses amis les commerçants, elle me tira par le bras pour que nous regagnions la voiture. Elle sautillait sous la pluie qui avait redoublé, quand un espèce de bolide brun nous bouscula. Chargé des deux paniers, je ne pus apporter à Bella l'aide nécessaire, et elle glissa pour se retrouver allongée sur le sol dans une immense flaque d'eau. Je posai mon chargement et me précipitai vers elle, inquiet. Mais déjà, elle s'asseyait sur le sol trempé, contemplant les dégâts sur sa tenue d'un œil furibond.
- Ça va ? Tu n'es pas blessée ? demandai-je tout en connaissant déjà sa réponse.
- Si ! Dans mon amour propre ! fit-elle en acceptant ma main pour se relever. Espèce d'imbécile, commença-t-elle en se tournant vers la cause de sa chute, faut regarder ou vous aller ! Je suis trempée à cause de vous !
Le type, un grand mec baraqué au teint mat et l'air pas très intelligent, semblait terrorisé par Bella. Je souris car le pauvre jeune homme faisait connaissance du caractère bien trempé de ma Bella qui détestait mettre en évidence sa maladresse proverbiale.
- Je… suis désolé madame je vais...
- Mademoiselle ! Et vous faites bien d'être désolé, j'aurais pu me casser quelque chose en glissant ! gronda-t-elle.
Il recula d'un pas, semblant rétrécir de seconde en seconde comme Alice au Pays des Merveilles, sous les reproches de mon amie.
- Je vous laisse mon N° pour les frais de pressing commença-t-il en sortant de la poche de son blouson une vieille carte de visite crasseuse.
J'interceptai la carte.
- Inutile ! Des excuses auprès de mon amie suffiront. Je m'occupe du reste, intervins-je instinctivement.
La carte du grand brun musclé disparut dans ma poche et je passai mon bras autour des épaules frissonnantes de Bella.
- Désolée mademoiselle, reprit-il alors.
- Excuses acceptées, répondit Bella succinctement.
Je sentais ses tremblements et esquissai un salut de la tête à l'adresse du type tandis que Bella se blottissait contre moi.
- On rentre Bella !
Sans la lâcher je chargeai les deux paniers sous mon bras gauche et partis, ignorant le type responsable de la chute de Bella.
Le voyage en voiture fut bref, j'avais mis le chauffage mais elle tremblait de froid, recroquevillée sur elle-même. Je conduisais vite, et nous arrivâmes devant nos maisons rapidement. Je m'arrêtai devant chez elle et lui ouvrit la porte de la voiture.
- File prendre un bain chaud et te changer, je rentre nos courses, lui ordonnai-je. Pour une fois elle obtempéra, me confiant son sac dans lequel je trouvai ses clés. Elle se faufila à côté de moi et partit immédiatement vers sa chambre.
Je pensais être seul dans le salon mais c'était oublier… le chiot de garde. Jake était allongé sur le canapé et me fixait sans aménité. Ce chien avait le don de m'énerver. Il semblait me reprocher un truc.
- Boucle-la toi, ce n'est pas moi qui l'ai mise dans cet état ! lui dis-je. Lève-toi de là, grand fainéant !
J'ouvris la porte de la véranda à l'arrière et il sortit, la queue entre les jambes, à mon injonction autoritaire. Passant à mon côté sans me regarder, il me bouscula presque, me rappelant le grand brun brutal du marché.
Débarrassé de ce témoin pénible, je sortis sous la pluie chercher nos emplettes que je rangeai comme elle me l'avait appris la veuille.
J'eus rapidement terminé et par curiosité, je levai le coin d'un linge blanc qui recouvrait un grand récipient posé sur le comptoir. Une pâte levée gonflait joliment à l'intérieur. Je me penchai pour observer de plus près lorsque je sentis une odeur de miel derrière moi.
- Hep ! On ne touche pas.
Et elle me tapa les doigts. J'eus la vision d'une manche bleu pâle.
Je me retournai lentement.
Enfer et paradis.
Le peignoir, mon peignoir bleu était de retour.
Avec encore une fois, une délicieusement et appétissante Bella blottie à l'intérieur, je gémis intérieurement, les résolutions ne tiendraient pas.
Secouant la tête, je reculai de façon à m'éloigner de la tentation.
Bella était uniquement mon amie. Bella était uniquement mon amie. Bella était uniquement mon amie.
Si je le répétais dix fois en fermant les yeux, je finirai peut-être par y croire ?
- Il y a un problème Edward ? demanda-t-elle en me regardant attentivement, la tête légèrement penchée sur le côté et les mains sur les hanches.
Oui ou non ? Décide-toi Cullen ?
J'inspirai profondément.
- Non Bella. Tu m'as juste… surpris. Tu n'as pas froid ainsi ? Hasardai-je.
- Si, un peu… Mais je dois rapidement mettre ma pâte au four sinon elle sera trop levée.
Terrain neutre. Enfin.
- C'est quoi ?
De la pâte à brioches.
Il semblait me souvenir que…
- Mais ça prend du temps à préparer je crois ?
- Tu sais cela toi ? dit-elle en levant un sourcil.
Elle s'était lavé les mains et commençait à enduire de farine une plaque de cuisson formée de multiples alvéoles de quelques centimètres de profondeur.
Je haussai les épaules.
- Oui, ça prend du temps. Je veux aujourd'hui faire des essais pour les amuses-gueules que je proposerai au buffet lors de l'ouverture de ma galerie. Et comme cette nuit j'arrivais pas à dormir, je me suis… occupée.
Elle soupira discrètement et je levai les yeux de ses mains habiles pour regarder son visage. Aurait-elle légèrement rougi ? Je jugeai plus sage de ne pas approfondir le sujet.
- Te connaissant, tu ne vas pas faire de simples brioches ? J'ai pas pu sentir si tu avais aromatisé la pâte ?
J'avançai un peu pour me retrouver à ses côtés.
Elle me sourit et me regarda brièvement tout en découpant la grosse boule de pâte levée en petit tas qu'elle plaçait avec rapidité dans chacune des alvéoles.
- Ma pâte est légèrement salée et nous allons après cuisson « farcir » les brioches de différentes garnitures. Tu choisiras ensuite celles que tu préfères pour ma soirée.
- Donc, je suis là uniquement pour goûter ? demandai-je plein d'espoir.
Son petit rire joyeux et moqueur à la fois me fit frissonner.
- Rêve cher Edward, rêve. Tu veux apprendre à cuisiner ? Tu vas apprendre. Cuisine française au menu aujourd'hui. Tu as rangé les champignons où ?
- Je savais pas trop, je les ai mis dans le bac à légumes .
- Bien. Tu les sors. Tu vas nous faire une « fricassée de champignons ». Moi je préparerai les autres farces pendant la cuisson.
- Fricassée ?
- C'est simplement un mode de cuisson à la poêle… Il fait faire mijoter doucement les ingrédients à feu doux.
- Doucement ? Pourquoi ?
- Faire mijoter permet de faire ressortir les saveurs, et le plaisir de la dégustation est amplifié.
Tout un programme. Je récupérai au réfrigérateur les trois espèces de champignons.
- Je les passe à l'eau pour les laver ?
- On non… Attends je te montre.
Vivement je me reculai et lui laissai la place. Elle mit la première plaque au four
NB : La minuterie va sonner dans 20 minutes.
S'essuyant les mains, elle saisit ensuite un petit couteau et deux plats en plastique.
- Tu enlèves d'abord les pieds qui ont un peu de terre. Ainsi.
La première girolle jaune perdit quelques grammes qui tombèrent dans un des récipients.
- Ensuite tu racles ou découpes les parties plus ou moins propres. Un champignon ne doit pas être mouillé ou lavé…
La chanterelle, ayant subi une toilette entre les doigts de Bella, fut déposée dans l'autre plat vide.
- Tu as compris Edward ?
- Je pense.
Elle recula, prudente elle aussi semblait-il, et me tendit le couteau.
Je saisis un gros cèpe qui me semblait plus approprié pour mes talents de débutant. L'arôme était particulier, je ne pus m'empêcher de le porter à mes narines, intrigué.
Je fermai les yeux : ça me rappelait quelque chose.
Je humai un peu plus le champignon, agacé de ne pas retrouver exactement le souvenir qui flottait à la lisière du perceptible.
- Prends celui-ci.
Soulevant les paupières je vis que Bella me tendait une coulemelle, le grand champignon crème et marron. Elle souriait un peu, un sourire de Joconde, comme si elle savait ce que je cherchais.
J'attrapai le champignon en effleurant ses doigts, ressentant un frisson de plaisir à ce contact. Frisson que je contrôlai très vite en inspirant une odeur épicée de sous-bois.
Forks. Nos balades dans les bois tous les quatre. Notre enfance.
Je souris.
- Bon sang j'avais presque oublié ! Il y en avait plein dans la forêt !
- Oui, et nous ne les consommions pas. Je les ai découverts en France. Prêt à goûter ?
- S'ils sont cuits, oui.
- Bon, pour les faire cuire tu les coupes en petits morceaux et tu les mets dans la poêle chaude avec une noisette de beurre et d'huile d'olive. Les cèpes d'abord.
- Donc, je les prépare en premier ?
- Bien vu ! Ensuite tu rajouteras les lépiotes et les girolles lorsque les cèpes auront perdu de l'eau. J'aime leurs parfums mélangés. Tu vois c'est simple.
Tout en me parlant elle avait préparé une deuxième plaque de briochettes. Je m'obstinai à nettoyer mes champignons gentiment.
Il n'était pas forcement utile de lui signaler que le peignoir avait glisser sur son épaule gauche me révélant sa peau pâle, frôlée par les mèches brunes humides qui avaient fuit l'élastique.
Concentration, Cullen, concentration.
Les cèpes cuisaient, répandant un arôme subtil nettement plus appétissant que l'aspect spongieux verdâtre qu'ils avaient dans la poêle.
- Tu peux ôter un peu d'eau de cuisson et ajouter les autres maintenant Edward, dit-elle.
Je m'aperçus alors qu'elle me surveillait du coin de l'œil. Je m'exécutai avec aisance faisant glisser les morceaux de coulemelle craquants et les petites girolles jaunes dans la poêle chaude.
- C'est tout ? j'ai juste à les faire cuire ?
- Un peu plus tard tu ajouteras du persil haché et de l'échalote. Elles sont dans la panière juste à ta gauche. Quand au persil tu as dû le ranger ?
Persil... Grandes tiges vertes parfumées ? Je savais que ça existait mais de là à les hacher…
Me voyant hésiter, Bella couvrit la plaque de cuisson et la pâte restante, se lava les mains avant de s'approcher de moi.
Méfiante, elle s'arrêta à quelques centimètres et planta son regard dans le mien.
- Je te fais une démonstration mais…
Elle sembla hésiter une seconde.
- Mais ?
- Mais tu ne me… touches pas ! Je ne veux pas faire brûler mes brioches.
- Entendu.
Elle se retournait déjà vers le comptoir, m'offrant une vue imprenable sur sa nuque très dégagée et un décolleté perturbant, car étant plus grand qu'elle, être juste derrière Bella présentait certains avantages.
- Entendu Bella, mais à une condition, repris-je.
Elle sursauta en m'entendant parler juste dans son cou.
- Edward !
- Eh ! Je ne te touche pas, m'exclamai-je taquin en lui montrant mes mains sagement placées de chaque côté de mon corps.
Elle soupira se tournant à demi vers moi.
- C'est quoi ta condition ?
Joignant le geste à la parole, je posai mes doigts contre la peau fine de son cou,
- Tu me laisses remettre en place avant, le col de « mon » peignoir. Il est décidément trop grand et tu risques d'attraper froid ma belle.
Mes mains doucement replacèrent l'encolure correctement, frôlant à peine le haut de ses seins puis le doux sillon qui les séparait, la faisant frissonner au passage. Le col remonta sur ses épaules et je fus privé de cette vue distrayante.
Puis je me reculai, tel un enfant sage.
- Tu vois, tu tremblais. Vas-y montre moi comment hacher le persil.
- Je...
Elle se tut et lorsqu'elle saisit le couteau d'un main tremblante, je me reculai prudemment en voyant son regard furieux. Elle attrapa une planche à découper blanche d'un geste brusque et hacha nerveusement en menus morceaux le persil, m'ignorant totalement. Je me frottai la nuque. Je n'aurais pas dû.
- Eh zut ! J'ai tout haché, siffla Bella entre ses dents.
Elle semblait soudain désespérée.
- Euh, c'est pas grave Bella, j'ai vu comment faire. Je saurai le faire une autre fois.
Son regard sur moi redevint combatif.
- Hacher Le persil ? Peut-être, mais on avait un marché me semble-t-il ? Je veux être tranquille dans ma cuisine !
Son couteau fin et aiguisé était menaçant. Emmett ne m'avait pas prévenu qu'une femme dans une cuisine pouvait être armée et dangereuse. Je ne couperai pas aux excuses.
- Exact Bella. Je m'en veux un peu… Promis, je vais être sage.
Il le fallait si je voulais que mon plan idiot réussisse. Au point où j'en étais, je n'avais plus le choix.
- Mouais ! Excuses acceptées, même si elles sont aussi minables que celles de l'autre imbécile du marché. Au fait, où est sa carte ?
Merde…
- Je l'ai euh… jetée.
Bella plissa les yeux comme si elle doutait de mes paroles. Elle s'approcha de moi rapidement et glissa sa main dans la poche arrière de mon jeans, attrapant ladite carte qu'elle brandit triomphalement.
- Jetée ?
Elle éclata de rire.
- Tu n'es pas censée faire mes poches et le four sonne. Occupe-toi de lui.
La diversion était parfaite. Elle posa le couteau et la carte crasseuse sur l'évier s'occupant de sa fournée.
Je décidai sagement d'éplucher les quelques échalotes qu'elle avait mis de côté. Lorsqu'elle me fixa à nouveau et vit mon attitude studieuse, elle sourit et je lui fis un clin d'œil.
- Idiot ! Il est impossible de rester fâché contre toi.
- Tant mieux.
- Je mets la deuxième fournée, ajoute les échalotes et remue doucement avec la spatule en bois.
L'odeur était délicieuse. Allais-je devenir accro aux champignons sauvages ?
Se plaçant en face de moi de l'autre coté du comptoir, elle vérifia la cuisson.
- Parfait. Ajoute le persil haché et une pincée de sel. Dans 5 minutes, on vérifiera que tout est cuit à point puis on laissera tiédir. Je vais farcir mes brioches en attendant.
- Avec quoi ?
- Certaines avec ta fricassée de champignons. Les autres avec du fromage, du jambon de parme ou du foie gras. Il faut juste que je trouve la texture adéquate pour que cela ne tombe pas dès la première bouchée.
Je m'accoudai sur le plan de travail pour la regarder faire. Avec dextérité, elle découpa une sorte de chapeau et creusa les « briochettes ». Les premières accueillirent dans le creux ainsi formé, une fine tranche de foie gras.
Les suivantes furent garnies de lamelles de jambon de parme qui dépassèrent de façon alléchante lorsque je remis en place les chapeaux briochés.
Pour les dernières, Bella fixa longuement le creux en réfléchissant, avant de reprendre dans un saladier, les miettes de brioches écartées. Elle fabriqua en un tour de main un mélange de mie et de miettes de fromage bleu, du roquefort m'apprit-elle, qu'elle me chargea de placer dans les brioches vides.
Nous travaillions ensemble en silence et en harmonie. Ma fricassée avait cuit, je l'avais réservée dans un grand bol blanc sous les conseils de Bella, tandis qu'elle sortait la dernière fournée de brioches.
Sur le plateau argenté s'alignaient maintenant fièrement, 3 lignées de briochettes aisément reconnaissables par de petites décorations qui dénonçaient leur contenu.
-LdC-
Il était presque midi lorsque je relevai la tête vers la pendule, et tout cela m'avait donné faim, mais Bella était immobile et pâle, les mains crispées sur le rebord du comptoir.
- Ça va ?
Elle ne répondit rien, elle tremblait. Je fus soudain inquiet. Posant précipitamment l'assiette que je tenais, je passai de son coté et la saisit par la taille pour la transporter sur son canapé. Elle se laissa faire, s'affaissant mollement dans mes bras, s'évanouissant.
Je jetai au sol le plaid de Jake, avant de l'allonger doucement sur le sofa. Me laissant tomber à genoux sur le sol près d'elle, je lui tapotai la joue.
- Eh ! Bella ! Que se passe-t-il ? Reste avec moi !
Elle rouvrit les yeux et me contempla quelques instants sans me voir, puis revint à elle. Son regard papillonna.
- Euh… mince.
Elle voulut s'asseoir mais je le maintiens de la main en position allongée.
- Du calme ma jolie. Tu nous as fait un mini malaise. Tu as déjeuner ce matin ?
- Un peu comme d'habitude.
Je lui caressai les cheveux tout en surveillant à son poignet les palpitations encore trop rapide de son cœur.
- Ça t'est déjà arrivé ?
- Non, jamais !
Elle était indignée que son corps puisse la trahir.
- Tu es sous pression avec l'ouverture de ta galerie ?
Elle hésita avant de répondre.
- Oui… c'est peut-être ça. Je n'y arriverai pas… J'ai présumé de mes forces ou de mes compétences. Ça ne fait que quelques semaines que je suis de retour. C'est trop tôt ! Je ne suis pas...
D'un doigt sur ses lèvres je la fis taire…
- Chut…. Tu es la fille la plus compétente, prévoyante et organisée que je connaisse. Tout ira bien.
- C'est grâce à toi si je suis ainsi.
Elle rosit et posa sa main sur ses lèvres comme si elle voulait rattraper ses mots. Je fronçai alors les sourcils. Je ne savais pas si c'était bien de la taquiner ainsi mais je ne résistai pas à ma curiosité.
- Moi ?
Elle ferma les yeux et posa sa nuque sur l'accoudoir.
- Ouais… depuis toute petite à l'école je te voyais premier de la classe, toujours des cahiers bien propres et les devoirs faits.
- Le type ennuyeux par excellence, en somme.
Elle secoua la tête et me tapa le bras.
- Non, idiot ! J'ai voulu être comme toi : réussir. J'ai donc travaillé avec toi d'ailleurs pour être la meilleure moi aussi.
Elle souriait à ses souvenirs.
- Ouais, je sais. j'ai dû sacrifier tous mes mercredis après-midi pour travailler avec toi. Je me souviens. On révisait souvent dans ta chambre avec Jasper et Emmett. Jusqu'au jour où ton père nous a dit de faire cela ailleurs. J'ai jamais compris pourquoi.
- Oups ! On peut… reparler de cela un autre jour ?
J'étais curieux. Mais elle avait besoin ou envie de parler d'autre chose. Je saurais un jour, mais pas aujourd'hui.
- Bien sûr. Repose-toi. Reste allongée, je vais te chercher quelque chose à boire.
Je me levai pour aller fouiller dans son frigo. Jus de pèche. Bingo !
J'en remplis un verre que je lui tendis avant de reprendre ma place à genoux devant le canapé.
- Merci Edward, fit-elle en buvant quelques gorgées du liquide sucré. Tu es un ange.
- Je sais. Et je sais aussi que ton expo sera une réussite. Tu la prépares depuis des mois lorsque tu étais en France et en Italie. Tu as fait venir les œuvres avant ton retour et depuis tu ne ménages pas ta peine. Tu as séduit les investisseurs, trouvé et loué le local idéal. Tu as même embauché gratuitement tes amis d'enfance pour la mise en place des œuvres. La promo est faite aussi. Quant au brunch… Il sera délicieux. Comme toi.
Je conclus ma tirade d'un baiser léger sur son nez.
Elle rit.
- Merci Edward. Tu as toujours été merveilleux pour me soutenir.
- Tu as tout préparé de main de maître ma chère. Je suis même certain que ta tenue pour le vernissage est déjà choisie ? Sous-vêtements compris.
Bella rougit violemment et je caressai sa joue brûlante du revers de mes doigts.
- Arrête ce petit jeu tout de suite Edward, s'il te plaît !
Elle avait jeté ces mots avec une certaine agressivité et sans me lever, toutefois je reculai, lui laissant plus d'espace.
- Je suis désolé si j'ai dit quelque chose qui…
Je serrai les dents. Je l'avais blessé sans vraiment comprendre pourquoi elle avait changé si vite d'humeur.
- Je vais te laisser si tu veux.
- Non je…
Sa main posée sur mon bras me retint et elle hésita à poursuivre.
- Je… laisse-moi du temps ! Edward, je… tu me stresses autant, sinon plus que mon travail... Je… Je ne comprends pas où nous en sommes. Ni surtout ce que je ressens. C'est trop tôt ! Je ne veux pas ressentir autre chose maintenant ! C'est compliqué.
Il y eu un silence que je respectai, mais je voulais comprendre.
- Il n'y a que quelques mois que Marcus et moi, commença-t-elle.
- Marcus ? Il vient faire quoi ici ce grand comique ? Tu l'as plaqué il y a plus de cinq mois je crois ? Tu vas lui rester fidèle toute ta vie ?
- Ce n'est pas une question de fidélité. J'ai parfois l'impression que ce que je ressentais pour lui s'apparentait plus à de l'amitié qu'à de l'amour. Il ne m'a jamais perturbé comme tu sais le faire, comme tu l'as toujours fait, même sans le vouloir.
Silence.
Est-ce que j'avais bien compris ? Je ne la touchai plus, mais sa main s'était crispée sur mon poignet et je la dévisageai cherchant la confirmation de… Je n'allais pas lui demander ?
- Tu veux dire que…
Elle soupira. Ferma les yeux et abandonna le combat.
- À part notre premier baiser et les moments où tu me frôlais, je n'ai jamais ressenti grand chose. Physiquement je veux dire. Marcus et moi, on faisait l'amour ou quelque chose qui y ressemble mais c'était… bref. C'était décevant. Je ne suis pas réceptive. Je suis froide. Il me l'a souvent dit et il a raison.
Je laissai échapper un hoquet de surprise.
- Tu plaisantes Bella ?
- J'ai l'air de plaisanter ? C'est pas la faute de Marcus. J'ai eu avant lui, une ou deux autres expériences. Pas formidables non plus. Je ne suis pas sensuelle. Ça doit être ça.
Bella venait d'énoncer cette énormité avec désolation et une sorte d'acceptation.
Je bouillis de colère, serrant les dents et maintenant mes mains sur mes cuisses. Si j'avais pu décapiter ces idiots. Marcus le premier.
Mais je pouvais faire autre chose, si je me décidais à franchir la limite. Ma décision fut prise en quelques secondes.
Adieu le plan idiot d'Emmett.
Bella avait besoin de moi.
- Tu as confiance en moi ?
- Euh, oui bien sur !
Elle n'avait pas hésité une seconde.
- Je vais te poser deux questions et ensuite tu me laisses te montrer quelque chose.
- Si tu veux, répondit-elle, hésitant cette fois-ci.
- Le four est-il éteint ?
- Oui.
Elle était perdue. Un mince sourire se dessina sur mes lèvres. J'apprenais de mes erreurs passées.
- Bien. Me libères-tu de ma promesse de ne pas te perturber dans ta cuisine ? Techniquement nous ne sommes plus dans ta cuisine, mais j'aimerais tenter une expérience avec ton accord préalable.
Elle releva légèrement la tête et me fixa longuement avant de se rallonger.
- Bien. Que dois-je faire ?
Malgré son approbation, elle était crispée. Je le vis à la tension de ses bras posés artificiellement le long de son corps.
Allongée devant moi, son peignoir entrouvert, découvrant ses cuisses, elle était la tentation même. Comment résister ? Je saisis ses poignets et les relevai doucement au-dessus de sa tête, les maintenant fermement sur l'accoudoir de ma main gauche.
- Rien. Tu ne fais rien, tu m'écoutes. Tu ne bouges pas, soufflai-je contre sa joue.
Elle inspira profondément et ferma les yeux.
- Bien, ma douce. Je te connais depuis longtemps. On se connaît depuis longtemps et même si…
Je me tus une seconde, arrêtant de murmurer à son oreille pour frôler son front de mes lèvres. Elle frémit et ses paupières cillèrent.
- Même si nous avons été séparés longtemps, j'ai l'impression bizarre qu'il n'y a pas eu de rupture du temps entre nous. Comme avant, j'aime te regarder, comme lorsque nous avions 15 ans, j'ai envie de te protéger. J'ai besoin de te voir sourire, de te regarder m'expliquer je ne sais quoi avec la passion qui a toujours été tienne.
Ma main droite frôla sa joue, papillonna une seconde sur son épaule pour se poser sur sa taille sagement.
- Tu es forte et passionnée. Quand tu aimes quelque chose ou quelqu'un, tu le fais et le vis pleinement. Nous nous ressemblons là aussi ma Bella.
Elle respira doucement, au rythme de mes paroles et sous ma main je la sentis s'apaiser.
- Tu m'as manqué. Ton sourire m'a manqué. Mais aussi…
Je marquai un temps d'arrêt et son souffle se suspendit à mes mots tandis que ma main reprenait son discret voyage au-dessus du peignoir, sur la hanche, la cuisse puis le genou dénudé de Bella.
- Mais aussi le fait de te toucher, de te respirer.
Je joignis le geste à la parole, inspirant sans aucune discrétion le parfum de ses cheveux en me penchant légèrement sur elle. Je continuai à chuchoter, mon front contre son front, ressentant la moindre de ses respirations.
- Edward…
- Chuut…
Lâchant ses poignets, je posai mon index sur ses lèvres, les caressant insensiblement.
- Marcus, ton… enfin cet homme est un idiot. Un imbécile, un ignorant et tant mieux pour moi, mais je suis triste que tu en sois venue à penser...
J'inspirai profondément. Le mot me choquait et je ne pouvais l'appliquer à ma Bella si douce et sensuelle, si naturellement provocante sans le savoir.
- Tu n'as pas le droit de continuer à croire que tu n'es pas sensuelle. Ils t'ont privé de bien des plaisirs.
Je devais le faire. Je voulais le faire. À bas les plans.
Ma main glissa de son genou sur sa cuisse, lentement, comme apeurée, sous le peignoir. Je découvris la douceur du grain de sa peau déjà frémissante.
- Tu es comme l'odeur fine et délicate des sous-bois. Je suis le curieux d'en connaître plus et qui n'a goûté que des… champignons en conserve. J'ai envie de savourer ce que tu m'as fait connaître ce matin et je brûle de te faire découvrir ce que tu ignores encore de toi.
Bella avait ouvert ses grands yeux chocolat et fixait son regard dans le mien, avide de comprendre, de savoir. Je ne souhaitais plus que cela.
À bout de souffle et de désir, je posai mes lèvres sur les siennes. Avec retenue. Sans bouger.
Mes doigts à leur tour tremblèrent sur sa cuisse, juste un peu plus haut encore caressant chaque centimètre de peau.
Elle bougea ses lèvres contre les miennes, timidement. Je m'appliquai à la laisser faire, à rester immobile malgré le désir qui fusait dans mes veines. C'était comme une première fois. Pour elle, pour moi. Du bout de sa langue elle traça le contour de ma bouche et je lui rendit ensuite la politesse en retrouvant son goût sucré. Mais je n'allai pas plus loin et me reculai avec prudence.
Patience Cullen. Ne prends pas feu. La douceur est la meilleure des cuissons dans ce cas.
Le petit gémissement qui lui échappa lorsque nos lèvres se séparèrent me fit sourire contre sa joue. Insensible au jeu de l'amour, ma Bella ?
- On continue la leçon, Bella ?
Je reposai une seconde ma bouche sur la sienne, l'empêchant de formuler sa réponse. Le voyage de ma main avait repris. Remontant, écartant les pans du peignoir bleu, frôlant la culotte de soie blanche, sans pitié je frôlai avec délice sa peau, me posant enfin sur son ventre qui révélait une respiration hachée.
Je sentis sur mes cheveux la traction nerveuse des doigts de Bella qui cherchait à me retenir lorsque je bougeai un peu.
- N'aie pas peur, je n'ai pas prévu de partir. Pas tout de suite en tout cas.
Je dénouai la ceinture du peignoir sans quitter son regard. Je n'étais pas certain de résister moi-même à ce que je voulais faire.
Elle était maintenant allongée sur son canapé, peignoir ouvert, découvrant ses sous-vêtements alors que, à genoux près d'elle, je rassemblai le peu de sang froid qui me restait pour passer à l'étape suivante sans me griller.
« Faire mijoter permet de faire ressortir les saveurs, et le plaisir de la dégustation est amplifié ».
Une vérité que je voulais tester pour elle. OK pour moi aussi.
Un dernier baiser papillon sur ses lèvres dont j'avais du mal à me lasser et je baissai enfin les yeux sur sa poitrine.
Enfer et paradis.
Elle n'avait pas mis de soutien-gorge et instantanément je vis sa poitrine parfaite se soulever et durcir sous mon regard brûlant.
Instantanément le feu se répandit dans mes veines, et ailleurs, une fois de plus. Ma position était désagréable dans mon état, mais je n'en changerais pour rien au monde.
Une seconde mon regard croisa les yeux brillants de désir de Bella, reflet parfait du mien et sans plus réfléchir, je partis déguster la peau sensible de sa poitrine offerte.
Je ne sais pas combien de temps je passai à la savourer ainsi.
La « cuisson » fut douce, lente et délicieuse. Les doigts de Bella dansaient sur mon crâne, m'incitant à approfondir ou déplacer mes caresses au gré de son désir. J'étais devenu l'instrument volontaire et dévoué, lui permettant de gravir peu à peu le chemin du plaisir.
Elle soufflait, gémissait, se tordait doucement sous les caresses de ma langue et de mes lèvres.
J'avais décidé, dans une dernière pensée lucide de me limiter au haut de son corps mais je m'aperçus que ma main posée sur le haut de sa cuisse avait du mal à respecter mes propres limites alors que Bella se tortillait sous mes caresses.
Bella haletait, prise par la recherche du plaisir. Je ne pouvais, voulais pas aller plus loin. Pas maintenant.
Lorsque je sentis que je ne pourrais pas me contenir longtemps, je me contraignis à apaiser les choses, calmant la température autant que possible. Il n'était pas possible de la laisser frustrée totalement, aussi je ralentis et adoucis mes caresses. Plus de tendresse. Moins de passion.
J'avais éveillé son appétit, sa curiosité. Cela devait suffire pour la leçon d'aujourd'hui.
Après de longues minutes de douces caresses, je sentis sa respiration se calmer, je posai mon front brûlant sur son ventre, il me fallait apaiser mes propres démons avant de la regarder.
- Ne me reparle plus de ta… froideur Bella. N'y pense même plus, murmurai-je d'une voix rauque.
Elle caressait mes cheveux, comme si elle sentait que j'avais à mon tour besoin de réconfort.
J'avais peur. C'était mon amie depuis toujours et nous venions de franchir allégrement certaines limites.
Étions-nous prêts à aller plus loin ?
Et voila...rendez-vous l'an prochain pour la suite et fin de ces leçons de Cuisine. N'hésitez pas à me laisser un petit mot. et à lire les OS du COntest sur le penname "le twilight contest" (il y a plein de bébés en attente)
En attendant profitez bien de cette fin d'année. Cuisinez bien et savourez la vie.
Kiss
Nic