MOT DE L'AUTEUR :

Je suis vraiment désolééééééééééééée ! Non, je n'ai pas abandonné cette fiction. Je m'explique donc sur la raison de ce loooooooooooooong silence qui n'est pas bien compliquée. Après avoir relu le premier chapitre de cet écrit longtemps oublié, je me suis mise à analyser le reste des chapitres et, bien que l'idée de base me plaise toujours, j'ai dû me rendre à l'évidence : c'était une énorme DAUBE ! Des what-the-fuck scénaristiques, des fautes monumentales, des intrigues mal exploitées, des contradictions… Bref, j'ai donc réfléchis aux lignes et idées qui méritaient de garder leur place et à tout ce qu'il fallait revoir/corriger/supprimer. Puis j'ai abandonné et j'ai simplement écrit ce deuxième chapitre ! Promis, je vais essayer de ne pas prendre de retard dans l'écriture de cette fiction qui me tient tout de même à cœur… Première étape, je me cherche une beta, ce qui devrait déjà me motiver !

Mais bon, du coup, n'hésitez pas à me faire part de vos idées et autres réflexions !


- Nous sommes en 1977…

La nouvelle mit du temps à se frayer un chemin vers le cerveau des jeunes gens. C'est pourquoi Neville se sentit obligé de repréciser.

- Nous ne sommes pas dans un univers parallèle, nous sommes toujours chez nous. Si il n'y a plus de bataille, c'est juste parce qu'elle n'a pas encore eu lieu ! Vous comprenez ?

- … On est dans la merde, les gars !

- Merci pour cet élan d'optimisme, Malfoy… Tu es très rassurant comme mec…

Malfoy balança la tête en signe d'agacement. Il détestait ces griffons, réellement…

- Il faut être réaliste, Londubat… Faisons la liste des diverses hypothèses de conséquences que pourrait provoquer ce… hum… petit voyage… Soit nous sommes déjà venu dans le passé et c'est une boucle sans fin qui se répète dans le temps, ainsi tout ce que nous ferons ici a déjà été fait soit nous devons être très prudent et ne rien faire qui puisse modifier notre avenir car on pourrait alors bouleverser notre présent jusque nous empêcher de naître soit, dernière possibilité, nous avons déjà modifié le futur par notre simple présence ici, celui-ci n'existe alors plus puisqu'il est en reconstruction avec de nouvelles données : nous. Alors ? Votre avis…

- Un instant, Malfoy ! intervint Dean. Si on suit ce que tu racontes, tu sous-entends que dans la dernière possibilité, nous n'avons aucune – AUCUNE - chance de retour ?

- C'est ce que j'affirme oui… Qui plus est, c'est la plus probable…

- C'est triste mais je suis de l'avis de Malfoy…

Tous se retournèrent vers Harry.

- Comment tu le sais ? demanda Neville.

- Par déduction… Ne pas intervenir du tout dans ce monde est impossible, rien que se fournir en nourriture intervient dans cette réalité ou ne fusse que pour trouver un moyen de retour, on ne sait pas s'en tenir totalement éloigné. Quant à la première hypothèse, c'est trop… improbable. Mes parents étudient ici, j'ai vu leurs photos de classe, aucun nouvel élève n'y est représenté en septième… Nous ne sommes pas venus ici.

- On n'est peut-être pas devenu élève, on est peut-être parti ailleurs…

- Réfléchis un peu, Longdubat, on a peut-être dix-sept ans mais pas de diplôme, pas de papiers, on va faire quoi ? Ouvrir une boutique d'imbécilités comme les deux rouquins ? On n'a pas d'argent, pas d'amis qui pourraient nous aider notre seule échappatoire à la misère, c'est Poudlard… Ils offrent des bourses, il suffit de changer d'identité, de s'inventer une autre histoire et nous avons une chance de survivre ici… Si nous ne sommes pas allés à Poudlard, c'est que nous sommes morts, c'est tout.

Marfoy affichait un air entre l'angoisse et la colère. Il venait de perdre ses repères. Pire encore, il avait perdu le contrôle. Ici, il connaissait tant de monde mais lui-même, personne n'en avait entendu parler. Il allait devoir se refaire un monde, se refaire toute une réputation.

Harry, lui, hésitait entre rire ou pleurer. C'était sa deuxième chance, ce retour dans le temps. Une chance de connaître ses parents, sa famille, de se recréer une vie sans survivant, sans élu, de sauver ceux qu'ils aiment d'un destin injuste. Mais aussi, il ne verrait plus Ron, ni Hermione, ni la famille Weasley, SA famille. Il n'avait peut-être pas eu la vie la plus agréable qui soit mais il avait des alliés et il avait une place dans ce monde, pas dans le passé…

- Euh, je dis ça comme ça mais il faudrait peut-être mettre la main sur la Lovegood et Blaise avant qu'ils ne fassent une connerie, non ?

- Il a pas tord…

- Ça fait déjà trois fois que Malfoy a raison, il y a un truc qui cloche ici, ronchonna Neville. Ceci dit, Seamus reste ici, et pas seul !

- Je reste ici, j'ai à méditer sur tout cela… souffla Harry.

- Je reste ici aussi… dit Dean qui tenait toujours la main de son ami dans la sienne.

- Bon, ben il ne reste que toi et moi, Longdubat. On revient vite, ajouta-t-il en direction de ses amis.

Malfoy attrapa la cape de Harry avec un naturel déconcertant (d'ailleurs, comment connaissait-il cette cape ?) et franchit la porte avant lui Neville le suivit en soupirant.

Le trajet se fit silencieusement. Obligés de se serrer l'un contre l'autre sous la cape, Les pieds s'écrasaient régulièrement et les coudes frappaient. Neville, en son fort intérieur, se disait que cette journée sortait vraiment de l'ordinaire… Un petit voyage dans le temps : ça peut encore passer, mais fraterniser avec des serpentards, quelle idée !

- Calme ta joie d'être avec moi, Longdubat…

- T'as pourri ma scolarité, Malfoy, t'étonne pas si je te saute pas dans les bras !

Et les insultes fusèrent… Ils formaient vraiment la pire des alliances possibles.

- Neville ? Draco ? Vous savez être invisibles maintenant ? Vous avez été mordu par un gnome ? Il parait que c'est un des dons qu'ils peuvent transmettre…

Ils se retournèrent en même temps pour se retrouver face à une Luna Lovegood fidèle à elle-même.

- Sois pas si familière, Lovegood, on n'est pas potes… T'as vu Blaise ? Rassure-moi : t'as causé à personne ? On ne t'a pas vu ?

Luna mit un certain temps avant de répondre.

- J'ai aperçu Blaise, mais lui ne m'a pas vu par contre. Vous êtes les premiers que je croise… Vous savez où sont les autres ?

- Oui, dans la salle sur demande, il y …

- Où est Blaise ? coupa Malfoy.

- Il sortait du lac, il a mal atterri le pauvre… Moi je suis tombée sur les coussins d'une salle de défense contre les forces du mal…

Luna n'eu pas le temps d'en dire plus que Malfoy courait déjà vers la sortie. Neville et Luna lui emboitèrent le pas. C'est essoufflés qu'il les mena aux vestiaires de quiddich.

- Blaise était trempé. Je le connais, il aura voulu prendre une douche et celles-ci sont les plus proches, tenta-t-il de s'expliquer.

En tendant l'oreille, les deux membres de l'A.D. entendaient bien le bruit de l'eau qui coule à travers la porte. Malfoy ne se gêna pas et poussa grand la porte pour aller voir son ami.

- T'as de la chance que je ne sois pas pudique parce que sinon, t'aurais eu mon pied au cul, Draco.

Malfoy se permit un sourire de soulagement. Visiblement, Blaise n'avait rien.

- T'as un plus gros pénis que Neville, Blaise…

Luna avait prononcé ces mots d'un ton monocorde, d'une indifférence très gênante… Blaise cria, visiblement surpris de la présence des deux autres, et Neville rougit…

- C'est pas… On a jamais… C'est juste qu'elle… elle est rentrée dans la mauvaise salle-de-bain… vous voyez ?... quand on se cachait…

- Mais je m'en fiche, Longdubat, dégagez de là et fais ce que tu veux de ta vie !

Neville bafouilla des excuses et tira Luna vers la sortie tandis que Malfoy riait dans sa barbe.

- Pas pudique, hein ? dit Malfoy quand les autres furent partis.

- Pas avec toi, on a prit trop de douches ensemble après le quiddich… Mais bon, c'est pas pour autant que je vais laisser Loufoca se rincer l'œil, répondit Blaise en enroulant une serviette autour de sa taille.

Malfoy laissa échapper un petit rire moqueur puis lâcha :

- Dépêche-toi de te sécher, j'ai des révélations à te faire une fois que tu auras enfilé un pantalon…

Et il sortit.

Le retour se fit sans histoire. La soirée était déjà bien avancée et ils ne croisèrent personne. Ils arrivèrent rapidement à destination.

- Tu me dois 5 gallions, Dean : ils n'ont pas l'air de s'être entre-tuer…

Dean ronchonna.

- J'ai droit à un délai, Seamus ? … J'ai PAS 5 gallions, ajouta-t-il plus bas en direction de Harry…

Blaise semblait mal à l'aise face à tous ces griffondors. Son regard se posa alors sur Seamus qu'ils avaient allongé sur un lit de camp.

- Et moi, j'ai droit à des explications ?

C'est Harry qui se chargea d'expliquer aux nouveaux venus tout ce qu'il s'était passé jusqu'alors et les conclusions qu'ils en avaient tirées. Cette nuit là, seul Seamus dormit.


- On se réveille ! Debout là dedans ! Allez, du nerf, on a des choses à régler.

Blaise hurlait dans la salle sur demande. Le métisse ne semblait pas plus dérangé que cela par le fait qu'il était un serpentard détesté de tous, en grande infériorité numérique et qu'il venait, en une seconde, de trouver une excuse toute prête aux gentils griffys tout ensommeillés de le frapper violement. Soit il était inconscient, soit quelque peu suicidaire.

De toute évidence, ne pas dormir ne semblait pas pour autant épuiser le jeune homme qui s'était à présent mis à sauter sur ses 'colocataires'. Fichtre ! Il était quand même passé midi déjà.

- Tu exagères, Blaise… On est tous crevés.

- Soit ! Néanmoins il va nous falloir infiltrer l'école assez rapidement… Vous disiez avoir croisé deux professeurs, hier, c'est ça ? Il doit y avoir une réunion aujourd'hui… Enfin si elle n'est pas déjà passée. On devrait s'y rendre. Mieux on sera informés, et mieux on pourra se fondre dans la masse…

Malfoy s'étira et se tourna vers le groupe.

- Je propose que deux personnes s'y rendent sous la cape de Potter. On ne sait décemment pas en mettre plus… Moi, je reste ici pour soigner l'irlandais.

Neville se leva à son tour, de grandes cernes marquant sur son visage.

- J'irai.

- Moi aussi. Après tout, c'est ma cape ! Et nous repasserons par les cuisines en revenant, histoire de se faire quelques réserves.

- Et pensez à réparer les fenêtres qu'on a cassé, ce serait bête que d'attirer des soupçons pour une telle bêtise, ajouta Luna avec lucidité.

Harry acquiesça, bailla et se dirigea vers la salle-de-bain.

- Pitié, grouille-toi, Potter ! Notre temps est précieux… Et puis j'aimerais me doucher aussi…

Chacun à leur tour se préparèrent et tandis que Malfoy et Dean s'activaient à changer les pansements du blessé, Harry et Neville se dirigèrent vers la porte.

- Ah, c'est bien joli d'aller espionner le corps professoral mais si on ne sait même pas où ça se passe… Salle des profs ? Grande Salle ? Salle de réunion ?

Harry sortit alors de la bourse pendant à son cou un vieux parchemin. Il se tourna vers Neville et lui fit un sourire mystérieux.

- Tu sais garder un secret, Nev' ?...

Neville afficha un air perplexe mais hocha vigoureusement la tête. Harry sourit de plus belle et tapota la feuille toujours dans ses mains.

- Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises !

Neville eu alors la surprise de voir des traits se former sur le vieux parchemin. La bouche ouverte, il suivit le tracé de la baguette de Harry qui faisait des cercles autour de deux petits points portant leur nom.

- C'est… ?

- Nous ! Voici la carte des maraudeurs ! Il y est représenté tout Poudlard et chaque personne qui s'y trouve… En résumé : une petite merveille. Ceci dit, j'aimerais autant que ça ne s'ébruite pas…

- Aucun soucis, je tiendrai ma langue.

Le visage d'Harry se refit sérieux et il parcouru la carte à la recherche des professeurs de l'époque. Il les trouva assez rapidement… La plupart se trouvait dans la grande salle et les autres semblaient tout droit s'y rendre.

- Suis-moi, je les ai trouvés, prévint Harry en montrant sa trouvaille à Neville. Et avec un peu de chance, ils n'ont pas encore commencé.

Ils parcoururent les couloirs les séparant de la pièce en un temps record. Le cœur de Harry battait à tout rompre et pourtant il ne savait pas vraiment pourquoi… Peut-être parce que pour la première fois depuis qu'il était arrivé ici, il allait revoir des visages connus. Parce qu'ici, Dumbledore était vivant.

Plus ils se rapprochaient, plus il lui était dur de garder une apparence passive.

- Silence, je vous prie, chers collègues…

Neville lui désigna la porte d'une salle adjacente à la grande salle, la même qui avait accueilli les explications de Harry quand son nom était sorti de la coupe de feu. Ils s'y glissèrent discrètement (du moins, ils essayèrent) et partirent se caler dans un coin de façon à être sûr de ne frôler personne.

- Bien… Puisque vous êtes tous présents, nous allons enfin pouvoir commencer cette réunion.

Dumbledore – parce que c'était lui – sourit à l'assemblée. Harry sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine, l'émotion était si violente qu'il crut qu'il allait vomir. Il n'aurait jamais osé espérer revoir un jour le professeur. Intérieurement, il priait pour que personne n'entende les palpitations de son cœur, mais surtout Harry espérait grandement qu'il ne puisse pas entendre son ventre hurler. Merlin qu'il était difficile d'être émotif quand on est affamé !

- Je tiens, avant toute chose, à vous présenter le nouveau professeur de défense contre les forces du mal qui remplacera le professeur Draenst : le professeur Williams. Espérons qu'il tiendra plus qu'une année…

Le nouveau rougit un moment. Il était très jeune et pas très rassuré au milieu de tous ces sorciers pariant sur le nombre de mois qu'il tiendrait. Il avait les cheveux bruns et les yeux verts, un aspect chétif marqué par un petit corps frêle et un regard fuyant fortement souligné de cernes. Son visage était encore marqué de petites cicatrices reste d'une acné virulente durant la puberté, si flagrant que Harry se demanda s'il ne se trouvait pas devant le futur père de Milicent Bulstrode. Il venait de remarquer le regard patient des autres personnes présentes dans la pièce, ce dernier compris vite qu'il lui faudrait faire un discours. C'est un peu bégayant qu'il commença :

- Euh… Ben… Je… Je vous remercie de votre accueil… Et puis… Je n'ai pas vraiment préparé de discours mais… sachez que je suis très heureux d'être ici parmi vous et que j'espère que cette année se passera en bons termes…

Il se rassit et Harry jura avoir entendu McGonnagal glisser au professeur Flitwick : « ça y est, on est tellement désespérés que pour ce poste, on accepte même les adolescents attardés maintenant… ». Effectivement : merci de l'accueil !

Dumbledore se plaça face au corps enseignant et reprit :

- Bien… Ainsi, je dois vous informer que Mademoiselle Frustin de même que messieurs Tallons et Greys sont recalés et repasseront donc pour la deuxième fois, respectivement leur deuxième, troisième et sixième année à Poudlard. Dans des circonstances moins joyeuses encore, j'ai aussi l'immense regret de vous annoncé le décès prématuré de la jeune Maria Crescado, lors d'une embuscade de mangemorts…

- Bande de salopards ! s'écria McGonnagal.

Tous les professeurs y allèrent de leur commentaire, révoltés ou apeurés. Ici, la guerre existait déjà… Le directeur se redressa sur toute sa hauteur, malgré son âge avancé, il semblait plus fort et plus grand que quiconque dans la pièce.

- Par la même occasion, nous pouvons garder une minute de silence pour cette brillante élève qui fût la nôtre, ainsi que pour les tristes victimes de l'explosion de Crissing Road, de la papeterie Franco's & co, et toutes celles non citées, ainsi que celles de la destruction du bureau des dossiers étrangers et du bureau des manœuvres magiques expérimentales lors de l'attaque du ministère début juin.

Le silence total se fit instantanément et dura bien la minute requise si pas plus. Harry put même apercevoir le professeur Brûlepot, détenteur du poste de soins aux créatures magiques verser une larme salée sur le gâchis de la bataille qu'ils menaient. Les deux intrus virent Dumbledore cligner longuement des yeux puis reprendre d'une voix posée son discours.

- Je pourrais vous faire une longue introduction sur ce début d'année qui commence mais je pense qu'après ces années à me l'entendre répéter, je crois deviner que vous la connaissez par cœur…

Neville lui désigna le nouveau qui se tortilla sur sa chaise mais garda le silence.

- Bien sûr, vous êtes chacun les bienvenus dans mon bureau pour un quelconque renseignement, un avis, une proposition ou même une simple visite amicale. Le mot de passe est 'sorbet au citron', friandise que je vous conseille par ailleurs… Bien ! Je pense qu'il est l'heure pour moi de vous laisser vaquer à vos occupations, il n'y a pas eu de changements dont j'aurais à vous faire part. (Puis il se tourna vers le nouvel arrivant :) Je pense vous avoir tout expliqué dans mon bureau lors de votre arrivée ici mais s'il vous reste des doutes ou des incertitudes, venez me voir ma porte vous est grande ouverte.

Puis, se tournant vers l'assemblée :

- Ma foi, n'oubliez-pas de prendre l'horaire des cours de cette année en sortant – je sais pertinemment que c'est l'unique raison pour laquelle vous vous étiez déplacés. Minerva, venez dans mon bureau vers six heures pour mettre au point certains détails. Quant à vous, Rudolf, reposez-vous un peu, vous avez une mine affreuse.

Il partit sans se retourner, laissant derrière lui ses collègues encore bouleversés par la nouvelle d'une enfant perdue…

- Dis donc, c'est ton ventre, Filius, qui gargouillait ainsi ? murmura soudainement MacGonagal.


- Alors, qu'est-ce qui s'est dit ?

Malfoy attendait visiblement une réponse à sa question, ce que Harry se fit un plaisir de lui offrir en déposant les rations de nourritures qu'ils n'avaient eu aucun mal à dérobé, tous sautèrent dessus, n'ayant rien mangé depuis deux jours.

- Pas vraiment grand-chose… Nous avons vu le nouveau prof de défense contre les forces du mal, sinon, on ne peut pas dire que ça a duré longtemps. On a même eu de la chance de pas les rater.

Malfoy soupira longuement et prit un croissant. Ça n'allait pas les aider beaucoup, ce peu d'informations.

- Le bureau des dossiers étrangers…

Tous tournèrent la tête vers Neville, surpris de son intervention. Il était resté silencieux tout au long du trajet du retour comme perdu dans ses pensées.

- Exprime-toi Longdubat… ordonna Malfoy en levant les yeux.

- Dumbedore a dit que le bureau des dossiers étrangers avait été détruit par des mangemorts… C'est un malheur qui se révèle être une chance pour nous en fin de compte…

Les autres restèrent un moment les yeux ronds, attendant plus d'informations de la part de leur ami. Seul Malfoy semblait avoir compris où il voulait en venir…

- Je vais sûrement le regretter mais : pas con, Longdubat.

Face aux regards toujours ahuris des jeunes l'entourant, Malfoy daigna continuer.

- Faites s'entrechoquer vos deux neurones pour une fois ! Ce bureau reçoit les dossiers de chaque étranger désirant s'établir en Angleterre. Or nous avons évoqué le fait qu'il nous faudrait nous introduire dans cette école parmi les élèves pour avoir à la fois une vision sur le monde extérieur et une condition de vie décente à la survie. Pour cela nous avons besoin de dossiers scolaires, de papiers, ce que nous n'avons pas, je vous le rappelle… Et si la raison de ce manque était qu'ils avaient tout simplement… euh, je ne sais pas… peut-être été détruits par les mangemorts ?! C'est une excuse toute trouvée…

Harry lui aurait bien fait bouffer son air suffisant à ce sale gosse prétentieux. Plus il passait du temps avec, plus il se demandait pourquoi il ne l'avait pas jeté par la fenêtre, l'autre blondinet…

- Tu proposes donc qu'on se fasse passer pour des élèves étrangers dont les papiers auraient brulés ?

- Merlin que tu es perspicace, Potter !

Harry grogna pour faire bonne figure mais au fond de lui, il était on ne peut plus heureux. Ce qu'il avait imaginé bien plus compliqué semblait relativement simple finalement.

Dean bougea un peu sur sa chaise, sembla hésiter mais prit finalement la parole.

- On pourrait pas simplement aller voir Dumbledore? Je veux dire : ce serait bien plus simple, il est le directeur de cette école et le ministère lui fait confiance. Il pourrait nous aider et ce serait bien plus pratique.

- … Non.

- Harry ? Mais pourquoi… ? C'est Dumbledore !

- Je sais, je sais. Mais… Je ne veux prendre aucun risque. Aucun.

- De quels risques parles-tu ? Le seul risque serait de foncer comme des cons sans son aide.

- Il m'a dit un jour qu'il était un grand sorcier, mais que par extension, ses erreurs n'en étaient que plus importantes. Je ne connais pas ce Dumbledore.

Harry repensait à Grindewarld et ses lettres. Il repensait à ses mots et ses actes. Il y a peu, ses illusions d'enfant s'étaient fanées. Dumbledore n'était pas le plus sage, il n'était pas le plus compatissant et il lui arrivait de faire des erreurs. Lui parler des reliques n'était définitivement pas une bonne idée, il le présentait.

- Ne prenons pas ce risque tant que nous n'y sommes pas obligés. Faites-moi confiance…

Avec un sourire triste, il profita du manque de protestation pour changer de sujet.

- Ok, mais il nous faut des nouveaux noms, de nouveaux passés, je ne peux décemment pas m'appeler Harry Potter alors que mon père se promène entre ces murs.

Malfoy souleva un sourcil unique.

- Toi, Potter ? Mais toi, tu restes ici et tu soignes le chaton. Tu ne croyais tout de même pas nous accompagner ? C'est une mission qui demande subtilité, Potter, et tu en manques cruellement. Tu irais chialer dans les jupes de ta mère et tabasser la marmaille mangemorte si on te laissait faire…

- Et toi il te manque un cerveau, est-ce que je t'emmerde avec ça ?

Dean l'arrêta alors qu'il avançait menaçant vers le blond.

- Il n'a pas totalement tord, Harry. Nous ne pouvons pas laisser Seamus seul, de plus tu ressembles bien trop à ton père, les gens vont se poser des questions… Et surtout, sauras-tu rester impassible face à ceux qui ont tué tes parents, ceux qui ont fait de ta vie un enfer ? Tu n'y arriveras pas. Personne n'y arriverait…

- Bonne idée, laissez-moi moisir ici, entre quatre murs et revenez me chercher quand il n'y aura plus personne pour régler son compte à face de serpent… !

- T'exagère Potty-pote. Comme si on imaginait une seconde qu'on arriverait à te tenir tranquille plus de dix minutes, même ligoté ! Je devine qu'ici tu n'as pas encore cambriolé Grincott ou tuer des dragons, il faut absolument réparer ça ! T'évites juste de trop t'afficher, merci, mais sinon, tu fais ce que tu dois faire et qu'ici tu n'as pas fais et nous on se charge de l'argent, de recueillir les infos et de fournir la nourriture…

Harry souffla et haussa les épaules. Malfoy avait ENCORE raison et il le détestait pour ça. Bien sûr, ici les horcruxes n'étaient pas encore détruites. L'avantage c'est qu'il ne partait pas de rien, au moins il savait ce qu'il cherchait. Néanmoins, il ne pouvait cacher à quel point il appréhendait cette nouvelle chasse aux morceaux d'âme, et cette fois SANS Ron et Hermione pour l'aider. Quand il y en a plus, il y en a encore c'était assez déprimant.

- Potty, t'as une sale tête… Tu viens enfin de reconnaître ma supériorité ?

- Ta gueule, Malfoy.

Les jeunes gens suivirent des yeux Harry allant se coucher sur sa couchette. Neville murmura qu'ils en reparleraient le lendemain matin et le silence se fit.


Le lendemain, c'est Harry qui se réveilla le dernier. Il avait fini par s'endormir vers cinq heures du matin les idées noir ayant fini par l'achever.

Il fut accueilli par un copieux petit déjeuner que Dean avait été discrètement substitué aux elfes de maison. Arrivé au milieu du groupe, il rejoignit la conversation déjà bien entamée.

- Ah, Harry ! On réfléchissait à nos passés respectifs dans ce monde. En gros, Malfoy affirme qu'il serait bien plus pratique que nous prétendions être frères ou du moins cousins. Mais bon, tu connais Neville, il s'oppose fermement à avoir un quelconque lien de parenté avec lui…

Harry hocha deux fois la tête d'un air entendu. Ça ne l'étonnait réellement pas.

- Et on se demandait aussi qui t'accompagnerait dans ce que tu as à faire… Tu sais… Maintenant que Ron et Hermione ne sont plus là…

Harry se renfrogna à ces paroles.

- Personne ne m'accompagne.

Harry avait prononcé ces mots d'un ton dur et sec. Ses amis s'étaient tous retourné vers lui comme un seul homme.

- ça veut dire quoi, exactement, Potter ? Que tu veux mourir seul, en héros névrotique ? ou que tu nous as menti ? Que ta grande mission n'était qu'un petit break, des vacances que tu t'autorisais ?

Le jeune garçon à lunette lui lança un regard noir et empli de haine. Ils avaient souffert du froid, de la faim, du doute, de l'incertitude, de la peur et de l'appréhension. Chaque jour emportait un peu de leur espoir de remporter la bataille. Ils avaient vu des hommes mourir, la souffrance qu'engendrait la prise de pouvoir du lord noir et Malfoy prenait cela d'une façon si froide et ironique que ça lui glaçait le sang.

- Ta gueule Malfoy. Parle pas de ce que tu ne peux pas comprendre.

Il tourna les talons et personne ne chercha à le rattraper. Tous devinaient que c'était inutile…


Il ne franchit de nouveau la porte que très tard dans la nuit. La pièce aux lumières éteintes semblait indiquer que les siens avaient fini par abandonner l'idée d'attendre son retour.

- T'es dégoûtant Potty t'as passé la soirée à récurer la salle des trophées avec tes… habits ?

Tous sauf Malfoy… Le destin devait-il réellement s'acharner ainsi contre lui ?

- J'ai dû me cacher dans un placard pas super entretenu. Il y avait quelqu'un dans les couloirs.

Malfoy s'approcha de lui et sauta sur ce qui lui servait normalement de lit avec une délicatesse des plus absente. Te gènes pas surtout blondinet…

- J'ai attrapé l'habitude de fermer ma gueule, Potty. J'ai attrapé l'habitude qu'on m'envoie balader comme tu l'as fait. J'ai même l'habitude de me sentir celui de trop, celui qui n'a pas sa place. J'ai appris cet enfer avec dévotion. Mais j'ai déchanté, le balafré. Il y a peu, j'ai viré du tout au tout de bord. Je me suis impliqué dans une cause. Une cause que J'AI choisie. Moi tout seul. Pas mon père, pas ma famille de barge, pas un monstre à tête de serpent. C'était mon PREMIER choix dans la vie de faire cette guerre de votre côté. Tu ne me l'enlèveras pas. On ne décidera plus pour moi. Arrête de faire ton héros tu n'es pas le seul à foncer tête baissée dans cette connerie. On est tous de ton côté aujourd'hui, et tu ne nous feras plus sentir comme des merdes inutiles. On ne fera plus de moi un chien. On se battra. Avec ou sans toi. Je vais pas te mentir, j'aimerais autant sans. Ce serait juste plus facile avec ce que tu sais.

Harry ne se retourna pas, il disparut dans la salle de bain, et quand il referma derrière lui, il s'adossa à la porte. Il lui fallait juste une seconde de répit, de calme. Il venait de se faire faire la morale comme un gosse de 6 ans et pourtant, il était reconnaissant à Malfoy. D'une certaine façon, il lui disait qu'il n'était pas seul.


- On se réveille !

Dean ouvrit un œil, encore à moitié endormit. Cependant, quand il aperçut un Harry tout sourire en train de sauter sur les lits de chacun, il se redressa sec de surprise. La veille encore, ce dernier était froid, distant et d'une humeur à déprimer un clown, c'est pourquoi il était plus qu'étonné de le voir si énergique et souriant de bon matin… Manquait plus que ça : Harry est schizo !

- Ok, je ne suis pas encore réveillé en fait…, fit Neville.

Dean pouffa dans sa main en voyant Neville se retourner et ramener sa couverture au dessus de sa tête de manière à ce que ne soit visible qu'une minuscule touffe de cheveux.

- Ah non ! Neville, tu vas me faire le plaisir de sortir de là, d'aller te débarbouiller et de revenir t'assoir ici en pleine possession de tes moyens !

- Et toi aussi Dean !

Dean ferma sa bouche qu'il ne se souvenait même pas avoir ouverte et obéit aux survivant. En se levant, il ne vit pas le sourire en coin, pour l'un moqueur, pour l'autre plein de défi, que s'envoyèrent l'élu et le fils Malfoy.

- Vous êtes tous là ? Parfait !

- Harry, t'es sûr que ça va ?

- Je sais que j'ai été d'humeur exécrable hier, je m'excuse pour ça. Mais bon, quitte à être dans ce bordel, autant l'être avec le sourire ! Je peux parler ?

Il y eu un hochement de tête général. Et Harry sourit de plus belle.

- Voilà déjà trois jours que nous sommes ici et dans deux jours, la rentrée commence, ce qui veut dire que nous sommes fortement à la bourre. Nous avons deux jours pour nous inventer une identité, un passé et demander un accès à Poudlard. Il y a des tonnes de choses à régler, et je vous assure que ça va pas être du gâteau… J'ai un peu d'argent pour nous permettre d'infiltrer le château sans passer pour des clodos, et Malfoy et Blaise aussi, à ce que j'ai pu voir en fouillant leurs poches…

- Hey !, s'indignèrent les deux intéressés.

- Pour commencer, je tiens à dire que l'idée d'être de la même famille est loin d'être mauvaise on aura plus facile à mentir sur une histoire que sur cinq.

- Cinq ? questionna Blaise. Nous sommes sept, Potter.

Harry se tourna vers lui en désignant Seamus du doigt.

- Je pense que Seamus sera mieux ici pour un moment. Quant à moi, vous sembliez tous d'accord pour que je n'intègre pas Poudlard afin de terminer ma tâche…

Neville se releva d'un bond et hurla à Harry :

- Et on avait aussi dit qu'on ne te laisserait pas faire le sale boulot tout seul ! Tu n'as pas le droit de tout prendre sur tes épaules, on est tous dans ce bordel, tu l'as dit toi-même.

Harry fit un sourire bienveillant à son ami, il se doutait un peu de la réaction du garçon.

- Pas de panique, Neville, si Seamus est d'accord, ce sera lui qui m'accompagnera une fois soigné on ne peut pas foncer tête baisser de toute manière, il faudra d'abord élaborer des plans, et nous aurons le temps pour ça, Seam' et moi, coincés ici. Quant à vous, vous me serez bien plus utiles à Poudlard. Malfoy et Zabini, je compte sur vous pour obtenir des infos des serpentards. Neville et Dean, je sais de quoi vous êtes capables, il serait intéressant que vous tentiez d'infiltrer l'ordre. Ce ne sera pas facile mais vous serez des griffondors et vous êtes de bons combattants, j'en ai eu la preuve. Luna, tu seras notre moyen d'interaction avec Poudlard, à moi et Seamus. Suffisamment discrète pour ne pas alerter les élèves ou les professeurs.

Malfoy haussa un sourcil septique.

- Discrète ? T'as fumé, Potter ?

- Bon, peut-être pas discrète, corrigea Harry. Mais neutre, c'est déjà ça. S'il y a des objections, allez-y.

Blaise se leva tranquillement, vint se placer aux côtés de l'élu et planta ses yeux dans les siens.

- J'ai de sérieux doutes sur l'infiltration des deux chatons, je ne vais pas te le cacher. Ils sont des élèves étrangers, des inconnus de surcroit puisqu'ils affirmeront avoir perdu leurs papiers dans l'incendie, et puis ils sont stupides et impulsifs, il ne faut pas l'oublier…

- J'ai confiance en leurs capacités.

- Quant à toi, j'ignore la difficulté de ta mission mais je ne suis pas sûre qu'un infirme puisse t'aider autant que la miss-je-sais-tout et le rouquin… Peut-être plus que le rouquin, mais bon…

- Je pars avec l'avantage que je sais à quoi m'attendre, je sais ce que je cherche et Seamus se rétablira, il est très qualifié.

- Dans ce cas, je te suis, Potter.

Il lui tendit une main que Harry considéra un instant avant de la serrer avec conviction, un léger sourire étirant son visage.

- Il reste un problème encore, sans vouloir être rabat-joie…

Tous se tournèrent comme un seul homme vers Dean (sauf Luna qui regardait avec insistance le plafond, mais bon…).

- On peut excuser nos papiers scolaires, nos diplômes, et tout cela mais nos cartes d'identités, nos passeports, et toutes ces choses, on va avoir du mal à expliquer leur absence…

Harry sentit une boule se former dans son ventre, tout cela semblait trop parfait pour être réel, il fallait bien que quelque chose tourne mal.

- Je crois connaître quelqu'un de très qualifié pour ce boulot…

Harry tourna la tête si vite qu'il frôla le torticolis.

- Ah oui ? Et qui ça, Zabini ?, demanda sans grand espoir Neville.

- Moi.

Neville s'étouffa.

- Toi ? Laisse-moi rire…

- Mon quatrième père était un as des faux-papiers, il m'a appris pas mal de choses et je peux, sans me vanter, affirmer être un expert dans cet art, à présent.

Malfoy hocha la tête pour affirmer la véracité des dires de son ami. Tandis que dans un coin de la pièce, Seamus demandais à Dean combien de père il avait eu en tout, ce Zabini.

- J'en ai eu huit, Finnigan. Enfin neuf si on compte celui qui est mort durant la nuit de noces.

Seamus rougit de gêne et marmonna quelque chose dans sa barbe.

Ils discutèrent un instant du passé qu'ils s'inventeraient. Aucune des propositions de Luna ne fut adoptée (parents tués dans un accident causé par des ronflaks cornus, père devant retourné sur sa planète et les confiant donc à Poudlard, et d'autres encore bien plus farfelues). Il fut décidé que Neville et Luna seraient faux jumeaux dû à leur légère (voire presque inexistante mais bon, quand Luna avait une idée en tête…) ressemblance, que Mafloy, Dean et Blaise seraient leurs cousins, fils de leur oncle décédé. Harry jouerait, sous polynectar (ce dernier emprunté au maître des potions actuel), le père des jumeaux et tuteur des trois autres. Il irait voir Dumbledore le lendemain et expliquerait une histoire de recherche à l'étranger pour expliquer le fait qu'il n'y ait nul endroit où le joindre et avoir un moyen de disparaître dans la nature sans questions. Bien sûr, Blaise et Neville se disputèrent sur le nom de famille pour la forme mais en règle générale, tout se passa relativement bien.


Début d'après-midi, Harry envoya une lettre à Dumbledore expliquant qu'il désirait le rencontrer le lendemain, accompagné de ses cinq enfants, en expliquant brièvement la situation qu'ils avaient créée.

Ils se couchèrent le soir, un sourire aux lèvres, heureux de la tournure que prenaient les évènements.

- Fait pas semblant de dormir Potter.

… sauf Malfoy, encore une fois.

- Je ne faisais pas semblant mais bon, je suppose que ça n'a plus trop d'importance maintenant, dit-il, refoulant un bâillement.

Harry se releva sur son lit de manière à être assis, Malfoy, comme à son habitude, avait déjà pris ses aises.

- T'es pas si con que tu en a l'air, Potter. C'était bien pensé ton histoire…

- Quelle histoire, Malfoy ? Tu m'emmerdes, explique toi et laisse moi dormir.

- Tu sais très bien que Finnigan prendra un temps fou à se remettre complètement de sa blessure. Longdubat et Thomas n'ont aucune chance de rentrer dans l'Ordre en tant qu'inconnus scolarisés, toi-même, à ce que je sais, tu n'as jamais pu en faire partie et pourtant tu étais le premier impliqué. Loufoca ne te servira à rien du tout tu le sais très bien. Quant à moi et Blaise, comment veux-tu qu'on se fasse une place dans la fosse aux serpents, sans nom digne de cela et sans argent. Et avec des cousins, frères, sœurs griffondors qui plus est. C'est pourquoi je te félicite tu as réussi à tous nous faire sentir utile en nous tenant éloigné comme jamais de cette guerre.

Harry fit un sourire à Malfoy. La verve du blond lui plaisait. Il avait l'habitude que l'aplomb de Malfoy ne serve à rien, qu'il ne veuille rien dire d'autre que des conneries… Quand Malfoy s'énervait pour défendre ses idéaux, Harry le trouvait presque… sympathique. Presque. Après il se rappelait que c'était ce sale con de fils de riche dont le but dans la vie était de rabaisser tout le monde avec une mauvaise foi étonnante.

- Je ne compte pas vous tenir à l'écart indéfiniment, ne t'en fais pas. C'est vrai, tu sais, que je vais devoir me préparer, réfléchir et enquêter même. Je vous tiendrez au courant et si, après, je peux te faire crever avec moi, Malfoy, pourquoi pas. C'est juste que pour l'instant, il est ridicule que vous restiez enfermés avec moi et l'infirme à vous faire chier comme jamais. Vous ne récolterez peut-être pas autant d'informations que vous le pensez mais rien qu'avoir accès à la gazette serait énorme, sans parler de la bibliothèque.

Malfoy se leva d'un bond, le visage fermé.

- Je vais te laisser roupiller, Potter, mais tu ne joueras pas tout seul. Tu es prévenu.

Harry fit oui de la tête et regarda le blond tourner les talons. Intenable…


Trois coups retentirent à la porte de Poudlard.

Ils avaient failli être en retard et on voyait sur les visages des six compères qu'ils avaient dû courir. Si tous affichaient un air assez paisible et sûr de lui, ce n'était pas le cas de Harry. Il s'était levé aux aurores le matin même, de façon à aller dérober quelques cheveux ç un moldu du village à quelques kilomètres de là. Il savait dorénavant à quel point Poudlard était un endroit reculé de toute civilisation non-sorcière. Il avait été obligé de voler un balai dans les vestiaires de quiddich histoire de ne pas marcher des jours et pourtant, il avait tout de même pris près de six heures à faire l'aller retour. Une fois auprès des autres, il avait dû expliquer le pourquoi de son retard et se dépêcher afin d'être à l'heure au rendez-vous de Dumbledore fixé à 15 heures.

Il était désormais blond proche du châtain, le crâne légèrement dégarni et l'allure fatiguée. Il avait des yeux bleus, presque les mêmes que Luna, et il se félicita d'avoir si bien choisi son moldu. Dean, Blaise et Luna n'avaient en rien modifié leur physique mais Malfoy ressemblait bien trop à son père pour le laisser se pavaner dans les couloirs sans risque de se faire prendre. Luna lui avait alors lancé un sort qui l'avait rendu aussi brun que Harry, appris grâce à ses copines de chambrée. Elle lui avait aussi bruni légèrement la peau (sort de bronzage) car son teint pâle dénotait gravement avec son allure et lui donnait l'air nauséeux. Un troisième sort lui donna des yeux couleur noisette. Au départ, elle les lui avait fait verts mais il avait hurlé pendant trois heures à la machination visant à lui donner le physique ingrat du balafré de service. Le résultat était cependant surprenant. Bien sûr, Malfoy avait gardé ses attitudes froides et aristocratiques mais il n'y avait plus moyen de le comparer avec la grande famille des Malfoy.

Neville aussi avait eu droit à quelques retouches, quoique mineures. Ses yeux avaient changés, de bruns, ils étaient devenus bleus océan. Selon Luna, ça lui donnait un air canon. Et il avait rougit.


À présent, ils étaient tous face à la porte attendant que leur futur directeur vienne leur ouvrir.

- Harry, cesse de te ronger les ongles, ce n'est presque pas suspect…

Harry remit sa main dans sa poche tandis que la porte s'ouvrait sur un vieil homme barbu au sourire bienveillant.

- Monsieur Granger, je suppose ? Très ponctuel. Mais je vous en prie, entrez. Allons nous installer à mon bureau.

Le cœur du survivant sembla s'arrêter. Il regarda longuement les traits du professeur, se retenant à grande peine de pleurer. Il avait toujours eu pour son mentor la plus grande affection et le voir, souriant ainsi, devant lui, c'était comme un retour en arrière. En fait, c'était un retour en arrière… Il reprit ses esprits avant d'avoir l'air trop étrange et, dans un merci étouffé, Harry suivit le directeur jusque devant la gargouille qu'il connaissait si bien. Durant le trajet, il lui parla un peu de Poudlard, évitant le sujet de l'inscription des cinq autres tant qu'ils n'étaient pas encore assis.

- Sorbet au citron !

Le vieux professeur était toujours fidèle à lui-même visiblement.

- Prenez une chaise, voyons… Un bonbon au citron ?... Non ?... Vous avez tord, c'est vraiment délicieux.

Il en prit un tout en continuant de montrer aux jeunes gens les chaises qu'il avait disposé plus tôt dans la journée.

- Alors, comme ça vous désirez inscrire ces cinq enfants dans mon école ? Vous ne vous y prenez pas à l'avance, dites-moi…

Harry ressembla tout son courage afin de jouer la comédie… Et dire qu'il était nul en occlumentie…

- Ce n'est pas faux. Pour dire vrai, nous avons envoyé les papiers nécessaires il y a une semaine et nous vous avons envoyé un hibou mais manque de chance, notre hibou est mort et j'ai appris hier que votre département qui détenait nos papiers a été réduit en cendre.

- En effet, ce n'est pas de chance… Je détourne le sujet ce sont tous vos enfants ?

- Non, bien sûr que non. Ces deux-ci sont à moi – il désigna Luna et Neville – Dean, Draco et Blaise (utiliser le prénom des deux sepentards lui écorcha la gorge mais il fit bonne figure devant le directeur) sont les fils de mon frère, hélas décédé il y a peu, j'étais la seule famille qu'il lui restait – il désigna les deux serpentard et son ami à leur tour – et j'en ai donc naturellement hérité la garde. On peut dire que ma famille s'est sacrément agrandie ces derniers jours.

Harry eut un sourire qui se transforma vite en grimace, parler de son frère lui rappelait Ron. Penser qu'ils ne se reverraient sans doute plus jamais… Dumbledore dût prendre ça pour de la tristesse et hocha la tête d'un air compatissant.

- Vous ne vous ressemblez pas vraiment pour des frères… notifia le vieil homme en direction de Blaise, Dean et Draco.

- Demi-frères corrigea Draco. Je ne suis pas de la même mère.

Dumbledore fronça les sourcils et plissa les yeux.

- Vraiment pas…

- Nous ressemblons énormément à nos mères, ajouta Blaise, quelque peu agacé.

Dumbledore se retourna alors soudainement vers Harry.

- Mais vous savez, l'Angleterre n'est pas sûr en ce moment… Avec tous ces mangemorts qui rodent et Voldemort qui prend de plus en plus de pouvoir. Les gens ont plus tendance à fuir le pays qu'à y emménager…

- Si le pays n'est pas sûr, Poudlard l'est, elle. Je ne crains pas de vous confier mes enfants, même en Amérique, votre réputation n'est plus à refaire, monsieur Dumbledore.

Dumbledore fixa un instant Harry du regard qui se battait pour ne pas détourner le regard. La poisse, il avait toujours été nul en occlumentie…

- Et vous êtes ici pour… ?

- En réalité, moi, je ne reste pas en Angleterre, j'ai été muté dans un centre de recherche comme langue-de-plomb en Allemagne. Très bon travail, mais je n'avais pas vraiment le cœur à inscrire les gosses à Dumstang mauvaise réputation. De plus, il semblerait que ce soit là que Vol… Vous-savez-qui, se reprit Harry pour faire plus crédible en père de famille non-destiné à tuer face de serpent, fasse son shopping là-bas. Ils sont bien plus en sécurité ici, je pense.

- Je vous comprends… et vous n'avez pas réellement tord… Pour en revenir à nos affaires, je ne refuse jamais une inscription mais vous comprendrez que leurs diplômes et autres certificats ayant été perdus, il leur faudra passez des tests, histoire d'être sûr de leur niveau.

- Bien sûr, ça me paraît normal.

- J'aurais aussi besoin de magicopies de leurs papiers d'identité. Formalités, vous comprenez ?

- Aucun souci. Je dois avoir ça quelque part…

- Dans ce cas… Il ne me reste plus qu'à prévenir les professeurs. Les élèves arrivent demain dans la soirée normalement. Il suffira aux enfants de faire leurs tests en matinée. Ce n'est pas un examen, donc ne stressez pas, les professeurs vérifieront juste le niveau de chacun, ce ne devrait pas prendre trop de temps… Si tout va bien, mais je n'en doute pas, alors je vous introduirai au buffet de bienvenue et il sera décidé dans quel maison vous irez. Ça vous va ?

Harry hocha vivement la tête, heureux que cela se soit passé si facilement. Derrière lui, les autres avaient l'air bien plus tendu.

- Vu les cours qu'on a suivi cette année, pas sûr de les passer haut la main, ces tests…, murmura Neville à Luna.


- ça s'est plutôt bien passé, non ?

Harry se laissa tomber dans le pouf le plus proche. Il était soulagé d'avoir passé ce cap, ça leur facilitait déjà grandement la tâche.

- On est inscrit, Potter. Tu sais ce que ça signifie ?

Et Harry se crispa… À la vue du sourire de Malfoy, il s'entendait au pire…

- Shopping !

'Merlin, ayez pitié de moi !'


Voilà comment ils en étaient arrivés là. Malfoy et Harry dans les rues de Pré-Au-Lard à faire du lèche-vitrine. Seul Malfoy avait été réellement emballé par cette sortie. Blaise voulait bien l'accompagner mais lancer dans la nature deux accros du shopping alors que leur budget était limité était risqué. La présence d'un griffondor s'était donc imposée (Luna ne calmerait jamais leurs ardeurs).Dean avait préféré rester auprès de Seamus. Neville aurait succombé à l'appel des poings. Bref, ne restait plus que Harry ! Ils s'étaient donc glisser discrètement dans la foule de passant Malfoy sous les traits de Draco Granger et Harry prenant pour la deuxième fois le breuvage infâme faisant de lui Mr Granger.

Supporter Malfoy dans les rues commerciales était un vrai challenge. Ce serpentard avait des goûts de luxe et il avait tout le mal du monde à le modérer.

- Ne fais pas de caprices, Malfoy. Tu ne peux pas TOUT acheter. Nous sommes nombreux pour peu d'argent. Il faudra se débrouiller avec ce qu'on a ce qui signifie du seconde-main en principal.

Maflfoy tiqua… Seconde-main ? Sa réputation allait en pâtir. Mais Potter avait raison, il se contenta donc de bouder discrètement.

- T'es qu'un gamin Malfoy. C'est là qu'on voit c'est qui le père responsable et le sale gosse pourri-gâté…

Pour toute réponse, Malfoy lui tourna le dos. Pas très mature mais terriblement jouissif.

- Oh Potter, t'as vu ça ?

- Pas Potter ! Appelle-moi tonton, par pitié…

- Alors arrête de m'appeler Malfoy, parce que c'est tout aussi suspect, tu sais ?

Pour la forme, Harry le poussa contre la vitrine devant laquelle ils s'étaient arrêtés.

- Enfin bref, tu voulais que je voie quoi, Mal… Gamin !

- Ne m'appelle pas gamin, ou je t'assure que je me ferai un plaisir de crier à qui veut l'entendre que tu es un vieux pervers pédophile…

- Ok, ok… C'est juste que je refuse pertinemment d'utiliser ton prénom… C'est pas contre toi, hein… Enfin si, c'est totalement contre toi !

- La ferme, tantine. Regarde plutôt ça, les balais de scrouts qu'ils ont à cette époque ! Une comète 37, un des premiers modèles. Une vraie antiquité. Même si on me payait je refuserais de grimper là-dessus.

- Je vois que ces messieurs s'y connaissent : une comète 37. Dernier modèle de cette gamme. Bien plus souple que l'ancienne comète.

Le vendeur affichait un sourire à la colgate qui fit grimacer Malfoy. À moins que ça ne soit sa chemise jaune moutarde en dehors de tout bon goût. Ou bien simplement ses paroles stupides dignes d'un vendeur de basse zone.

- Vade retro satanas !

Harry soupira. Malfoy était intenable. Un vrai gosse.

- Excusez-le, il est né comme ça, le docteur n'a rien su faire.

Et ils rebroussèrent chemin. Les courses se passèrent sans trop de problèmes et ils finirent par faire une halte à la tête de sanglier, non pas pour profiter d'une bonne bièraubeurre en compagnie de Malfoy mais plutôt parce qu'il fallait une pause à Harry où il allait finir par ratatiner la tronche de la reine du shopping. Malfoy en profita pour faire la liste des objets qui leur manquaient se faisant violence pour ne pas ajouter quelques objets qu'il pensait indispensables mais que chef Potty aurait qualifié de superflus et complètement stupides.

Harry, quant à lui, se contentait de fixer le portrait d'Ariana, perdu dans ses pensées. Dans sa tête, un chaos infernal menaçait de lui laisser une belle migraine. Il ne savait pas quoi faire. Tout d'abord parce qu'il ne savait pas du tout s'il parviendrait à se maîtriser lorsque ses parents, Sirius mais aussi Bellatrix, Rogue ou encore Peter Pettigrow arriveraient à Poudlard. Il n'était pas naïf au point de penser qu'ils pourraient reformer une belle famille. Lily et James n'avaient pas d'enfant. Peut-être même n'en auraient-ils pas s'ils avaient totalement bouleversé le cours de l'histoire... Cependant, même en sachant qu'il s'agissait de parfaits étrangers, il doutait pouvoir rester impassible. Il hésitait. Que risquait-il à prendre la cape et à jeter un œil ? Puis il se ressaisissait c'était une trèèèèès mauvaise idée.

Il secoua violement la tête afin de se remettre les idées en place. Il fallait y aller point par point. D'abord, terminer les achats en évitant d'assassiner Malfoy. Ensuite, plancher sur les horcruxes, tuer Voldemort et il verrait plus tard pour les détails. Pour donner du poids à ses réflexions il jeta négligemment quelques mornilles sur la table, arracha la liste des mains de Malfoy et se dirigea d'un bon pas vers la sortie. Draco tiqua, termina sa bière cul-sec et se lança à sa suite en marmonant des insultes sur ces « héros à l'égo surdimensionnés qui manquent royalement de savoir vivre ».


Voilà ! Ainsi se finit ce chapitre ! Que va-t-il se passer ? La rentrée se rapproche à grand pas…

J'hésite à faire intervenir un autre personnage venu de la bataille de Poudlard… J'attends vos suggestions, quelles qu'elles soient !