Bonjour à tous! Vous vous êtes perdus nan?
Bon, voilà une histoire que j'ai commencé l'année dernière, c'est pas terrible terrible mais j'espère qu'elle vaut quand même le coup d'être publiée.
Il n'était que onze heures du matin dans la Tour Avengers, et déjà Iron Man et Captain America voulaient s'étriper.
"Lâche l'affaire Capsicle, t'es trop vieux pour comprendre!"
"Vieux?! J'ai 23 ans! C'est pas moi qui essaie de cacher mes rides avec une barbe ridicule!"
"QUOI?!"
"Raaah mais que quelqu'un les fasse taire!" gémit Clint depuis le canapé, montant furieusement le son de la télévision. "Bruce?"
"Oublie-moi, Clint," répondit le scientifique depuis la cuisine. "Je vais juste me préparer un thé et faire comme s'ils n'étaient pas là."
"À moi aussi s'il te plaît," fit Natasha d'un ton las. "Je commence à avoir la migraine."
Si Thor avait été là, il y aurait au moins eu quelqu'un pour crier plus fort qu'eux.
"Moi au moins mes poils poussent," fit Tony sèchement
"Rassurez-vous Stark, si j'avais des problèmes de ce côté vous seriez sans aucun doute le premier à qui j'en parlerais, rétorqua Steve tout aussi sèchement.
Un Steve qui vouvoie Tony et l'appelle par son nom de famille est un Steve qui commence à perdre patience. Clint lança un regard anxieux du côté de Natasha pour savoir s'il devait migrer vers la cuisine et éviter tout dommage collatéral.
Bruce n'eut pas besoin d'intercepter leur échange silencieux pour réagir. Il attrapa son mug, et alla se placer comme si de rien était entre le génie et le super soldat.
"Allez viens Tony, tu n'as pas fini la mise à jour de ton armure, JARVIS t'attend, n'est-ce pas JARVIS?"
"Bien que mon système soit suffisamment puissant pour effectuer plusieurs tâches à la fois, il est vrai que les données de l'armure sont actuellement en attente de progression," répondit l'AI d'un ton qui, vu la situation, aurait pu passer pour ironique, comme s'il avait lui aussi senti l'orage.
Tony renifla avec dédain et décida qu'il avait suffisamment perdu de temps pour se remettre à des occupations plus importantes. Il se dirigea vers l'ascenseur en lançant un 'à tout à l'heure' qui manquait d'entrain.
Tout le monde relâcha son souffle avec soulagement, à l'exception de Steve qui prit une profonde inspiration avant de revêtir ce regard déçu qu'il avait chaque fois qu'ils se disputaient.
Ça faisait maintenant presque un mois que les Avengers cohabitaient dans la Tour Stark, rebaptisée Tour Avengers en l'honneur de leur équipe après les événements de New York. L'idée d'habiter ensemble était de Fury, qui devait probablement être très sadique puisqu'il savait pertinemment comment les choses allaient tourner. La cohabitation était loin d'être aisée, principalement à cause de l'ego surdimensionné du propriétaire, même si toutes les bizarreries aussi diverses que variées du reste de l'équipe y étaient également pour quelque chose.
C'était au tour de Bruce de cuisiner. Pour faire plaisir à Clint il prépara des pâtes à la carbonara.
Comme prévu Tony ne vint pas déjeuner avec eux, et Steve n'était pas d'humeur à parler. C'est Clint qui alimenta quasiment toute la conversation en racontant cette fois où il avait failli être amputé lors d'une mission en Uruguay. Apprendre qu'il était de corvée vaisselle le calma légèrement et ils finirent leur repas en silence.
Après manger, tout le monde – sauf Clint qui geignait dans la cuisine – vaqua à ses occupations, et Tony quitta la Tour pour une réunion (traîné de force jusque dans la limousine par Pepper évidemment).
Bruce soupira. La dispute matinale, comme toutes les précédentes, avait fini par lui donner la migraine. Pour être tranquille il s'était octroyé la corvée de lessive. Habituellement chacun fait sa propre machine mais ils s'étaient mis d'accord pour que tout ce qui faisait partie des vêtements de combat se lave en même temps. Et ils avaient justement combattu l'AIM la veille.
"Bruce ?"
Il sursauta. Même après plusieurs semaines il n'avait toujours pas réussi à s'habituer à la cohabitation. C'était Steve, avec son air de 'je m'en veux tellement de te déranger mais j'ai besoin d'un truc'.
"Oui Steve ?"
"Voilà j'ai... euh, je n'ai plus de pyjama, je les ai mis avec les costumes hier, et comme Tony a encore oublié de faire la lessive en rentrant..."
Il s'arrêta, s'attendant probablement à ce que Bruce voit où il voulait en venir. Ce n'était pas le cas.
"Est-ce que tu peux me prêter un de tes pyjamas?" demanda-t-il enfin.
Bruce resta interdit un instant, il s'attendait à quelque chose d'un peu plus... gênant.
"Eux... parce que ça te dérange de dormir nu?"
Les joues du super soldat prirent une jolie teinte rose.
"Un peu, oui. Je n'ai jamais été très confortable avec le fait d'exposer mon corps, même en dormant, et avant j'avais toujours froid. J'ai du mal à me séparer de cette habitude."
"Ce serait avec plaisir Steve, enfin je veux dire ça ne me dérangerait pas du tout, mais j'ai peur que tu ne rentres pas dedans, je suis trop petit pour toi."
Steve ouvrit la bouche, cherchant ses mots, mais ne dit rien. Manifestement ils pensèrent la même chose: de tous les Avengers Thor était le seul qui soit aussi grand que Steve et s'il restait dormir à la Tour, il le faisait sans pyjama.
"À vrai dire," expliqua Steve, "je me disais qu'avec... l'Autre... tu aurais tendance à choisir des tailles plus grandes."
"Ça ne changerait pas grand-chose," répondit Bruce avec un sourire triste.
"Oui, c'était idiot, désolé."
Steve commença à tourner les talons.
"Maintenant que j'y pense," reprit Bruce, le faisant se retourner, "Tony adore porter des vêtements trop grands pour lui. Il ne le fait pas devant d'autres gens, même au lit, parce que s'il dort avec quelqu'un il... erhm, enfin tu m'as compris..."
Steve avait très bien compris.
"... mais sinon pour le peu de fois où il dort en pyjama, ils sont plusieurs tailles au-dessus de la sienne. Il n'est pas encore revenu mais il ne m'en voudra pas d'entrer dans sa chambre pour lui piquer des fringues. Viens avec moi."
Même pour moi? Se demanda Steve, un peu amèrement. Mais Bruce ne lui laissa pas le temps de protester et se rendit dans la chambre de Tony, le captain sur ses talons.
Il se dirigea vers l'armoire de Tony comme si c'était sa propre chambre mais Steve n'osa pas entrer, venant de lui ça n'aurait pas été poli. Finalement le docteur lui tendit un pyjama bleu nuit, qui semblait effectivement être à sa taille. Steve le considéra avant de le prendre lentement dans ses mains. Il n'aimait pas l'idée d'emprunter quelque chose à Tony Stark.
"Tu es sûr que ça ne le dérange pas? Je veux dire..."
"Crois-moi Steve," le coupa Bruce avec un sourire malicieux, "J'observe l'animal dans son habitat naturel, c'est le genre de trucs dont il se moque."
La soirée fut rapide sans Tony. Ils commandèrent des plats chinois et regardèrent un film 'culte' qui se passait dans un immeuble avec un certain Bruce Willis, apparemment très connu (il rentrait dans le programme 'découverte de la culture contemporaine pour Captain America').
Quand, après le film, Clint commença à défier tout le monde sur la console de jeux, Steve interpréta le moment comme bon pour s'éclipser dans sa chambre.
Une fois seul, il se mit à dessiner, sans trop prêter attention à quoi. Alors que les visages de Bucky, Peggy, voire Howard s'installaient sur son carnet, il entendit le retour du maître des lieux. Bien que les chambres soient légèrement éloignées du grand salon, il entendit distinctement Tony brailler qu'il était rentré, et ce de manière répétitive en attente d'une réponse, jusqu'à ce que Clint finisse par le saluer à sa manière, à savoir par un "TA GUEUUUULE" parfaitement affectueux.
Steve savait par habitude que Tony allait boire un premier café, piocher dans le frigo, se préparer un second café et l'emporter avec lui au labo pour n'en revenir (ou pas) que vers 3 heures du matin. Quand Tony descendait au labo, les autres ne tardaient jamais à aller se coucher, sauf peut-être Bruce quand ce dernier décidait de l'accompagner. En récitant cette liste dans sa tête il se rendit compte qu'il les connaissait par cœur. Une routine s'était installée entre eux, paisible et rassurante. C'était assez étrange à réaliser.
Il se souvint alors qu'il était toujours habillé. Il posa son carnet et enfila le pyjama de Tony. Il était juste mais ça lui convenait. Et il se coucha.
En général, il s'endormait rapidement, c'était pratique pour se lever de bonne heure et s'entraîner. Mais il n'avait certainement pas pour habitude de se réveiller dans la nuit sans parvenir à retrouver le sommeil. Il réajusta soigneusement son oreiller, changea plusieurs fois de position, rien. Quelque chose le dérangeait, quelque chose d'inhabituel, auquel il n'avait pas prêté attention en se couchant. L'odeur de Tony. Son pyjama en était imprégné, évidemment. Ce n'était pas désagréable en soi, mais assez dérangeant tellement il lui était inhabituel de la sentir avec une telle proximité.
L'odeur était celle d'une eau de Cologne probablement hors de prix, car son seul parfum lui évoquait les soirées mondaines où les verres tintaient et où les gens étaient tous magnifiquement habillés. Il arrivait néanmoins à discerner l'odeur corporelle de Tony, celle qu'il avait lorsqu'il passait la journée avec eux, une odeur de café, probablement mélangée avec de la sueur ou du cambouis à cause des quelques fois où il devait 'oublier' de prendre une douche. Il se rendit compte qu'il respirait l'odeur du playboy depuis déjà 5 bonnes minutes, et enfouit son visage dans son oreiller pour s'arrêter. Qu'est-ce qui lui prenait? Ce n'était pas de n'importe qui qu'il s'agissait, mais de Tony... Il se rendit compte que ses pensées échappaient à son contrôle. Non, non, non, et non. Non, et pourtant il ne put résister à la tentation de tirer sur sa manche pour la sentir de nouveau...