Je suis récemment retombée sur Blake et Mortimer, que j'ai trouvés toujours aussi décousus. Mais quand je les ai classés par ordre chronologique de déroulement ( wiki/Blake_et_Mortimer#Chronologie_des_diff.C3.A9rents_r.C3.A9cits), voici ce qui m'est clairement apparu. Bon ok, j'ai un faible pour « l'Affaire Francis Blake »… c'est apparemment ce qui m'a le plus inspiré avec « La malédiction des trente deniers ».


Le professeur Philip Mortimer et un scientifique, un chercheur. Malgré les déductions qu'il fait au cours de ses aventures, son mode de fonctionnement premier reste rigoureux et parmi les inventions qu'il a à son actif, aucune n'a été trouvée par pur hasard.

Certes, parfois son esprit fait une supposition et propose un postulat semblant parfois sans aucun lien avec ce qu'il a pu observer jusqu'alors. Il a parfois de bonnes intuitions et les écoute, c'est en cela aussi qu'il est un bon chercheur. Mais tant qu'elles n'ont pas été prouvées, ces conjectures ne sont que des hypothèses et en tant que scientifique, il attend de les prouver avant de les considérer comme vraies et acquises.

« Francis aime souffrir » lui souffle un jour son instinct. Il a à ce moment là très envie d'étrangler son ami pour lui avoir fait croire à sa mort et dans les yeux du capitaine, il lit à cet instant une permission de le faire, presque une invitation. Pourtant il n'en fait rien et lui donne à la place une chaleureuse accolade. Mais après tant d'aventures en commun cette révélation le surprend et il l'archive pour considération ultérieure. Ils ont d'autres soucis sur l'instant.

Philip Mortimer est un hédoniste. Il apprécie la vie et les plaisirs qu'elle lui apporte. Il est fort à la douleur et sait la supporter quand il le faut, mais il ne l'apprécie certainement pas. La guerre l'a transformé : dans le lot ses cauchemars, ceux de sa jeunesse sont rares parmi les souvenirs de morts et de torture sous le rire cruel du colonel Olrik.

Philip Mortimer n'aime pas la douleur. Ni la recevoir, ni l'infliger même si son tempérament vif l'incite parfois à la rendre à ceux qui l'infligent. Une fois le calme retrouvé après leur aventure égyptienne, il s'interroge sur le nouveau trait de caractère qu'il a remarqué chez son vieil ami Blake. Il se remémore les années passées au côté du capitaine, ses réactions un peu extrêmes à la moindre douleur, son air ravi quand il revenait à lui après s'être fait étouffer ou étrangler. C'est donc vrai, il ne peut en être autrement : Francis Blake aime qu'on le fasse souffrir.

Dire qu'en vingt ans, il n'en avait rien remarqué. Philippe Mortimer trouve cela indigne de leur vieille amitié. Qu'a-t-il bien pu manquer d'autre ? Il prend la résolution de prêter à l'avenir une plus grande attention à son ancien compagnon d'armes.