Bonjour tout le monde !

Je tiens à dire que j'ai été plus que ravie de lire vos commentaires, elles étaient très encourageantes et pleins de compréhension à mon égard et pour cela je vous dis un immense merci !

J'ai été aussi très contente de voir certain lecteurs qui ne n'ont pas abandonner mon histoire en cours de route et qui ont sur garder espoir en moi, merci beaucoup à vous aussi !

Voilà, maintenant traite de bavardage et place au Chapitre 2 comme convenue !

Le chapitre 3 devra attendre demain ou après demain, suite à certaine vérifications !

Bonne lecture !

Disclaimer : Les personnages de la Saga Twilight ne m'appartiennent pas, je ne fais que de les emprunter.


Chapitre 2 : La plus tentante des énigmes et certainement la plus dangereuse.

Debout derrière l'immense baie vitrée ornant mon bureau, je regardais l'extérieur contemplatif. Un verre de Jack Daniel's à la main, je me trouvais enveloppé dans mes propres pensées absurdes. Cette vue…la vue de ma ville baigner par les lueurs du crépuscule arrivait toujours à me rendre nostalgique. D'une part, j'avais la fierté, la vanité de me trouver là où j'étais mais d'un autre côté, il m'arrivait d'avoir cette amertume.

Une amertume habituellement accompagné de tant de questions. Je commencerais par me demander ce que j'aurais été, où je serais, si la réussite ne m'avait pas souri.

J'aurais certainement été marié, un fait indéniable, sans le troupeau d'arriviste qui me suivait partout, toujours à la recherche d'un « poisson gras » et d'un statut plus élevé…

Et avec des enfants. Pourquoi pas ? Bien que mon aigreur ait tendance à les rendre craintifs, j'aimais à penser que ça serait une toute autre situation avec mes garçons, oui des garçons certainement pas des filles, je perdrais tous mes cheveux si un tel destin m'arrivait…

Oh, et bien sûr, une belle maison, vivante et chaleureuse avec une clôture blanche que j'aurais peint un dimanche après-midi. Je l'aurais certainement acheté avec le reste de mon fond d'affectation et mon salaire de professeur de musique. J'avais toujours aimé mes cours de piano étant jeune, alors passez mon temps à partager cette passion me semblait quelque chose que j'aurais adhéré…dans cette autre vie, bien sûr.

Soit, je n'avais pas oublié, le plus important, celle pour qui toute cette vie fictive aurait un sens : Ma femme. Bien que je ne préférais pas y pensé plus qu'il n'était nécessaire ou l'image d'une belle brune me regardant avec des yeux chocolats, brillants de mes rêves les plus fous, viendrait hanter mon existence.

Tu n'as pas le droit Edward, ne cessais-je de me le rappeler.

J'avalais mon verre d'un trait, savourant la brûlure dans ma gorge qui me rappela que là où j'étais, était la réalité pas un certain phantasme que j'inventais à mes moments les plus faibles.

Clignant des yeux, je tapotais mon index sur le verre maintenant vide alors que mes médiocres pensées me ramenèrent à ce jour-là, à ce sans-abri…à cet heureux sans-abri et mes doigts se resserraient sur le cristal dans ma main.

– Alors tout cela, ne fut pour rien ? m'écriais-je dans le vide. Tout ce travail, tout cet argent, cette gloire, je ne peux pas acheter le bonheur ou l'amour avec ça !

Furieux, je balançais mon bras derrière moi prés à jeter mon verre contre un mur lorsque le visage souriant de la femme mystérieuse apparût à nouveau sous mes yeux rêveurs et tout aussi rapidement, ma bourrasque fut oubliée.

Les épaules voutées, je reprenais ma place derrière mon bureau et posai mon verre, laissant les immenses gratte-ciels et mes pensées confuses derrière moi.

Je regardais l'écran veille de mon ordinateur, là où le nom de Cullen Corp. tournoyait sur elle-même d'une fluidité élégante. Cependant, ce fut une toute autre chose qui capta mon attention : Lundi 22 Février. 19h05.

Cela faisait une semaine jour pour jour que je l'avais aperçu pour la toute première fois. Une semaine que mon cerveau tournait à plein régime de jour comme de nuit, relatant encore et encore son beau visage de déesse. J'avais envie de la revoir, je voulais le faire, je pouvais le faire. Mais la vraie question était : Devrais-je le faire ?

Comme pour répondre à ma question, ma main alla de plein grès vers le seul tiroir muni d'un code de sécurité et prit un dossier bleu. Le dossier si précieux que j'avais acquis hier soir, celui qui contenait toute sa vie, de la plus inutile information à la plus importante.

Bien entendu, tout cela n'avait pas été sans contrainte, il y avait eu…comment dirais-je…quelques aspects illégaux et quelques nuits blanches dans le processus.

Avec un sourire, je regardais mes doigts caresser le plastique à rabat avec vénération, tout comme je l'aurais fait à son visage si elle avait été en face de moi. Une petite mais alors toute petite part de moi se sentait mal pour avoir osé fouiner dans sa vie, mais mon avidité l'avait emporté largement sur une quelconque culpabilité. Personnellement, j'étais plus pour le concept de : La fin justifie les moyens. Et je n'avais aucune honte à l'admettre.

Ainsi après des jours de pures tortures pour ma pauvre tête, je m'étais finalement rendu dans le bureau d'Alec, le chef de ma sécurité, afin d'enquêter sur la femme mystère. Pendant trois jours, nous nous étions mis à pirater les bases de données universitaires de New York. De par son « possible » âge, ce fut les premiers endroits où nous avions convenus de chercher. Et ce fut un pur coup de chance qu'elle se trouvait dans la première université que nous avions ciblé : L'université de Columbia.

Je ne pouvais le justifier mais à mes yeux, elle avait une tête de l'Ivy League. Je savais qu'elle était intelligente. Une personne aussi belle de l'intérieur qu'à l'extérieur, ne pouvait qu'être intelligente…pas vrai ?

Quoi qu'il en soit, elle avait dépassé mes espérances, elle était plus qu'intelligente, elle était une surdouée, avec un QI nettement supérieur à 130. Ce fut exactement le genre de personne que j'aurais recruté dès la sortie universitaire. Cependant, elle préparait actuellement un diplôme en architecture et je n'avais aucune attache et encore moins d'investissement dans un tel domaine.

Mais, pensais-je sournoisement. Personne ne m'empêchait de le faire maintenant…

Ce fut certainement quelque chose à réfléchir…après tout, cela pourrait m'être utile à l'avenir…je n'avais pas dépensé mon temps à éplucher 600 dossiers à sa recherche pour rien. Certes, je m'étais promis de rester à l'écart mais rien ne m'empêcher de la regarder et de veiller sur elle de loin…

Bien que ce fût plus facile à dire qu'à faire, je ne me faisais pas assez confiance, elle était tellement fascinante. Quand bien même j'avais lu ce rapport un nombre incalculable…j'en voulais plus. Je voulais la connaître autrement qu'à travers ces lignes, je voulais que tout cela vienne d'elle, qu'elle soit en face de moi, que tout ce que je savais maintenant, sortait de ses lèvres. Mais je savais que c'était impossible. Elle était la tentation, le péché tout droit venu pour me tester.

Elle était hors limite, je le savais et voilà ce qui la rendait encore plus désirable à mes yeux.

Et maintenant ? Que devrais-je faire? Succomber à mon égoïsme ou combattre contre moi-même pour rester loin de sa vie ?

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– J'ai presque cru que tu n'allais pas venir, me sourit ma mère.

Je n'allais jamais lui dire, mais ce fut presque que le cas. Pendant cette dernière année, éviter ma famille m'avait semblé juste et nécessaire. Ce ne fut que dimanche dernier, lorsque je m'étais présenté pour le brunch et que tout le monde m'avait regardé comme quelqu'un revenu d'entre les morts que je m'étais rendus compte de mon erreur. Et ma mère…ma charmante et belle maman, m'avait souri et serrer dans ses bras farouchement. Je l'avais blessé en déclinant ses nombreuses invitations, j'en étais sûr. Mais j'essayais de faire quelques efforts en espérant que ça serait suffisamment pour que tout redevienne un semblant normal entre ma famille déjantée et moi.

– Allons mère, souris-je après lui avoir embrassé la joue en guise de bonsoir. Dix minutes ne t'ont pas fait si mal.

– Mais ça m'a fait à moi ! entendis-je mon petit frère crier de la salle à manger. Tu sais très bien que mon estomac ne peut pas rester trop longtemps sans manger !

– Sérieusement Emmet qu'en est-ce que tu n'as pas faim ? criais-je en arrière.

Je soupirais et remis à ma mère le cheesecake qu'elle m'avait ordonné d'apporter pour ce soir.

– Allons-y, dis-je en guidant ma mère vers le troupeau de cinglé. Cette espèce de goinfre sans manière pourrait mourir de faim si on le faisait attendre dix minutes de plus.

– J'ai entendus ça !

Après le dîner, nous étions tous réunis dans le salon comme à l'accoutumer. Je sirotais tranquillement mon café confortablement assis sur le divan, lorsque soudain je me retrouvais coincé entre Jasper et Emmet. Et croyez-moi, même si mon frère était de cinq ans mon junior, il me dépassait largement en taille et en corpulence. Mais pour ajouter plus à ma situation, Jasper le militaire…excusez-moi ex-militaire ne se trouvait pas à la ramasse. Maintenant, je n'étais pas un maigrichon, loin de là, à vrai dire à mon âge j'étais très fière de mon corps, toutes ces heures en salle de gym avait payé…cependant…

– Bon sang ! Arrêter de manger autant ! me plaignis-je en posant ma tasse sur la table basse, là où elle était beaucoup plus en sécurité. Je suis presque en train d'étouffer compresser entre vous deux, bonne de gorilles !

– Est-ce que tu insinues que nous somme gras Edward ? Je te signale que tout ceci…, fit Jasper en montrant ses muscles. N'est certainement pas de la graisse.

– De plus, répliqua Emmet. La nourriture de mère est délicieuse, ça serait un gâchis de tout laissé sur la table !

Ma mère eut un de ses petits rires qu'on pourrait qualifier de timide mais nous tous qui l'a connaissions si bien, pouvions sans aucun doute distinguer le ton d'arrogance dissimulé…

– Alors, Eddie, commença soudainement Emmet. Raconte à tes grands frères ce qui te perturbe autant.

Je reniflais.

– Primo, je suis le grand frère, secundo la prochaine fois que l'un d'entre vous, bonne d'imbécile, m'appelle « Eddie » à nouveau, je vais vous botter le cul. Et pour finir, il n'y a strictement rien qui me perturbe, ripostais-je.

– Sans vouloir te vexer, renchérit Jasper. Tu ne donnes pas cette impression, tu as plutôt la tête de quelqu'un qui vient tout juste de se faire larguer !

J'allais répliquer quelque chose afin de lui renfermer le claper lorsqu'Emmet me devança.

– Est-ce que la cause de tes malheurs serait une femme ? rigola-t-il, jouant avec ses sourcils, suggestive.

Ma mâchoire se contracta, signe de ma colère. Je n'aime pas ça, pensais-je. Ces deux-là étaient sur quelque chose. Ils avaient cette expression qui ne signifiait que des ennuis.

Bordel…je ne le sentais pas…Merde…

Méfiant, je me levais subitement du canapé, les sondant du coin de l'œil et fila vers les escaliers.

A l'étage, je trouvais une des salles de bains et m'y enfermai. Après avoir pris quelques minutes pour me calmer, je me trainais vers un des lavabos en porcelaine et aspergea mon visage d'eau froide.

– Ils ne pouvaient pas savoir…c'est impossible…ils ne pouvaient pas savoir, marmonnais-je. Merde, je vais tuer ces deux abrutis !

Lentement, je relevais la tête et regarda mon reflet dans le miroir.

Jasper avait raison, je ressemble à une de ces personnes stupides qui venait tout juste de se faire larguer !

On pouvait voir la fatigue sinuer de mon visage. Ma peau était légèrement pale loin de ma couleur pêche habituelle, des cernes violacés avaient pris place sous mes yeux verts, me donnant un air maladive et j'avais une barbe… je détestais les barbes, je ne supportais pas les démangeaisons mais là sur ma mâchoire ciselé et anguleux se trouvait bel et bien une petite chaume de quelques jours.

J'avais même oublié de me raser…ce n'est pas étonnant qu'ils aient des soupçons.

Je reculais, afin de voir le reste des dommages sur l'ensemble de mon corps et à mon grand soulagement, j'étais comme à mon habitude, un costume de créateur, sombre parfaitement cintré et sans plis. Cependant, j'avais omis les boutons de manchettes, pas qu'un simple détail pour moi.

Je passais une main frustrée dans ma tignasse cuivrée, les ébouriffant plus que ce qu'ils étaient déjà. Dans l'ensemble, ce n'était pas si mal…, pensais-je. Je devais juste trouvé un moyen de dormir sans que son visage n'apparaisse dans mes rêves.

Les rêves n'étaient pas désagréable en soit, en fait ils étaient tous…beaux et très tentants. Le problème était que je n'avais pas le droit de penser à elle ainsi, je n'avais pas le droit de fonder mes espoirs sur elle.

Je n'avais…juste aucun droit vis-à-vis d'elle et c'était sans doute ce qui me rongeait le plus. Je voulais la poursuivre, je voulais…Seigneur, je ne savais pas ce que je voulais d'elle…peut-être tout…oui, je voulais tout, succomber à mes désirs, la consommer avec mes fantasmes, la faire mienne et ça me tuait. Ça me tuait ! Parce que je ne pouvais pas et ce fut à cette instant précis, lorsque je me rappelais de son inaccessibilité que la douleur dans ma poitrine était plus forte, la solitude plus présente. Ce fut comme si je mourrais et la seule chose qui pouvait me guérir était son visage souriant. J'étais si confus !

Allez reprends toi Edward ! Ce n'est pas le moment !

– Edward ? entendis-je mon père derrière la porte close.

– Oui ?

– Est-ce que tu vas bien ? s'enquit-il. Ça fait un petit moment que tu es là-dedans.

Je me raclais la gorge.

– Bien sûr.

Il eut une petite pause et je sus alors qu'il ne me croyait pas.

– D'accord, concéda-t-il finalement.

J'entendis ses pas s'éloigner et je libérais le souffle que je retenais. Après m'avoir rafraîchi une dernière fois, je décidais d'arrêter de me cacher. J'entrais à nouveau dans le salon sur mes gardes et à peine avais-je mis un pied sur le seuil que mon frère m'accosta. L'amusement brillait dans ses yeux bleus semblable à ceux de mon père et il me donna une tape dans le dos qui me fit faire un pas en avant à cause de sa force brute.

– Le temps des explications Edward, déclara Emmet, me forçant à m'assoir.

Je pouvais voir tout le monde assis tout aussi perdu que moi, bien que cela ne fasse aucune différence à ma situation.

– Bien, commença-t-il d'un ton sérieux, évènement rare que je ne voyais que lorsqu'il était dans une salle d'audience.

– Je ne savais pas qu'on était à un de tes putains de procès Emmet, dis-je sarcastique.

– Ta langue Edward, châtia ma mère.

Je marmonnais quelque injures de plus sous mon souffle et desserrais ma cravate me rendant plus à l'aise et attrapa par la même occasion le regard pointu que Rosalie me lança.

Eh bien…pour une raison quelconque la reine des glaces n'est pas très heureuse avec moi…, pensais-je amèrement.

– Emmet, peut-on savoir ce que tu fais ? demanda mon père.

– N'est-ce pas évident ? Je résous une enquête ! répondit-il comme si nous étions tous des imbéciles.

– Une enquête ? s'enquit notre père de plus en plus perplexe.

– N'as-tu pas remarqué le comportement bizarre d'Edward ces derniers temps ? s'enquit-il en me jetant un regard.

– Eh bien…maintenant que tu le dis, m'étudia-t-il pensivement comme si j'étais un de ses foutu patients.

Pour ma part, je ne pouvais pas envelopper mon esprit sur quelque chose…

– Attendez, attendez ! déclarais-je. Reprenons cela depuis le début…je suis l'objet d'une putain d'enquête ?

Puis…

– Edward, cesse d'être grossier ! haleta soudainement ma mère. Je ne t'ai pas élevé de cette façon !

– Mais mère ! m'écriais-je indigné.

Et…

– Silence dans la salle ! cria Emmet en claquant un petit maillet – sorti de nul part – sur la table basse.

Tout le monde le regarda surpris et moi…disons que je commençais à comprendre pourquoi j'avais toujours une excuse pour décliner les invitations à dîner.

– Quoi ? J'ai toujours voulu faire ça ! sourit-il.

– Je peux essayer ? demanda Jasper avec enthousiaste.

Jusqu'à ce que…

– Vous deux, siffla ma mère, les yeux plissés. Si vous tenez un tant soit peu à vos doigts, vous allez me donner ça immédiatement et cesser d'abimer mes meubles !

Emmet obéit docilement et fourra le maillet dans la main tendu de notre mère tandis que Jasper se cachait subtilement derrière lui. Je secouais la tête face à leurs idioties, quelle bande de crétinsje ne vais pas rester une minute de plus ici.

– Je m'en vais, déclarais-je en me levant, pour être repoussé par Jasper.

– Edward, Edward, Edward, fit mon ingrat de petit frère, sournoisement. Tu ne pensais tout de même pas pouvoir t'échapper aussi facilement, n'est-ce pas ?

– Emmet, avertis-je. Je ne sais pas ce que tu complotes mais je te préviens, je…

– Jasper ? me coupa-t-il. Fait sortir la bombe.

– Euh…es-tu sûr ? demanda-t-il en me regardant nerveusement.

Tu as raison d'avoir peur Sergent, je vais te rendre misérable une fois que toute cette mascarade sera terminée, sifflais-je dans mon esprit.

– Dépêche-toi Jasper ! s'impatienta Emmet.

– D'accord, consentit-il.

Il prit une grande inspiration, puis sortit une petite feuille rectangulaire de sa poche arrière et la glissa sur la table basse, au milieu de nous où tout le monde pouvait y jeter un coup d'œil.

– Alors Edward, peux-tu nous dire qui est cette femme ? interrogea Emmet.

Je ne pouvais pas…j'étais figé, la bouche entrouverte et les yeux écarquiller en train de contrôler mon cœur pour éviter la crise cardiaque.

C'était sa photo. Les mêmes yeux bruns, le même sourire aux lèvres. Oh Seigneur, Jésus et tous ses apôtres…je suis tellement baisé…

Brusquement, je me levai et attrapa la dite « bombe ».

– Qu'est-ce que c'est que tout ça Emmet ? m'écriais-je furieux.

– Mesdames, Messieurs, voyez ici de par la réaction de l'accusé que nous sommes effectivement sur la bonne piste, dit-il en se retournant sur lui-même.

Je contractais la mâchoire. Putain je vais le tuer, je vais certainement lui faucher avec ma voiture et l'enterrer sous les rosiers de notre mère.

Puis, soudain, il arracha la photo de mes mains et la brandit au-dessus de sa tête.

– Edward, tu devrais savoir qu'on ne peut rien cacher dans cette famille. Alors je vais répéter ma question. Qui est cette femme ?

Je pinçais l'arrête de mon nez et puis me rassis finalement, lâchant tout mon poids comme une masse exténuer. Je laissais échapper un énième soupire et parla.

– C'est une femme, dis-je d'un air faussement moqueur. Tu ne le vois pas ?

– Putain Edward, on sait que c'est une femme ! s'exclama Emmet. On veut juste savoir qui c'est ! Tu ruines mon spectacle !

Je grognais. Pourquoi mère ne l'avait pas encore réprimandé pour son langage ? Enfoiré…

– Eh bien, je ne sais pas, mentis-je.

– Si tu prétends tant que ça ne pas la connaître alors pourquoi tu as agis si fortement tout à l'heure ? exigea-t-il.

– Eh bien, cette photo appartient à l'un de mes clients, il l'a laissé tomber par inadvertance et je l'ai heureusement récupérer, essayais-je de le trompé. Il y tient beaucoup, je dois absolument la lui rendre, tu comprends, et qu'elle soit entre tes mains négligentes me rend nerveux.

– Objection ! clama-t-il. Ce que tu dis est insensé ! Pourquoi garderais-tu la photo d'une femme que tu « prétends » ne pas connaître dans ton tiroir codé ? C'est ridicule !

– Je te l'ai déjà dit ! insistais-je. Mon client est quelqu'un de très important pour mes affaires et il y tient beaucoup, je dois à tout prix le lui rendre !

– Oh s'il te plaît Edward ! Je suis ton frère, je te connais ! ria-t-il. Tu n'es pas assez bienveillant pour faire une telle chose ! Au pire, tu l'aurais déjà jeté à la poubelle sauf si…tu nous mens.

Quelle merde ! Comment allais-je m'en sortir maintenant ? Il ne semblait y avoir aucune échappatoire. J'étais condamné, bon sang ! Mais je n'allais pas me rendre aussi facilement et de par son regard je savais qu'il s'en doutait. Cependant, sa réaction ne fut pas ce à quoi je m'étais attendu…

– Ecoute, t'attirer des ennuis est la dernière chose que je veux, soupira mon frère, tous ses airs joviaux envolés. Mais, honnêtement Edward, je suis fatigué de ton attitude.

– Qu'est-ce que tu…, tentais-je.

– Non ! claqua-t-il en levant sa main. Laisse-moi terminé s'il te plaît ! Ça fait un bon moment que je tiens à te dire tes quatre vérités en face Edward ! Et il se trouve qu'aujourd'hui est le moment propice pour cela ! Après tout, nous ne savons même pas quand tu nous feras l'honneur de ta présence !

Je ne ratais pas le ton avec lequel il avait dit sa dernière phrase, plein de reproche et de colère avec un soupçon de…douleur ?

– Qu'est-ce que tu veux dire ? ripostais-je en me levant. La semaine dernière j'étais ici pour le retour de Jasper ! Et ce soir, je suis aussi venu de mon propre gré !

– Oh très bien ! applaudit-il d'un air faux. Veux-tu une médaille, grand frère ?

– Quel est ton fichu problème Emmet ? sifflais-je en me rapprochant de lui, jusqu'à ce que nos yeux fussent dans la même ligne de mire.

Bien qu'il fût plus baraqué que moi, j'étais confiant, je pouvais aisément lui décrocher quelques droites sans froisser mon costume.

– Mon problème c'est toi, commença-t-il. Mon problème c'est de voir la tristesse sur le visage de notre mère lorsqu'elle regarde ta place vacante autour d'un ordinaire dîner en famille. Mon problème c'est d'entendre notre père t'excuser à chaque fois que tu le déçois, préférant croire à ses propres mensonges plutôt que de faire face à la vérité et la vérité Edward c'est que tu n'en as plus rien à faire de nous !

La colère brouillait ma vision, il n'avait pas le droit de dire ça ! Je m'étais éloigné certes, mais cela ne voulait pas dire que…

– Sais-tu comment nous avons appris ta relation avec cette Tina ou Tara je ne sais quoi ? continua-t-il. Dans les journaux, oui parce que tu n'as même pas daigné à nous le dire.

Puis il rigola. Un rire sans joie, loin de ses habitudes.

– Si notre père n'était pas un brillant et renommé chirurgien plein aux as, j'aurais presque cru que tu as honte de nous !

Puis sans me rendre compte, mon poing s'était connecté avec sa mâchoire.

– Je n'ai honte d'aucun membre de ma famille ! protestais-je.

– Hey ! cria Jasper en s'interposant entre nous. Tout le monde a besoin de se calmer maintenant !

Clignotant des yeux, je regardais Rosalie redresser son mari en me jetant un regard de pure haine.

–Tu es fou ? cria-t-elle dans mon visage. Maintenant tu frappes ton frère ? Mon mari ?

– Rose reste en dehors de ça, grimaça Emmet en essuyant sa lèvre ensanglanté. Ceci est entre Edward et moi. Ceci est la façon dont les hommes règlent leurs histoires.

– Mais…

– J'ai dit reste en dehors de ça ! répéta-t-il durement.

Rosalie croisa les bras et haussa son nez avant de retourner à sa place furieuse. Elle détestait être ordonné, je ne pouvais pas lui en vouloir, j'étais exactement pareil. Regardant à nouveau dans les yeux de mon petit frère, je répétais ses mots lentement mais avec assurance :

– Je n'ai honte d'aucun d'entre vous, je vous le jure.

– Alors pourquoi, tu nous as rejetés pendant cette dernière année ? demanda-t-il. Tu es devenu froid et distant. Tu n'as plus été l'Edward que nous connaissions, maman et papa manquaient leurs fils, mes enfants manquaient leurs oncle et moi, je manquais mon frère, il ne nous restait plus qu'Edward l'homme d'affaire réputé. Même au bureau, tu me traitais comme l'un de tes nombreux employés ! Bien sûr, je ne m'attends pas à des traitements de faveur de ta part ou à ce que tu me traite moins que professionnellement mais parfois ce fut comme si nous n'avions aucun lien et ce fut les fois où tu…tu me manquais le plus, frangin.

Je déglutis alors que le poids de tous ses reproches prit place sur mes épaules. J'avais fait pleurer ma mère, la femme la plus importante à mes yeux. Puis mon regard vacillait à mon frère. Le frère que j'avais blessé. Mon lourdaud de petit frère qui avait l'habitude de me suivre partout lorsque nous étions plus jeune parce qu'il pensait que j'étais cool.

– Est-ce pourquoi tu as pris la photo ? demandais-je calmement. Pour obtenir une certaine réaction de moi ?

– Eh bien…, dit-il en se frottant l'arrière de la tête

– Eh bien ? m'enquis-je avec un sourire en coin.

Et juste comme ça, un sourire niais apparus sur son visage et je ne fus jamais aussi soulagé de revoir ses caractéristiques joyeuses de retour. Ce fut comme si tout avait été oublié et que rien ne s'était passé.

– Eh bien, tu vois, sourit-il en jetant un bras autour de mes épaules. J'avais l'impression de ne plus te connaître autant qu'avant, alors lorsque j'ai trouvé – bon d'accord volé – cette photo, je m'étais dit que ça aurait pu réveiller le vieux toi ! Tu sais, celui qui marchait comme si rien ni personne ne pouvait l'atteindre, avec un ego qui pouvait à peine passer les portes, celui qui pensait que la Terre tournait autour de lui ou qui pensait que…

– C'est bon, c'est bon j'ai compris, l'arrêtais-je avant qu'il ne puisse détruire d'avantage mon image.

– Quoi qu'il en soit, je n'aimais pas trop cet Edward dépressif, finit-il avec un haussement d'épaules.

Je soupirais et finit par lui sourire.

– Rend la moi, ordonnais-je.

Sachant de quoi je parlais, il plaça la photo dans ma main tendue avec un roulement des yeux exagéré et je regardais avec soulagement le visage de ma belle mystérieuse me sourire, ce qui me fit sourire aussi bien.

– Bon sang ! Tu l'as mal !

Je regardais mon frère curieusement.

–Tu l'aime bien, dit-il les yeux écarquillés.

– Oui, je l'aime bien, consentis-je en caressant son visage de mon pouce. Elle est…intéressante.

– Qui est-elle ?

J'hésitais à répondre mais me rappela l'une phrase qu'il avait dit plutôt : « J'avais l'impression de ne plus te connaître autant qu'avant… ». Ainsi, je décidais d'y remédier.

– Elle s'appelle Isabella, Isabella Swan, souris-je. Mais elle préfère Bella, bien que je continue de l'appeler Isabella, je trouve cela beaucoup plus ravissant.

– Pas moyen ! s'exclama Jasper en jetant un regard à la photo. Elle est ta petite-amie !

Tout aussi vite, mon sourire retomba et je me rappelais que je m'étais encore laissé emporter par mes illusions.

– Non, elle ne l'ait pas, répondis-je. Elle ne sait même pas que j'existe.

– Quoi ? s'écria Emmet. Mais comment…

– Je l'ai rencontré la semaine dernière, soufflais-je d'une voix sans émotion. Elle se promenait sur Madison Avenue, un lundi matin alors que j'allais au bureau. Et je…mes yeux sont directement aller sur sa forme et j'ai pensé qu'elle était belle, enchanteresse…

– Pause ! coupa Emmet bruyamment. Pause, pause, pause ! Tu penses qu'elle est belle et enchanteresse ? Ceci est…

– Effrayant, termina Jasper avec une grimace. Je pense que je te préfère insensible et sans scrupule, ça m'éviterais de penser que notre Edward a été enlevé par des aliènes et remplacé par un autre prototype avec des…sentiments.

Je levais les yeux et les claquais à l'arrière de la tête.

– Taisez-vous tous les deux, vous me catalogué comme un monstre, je sais que je peux paraître sans cœur mais ça ne veut pas dire que je suis dépourvu de…sentiments, dis-je le dernier mot comme si ce fut un blasphème. Je suis juste plus habile à les contrôler.

– Cependant, s'enquit Jasper en frottant sa petite barbe blonde dans la pensée. Si elle ne te connaît pas, comment t'es-tu procurer cette photo ?

– Alec et moi l'avons traqué, répondis-je nonchalant.

– Edward Cullen ! s'écria ma mère. Ais-je bien entendus ? Tu as fouiné dans la vie privé d'une pauvre jeune fille innocente ? Ne t'ai-je pas élevé mieux que ça ?

Je voyais ses yeux verts semblable au mien lorgnés la photo dans ma main, avec une curiosité maladive et je savais qu'elle n'était aucunement furieuse contre moi. La connaissant, elle serait à mon bureau demain matin à la première heure, à la pêche aux informations. Puis, elle ira tout dire à mon père, qui s'empressera de le dire à mon frère, qui ira pendre sa langue à Jasper et Rosalie qui ira se plaindre à ma grand-mère. Oui, ma famille était comme le zoo de Central Park, mais on s'y faisait.

Alors que nous cinq étions penchés sur la photo d'Isabella et que je répondais aux questions à son sujet du mieux que je pouvais, nous avions presqu'oublié la présence de la reine des glaces assise sur son trône à côté de la fenêtre…je dis bien presque.

– Alors c'est tout ? siffla ma très chère belle-sœur. Il fait souffrir notre famille ! Frappe mon mari et vous agissez tous comme si rien ne s'était passé !

– Eh bien voilà la beauté de la famille, chère sœur, rétorqua Jasper avec ironie.

– Ceci ne te concerne pas Jasper !

– Au contraire, contredis-je. Jasper fait autant partie de cette famille que toi Rosalie, alors son avis est tout aussi important que le tiens. Néanmoins, je vois où tu veux en venir…

Je me tournais vers le reste de la famille.

– Vous ne pourriez pas me croire, commençais-je en froissant mes cheveux. Mais je ne savais pas. Je ne m'étais pas rendus compte du mal que je faisais. J'ai été égoïste, toujours à m'apitoyer sur mon sort et à vous blâmer inconsciemment pour mes choix. Je n'arrivais pas à trouver ma place dans ce monde…en quelque sorte et je vous ai éloigné de moi. Néanmoins…j'admets…avoir fait une erreur.

Appelez-moi orgueilleux mais même si je l'avais pas dit de vif voix, ce fut le plus proche des excuses que je pouvais aller. Ce fut plus fort que moi, le mot « Désolé » et ses synonymes avaient un goût amer dans ma bouche.

– Oh mon bébé ! sanglota ma mère en m'engouffrant dans une étreinte digne d'elle-même.

– Sérieusement mère, j'ai trente-deux ans, j'ai passé l'âge que tu m'appelles « bébé », m'offusquais-je.

– Oui, mère, notre grand Edward à même le béguin pour une fille, se moqua Emmet. J'en ai presque la larme à l'œil !

– Je n'ai pas le béguin pour elle ! contrais-je.

– Mais oui bien sûr ! rigola Jasper. Quels étaient tes mots tout à l'heure ? Oh oui ! Elle est intéressante, belle et enchanteresse !

Et puis, ces deux singes commencèrent à faire des bruits de baisers répugnants dans mes oreilles. Et en parlant d'oreille, sachez que je pris un malin plaisir à tirer sur les leurs jusqu'à ce qu'ils supplièrent pour le pardon.

– Je ne vais pas le répétez à nouveau tous les deux, taisez-vous, dis-je stoïquement en relâchant leurs organes rougies. Et vous vous dites des adultes de vingt-huit ans, laissez-moi rire…

Un bruit de reniflement me parvint et mon attention se tourna vers ma mère.

– Mon plus vieux est amoureux ! pleura-t-elle en serrant la photo de ma belle contre sa poitrine.

– Pour la énième fois, je ne suis pas amoureux de cette femme ! sifflais-je outragé.

Bon sang, si Isabella voyait les éclats que ma famille faisait autour d'elle, elle serait probablement au premier poste de police du coin…et je ne lui en aurais pas voulus.

– Tu sais fils, tu dis cela maintenant, mais la première fois que j'ai posé les yeux sur ta mère, ce fut la fin pour moi, déclara mon père. Laisse le temps faire les choses et tu verras par la suite.

Mon père aussi s'y mettait ? Il était censé être la voix de la sagesse dans cette famille de fou !

– Oh je vous en prie, cessez de faire un tel étalage pour une stupide fille sur une photo ! claqua soudainement la voix pleine de venin de ma belle-sœur. Nous parlons d'Edward ici ! Que quelqu'un ait pu attirer son regard est complètement absurde ! Pour cela il faudrait qu'il ait un cœur !

Vous voyez la principale raison pour laquelle on ne s'entendait pas fut qu'elle était mon alter ego féminin. Nous ne nous supportions pas car nous savions que nous étions identiques à bien des égards.

– Puis-je savoir quel est ton problème très chère belle-sœur ? raillais-je. Vexée, que les projecteurs ne soient pas sur toi pour une fois ?

– Tais-toi ! riposta-t-elle. Il ne me semble pas que tu sois le mieux placé pour parler « monsieur je fais la une des magazines avec une putain différentes sur mon bras à chaque fois » !

– Ou alors peut-être que tu es enceinte, dis-je blasé. La dernière fois que je t'ai vu si garce était lorsque tu portais encore les jumeaux !

A ma plus grande surprise ces joues prirent une couleur rouge teintées.

Que Dieu m'ait témoin la chienne glaciale ressentait effectivement de la gêne, me moquais-je pensivement. Mais…. pourquoi serait-elle gênée ?

Et ce fut à ce moment précis que l'ampoule tinta dans ma tête, un simple regard vers Emmet ne fut que confirmer la chose. Le Christ, elle était effectivement enceinte et tel que je la connaissais, elle avait sûrement l'intention de profiter de ce dîner en famille pour faire part de la nouvelle mais j'avais inconsciemment pris toute l'attention.

– Eh bien, mon erreur, chère belle-sœur, dis-je balayant l'air d'une main. Si j'avais su, je t'aurai laissé faire ta vedette et l'annoncer correctement. Je t'en prie, ne sois pas jalouse d'une si petite chose.

– Excuse-moi ? siffla-t-elle, le visage rouge vif mais cette fois-ci j'étais sûr que ce fut ni plus ni moins que de la colère. Est-ce que tu viens tout juste d'insinuer que je suis jalouse de toi ? Mais tu es complètement fou ! De nous deux, c'est toi qui devrais être jaloux ! J'ai une famille pendant que toi tu croupis dans ton bureau solitaire ! Emmet a une femme qui l'aime et deux enfants magnifiques, nous avons fait de Carlisle et Esmée des grands-parents. Et toi, qu'est-ce que tu leurs as apporté ? Rien de plus que de la déception ! Voilà pourquoi tu es toujours seule Edward !

– Ça suffit maintenant Rosalie ! s'offusqua Emmet. Tu es allée trop loin !

Eh bien…Aie. Que pouvais-je dire d'autre ? Disons-nous qu'elle avait su frapper là où ça faisait le plus mal. Néanmoins, elle eut au moins la décence de baisser la tête de honte.

Bien que de tout ce qu'elle aurait pu dire, ceci était la chose la plus absurde qui soit. Certes, j'enviais ce que mon frère avait, mais en aucune façon j'en étais jaloux. Ce fut tout le contraire, j'étais en fait heureux qu'au moins l'un d'entre nous avait réussi à trouver le bonheur…même avec une telle sorcière comme femme.

Avec un soupir, j'observais un Emmet furieux escorter Rosalie hors du séjour, Jasper suivant de près après m'avoir jeté un regard désolé. Au final, il ne restait plus que mes parents et moi. Père et mère étaient enfermer dans une conversation silencieuse, leurs yeux ancré l'un dans l'autre, ce qui attisa ma curiosité. Qu'est-ce qu'ils faisaient, bon sang ? Puis, ma mère soupira et me regarda résignée avant de m'embrasser la joue et de sortir de la pièce sans un mot. Mon père quant à lui me fit signe vers son bureau, après quelques secondes d'hésitation je le suivis septique.

– Je t'en prie, assieds-toi, dit-il en faisant un signe vers son divan en cuir sombre.

Enlevant ma veste de costume pour la placé sur l'accoudoir, je me mis à mon aise et le regarda se diriger vers le bar et nous servir un verre de Bourbon chacun.

– Glaçons ? demanda-t-il.

– S'il te plaît.

Il revint vers moi quelques minutes plus tard et me tendis mon verre, puis il prit place à côté de moi. Pendant de longues minutes aucun mot ne fut échangé et je me détendis enfin, appréciant gracieusement le calme qui m'entourait, bien que le liquide ambrée dans ma main ait aussi quelque chose à voir avec cela.

– Longue journée hein ? finit-il par dire.

– Tu m'en diras tant, marmonnais-je.

Un nouveau moment de silence combla la pièce, mais il ne dura pas aussi longtemps que le premier.

– Elle est belle, dit-il, me surprenant. Mais pas autant que ta mère.

Je déglutis une gorgée de ma boisson et hocha la tête dans l'acceptation.

– Tu sais, commença-t-il. Parfois, avoir un point de vue extérieur aide énormément à rendre les choses beaucoup plus simples.

Je regardais dans ses yeux bleus calculateurs et renifla.

– Je ne vois pas le sens de cette phrase, rétorquais-je.

Il rigola.

– Dieu, tu es si têtu !

Je fis un petit sourire. Certes, j'avais obtenu ce trait de caractère de ma très chère mère.

– Bien que j'apprécie ta compagnie, père, dis-je en levant mon verre. Je voudrais tout de même savoir quel est le sens de tout ceci, ne crois pas que je n'ai pas remarqué ta petite interaction avec la mère tout à l'heure.

– Soit, tu ne peux pas nous le reprocher, malgré que l'on ne soit pas inconscient de ta réputation de « don juan new-yorkais », déclara-t-il. Nous sommes tes parents et nous savons que ceci, cette femme est complètement différente.

J'inspirais mais ne fis rien pour montrer mon désaccord, parce qu'au fond de moi je savais que c'était vrai, elle était différente.

– Alors, que vas-tu faire ? demanda-t-il après quelques minutes.

– Que vais-je faire ? répétais-je confus.

– Certes, tu ne vas pas rester sans rien faire !

– Je vais certainement rester sans rien faire, père, répondis-je plus durement que je ne l'aurais voulus.

– Vraiment ?

– Vraiment.

Je finis mon verre, regardant les glaçons vacants comme si elles étaient les choses les plus intéressantes que je n'avais jamais vu.

– Pourquoi ? demanda-t-il. Tu pourrais sans aucun doute…

– Père, n'insiste pas, s'il te plaît ! soupirais-je. Il y a quelque chose qui n'entre pas dans le cadre, si je peux dire.

– Qu'est-ce que c'est ? s'enquit-il.

Mes yeux verts enfermés dans les siens, je me rappelais de mon père, celui qui me portait fièrement sur ses épaules dans les couloirs de l'hôpital dans les après-midi de mon enfance. Celui qui avait applaudit plus fort que tous, le jour de ma remise de diplôme. Celui qui m'avait toujours soutenue et cru envers et contre tout. Et maintenant, j'allais détruire tout cela. Comment pouvais-je lui dire ? Ce n'était pas approprié, il allait être déçu de moi et me voir comme un monstre.

– Fils ?

Je sortis de mes pensées malheureuses et lui répondit honnêtement.

– Son âge. Son âge est quelque chose que je ne peux outrepasser. Elle n'a que dix-neuf ans pour l'amour de Dieu et ce chiffre change tout.

J'observais la réalisation naître sur ses traits mais je n'osais regardais davantage ses yeux de peur de voir la déception et le dégoût, se refléter en eux. Cependant, je fus surpris de sentir sa main me serrer l'épaule en réconfort.

– Et alors ? D'après ce que j'ai pu voir, elle n'est certainement pas une petite fille, sourit-il. Où est passé ta volonté de Cullen.

Estomaqué. Oui ce fut certainement le mot, j'étais estomaqué.

– Est-ce que tu viens tout juste de m'encouragé à faire la cour à une jeune femme de douze ans mon junior ? demandais-je, les sourcils levés.

Il haussa les épaules.

– Dis-moi fils, quel âge avait la femme la plus jeune que tu ais fréquenté, s'enquit-il. Bien sûr, je ne parle pas de tes années lycée…ni universitaires…

Je pris un moment pour réfléchir, je pense que ce fut Eva ou…Ella, je ne m'en souviens plus mais je me rappelais certainement de son âge.

– Vingt-huit ans, répondis-je sans hésitation.

– Donc, elle est la première avec qui tu as une différence d'âge aussi importante ?

– Oui.

– Bien, déclara-t-il en frappant dans ses mains. Tant qu'elle n'est pas mariée, je ne vois pas pourquoi tu devrais te retenir, ce n'est pas comme si tu l'a voulais à cause de son âge, je pense…non je sais que tu l'as veux malgré son âge. Tes yeux l'ont recherché inconsciemment à travers une foule plein de gens, ton cœur la reconnût malgré toi et tu devrais l'accepter avec tout ce qui vient, parce que croit moi Edward, et je parle en connaissance de cause, si tu laisses passé cette chance que le destin à placer sur ton chemin, tu vas le regretter amèrement.

Je fermais les yeux alors que ses mots s'ancrèrent dans ma tête. Il voyait cela si simplement mais ce n'était pas le cas. Si jamais je faisais un pas dans sa direction, je savais que s'en était finit de moi. Je ne serais plus capable de m'arrêter. Quand bien même, je n'aurais jamais pensé que ça m'arriverais un jour, que la foudre m'aurait frappé si fortement et si subitement, j'avais abandonné depuis longtemps tout espoir de la trouvé. Celle qui me fera perdre mon souffle, celle qui me fera exister et qui arrivera à éclater les barrières entourant mon cœur froid. Et pourtant, elle était belle et bien là, chutant dans ma vie sans avertissement, détruisant tout sur son passage dans le but de reconstruire à nouveau à mes côtés. Ce ne fut pas de l'amour que je ressentais à son égard mais plus une grande réalisation, c'était elle, celle que j'étais destiné à aimer un jour. Je pouvais décemment voir qu'elle était tout ce que je voulais chez une femme, belle, intelligente et bienveillante.

– Mais, qui te dis qu'elle voudra de moi ? demandais-je avec un rire même si j'étais loin d'être amusé.

Et si elle ne voulait réellement pas de moi ? Une femme comme elle ne pouvait certainement pas s'intéresser à quelqu'un de mon âge.

– Donne toi plus de crédit fils, sourit mon père. Tu es Edward Cullen. Où est passé ton arrogance et ton orgueil Cullen ? Tu es habile, sournois et calculateur tout comme ton grand-père Masen. Je suis sûr que tu arriveras à te débrouiller.

Je ne vais certainement pas être en désaccord, j'avais un charme et un charisme sur quoi je pouvais compter. Mais j'avais encore quelques doutes. Etais-je prêt à bouleverser sa vie égoïstement ? Elle pourrait avoir une vie beaucoup plus normale avec un homme autre que moi. Aussitôt, cette pensée traversa mon esprit, je vis rouge. Je savais bien sûr que je n'avais pas le droit d'agir ainsi mais la pensée d'un autre embrassé ses belles lèvres juteuses, d'un autre caresser sa peau et utiliser son corps la nuit…

– Non ! rugis-je en me levant d'un bon.

– Edward ? demanda mon père inquiet. Qu'est-ce qui ne vas pas ?

Je baissais mon regard vers lui et attrapa ma veste.

– Je dois y aller, dis-je. Je te remercie pour ce moment père, ça m'a beaucoup aidé. Bonne soirée !

Je me précipitais à l'extérieur, mon père me suivant de près.

– Edward attend, se plaignit-il. Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi es-tu aussi remonté.

Il fallait que je réfléchisse à une stratégie et il me fallait contacter Alec. Il me fallait un putain de plan parce…

– Il est hors de question qu'un autre homme prenne ce qui est à moi ! m'écriais-je.

Prépare-toi Isabella parce que tu ne sais pas même pas ce qui va t'attendre.


Je vous dis à la prochaine.