Tiens! Aurais-je oublié quelque chose...? Désolé!
Voilà donc la dernière partie de cette histoire (un peu en retard mais bon...) dans laquelle vous trouverez Derek, j'espère, toujours aussi mignon. Bonne lecture!
Traducteur : Meiko
Partie 5
Mercredi, il fait de nouveau chaud et, herbe humide ou non, Derek ne veut pas rester à l'intérieur.
Il aboie le nom de Stiles et tire sur son bras, et le jeune homme regrette un peu de le lui avoir appris maintenant. Parce que Derek a déjà compris que c'est sa Kryptonite, et que ça fait désormais tout faire à Stiles. Jusqu'à ce qu'il soit trop fatigué pour bouger, et il finit par s'étendre contre l'un des montant rongé du porche, jouant à Plants versus Zombies.
Derek passe du porche à la pelouse, disparaissant brièvement dans les bois pour voir s'il peut terroriser quelque chose et le saigner, il revient assez content, avec des feuilles dans les cheveux et de la boue sur le menton. Il demande toujours à avoir un peu d'attention, avant de disparaître de nouveau, pour faire dieu sait quoi. Stiles commence à avoir de la sympathie pour ces parents qui disent ''Je les ai juste quitté des yeux une minute.'' Bien qu'il espère que le loup-garou ne va pas tomber dans un puits, se faire manger par un ours ou quelque chose comme ça.
Stiles essaye de lire sur le sujet des enfants sauvages sur son portable, quand Derek revient et il déplace son genou pour que l'Alpha puisse s'avachir sur lui. Il remue jusqu'à ce que l'adolescent lève sa main, et gratte d'un air absent les cheveux de Derek. Jusqu'à ce que ce dernier se tourne et Stiles a le grattement d'une légère barbe contre ses ongles à la place – et le bruit que fait le loup-garou change complètement.
Ses yeux sont à moitié fermés et, oh mon Dieu, c'est officiellement la meilleur chose de tous les temps. Stiles n'arrête pas le lent gratouillement et il y a un doux grondement qui n'est pas tout à fait un ronronnement, mais quelque chose dans le genre, quelque chose de profond et de satisfait. Et c'est si étrange, écouter ce son à moitié heureux sortir de la gorge de Derek, le visage complètement détendu, les yeux emplis de sommeil. Il a tellement d'expressions faciales et Stiles est quasiment sûr qu'une fois que le plus âgé sera de nouveau normal il n'en reverra plus jamais aucune. Il retournera à son visage sombre, perpétuellement en colère, Je-suis-déçu-par-le-monde-entier, qu'il avait porté pendant la plupart de leurs rencontres.
« Mec, ton visage va me manquer. Vraiment. Ton mépris total pour l'espace vital va me manquer en quelque sorte aussi. Ce qui semble bizarre, je sais. Mais ce toi étrangement affectueux est un peu hilarant. Aussi, t'sais, pour quelqu'un qui n'aime pas les câlins – non pas tu me fasses techniquement un câlin, tu ne fais en gros que me faire avoir la même odeur que toi, ou tu m'utilises comme zone de repos ou certainement pour te rafraîchir avec ma température corporelle plus basse. »
Ça a quand même l'air d'être des câlins malgré tout.
Ce n'est pas - ok, peut-être que c'est un peu étrange, mais il y est habitué maintenant. Il sait que Derek va finalement revenir, et il le veut. Il veut que Derek aille bien, et ait tout son esprit. Parce qu'il y a une meute qui a désespérément besoin d'un Alpha. Et aussi, c'est Beacon Hills, il arrive toutes sortes de menaces, que Derek ne peut gérer comme il est actuellement.
Pourtant ça lui manquera quand même.
Scott lui envoie un texto vers midi pour lui demander s'il y a des changements, et Stiles ne pose pas de questions sur sa soudaine impatience. Ça crée un sorte de déception étrangement triste quand il donne en réponse un message tapé avec précaution, ''Je ne suis pas sûr, j'essaye des nouveaux trucs.'' Ce que Scott prend évidemment pour un non. Il peut le prendre comme un non. Mais Stiles le prend comme un coup de pied dans les fesses. Ce qui est un langage qu'il parle.
Il étend sa main sur la peau de Derek, qui est douce et chaude d'avoir été au soleil sous ses doigts.
« Je pense que nous avons besoin d'augmenter ton vocabulaire. » Il le dit comme si c'était des excuses et il doit y avoir quelque chose qui passe dans ses mots, parce que le loup-garou le regarde, attentif et curieux, même s'il n'est pas concentré. Ce regard fixe manque à Stiles. Il avait pensé une fois que le visage de Derek était inexpressif. Mais ça n'était pas du tout le cas. Son visage était un putain de paysage. Il ne l'avait jamais remarqué. Mais toutes les bizarres petites variations et pistes qui montraient qu'il se passait quelque chose lui manquaient. Le visage de Derek était devenu familier, dans toute son incapacité grincheuse de s'exprimer. Stiles avait à contrecœur, mais étrangement rapidement, laissé Derek glisser du statut de ''possible ennemi'' à ''possible ami'', une fois qu'il avait réalisé que le loup-garou était ainsi pour une assez bonne raison, et n'était pas incapable de changer d'avis vous aviez juste à placer le levier dans la bonne position et pousser très, très fort.
« Devrait-on commencer avec ''oui'', ''non'' et ''s'il te plait'' ? Bien que je ne sois pas certain que tu savais ce que ''s'il te plait'' voulait dire quand tu avais toute ta tête. »
« Stiles. » murmure Derek contre sa jambe. D'une manière que le jeune homme imagine être réticente et ennuyée.
« Tu n'as absolument aucun intérêt dans la conjugaison des verbes, hein ? Mec, je ne te blâme pas, les mots sont compliqués et il y a en a beaucoup. En plus, pour être brutalement honnête, tu ne les appréciais pas tant que ça quand tu savais ce que signifiait la plupart d'entre eux. »
Derek fait un autre grommellement dans sa gorge.
« J'ai compris, crois-moi. La vie est tellement plus facile comme ça, n'est-ce pas ? »
Derek éternue contre sa main et – c'est un peu dégoûtant.
Mardi matin débute avec Stiles penché contre le lavabo, essayant de nettoyer le sang de trois t-shirts, deux rideaux couverts de suie et une serviette. Avec uniquement une boîte de lessive sans doute vieille, qu'il avait trouvée généreusement recouverte de poussières. Il n'avait aucune idée de la dernière fois que quelqu'un avait tenté de faire de la lessive dans cette maison, il se sent un peu étrange à ce sujet, s'il y pense trop.
Derek appuie son visage contre la nuque du jeune homme, tout en pression, bouche humide et indiscrétion. Stiles lui donne un coup de coude sans y penser.
« Sérieusement, tu es celui qui insiste pour ramener des animaux morts dans ton nid fait de vêtements et de tissus. Tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même que j'en ai piqué la moitié pour nettoyer le sang et les boyaux. Sérieusement, qui dort dans des entrailles ? Tu pourras te refrotter partout dessus quand il sera propre. Tu ne dormiras pas dans un bordel de fluides d'animaux incrusté de sang. Cette merde ne passe pas la maison Stilinski. Ce qui n'est pas le cas, évidemment. Mais tu m'as compris. »
Derek fait un son distrait, mais il n'essaye pas de lui reprendre ses affaires, appuyant simplement son poids sur le dos de Stiles, d'une manière qui semble vaguement intentionnelle. Il y a un grognement grave perdu au fond de sa gorge.
« Tu ne récupéreras rien tant qu'ils ne seront pas propres. Pourquoi tu ne vas pas mordre quelque chose ? »
Le loup-garou pousse contre ses hanches, essayant de le faire s'abaisser, comme s'il veut coincer Stiles avec ses cuisses-
Oh mon Dieu.
Le jeune homme se débat pour se dégager du poids de Derek. Parce que ce n'est pas joueur, ce n'est vraiment pas le genre de contact joueur.
« Non. »
Il finit par frapper l'Alpha au visage avec un tissu mouillé.
« Mec, il y a une stricte politique anti-montage dans la cuisine, » sort Stiles, et sa gorge fait cette étrange chose rauque et claquante. Il n'est pas certain de savoir s'il doit rire de manière hystérique ou rendre absolument clair à quel point ça n'arriverait pas. « Ou quelque part d'autre dans la maison. Sérieusement, je vais rouler un journal, je ne rigole même pas. »
Il ne sait même pas si c'est un truc sexuel ou pas, et il essaye très fortement de ne pas penser à la phrase ''montage dominant'', ça a été assez étrange d'entendre la voix-off d'un documentaire sur la vie sauvage expliquer ça sur un ton plat avec son père dans la pièce.
Derek a juste l'air très confus.
Scott se montre tôt Vendredi, avec un air de déterré. Stiles pourrait parier de l'argent que le gouverneur n'a pas accepté le pardon de dernière minute. Eh bien merde, pense-t-il.
Mais ce n'est pas bon, ok ? Ce n'est pas quelque chose que d'autres gens vont décider, ils ne sont pas là. Stiles est là, et il est le seul qui décidera de ce qui arrive et de ce qui n'arrive pas.
« Derek, pantalon. » dit fermement Stiles.
L'Alpha fait un grommellement grave puis se lève et monte d'un pas raide les escaliers pour en trouver un.
Scott parut surpris.
« On a trouvé un compromis pour le pantalon. » explique son ami.
Derek redescend des escaliers, portant un survêtement, bien que la taille soit poussée de manière indécemment bas. Il se met à l'aise sur les coussins qu'il a tirés de l'autre siège. Parce que Stiles ne peut pas le convaincre de s'asseoir comme une personne. Le loup-garou semble confus par la forme de ses jambes. Mais ça marche complètement pour lui, donc peut-être que c'est un truc de loup-garou.
Scott essuie ses mains sur son jean et soupire.
« Ça fait – ça fait près de deux semaines. Deaton pense – »
« Je sais ce que Deaton pense. » déclare Stiles avec raideur. « Qu'est-ce que tu penses ? »
Scott paraît affligé.
« Écoute, il y a d'étranges loup-garous là dehors. On a besoin de Derek, pas de Derek cinglé. Je sais que tu essayes, vraiment. Mais j'peux pas – Je ne suis pas très bon à ça. Je ne prends pas les bonnes décisions. J'ai un couvre-feu. Comment je suis censé être un Alpha avec un couvre-feu. J'ai besoin d'aide là. J'ai besoin de Derek, ou j'ai besoin de toi. »
Stiles se lève, tire sur le bras de Derek jusqu'à ce qu'il se rapproche en traînant des pieds.
« Qui c'est ? » demande-t-il, et il pointe du doigt son ami, priant Dieu que l'Alpha ne se sente pas capricieux.
Les mâchoires de Derek travaillent pendant une seconde.
« Scott, » aboie-t-il.
« Bon dieu de merde ! » Scott laisse tomber son sac et le fixe.
« Qui je suis ? » Le jeune homme s'indique.
« Stiles. »
Celui-ci baisse sa main et trouve le sac poussé contre le coin du canapé. Il sort un truc au hasard.
« Et qu'est-ce c'est que ça ? »
Derek tend la main et se l'approprie. « Livre. » Il y a un claquement de dents sur le ''v'', Stiles va bosser sur ça, il a juste besoin de plus de temps.
Stiles exhale fortement et serre l'épaule de Derek.
« Ouais, tu es génial. Bon boulot. »
Scott se rapproche. « On mon Dieu, il parle. » Il a l'air si surpris qu'il vient plus près de Derek qu'il ne l'ose d'habitude et l'expiration suivante de l'Alpha bouge ses cheveux. « Il parle. »
Stiles hausse les épaules, comme si ce n'est pas grand-chose, même si c'est le cas. C'est une putain de grosse affaire, et ça a pris une paire de jours, harcelant constamment comme un malade Derek, le coinçant, le suivant d'une pièce à l'autre, nommant les choses, les pointant du doigt.
« Il dit des mots, seulement quelques-uns, mais c'est plus proche, c'est plus proche, et c'est quelque chose. Il le fait, Deaton n'a pas à – écoute, je vais régler ça, ok. Je vais trouver ce qui a pu faire ça. J'ai pensé à de l'électricité, beaucoup et beaucoup d'électricité. Peut-être qu'il a fait ça pour se protéger ou peut-être que c'est arrivé par accident, ou peut-être que les personnes qui l'ont blessé savaient ce qu'elles faisaient. Des chasseurs sans doute, je veux dire il a disparu pendant près d'un mois. Est-ce que tu peux imaginer ? J'imagine qu'il a vécu le pire quand il a essayé de s'échapper, quand il a réussi à s'échapper. Et je pense que Deaton est suffisamment intelligent pour savoir que ça pourrait marcher dans l'autre sens. »
Scott grimace et Stiles ne se sent même pas fier parce qu'il voulait avoir tort, tellement.
« Mais, juste, non, je ne vais pas le laisser attacher Derek et lui infliger exactement ce qui l'a transformé. Il revient, mais il ne reviendra pas comme ça. Je peux faire ça. » Il tremble un peu de colère ou de stress ou quelque chose. Il ne peut s'en empêcher.
Scott vient assez prêt pour poser une main sur son épaule, et Stiles se détend et peut-être que c'est tout ce qu'il voulait, que Scott simplement comprenne ça.
« Mec, tu sais que je te soutiens, » dit Scott à voix basse. « Je te soutiens, chaque jour depuis que nous sommes amis. Pour les choses incroyables et pour les choses incroyablement stupides. Tu sais que je te fais confiance. Si tu dis que tu peux faire quelque chose, tu le fais toujours et c'est suffisant pour moi. »
Ce qui est typique de Scott, il peut être un con pendant des semaines et puis tout à coup il dit des merdes comme ça et rend tout ok.
Samedi soir il fait froid à nouveau, comme si l'été n'arrivait simplement pas à décider de ce qu'il veut être d'une minute à l'autre. Stiles regarde par-dessus son livre, mais Derek n'est pas roulé en boule au bout du canapé, ou endormi sous le bras suspendu du jeune homme. Il n'a pas vu le loup-garou depuis un moment. Il repose le livre et va errer dans les alentours.
Il le trouve encore en haut des escaliers, enroulé dans le noir, près des tâches humides sur les marches. C'est horrible, Stiles avait déjà marché là sans même y penser avant, et maintenant il ne peut pas faire un pas de plus du tout. Parce que ça avait été quelqu'un, et il ne veut pas savoir qui mais il pense que Derek sait, qu'il peut le dire d'une certaine horrible manière. Mais il ne peut pas gérer cette information sur le moment.
Stiles pense qu'il a l'esprit plein de choses, il n'a juste pas les mots pour ça, et pour la première fois il se sent horrible de lui en avoir donné quelques-uns. D'avoir fait ressentir tout ça à Derek à nouveau. Parce que ramener l'Alpha signifie ramener tout ça, et personne ne devrait avoir à faire face à quelque chose comme ça deux fois.
« Derek, Derek, allez, tu ne veux pas t'asseoir ici. » Stiles tire sur son épaule.
« Non. » dit simplement le loup-garou. Parce que bien entendu la première chose qu'il a faite avec ses mots c'est les utiliser pour gagner dans des disputes. Mais ça semble lui sortir des tripes comme si c'était toujours difficile de transformer les sentiments en mots. Stiles arrête donc de tirer et le tient juste une seconde.
« Ok, mec, » dit doucement le jeune humain. « Ok. »
Il s'accroupit avec lui, l'épaule pressée contre celle du loup.
« Je sais qu'il y a une énorme part de toi qui ne veut pas se souvenir. Mais je pense que tu devrais revenir. Tu dois revenir. Je ne vais pas te laisser comme ça pour toujours, parce que je suis têtu pour ça, et même si j'aime pas mal l'idée de t'apprendre à aller chercher la balle pour me venger de toutes les fois où tu as été un connard, ou cogné ma tête contre mon volant, on a besoin que tu reviennes. »
L'adolescent s'assoie en haut des escaliers, se collant contre le corps de Derek pour profiter de sa chaleur, jusqu'à ce que la nuit devienne le matin.
Stiles est si fatigué qu'en rentrant chez lui, il s'effondre directement sur son lit. Il passe la majorité du lundi matin sous les draps, protestant contre le crachin et les nuages gris qui semblent vouloir flâner dans le ciel aujourd'hui. Il note vaguement que son père hurle quelque chose juste avant de partir, mais son cerveau doit avoir décidé que ce n'était pas important, parce qu'il ne peut pas se rappeler de ce que c'était.
Il devrait probablement se lever. Derek voudra examiner les bois s'il a plu pendant la nuit. Puis il reviendra et viendra ruisseler d'eau partout sur les vêtements de Stiles. Donc il pourrait tout aussi bien porter ceux qu'il a mis la vieille.
Quand son téléphone sonne, il le ramène sous les draps, plutôt que de tenter de communier avec la journée avant d'être prêt.
« Ouais. »
« Il est de retour, il parle, il est lui à nouveau. » Scott ne s'arrête même pas pour respirer. « Il a appelé Isaac à 6h ce matin. Il lui a foutu la frousse de sa vie, et on ne pouvait pas y croire. »
La course effréné de mots de Scott force Stiles à se débattre pour sortir de ses draps, tombant presque de son lit.
« Quoi !? »
« Derek est de retour, il est de nouveau complètement lui-même. Ce qui est un peu effrayant. Qu'est-ce que tu lui as fait hier soir ? Je veux dire, tu as dû faire quelque chose, mais tu es déjà rentré chez toi. Derek a dit que tu étais parti. »
Stiles est assis maintenant, s'agitant pour enfiler son jean, le portable coincé entre sa joue et son épaule.
« Est-ce que quelqu'un lui a dit le bordel qui s'est passé ? »
« Mec, on a pas eu à le faire, il se souvient de tout. » Il y a d'autres choses après ça. Scott se met à déblatérer, sa voix montant graduellement de plus en plus haut, et il y a certainement des trucs importants que Stiles a besoin de savoir. Quelque chose à propos de Lydia, du cercle de cendre de montagne et de Jackson.
Mais le jeune homme est toujours coincé sur cette phrase.
Il se souvient de tout.
Derek se souvient de tout.
Stiles raccroche au nez de Scott – tandis qu'il papote toujours – et laisse tomber son téléphone sur la commode. Puis il dresse mentalement la liste de toutes les raisons pour lesquelles c'est très mauvais que Derek se rappelle des deux dernières semaines. De toutes les choses qu'il a faites, et toutes les choses qu'il a dites. Des choses qu'il n'aurait jamais faites ou dites s'il avait su – s'il avait pensé que Derek s'en souviendrait. Il arrive à quarante et puis se jette la tête la première sur son lit se demandant à quel point ça serait horrible de s'asphyxier lui-même jusqu'à mourir, se demandant s'il est même possible de s'étouffer à en mourir comme ça.
Il reste dans sa chambre pendant quatre heures, ignorant son portable chaque fois qu'il sonne. Il ne peut pas ne rien faire pendant plus de temps que ça. Il est génétiquement incapable de rester en place pendant plus de quatre heures.
Il monte donc dans sa jeep et roule.
Scott essaye de l'appeler six fois après qu'il soit parti, puis lui envoie un série de texto, virant d'inquiet à ennuyé, puis inquiet à nouveau, et enfin une sorte de sympathie énervée.
Trois heures plus tard, il y a un message sur son téléphone de la part de Derek.
''Viens chez moi. Maintenant.''
C'est bon de savoir que Derek n'a rien perdu de son charme.
Derek l'attend sur le porche, il doit probablement l'attendre là depuis que Stiles est suffisamment proche pour être entendu. Mais le jeune homme s'en moque. Il peut attendre un peu plus longtemps. Il peut patienter jusqu'à ce qu'il soit capable en fait d'ouvrir la portière de sa jeep et d'en sortir.
Derek a récupéré la capacité de porter des chaussures avec son pantalon, ainsi qu'un t-shirt et une veste. Il a aussi regagné la capacité de contorsionner son visage dans une expression de colère intense.
Merde. Stiles se remplit immédiatement d'un mélange de soulagement et d'appréhension. Ce n'est pas une bonne combinaison. Ils se mélangent de manière écœurante ensemble. Derek est de nouveau Derek. Ce qui est tellement plus compliqué que cinq mots ne pourraient l'expliquer.
Il est familier et déprimé, mais en quelque sorte satisfait en même temps, comme si Stiles l'avait réparé, même si ce n'est certainement pas vrai. Son cerveau a probablement juste décidé que ça suffisait. Ou peut-être qu'il est tombé par terre et s'est cogné la tête. Tout aurait pu arriver. Il ne semble pas content d'être à nouveau lui-même, ce qui n'est pas aussi surprenant que ça devrait l'être.
Derek est en train de... descendre les escaliers, venant vers lui.
« Stiles, » dit-il avec raideur, et ouais, il doit être cassé, parce que ce ton de voix lui avait même manqué.
Pas comme s'il allait le dire.
« Je pense que l'autre toi me manque déjà, » réplique l'adolescent, avec une certaine incertitude et nervosité. « Au moins, j'aurais eu un bonjour, ou ok, un coup à en tomber sur les fesses – même chose vraiment. Puisque les manières n'étaient pas exactement ton point fort. Non pas qu'elles aient été un jour ton point fort. C'est bien que tu sois toi à nouveau. À moins que tu ne prévoies de me tuer, dans ce cas, je souhaite retirer mon précédent enthousiasme. »
Derek s'arrête au bas des marches et le jeune humain est suffisamment proche maintenant pour voir qu'il n'y a pas juste de la colère sur son visage. Il y a de l'embarras aussi, et quelque chose d'autre, rapidement ravalé et dégagé.
« Je devrais tordre ton satané cou, » déclare l'Alpha, comme s'il le pensait sincèrement.
Ouais, c'est un début merveilleux.
« Oh mon Dieu, je ne me mettais pas exactement en quatre pour t'humilier, tu sais. Tu étais celui qui faisait de lui-même un job excellent. J'essayais de mon mieux de garder l'humiliation à un minimum. Je n'attendais pas un merci, mais la rage incontrôlée c'est un peu trop, tu ne penses pas ? »
L'air de con de Derek vacille légèrement comme s'il savait que Stiles a raison, mais qu'il est trop en colère pour le reconnaître.
« Est-ce que tu as une idée de combien ça a été dur de quitter la maison, juste pour aller en ville ? » crache-t-il.
Stiles n'a aucune idée de ce dont il est en train de parler. Parce que le cercle de cendres de montagne n'est pas censé faire quoi que ce soit d'autre à part garder les choses à l'intérieur ou à l'extérieur, il n'est pas censé y avoir d'effets secondaires. Il n'y en a pas et quelqu'un s'est visiblement débarrassé de tout le cercle. Lydia, il imagine.
« Et c'est ma faute ? Comment ça peut être ma faute bordel ? »
« Parce que tu as complètement foutu en l'air mes instincts ! » crie Derek, il fait sonner ça comme si Stiles avait fait exprès.
« Va te faire voir. » Le jeune homme est énervé maintenant, parce que peut-être qu'il n'espérait pas un merci mais là c'est n'importe quoi. « J'ai fait tout ça à l'aveuglette, tu le sais. J'ai fait les choses au hasard, à tâton, complètement dans le noir, parce que ce n'est pas comme si tu nous avais un jour dit quelque chose, jamais. La prochaine fois, on te laissera dans le coin en ruine de ta maison, couvert de sang, avec un couteau enfoncé dans ton dos. Je m'excuse sincèrement de m'être soucié de toi. »
Il fait plutôt du bon boulot en partant en trombe, quand Derek est tout à coup juste là, saisissant son bras et le faisant s'arrêter.
« Ne pars pas, ne pars pas putain, ce n'est pas ce que je veux. Tu étais toujours en train de partir, et je ne pouvais pas trouver comment te faire rester. Tu mettais ce satané cercle et je pouvais te sentir mais je ne pouvais pas te suivre. Ça me rendait dingue. » Derek s'arrête, reprend son souffle et puis le lâche. Il laisse retomber le bras de Stiles et fait un pas en arrière, fourrant ses mains dans ses poches.
« Je n'en savais rien, » dit le jeune homme, il ne sait pas si c'est une explication ou une excuse, peut-être les deux. « Je te laissais faire en gros tout ce que tu voulais, donc ne remets pas ça sur moi. »
« Est-ce que tu sais combien j'ai envie de toucher les gens maintenant ? » demande durement l'Alpha. « J'ai passé deux semaines – » Il serre les dents et se force à continuer. « J'ai passé deux semaines avec toi en train de me toucher, tout le temps. Je me noyais dans ton odeur et ça ne semble pas bien que tu ne sois plus là maintenant. Je déteste ça, tu comprends ? »
Stiles trouve que Derek pourrait peut-être paraître un petit peu moins horrifié par ça. Ce n'est pas comme si Stiles allait le prendre personnellement ou quelque chose comme ça.
« Ouais, je veux dire, ton visage me dit en quelque sorte ça de façon forte et claire. Ce qui est pourquoi je me trouve au loin. Mais est-ce que c'est si mal – je veux dire la partie sur le contact ? » l'interroge Stiles. « Tu n'as jamais été un fan, mais tu es un loup-garou et ce n'est probablement pas bon d'éviter les gens et – je veux dire tu pourrais essayer ? Erica et Isaac touchent les gens tout le temps. Ils veulent certainement que tu le fasses, t'sais, les toucher d'une manière plus rassurante. Commence avec des poignées de main ou un truc du genre. Ce n'est pas la fin du monde, si ? Et puis si tu ne veux pas les toucher, tu pourrais, je ne sais pas, te sevrer. Essaye la thérapie par aversion, ou peu importe, quelque chose. Encore que, non, ne fais pas ça, parce que ça foutrait le bazar partout. »
Derek fusille du regard Stiles comme s'il ne comprenait pas.
Le jeune lève ses mains au ciel.
« Mec ce n'est pas comme si je t'avais cassé, tu as juste eu des vacances, genre libre-de-responsabilités, t'ébattant de façon légèrement embarrassante dans les bois. Ce dont nous ne parlerons jamais à quelqu'un, ou en reparlerons. Tu peux tout oublier à ce sujet, tu peux prétendre que ça n'est jamais arrivé, t'excuser auprès de tes Bêtas, et de Jackson, pour avoir essayé de les manger, réapprendre comment paraître menaçant dans les coins, effrayer les gens de loin, et redevenir le Mister Bougon que nous connaissons et aimons tous. »
Derek soupire, tout l'air sortant simplement de lui.
Juste comme ça, Stiles saisit. C'est énorme, dingue et il comprend qu'il est la personne la plus débile du monde. Mais il saisit.
« Wow, c'est beaucoup plus dur quand tu ne peux pas juste me mordre au visage, hmm ? » dit-il lentement.
Derek regarde droit vers lui, frustré, en colère et embarrassé. Et Stiles n'a pas vraiment besoin de le confirmer, mais oh mon Dieu, c'est absolument une confirmation.
« Est-ce que tu vas la fermer sur ça ? Ça semblait vraiment simple sur le moment. Tu m'as protégé, et je pensais que tu étais mien. » Derek serre les dents. « Et je suis au courant d'à quoi ça ressemble sans doute pour toi, mais c'est différent pour nous. Les choses que tu as faites – tu ne savais même pas que tu les faisais, et c'était si simple. Tu rendais ça simple, Dieu, je suis désolé pour – je suis désolé d'avoir – »
« Essayé de me monter ? » propose Stiles, parce que, ouais, il se souvient définitivement de cette part. Il tente vraiment, vraiment fort de ne pas sourire, et échoue complètement.
« Ça t'amuse putain, » crache le loup-garou, la voix dure et coléreuse. Mais Stiles ne pense même plus que ce soit de la vraie colère. C'est plus comme une colère défensive. C'est une colère qui veut plus repousser que mordre.
« J'ai pris soin de toi pendant près de deux semaines et parfois je pensais que je ne reparlerais jamais à ta face de grincheux, donc ouais, ouais, tout ça m'amuse putain ! » s'exclame fermement Stiles, le souffle court.
Il tremble et il ne sait plus si c'est du soulagement ou de la colère, ou peut-être de la tristesse. Parce qu'il y a un petit peu de ça aussi, et il ne sait même pas pourquoi.
« J'ai fait du mieux que j'ai pu. » dit le jeune homme, d'un air impuissant, parce qu'il a toujours l'impression qu'il doit dire quelque chose. « Je suis désolé si j'ai foutu les choses en l'air, mais tu n'offrais pas exactement d'indices. Et j'étais contre quand les autres voulaient essayer te t'attacher et t'électrocuter. Ce pour quoi je pense que je devrais recevoir des points ou quelque chose, parce que clairement ce n'était pas nécessaire. »
Quelque chose dans les mâchoires de Derek tressaille, comme s'il retenait juste un sursaut dans tout son corps.
« J'imagine que c'est ce qui t'était arrivé ? »
Les mâchoires de l'Alpha travaillent une seconde puis il hoche la tête avec raideur.
« Je suis désolé, vraiment, mais tu étais celui qui m'avait choisi, Derek. Je ne t'ai pas choisi. Tu aurais été en sécurité avec l'un des autres. »
« Non. » Derek secoue la tête. « Je ne l'aurais pas été, c'est tout le truc. Tu étais le seul avec qui j'étais en sécurité. Qui prendrait les décisions intelligentes et tu n'en as pas profité – tu n'as rien fait du tout pendant que j'étais vulnérable. » Il soupire à nouveau, fermant sa bouche comme s'il en avait déjà trop dit. « Maintenant, c'est tout un bordel, ma tête est un bordel et je n'ai aucune idée de quoi faire avec ça. »
Stiles peut entendre son propre cœur battre. Les palpitations à l'intérieur de ses oreilles. Ça lui donne le vertige et le fait se sentir saoul, et dangereusement courageux.
« Je pourrais te lire une histoire, » suggère-t-il lentement. « Tu pourrais me mordre au visage. On pourrait voir où ça va. »
Le loup-garou le fusille du regard, comme si c'était impossible, comme s'il pensait que Stiles se moquait de lui.
Ce dernier le regarde simplement.
Puis soudainement Derek est plus près, la bouche serrée et les yeux durs, avec une expression de rage furieuse légèrement déconcertée.
Stiles se prépare mentalement pour... quelque chose.
Mais l'Alpha se penche juste, poussant son nez et sa bouche contre la joue chaude de Stiles et inspire simplement.
Stiles ouvre la bouche pour parler – et Derek bouge, encastrant leur bouche ensemble. C'est toujours plein de rage, brutal d'une manière qui paraît plus furieuse que sexy. Ça donne encore beaucoup l'air que le loup-garou lui crie encore après, s'il est honnête avec lui-même, et ça n'a vraiment aucun sens. Mais le jeune homme ne fait rien pour l'arrêter. Parce que c'est Derek et qu'il est en train de l'embrasser. Jusqu'à ce ne soit plus le cas, parce que sa bouche glisse vers le bas et la droite, et puis il le mord bordel, et ça n'a rien à voir avec la prudente et amicale tentative à laquelle il s'était habitué qui les faisait être des amis super-spéciaux pendant les deux dernières semaines. Non, Derek pose ses dents contre la mâchoire de Stiles et les enfonce dedans, et ce dernier fait un gargouillis étrange de protestation et de douleur du fond de sa gorge. Parce que, Dieu, il va presque certainement y avoir une marque là.
Puis Derek se recule, le fusillant du regard comme s'il ne l'avait pas mordu au visage comme un loup-garou malade.
« Ow, » se plaint Stiles, d'une voix forte et accusatrice.
Derek ne dit pas un mot, il repart juste d'un pas lourd dans la maison.
Il laisse la porte ouverte.
La fin!
Alors ça vous a plu?
Encore merci à Meiko (quelle efficacité!) et aux bêtas pour ce chapitre! Et surtout merci à vous pour votre fidelité et nombreux commentaires!
Par contre, il faudra être un peu patients chers lecteurs, pour lire notre prochaine fiction TW car comme vous pouvez le lire sur notre profil, la suivante est encore en cours de traduction... A bientot!