NOTE : • POUR CE CHAPITRE : De la dépression, des discutions, du sexe.

On retourne aux bonnes vieilles habitudes : la playlist YouTube avec toutes les chansons des début de chapitres, dans l'ordre d'apparition est toujours la même : https DEUX POINT DEUX BARRES www POINT youtube POINT com SLASH playlist ?list= PL7QlsDi2OGo1vYPBpDZapcuqri -wp76e5

BÊTA : C., qui est super rapide et gentille malgré mon temps de réaction.


BONUS 2 – CROSSROADS – PART 4 -

STEPHEN - Crossfire

- Je me suis marié trop tôt avec Victoria.

Peter rouvrit un œil et bailla en s'étirant. Un frisson agréable remonta le long de sa colonne vertébrale alors qu'il sortait de sa torpeur post orgasmique. Il roula sur le ventre, enlaçant un oreiller tout en se tournant vers Christopher, allongé à côté de lui en regardant le plafond fixement.

Un des meilleurs avocats de toute la Californie l'avait contacté une semaine plus tôt. Il avait une affaire, une proposition de cas à défendre à Bakersfield, et Chris avait appelé Peter pour... Passer du bon temps avant de partir une semaine dans le sud de l'état.

Le "pauvre" avocat ne s'était pas attendu à ce que, le soir de son arrivé dans la ville, Peter vienne frapper à sa porte pour une petite sauterie. " - L'air frais du sud me rend toute chose ! " - " - Sérieusement, Peter ? " - " - Arrête d'être grincheux~ "

Parce que Peter avait eut raison, trois mois plus tôt : Chris n'avait pas pu s'arrêter de l'appeler - et Peter s'y était même mit. Oh certes, l'avocat était toujours entouré d'une brume de culpabilités frustrée qui faisait bien rire Peter - les hommes mariés, c'était toujours très marrant - mais ils continuaient de se voir. Assez souvent pour que Peter n'ai plus besoin de ressortir de vieux numéros de son agenda de contacts sensuels, sexués...

Peter cligna des yeux et se redressa sur ses coudes.

La nuit était tombée et les lumières de la rue dansaient sur les murs de la chambre d'hôtel. Ils n'avaient pas prit le temps d'allumer les lumières alors que le soleil se couchait, ils étaient bien trop occupé.

- Victoria ?

Chris passa une main sur son visage et Peter suivit des yeux les lignes de son corps, se gorgeant de la vue magnifique qu'il lui offrait en s'exposant ainsi dans sa glorieuse nudité, une chaire de poule ornant sa peau alors que la torpeur post orgasmique s'estompait.

- Ma petite amie du lycée ? Elle était dans l'année en dessous de nous. Et elle était dans ma classe quand j'ai redoublé.

Peter ricana et joua des sourcils en le regardant.

- Alors grâce à moi, tu as rencontré ta future femme ? Tu me dois des remerciements ! Se vanta-t-il.

Christopher soupira et se redressa pour disparaître dans la salle de bain, un sourire sur les lèvres ; et Peter ronronna presque en observant ce bas des reins très alléchant.

- Tu ne crois pas que depuis presque un an, ce qu'on fait n'est pas suffisant ? S'enquit Chris de la salle de bain.

Peter soupira théâtralement en se laissant retomber lourdement dans le matelas, s'enfonçant dans l'oreiller et se glissant sous les draps. Il sursauta quand un gant humide et TRES froid lui tomba sur l'épaule.

- Ne souille pas plus mes draps qu'ils ne le sont déjà ! Tempêta Christopher, adosser à l'encadrement de la porte.

L'informaticien le fusilla du regard mais sortit du lit pour se nettoyer. Au final, il laissa tomber le gant humide dans l'évier pour se glisser sous la douche et s'y prélasser. Quand il sortit de la salle de bain, nu comme un vers, Christopher était glissé sous ses draps, un dossier en main qu'il lisait avec une paire de lunette sur le nez. Damned, une petite paire de lunette aux montures en fer fin, par dieu, il cherchait à tuer Peter ? Ce dernier sourit dramatiquement en se laissant tomber à ses côtés. Christopher ne lui lança même pas un regard, tournant simplement la page de son dossier.

- Pourquoi je suis sûr que tu n'as pas réservé de chambre et que tu vas squatter la mienne ? Déclara-t-il d'une voix légère.

- Hm, tu es très fort, Sherlock, s'amusa Peter en s'étirant.

Du coin de l'œil, allongé sur le ventre, il le vit lui jeter un regard, ses yeux caressant son dos et le creux de ses reins et Peter s'étira entre les draps, s'exhibant comme il adorait le faire.

- Bon aller, raconte. Je suis une commère, je veux savoir ce qui se passe avec ta femme, ricana Peter en enfonçant son visage dans le matelas.

Chris lui jeta un coup d'œil et Peter ferma les yeux. A vrai dire, il avait réservé une chambre d'hôtel. Il ne comptait rester que deux, trois jours, pour embêter Chris comme il le devait - mais là, il avait juste envie d'être avec Chris. Parce qu'il l'aimait bien, au fond. Ils s'amusaient bien, quand ils se voyaient en coup de vent, c'était passionné et Peter était enfin rassasié ; et quand ils prenaient un peu de temps - Peter qui kidnappait Chris pour un déjeuner surprise, quand il s'incrustait dans sa chambre d'hôtel quand il arrivait à l'avocat de quitter Beacon Hills - ils ne changeaient pas, à se prendre le bec pour un rien, à se chicaner comme quand ils étaient au lycée, et pour l'aspect "agression physique", ils terminaient sous les draps. Alors oui, Peter avait bien prévu de rester là, pour la nuit. Ce serait une première, et pourquoi pas.

- Il n'y a rien à dire, on est sortit ensemble, elle m'a parlé de mariage, ça me semblait être la bonne option. Puis elle est tombée enceinte et voilà, marmonna l'avocat en remontant ses lunettes sur son nez.

Peter le regarda puis soupira et bougea, s'installant sous les draps et se blottissant contre le matelas, gémissant de plaisir. Cette literie était magique !

- Ouais, un peu comme moi et Maureen, quoi, releva-t-il en baillant.

Christopher ricana en fermant le dossier et le posant sur son torse pour porter toute son attention sur Peter.

- Ce n'est pas vraiment la même chose. Maureen a été une légende au lycée pendant encore quelque temps après que vous ayez eut votre diplôme, parce qu'après tout elle a été La grande Maureen qui a mit le grappin sur l'insatiable Peter Hale, s'amusa-t-il légèrement.

- C'était la bonne chose à faire, sourit Peter en roulant sur le dos.

- Et au final, tu es gay, répéta Chris.

Apparemment, c'était quelque chose qui avait marqué l'avocat, qu'il se soit découvert son véritable goût bien tard.

- Je n'aime pas les cases, Chris, marmonna l'informaticien en se blottissant sous les draps.

Il rouvrit un oeil et pencha la tête pour observer son amant, un petit sourire sur les lèvres.

- Et puis, on ne parlait pas de moi, mais de toi, je te rappelle ! Ricana-t-il.

Christopher soupira en levant les yeux au ciel.

- Tu sais ce que c'est. Les hormones, ont fait des concessions parce que ce n'est pas de sa faute, puis l'accouchement, le baby blues, puis carrément la dépression post-partum.

Peter grimaça sous les draps.

- Hm, j'ai entendu parler de ça, ce n'est pas très sympathique apparemment. Ça a duré combien de temps ? S'intéressa-t-il.

Chris le regarda, l'air fatigué.

- J'espère que ça sera passé d'ici quelques années, répondit-il en un soupir.

Peter cligna des paupières, fronça les sourcils en essayant de comprendre ce qu'il venait de dire et se redressa dans son lit.

- Tu m'étonnes que tu sois frustré si ta femme est dépressive.

Christopher ricana amèrement en fermant les yeux et secouant la tête.

- Oh, non. Victoria n'est pas dépressive voyons, pas du tout, railla-t-il. Tu comprends, elle refuse de voir quelqu'un, parce que, je la cite " Je ne suis pas folle ! ". Mais je suis celui qui lui a fait raté sa vie, tout se passe mal pour elle et c'est de ma faute.

- Et... Pourquoi tu ne divorce pas ?

- J'ai bien essayé. Deux fois. La première fois, je suis rentré à la maison après le travail en trouvant Allison toute seule dans le salon, dans son trotteur et Victoria nulle part en vue. J'ai dû arrêter de travailler pour m'occuper de ma fille, parce que Victoria ne pouvait pas le faire. Pendant deux ans, j'ai contracté une dette auprès de mon père pour pouvoir vivre, grimaça-t-il.

Cette fois-ci, Peter ne dit rien. Il ne se moqua pas, il s'adossa plutôt à la tête de lit pour l'écouter, assez surprit de cette partie de la vie de Chris qu'il ne connaissait pas. Presque un an qu'ils se voyaient régulièrement, et Peter ne savait presque rien, alors oui. Ça l'intéressait.

- Victoria a essayé de retourner travailler, mais elle avait prit de mauvaises habitudes, à ne rien faire de ses journées, et a été viré.

Christopher soupira fermement.

- Et c'était de ma faute, bien entendu. Alors quand Allison a eut trois ans, j'ai demandé le divorce. Et Victoria a fait une tentative de suicide.

Peter se crispa et fronça les sourcils. Il aimait se moquer, il aimait taquiner les gens, mais il savait très bien que la dépression n'avait rien de marrant. Ce qui l'étonnait, c'était l'amertume dont faisait preuve Chris, en parlant de sa femme.

- Elle se complaît dans son état, marmonna ce dernier. Elle me reproche tout ce qu'il y a de mauvais dans sa vie, et peut-être est-ce le cas ! Peut-être, mais ce n'est pas une raison ! Je suis bloqué avec elle, dans un mariage sans amour, où elle se complaît dans son état sans prévoir de changer quoique ce soit, elle vide nos comptes sur un coup de tête pour acheter un bateau, ou une peinture hors de prix qu'elle laisse moisir dans le garage...

Il prit une inspiration et se passa une main sur le visage.

- J'ai essayé trois fois de partir, mais à chaque fois, elle a tenté de se suicider. La deuxième fois, Allison avait cinq ans, et c'est elle qui a trouvé Victoria dans la salle de bain, les poignets ouverts alors que sa mère chantait du Nirvana.

Peter déglutit difficilement, partagé entre l'horreur que ça avait dû être pour la petite gamine, et... et le burlesque de la situation. Tout de même, ça n'avait rien de marrant, les tentatives de suicides ! Mais...

- Comment elle l'a prit ? S'enquit-il d'une voix presque douce.

Chris se crispa, comme s'il avait oublié à qui il était en train de parler, puis soupira.

- Allison ? Elle ne se souvient de rien maintenant. Mais ça l'avait perturbé pendant quelques mois. Victoria est... elle est très forte. Elle ne s'est jamais intéressé à elle quand elle était bébé, puis ça a été sa poupée à chérir, habiller et coiffer ; et Allison l'aime énormément. Mais...

Il jeta presque le dossier qu'il tenait toujours sur la table de nuit et s'enfonça sous les draps.

- Mais sa mère sait que je ferais tout pour ma fille. Je rêve de pouvoir partir, mais je sais que si je le fais, elle tentera de nouveau d'attenter à ses jours, en faisant bien comprendre à tout le monde et notamment l'enfant qui l'adule, que c'est de ma faute.

Il marmonna un "encore" à peine audible.

Sous les draps, Christopher se terra et ferma les yeux, refusant sûrement d'affronter le regard de Peter. Ce dernier s'humidifia les lèvres et retint un soupire. Maintenant, l'informaticien comprenait un peu mieux tout ce nuage maussade qui flottait autour de l'avocat, et le besoin de quitter le plus souvent la ville. Chris avait toujours l'air au bord de la crise nerf, ou au bord de la rupture d'anévrisme, et même s'il était possible qu'il exagère, cela se voyait clairement que ça le minait, le plombait.

Alors pour la première fois de sa vie, Peter ne se moqua pas, ne taquina pas Chris sur la situation. Cela n'aurait aucun sens, ce n'était définitivement pas marrant. Peter se redressa un instant dans le lit et grimpa sur Chris pour éteindre la lumière. L'avocat grogna puis se mit à rire légèrement quand Peter se laissa tomber sur lui comme un gros chat.

Bon, certes, c'était maladroit, mais c'était sa manière à lui pour lui dire " Hey, j'ai comprit ce que tu as dit, je suis désolé, je ne peux pas comprendre ce que tu vis, mais hors de question de te dire ça, ce n'est pas si on était en couple ou que je t'apprécie plus que d'ordinaire, hein - je suis toujours le connard insensible du lycée, ne vas pas croire n'importe quoi. "

Chris n'hésita qu'un seul instant avant de passer son bras dans le dos de Peter et l'informaticien fit mine de ne pas ressentir cette petite boule de chaleur dans son torse, quelque chose qu'il n'avait jamais ressentit jusqu'alors et hors de question de réfléchir à ce que ça voulait véritablement dire.

Et puis quoi encore, pensa-t-il en ricanant intérieurement.

Peter était un idiot aveugle handicapé, et ne le reconnaîtra jamais.

.*.

- Mon cœur ? Tout va bien ?

Peter releva son nez de son ordinateur portable posé sur le comptoir de la cuisine. Il cligna des yeux et se les frottas, réalisant seulement qu'il avait désormais bien mal aux doigts, engourdis et presque... comment dire, pleins de crampes ? Peter se frotta un peu plus fort les yeux avec le dos de sa main puis se redressa en étirant ses bras au dessus de lui, faisant craquer sa nuque, son dos et ses poignets. Il gémit de douleur autant que de plaisir puis se laissa retomber lâchement et soupira. Il s'humidifia les lèvres et regarda Maureen, qui l'observait d'un air amusé, en petite tenue de nuit adossé contre le mur, un mug de thé en main.

- Hein ? Déclara-t-il d'une petite voix un peu... voire totalement déphasée.

Maureen sourit et leva les yeux au ciel d'un air amusé pour ensuite se rapproché doucement de son époux. Elle posa sa tasse à côté de son ordinateur et enlaça ses épaules, collant sa poitrine à son dos en se penchant en avant, ses lèvres contre sa joue.

- Eh bien mon chéri, ça faisait longtemps que tu ne t'étais pas perdu dans tes pensées ou dans un codage comme celui-ci, hm ?

L'informaticien ricana un peu et tourna la tête pour picorer les lèvres de son épouse.

- On peut dire ça, oui.

- Alors, qu'est-ce qui te monopolise autant pour que tu ne réalises pas qu'il est trois heures du matin ? Le taquina-t-elle.

Peter cligna des paupières et baissa son regard sur le bas de l'écran de son ordinateur pour constater qu'en effet, il était 3:23 AM.

- Oh.

Maureen rit et se redressa, faisant glisser ses doigts sur sa nuque puis sur ses épaules pour le masser doucement.

- Tu es bien passionné, Peter. Et si tu racontais à ta douce et si attentionnée épouse ce qui se trame dans ta petite tête. La copine de Derek qu'on a encore jamais vu ? Malia qui est intéressée par un copain d'école ?

- Malia est QUOI ?! Sursauta Peter en se tournant vers elle.

La jeune femme se mit à rire et secoua la tête.

- Calme-toi, ce n'est encore qu'un crush inexploité. Derek, en revanche...

- Derek aura son diplôme dans quelques mois et il va partir avec sa sœur à New York. Je ne suis pas sûr que son histoire va tenir le coup, marmonna Peter.

- Tu ne connais même pas le nom de ton actuelle belle-nièce, s'amusa Maureen.

- Bof, comme je t'ai dit...

- C'est la petite sœur de Chris.

Peter cligna des yeux et regarda Maureen sans vraiment la voir.

- De quoi ? Croassa-t-il.

Maureen croisa les bras sur son torse et haussa un sourcil amusé.

- Hm, j'en étais sûr. C'est de Christopher dont il s'agit.

- Non non non, ne parlons pas de Chris... enfin si, Chris a une sœur ?!

- Une petite sœur, et Derek sort avec elle depuis l'accident.

Elle soupira et leva les yeux au ciel.

- Tu es incroyablement perdu en ce moment, n'est-ce pas ? Parce que tu le savais, Derek nous en parlé quand il a commencé à sortir avec elle. Certes, il a cessé d'en parler depuis quelques mois, mais ils sont toujours ensemble, ça embête Laura. Elle n'aime pas Kate, apparemment.

Peter soupira et secoua la tête, se passant une main sur son visage.

- Par dieu, mais qu'est-ce que je fais en ce moment ?

- Je pense que...

Maureen se pencha et embrassa la tempe de son époux.

- Que tu as une certaine tendresse envers un avocat qu'on connaît bien, sourit-elle contre sa peau en désignant l'écran de son ordinateur.

Peter braqua son regard sur ce dernier tandis que Maureen lui murmurait de venir se coucher pour se reposer un minimum.

L'informaticien soupira et déconnecta son ordinateur du réseaux, puis réenclencha ses sécurités tout en enregistrant les informations médicales qu'il y avait sur son écran, sur une certaine Victoria Argent, née Evans.

.*.

Quelques temps après que Derek et Laura aient prit leur disposition pour entrer tous deux aux beaux-arts à New York, quittant ainsi la côte ouest des Etats-Unis, l'engrenage bien huilé qu'était la petite vie de Peter rencontra son plus gros grain de sable. En fait, ce n'était même plus un grain de sable, c'était un énorme rocher qui détruisit tout sur son passage. Alors, quatre mois après que Chris ai expliqué sa situation plus que précaire à Peter, ce dernier s'était plongé dans les recherches et les antécédents de personnes possédant le profil collant à Victoria - avec ses capacités en informatique ? C'était un jeu d'enfant. Il avait aussi avancé l'idée de faire reconnaître par l'état l'incapacité de Victoria, la mettant ainsi sous la tutelle d'une autre personne et permettant ainsi à Chris de la forcer à se soigner. Ce n'était pas forcement une bonne ou une mauvaise idée, c'était juste... une simple idée.

Malheureusement, ce fut le déclencheur, parce que Chris avait trouvé l'idée assez intéressante pour se pencher dessus.

Ce fut ainsi que la veille de ses seize ans, Allison Argent retrouva sa mère pendue dans sa chambre, avec la ceinture que cette dernière lui avait offert l'année passé, son geste justifié par une courte lettre.

.

- " Christopher, que tu roucoules avec des pétasses qui sont à peine plus vieilles que ta fille, je peux encore supporter l'affront et la douleur de mon coeur brisé. Mais que tu complotes avec un des tes trous à foutre, un homme qui plus est, une immondice de la nature, pour me faire reconnaître folle, jamais, JAMAIS je ne te le pardonnerais. Je ne suis pas folle ! Tu es un monstre, et tout est de ta faute ! Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme, c'est une abomination, le Seigneur l'a dit et..." Non mais sérieusement, tu as vu comment elle est ?

Peter jeta la feuille sur la table et gronda en s'enfonçant dans sa chaise. Face à lui, Maureen soupira et déposa son stylo.

- Comment elle était, Peter. Elle est morte, déclara-t-elle en le regardant.

L'informaticien grinça des dents et se passa une main dans les cheveux.

- Non mais, pitié quoi. Le dernier geste de Victoria pour rendre la vie de son époux un cauchemar : Réussir un suicide, dont elle menace Chris de le faire depuis plusieurs années, le lui mettre sur le dos, le condamnant pour ses préférences sexuelles alors qu'elle se suicide - Duh ! Les deux sont un péché, d'après ce qui semble être sa lecture de chevet préféré ! - et elle traumatise sa fille en l'obligeant à la trouver dans sa chambre ! Le geste ultime de... de...

- Peter, calme-toi, soupira Maureen.

L'informaticien inspira profondément et se frotta les yeux.

- J'ai vraiment du mal à comprendre pourquoi tu t'offusque autant, après tout, ce n'est pas comme si ça te touchait énormément.

- Ca ne me touche pas ?! C'est moi qui ai proposé à Chris de la mettre sous tutelle, juste pour essayer de divorcer. Et c'est moi, le 'trou à foutre' ! Alors, ne me touche pas ?! Chris refuse de me parler de nouveau !

Maureen le fixa puis ferma son dossier en soupirant furieusement, surprenant son mari.

- Je t'adore, Peter. Je t'ai toujours adoré. Mais là, tu vas trop loin.

- Mais, je...

- Non ! Laisses-moi finir ! Christopher Argent est la coqueluche de Beacon Hills, le petit prodigue, le meilleur avocat de toute la Californie et il a gagné son premier procès à 22 ans. A l'époque, il était encore l'assistant de son professeur de droit. Et malgré le fait que son père soit juge, personne ne peut crier au piston, parce qu'il a payé ses études seul. En bref, tout le monde l'adore, déclara-t-elle gravement.

Peter cligna des paupières. Hm hm, d'accord ?

- Pour l'instant, tu es un fieffé égoïste. Parce que tout le monde sait pour le suicide de Victoria. Et tout le monde est au courant de son adultère.

Elle leva un doigt.

- Sauf que, va savoir pourquoi, ton nom de famille est apparu. Et peut-être est-ce parce que les mentalités sont assez fermées, dans le style : « Il a une femme, donc il n'aime que les femmes », mais personne ne pense que tu es l'amant secret de Christopher.

Elle écarta les mains, paume vers le plafond en souriant d'un air idiot.

- Du coup, c'est qui la coqueluche des soirées mondaines ? C'est bibi ! Tu te retrouves dans le rôle du mari trompé au même titre que Victoria~ susurra-t-elle.

Peter entrouvrit la bouche.

- Attend, quoi ?

- Eh oui, tu as bien comprit : une bonne partie des gens pense que JE suis la maîtresse de Chris, et que donc, je suis responsable de la mort de Victoria.

Elle fusilla son mari du regard.

- Tu sais qui d'autres a du mal à faire face à cette histoire ? Malia. Parce que notre fille est dans le même groupe d'ami qu'Allison, et je suis sûr que ça a créer d'énorme tension à l'école. Tu te souviens du copain qui est venu déjeuner un samedi midi ? Ce petit copain que tu as fait paniquer en racontant à quel point il était facile pour toi de détruire la vie d'une personne, en quelques clics sur le clavier d'un ordinateur ? Le tout en le prenant comme exemple ?

- ... oui, le gamin qui s'appelle Stiles, c'est ça ? D'ailleurs, depuis quand c'est un prénom ça, Stiles ? Marmonna Peter en s'enfonçant dans sa chaise.

- Celui d'un garçon plutôt adorable, Peter, gronda sa femme en le fusillant du regard. Il faut vraiment que tu arrêtes de faire ton grincheux pour rien, d'accord ?!

L'informaticien soupira de nouveau et lança un regard peu amène à sa douce femme. Cette dernière ne laissa rien passer et continua de le fixer sans aucune chaleur dans son regard.

- Jusqu'à aujourd'hui, la situation était marrante, agréable même parfois. Mais ce qui se passe en ce moment ? Ce n'est pas comme ça que je m'imaginais ma vie.

- Je suis désolé Maureen.

- Non, tu ne l'es pas, soupira-t-elle.

Peter fronça les sourcils et ouvrit la bouche. Maureen l'arrêta en levant la main.

- Pas vraiment en tout cas. Tu ne réalises pas le mal que tu peux faire autour de toi. Chris était marié et tu as tout de même tout fait pour l'avoir dans ton lit. Alors certes, c'est un bon défi pour toi mais sérieusement. Nous ne sommes plus au lycée, mon coeur. Tu ne peux plus t'amuser à jouer avec les couples comme tu le faisais avant, il suffit de voir comment ça s'est terminé cette fois-ci !

Elle soupira et passa une main sur son visage.

- Écoute. Il n'y a pas que Malia qui a du mal avec la situation, moi aussi. Jusqu'à aujourd'hui, tout se passait bien. Mais tu sais ce que ma patronne m'a dit l'autre jour ? Qu'il serait peut-être bon pour moi que je pense à une reconversion. Traduction, elle n'aime pas qu'une "voleuse de mari" travaille dans son magnifique établissement, déclara-t-elle.

Peter ferma les yeux et soupira, s'affaissant sur la table.

- Ce n'est pas vrai...

- Si, et je dois avouer que si je dois encore avoir affaire à une seule remarque sur mon soi-disant comportement, il se pourrait bien que ça se termine mal, très mal, gronda-t-elle.

Peter la regarda, le cœur serré.

- J'ai pas voulut tout ça... Marmonna-t-il.

- Oh, je m'en doute, commenta-t-elle. Mais c'est très dur, Peter. Il y a un mois, j'ai eu une proposition d'emploi à Sacramento, pour des recherches universitaires avec mon souteneur de thèse. J'avais décliné, mais je pense que si je lui redemande, il acceptera. Et je pourrais emmener Malia avec moi.

- Tu veux qu'on déménage ? Je ne veux pas délocaliser ma boite à Sacramento !

- Je sais, c'est pour ça que j'ai dit " Je ", Peter. Je sais que tu ne veux pas et que tu ne peux pas. Mais pour nous, prendre du recul nous ferait du bien, Peter, expliqua-t-elle.

L'informaticien la regarda.

- Tu... Tu veux qu'on divorce ?

- Ce n'est pas ce que j'ai dit, soupira-t-elle en secouant la tête. Il nous faut prendre du recul, c'est tout.

Peter observa sa femme, sa meilleure amie du regard un petit moment, la gorge serrée et le cœur lourd.

- Il faudra en parler à Malia, déclara-t-il doucement.

Maureen hocha la tête.

- Nous lui en parlerons au dîner. Mais je pense qu'il ne faut pas que tu sois surprit si elle t'en veut, tu sais.

L'informaticien ferma les yeux et soupira. La chance commençait à tourner...

.*.

La chance avait définitivement et indubitablement tournée.

Malia et Maureen n'étaient pas restées à Sacramento bien longtemps. Le fameux professeur de thèse de sa femme avait été enchanté qu'elle accepte de venir travailler avec lui, et quand ils avaient eut la possibilité d'aller en Egypte pour des fouilles, Maureen n'avait pas réfléchit bien longtemps. Ce fut pourquoi, trois mois après l'enterrement de Victoria Argent, Maureen et Malia Hale prirent un billet d'avion aller, sans retour, pour le Caire.

Et Peter se retrouva comme un idiot seul à Beacon Hills, dans un appartement bien trop gros pour lui tout seul.

Ca faisait bizarre. Peter n'avait jamais vécu seul de sa vie. Il avait quitté la maison familiale dès le lycée terminé, pour la grossesse de Maureen. Puis Malia été née, puis Peter avait accueillit Derek et Laura chez eux... Et en quelques mois d'écarts, son neveu et sa nièce était parties à New York, Chris avait décidé de cesser de le voir illico presto, et Maureen et Malia étaient parties. Wha.

Bêtement assit dans son salon désespérément vide, Peter réfléchissait pour savoir à quel moment exactement les choses s'étaient envenimées à ce point. Le procès ? Sous entendu, le début de sa liaison avec Chris ? Ou alors, quand il s'était acharné pour avoir une nouvelle chance avec lui ? Ou peut-être était-ce à cause de ses recherches pour que Chris puisse divorcer - parce qu'en vrai, Peter s'en fichait que Chris divorce de sa femme ou non. Enfin, presque pas, ce n'était pas comme s'il s'était jamais tapé d'hommes mariés, et jusqu'à aujourd'hui, il en avait eut rien à faire qu'il soit la deuxième partie d'un adultère.

Mais peut-être que, d'une certaine manière, il s'était attaché à Chris. En tout cas, un peu plus qu'avec ses autres amants, ça c'était sûr. Il ne s'était jamais autant intéressé à la vie d'autrui jusqu'à aujourd'hui.

Peter fronça les sourcils et s'enfonça dans son canapé.

A moins que... à moins que ce soit la mort de Talia, qui ai tout précipité. Après tout, étant un homme... fidèle - il y tenait, oui ! - à sa femme, il aurait vécu bienheureux entre les cuisses de cette dernière sans s'intéresser une seule fois à l'autre genre. C'était sa détresse émotionnelle de l'époque, qui avait précipité la situation. Alors peut-être était-ce la faute à pas de chance.

.

Peter était, rappelons-le, quelqu'un de... d'hypocrite. Qui ne savait faire face à ses défauts en tout cas, parce que pour lui, ce n'était pas des défauts. Alors jamais il ne reconnaîtra le fait que oui, il avait peut-être forcé un peu trop Chris et que c'était bien son adultère qui servait d'excuse pour le suicide de Victoria.

Le regard de Peter se posa sur la table, la lettre qu'il venait d'ouvrir.

La dernière nouvelle en date. La cerise sur le gâteau : Derek se mariait. Whaou. Eh bien ça, pour une surprise... Enfin... Oui, si, c'était une surprise. Parce que Derek quittait donc les beaux arts pour revenir sur Beacon Hills, chose qu'il faisait plusieurs fois par mois pour le voir lui et sa petite amie, et malgré le peu de temps qu'il passait avec cette dernière, il avait tout de même réussit à la mettre enceinte.

Derek allait se marier et devenir papa.

Peter se frotta le visage et soupira.

Ca commençait à faire beaucoup là, quand même...

Ah non, parce qu'en fait, il y avait pire encore ! Derek se mariait avec la petite sœur de Christopher Argent, Kate Argent. S'il était pas maudit avec ça.

Peter n'avait plus qu'à se tirer une balle dans le pied pour s'éviter d'aller à ce calvaire. Parce que se retrouvé avec la famille de Chris à un mariage alors que quelques mois plus tôt, il provoquait plus ou moins la mort de la femme de cette dernière ? Duh, il ignorait si Chris avait clairement dit que c'était avec Peter qu'il couchait, et pas avec la femme de ce dernier... oh, si ça se trouve, sa famille lui en voulait à lui pour la mort de Victoria, et Peter sera vu comme le pauvre époux que sa femme trompait... !

L'informaticien roula des yeux et soupira dramatiquement.

- Par tous les dieux nordiques, ceux d'Amérique centrale et bouddha, tiens, chouigna-t-il comme un bébé.

Il ne voulait pas y aller ! Et puis quoi encore ? Meeeeh, non, il voulait pas !

Sauf qu'il avait l'extrême honneur d'être le témoin du marié. Graaa... Même si ça allait être apparemment une petite réception, avec un petit comité, il ne voulait pas !

Peter soupira dramatiquement et se laissa aller dans son canapé, les yeux fermés et les mains sur le visage.

Sa vie était devenue une gigantesque blague.

.*.

Cette pensée parasita une seconde fois son esprit alors que Chris le poussait contre la porte des toilettes pour l'embrasser furieusement, la main de l'informaticien maladroitement glissé dans son pantalon pour atteindre son membre.

Non mais il voulait, vraiment.

Cela faisait quatre mois qu'ils ne s'étaient pas vu, la dernière fois datait de quand Christopher l'avait appelé quelques jours après la mort de Victoria pour lui expliquer ce qu'il s'était passé exactement. Et maintenant, ils étaient au mariage du neveu de Peter avec la petite soeur de Chris, et ils fricotaient dans les toilettes de la salle des fêtes que Gerard, le père de la mariée, avait loué pour la petite réception qu'ils tenaient pour ledit mariage.

Aha ! Eh bien, vous savez quoi ? Qu'à cela ne tienne ! Peter agrippa les hanches de Chris pour le rapprocher un peu plus de lui et se laissa submerger par le plaisir et la passion, le coeur battant frénétiquement entre ses côtes alors qu'à tout moment, quelqu'un pouvait rentrer et les surprendre, ou encore quelqu'un pourrait soudainement s'inquiéter de leur disparition. Ils allaient devoir faire vite.

Chris était... était comme possédé. C'était comme s'il faisait à moitié payer Peter pour la situation dans laquelle ils se retrouvaient tout deux en le malmenant deux fois plus que d'habitude. Peter n'allait pas se plaindre, cela dit, parce que par tous les dieux égyptiens que Maureen appréciait tellement, ça lui avait manqué.

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Quand Chris quitta les toilettes, aussi impeccable que quand il y était rentré, Peter respirait difficilement, penché sur un des éviers, tout débraillé de partout. Et dans son cou, un magnifique suçon qui ne pouvait, à aucun moment, être caché. L'informaticien lâcha un soupir un peu tremblant en se penchant un peu plus, creusant ses épaules, bougeant ses muscles un peu endoloris. Hm, si pour certaines personnes, s'amuser dans des toilettes, dans une voiture ou tout autre endroit étriqué, pouvait être un fantasme, en réalité ce n'était pas si rose et si... agréable. Oh, il ne disait pas, ce petit frisson grisant de le faire dans un endroit publique - et extrêmement propre, il fallait l'avouer, pour des toilettes à moitié publique, on pouvait presque manger par terre - à peine caché, c'était quelque chose. Mais il n'allait pas mentir. Il commençait déjà à avoir des courbatures, son dos le faisait souffrir et puis merde, quoi ! Il n'avait plus vingt ans - bon, il n'avait pas encore quarante ans, certes. Mais tout de même.

Peter soupira de nouveau et se pencha pour se passer de l'eau sur le visage. Puis il entreprit, un peu difficilement, de s'arranger avant de rejoindre la petite sauterie, les cheveux encore un peu en bataille et sa chemise froissée. Mais personne ne vit rien, si ce n'était Laura qui haussa un sourcil dans sa direction. Peter adorait sa nièce, mais il n'allait pas 'gossiper' avec elle, non non. Savoir que c'était sûrement la dernière fois qu'il voyait Christopher le minait assez - s'était-il attaché ? Pour de vrai ? Peut-être. Parce que Christopher avait décidé de faire comme sa femme, de prendre son envol et de sortir sa fille Allison de la ville et l'ambiance qui y régnait pour lui. La jeune fille terminait son année scolaire dans peu de temps, et Christopher avait décidé d'accepter la proposition d'un grand cabinet d'avocat à Washington.

Là, on ne pouvait pas faire plus loin de la preuve de son adultère.

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Peter cligna des yeux et resta figé, silencieux. Face à lui, son neveu riait doucement et sa nièce retenait son rire gras habituel - qui avait dit que les femmes riaient toujours doucement, comme un tintement de clochette ? Parce que Laura ? Elle riait comme un vuvuzela qui aurait malencontreusement rencontré le derrière d'un âne enrhumé.

- Elle ne va pas te mordre, tu sais, s'amusa Derek d'une voix tendre.

Peter grimaça mais ne bougea pas d'un poil, écarquillant même les yeux quand son paquet se mit à bouger contre lui. Dans ses bras, un petit bébé. Et pas n'importe quel bébé, non non non ! La fille de Derek, une petite Sarah, qui était née maintenant deux jours plus tôt.

- Je n'arrive pas à croire que tu es papa, couina l'informaticien.

Derek soupira en souriant.

- Et pourtant...

- Mais tu es toujours un bébé ! Vous êtes encore des bébés, c'est beaucoup trop tôt pour avoir à votre tour des bébés ! S'exclama-t-il.

- Rappelle-moi, ricana Laura, à quel âge tu as eut Malia ?

L'aîné la fusilla du regard, une moue sur le visage.

- C'est totalement hors de propos, ronchonna-t-il.

Laura et Derek levèrent leur nez en l'air dans un magnifique ensemble, tous deux follement amusé. Peter les fusilla du regard.

- Vous n'êtes pas croyable, cracha-t-il, vexé.

- Et toi, on dirait que tu n'as jamais tenu un bébé de ta vie, souffla Derek en se rapprochant.

Peter bougonna en baissant son regard sur le paquet emmailloté.

- C'était il y a longtemps, marmonna-t-il en berçant le paquet.

La petite n'avait pas pipé mot quand Derek l'avait glissé dans les bras de son oncle, et avait même eût le culot de s'endormir ! Comme si Peter était super doué avec les enfants !

Bon, il les adorait, certes, mais ce n'était pas une raison ! Pas tout à fait, du moins. Presque pas... Rhaaaa !

L'informaticien releva la tête.

- Comment va la maman ? S'enquit-il ensuite.

Derek, à côté de lui, caressait doucement la main du tout petit bébé qui soupira de plaisir, petit miaulement adorable. Le jeune homme de seulement 20 ans gloussa, et Peter roula des yeux. Il était encore plus fichu que lui.

- Kate va bien. Elle est un peu fatigué tout de même, et elle est impatiente de rentrer à la maison, déclara Derek avec un sourire.

Peter hocha la tête.

- Oui, je peux l'imaginer.

La jeune maman avait quitté la chambre de l'hôpital peu avant que Peter et Laura arrive. Elle n'en pouvait plus d'être enfermée et était allé prendre l'air. Peter sourit doucement quand le bébé bougea contre lui en papillonnant des yeux, attrapant son regard. Le petit bébé observa celui qui n'était pas son père, cligna des paupières d'un air intéressé, puis... Elle se mit à hurler.

Peter écarquilla les yeux et son visage de déforma en une grimace paniqué.

- AaaaaaaAAAAAH ! Cria-t-il en même temps que la petite.

Laura éclata enfin de rire, roulant sur le lit de Kate en se tenant le ventre tandis que Derek se rapprochait pour prendre sa fille des bras de son oncle.

- On dirait vraiment que tu ne t'es jamais occupé d'un bébé de ta vie, s'amusa le tout récent père en berçant sa fille dans ses bras.

Peter secoua la tête en s'éloignant un peu, le regard suspicieux posé sur le bébé qui s'égosillait dans les bras de son père.

- Je n'ai pas confiance en ses petits bouts de chaires roses gigotantes, grinça-t-il des dents en haussant la voix, essayant de couvrir les cris du bébé et les rires tonitruant de sa nièce.

Derek ne dit rien, le visage un peu froissé, fixant son enfant en tentant de la faire cesser de crier. Laura se redressa, essuyant une larme qui coulait sur sa joue, un grand sourire sur les lèvres.

- Bon plus sérieusement, qu'est-ce qu'il se passe ? S'enquit-elle en se levant

Derek continua de bercer le bébé et leva le visage froissé vers elle.

- Je n'en sais rien ! Couina-t-il.

Peter frissonna et leva les yeux au ciel.

- Elle a faim, mes enfants. Je vous l'avez dis, vous êtes trop jeune pour avoir des bébés ! Expliqua-t-il en reniflant.

Laura le fusilla du regard et lui tira la langue, et Derek chatonna doucement pour le bébé.

- Il faut que Kate revienne, alors, déclara le jeune père d'une voix qui commençait à être paniqué.

Peter sourit doucement, amusé de la situation. Ah ! Il allait goûter aux joies de la parentalité, maintenant !

- Je vais essayer de la trouver.

Il quitta donc la chambre, après un dernier regard amusé vers les enfants de sa défunte soeur.

Ça lui faisait quelque chose de les voir aussi épanouis..

L'informaticien se mit à siffloter en quittant la chambre, partant à la recherche de sa belle-fille... Enfin, belle-nièce. Cela lui faisait étrange de se dire que la copine de lycée de Derek était désormais sa femme, ainsi que la mère de son enfant. Il avait été avec elle plusieurs mois avant l'accident de voiture, et Peter devait reconnaître qu'elle avait été honorable à rester avec lui durant toute sa convalescence. Certes, après cela, il n'avait plus trop entendu parlé d'elle, et lui et Maureen avaient cru qu'ils n'étaient plus ensemble, et même qu'il s'était trouvé quelqu'un d'autre. Alors le voir revenir de New York souvent pour voir sa petite-amie... Non, honnêtement, le mariage avait été une surprise, et la grossesse aussi. Mais bon, maintenant Derek avait l'air heureux, c'était tout ce qu'il comptait.

Il ne trouva pas Kate avant d'atterrir dehors, et quand ce fut fait, il s'habilla de son plus beau faux sourire.

- Kate, ma chérie, susurra-t-il. Ta fille quémande ton lait.

La jeune femme se tourna vers lui, mal à l'aise et rougissante de honte, débraillée de partout et cigarette aux coins des lèvres. A ses côtés, son frère, Christopher Argent. Peter savait que ce dernier était revenu dans la région deux jours avant que l'accouchement ne commence, mais Peter avait préféré ne pas y penser.

Pffeu, après tout, il ne pensait plus à lui. Peter ne pensait pas une seule seconde à Chris ; après tout, il ne lui manquait pas.

La jeune maman se racla la gorge, jeta sa cigarette à moitié fumée, et marmonna en rentrant dans l'hôpital. Peter la regarda sourire, son sourire toujours sur les lèvres, puis inspira doucement.

- Tu la laisses fumer, toi ? Questionna-t-il en jetant rapidement un regard vers Chris, qui n'avait pas suivit sa sœur.

L'avocat l'observa quelques instants avant de renifler.

- Elle a eut sept heures de travail, et avait refusé la péridurale. Elle est à bout de nerf, et même si ce n'est pas forcément sain, je ne peux pas lui refuser sa pause cigarette, qui lui permettrait de se calmer, déclara-t-il simplement.

Peter grimaça. Il se souvenait de la naissance de Malia, et même grâce aux médicaments à l'époque, ça avait été un grand moment douloureux et compliqué. Alors ressentir tout ?! Peter frissonna.

- Elle est si jeune... Commenta Chris en regardant les portes de l'hôpital, d'une voix lointaine, comme s'il se parlait à lui-même.

Peter se tourna vers lui. Hm. Sept mois qu'ils ne s'étaient pas vu, et leur proximité soudaine était... déroutante.

- Ils sont à peine plus vieux que Maureen et moi quand nous avons eut Malia, commenta-t-il. Et il me semble que c'est aussi ton cas.

Chris se frotta le nez et haussa les épaules, une main dans la poche en évitant son regard.

- Ce n'est pas pour ça que Kate est prête à être mère, déclara-t-il sombrement.

Peter l'observa un instant et soupira lentement. Alors il n'était pas le seul à penser à ce genre de choses, intéressant.

- Comment ça va, toi ?

L'informaticien sursauta presque. Chris s'était rapproché et se tenait désormais à ses côtés, l'observant minutieusement. Peter se crispa et fronça les sourcils.

- Tout va bien.

- J'ai pourtant entendu dire que Maureen et Malia...

- Elles sont toujours quelque part en Europe. Enfin, en Afrique du Nord, lâcha Peter en lui lançant un regard.

Christopher grimaça et détourna le regard.

- C'est à cause de ce qui s'est passé, non ?

- Ne penses pas à ça, soupira Peter en prenant un faux air amusé. Tu n'es pas le centre du monde.

L'avocat fronça les sourcils et lui lança un regard noir. Peter tressaillit intérieurement.

- Tu le fais exprès, hein ? Cracha son ancien amant.

- Je suis très fort à ça, s'amusa de nouveau Peter.

Christopher allait répondre, puis se tut et prit une grande inspiration en fermant les yeux. Il secoua ensuite lentement la tête.

- Tu ne changeras jamais, n'est-ce pas ? Soupira-t-il en le regardant.

Peter fit mine de ne pas réaliser que sa gorge se serrait et que son cœur dansait la samba dans ses côtes. Il ne fit qu'offrir un sourire enjôleur à Chris, dont le regard pétilla un instant.

- Pourquoi, je suis parfait comme je suis, susurra-t-il.

Christopher l'observa sans mot dire et Peter serra les poings pour s'éviter de bouger. Le regard que posait son ancien amant sur lui embrasait tous ses sens, à croire qu'avec lui, il se retrouvait toujours dans une position de... de faiblesse, peut-être. Ce qu'il considérait être une faiblesse. C'était rare qu'il soit aussi fébrile avec quelqu'un, il détestait ça. Il détestait Chris pour avoir fuit tel qu'il l'avait fait.

Mais après tout, ils ne s'étaient rien promis.

L'avocat secoua la tête puis le dépassa, son épaule frôlant la sienne quand il passa à côté de lui pour pénétrer l'hôpital sans un regard en arrière.

Peter ferma les yeux et prit une grande inspiration pour calmer son cœur qui jouait la samba et il serra très fort les dents. Il détestait ça, il détestait Chris, il détestait la situation, il se détestait.

Des mois. Des mois qu'ils s'étaient vus pour la dernière fois mais, par dieu, il n'arrivait pas à tourner la page. Mais il ne pensait pas qu'il y avait une page à tourner ! Ils avaient couchés ensemble, ils avaient passé beaucoup de bon temps ensemble, mais c'était tout ! Rien de plus ! Sauf que, apparemment... Même son propre corps le trahissait.

Merde.


REPONSES AUX REVIEWS :

Mikawaii-chan : Hmhm... On a pas du tout de point de vue de Chris dans cette histoire, c'est vrai ^^

Oui, enfin c'était juste comme ça, hein. Même si elle y pense sérieusement, ils ne voulaient pas encore s'éloigner tout de suite. J'espère que la suite t'a plus :)


Voilà :3

Un petit mois d'attente, c'est fait :D Je n'ai toujours pas terminé d'écrire cette histoire... Toutes mes excuses si la suite tarde un peu à arriver, je vais faire ce que je peux tout de même ^^'

Ce chapitre n'est pas très joyeux, certes, mais... Bref. Au fait : ! G !

Je ne veux pas que vous pensiez que je... pénalise ? la dépression. Ou plus exactement, les gens qui sont atteint de dépression, bien sûr que je pénalise la maladie en elle-même.

C'est une véritable maladie, ce n'est pas quelque chose sur laquelle ont doit rire ou prendre à la légère. Ce n'est pas parce que ce n'est pas une blessure physique qu'elle n'est pas là.

Mais dans cette histoire, Alisson sait que sa mère est dépressive. Chris sait que sa femme est dépressive. Les amis et la famille proche savent que Victoria est dépressive. Seulement, et c'est ce qui induit l'exaspération de Chris, elle refuse formellement de se soigner, de reconnaître même qu'elle est malade. Tout a commencé avec le "baby blues" ( quel joli mot pour ce que c'est réellement, vraiment ), qui s'est transformé en dépression post-partum. Elle a été légèrement suivie par une aide médicale mais a très vite abandonné son traitement, et ça s'est gangrené, ça s'est accroché à elle et d'une certaine manière, elle en est arrivé à ne plus se définir que par sa dépression. Elle a refusé pendant des années les dires de sa famille pour laisser les choses aller sans chercher à aller mieux, et même si ça ne devrait pas être condamné, je pense que l'on peut comprendre l'exaspération de Chris et la difficulté de vivre avec quelqu'un de malade qui refuse de se soigner.

Est-ce que... Est-ce que j'arrive à me faire comprendre ? On a que le point de vue de Chris sur sa maladie, mais pas un point de vue extérieur, c'est donc un point de vue biaisé. Et Peter n'est pas vraiment mieux.

Voilà voilà. Je voulais être sûre que mes propos ne soit pas encore mal interprétés.

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Sur une note plus légère : On a la naissance de Sarah et un bébé Derek tout mimi à peine papa, ne sont-ils pas adorables ? :3 Si. Si ils le sont.

Je sais, leur relation est vraiment compliqué en fait xD Ils ne sont pas vraiment doué, je sais.

Héhéhé.

Plein de bisous et à la prochaine fois ! 'Win