Vive les cours chiants en amphithéâtre qui me permettent d'écrire une nouvelle fanfiction sur ce merveilleux couple le temps d'un après-midi. J'espèce que ce premier chapitre vous plaira. La suite arrive très rapidement puisque rédigée dans la foulée. Au plus tard mercredi. Enjoy!


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Ces quatre chiffres rouges clignotaient sur le réveil de Léon, le narguant, le défiant avec moquerie de le voir encore éveillé à cette heure, attendant de pouvoir enfin laisser le sommeil l'emporter. Mais le jeune homme refusait de se laisser vaguer au gré des rêves. Pas quand son colocataire était de sortie qu'il niait le droit de Léon à la tranquillité.

Gwaine, le dit colocataire, était parti boire un verre avec leur bande d'amis, laissant Léon travailler sur un projet qui lui prenait la majorité de son temps en ce moment. Le jeune brun avait tenté toute forme de chantage existante au monde pour convaincre Léon de se joindre à eux. Il avait dû concéder sa défaite et ce fut à contre-cœur que Léon ne put lui offrir qu'un sourire désolé pour récompense.

Celui-ci avait bien profité de ce temps au calme, loin de l'agitation tentatrice qu'il ne pouvait dissocier de son ami. Il avait enfin réussi à mettre la touche finale à ce projet envahissant. Et il se retrouvait dans son lit, à attendre le retour du jeune brun. Léon avait toujours eu ce côté protecteur, "mère-poule" selon les propres termes d'Arthur, et sachant le talent de Gwaine à se retrouver tout naturellement dans les ennuis, Léon avait pris l'habitude d'attendre le retour de son compagnon pour s'endormir. Bien qu'il ait toujours fait en sorte que celui-ci ne soit pas au courant de cette habitude qui ne tarderait pas à engranger un sourire narquois sur les lèvres du jeune brun s'il l'apprenait. Cela pouvait faire sourire les gens mais c'était devenu une habitude de Léon qui trouvait sa source quelques années auparavant, lorsque Gwaine était entré dans son appartement et s'était installé dans sa vie.

Léon avait vécu avec Arthur depuis la fac, les deux hommes honorant une promesse qui les avait lié de leur petite enfance à leur vie d'adulte. Les deux amis se connaissant par cœur depuis plus d'une décennie n'avaient eu aucun mal à s'adapter à vivre l'un avec l'autre. Cet équilibre avait été chamboulé le jour où Arthur avait décidé qu'il était temps de tenter l'aventure conjugale avec Gwen, sa petite amie de longue date. Sans que Léon soit au courant, Arthur avait cherché un remplaçant. Ils venaient tout juste de sortir de l'université et il savait que son ami adorait cet appartement. Mais sans le loyer d'Arthur, ce dernier savait également qu'il condamnait Léon à quitter la seule véritable maison qu'il avait jamais connu. Arthur avait refusé de faire subir cela au jeune homme qu'il était venu à présenter comme son frère et il s'était donc mis en chasse pour trouver un nouveau colocataire à son ami. Il n'avait pas eu à chercher longtemps. Merlin, un collègue de travail s'était lancé dans une quête similaire à la sienne: trouver une colocation pour son cousin, Gwaine.

Lorsqu'Arthur avait rencontré Gwaine, il était certain que jamais Léon et lui ne pourrait vivre ensemble. Le jeune brun était bruyant, bordélique là où Léon était calme et organisé sans être maniaque. Cela s'annonçait comme une catastrophe en perspective malgré l'enthousiasme de Merlin à cette idée. Arthur ne l'admettrait jamais mais Merlin avait eu raison là où lui s'était fourvoyé. Léon et Gwaine s'étaient très bien entendu à l'instant même où le jeune brun avait aperçu l'affiche de Bowie exposé dans le salon. Lorsqu'il avait quitté les deux hommes pour qu'ils fassent plus ample connaissance, Arthur avait vu dans le regard bleu de son meilleur ami que son départ serait vite comblé.

Léon avait redouté de vivre sans Arthur, le jeune homme avait été sa seule famille et même son seul véritable ami pendant des années. Mais tout avait changé avec l'arrivée de Gwaine dans sa vie. Son nouveau colocataire l'avait traîné de force à de soirées pub, le présentant à sa bande d'amis qui l'avaient alors accueilli à bras ouverts et le jeune homme avait alors appris à agrandir sa famille de cœur. Ils avaient bien évidemment pris du temps pour s'adapter l'un à l'autre mais Gwaine n'avait pas pris cette histoire de colocation à la légère. Il avait réellement souhaité devenir un ami pour Léon et ce dernier, luttant contre sa timidité, avait accepté. Les deux hommes, au gré de petits-déjeuners en tête-à-tête et de soirées cinéma, avaient lié une amitié très forte, qui titillait parfois la jalousie d'Arthur.

Léon n'avait tout simplement pas idée quand cette amitié était devenue plus pour sa part. Oh bien sûr! Il avait trouvé séduisant Gwaine à l'instant même où son regard s'était perdu dans les prunelles brunes et chaleureuses du jeune homme. Mais il avait fait en sorte d'oublier tout de suite cela. Si Gwaine devait devenir son colocataire, il était hors de question qu'il se laisse aller à un quelconque désir de séduction. Il avait pris cette bonne résolution et il s'y était tenu. Et c'était sans s'en rendre compte qu'il était tombé amoureux du jeune homme qui était devenu l'un de ses meilleurs amis. Au fil des mois, la gentillesse de Gwaine, son humour, sa bonne humeur constante et l'attention qu'il portait à Léon avait suffi pour qu'il s'immisce sous la peau de solitaire de Léon et qu'il se fonde sur les os du jeune homme. Et même s'il désirait plus venant du jeune brun, Léon s'estimait chanceux. Après tout, Gwaine avait toujours fait en sorte que son ami ne croise jamais l'une de ses conquêtes au petit-déjeuner et il n'avait jamais annulé l'une de leurs soirées pour une jeune femme. Et il n'était pas bavard sur ce sujet. Bref! Léon n'avait pas à souffrir de voir Gwaine vivre avec quelqu'un d'autre ce qu'il désirait ardemment vivre avec lui.

La seule chose qui aurait pu éventuellement le faire souffrir était le flirt constant de Gwaine avec lui. Mais Léon n'était pas assez masochiste pour ne pas y trouver son plaisir. Si c'était tout ce qui le rapprochait d'une histoire entre Gwaine et lui, alors il n'allait pas s'en plaindre. De plus, c'était plaisant d'être l'objet de l'attention d'un homme aussi séduisant et passionné que l'était le jeune brun. La seule chose que redoutait réellement Léon était le jour où Gwaine tomberait réellement amoureux de quelqu'un. Léon savait que ce jour-là, sa relation si particulière avec son ami changerait du tout au tout. Fini le flirt, les déjeuners en tête-à-tête, les batailles d'eau dans la salle de bains, les soirées films blottis ensemble sur le canapé. Il n'y aurait plus que les soirées pub avec toute la bande et même si Léon aimait cela, il savait qu'il aurait du mal à faire le deuil de leurs moments plus intimes.

Le bruit de la porte d'entrée sortit Léon de ses pensées moroses. Le pas lourd d'un Gwaine passablement alcoolisé le rassura. Il écouta quelques secondes de plus, Gwaine était seul. Lorsque les pas s'arrêtèrent devant sa porte, Léon s'empressa de fermer les yeux. Sa porte s'ouvrit et Léon s'enfonça un peu plus sous la couette et calma sa respiration pour faire croire à son ami que le sommeil l'avait capturé quelques heures plus tôt. Léon était dos à Gwaine mais il pouvait sentir son ami se déplacer vers lui. Pas très discret dû à son taux d'alcoolémie, le jeune brun s'assit maladroitement sur le matelas. Plusieurs secondes passèrent et Léon était certain que s'il n'était pas ivre, Gwaine aurait déjà compris que son ami était réveillé. Le jeune homme frissonna lorsque le brun ôta avec beaucoup de douceur la couverture des épaules de son compagnon. Il pouvait sentir le regard brûlant du jeune homme sur la peau nue de son dos.

Bientôt cette caresse prit chair et la main calleuse de son compagnon parcourra cette étendue pâle dans un geste tendre. Le souffle de Léon se prit dans sa gorge en sentant les doigts retracer avec douceur ses omoplates avant de se perdre le long de sa colonne vertébrale. Gwaine laissait un chemin ardent sur la peau de Léon qui, embaumé par l'air frais de la pièce, le déstabilisait. Gwaine avait souvent des gestes tendres envers Léon mais jamais il ne lui avait offert de caresse aussi intime. Lorsque la main du jeune brun s'imprima sur sa chute de reins, Léon ferma un peu plus les yeux, mordit sa lèvre, serra la couette entre ses poings et pria pour que Gwaine ne jette pas un coup d'œil sur la devanture de son pantalon. La paume de Gwaine glissa sur le flanc de Léon avant de s'étaler sur l'abdomen de ce dernier. Il se figea puis se força à reprendre une respiration normale. Mais Gwaine semblait à peine avoir remarqué cette erreur de la part de son compagnon tant il était occupé à redessiner les muscles bien définis des abdominaux de son ami.

Léon hésitait désormais entre "se réveiller" et faire sortir Gwaine de cette situation gênante ou bien profiter de cette caresse et devoir attendre que le jeune brun soit installé bien au chaud dans son propre lit pour prendre soin de cette érection qui ne tarderait pas à se faire douloureuse. Léon était encore tiraillé par ce dilemme lorsque Gwaine se coucha contre lui, plaqué contre son dos et complètement nu. Toute sa peau criait ardemment à plus de contact avec celle de Gwaine. Celui-ci avait un bras jeté sur le ventre de Léon, l'emprisonnant dans une étreinte solide. Son autre main se glissa dans les cheveux d'ambre de Léon, ses doigts dégageant la nuque du jeune homme, à la merci de son compagnon. A cette caresse inattendue, Léon ne put retenir un gémissement et il sut que l'autre homme l'avait entendu lorsqu'un souffle chaud taquina les poils de sa nuque. Le nez du jeune brun suivit la courbe gracieuse de cette partie de l'anatomie de son partenaire. Alors que son autre main continuait à se perdre sur le torse de Léon, mimant la silhouette de son sternum, Gwaine frotta sa joue contre les omoplates de son captif et celui-ci frissonna en sentant la barbe séduisante griffer sa peau.

Léon se laissa tomber dans cette brune chaleureuse que seule l'intimité entre deux corps pouvait provoquer. Ils restèrent plusieurs minutes ainsi et Léon était persuadé que Gwaine s'était endormi mais lorsque l'une de ses mains se posa sur celle sur son torse pour l'ôter, ses doigts se refermèrent sur les siens. Ce mouvement subtil sembla sortir le jeune brun de son état somnolent et bientôt, Léon sentit des lèvres parsemer ses épaules de plusieurs chastes baisers. Il laissa fuir la main de Léon qui n'osait plus bouger avant de coller son bassin un peu plus étroitement contre celui de Léon et ce dernier put enfin sentir le sexe chaud, lourd, tressaillant un peu plus à chaque seconde sous l'éveil du désir, creuser contre ses fesses. Il ne pouvait désormais plus douter de la nature de cette étreinte nouvelle entre les deux amis.

Les baisers remontèrent sur sa nuque et sa mâchoire, sa main descendait et s'insinua sur le renflement qui gonflait le pantalon de Léon. Ce dernier voulait se retourner, prier Gwaine de reprendre ses esprits, de ne pas tout gâcher entre eux, mais les deux mains de son compagnon lui refusaient toute raison. Il savait qu'il était perdu lorsqu'il commença à onduler son bassin pour rencontrer cette main fatale et il aurait pu pleurer la fin de son amitié si précieuse avec son propriétaire si tous ses sens n'étaient pas enivrés du plaisir qui se sculptait rapidement dans son estomac.

Coincé, pris en étau entre la main du jeune homme et son sexe qui s'animait à chacun de ses mouvements, Léon s'agrippa au poignet de Gwaine, caressant un pouls chaotique sous son index. Le souffle chaud de son ami haletait dans le creux de son oreille et Gwaine pressa sa main contre l'érection de son ami. Ce dernier refusait d'ouvrir les yeux, il préférait croire que tout cela n'était qu'un rêve, juste le fruit de son imagination. Comment pourrait-il oublier le poids du corps nu de son compagnon contre lui? La chaleur de ses mains? Ses baisers contre sa peau? Gwaine lui offrait inconsciemment ce qu'il avait ardemment désiré depuis des mois, voire même des années. Mais à chaque caresse, il enterrait plus profondément la volonté de Léon de préserver leur inestimable amitié. Un gémissement, sonnant comme son nom, chatouilla son oreille et Léon grogna, cette voix si suave déchargeant un million de frissons droit vers son aine. Il put sentir le sourire de son partenaire contre son oreille avant que celui-ci ne grignote le lobe de cette dernière.

Le bassin de Léon accéléra sans que le jeune homme ne le lui ordonna, cette partie de son anatomie s'affranchissant des limites de sa conscience. Il rencontra à plusieurs reprises la main chatoyante de son ami, la chaleur de leur étreinte serpentant jusqu'au tréfonds de son abdomen pour dériver jusqu'à fleurir autour de son cœur qui déclamait anarchiquement son émoi. Cette morsure pécheresse se transforma très rapidement en une dégustation avide de sa peau. Le jeune brun suçait doucement le lobe de cette oreille qui s'offrait à son assaut sensuellement féroce.

Bientôt, l'étreinte de son bras sur le flanc de son compagnon le plaqua solidement contre le matelas. Le bassin du jeune homme se calma, se libérant de cette frénésie dévastatrice. Le souffle de Léon se cala en rythme avec les murmures de Gwaine et son torse se souleva avec excès alors qu'il tentait de reprendre un semblant de contrôle. Se pouvait-il que Gwaine ait décidé que cette étreinte n'avait finalement pas lieu d'être? S'était-il réveillé? Léon pria pour que ce ne soit pas le cas. La brume de luxure qui flottait sur lui ne lui permettrait pas d'affronter cette situation gênante et de se justifier face à ce regard brun insoutenable, l'un des plus beaux attributs de son compagnon.

Cette soudaine panique dut rapidement étouffée lorsque le pouce du jeune brun redessina régulièrement la base du crâne de Léon. Cette caresse calma instantanément celui-ci et redoubla l'excitation qui lui vrillait l'entrejambe. La main sur cette dite partie du corps du jeune homme aux cheveux d'ambre se fit plus légère avant de disparaître complètement. Bâillonnant un gémissement de déception, Léon ouvrit enfin les yeux et baissa son regard vers son entrejambe. La couette reposant sur ses cuisses, Léon pouvait voir son sexe fièrement dressé tendre son pantalon. Un doigt taquin de cette main qui se voulait innocente se glissa sous l'élastique du vêtement et esquissa la taille de Léon. Un nouveau frisson déchira la colonne vertébrale de ce dernier et presque hypnotisé, il observa la main du jeune brun descendre sur sa hanche, le dénudant de toute protection. Le vêtement glissa jusque sous les fesses de Léon, révélant la peau nue au regard du jeune brun. Ce dernier ne cacha pas l'émerveillement qui se faisait entendre dans son souffle lorsque son propre bassin vint se sculpter contre celui de Léon, son propre sexe s'enfouissant entre la chair galbée des fesses de son compagnon. Les ongles de ce dernier creusèrent dans le dos de Gwaine lorsqu'il jeta désespérément un bras en arrière pour assouvir son besoin d'avoir ce corps musclé pressé un peu plus contre le sien.

Les dents du jeune brun avaient abandonné l'oreille torturée par son ardeur pour créer un collier de morsures le long de la nuque et des épaules de son ami. Le sexe de celui-ci était toujours caché dans son écrin étroit de tissu, cherchant désespérément à respirer à l'air libre. Taquin mais nullement sadique, Gwaine sembla se faire un devoir de délivrer sa proie de son geôlier. Le tissu s'ôta à la vue de Léon et dévoila son sexe, désormais à la merci de l'autre homme. La main de Gwaine se referma alors délicatement autour de l'entrejambe désireuse d'attention. Léon laissa échapper un souffle tremblant et sa main sur le corps du jeune brun agrippa la cuisse du jeune homme qui avait jeté sa jambe sur celle de Léon, avide de se fondre profondément dans le corps chaleureux de son partenaire. Ce dernier, sentant la pression contre son intimité, lâcha un murmure rauque, jetant sa tête en arrière alors que la main dans ses cheveux tiraient ses belles boucles dorées pour dévoiler sa gorge à la bouche amicale du jeune brun.

Ce fut ce dernier qui intima la cadence de leur étreinte. Son bassin ondula, exhortant Léon à le suivre dans cette danse sensuelle. Sa main se mouva avec plaisir et agilité le long de la dureté de son partenaire, le faisant frémir un peu plus violemment à chaque aller-retour. Léon s'enfonça dans ce gouffre chaleureux, toute trace de culpabilité désertant son esprit à chaque poussée de son compagnon. Son orgasme s'extirpa de ses fondations pour enfin s'ériger dans la moindre cellule de son corps. Gwaine lécha une bande de sueur entre ses omoplates, avec langueur, et cela suffit à ravager Léon, qui se libéra dans la main caressante de son ami. Ce dernier grogna comme un mantra le patronyme de Léon alors qu'il cherchait toujours avec pus de frénésie à mourir dans le giron accueillant du corps contre lui. Un dernier cri força sa gorge et ce fut à son tour d'exploser d'exploser, jouissant en longueur entre les jambes de son compagnon.

Le silence qui suivit fut à la fois effrayant et bienvenu. Sans qu'il y réfléchisse trop longuement, une larme tomba le long de la joue de Léon et alors que les deux hommes respiraient en harmonie, le jeune homme enfonça son visage dans son oreiller, désirant ne jamais plus se réveiller, flottant entre félicité et cauchemar. Dans la même nuit, en quelques minutes, il avait conquis Gwaine pour mieux le perdre ensuite.

Refusant de s'abandonner aux sanglots, Léon ôta son pantalon, ôta rapidement toute trace de la jouissance de Gwaine sur son corps à l'aide de son vêtement avant de s'enrouler dans la chaleur réconfortante de sa couette et de s'éloigner le plus possible de l'homme le plus exceptionnel qu'il avait eu la chance de serrer contre lui et dont il n'aurait jamais voulu se séparer. Un dernier regard sur le visage profondément endormi du jeune brun, puis Léon lui tourna le dos et s'abandonna à un sommeil nerveux.

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