Bonjour/Bonsoir !

Merci à ClemTrafalgar, Ic'ilver, L1109 et Kiddoudindou pour leurs reviews !

Ha ha oui c'est le grand retour ! Je crois que j'ai plus le besoin de le répéter, vous connaissez l'histoire hein, avec mes pertes d'inspiration soudaines et blabla... Bref j'ai fait l'erreur de trop me concentrer sur une autre de mes fics, "Under the iron", puis sur sa suite, "Madness is coming" et voilà. Mais c'est pas ma faute c'est Law qui m'a ensorcelée *^*

Enfin bon je suis de retour ! Avec un nouveau chapitre après la révélation d'Ashiya ;)

Sur ce bonne lecture !


Blind heart, chapitre 18

-Qu'est-ce que tu viens de dire ?

Elle prit une grande inspiration, à nouveau, comme si ses propres mots la blessaient.

-Je suis enceinte.

Cette révélation lui mit un goût âcre au fond de la gorge, et qui l'empêchait de parler. Pourtant, des choses à lui dire, des questions à poser, il en avait des milliers ! Mais il ne put que balbutier comme un imbécile des mots qu'elle ne comprit même pas. Corazon ne s'était jamais vu père, son passé pour cause, et n'aurait jamais pensé le devenir un jour. Ses membres se paralysèrent.

-Depuis combien de temps ?

-Je n'en sais rien... Une semaine, peut-être. Je sais juste que c'est toi.

-Et si c'était lui ?! rugit le commandant, soudain en colère.

-Mais ça ne peut pas être lui ! J'ai déjà cru être enceinte... et c'était faux. Mais cette fois c'est vrai. Je ne te mens pas.

Il reprit vite son calme, craignant de l'avoir effrayée, et croisa patiemment ses jointures. Si elle le disait alors il la croyait. Il pouvait l'accepter, même. Mais fonder une famille avec elle aurait été son rêve dans de plus belles circonstances. Or elle prétendait le quitter. Mais alors pourquoi le lui révéler en sachant pertinemment qu'il ne supporterait de voir partir sa femme, et son futur enfant ? Corazon affronta ses grands yeux noisette. Son sang se glaça dans ses veines.

-Tu comptes le garder j'espère.

-Reviens à la maison.

-Quoi ?

La jeune femme serra brusquement sa paume, le faisant tressaillir et le suppliant de son beau regard auquel il n'avait jamais su résister.

-Je veux que tu reviennes à la maison dès demain. S'il te plaît. J-Je sais pas si je le garderais, ou si je resterais, mais rentre. Je l'avoue je n'aurais pas dû te jeter dehors comme ça ! Excuse-moi.

-T'avais tes raisons...

-T'as pas besoin d'être si compréhensif.

-Tu l'as été envers moi, c'est le moins que je puisse faire.

Elle soupira bruyamment.

-Tout est devenu étrange…

-Je suis d'accord.

-Ça donne envie de tout reprendre depuis le début.

-Non, moi je ne voudrais pas faire ça.

-Si t'avais pas croisé mon chemin…

-Law ne serait peut-être pas en vie.

-Mais remarque, on en serait pas là.

Le commandant esquissa un sourire niais.

-Et alors ? On va avoir un bébé !

-Sois pas si puéril… Je suis même pas sûre de le garder.

Elle déboutonna un peu la chemise sur sa poitrine et se glissa sous les couvertures. Il l'accompagna immédiatement de ses bras. Ses caresses sur son ventre encore plat la faisaient autant frissonner qu'être dégoûtée d'elle-même. Ne réalisait-il pas ? Un bébé ne rend pas la vie tout rose. Un bébé c'est faire des sacrifices. Et elle ignorait jusqu'où. Rien que de se fiancer à un homme lui avait fait tout perdre, alors avoir un enfant… ça semblait surréaliste. La brune balaya sans ménagement cette main sur ses hanches.

-Je n'ai jamais dit que tu pouvais me toucher.

-Ashi'… bouda-t-il comme un gamin.

-Quoi ? Parce que je porte ton enfant tu peux faire tout ce que tu veux ?

-J'ai jamais dit ça !

-Tu m'en donnes l'impression.

La jeune femme se tourna vers son visage attristé. Ses doigts frôlèrent ses lèvres. Elle avait beau lui parler crûment, rien ne pouvait plus l'embarrasser que le faire passer pour l'homme horrible qu'il n'était pas. Ashiya souffla d'un air exaspéré avant de saisir sa tête entre ses mains et la poser contre sa poitrine. Elle sursauta de la température : sa peau était encore gelée à cause de la pluie. Mais elle se rassura en le sentant lentement se réchauffer. Le commandant ne disait plus un mot. Si les gestes pouvaient compter plus que les paroles alors c'était pour le mieux car il préférait embrasser sa poitrine de son visage plutôt que subir ses insultes. Ciel… il l'aimait trop. Elle le rendait malade ! Et il aimerait pouvoir demander à la doctoresse de le guérir, si elle n'était pas cette chose en train de lui ronger le coeur.

Lorsqu'il eut enfin trouver le sommeil dans sa chaleur obsédante, des cauchemars de son propre frère lui apparurent et ce, durant toute la nuit. Il espéra longtemps voir le jour se lever, qu'elle ouvre les yeux, qu'il se sente moins seul à craindre le présent. Quand le blond put enfin se soulager dans son regard embrumé, il fit un large sourire.

-Bonjour.

-Bonjour… marmonna-t-elle en se frottant le visage.

La jeune femme tenta bien de se lever sur ses bras, mais se laissa vite retomber sur son torse, prétendant être épuisée. Il avait un peu de mal à y croire, même si elle avait la veille passé une sale journée, car d'ordinaire il était le seul à être dans les vapes le matin. Il embrassa malgré tout son oreille.

-Être à la maison, avec toi, ça me manque…

-Ah oui ?

-Hm. Tu pourrais…

-Rentre tout seul. T'as la clé, nan ? Moi je passe d'abord à l'hôpital.

Elle poussa un rire satanique, en retirant sa chemise à cœurs pour revêtir ses propres vêtements. Mais il ne se laissa pas démonter pour autant et insista pour la suivre, ce qu'il fit sous ses gémissements de protestation. Les dames de l'accueil sourirent en le voyant arriver dans le grand hall en compagnie d'Ashiya. Elles se souvenaient de lui maintenant, pour toutes les fois où il avait couru ici sans qu'elle ne le sache, juste par inquiétude. Mais aussi les jours où son visage lui manquait. Il passait alors rapidement dans les couloirs, l'observait travailler une minute ou deux puis repartait dans la foulée. La raison était qu'elle passerait sa journée entière dans cet hôpital s'ils n'avaient pas déjà un enfant à la maison. Corazon rendit leur sourire aux jeunes employées et s'empressa de suivre sa brune jusqu'au bureau de ce médecin dont il se remémorait bien le nom. Le fameux psychologue. Matt. Les deux hommes s'échangèrent un bon sourire en face à la doctoresse, puis se serrèrent la main.

-Vous devez être l'amant.

-… quoi ?

Le voyant rire vers Ashiya, il tourna lui aussi la tête pour essayer de comprendre. Celle-ci fit un clin d'œil à son collègue.

-J'aurais dû me taire ? se corrigea-t-il.

-Et bien, trop tard pour le dire. Oui il est…hum, mon…

-Est-ce qu'il te faudrait une prochaine séance par hasard ?

-Ça devrait aller…

Le géant fronçait les sourcils à côté d'eux. Il ne la savait pas si proche de ce type, ni si amicale avec lui, alors qu'elle n'était pas en bons termes avec la majorité de ses confrères. Le sang lui monta un peu aux joues lorsqu'ils rirent à nouveau ensemble.

-Je vais attendre dehors… murmura-t-il.

La jeune femme mit fin à ses gloussement pour agripper son épaule.

-Cora, c'est pas la peine. Rentre à la maison si t'en as envie.

-Je peux attendre.

-Hm… fit-elle en réfléchissant. Je dois effectuer une révision avec le docteur Matt, en attendant est-ce que tu pourrais aller me chercher ça ? (Ashiya lui tendit une petite liste.) Tu devrais trouver ça juste à droite.

Il fit la grimace devant son papier.

-Ce serait plus simple si tu m'expliquais ce que c'est. Je t'ai déjà dit que j'y comprenais rien.

-Fallait choisir la première option Cora… Il n'est pas trop tard pour rentrer.

-Laisse tomber. Je te ramène ça dans une minute.

-Te perds pas ! s'écria-t-elle en saisissant sa manche.

Un fois derrière la porte, il soupira. Depuis combien de temps n'avait-elle pas prononcé de pareils mots ? Ce n'était pas d'un ton aussi chaleureux que dans ses souvenirs, mais ça avait suffi à son sourire. Et puis, quand il est question de son travail, il n'est pas en mesure de refuser. Elle réclame déjà si peu son aide. Au final, il ne mit pas si longtemps à trouver ce qu'elle demandait. Toujours ces liquides colorés, ces poudres odorantes, ces plantes dont elle avait besoin pour concevoir ses médicaments. Il les lui amena immédiatement. A son arrivée le psychologue haussa les sourcils d'un air surpris.

-Oh, vous avez fait vite.

-Je connais l'hôpital.

-Tiens, à ce propos Ashiya, le directeur veut constituer des équipes médicales.

La brune s'humecta les lèvres.

-Pourquoi ça ?

-La Marine va s'installer en ville et ils auraient des soldats blessés, sûrement trop à gérer pour eux. Alors on est sur la liste. Je me demandais si tu voulais bien être de mon équipe.

-Hum… (Elle parut hésiter un moment, mais se décida.) Oui. J'en serais.

A ses mots le blond grimaça. N'avait-elle pas dit quitter la ville pour rejoindre son frère et sa stupide bande de pirates ? A croire qu'il était toujours le dernier au courant… Dès qu'elle en eu fini avec son collègue il l'interpella.

-Tu m'as menti ?

-Je suis là où on a besoin de moi.

-Tch ! Nan mais à quoi tu joues Ashiya ? Un coup tu me rejettes, un coup tu me demandes de rester !

-Ce n'est pas comme si tu pouvais laisser une femme enceinte… tu es trop gentil.

-J'essaie d'être raisonnable, vu que tu ne sembles plus l'être autant qu'avant.

-Cora, ricana-t-elle derrière ses doigts fins, tu ne réfléchis pas beaucoup ! Je serais là jusqu'à ce que l'hôpital ne réclame plus mon aide. C'est le moment pour toi de me prouver que je n'ai pas eu tort en te choisissant…

-T'es sérieuse ?

-Pourquoi je ne le serais pas ? (Elle lui tapota gentiment l'épaule.) Law et le bébé passent avant tout ! Je suis prête à faire semblant du moment qu'ils sont heureux.

Le commandant hocha la tête avant de la serrer dans ses bras.

-T'auras pas à te forcer, tu seras heureuse toi aussi.

Et il comptait bien s'en assurer. C'était du moins le sentiment qu'il voulait avoir. Mais rien ne prédisait qu'ils arriveraient à faire une croix sur leur passé pour voir une famille devant eux. Lui était sûr d'en avoir la force, comme il avait abandonné toute colère envers les dragons célestes et ceux qui avaient voulu le blesser, mais elle, elle avait perdu foi en beaucoup de choses à cause de son frère. Récupérer un peu de sa confiance n'était pas assez. Corazon visait plus haut car il la savait encore amoureuse de lui. Il la ramena jusqu'à sa maison, se stoppa face à la porte grande ouverte.

-Tu n'entres pas ? lui demanda-t-elle.

-Je… Est-ce que tu es sûre de ce que tu fais ?

-Law a besoin de te voir.

-Et c'est uniquement pour Law ?

-J'ai aussi besoin de passer du temps avec toi. (Le voyant afficher un large sourire, elle toussota derrière sa main.) Hum ! Ne te méprends pas. C'est pour moi comparable à une expérience.

-Ashi'… bouda le géant.

Il la prit dans ses bras malgré cet air réticent voir fortement dégoûté qu'elle se donnait. Au fond, du moment que lui y croyait, c'était déjà une bataille de gagnée. Il lui fit une petite courbette.

-Damoiselle Skynn, si vous permettez…

-Quel imbécile, soupira-t-elle. Allez, rentre tout de suite ou je te laisse dehors !

-A tes ordres chérie !

-Ne m'appelle pas comme ça.

En voulant grimer comme elle sur le perron, le blond trébucha. Il s'étala de tout son long sur les marches avec un faible sourire en coin. A force il n'y trouvait plus aucune douleur, c'était comme une scène qui se répétait avec une impression de déjà-vu, mais sans plus si ce n'est une main chaude s'immisçant entre ses cheveux et son bonnet. Lorsqu'il releva les yeux, elle dégageait cette neige qui menaçait de pénétrer à l'intérieur de sa chemise.

-Alors tu n'as toujours pas appris à tenir sur tes jambes ?

-Moque-toi Ashi'…

La doctoresse caressa délicatement son tatouage à l'œil.

-Tu comptes me faire attendre dans le froid ?

-Gomen !

Il se releva à toute vitesse et l'entraîna à l'intérieur. La jeune femme se retrouva malgré elle le dos collé au mur, plaquée contre par les grandes mains du géant.

-Est-ce que ça va ? Et le bébé ? Tu es malade ?

-Cora, tu crois pas que t'en fais des tonnes ? Le bébé ne va disparaître à cause d'une petite température !

-J-J'en sais rien moi… balbutia-t-il, un peu embarrassé.

Contre toutes attentes, et surtout les siennes, la brune lui sourit d'un air si attendrissant qu'il en oublierait ses mots cruels.

-Je te donnerai quelques bouquins, futur papa, et interdiction de sauter les pages.

-Promis je lirais tout !

-De quel bébé vous parlez ? leur demanda le garçon en dessous d'eux.

Ils sursautèrent de concert et s'écartèrent immédiatement. Le commandant avait la goutte au front.

-Un bébé ? Ha… Mais qu'est-ce que tu racontes Law ? C'est pas comme si Ashiya était enceinte !

-Law, c'est que je suis enceinte.

Les deux hommes, le petit comme le grand, firent la grimace.

-V-Vraiment ?

-Vraiment Law.

-Ah… c'est… c'est étrange, balbutia-t-il en baissant la tête.

-Je crois que ça l'est pour nous trois.

Elle lui frotta gentiment les cheveux.

-On dirait qu'on est de nouveau réunis…

-C'est mieux comme ça ! s'écria l'enfant. Puis vos disputes elles servent à rien !

-Là je suis d'accord, renchérit Corazon.

La jeune femme lui donna une petite pichenette sur le front, mais acquiesça. Law avait bien raison de dire à quel point les adultes sont stupides, car ils le sont. Elle n'aurait jamais cru faire un jour tant de mal à un homme qui s'était toujours donné corps et âme à ses désirs. Et aujourd'hui se découvrir enceinte de lui, ce devait une manière de lui rappeler qu'il méritait son amour avant sa colère. Ashiya se laissa couler dans le canapé et dans les bras musclés du blond. Elle regrettait un peu ses mots, et aussi d'avoir prétendu le quitter. Même dans le pire des états lui ne l'aurait pas fait. Enfin, la cruauté ne faisait juste pas partie de son être. Et il pouvait bien l'appeler par toutes sortes de noms angéliques, il était le seul ange ici. La doctoresse ferma les paupières dans son étreinte attentionnée. Elle avait dit lui donner un peu de temps pour la convaincre qu'une famille était possible, mais son choix semblait être fait et scellé contre ses lèvres.


Merci d'avoir lu !

Une petite review ? Ça fait longtemps que j'ai pas écrit sur cette histoire donc dites-le-moi si j'ai un peu rouillé ^^ (ah on sait jamais après une si longue absence...)

Passez de bonnes fêtes !