Dernier chapitre

Alors, chose promise, chose due... Voilà la fin. Enfin, les fins. Elles sont totalement indépendantes l'une de l'autre. Je me permets de les mettre toutes les deux, vu qu'elles sont extrêmement différentes et que j'ai beaucoup ri en écrivant la 2ème... xD

Bonne lecture !

Beast Out


FIN 1

Lorsqu'il revint à lui, il était allongé sur son lit, les bras en croix, haletant et en sueur. Il releva la tête. Pesante. Ruvik n'était pas là ; il était seul. Il regarda la date et l'heure qu'affichait le réveil et étouffa une exclamation de surprise. Il avait dormi près de deux jours d'affilée, ce dont il ne se serait jamais cru capable. Bien qu'il fût près de midi, aucun bruit de klaxon ne résonnait depuis les rues en contrebas de l'immeuble. Plus le brouhaha de la circulation, plus les cris des passants énervés se rendant à leur travail. Plus rien. Un calme terrifiant régnait, mais Sebastian ne s'en plaindrait pas, pas avec cette gueule de bois qui lui flanquait le vertige.

A peine avait-il mis un pied hors de la chambre qu'une odeur de renfermé infiltra ses narines. Ruvik lui tournait le dos. Il semblait si absorbé par ce qu'il contemplait qu'il ne réalisât pas qu'il s'était réveillé. Sebastian aurait voulu lui parler, mais il paraissait si... ailleurs, qu'il préférât rester silencieux. Il s'approcha doucement de lui et perçut un murmura.

- Le monde est en train de changer...

Il n'y avait pas une once d'émotion dans sa voix. Sebastian se rapprocha de lui, se pencha et regarda par-dessus son épaule osseuse. Il crut d'abord qu'il rêvait. Il devait se tromper ; ce n'était pas possible autrement. Dans sa tête, aussitôt, l'idée naquit et se répéta en boucle. Ta faute ! Ta faute ! Il parcourut des yeux les rues dévastées, mises à feu et à sang, comme dans ces films apocalyptiques dépeignant la fin du monde connu.

Il jeta un regard choqué sur Ruvik, qui ne lui rendit rien. Pas un mot, pas un regard. Pas une seconde d'attention. Il n'était pas rentré seul de son monde imaginaire. Le cauchemar l'avait suivi. Peut-être parce qu'il était le cauchemar. L'horreur et Ruvik, deux choses fondues en une seule, devenues indissociables. Un hurlement strident arracha Sebastian à son observation. Une femme tentait désespérément de fuir une bande d'êtres que Sebastian n'eut aucun mal à reconnaître pour les avoir combattus tant de fois dans le monde de Ruvik. Elle jetait ses sacs sur eux. Comme si ça les arrêterait... ça ne les ralentirait même pas. Ruvik ne put retenir un sourire machiavélique qui passa inaperçu à Sebastian. Ridicule... Sebastian s'écartant de lui pour s'en retourner dans la chambre le sortit de ses pensées.

- Sebastian... Ne sois pas ridicule. Tu ne peux rien pour elle.

De toute façon, elle mérite ce qui va lui arriver. Ils le méritaient tous. Tous... Ruvik se détacha de la fenêtre un bref instant, juste pour entrevoir Sebastian qui cherchait activement son fusil. Il sourit faiblement. Tous sauf toi... Puis il s'en retourna à la vitre. Déjà, les bêtes humaines fondaient sur la femme, la déchirant de leurs dents faites crocs, de leurs doigts faits griffes. Et, malgré la distance, Ruvik pouvait discerner les râles de souffrance et d'agonie, le sang giclant, les artères s'ouvrant, l'une après l'autre.

Le frisson partit du bout de ses ongles pour gagner la totalité de son corps froid. Il remonta le long de son échine, lui procura un plaisir terrible que même Sebastian, en dépit de tous ses efforts, ne pourrait jamais lui donner. Les doigts de Ruvik se refermèrent sur contre le verre glacé. Je suis un monstre... Et alors ? Personne ne pouvait me changer. Dire que j'y ai presque cru...

- Tuez... Tuez... Tuez...

C'était ridicule, stupide, cette haine dirigée contre le monde entier ; il s'en était rendu compte, mais il ne pouvait plus s'en passer. C'était devenu son moteur, sa raison de vivre ; il avait essayé de la déplacer sur Sebastian, mais... Non. Je ne peux pas sortir du schéma. Il resterait à jamais prisonnier de sa tête et de son passé, parce qu'il ne connaissait que ça. Au point qu'il ne pouvait pas s'adapter au monde et que c'était le monde qui s'adaptait à lui. Ruvik soupira. Un pas en avant, guidé par Sebastian, mais aussitôt suivi de deux pas en arrière.

- Comment...

Ruvik se tourna pour tomber nez-à-nez avec Sebastian, qui avait dû se tenir là depuis plus longtemps qu'il ne le supposait.

- Ruvik ! Comment tu as pu me faire ça, après tout ce qu'on a traversé ?! Après tout ce... J'ai failli tout perdre pour toi ! J'étais prêt à tout et toi tu me fais ça ?!

Tu me poignardes dans le dos. Tu t'es servi de moi depuis le début. Il cria, déversa dans un torrent de hurlements et d'injures ce qu'il avait sur le coeur. Tout ce qu'il avait craint s'était concrétisé en une fraction de seconde. Il avait beau hurler, Ruvik restait désespérément silencieux. Son regard avait dérivé vers le plancher, pour finalement s'arrêter sur ses pieds. Comme un enfant qu'on grondait. Et, dès lors, Sebastian savait qu'il n'en tirerait rien.

Sebastian s'en était toujours douté. Quelque part, il l'avait toujours su. Une telle relation, ce n'était pas possible. Il tâcha quand même de se calmer, de reprendre le contrôle. Et si Ruvik n'avait pas voulu tout ça ? Si son cauchemar l'avait rattrapé malgré lui ?

- Tu vas encore me mentir ?

Ruvik fit non de la tête et regarda aussitôt ailleurs.

- Je ne joue plus. En fait, je ne t'ai pas vraiment menti... J'ai juste... omis de te dire certaines choses.

Très drôle... Sebastian fut agité d'un ricanement amer.

- Me tuer pourrait peut-être encore sauver ce...

- Pour ce qu'il reste à sauver, rétorqua agressivement Sebastian. Arrête de me tester.

Brutalement, en un éclair, Ruvik passa de l'inertie à une sorte de véhémence. Il se précipita sur Sebastian, qui, pendant un instant, hésita vraiment à ouvrir le feu, craignant pour sa vie.

- Ils ne pouvaient pas s'en sortir ! Ils n'en avaient juste pas le droit ! Tu comprends, n'est-ce pas ? Dis-moi que tu comprends, Sebastian !

Sebastian le considéra d'un air à la fois navré et extrêmement déçu.

- Non, Ruvik. Je ne suis plus assez solide. J'ai mes limites et tu les as atteintes.

Désolé d'être un simple mortel. Quand il aurait fallu un miracle divin pour le sauver.

- Heureux ? attaqua Sebastian, d'une voix grinçante de rancune. Tu as pu te reforger ton petit monde ?

- Tu te trompes. Je n'ai pas...

Retrouvé ses pouvoirs, mais il n'eut pas le temps de poursuivre. La vitre près d'eux explosa soudain. Des monstres avaient gravi le balcon en passant par l'appartement sous le leur. Même si son esprit se refusait à le protéger désormais, Sebastian, par réflexe, poussa Ruvik derrière lui.

- Fiche le camp ! ordonna-t-il et il défonça d'un coup de crosse le crâne de la première créature, qui avait couru sur lui avant qu'il puisse faire feu.

Il les repoussa au fur et à mesure qu'elles venaient, jusqu'à ce qu'il tombe à court de munitions. Il courut dans sa chambre pour en quérir et eut la surprise de s'apercevoir que Ruvik n'avait pas quitté l'appartement.

- Toujours pas parti ? s'enquit, sur un ton toujours aussi cinglant.

- Je ne peux pas ! riposta Ruvik, à la fois furieux d'en être incapable et que Sebastian ait ainsi perdu absolument toute confiance en lui.

Sebastian le regarda d'un air étrange. Alors c'était si grave que ça ? Leur destruction, à tous ces gens et à leur monde, primait sur tout, y compris sur sa propre vie. Tant pis s'il devait la perdre dans le processus, pourvu qu'ils meurent tous les responsables de son malheur, leurs descendants, tous ces gens qui avaient vécu heureux et qu'il avait toujours jalousé et haï pour cette unique raison. Sebastian pressa une seconde la main pâle de Ruvik. Tu es fou. Irrécupérable. Tant pis.

Il ne répondit pas au faible sourire que Ruvik lui fit et le lâcha aussitôt que des coups d'une rare violence furent portés contre la porte, dont le bois commença par se fendiller pour finalement voler en éclats. Sebastian se baissa à temps, dénombra rapidement les créatures. Six, pour quatre cartouches, et il avait pris le coup de main pour leur éclater le crâne de multiples manières. Ils y arriveraient ; ensuite, ils s'expliqueraient. Encore une fois. Un cycle là-bas ; un cycle ici. C'était éreintant.

Mais les monstres semblaient plus enragés que d'habitude. Ils paraissaient ne pas le voir et chercher à atteindre Ruvik. L'heure de la vengeance était arrivée. Ruvik la croyait sienne et sienne seulement, mais il avait commis une lourde erreur. Le plus imposant des monstres renversa littéralement Sebastian sur son passage et, emporté dans sa lancée, percuta Ruvik qui traversa la fenêtre dans son dos.

- Ruvik !

Sebastian, à terre, se retrouva bloqué par les créatures qui se pressaient partout et envahissaient la chambre exiguë. Il voulut l'appeler de nouveau ; il ne savait même pas si, par chance, il avait réussi à se rattraper, mais une douleur atroce lui coupa le souffle. Une des créatures retira sa hachette de son mollet dans un râle, qui ressemblait à s'y méprendre à un rire bestial étouffé. Il y avait longtemps, Ruvik était devenu un bourreau et Sebastian aussi, à sa manière, indirectement en quelque sorte, sans vraiment l'avoir désiré. Maintenant, leurs propres victimes se présentaient.

Dès qu'il fut de nouveau sur ses pieds, Sebastian abattit autant de monstres que possible, fit basculer les autres et se fraya un chemin entre les cadavres jusqu'à la fenêtre brisée. Il ne remarqua pas tout de suite Ruvik, puis son coeur s'arrêta de battre. Ruvik s'était agrippé à une bordure plus bas, mais ses mains ensanglantées dérapaient sur la pierre lisse.

- Ruvik ! Je suis là !

Sebastian se pencha autant que possible. Leurs doigts s'effleuraient, se touchaient, mais ce ne serait pas suffisant ; il ne pourrait pas le hisser sur cette hauteur avec une prise si faible. Juste tiens bon. Quelques petites secondes... Sebastian se rapprocha encore du bord ; cette fois, ce serait la bonne.

- Je t'ai... Je t'ai... Encore un dernier effort.

Je t'en prie... ça y est ! Enfin, il le tenait. Il serra le poignet beaucoup trop fin, sentant déjà le sourire revenir sur son visage pour disparaître tout à fait dans la stupéfaction et l'horreur la seconde suivante. Il avait surestimé sa prise sur la peau brûlée et couverte de sang, devenue plus glissante que celle d'un serpent. Sous ses yeux, Ruvik chuta dans le vide. Sebastian osa regarder en bas, pour voir où il atterrirait. Il essaya de se rassurer. L'étage du dessous. Une terrasse. Cernée de pics métalliques.

C'était lâche, mais il dut détourner le regard. Il ne pouvait pas voir ça, le moment où Ruvik s'empala sur les pieux. Pâle comme la mort et écarlate à la fois, comme les martyrs sur les rares peintures chrétiennes qu'il avait eu l'occasion de voir. Il eut comme une grande inspiration, lorsque la barre de métal lui traversa le thorax, creusant un large cylindre à travers. Pendant quelques secondes, il essaya de lutter, puis il dut réaliser que tout était vain. Il n'était pas encore mort ; il mettrait du temps à s'en aller, mais il ferma les yeux.

Et Sebastian, agrippé de toutes ses forces au rebord de la fenêtre, se foutant des éclats de verre lui lacérant les paumes et les phalanges, sentait ses yeux se brouiller et devenir humides. Il n'avait pas versé une larme de sa vie, sauf à la mort de Lily, quand il avait dû identifier ce qui restait de ce corps calciné, avec ce petit bracelet au poignet et ce collier tout fin. Deviner le visage qu'il y avait eu sur ce crâne noir de charbon. Se rappeler à quoi elle ressemblait quand elle riait, tout en sachant que ça n'arriverait plus jamais.

Lorsqu'il entrouvrit les yeux, Ruvik avait aussi rouvert les siens et le regardait. Ses lèvres bougèrent à peine, comme pour parler, et, sans raison particulière, Sebastian crut qu'il lui disait que ça allait, qu'il n'y aurait plus de problème maintenant. La respiration de Sebastian décéléra peu à peu. Est-ce que les mêmes combats se poursuivent dans ta tête ? Es-tu enfin en paix ? Est-ce vraiment ça que tu voulais depuis le début ? Pourquoi ne l'ai-je pas vu ?... Il n'avait juste pas voulu le reconnaître.

Puis il vit l'expression de Ruvik changer, passer de la paisibilité à une sorte de panique, ses lèvres remuer plus vite, malgré l'effort qu'il lui en coûtait. Il n'eut pas le temps de comprendre pourquoi. Il reçut un coup en plein dos. Une large lame glaciale le transperça de part en part et, lorsqu'elle se retira, le déchirant, il tomba à son tour.

La première règle ; à toujours respecter. Toujours brûler les corps. Après tout, il avait dû perdre la main. Son corps évita de peu la grille et rebondit mollement contre le carrelage. Haletant, un flot de sang coulant sous lui, de sa plaie, de sa bouche, il leva les yeux vers Ruvik.

- Je... t'ai...

C'était fou, mais il s'en savait capable, parce qu'il avait accompli tellement de choses qu'il aurait crues impossibles pour en arriver là. D'abord confronté à son impuissance, il essaya de se souvenir de la manière dont il s'y était pris au sortir de la baignoire dans l'hôpital, mais il n'avait pas le temps de se reprendre aujourd'hui. Chaque seconde était perdue ; le moindre instant était à chérir plus que jamais. Se tenant le ventre d'une main, pour essayer de ralentir l'écoulement de son sang, il réussit à se relever, tituba jusqu'au grillage. Il put deviner le regard interloqué de Ruvik, quand il s'efforça de le sortir de là, de le décrocher. La deuxième tentative s'avéra fructueuse. Mais il ne put le porter longtemps et s'effondra presque aussitôt. Les deux hommes roulèrent à terre.

Sebastian, allongé sur le dos, pantelant, se tourna pour faire face à Ruvik qui le regardait avec une douleur infinie dans ses yeux. Mais pas seulement. Sebastian y trouva aussi de l'amour et même de l'espoir. De l'espoir maintenant ? Sebastian en aurait ri. S'il avait pu. Ruvik était fou ; il ne fallait pas chercher plus loin.

Ruvik se laissa attirer contre Sebastian et ferma les yeux, bien décidé à attendre la mort. Après tout, elle ne serait pas si laide... Il ne partirait pas seul ; il serait même bien accompagné. Pourtant, il ne tarda pas à les rouvrir, lorsque Sebastian se mit tout à coup à siffloter, avec beaucoup de difficulté et de souffrance sûrement. Mais il s'acharnait, comme si cela avait beaucoup d'importance. D'abord, Ruvik se demanda ce qui lui prenait, puis il reconnut la musique. Cet air qu'il avait l'habitude de jouer au piano... Leurs premiers "accords" échangés dans le manoir des Victoriano.

Il lutta de toutes ses forces pour murmurer, d'une voix saccadée :

- Il le fallait... Je... je suis désolé Sebastian...

Sans toi, je ne serais pas resté longtemps de toute manière. Il voulait juste s'assurer que tout soit détruit. Pour être enfin libre. Pour toute réponse, Sebastian l'enveloppa de ses bras. Il fit de son mieux pour répondre, aussi naturellement que possible, mettant de côté la brûlure intense de l'air :

- On va avoir un peu de temps pour "discuter"... comme là-bas. Ce sera une mort lente.

L'affaire de quelques minutes, mais qui représentaient déjà beaucoup. Ruvik sourit ; c'était la meilleure nouvelle qu'il ait entendue depuis longtemps.

- Juste fais-moi une faveur... Ne meurs pas avant moi. Attends-moi.


FIN 2 (que j'appellerai la fin WTF, mais on est pas à ça près. ça permettra de finir sur une note plus gaie XD)

- Mierda !

Comme d'habitude, le doigt de pied dans la caisse de munitions. Puis le rire amusé de Ruvik qui se moquait de lui, parce que, comme il le disait toujours, il ne fallait pas que Sebastian s'attende à ce que la boîte change de place toute seule durant la nuit. Les mauvaises journées débutaient toutes de la même manière. En réalité, il ne manquait plus qu'une chose. Sebastian attrapa ses vêtements et se dirigea vers la salle de bain. Et ce, tout en slalommant entre les débris de verre, de plâtre tombés du mur dans la dernière bataille. Il l'atteignit au même moment que Ruvik. Il soupira. Donc ce serait bien une "mauvaise" journée.

- Ruvik, non. Laiss...

Un sourire et, à l'instant, envolé. Cette fichue téléportation. Elle agaçait Sebastian, même s'il devait avouer que c'était le dernier de ses soucis à l'heure actuelle. Il cogna à la porte, qui avait été instantanément verrouillée de l'intérieur.

- J'vais être en retard !

De l'autre côté, retentirent d'abord le clapotis de l'eau de la douche, puis la voix blasée de Ruvik.

- Tu n'as plus de travail, je te rappelle Sebastian.

- Tu sais très bien que... en quelque sorte, j'en ai retrouvé un !

Il tenait surtout à garder de vieilles habitudes. Histoire de faire comme si de rien n'était, de se voiler un peu plus la face. A moins qu'en réalité il n'eût vraiment pris goût à cette vie... Ruvik ricana sous la douche, mais Sebastian ne semblait pas d'aussi bonne humeur. Il pouvait lui arriver de se montrer plutôt susceptible ; Ruvik pensait surtout qu'il se permettait de s'énerver depuis que leur vie était plus "facile".

- Maintenant, ouvre cette putain de porte ! Tu n'as même pas à sortir de la douche !

Un soupir, suivi du verrou qui tournait dans l'autre sens. Sebastian se précipita à l'intérieur ; Ruvik changeait souvent d'avis, sur à peu près tout, des choses les plus insignifiantes, anodines, aux plus gênantes. Parfois, Sebastian regrettait le temps où il ne s'amusait pas à multiplier ce genre de « blagues », mais jamais longtemps. Ruvik avait toujours aimé le faire courir dans tous les sens ; au moins, maintenant, il le faisait gentiment. A peine Sebastian venait-il de se glisser sous la douche qu'un grognement sonore se fit entendre. Il échangea un coup d'oeil désabusé avec son autre occupant.

- Fallait que ça arrive maintenant...

- Dans le salon, lâcha Ruvik, qui semblait aussi déçu que lui pour une fois.

- Tu ne veux pas te téléporter et...

- Je vais te laisser te téléporter avec tes jambes et tes pieds jusqu'au salon et régler le problème toi-même avec ton flingue.

Tout cela dit avec une certaine condescendance et accompagné d'un sourire à la fois tendre et ironique. Juste avant d'ajouter pour adoucir le ton :

- Et je sais que tu aimes bien te charger de ça, au fond...

Gérer les invités indésirables, toutes ces choses involontairement drainées dans le réel. Le sourire de Ruvik s'accentua légèrement ; une main glissa sur l'épaule de Sebastian et, la seconde d'après, il quittait la salle de bain, à peine habillé. Il ne se préoccupait plus de ce genre de détails. Ils étaient deux, deux contre une ville entière. Sûrement ce que désirait véritablement Ruvik depuis le début. Ils avaient gagné leur petit monde, à tous les deux, l'oeuvre de leurs cerveaux conjugés ; ils n'étaient plus soumis aux volontés de personne d'autre.

A peine arrivé dans le salon, Sebastian vit ses espoirs déçus. En lieu et place d'un ou deux monstres de moindre taille, se dressaient pas moins de trois gardiens. Il soupira, ramassa son fusil à pompe et cria à l'attention de Ruvik :

- M'attends pas ! Ça va être plus long que prévu !


Et voilà, le point (d'exclamation) final.

La fin numéro 2 est une sorte de craquage, je pense (je voulais faire une fin alternative "stupide" un peu dans la lignée des fins de Silent Hill où on a des OVNIs ou ce genre de choses absurdes - bon je suis pas allé aussi loin que ça mais ça reste peu cohérent par rapport au reste xD)

Un dernier grand merci aux lecteurs ^^

Si vous avez des questions, (j'ai toujours des PMs auxquels je dois répondre, sûrement d'ici demain), vous pouvez via PM, review, bref ce que vous préférez ^^

Beast Out