Disclaimer : Teen Wolf et ses personnages ne nous appartiennent pas (hélas...).

NdA :

Encore du Sterek ! Tout mignon cette fois, histoire de changer du style bien glauque et dramatique que j'affectionne tant d'habitude. L'idée de cette fic est partie à la fois d'un délire de Nella et de l'inspiration que m'a donné la chanson « I might be addicted » sur la BO de Teen Wolf. Au final, je me suis légèrement laissée emportée par le flot de mon imagination (la faute à ces deux crétins qui ne cessent de me faire fantasmer et de m'inspirer), et voici donc le résultat, en espérant que cela vous plaira !

Playlist :

Addicted – Morgan Page ft. Greg Laswell

NdB : J'espère que cette histoire toute mimi vous plaira autant qu'à moi ! ^^ Enjoy !


Il n'était pas dans les habitudes de Derek Hale de passer ses soirées chez lui. D'une part parce qu'en temps que descendant de la lignée de lycanthropes qui avaient pour mission de protéger Beacon Hills, il se devait d'effectuer des patrouilles régulières à la nuit tombée pour s'assurer qu'aucun monstre ne se baladait dans les rues ou dans les bois, et d'autre part parce qu'il ne supportait guère de rester dans son loft à se tourner les pouces.

Or ce soir-là, il faisait un temps à ne pas mettre un loup-garou dehors. L'orage avait éclaté en fin d'après-midi, et depuis, la pluie était tombée sans interruption, décourageant ainsi qui que ce soit d'aller faire un tour au clair de lune. Malgré lui, Derek avait donc dû se résoudre à rester enfermé dans son appartement, sans autre occupation plus urgente que tourner en rond en maudissant les caprices de Dame Nature.

Il fut brutalement arraché à ses réflexions par le tintement de la sonnette, immédiatement suivi d'une série de coups frappés à la porte.

Surpris, il mit quelques secondes à réagir. Au cours des derniers mois, il avait davantage eu l'habitude d'entendre le bruit strident de son système d'alarme que celui de la sonnerie de l'entrée. En général, lorsque Scott venait le voir, il le prévenait à l'avance. Sur ses gardes, il se dirigea néanmoins pour aller ouvrir. Il avait à peine traversé la moitié du loft qu'une deuxième salve de coups retentit, encore plus violente que la première. Exaspéré, Derek franchit en trois bonds la distance qui le séparait encore de la porte, bien décidé à mettre une raclée à l'importun qui se permettait de venir le déranger de la sorte.

En voyant qui se tenait sur le seuil, le poing encore levé, il se retrouva partagé entre la surprise et un sentiment familier d'irritation.

-Stiles ! Non mais je rêve ! Tu as l'intention de défoncer ma porte ?

-Moi, défoncer ta porte ? rétorqua l'adolescent en laissant retomber son bras. Non mais, tu m'as bien regardé ? Je te signale que je pèse à peine soixante kilos tout mouillé, et que j'ai les os fragiles. En plus...

-Ca va, j'ai compris, coupa le loup-garou avec un soupir exaspéré. Qu'est ce que tu fais là ?

-Et bien, c'est une longue histoire. Figure-toi que...

-Pitié, épargne-moi les détails, gémit Derek en levant les yeux au ciel. Dis-moi juste pourquoi tu débarques sans prévenir chez moi un samedi soir.

Stiles se mit à se dandiner d'un pied sur l'autre, en essayant de prendre un air détaché. Sans tenir compte de l'avertissement de l'Alpha, il se lança dans une suite d'explications vaseuses à propos entre autres d'une expédition avec Scott qui aurait tourné court, du Shérif qui ne devait surtout pas être au courant, et de clés oubliées. Incompréhensible, et donc typique de Stiles.

Découragé, Derek se mit à détailler l'adolescent tout en écoutant son discours d'une oreille distraite. Apparemment, il fallait bien plus qu'un déluge d'eau glaciale pour avoir raison de l'hyperactivité de Stiles Stilinski. Le garçon portait un de ses éternels sweats à capuche, qui ne l'avait guère protégé de la pluie, au vu de la petite flaque qui commençait à se former à ses pieds. En remarquant le sac de sport détrempé qui traînait à côté de lui, Derek commença vaguement à soupçonner que sa soirée ne serait finalement pas aussi paisible qu'il l'avait imaginée.

-Bref, je ne peux pas rentrer chez moi cette nuit. Alors je me suis dit que puisque l'on faisait partie de la même équipe maintenant, toi et moi...

Stiles tenta un clin d'œil entendu, doublé d'un coup de poing amical dans l'épaule du loup-garou, comme s'ils avaient toujours été les meilleurs amis du monde. Bien entendu, il ne récolta en retour qu'un regard assassin.

-Et Scott ? lança Derek en espérant ainsi trouver une issue au problème qui se profilait à l'horizon. Tu ne peux pas aller dormir chez lui ?

Stiles leva les bras au ciel en signe de désespoir.

-Tu n'as rien écouté de ce que je t'ai raconté ? Il n'est pas chez lui, et sa mère non plus d'ailleurs. Et je...

-D'accord, j'ai compris, pas Scott ! Et Lydia ?

-Tu es sérieux là ? Tu me vois vraiment me pointer chez elle en pleine nuit, en demandant à ses parents s'ils peuvent m'héberger ? Ils me connaissent à peine. Je pensais que tu aurais un peu plus de savoir-vivre, même pour un type qui a vécu des années tout seul au fond des bois !

-En gros, tu n'as personne d'autre que moi à ennuyer ? Il faut vraiment que tu sois désespéré pour venir me trouver.

-Oh allez, s'il te plaît ! Juste pour une nuit, ça ne va pas te déranger beaucoup. Je te rappelle que tu me dois une sacrée faveur depuis l'histoire de la piscine. Et puis tu n'aurais pas le courage de me laisser sous la pluie toute la nuit ? Et si je me fais agresser, hein ? Ou pire, si je me fais mordre par une bestiole démoniaque ? Tu aurais ma mort sur la conscience !

Derek poussa un soupir résigné. Quand Stiles avait une idée en tête, il était impossible de lui faire changer d'avis. Cette fois-ci ne ferait pas exception.

-Bon, soupira-t-il, c'est d'accord. Tu peux rester. Mais je te préviens, ne compte pas sur moi pour faire une pyjama party. Tu dors sur le canapé, et tu files à la première heure demain.

Un immense sourire éclaira le visage de l'adolescent, qui empoigna son sac de sport avec enthousiasme.

-Génial ! Je savais bien que sous tes airs de grand méchant loup, il y avait un petit cœur qui battait.

Sans se formaliser du regard noir que lui jeta Derek, Stiles se précipita dans le loft en répandant des traces humides sur son passage. Il se débarrassa de son sweat dégoulinant qu'il accrocha au porte-manteau, et balança son sac dans un coin. Le loup-garou dut prendre une grande inspiration pour garder son sang-froid.

-Stiles, que ce soit bien clair, fit-il du ton le plus calme dont il était capable, tandis qu'il refermait la porte. Tu ne casses rien, tu évites de parler à tort et à travers pendant des heures, et surtout, tu ne te sers pas dans mes affaires sans ma permission.

-Oh, ça va, coupa Stiles avec insouciance, ne t'inquiètes pas, je sais me tenir. J'ai apporté tout ce qu'il me fallait, de toute façon.

Il se dirigea vers le sac avachi contre le mur, s'accroupit, l'ouvrit, et après avoir fouillé dedans un moment, en tira une boule de tissu informe et détrempée. Son sourire s'effaça instantanément.

-Euh...Derek ? fit-il d'une petite voix.

-Qu'est ce qu'il y a ?

-Puisque je n'ai pas le droit de fouiller dans tes affaires, tu pourrais me prêter un t-shirt, s'il te plaît ?

Devant l'expression interloquée de l'Alpha, Stiles agita le vêtement mouillé en guise d'excuse.

-Tu ne voudrais tout de même pas que j'attrape un rhume ? geignit-il. Et en plus, j'ai oublié mon oreiller.

-Pardon ?

-Mon oreiller, répéta Stiles en se relevant, sans relever l'ironie dans la voix du loup-garou. Je l'ai laissé chez moi, et j'ai un mal fou à m'endormir si je ne l'ai pas.

Derek poussa un grognement désespéré. Stiles était là depuis à peine trois minutes, et il se demandait déjà comment il allait faire pour le supporter une soirée entière. Mais d'un autre côté, ce n'était pas comme s'il avait eu des affaires urgentes à régler. Et en contemplant le garçon sortir une a une les affaires trempées de son sac pour les étendre maladroitement sur les rares meubles présents dans le loft, il ne put s'empêcher de sourire. Peut-être qu'au fond, ce gamin n'avait pas tout à fait tort. Stiles lui avait souvent reproché d'être trop renfermé, toujours d'humeur grincheuse. Il était certain que la solitude dans laquelle il s'était muré depuis l'incendie du manoir Hale ne l'avait pas aidé à voir la vie en rose. Pas plus que le fait de devoir être constamment à l'affut de nouvelles menaces d'origine surnaturelle. Ce n'était que depuis qu'il avait rencontré Scott et sa bande, environ un an auparavant, qu'il avait réellement repris contact avec des gens. Et il devait bien admettre que ce n'était pas si désagréable.

-C'est bon, tu peux aller te servir, dit-il en indiquant à Stiles l'armoire où étaient rangés ses vêtements.

L'adolescent poussa un soupir de soulagement.

-Tu me sauves la vie ! s'écria-t-il en se précipitant vers le placard. Fais gaffe, si tu continues comme ça, tu pourrais vraiment devenir quelqu'un de sympa !

Derek observa Stiles qui fouillait avec entrain parmi les tiroirs. En partie pour veiller à ce qu'il ne mette pas tout sens dessus dessous, mais surtout parce que ses grimaces en se rendant compte que tout était trop grand pour lui étaient vraiment hilarantes.

-Ah oui, j'ai oublié de te prévenir, fit-il d'un ton narquois. Je ne suis pas sûr d'avoir encore des t-shirts pour ados de soixante kilos sans pouvoirs surnaturels.

Cette fois, ce fut Stiles qui le fusilla du regard.

-Très drôle, maugréa-t-il en s'emparant du premier habit venu. C'est facile de se moquer quand on passe ses journées enfermé chez soi, avec rien d'autre à faire que de la musculation.

Il ôta son t-shirt mouillé sous le regard amusé de Derek, et enfila celui qu'il avait sélectionné. Bien entendu, le vêtement trop large flottait autour de lui, accentuant sa silhouette filiforme. Stiles fit la grimace.

-Je te conseille d'éviter de te foutre de moi, Grumpy Wolf, déclara-t-il d'un air faussement menaçant. Sinon je pourrais te rappeler à quel point ce joli t-shirt orange et bleu te mettait en valeur, tu te souviens ? Considère qu'on est quittes !

-Bien sûr que je m'en souviens, rétorqua Derek sans s'émouvoir, les bras croisés sur la poitrine. D'ailleurs, c'est bien que tu en parles, parce que je me suis toujours demandé où tu avais pu dénicher un truc pareil. Tu l'as volé à Lydia, ou bien...

Vaincu, Stiles haussa les épaules. Tout en ruminant quelque chose à propos de lycanthropes et de branches de sorbier enrobées dans de l'aconit à enfoncer quelque part, il se dirigea vers son sac et en extirpa une bouteille en verre avant de revenir se planter devant le loup-garou.

-Si tu continues à être aussi méchant avec moi, déclara-t-il en lui agitant la bouteille sous le nez, je te préviens, je bois tout seul.

Derek roula des yeux effarés.

-Stiles, où est-ce que tu as eu ça ? gronda-t-il. C'est de la vodka ? Je te rappelle que tu es mineur. Et je n'ai pas l'intention de passer la nuit à te tenir la tête au dessus des toilettes !

-Je l'ai juste piquée dans la réserve de mon père, protesta le garçon, comme s'il s'agissait d'une excuse parfaitement recevable. Et rassure-toi, j'ai déjà bu de l'alcool, je ne vais pas repeindre tes murs. Quoique...ils en auraient bien besoin. Et puis il va me falloir au moins ça pour te supporter.

A court d'arguments, Derek laissa Stiles fouiller sa cuisine à la recherche de verres et de quelque chose pour diluer la vodka. Il soupira. Ce gamin était une vraie pile électrique. Maladroit comme pas deux, il était également d'un naturel désarmant. Le genre à balancer des remarques sarcastiques à longueur de temps, sans en filtrer le moindre mot. Et lorsqu'il essayait de mentir, le résultat s'avérait en général catastrophique.

-Non mais c'est pas vrai, râla l'adolescent en revenant vers le milieu du loft. J'abandonne. Je n'ai jamais vu un frigo aussi vide. Ca t'arrive de faire des courses, ou tu te contentes d'aller dévorer des pauvres petits lapins dans la forêt ?

-Si ça ne te plaît pas, répliqua l'intéressé en désignant la baie vitrée ébranlée par les grondements de l'orage, tu peux toujours aller au supermarché du coin pour aller te réapprovisionner. Ne te gêne surtout pas.

-D'accord, d'accord, lâcha Stiles en s'affalant de tout son long sur un des canapés, sa bouteille à la main. J'ai compris, on va revenir aux bonnes vieilles méthodes.

Sur ce, il avala une gorgée de vodka à même le goulot, et manqua s'étouffer. Derek laissa échapper un ricanement condescendant.

-Je croyais que tu avais une longue expérience d'alcoolique anonyme derrière toi ?

Entre deux quintes de toux, Stiles lui lança un regard noir.

-Ca va, je survivrai. Merci de t'en inquiéter, railla-t-il en se redressant tant bien que mal.

Il tapota la place à côté de lui en adressant à Derek un sourire qui se voulait encourageant. Celui-ci haussa un sourcil interrogateur, sans bouger le moins du monde.

-Allez, arrête de faire cette tête, s'écria Stiles en lui tendant la bouteille. Tu pourrais te montrer un peu reconnaissant. Après tout, je suis le seul type assez cinglé dans tout Beacon Hills pour avoir le courage de venir passer un samedi soir avec toi. On ne peut pas dire que ça se bouscule au portillon. Vois ça comme un acte de charité !

Devant tant de mauvaise foi, l'Alpha se contenta de lever les yeux au plafond. Ignorant les protestations du garçon, il lui tourna le dos avant de se diriger vers la cuisine. Il ne se sentait pas d'humeur à affronter les bavardages incessants de Stiles l'estomac vide. Surtout si celui-ci finissait complètement ivre.

Mais en y réfléchissant à deux fois, Derek dut reconnaître que l'adolescent avait vu juste sur son compte, une fois de plus. Il ne connaissait pour ainsi dire personne à Beacon Hills, mis à part la bande de lycéens qui le faisait davantage se sentir comme un baby-sitter que comme un chef de meute. Et quelle que fut la raison obscure qui avait poussé Stiles à débarquer chez lui, le fait que l'on recherche sa compagnie étonnait toujours le loup-garou. Ce n'était pourtant pas faute d'envoyer promener les gens lorsque ceux-ci exprimaient la moindre volonté de se rapprocher de lui. Bien que cette attitude ait eu pour objectif premier de tenir son entourage à l'écart des ennuis qu'il aurait pu involontairement lui causer, elle avait fini par déteindre sur son caractère jusqu'à devenir purement instinctive. Entre l'isolement forcé et la crainte perpétuelle de voir souffrir des innocents par sa faute, Derek avait fait son choix.

Tout en préparant le repas, il surveilla Stiles du coin de l'œil. Comme à son habitude, le garçon ne tenait pas en place. Il errait à présent dans le loft en furetant dans les moindres recoins, et en ne se privant pas pour déplorer à voix haute le manque de goût du propriétaire pour la décoration, ou encore l'absence de télévision.

Derek nota qu'il n'avait pas lâché sa bouteille, et que le niveau baissait d'ailleurs de façon alarmante. Il ne put s'empêcher de trouver que cette attitude ne collait pas avec le comportement habituel de Stiles. On aurait dit que l'adolescent cherchait à cacher sa nervosité derrière une assurance un peu trop prononcée pour être honnête.

Il haussa les épaules. Après tout, Stiles n'était ni son gosse, ni son petit frère. Il n'était même pas sûr de le considérer véritablement comme un ami. Et il était assez grand pour prendre ses responsabilités.

Lorsque Stiles se prit les pieds dans le tas de chaînes qui traînait dans un coin et manqua s'étaler de tout son long, il laissa échapper un soupir résigné.

La soirée promettait d'être longue...


La suite très bientôt, enfin si les commentaires ne sont pas trop négatifs lol !