Bonjour tout le monde !
Alors voici une nouvelle fiction qui me tient très à cœur. Cela fait plusieurs mois que je l'ai commencée mais j'ai longuement hésité avant de la poster. Tout simplement parce que, premièrement, et comme il est écrit dans le résumé, le début de l'histoire parle de violences et de viols plus ou moins détaillés. Je sais que ce sujet ne plait pas à tout le monde et c'est pourquoi j'ai longuement réfléchit avant de la poster. Deuxièmement, je sais qu'il existe beaucoup de fics dans ce genre là car je suis moi-même la première à les lire. Alors bien sûr c'est une fic assez simple, classique mais j'adore tout simplement les fictions où le personnage part du plus bas pour ensuite se retrouver au plus haut. La mienne, je pense, ne sera pas vraiment différente des autres hormis quelques détails que je garderait pour moi ( ben oui je vais pas tout vous raconter quand même). Ce sera un HP/SS mais je tiens à préciser que cela viendra bien plus tard dans le fic. Voilà je pense que j'ai tout dit ! Je l'ai mise en rated M et tout est écrit dans le résumé donc ceux qui n'aiment pas ce genre de fic ou les slash passez votre chemin.
Le couple Bentley m'appartient, tout le reste est à notre magnifique J.K Rowling !
Bonne lecture !
1.
Harry, you are so Loved...
Le monde sorcier était en effervescence. Celui-que-tout-le-monde-craignait avait enfin disparu. Lord Voldemort n'était plus. Du moins, pour l'instant. Mais qui aurait pu croire qu'un simple bébé d'un an seulement aurais-pu anéantir le plus grand mage noir de tous les temps ? Un bébé qui, cette même nuit, avait perdu la chose la plus précieuse qui existait dans son petit monde : ses parents. Lily et James Potter avaient succombé à l'Avada Kedavra en voulant protéger leur progéniture, donnant à celle-ci force et pouvoir de par leur sacrifice.
Cela n'empêchait pas les sorciers de se réjouir qu'un poids leur avait était enlevé, bien que cela est été un enfant qui l'avait supprimé de leur esprit pendant un temps. Albus Dumbeldore, lui, n'avait pas le cœur à faire la fête. Car le petit Harry était seul désormais. Et il pleurait encore la perte de vieux amis. Mais cet enfant ne pouvait grandir dans la célébrité et l'étouffement. Alors il prit une décision. Une décision qu'il regretterait amèrement plus tard et qui aura bien des conséquences sur la vie d'Harry Potter, le Survivant. Il choisit de placer Harry chez la seule famille qu'il lui restait, son oncle Vernon Dursley et sa tante Pétunia Evans.
Quelle triste inconscience…
Vernon et Pétunia Dursley était un couple marié de ce qu'il y avait de plus normal. Cette normalité, ils y tenaient autant qu'ils tenaient à leur jeune fils, Dudley. Et Vernon s'était marié à Pétunia en connaissance de cause. Son épouse ne l'aimait pas et ne l'aimerait jamais. Tout comme lui était incapable d'aimer qui que ce soit. Pétunia était la sœur aînée de Lily Evans Potter. Elle avait toujours jalousé sa sœur pour sa beauté, son intelligence, sa gentillesse et sa bonté. Car Pétunia était incapable de ressentir tous ces sentiments. Elle n'était pas belle, et son intelligence ne dépassait pas celle de Lily. Mais si il y avait une chose qu'elle avait toujours envié à Lily c'était bien son anormalité. Lily, une sang-mêlé, avait manifesté très tôt ses pouvoirs de sorcière. Pouvoirs que Pétunia n'eut jamais.
Elle haïssait sa sœur, au point qu'elle avait senti un soulagement profond lorsque Dumbeldore lui annonça sa mort. Mais le soulagement était minime. En réalité, Pétunia souffrit véritablement de la perte de Lily. Mais pas de la sorcière en elle. Aussi, lorsque cet étrange vieil homme vêtu d'une robe lumineuse vint lui déposer son neveu sur le seuil de la porte, Pétunia sentit cette haine la brûler de l'intérieur. Car Harry représentait Lily dans toute son anormalité. Ce bébé était un sorcier, cela était évident. Il n'y avait qu'à le regarder pour le deviner. Il ressemblait comme deux gouttes d'eau à cet homme qu'elle avait également détesté, un autre sorcier de sang-pur, qui n'était même pas humain. Ce James Potter de malheur….Ce James qui avait entraîné sa petite sœur dans la mort.
Elle accepta de garder l'enfant, juste parce qu'elle craignait la magie, juste parce que Dumbeldore lui verserait une assez large somme pour cette tâche, juste parce qu'elle avait de la colère à extraire de son cœur et que son neveu ferait un souffre-douleur parfait.
Vernon fut d'accord pour les mêmes raisons. Quant à Dudley, il fut lui aussi élevé à partir de ces principes. On lui apprit qu'Harry était méchant, qu'il devait être traité comme quelqu'un de sa condition, qu'il n'était pas humain, mais juste un monstre comme les autres.
Harry, qui méritait plus d'amour que de haine, plus d'honneurs que de coups, plus d'attention que d'indifférence, plus d'affection que de douleur, grandit dans la peur et l'incertitude. La peur des coups, des cris, des courses poursuites qui s'abattaient sur lui. L'incertitude de vivre assez longtemps jusqu'au jour où il pourrait enfin sortir de cet enfer. Être un enfant battu n'est pas chose aisée et le petit garçon l'apprit bien assez tôt. Cacher ses bleus et ses plaies était assez simple en soit, mais la douleur, elle, était plus difficile à dissimuler.
A cause de ses côtes fragiles et souvent fêlées, sa respiration était parfois sifflante et, surtout, bruyante. Les Dursley masquèrent cela en expliquant aux professeurs qu'il était asthmatique. Soit.
Ses cordes vocales ne lui répondaient parfois plus, tant il avait hurlé la veille. Juste un mal de gorge…
Une fois, son coxis fut cassé à cause d'un coup de pied bien placé. Une chute dans les escaliers…
Et à chaque fois, tout le monde croyait les Dursley. Au fil du temps, on ne fit même plus attention aux trop nombreuses blessures d'Harry.
Puis vint ses sept ans. Cette nuit là, Harry s'en souviendrait toute sa vie. Il dormait profondément suite à une raclée que Vernon lui avait administrée lorsqu'il sentit une main froide et calleuse caresser ses jambes fines. Éveillé mais paralysé par la peur, le petit garçon subit les effleurements sans broncher, tremblant et perdu. Étais-ce là une marque d'affection ? Étais-ce bien, étais-ce mal ? Étais-ce normal ? Entre peur et espoir, Harry ne savait plus comment réagir. Mais la peur prit le dessus lorsque son oncle commença lentement à faire glisser son pantalon à ses pieds. Bien sûr il se débattit, mais que pouvait faire un gamin de sept ans contre un homme aussi imposant que Vernon ? Rien. Si ce n'est attendre…
Les caresses devinrent de plus en plus osées tandis qu'Harry pleurait sans un bruit. Ses grands yeux verts bien ouverts sur le plafond brillaient de terreur mais aussi d'autre chose. Une chose qu'on ne devrait pas voir dans cette situation, pas sur le visage d'un si jeune enfant. De la résignation. La pénétration fut atroce. Le garçonnet ne put empêcher un cri de douleur de franchir ses lèvres, un hurlement de bête blessée qui se répercuta longtemps entre les murs de la maison. Vernon le gifla si fort pour cela qu'il perdit connaissance pendant quelques secondes. Écartelé, brisé, le sang coulant le long de ses cuisses, Harry pria. Il supplia le Seigneur d'arrêter de le punir, d'envoyer quelqu'un à son secours, de faire tout ce qu'il pouvait pour stopper la douleur. Mais aucune réponse ne lui parvint.
Des années passèrent ainsi. Entre coups, corvées et viols répétés. Et en plus, les insultes pleuvèrent sur le petit brun. Il n'était rien, juste un monstre, un bon à rien, un feignant comme son père, une catin comme sa mère. Lui qui cherchait juste un peu de tendresse reçut des gifles. Lui qui quémandait juste un baiser n'eut en retour qu'un coup de ceinture. Le manque d'amour et la haine eurent des effets affreux sur Harry. Petit garçon à la beauté indéniable, il se vit laid et répugnant. Pétunia se faisait un plaisir à l'habiller des vieux vêtements de Dudley, à décoiffer ses cheveux, à le forcer à mettre des lunettes qui lui servaient à rien et l'enlaidissait atrocement. Il avait le droit de prendre une douche seulement une fois toutes les deux semaines et de se laver les cheveux une fois par semaine. Les autres enfants l'évitait, se moquait de lui et de son apparence indigne.
Harry ne se plaignit jamais, cependant. A l'école, il était sage et solitaire, ne bougeant que si on le lui demandait. Sa soif d'apprendre était intarissable, mais Pétunia lui apprit qu'un monstre tel que lui devait laisser le savoir aux enfants normaux comme Dudley. Ainsi, Harry écoutait attentivement tout ce que le professeur disait mais ne pouvait participer comme il le souhaitait. Ses notes, comme sa tante le voulait, étaient lamentables. Parce qu'Harry savait ce qui l'attendait si jamais il avait le malheur de répondre correctement à une seule question. Néanmoins, Harry resta toujours un garçon serviable, aimable, gentil et adorable.
Et cela ne fit que se confirmer avec le temps. Invisible aux yeux des autres, la beauté d'Harry était pourtant bien présente. Et ça, Pétunia le remarquait jours après jour ainsi que Vernon qui avait redoublé de vigueur envers le pauvre garçon. Le reste, tout le monde le connaît. Son arrivée dans le monde magique, sa première année à Poudlard, puis sa deuxième, sa rencontre avec Sirius, le Tournoi de la Coupe de Feu, la mort tragique de Cédric Diggory, et le retour officiel de Lord Voldemort qui se finit par le meurtre de son parrain. Tout cela ne s'était pas fait sans douleur. Aimé pour ce qu'il n'était pas, détesté pour celui qu'il aurait pu être, Harry cachait du mieux qu'il le pouvait son terrible secret.
La perte de Sirius, son bien-aimé parrain, ne fit que renforcer les horribles convictions et insultes que Vernon jetaient au visage d'Harry. La culpabilité, le chagrin, le regret, le plongèrent dans un état catatonique qui plut particulièrement à son Oncle. Harry avait fini par devenir détaché de tout, même des coups et des viols, qui pour lui étaient amplement mérités. Et lorsque son oncle le martyrisait, il ne pouvait s'empêcher de songer que la douleur avait finalement un côté positif. Elle effaçait toute pensée négative de son esprit, le laissant vide, usé, mais en paix avec lui-même. Peut-être était-il fou, peut-être était-il un monstre, mais il y pensait souvent et cela le réconfortait.
Mais un jour de Juillet où Harry était en vacances chez les Dursley, tout changea. C'était le jour de son anniversaire, et par la même occasion, celui de sa majorité.
A vingt deux heures, Vernon était passé dans sa chambre, lui offrir son « cadeau d'anniversaire ». Le petit brun, plus qu'épuisé, s'inclina face aux coups bien plus violents que d'ordinaire. Et cette fois, Vernon toucha à son visage, zone d'habitude taboue de peur des soupçons. A la fin de cette séance de torture, Harry n'était même plus capable d'ouvrir les yeux. Ceux-ci étaient enflés et douloureux. Il sentait le sang couler sur sa figure à cause de son arcade sourcilière ouverte. Tout son visage était boursouflé et douloureux. Vernon lui avait également arraché une bonne poignée de cheveux, laissant un espace chauve au milieu de son crâne. Un de ses bras lui faisait atrocement mal et était plié en une position impossible. Sa cage thoracique était également une source intolérable de souffrance, semblant écraser ses poumons, rendant sa respiration lourde et difficile. Ses fesses lui faisait également très mal, son oncle n'y était pas allé de main morte cette fois. Harry avait l'habitude de ce traitement, mais cette fois, il pensa réellement qu'il n'allait pas y survivre.
Étendu sur le plancher froid et poussiéreux de sa chambre, Harry attendit. Il attendit un miracle, il attendit quelqu'un qui viendrait le sauver. Mais personne ne vint. Et s' il pensait avoir endurer toute la douleur qu'un corps puisse supporter, il se trompa lourdement. Une autre souffrance, plus horrible encore, s'empara de lui et il se tordit comme un fou sur le sol, convulsant, hurlant, suppliant n'importe quelle entité de faire cesser cela. Sa magie le sentait. Elle sentait qu'il était sur le point de mourir. Elle devint instable, sauvage, essayant par tous les moyens de demeurer dans le corps de son porteur et de le sauver.
Cette torture dura longtemps. Très longtemps. Harry sentait la magie sortir et entrer de son corps, lui procurant une souffrance innommable. Elle était beaucoup plus puissante qu'il ne l'aurait crû et semblait grandir alors que sa vie d'enfant défilait devant ses yeux.
Les coups, les viols, les espoirs, la tristesse, la colère, la tristesse... tellement, tellement de tristesse...
Il ne voulait pas vivre. Pas ainsi. Combien de temps encore devra-t-il tenir avant de se laisser tomber dans la noirceur ? Combien de temps tiendrait-il face à son terrible ennemi, faible et brisé comme il était ? Il ne pourras jamais, jamais, gagner.
Alors qu'il sombrait dans le désespoir et abattement, Harry sentit une autre magie glisser en lui. Douce, chaude...Maternelle. Un visage s'imposa à son esprit perdu. Une femme...Et ses yeux verts...
Harry, tu es tant aimé...Tant aimé...Harry, Maman t'aime...Papa t'aime...Reste à l'abri du danger...Sois fort...
De longs cheveux roux effleurèrent ses joues tandis qu'un grand regard émeraude remplis de larmes se mit à le fixer. Lily...Sa mère était aussi belle qu'il l'avait vu il y a quelques années. Mais quelque chose ternissait cette beauté. Ses cheveux ne brillaient plus, ses yeux étaient vides et pleins de chagrin, sa bouche était tordue en une expression douloureuse et son teint pâle n'avait plus rien à voir avec les joues roses d'autrefois. Elle sanglotait éperdument face à lui, son front glacé contre celui brûlant de son fils, les yeux dans les yeux.
Pitié ! Tuez-moi à sa place ! Pas Harry, je vous en supplie ! Pas Harry !
Des voix venues du passé murmuraient à ses oreilles tandis qu'il contemplait la figure spectrale de sa mère. Oh bien sûr, il savait ce qu'il devait à cette femme qu'il aimait tant et qui l'avait tant aimé. Elle lui avait donné la vie, était morte pour qu'il puisse vivre...Mais à quoi bon vivre ainsi ?
Harry, tu es tant aimé...Tant aimé...
Mais aussi tellement détesté...Tellement aimé pour quelqu'un qu'il n'était pas. Tellement haï pour des choses qu'il ne comprenait pas. Tellement envié alors qu'il était tant brisé.
Harry, Maman t'aime...Papa, t'aime...
Mais vous êtes morts, aurait voulut hurler Harry. Il resta silencieux alors que la douleur revint au tripe galop. Et son esprit dériva tandis qu'il était incapable de garder les yeux ouverts plus longtemps. D'autres personnes s'imposèrent à lui. Le suppliant, pleurant alors qu'il se laissait doucement porté par la Mort. Hermione et son air revêche lorsqu'il refusait de faire ses devoirs. Ronald et sa façon horrible de manger lors des repas. Remus et son sourire doux. Albus et ses yeux bleus pétillant de malice. Molly Weasley et son étreinte écrasante. Arthur et ses instruments moldus. Fred et Georges avec leurs blagues. Ginny et ses colères incroyables.
Toutes ces personnes, en vie, qui comptaient tant sur lui et pour lui. . Ils ne s'étaient jamais inquiéter de savoir s'il serait capable de vaincre l'ennemi quel qu'il soit ou non. Parce qu'il avaient confiance en lui. Parce que la question ne se posait même pas. C'est vrai...Harry avait complètement oublié...Ils étaient les seuls...Les seuls à l'aimer comme il était.
Tu es tant aimé...
Non, il ne pouvait pas mourir ! Il ne pouvait pas abandonner ses amis, sa famille ! Cela allait être dur, il allait souffrir, mais qu'importe ! Il fallait qu'il tienne. Il le devait. Alors il ouvrit les yeux à moitié, serrant les dents lorsqu'un nouvel éclair de douleur traversa son corps. Il planta presque ses ongles dans le sol, lutant contre l'inconscience. Un flot de sang éclaboussa le plancher. Il lui fallut toute sa persévérance, toute sa patience, toute sa concentration pour arriver à ne pas s'évanouir. Son bras droit plié dans un angle impossible n'était plus qu'un poids mort qu'il devait tenir serré contre lui. Son crâne pulsait horriblement et du liquide rouge coulait sur son visage à chaque mouvement . L'une de ses oreilles produisait d'étranges sons, comme une radio mal réglée. Un grésillement très agaçant. Et ses parties intimes saignaient également. Ça brûlait et chaque geste était une torture.
Il resta là. Combattant pour sa vie, empêchant ses paupières de se fermer, essayant de ne plus penser à la douleur. Il pria, pleura, lutta pour une vie dont il ne voulait pas mais qui était indispensable aux autres.
Tant aimé...
Finalement, peut-être pouvait-il tenir encore une peu...Peut-être...
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Lucius Malfoy n'avait jamais chercher à démentir les propos calomnieux qui lui étaient jetés au visage. Mais il y a une chose qu'il refusait d'entendre : la rumeur disant qu'il n'aimait pas. Car on ne pouvait pas avoir plus faux sur sa personne.
Lucius Malfoy n'avait que cinq ans lorsqu'il compris que ses parents ne l'aimerait sans doute jamais. Personne ne venait le border le soir. Personne ne l'embrassait, personne ne l'étreignait ou le rassurait. Il était seul. Et avait toujours crû l'être pour toujours.
Après tout qui aurait pu changer cette fatalité ? Qui aurait pu le soustraire aux coups de cannes ? Aux insultes ? Aux entraînement douloureux et épuisants ? Qui aurait pu réanimer son cœur si endormi que lui-même ne percevait plus aucun de ses battements ? Qui aurait pu détruire ce masque forgé par la souffrance qu'il se posait chaque jour sur le visage et qui le rendait las, si las, de vivre chaque minute de cette maudite vie ?
Personne n'aurait pu...Hormis deux personnes.
La première fois qu'il avait aperçu Narcissa, c'était totalement par hasard. Son père et lui avaient dû se rendre sur le Chemin de Traverse afin de rencontrer l'un des nombreux amis mangemort d'Abraxas Malfoy. C'est au milieu de la foule, sur cette rue bondée que Lucius sentit une brèche se former dans la carapace qui protégeait depuis si longtemps son cœur. C'était une scène comme en voyait souvent. Une scène ordinaire dans un monde tel que le leur. Un petit garçon blond comme les blés aux grands yeux bleus se tenait à quelques pas de lui. Il ne devait pas avoir plus de quatre ans et d'abondantes larmes roulaient sur ses joues rondes. Dans sa main droite, le garçonnet tenait une glace à l'eau presque entièrement fondue. Dans la gauche, un lapin en peluche plutôt sale. Les gens passaient devant lui sans le voir, ignorant ses pleurs et sa détresse. Jusqu'à ce que, dix minutes plus tard, enfin, une femme s'arrêta. Elle s'agenouilla doucement devant l'enfant, essuya ses larmes avec un mouchoir et l'écouta parler. Puis, elle lui prit la main tendrement et entra dans une boutique. Elle expliqua la situation au marchand qui sourit au gamin pour le rassurer et celui-ci invoqua tout de suite un patronus qui fit le tour du quartier. Lucius resta là, tel un spectateur, sans bouger. Il resta jusqu'à ce qu'il vit les parents du petit garçon le serrer dans leurs bras et le couvrir de baisers.
C'était quelque chose qui arrivait tous les jours. Et pourtant, jamais Lucius ne fut plus bouleversé qu'à cet instant. Enfin il voyait. Il voyait tout le contraire de ce que son père lui disait. Non, le monde n'était pas noir. Oui, le bien existait encore. La Vie était encore là. Le bonheur aussi. Il suffisait de voir. Il suffisait de savoir où regarder.
Et c'est au moment où il comprit cela que Lucius vit celle qui deviendrait sa bénédiction. Narcissa Black. Elle n'était pas comme les autres femmes, ni comme ses sœurs. A dire vrai, ils avaient énormément de points communs, Lucius et elle. La jeune fille portait un masque de froideur et obéissait au doigt et à l'œil à ses parents. Bien sûr, Lucius avait déjà entendu son nom plusieurs fois puisqu'ils avaient un ancêtre commun. Mais il ne l'avait jamais vu et ne lui avait jamais adresser la parole. Et pour une fois, Abraxas Malfoy prit la meilleure décision de sa vie. Il alla saluer Cygnus Black III, père de Narcissa et un lointain parent de sa propre famille. Lucius en profita pour s'approcher et contempler longuement Narcissa qui en fit de même en levant fièrement la tête, nullement intimidée. C'est à ce moment que Lucius fit quelque chose qu'il n'avait pas fait depuis des années : il sourit. Il sourit devant ce petit bout de femme au caractère bien trempé. Il sourit devant les grands yeux bleus et les longs cheveux blonds. Il sourit...et cela suffit à Abraxas Malfoy pour organiser des fiançailles.
Ce mariage n'était pas, comme tout le monde le pensait au départ, un mariage de convenances. Ou du moins, il ne l'était pas pour Narcissa et Lucius. Bien sûr, tout ne fut pas rose. Lucius ignorait tout de l'amour et des marques d'affection. Narcissa le lui reprocha pendant des mois jusqu'à ce qu'enfin, il ne se confit à elle. Et Lucius apprit, au fil des années, à devenir un bon époux et un bon père.
Draco fut le plus beau cadeau qu'un homme comme Lucius puisse obtenir. Beau, doux, gentil. Son fils fut son trésor, sa merveille. Mais il fallait le protéger. Alors Lucius apprit très tôt à Draco comment porter un masque. Et pourquoi. Le garçon fut un élève compréhensif et obéissant. Tous croyaient en ce simulacre de famille de mangemorts dure et cruelle.
Après tout, c'était simple. En voyant ces visages angéliques mais pourtant à l'apparence si glaciale, en entendant ces voix coupantes comme des fouets, en plongeant dans ces regards similaires où l'on ne pouvait voir que de l'indifférence et du dégoût, comment ne pas croire en la réputation plus que péjorative de cette famille ?
Et pourtant...Quelle aurait été leur réaction en sachant réellement qui étaient ces personnes ! Comme ils auraient été stupéfaits de voir le grand Lucius Malfoy serrer son fils dans ses bras ! Comme ils auraient été surpris d'entendre la voix douce et tendre des parents du petit Draco ! Comme ils auraient été étonnés de voir cette lueur d'amour dans les prunelles des membres de cette petite famille !
Oui, Lucius était heureux.
Bien sûr, il était un mangemort. Mais dès la naissance de Draco, Lucius avait changé de camp et était devenu espion après que son meilleur ami, Severus Snape, le lui ai proposé. Voldemort devenait de plus en plus dangereux. Le bel homme ténébreux avait fait place à un monstre avide de magie noire et de chaos. Et surtout, avide d'alliés. Lucius avait deviné sans mal qu'un jour où l'autre, Le Seigneur des Ténèbres lui demanderait de sacrifier son fils afin que celui-ci devienne mangemort. Et il en était hors de question.
L'homme avait déjà vu trop de tortures, trop de sang. Il en avait également trop subis pour accepter que son fils devienne soit un martyr, soit un bourreau. Ainsi, l'on pouvait juger Lucius Malfoy sur beaucoup de choses. Mais certainement pas de mauvais père ou de mauvais époux. Il aimait profondément sa famille.
Et il était heureux de les aimer.
C'est ce que pensait Lucius alors qu'il caressait tendrement les cheveux de son fils, assoupi sur sa cuisse comme un petit enfant malgré ses dix sept ans. Un sourire étira ses lèvres fines alors qu'il contemplait, avec ce même émerveillement qu'il avait ressenti lorsqu'il avait serrer son bébé pour la première fois contre lui, le visage paisible de Draco. Celui-ci avait bien grandi. Il était maintenant aussi grand que son père et avait la même carrure large et forte. Ses cheveux blonds, presque blancs, avaient étaient allongés magiquement par Narcissa qui désirait à tout prix que son fils ait la chevelure de son cascade brillante était ainsi attachée en un catogan désordonné grâce un ruban noir, tout comme celle de Lucius. La bouche pulpeuse tenait sans aucun doute de Narcissa, tout comme les pommettes hautes et rosées. Le nez pointu, ainsi que le menton, étaient de lui. Il était le digne héritier que Lucius avait toujours voulut. Fort, noble, grand...Tout en virilité et en grâce.
L'homme sourit paisiblement et regarda avec satisfaction ce qu'il se passait autour de lui. Ses invités semblaient en grande conversation avec Narcissa et Severus. Lucius examina Eammon et Goergina Bentley tout en songeant à leur première rencontre, il y avait dix ans de cela.
Eammon Bentley était un riche héritier qui venait de perdre ses parents. Fils unique, il avait comme devoir en tant que Sang-pur, d'épouser une femme afin de perpétrer la lignée. Déjà âgé de vingt et un ans, Eammon avait dépassé la limite d'âge pour se marier, celle-ci étant de dix sept ans. C'est pour cela que le temps pressait. Heureusement, Eammon rencontra Georgina. Elle était une sang-mêlée, d'origine modeste et travaillait comme institutrice dans une petite école sorcière pour jeunes enfants. Seule elle aussi, sa seule joie était ses élèves qu'elle adorait. Malgré toutes les mises en garde et protestations des autres familles de Sang-pur, Eammon tomba tout de suite sous le charme de Georgina et l'épousa trois mois après leur rencontre.
Ils s'installèrent en Irlande, profondément heureux et amoureux. Mais un événement tragique vint obscurcir leur bonheur. Georgina tomba enceinte mais perdit l'enfant au bout de six mois de grossesse. Elle faillit perdre la vie. A son réveil, les médicomages lui annoncèrent qu'elle était devenue stérile à cause d'une complication survenue lors de l'opération. Désespérée, Georgina ne dû son salut qu'à son mari pour ne pas basculer dans la douleur et la folie. Les enfants représentaient tout pour elle. Ainsi, les Bentley s'isolèrent dans leur manoir irlandais et firent leur deuil. Ou du moins, essayèrent.
Lucius rencontra Eammon lors d'une réunion de Sangs-purs. Très vite, les deux hommes devinrent de grands amis ainsi que leur épouse respective. N'ayant rien qui les rattachaient en Irlande à part les souvenirs, les Bentley suivirent les Malfoy en Angleterre et y achetèrent un beau manoir au milieu d'une forêt. Georgina, grâce à Narcissa et à l'amour de son époux, sortit de cette bulle de douleur où elle s'était enfermée, et reprit le travail. Elle trouva un nouveau poste d'enseignante dans une école sorcière pour les plus petits. Sous le regard fier de Eammon, elle redevint la jeune femme pleine de vie et de feu qu'elle était autrefois.
Eammon était un homme bien. C'est tout ce que pensait Lucius lorsqu'il le regardait. Il était protecteur, doux, un pilier et une main tendue. Il faisait du bien à tout le monde avec sa sagesse et sa gentillesse. Il était ce que l'on pouvait appeler une âme secourable. Et le meilleur, songea Lucius, c'est qu'il ne s'apercevait même pas de tout ce qu'il accomplissait autour de lui.
Les Bentley était un couple parfait. Inséparable. Le caractère incroyable de Georgina s'accordait parfaitement avec le calme de Eammon. Lucius et Narcissa ne pouvaient s'empêcher de rire chaque fois que la jeune femme piquait une de ses légendaires colère en voyant l'immense homme se tasser comme un enfant que l'on gronde devant son épouse.
Eammon, en plus de toutes ses qualités, était très beau. Complètement différent de Lucius, cependant. Ses cheveux étaient longs, aussi noirs que les plumes d'un corbeau. Sa peau basanée, ses yeux d'un bleu foncé presque violets, et ses muscles développés sans être voyants faisaient le charme de l'homme. Il était très grand, au moins dix centimètres de plus que Lucius mais avait souvent des mimiques un peu enfantines, ce qui contrastait avec son apparence physique.
Georgina était de petite taille et avait une silhouette frêle mais toute en courbes et en rondeurs. Ses cheveux étaient un amas de grosses boucles rousses qui étaient toujours lâchées dans son dos. Son visage en forme de cœur, constellé de quelques tâches de rousseurs sur son nez retroussé et ses joues rondes, pouvait sembler adorable, tout comme les grands yeux verts ombrés de longs cils auburn. Mais ce joli minois cachait une main de fer.
Lucius laissa échapper un rire lorsqu'il vit Georgina hurler sur son mari, celui-ci se recroquevillant lamentablement face à la fureur brûlante de la jeune femme. Son étreinte se resserra sur son fils qui ouvrit ses yeux bleus, souriant devant le spectacle d'un air ensommeillé.
_ Ces deux là ne changeront jamais, dit Severus à sa droite, le visage impassible mais la voix adoucie.
Lucius acquiesça silencieusement, échangeant un regard complice avec son vieil ami de toujours.
Soudain, la cheminée s'embrasa de flammes vertes et un vieil homme en sorti, en compagnie d'une femme d'un certain âge. Celle-ci pleurait à grosses larmes et il ne fallut qu'un coup d'œil de Severus pour les reconnaître avec surprise. Albus Dumbeldore accourut au milieu de la pièce, sa longue barbe et sa robe colorée volant derrière lui. Ses yeux malicieux et toujours si lumineux étaient froids, tristes et presque éteints. Ce regard, Severus savait ce qu'il signifiait. Quelque chose de grave venait d'arriver. Georgina et Narcissa allèrent prendre la vieille femme qui était apparut avec Albus et la firent asseoir avec un verre de brandy à la main.
_ Albus, que se passe-t-il ?, demanda Severus en prenant un air grave.
_ Severus, Lucius, il faut à tout prix que vous m'aidiez, implora presque le mage. Arabella, ajouta-t-il en désignant la vieille femme, est venue m'alerter d'un malheur.
_ Potter ?, s'enquit immédiatement le maître des potions.
_ Oui. Vous devez vous rendre au 4 Privet Drive et ramener Harry à Poudlard. De toute urgence.
_ Est-ce si grave ?, dit Lucius.
_ Infiniment grave. Si nous ne faisons rien, je crains que Harry Potter ne soit plus qu'un souvenir d'ici quelques heures.
_ Bien, nous y allons, accepta Severus après l'accord de Lucius.
_ Eammon, mon ami, interpella Albus, pourriez vous venir avec moi à Poudlard ? Vos compétences de medicomage nous serons d'un précieux secours.
_ Bien évidemment, Professeur.
_ Narcissa, Georgina, voudriez-vous rester auprès d'Arabella ? Elle a besoin de soutien.
_ Allez sauver Potter, nous veillerons sur elle, promit Narcissa en prenant la main de son fils qui semblait ne rien y comprendre.
_ Merci.
Et tandis qu'Harry souffrait dans sa petite chambre, sept personnes avec qui il n'avait aucun lien proche prièrent et agirent pour le salut d'un petit garçon dont le sort ne dépendait que d'une seule personne : lui-même.
Tant aimé...
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Est-ce que vous pourriez laisser un commentaire s'il vous plait ? Juste pour voir si je dois continuer à poster ou pas et si j'ai bien fait de vous montrer cette histoire ^^ . Ceux qui lisent ma deuxième fic en cours, Illusion, n'ont pas à s'inquiéter! Je continuerais à poster mais toutes les deux semaines afin de pouvoir alterner entre les histoires. Ainsi, je posterais le prochain chapitre d'Illusion le 09/11/14 et celui de Lawrence Eammon Georges Bentley le 16/ 11/ 14 ou alors plus tôt je ne sais pas encore car celle-ci a plusieurs chapitres d'avance. Voilà je vous embrasse en espérant que vous avez aimé cette histoire.