« Vent Arrière »

Lordess Ananda Teenorag


Titre : « Vent Arrière »

Auteur : Lordess Ananda Teenorag

Série : Inazuma Eleven Go

Genre : Adventure, Supernatural, Fantasy, Suspense, Frienship, Romance

Résumé : Le Vent est contraire. La Révolution n'aura pas lieu – telle est la volonté du Cinquième Secteur. Confiné dans le Sanctuaire, le Paladin Zéphyr devra servir l'Organisation comme Impérial Suprême. Mais qui peut dire quand le Vent tournera ?

Personnages principaux : Arion Sherwind (Tenma Matsukaze), Sol Daystar (Taiyou Amemiya), Victor Blade (Kyousuke Tsurugi)

Pairings principaux : Arion Sherwind (Tenma Matsukaze) x Sol Daystar (Taiyou Amemiya), Arion Sherwind (Tenma Matsukaze) x Victor Blade (Kyousuke Tsurugi)

Pairings autres : Bailong (Hakuryuu) x Tezcat (Shuu), Riccardo Di Rigo (Takuto Shindou) x Katsu (Okatsu), Mark Evans (Mamoru Endou) x Axel Blaze (Shuuya Gouenji), Vladimir Blade (Yuuchi Tsurugi) x Julia Blaze (Yuuka Gouenji)


Mot de l'auteur : Merci aux reviewers anonymes, que je ne peux remercier qu'ici (Maeglin, Belgadel, Max, Hey et itchigo07). Cette fic voit le bout également grâce à vous. Bonne lecture !


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Le Neuvième d'Inazuma : Vent Arrière

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Le Vent a tourné.

Il a soufflé l'arrière du voilier pour le mener en d'obscures terres isolées, mais attend le retour de l'équipage pour le conduire vers un nouvel Eden sacré.

« Prince du Vent ! Prince du Vent. Où es-tu ? Où voles-tu ? »

Les Ténèbres ont protégé son secret. Le Soleil accompagne son retour.

Tout attend son glorieux Lever, pour s'envoler vers le Ciel.

« Arion ! Te voilà enfin. Où étais-tu passé ? »

Les yeux argentés pétillent de vie.

« J'ai bercé les Ténèbres et touché le Soleil. Les Amis de mon Cœur ont habité les pans des souvenirs, et pour ceux qui en ont gardé de moi… est resté l'espoir, malgré ces sombres instants, d'un Vent Nouveau. Et… »

Les Ailes d'Argent s'envolent…

« …et me voici ! »

…jusqu'à toucher le Ciel !

« Les Seishin n'attendent que la Vie. En avant, mes amis ! »

« Oui ! »

A côté de lui, filaient le Ténébreux Loup Gardien et l'Eclatant Griffon du Soleil. Filaient les innombrables Amis de cet idéal, qu'il avait semé en leur cœur.


Sanctuaire – Poteau d'Exécution.

Crépuscule des Temps.


Pour le crime de Lèse-Majesté, j'enfermerai l'âme du Loup des Ténèbres dans celles qu'il habitait jadis.

La Prison Eternelle sera son châtiment.

Ce sera à toi, Dragon Blanc, toi mon unique bras restant, de condamner le membre qui m'a trahi.

« …humph. »

Empli de prestance dans son éclatant manteau astral, le Commandant des Impériaux Blancs s'avançait vers le détenu, attaché au Poteau d'Exécution.

« Ah, ces corvées, j'vous jure… »

« … »

Toute l'Armée des Seishin le fixait : mais pourtant, pour la première fois de sa vie, le grand Dragon Blanc n'en éprouvait aucun plaisir.

« Et toi, au lieu de rester à ne rien dire, tu pourrais répondre quelque chose ?! »

« … »

Les Ecarlates Chocolats croisèrent l'Œil d'Or unique. Le regard du Loup… était trop calme.

'Victor, tu ne peux pas abandonner comme ça… non ?!'

« Alors, ça fait quoi de se retrouver à cette place, comme un loser ? »

Il fallait le provoquer. Qu'il sorte de ce mutisme effrayant, dans lequel Sherwind – l'immonde vermine ! – l'avait enfermé, depuis le jour maudit où ils s'étaient rencontrés. Il fallait que Victor Blade, ex-Commandant des Impériaux Noirs, se révolte, et…

'Mais qu'est-ce que je pense ?! Je suis le Bras Droit de l'Empereur, en aucun cas je ne puis tolérer une quelconque rébellion ! Même s'il s'agit de mon ami…'

« Commandant des Impériaux Noirs, tu es tombé bien bas. Pour ignorer ton destin, en même temps que ton bourreau… tu dois être bien désespéré. »

« Si tu as fini de me narguer, tu peux me porter le coup de grâce. N'attends guère que je te supplie, toi et moi savons que ton égo en mourrait. »

L'Œil d'Or avait tourné son éclat vers un invisible crépuscule et Bailong – le grand Dragon Blanc – avait ressenti un sentiment indescriptible lui dévorer les entrailles.

Amis… ?

'Tu ne peux pas m'abandonner, moi ! Pas MOI !'

« (Victor, je te hais…) »

L'âme du Dragon Blanc criait : et pour ceux qui entendaient le langage de l'âme, cette chanson déchirante perçait le masque empli d'égo, de ce grand Seishin de l'Aube.

« Tu ne peux pas m'abandonner… »

« Quoi ? »

De cette lumière qui commençait à envahir la place – sous le regard affolé des spectateurs qui s'agitaient, et murmuraient entre eux.

« Je ne te laisserai pas m'abandonner… »

« Bailong ?! »

Le Dragon Blanc semblait avoir perdu tout contrôle de lui : et l'Aube – l'Esprit de l'Aube ! – avait envahi les alentours, alors que l'écarlate regard avait remplacé l'arrogance chocolat, qui caractérisait ses prunelles.

« Je ne te laisserai jamais m'abandonner, Victor Blade ! »

« … ! »

Devant la confession de rage, le condamné sentit le Souffle de l'Aube balayer sa conscience – tandis que des millions de souvenirs envahissaient sa mémoire déjà surchargée.

« Je te présente Victor Blade, un futur camarade. Il est promis au grade d'Impérial Suprême, comme toi. »

Des yeux chocolat. L'arrogance se lit dans ce regard. Mais…

« Alors, comme ça, tu crois que tu peux devenir Impérial Suprême ? Tu es bien présomptueux, pour un gamin. »

« Pas autant que le gamin qui a la prétention de me juger sur mon âge. »

C'est l'arrogance, qu'on lit en lui. Mais aussi…

« SILENCE ! »

la passion du combat. L'entière dévotion des conquérants. De ceux qui luttent, et n'abandonnent jamais.

« Tu le connaîtras sous l'identité de Lancelot, leSpadassin Héroïque. Il est l'un des meilleurs apprentis parmi les Agents d'Elite. Rivalisez avec brio et vous atteindrez tous deux les sommets. »

« Je ne perdrai pas contre lui. Ni contre personne. Je suis… je suis la perfection. Je suis… Astral, le Dragon de l'Aube. »

Son regard racontait, et l'arrogance, et la dévotion.

Bailong…

« Fais ce que tu as à faire. »

Je n'oublierai pas tes yeux d'alors, ni de maintenant. J'emporterai cela dans le monde où l'on n'a plus de désir.

« Ouragan Opalin ! »

Ce monde où seuls les souvenirs tiennent lieu de présent.

La Prison de l'Âme.

L'Eternelle.

« (Adieu, compagnon…) »

S'il faut que le Chant du Loup touche les Cœurs,

Alors que ce soit le tien, mon Frère.

L'Ami que j'ai contemplé de mes yeux d'or

A laissé la Brise Argentée mourir en moi.

Je ne verrai plus son regard jouer.

Pour un Gardien qui n'a jamais veillé que les siens,

C'est un chant d'adieu que sa disparition,

Une odeur mourante dans la terre de mon âme.

Aussi,

Que les Souvenirs habitent ce Monde de Ténèbres,

Où je reposerai.

Que l'Âme des Aimés hante le Cœur figé,

Que je serai.

Que j'habite ce Monde déserté,

Où…

Où souffle…

…un Vent Argenté ?

« … ? »

« Que le Zéphyr balaye le doute qui s'est immiscé. Que la Brise apaise vos âmes tourmentées. Il est temps que le Vent se lève ! »

Mais le chant d'adieu n'est pas venu. Le Vent se lève, et emporte le songe de cette chanson tragique. La tristesse n'est pas pour maintenant – pas quand elle a déjà habité le cœur des êtres.

« A-… Arion ? »

'C'est… toi… qui es à l'origine… de ceci ?'

Son œil d'or se rouvrit, tant bien que mal.

« Le Vent se lève. La Révolution vit. Elle n'a jamais cessé d'être. Qu'importe que vos cœurs aient sombré dans le doute. Qu'importe que vos esprits aient abandonné à un moment. Je saurai réveiller le Feu qui les porte, et embraser le Ciel ! »

Il y avait longtemps que cette vision ne l'habitait plus. Il avait gardé la mémoire d'un œil absent, protégé les sentiments d'une coquille vide, aimé l'être qui n'exprimait plus rien. Aujourd'hui que l'Aimé était revenu vers lui…

« A… -rion… »

Pour le cœur d'un Loup qui se mourait, c'était le chant d'un espoir… trop tardif.

'Arion. Je… n'ai plus de force. Je voudrais t'aider, mais… je crois que tu devras le faire… sans moi.'

Une Aile d'Argent caressa son museau.

« Merci, Victor. Tu as protégé mon cœur pendant si longtemps. Assez longtemps, pour que je prenne le relai, et que je libère vos âmes de tous les fardeaux qu'elles portent. Il n'est pas temps que tu retournes aux Ténèbres. J'ai besoin de toi à mes côtés, dans le bonheur comme dans la peine. »

« A-rion… je… »

« Aile du Zéphyr, porte l'âme de mes amis ! »

L'Elu du Vent avait déclenché son pouvoir. Celui de révéler ce que chacun, au plus profond, désirait réellement. Sous l'influence de cet imprévisible Zéphyr, chaque Seishin disait ce que son cœur gardait secret en lui.

« Victor Blade… tu m'as abandonné une première fois pour ce loser de Sherwind, je ne te laisserai jamais m'abandonner une deuxième fois ! Dussé-je te combattre de toutes mes forces, briser jusqu'à ta dernière défense… je ferai en sorte que tu ne puisses jamais m'oublier ! »

Pégase avait observé l'attaque d'Astral, avec sérénité. Et, avec le même calme démentiel, il avait écarté le coup.

« Je comprends tes sentiments, Dragon Blanc. Tu aimes ton ami. Mais… je ne peux pas te laisser lui faire de mal. »

Le Zéphyr avait transformé la violence en une douce brise argentée. L'ennemi gronda, redoublant de haine.

« Sherwind. Immonde vermine… c'est de ta faute, TA faute, si Victor a mal tourné… je vais te… je vais te… ! »

Un sourire doux avait envahi l'expression de ce symbole de révolution, inerte pendant trop longtemps.

« Sois en colère contre moi autant que tu veux. Mais prépare-toi à la défaite. Je te vaincrai, pour l'amitié que tu portes à Victor et pour celle qui m'unit à vous tous. »


« Arion… Bailong… je suis désolé. Je n'ai pas su honorer ma promesse à votre égard. Je n'ai même pas pu aider Vlad, qui doit souffrir le martyre… »

« Ami du Vent… es-tu revenu dans la Vallée du Soleil, pour me rendre visite ? Allons jouer encore. Allons voler ensemble… jusqu'à toucher le Ciel ! »

« J'ai longtemps pleuré le désespoir de nos amis, impuissant devant la fatalité du destin. Mais tout a changé quand je t'ai rencontré. C'est à toi, Pégase, d'emmener nos troupes, à présent ! »


L'Œil d'Argent étincelait de toutes les couleurs de l'Âme !

« Ce sont mes amis… qui me donnent ma force ! »

« Meurs, Sherwind ! »

La violence astrale couvrit les alentours, prête à emporter l'ennemi : mais Pégase – sans même se transmuter – avançait vers la dévastation faite Seishin.

« C'est fini. »

Pour la changer en un tombeau de fleurs.

« … ! »

« Autant en emporte le Vent. »

La rage se lut dans les yeux de l'adversaire – alors qu'il comprenait, au même moment où le coup l'avait atteint, qu'il avait perdu.

« Arrrrrgghh… »

L'impressionnant Esprit de l'Aube resta ainsi – comme suspendu en l'air.

« Argh. Tu es… plus fort que tu en as l'air, Sherwind. Maudit sois-tu. »

Les particules de lumière se désagrégeaient lentement, alors que le Dragon Blanc reprenait forme humaine.

« Mais tu pourras peut-être… redonner à Victor… toute la force qu'il a perdue, quand… »

« Je te le promets. »

Sa main agrippa une plume d'argent – dans un ultime sursaut.

« Quand il t'a perdu, il n'a plus jamais souri… »

Le fabuleux Dragon Blanc tendit la main, puis s'écroula par terre.

'Repose en paix, Esprit de l'Aube.'


Plus tard. Présent ?

Terre des Seishin.


La Révolution a eu lieu.

Certains disent que c'est dans les larmes et le sang qu'elle s'est accomplie. Pour les sages, c'est dans le cœur qu'elle a eu lieu.

« Vladimir ! »

Une aura dorée caressa le pelage de l'Aîné de la Forêt des Frères.

« Oh, Julia. Comment allez-vous ? »

« A merveille ! Mais c'est à vous que je devrais poser cette question, Pendragon – Suprême Chevalier Mystérieux. »

L'Aîné des Loups eut un sourire patient, balayant – avec la même gentillesse – son titre élevé.

« Oh, nul besoin d'être si formelle. Appelez-moi Vlad, c'est ainsi que mes amis m'appellent. »

Vladimir Blade – alias Pendragon, le Suprême Chevalier Mystérieux – était d'un grade aussi élevé en tant que Seishin, que d'un tempérament modeste. Ce qui n'enlevait en rien cette impression de puissance maîtrisée et bienveillante qui se dégageait de lui.

« Votre jeune frère ne m'éventrerait pas de me montrer si familière avec vous ? »

« Pas si je lui demande de n'en rien faire. »

Un sourire doux ponctuait chacune de ses phrases, chacun de ces regards. 'Pas étonnant que Lancelot lui-même écoute la moindre de ses injonctions. Cette force, mêlée de douceur… c'est vraiment ce qui le rend puissant.', pensa la jeune Impératrice.

« En parlant du Loup… comment se porte Victor, votre cadet ? »

« Il voudrait déjà filer sous la Brise. Les Loups sont les Amis du Vent, qui emporte leur course et leur chant. Mais comme le Vent danse avec le Soleil dans le Ciel, il arrive que le Gardien soit jaloux. »

Quand l'on connaissait Victor Blade, cela n'avait rien d'étonnant. Julia Blaze eut un rire léger.

« Hi hi… il est jaloux de l'Eclatant ? »

« Le Griffon est taquin, quand il veut. Le Loup est grincheux, quand il peut. C'est ainsi. »

La douceur de l'Aîné résonnait avec son cœur d'Impératrice. Ils avaient traversé tant d'épreuves, ensemble, que ce qui aurait pu les opposer semblait lointain.


« Arion ! Arion ! Tu ne me rattraperas jamais ! Ce sera moi qui gagnerai la course, et qui toucherai le Ciel avant toi ! »

Le Soleil jouait, comme au temps de sa naissance !

« Oh, Sol. Tu n'es jamais fatigué ? »

Le Vent dansait, comme au temps de son lever !

« Moi, je n'ai pas passé les derniers siècles à dormir dans mon propre cœur. Je n'ai vécu que pour te rencontrer, et… jouer sans cesse avec toi, Ami du Vent ! »

« Ha ha ha… je te reconnais bien là. »

Dans un geste d'affection pure, les deux Seishin appuyèrent leur front l'un contre l'autre. Ce fut alors qu'une voix grincheuse se fit entendre.

« Daystar ! Arrête de voler en tous les sens. Il y en a qui essayent de se reposer, ici. »

« Rooooh la la. Môssieur le Loup grincheux ne peut déployer ses ailes et prendre son envol ? Oh, j'oubliais. Il n'en a pas ! Il devra se contenter de courir sur la Terre ! »

Un croc menaçant apparut des babines du Loup.

« Si tu me cherches, tu vas me trouver, Daystar. »

Mais l'œil qui fixait le taquin Griffon n'avait aucun éclat inquiétant. C'était la preuve, pour ceux qui le connaissaient, qu'il ne s'agissait que de son humeur habituelle.

« Allons, du calme, vous deux. C'est une belle journée. Pourquoi ne pas en profiter ? »

« Tel était mon projet. Mais Apollon n'a de cesse de projeter ses rayons sur moi, alors que je fais ma sieste. Nous, les Loups, aimons le calme, contrairement à certains. »

« Non mais quel grincheux… on voit bien que tu es issu des Ténèbres, tiens. »

Le Pégase ne fit que rire que leur scène de ménage. C'était devenu une habitude, depuis qu'ils étaient tous retournés à leur vie heureuse d'autrefois.


~…~

Cœur du Loup.

Souvenir ?

~…~


« Non… non… NOOOOOOOONNNN ! »

La douleur le tança violemment – alors que l'œil droit se descellait sous l'effet d'une puissante magie.

« Je n'ai pas pu oublier mon frère… je n'ai pas pu l'oublier… »

Mais aujourd'hui, ce n'était plus qu'une déchirante constatation. Il ne se souvenait même plus de lui. Une moitié de sa famille lui avait été arrachée : et il ne pouvait même pas aller à sa Meute pour déposer le secret de son affliction.

Seul son cœur, vide, hurlait la mélopée des solitaires qui aiment.

« Aile du Vent, Ombre d'un Frère… où vous cachez-vous ? J'ai bien assez d'un Œil pour attraper la proie dans son envol : mais je refuse de perdre une seule de vos traces ! »

Le Loup chante quand il est triste. Mais, lorsqu'il ne peut se souvenir… ?

« Famille, Ami, où êtes-vous ? Je ne peux que sentir votre odeur, mais vos traces sont trop lointaines ! Ne disparaissez pas dans le mirage de mes souvenirs ! »

Quel jour – maudit – que celui où il avait dû sacrifier son souvenir pour accomplir sa mission… car à présent, la seule chose qui lui restait, était le Cœur de Pégase.

'Arion… merci… d'avoir croisé ma route…'

Il périrait, avant qu'il n'arrive quelque chose à l'unique Ami, dont il avait protégé le Cœur. Et maintenant que Pégase s'était éveillé, que le Vent s'était levé…

Il était l'heure pour lui…

de partir.

« Bonjour, Victor. Cela fait longtemps… Petit Frère ? »

La douleur tança violemment son œil droit. Ce serait donc… !

« Qui es-tu ?! »

Tu me ressembles étrangement : et je n'ai pas envie de mordre la chair qui m'est semblable.

« Je viens te chercher, Petit Frère. Ton rôle est terminé. Tu as fait tout ce qui était en ton pouvoir, et plus encore, pour veiller ton Ami Pégase. A présent, il est parti conquérir le Ciel, et répandre le Vent de la Révolution. Mais tu ne dois pas mourir, sinon il serait inconsolable. »

Et le noir enveloppa sa vision, déchaînant ses souvenirs. Libérant le Sceau qu'il s'était imposé, depuis tout ce temps.


« Victor, comment va ton œil droit ? »

« Ça va. »

'Ça va' n'était pas une expression qui rendait justice à l'effroyable calvaire, que le Loup avait dû traverser, pour survivre à la perte de ses souvenirs. Mais Victor Blade n'avait jamais été bavard et Arion Sherwind le savait depuis toujours.

« Ne veux-tu pas jouer avec moi ? »

Avec insistance, le petit Pégase se pressait contre le flanc du Loup.

« Le Soleil brille trop fort. J'attendrai le Crépuscule, pour cela. »

« D'accord, Victor. Mais je t'attendrai, alors ne sois pas en retard ? »

Un éclat plus doux traversait les prunelles dorées.

« C'est toi qui es toujours en retard. »

'Si tu savais combien j'ai attendu que tu réveilles…'

Avec précaution, il mordillait le cou de son Partenaire. Ceux qui ne le connaissaient pas auraient pu y avoir un geste d'irritation : mais ceux qui étaient proches de lui – comme Pégase – y lisaient la marque d'une affection rare.

« Sais-tu que Riccardo et Katsu vont se marier à la prochaine Lune de Miel ? Je suis tellement heureux pour eux ! »

« Bien sûr, que je le sais. Tu l'as répété une centaine de fois à tout le monde, et cinquante-deux fois à moi. »

« Oups. J'avais peur que tu oublies… »

Un éclat un peu exaspéré passa dans l'or du Loup – qui, de nouveau, mordilla le flanc de son Ami.

'Comment pourrais-je l'oublier ? Comme je l'ai dit, tu l'as tellement répété de fois que tout le monde en a mal à la tête…'

« Tsss. »

« Et… pour ton frère et l'Impératrice ? »

Un grondement sourd emplit l'air.

« Grand Frère… m'en a parlé. »

Connaissant Victor, il devait faire un effort surhumain pour ne pas accourir près de son Aîné et tenter de mordre tous ceux qui l'approchaient. Julia Blaze était une personnalité profondément rayonnante et chaleureuse, mais le Cadet de la Forêt des Frères avait dernièrement une grande difficulté avec l'autorité – surtout avec les Empereurs.

« Ne t'inquiète pas. Julia est vraiment très gentille. Elle nous a même aidés à… »

« Je ne suis pas inquiet. »

Dixit le Loup, qui grondait de plus en fort – et involontairement. Mais bien sûr.

« Je t'attendrai au Crépuscule pour jouer. »

Pégase fourra tendrement sa tête dans le pelage du Loup, avant de filer comme le Vent qu'il était. Le fauve huma son odeur argentée, puis reposa la tête entre ses pattes, le cœur satisfait.

« Humph… »

'Après tout, nous sommes Compagnons, n'est-ce pas ?'

Compagnons dans le doute, comme dans la joie.


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L'Histoire a été changée.

Il a repris sa Liberté.

Dans l'immense Terre des Seishin, l'Empereur Sacré contempla le globe astral arc-en-ciel, qui projetait un Esprit Blanc – Blanc comme l'immaculée volonté de l'âme.

L'Immaculée Incarnation.

« Arion Sherwind… est la clé de tout. »

Et sa voix douce donna l'ordre suprême d'offrir la Clé – dans l'Univers de la Vie.

Tous les Seishin auraient le droit d'ouvrir leur Cœur.


~ FIN ~


Ananda : ...pfff, enfin. /Soupire/

Arion : Eh ben, il m'aura fallu la totalité de la fanfiction, pour ne plus être un zombie... comme dit le proverbe, 'mieux vaut tard que jamais' ?

Bailong : J'ai... PERDU CONTRE SHERWIND ?! /Furax/

Victor : Et tu es mort, lamentablement.

Arion : Mais non, il n'est pas mort ! C'est une happy end, il vit heureux avec Tezcat et te rend souvent visite, Victor !

Victor : Ce dont je me passerais...

Bailong : Tout ça parce que j'ai voulu te tabasser et parce que je devais exécuter ta sentence comme bourreau ? Totor, on a vu pire que ça, tu sais. (Cf la Légende du Dragon Blanc)

Victor : Hélas, c'est exact. /Sourit malgré tout/

Riccardo : Je suis toujours absent... tout en me mariant ? Le pouvoir de la narration à la troisième personne...

Ananda : Fin de la fic ! Merci à tous.