Alors euh

Ui, ça fait longtemps que j'ai pas update ce recueil, et revenir avec ça euh...

J'ai une explication.

C'est la faute à Lise, voilà.

...

Bon. J'ai écrit tout ceci pendant que j'écrivais la fin d'ALFDM, y a donc deux... trois ans ? Ceci n'est donc pas représentatif de mon style actuel. Comment ça je me cherche des excuses ?

... Boooon ok, voilà, j'avoue, c'était une des branches possibles d'ALFDM, que je n'ai pas choisi (je sais pas si c'est dommage. Probablement pas.). Mais comme j'assumais, et j'assume toujours, le gros délire que c'était, j'avais voulu écrire une version accélérée ici. Ceci est donc la première partie. Ne vous attendez pas à une suite. J'ai peu envie de réécrire tout ça, et j'ai perdu mon carnet de notes depuis le temps, donc la suite risque d'être improvisée selon mes (vagues) souvenirs si elle voit le jour. Ce qui n'est pas garanti. ça va dépendre de vous en fait, si ça vous plait (ou si ça vous fait beaucoup rire, ça compte aussi), j'écrirais peut être la suite.

En tout cas, bonne lecture XD


-Ce qui aurait pu se passer dans ALFDM-

-Et si Mathieu était tombé enceinte ?- (partie 1)


Il s'était battu. Avec Lui.

Il avait survécu. Grâce à Lui.

Il était mort. A cause de Lui.

Et il était revenu. Pour Lui.

Ils s'étaient fait face, chez l'homme qui l'avait vu naître mais pas grandir. Chez l'homme qui les avaient réunis, et s'était effacé. Alfred les avaient laissés seuls. Et ils s'étaient retrouvés. Toute la nuit. Alternant caresses, déclarations silencieuses, et gémissement. Puis le sommeil les avait emportés dans ce lit, se serrant dans une étreinte endormie.

Ils étaient ensemble. A nouveau. Pour le meilleur et pour le pire.

Le réveil fut doux. L'hybride appréciait ce silence en lui. L'Ombre ne combattait pas, Antoine agissant comme un calmant. Et son amant endormi permettait aussi un silence dans ses pensées. Car il l'avait entendu. Il avait entendue chacune de ses pensées durant leur longue et courte nuit d'amour. Et il avait aimé ça.

Mathieu sourit, et couvrit délicatement du regard Antoine encore endormi dans ses bras. Ce dernier dormait profondément, comme s'il n'avait pas dormi depuis des jours. Ce qui était sans doute le cas.

Il se laissa aller à son tour, son esprit s'ouvrant naturellement au maximum. Il eut un aperçu des rêves de son ami, ou plutôt des cauchemars qu'il faisait. Il posa brièvement ses lèvres sur sa joue, lui soufflant que tout irait bien désormais, et retrouva son sourire en voyant le rêve devenir plus joyeux. Des yaourts et des chevaux ? C'était étrange, mais déjà mieux. Il se laissa retomber sur les coussins et ferma les yeux alors que son esprit s'ouvrait davantage. Il perçut les pensées de son père, déjà réveillé et enfermé dans une sorte de bureau aménagé en laboratoire, et qui était concentré sur des formules chimiques qui était incompréhensible à l'hybride. Puis il entendit les murmures dans les pensées des voisins proches, puis de toute la ville. Il contempla l'ampleur du désarroi, des larmes, de la perte douloureuse de chacun des êtres encore en vie. Il laissa une larme couler sur sa joue, le souffle coupée par autant de douleur cumulée. Mais il sentait que l'espoir demeurait toujours, mené par la confiance en les dirigeants. Dirigeants qui, réveillés depuis longtemps, étaient en train de s'escrimer à trouver un plan valide, mais tous les ramenaient à l'hybride. Ce dernier se crispa en réalisant que les espoirs d'une ville entière reposaient sur lui. L'humain remuant dans ses bras le rassura. Au moins, il n'était pas seul. Ses pensées glissèrent de plus en plus loin. Il nota la présence d'un couple s'aimer éperdument aux abords de la forêt, et d'un appel de plus en plus insistant.

183.

Mathieu se leva subitement. Il l'avait entendu vaguement la veille, mais il n'avait pas jugé important de le relever. Mais si elle l'avait interpellée toute la nuit...

« 183 ? Qu'y a-t-il ? » Lança-t-il télépathiquement avec une étonnante aisance.

« Pas trop tôt. »

Mathieu sentit une décharge de haine surement incontrôlée par l'Ombre. Mauvais signe.

« Tu as bien fait... ça. Cette nuit. N'est-ce pas ? Tu as retrouvé ton humain, et tu t'es uni à lui. C'est bien ça ? »

Merde, foutu pouvoirs télépathiques.

« Oui, mais je ne vois pas en quoi cela te concerne. » Lâcha Mathieu, gêné.

« En effet, je me fiche de la vie sexuelle de ceux de ton peuple. Mais tu es une Ombre. Et un hybride. Il va donc falloir que je te souligne quelques détails. »

Mathieu leva un sourcil.

« Comme quoi ? »

L'Ombre lui résuma brièvement la situation. Elle lui expliqua qu'elle lui avait donné du temps pour apprendre à appréhender ses pouvoirs en provoquant ouvertement 33. Pouvoirs qu'elle lui avait elle-même transmis lors de son séjour chez les Ombres. Ils l'avaient transformé en hybride, mais ils avaient échoué sur un point. Il n'était pas acquis à leur cause, mais à celle des humains. Mais ce n'était pas grave, sa tâche était de tuer 33.

Cependant, il y avait un autre souci. D'ordre anatomique.

Une Ombre n'était ni male ni femelle. Et toute Ombre pouvait porter la vie.

« Attends... Qu'est ce que tu veux dire là ? » Angoissa Mathieu, n'osant comprendre.

Antoine s'était levé sur un coude, réveillé par l'agitation progressive de Mathieu durant les révélations.

« Tu contrôles tes pouvoirs bien facilement d'un coup, n'est-ce pas. Tu ne souffre même plus. La simple présence de ton humain n'est pas si puissante. »

Mathieu n'osait comprendre, et, comme pour répondre à l'expression interrogative de son petit-ami, il murmura.

« -Exprime-toi plus clairement, 183. »

« Une partie de ton humain vis désormais en toi. Tu portes la vie. Ce qui protège paradoxalement la tienne et ta ville. Il est impossible de tuer ou de blesser une Ombre enceinte, ni d'influer dans son environnement. Réjouis toi, tu viens d'accorder quelques mois de répit à Brütal. Cependant, la grossesse risque d'être plus rapide, et je ne peux te certifier si l'être qui en résultera sera vraiment humain. Mais nous verrons. Dit aux humains de me laisser entrer maintenant, nous devons profiter de ce délai inespéré pour préparer la mort de 33. »

Sans répondre, Mathieu ferma soudainement son esprit.

Il posa la main sur son ventre. Il n'y croyait pas. Pas une seconde. Ce n'était pas possible hein ? Ça défiait les lois de la physique ! Ceci dit, l'existence même des Ombres, et la sienne, aussi.

Il perçu une pensée. Une étincelle. De celle qui l'aveuglait tant lorsque l'Ombre prenait le dessus. Une étincelle de vie. En lui.

Oh bordel. C'était vrai.

Mathieu se leva en titubant, ignorant les appels de son aimé. Un bébé. Ce n'était pas simplement un peu d'Antoine qu'il y avait en lui, mais une véritable vie qui grandissait déjà. Un enfant ? Un enfant dont il faudrait s'occuper, qu'il faudra élever dans ce monde impitoyable. Ils n'y arriveraient jamais, il n'était pas prêt. Il ne voulait pas être prêt. D'ailleurs, cet enfant... Et si c'était une Ombre ? Et si en lui grandissait un futur ennemi ? Il ne remarqua qu'à peine les cris que poussait désormais Antoine en le secouant alors que les larmes dévalaient ses joues.

Il voulait avorter. Mais il savait déjà que c'était impossible.

« Il est impossible de tuer ou de blesser une Ombre portant la vie, ni d'influer dans son environnement. »

C'est ce qu'avait affirmée 183.

C'est ce qui le condamnait.

Il perçut au loin la voix d'Antoine dire « Je vais chercher Alfred, bouge pas. ». Il ne comptait pas bouger de toute façon. Où pouvait-il aller ?

Une idée l'effleura, celle d'aller tuer toutes les Ombres tant qu'il était intouchable. Comme ça il ne lui resterait qu'un monstre à tuer après son accouchement. Enfin, plutôt deux, s'il s'incluait.

Il se ressaisit. Oui, il ne devait pas avoir peur. Ce monstre ne verra jamais la lumière du jour. C'était une chance, celle de tuer les Ombres alors qu'il était intouchable. Il douta quelques secondes des affirmations de 183. Il allait essayer.

Il fouilla dans les tiroirs, chaque pièce contenait toujours au moins une arme blanche, règle élémentaire de survie. Il finit par trouver un poignard finement aiguisé. Il remonta sa manche et tandis son bras. Il abattit le poignard au moment où Antoine ouvrait la porte.

« -Mat, non ! » Hurla-t-il en se précipitant sur lui.

Mais c'était trop tard, la lame avait percuté la peau grise, et n'avait rien fait. Sous le regard médusé d'Antoine et d'Alfred, il s'acharna de plus en plus, cherchant par tous les moyens de découper cette peau pourtant si fine.

Rien à faire. Même quand il finissait par avoir une légère trace, elle se résorbait à l'instant. Il était invincible. La vie en lui grandirait en sécurité.

Il lâcha le poignard en soupirant et fit face aux deux visages surpris.

« -C'est... Une de tes capacités ? » Tenta d'interroger Alfred, en bégayant.

Mathieu posa les yeux sur Antoine, il voulait lui cacher la vérité, et Alfred venait de lui offrir l'excuse parfaite. Mais il ne cacherait pas longtemps son ventre rond. Et comment allait-il lui expliquer la situation quand l'enfant naîtra ? D'ailleurs, comment allait-il naître ?

Il soupira. Trop de question. 183 devait venir à Brütal.

En ignorant la question de son père, l'hybride lui demanda d'aller avertir les dirigeants qu'il était de retour, qu'il avait un moyen de détruire toutes les Ombre, et qu'il fallait laisser entrer 183.

Le vieux médecin hocha la tête, devinant que toute question serait ignorée, et quitta la pièce.

« -Tu m'expliques ? » Chuchota Antoine en ramassant délicatement le couteau sur le sol pour le reposer dans le tiroir.

Mathieu soupira. Autant être honnête, quitte à être direct.

« -Je suis enceinte. De toi. »

Le couteau tomba violemment dans le tiroir qui ne fut pas refermé. Antoine était figé, comme en suspension, dans son mouvement.

« -... Quoi ?

-Tu as bien entendu.

-Mais... Comment ? » S'exclama Antoine en lui faisant désormais face.

« -Je suis une Ombre, plus qu'un humain maintenant. Et les Ombres n'ont pas de sexe, elles peuvent toutes être... bref. Et je ne peux pas m'en débarrasser. Je... Le point positif c'est que je suis... invincible. Pour la durée de la grossesse. »

C'était brièvement résumé, mais au moins c'était clair. Le visage d'Antoine se décomposa. Il ouvrait et refermait la bouche sans rien articuler.

« -Antoine... Ne t'en fais pas. Je m'en débarrasserais quand il sera sorti de moi, je le tuerais. T'auras rien à faire. Reste juste avec moi. S'il te plait. » Tenta Mathieu, perturbé par l'absence de réaction de son ami.

« -Tu... -Commenças Antoine, hésitant.- Tu veux le tuer ? Quand il sera né, tu vas le tuer ? De tes propres mains ? »

Mathieu allait expliquer qu'étant un hybride il n'aurait pas de problème à éliminer une minuscule Ombre, mais l'air d'Antoine lui indiqua que ce n'était pas ce dont il se souciait. Mathieu comprit soudainement.

« -Attends, depuis quand t'es contre le meurtre de ces monstres ?

-Ce... Ce n'est pas un monstre. C'est... Un mélange de toi et moi. Il ne sera pas forcément une Ombre... Il y a une grande chance pour qu'il soit humain, non ?

-C'est le gosse d'une Ombre ! De l'Ombre que je suis ! Il aura forcément une part de... ça.

-Et s'il était comme toi ? Un hybride ?

-Tu penses que c'est souhaitable ? » Explosa Mathieu.

Antoine baissa la tête. Il avait deviné la souffrance de Mathieu, mais il ignorait son ampleur. Et il venait d'avoir un aperçu.

Il devait se rattraper.

« -Non mais... J'aimerais qu'on y réfléchisse ensemble.

-Je ne vois pas ce que ça changerais. Depuis quand t'es contre l'avortement toi ?

-Il y a une différence entre retirer un tas de cellule informe, et tuer un bébé à sa naissance.

-Non mais, « un bébé », tu t'entends parler ? Ce n'est pas humain !

-T'en sais rien Mat.

-Attends... T'es sérieux là ? Tu veux garder ce... truc ?

-C'est notre enfant. Je... Je n'avais pas envie d'être père. Pas maintenant. Pas dans ce monde. Mais... Je... Bordel, il faut bien en faire des gosses à un moment. Et je suis sûr que ce qui ressort de ce qu'on est toi et moi ne peut pas être foncièrement mauvais. Et puis réfléchis : Une Ombre, si j'ai bien compris, c'est un humain mort suite à une trahison, et donc ce genre d'être ne ressent que de la haine. Mais ce bébé, notre bébé, il est issu de l'amour non ? Il n'aura rien à détester, ce sera un être neuf. Et je ne veux pas tuer ce qui reste de pureté. »

Antoine avait posé la main sur le ventre de son alter-ego, ce qui avait fait reculer précipitamment Mathieu contre un mur. Antoine lui sourit tristement, tandis que l'hybride gardait le silence tête baissé. Ils savaient tout deux que le plus jeune venait de marquer un point. Au grand regret de l'homme enceinte.

Ce dernier parvint enfin à la conclusion de sa réflexion.

« -On... On va voir. On va voir comment va se passer la grossesse. -Mathieu releva la tête- Au moindre signe de... Si je capte quelque chose qu'il cloche avec lui, je le tue. C'est clair ? »

Antoine s'approcha de Mathieu, heureux d'avoir au moins pu lui faire quitter sa position catégorique.

« -D'accord. Ça me va. »

Et il posa ses lèvres sur les siennes.


Lennon fut dur à convaincre, mais après une discussion mouvementé en tête à tête avec Mathieu, Antoine s'est d'ailleurs toujours demandé ce qui s'y était dit, n'ayant perçu que quelques cris, le dirigeant accorda son aval.

Les portes s'ouvrirent et 183 entra dans la ville sous les regards apeurés des habitants traumatisés. Mais l'Ombre ne s'en formalisa pas, et avança droit vers l'hybride. Sans prendre la peine de parler, elle posa ses deux mains à plat sur son ventre.

Fred aurait juré qu'elle avait sourit.

L'Ombre lui confirma que la grossesse serait plus rapide que prévue, la gestation d'une Ombre étant de trois mois. Elle estima le temps à environ six mois cependant. Ce qui laissait un temps inespéré pour la ville. Cependant l'idée de Mathieu s'était avérée irréalisable. Une Ombre ne peut être tuée durant sa grossesse, mais elle ne pouvait pas tuer non plus.


Les trois premiers mois passèrent rapidement. Le ventre de Mathieu s'arrondissait un peu, mais rien n'était encore vraiment visible. Il passa donc ce temps à apprendre à contrôler ses pouvoirs, gardant à l'esprit que tout ceci sera à appréhender différemment une fois que son enfant sera né.

Oui, son enfant. Il commençait à s'attacher à cette chose depuis la première échographie. Antoine, lui, avait regardé l'écran avec bienveillance. Il aimait déjà ce bébé.


Au quatrième mois, le ventre de Mathieu avait doublé de volume. Tout entrainement était désormais banni. Et pour une raison simple.

« -Mat, arrête ça, bordel ! Hurlait Antoine en remettant son pantalon pour la énième fois.

-Mais j'ai rien fait ! J'ai juste pensé que...

-Je sais à quoi tu pensais, mais ce n'est pas le moment, là. » Soupira Antoine en resserrant sa ceinture.

Les hormones de son amant étaient clairement en ébullition, le problème étant qu'avec ses pouvoirs, il lui suffisait de penser un peu trop fort pour qu'il se retrouve stupidement défroqué. Il savait qu'il ne le faisait pas exprès, mais ça arrivait trop souvent à son goût.

Il se tourna vers le lit pour ranger son sac, quand il sentit le ventre de son aimé contre son dos. Il vit les mains grises courir sur son torse, déboutonnant sa chemise. Il se retourna.

« -Encore ? » Rit l'humain.

En guise de réponse, Mathieu les fit basculer sur le lit. Au grand dam d'Alfred qui avait désormais l'impression d'avoir deux ados dans sa chambre d'ami.

Dire qu'ils représentaient l'espoir de tout une partie de l'humanité...


Quatre mois et demi.

La sentence était tombée.

Une fille. C'était une fille.

Les deux amants se sourirent, les yeux brillants. Ils allaient être père d'une petite fille. 183 laissa échapper un soupir désabusé. Les humains s'émerveillaient vraiment pour pas grand-chose.


De l'autre côté des grands murs protecteurs, les Ombres s'organisaient lentement. Le message envoyé par l'hybride était passé. Cette ville était sous sa protection. 33 trépignaient chaque jour un peu plus, sa haine augmentant de manière exponentielle.

Elle le tuerait. Elle entrerait et les tueraient tous à la seconde où cet enfant sera né.

Elle le jurait.