Salut à toutes (et à tous ?) ! Voici la deuxième fic que je poste sur ce site, et qui a été écrite en collaboration avec mon amie Flo'w ((qui n'a pas de compte FFnet), ce qui explique les légères variations au niveau du style) ! C'est notre première fic sur Sherlock, toujours un peu dur de se lancer même après en avoir lu plein !

La plupart des chapitres sont déjà écrits (on approche de la fin !) donc les updates seront régulières (tous les 3 ou 4 jours environ), à condition que ça vous plaise. Les deux ou trois premiers chapitres sont très courts mais ils s'allongent au fur et à mesure.

Attention, la fin sera classée M… !

En espérant ne pas vous décevoir, bonne lecture et à vos reviews !

Disclaimer : évidemment, aucun personnage ne nous appartient, ils sont la propriété de Sir Arthur Conan Doyle et de ces chers Gatiss et Moffat pour la BBC !


Courir. C'était tout ce à quoi il pouvait penser. Ses jambes continuaient le mouvement mécaniquement. Douleur, fatigue, peur, rien ne les aurait ralenties. Ses poumons allaient exploser, sa gorge brûlait, son souffle se faisait rauque et haché.

Courir. C'était tout ce à quoi il pouvait penser. Il fuyait, comme si le diable était derrière lui. Le diable était derrière lui. Tout ce qui importait, c'était de s'éloigner. Plus loin, plus vite, et de ne jamais revenir.

Courir. Il laissait la lumière nocturne de Glasgow s'estomper derrière lui. Les réverbères qui éclairaient la route s'espacèrent, et bientôt il n'entendit plus que le sifflement du vent et le claquement de ses semelles sur le bitume.

Courir. Cela devint impossible. Son pied buta sur le sol rugueux, le choc traversa son corps raidi par le froid et l'effort. Il s'effondra sur l'asphalte humide, s'écorchant les mains et le menton au passage.

La douleur lui était indifférente. Un peu plus de sang sur ses vêtements, quelle importance… ? Il resta là, allongé sur cette route déserte, la bise dansant dans ses cheveux. Le sol glacé et râpeux sur sa joue n'apaisait pas la brûlure qui se répandait dans son corps alors que le souvenir revenait au galop. Il tenta en vain d'échapper à l'image qui se gravait malgré lui dans son esprit…


John Watson consulta sa montre tout en rangeant ses affaires de sport. Il était tard. La cafétéria de l'université était fermée depuis longtemps. Il soupira. Il allait falloir chercher à manger autre part. Comme chaque fois qu'il passait des heures au complexe sportif, dans la salle de musculation. Il attendait toujours que les derniers étudiants soient partis pour prendre sa douche dans les vestiaires.

Il n'appréciait pas son corps. Il était fin et musclé, mais les marques et cicatrices laissées par son enfance et sa jeunesse était trop nombreuses. Trop nombreuses pour que ses camarades, en les voyant, ne s'en inquiètent pas. Ou pire, en informent quelqu'un. John préférait garder ça secret.

Il passa une main dans ses cheveux blonds, encore humides, puis saisit son sac. Il sortit du vestiaire et allait en claquer la porte lorsqu'il les entendit.

Des éclats de voix provenaient de la grande salle du gymnase. Deux personnes, à en juger par les intonations. Intrigué par ce qui ne semblait pas être une discussion calme, John s'approcha discrètement de la porte, l'oreille à l'affût. Ses yeux encore habitués au brillant éclairage du vestiaire mirent quelques instants à s'accoutumer à la pénombre qui régnait dans la salle. Seuls, les signaux lumineux qui indiquaient les issues de secours ne diffusaient qu'une vague lueur qui ne suffisait pas à éclairer la pièce.

Il finit par distinguer ce qui se trouvait dans la pièce et resta figé par la stupeur. Deux ombres se tenaient près de la cage de handball. Deux ombres qui luttaient.

La première silhouette était sans doute possible un homme. Grand, massif, un costume sombre d'une coupe classique. Peut-être un professeur. L'autre était une jeune fille, étudiante d'après son uniforme reconnaissable malgré l'obscurité. L'homme la tenait par les poignets et essayait visiblement de la maîtriser. Elle se débattait en étouffant des gémissements mêlés de sanglots. A l'aide, souffla-t-elle, ou en tout cas John crut l'entendre. Cet appel l'incita à intervenir.

Alors que l'agresseur la jetait violemment au sol d'une torsion de poignet, le jeune homme se précipita vers lui et lui fit subir un placage en règle comme seuls savent le faire les vrais rugbymen. L'homme avait cependant eu le temps d'anticiper un peu et il le repoussa vivement dès qu'il heurta le sol, envoyant John dans un roulé boulé brutal. Lorsqu'il put se relever, les côtes malmenées, son adversaire pointait un revolver sur lui. John se pétrifia, oubliant de reprendre le souffle qu'il avait perdu lors de l'impact.

« Barre-toi, ordonna le professeur.

- Laissez-la tranquille, alors, répliqua l'étudiant dune voix plus assurée qu'il ne l'était en réalité.

- Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans « barre-toi » ? grinça l'homme en ôtant le cran de sûreté de l'arme.

- Laissez-la, répéta John, sentant son rythme cardiaque s'élever d'un cran.

L'agresseur s'approcha de lui jusqu'à poser le canon sur son front.

- Barre-toi » murmura-t-il.

John resta immobile une seconde de plus. Il lança un regard à la jeune fille qui s'était réfugiée dans la cage de handball, tétanisée par la peur. Puis le jeune homme éleva brusquement son bras et poussa l'arme violemment. Le coup de feu retentit tout près de son oreille, mais le recul fit lâcher l'arme à son propriétaire. Lorsqu'elle heurta le sol dans un son métallique, John et son adversaire se précipitèrent pour la ramasser. Ils roulèrent ensemble sur le sol dans un enchevêtrement de bras et de coups, chacun essayant de faire lâcher prise à l'autre. John eut beau se débattre, l'autre était plus fort et visiblement plus expérimenté, et il était plaqué sur le dos, l'agresseur à califourchon sur ses jambes lorsqu'un nouveau coup de feu retentit.

Le temps s'arrêta. L'homme eut un hoquet de surprise, et les deux opposants tournèrent leur regard vers le revolver.

Dans la main crispée de John, dont l'index était serré sur la détente.

Le jeune étudiant détacha ses yeux de l'arme avec horreur, et vit la chemise blanche de l'homme se tacher lentement. Le sang traversa rapidement le tissu alors qu'il basculait en avant John eut tout juste le temps de le retenir de s'effondrer sur lui, mais ne put éviter la pluie de gouttes écarlates qui s'abattit sur son torse et ses bras. Il repoussa rudement le corps et se releva d'un bond, brusquement affolé.

Sans un regard sur la fille pétrifiée de peur, il ramassa son sweatshirt qu'il avait laissé tomber lorsqu'il s'était précipité pour intervenir et sortit en courant.

Un fait simple, cruel, martelait le crâne de John Watson. Il venait de tuer un homme.


A dans quelques jours pour la suite ! N'hésitez pas à laisser une petite review, pour nous aider à savoir si ça vous plait !