N.A. : Ohlala, un autre OS alors que ceux qui attendent la suite de "The Unknown" voient leurs cheveux blanchir (je suis désolée). J'espère reprendre un rythme de publication normal bientôt. Bisous bisous.


HAINE

Il le haïssait.

Ça n'aurait pas été quelque chose d'immédiat. C'était une pensée parasite qui avait éclot et grandi en lui sans qu'il s'en aperçoive.

Il déglutit et humecta machinalement ses lèvres. Il n'avait jamais réalisé à quel point le goût du sang pouvait être amer.

Il le détestait. De toutes ses forces. De toute son âme. De toutes les fibres de son corps.

Son père avait peut-être eu raison finalement. Il était incapable d'aimer sans détruire, et être détruit dans le processus. Il avait tellement voulu croire que cette fois-ci, ce serait différent. Pas parfait, encore moins sain. Juste différent. Il aurait ri si sa gorge n'avait pas été bloquée par quelque chose qui ressemblait suspicieusement à des larmes refoulées. Il avait été si naïf.

Il respirait difficilement. A travers son souffle saccadé, il se força à le regarder. Par endroit, la peau se décollait déjà de la chair, perdant de son élasticité, se desséchant lentement.

Non, c'était pire. Pire que la Haine. Pire que Tout.

Il ne pouvait pas le voir sans désirer le déchirer en lambeaux, par les ongles, les dents. Il en crevait d'envie. Il en vibrait.

Il avait atteint son but finalement. Il était différent. Il n'était pas une tâche floue perdue dans la foule, comme l'étaient la plupart des autres. Il était spécial. Il était à lui. Ou avait été ? Il leva les yeux.

Il le haïssait. Presqu'autant qu'il se haïssait lui-même.

Il ne put s'empêcher de sourire alors que son ancien ''Assistant'' plongea encore une fois le couteau poisseux qu'il avait si souvent utilisé dans sa poitrine presque fumante. Bientôt, il ne serait plus qu'un déchet organique sur le sol. Bientôt, le peu de conscience qu'il lui restait s'échapperait pour le Néant. Bientôt, il n'existerait plus. Enfin. Et lui continuerait à vivre. Son sourire s'élargit.

Il le haïssait.

Assez pour lui pardonner.

FIN