Bonjour,

Titre : D'un baiser sur tes lèvres...

Auteur : Typone Lady

Disclaimer : L'univers de One Piece ainsi que ses personnages ne m'appartiennent pas : ils sont à Eiichiro Oda. Je les emprunte le temps d'une histoire.

Rated: M

Genre: Romance, Drame, UA

Résumé : La vie n'est jamais facile, surtout quand on grandi dans un monde où tuer pour survivre est notre quotidien. Heureusement, dans un monde où la loi du plus fort est de maître il y a des personnes qui essayent encore de s'en sortir. Mais rien ne se passe jamais comme prévu et le cœur a ses raisons que la raison elle-même ignore... Yaoi.

Bêta correctrice : pommedapi

Note : Merci à ma bêta pommedapi pour ses précieux conseils et aussi pour avoir corrigé ce chapitre ;)

Bonne lecture ;)


D'un baiser sur tes lèvres... épilogue ( trois ans plus tard )

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Luffy s'enroula dans sa couverture avant de bailler. Il gesticula un peu dans son sommeil, n'arrêtant pas de marmonner des mots incompréhensibles. Un coup sur la tête le réveilla brutalement. Il regarda autour de lui, espérant ainsi trouver d'où venait le danger.

-Si tu continues de traîner au lit, tu vas être en retard, Chapeau de paille.

Le médecin se désintéressa ensuite totalement de l'homme qui lui servait de compagnon et se focalisa sur son principal problème. Dans un impeccable smoking noir, Law était en train d'attacher péniblement sa cravate.

Après quelques essais non concluants, il abandonna. De toute façon, Luffy n'allait pas en mettre non plus et ce n'était pas un accessoire qu'il affectionnait particulièrement. Il fronça les sourcils, dubitatif. L'image que lui renvoyait son miroir était assez étonnante. Il n'était pas à l'aise habillé de cette manière mais aujourd'hui était un jour particulier et il se devait de faire un effort. Heureusement, ce n'était pas le genre de chose qui pourrait se reproduire dans l'année ou en tout cas, pas sans une bonne, très bonne raison.

-Ouais, ouais, je me lève...

Malgré ses dires, Luffy ne faisait toujours pas le moindre geste. Il n'en avait pas vraiment envie, il était tellement bien dans son lit…

-Lève-toi, maintenant ! s'agaça Law.

Il n'arrivait pas à croire que Luffy était en train de se prélasser alors que lui était déjà sur le pied de guerre.

-Je suis fatigué, c'est pas ma faute… Faut dire que la nuit a été plutôt courte, ajouta Luffy, les yeux plein de malice.

Malheureusement pour lui, cette phrase lui valut un autre coup sur la tête.

-C'est ça, vante-toi, le rabroua Law qui, tout comme Luffy, n'était pas si en forme que ça.

Une certaine partie de son anatomie se souvenait encore de cette fameuse nuit...

Law soupira avant de sortir de la chambre. Si Luffy voulait traîner au lit et être en retard, c'était son problème. Au moins, il aurait essayé.

À tout juste 22 ans, Luffy n'avait pas beaucoup changé physiquement. Il avait par contre eu une soudaine poussée de croissance vers ses 20 ans et il était à présent presque aussi grand que le médecin. Des cheveux un peu plus courts et un tatouage sur son bras droit venaient compléter le tableau.

Ces trois ans avaient été bénéfiques pour Luffy. Il était maintenant plus mature et responsable. Certains événements de la vie, comme le départ de ses frères ou encore son histoire plus que compliquée avec Law, l'avaient forcé à prendre conscience de certaines choses et à grandir. A part ça, il était toujours aussi fou fou, plein de vie, et en quelque sorte, fidèle à lui-même.

Law quant à lui était devenu médecin à l'hôpital comme il l'avait désiré plus jeune. Toutes ces années à apprendre la médecine auprès du docteur de l'organisation de mercenaires ne lui servait plus à soigner ses coéquipiers. Il pouvait à présent sauver des vies, vivre dans la légalité et profiter d'être un homme libre comme l'avait toujours voulu Corazon.

Law était satisfait de ce qu'il avait à présent. Sa dernière mission pour les Supernovae avait été très éprouvante. Parler avec son ancien mentor et ami lui avait fait du bien mais aussi extrêmement peur. Il s'était cru mort.

Heureusement, ça n'avait pas été le cas. Il ne savait pas si son mentor depuis l'au-delà continuait à veiller sur lui ou s'il s'agissait juste de son incroyable destin mais il avait été sauvé.

L'intrusion des trois membres du CP9 n'étaient pas passé inaperçue, autant pour ceux qui avaient été attaqué que pour les autres membres à l'extérieur. La base des Supernovae était équipée d'un système de sécurité très performant et même si ça n'avait pas suffi, les autres mercenaires avaient lors de l'attaque reçus une notification les informant de la tragédie.

X-Drake avait été le premier à arriver, vite suivi par Killer. Ils avaient emmené les deux blessés chez un médecin assez discret qui s'était occupé de leurs blessures. X-Drake et Killer n'avaient rien dit en voyant les cadavres qui jonchaient le sol de la base. C'était triste mais c'était leur vie. C'était.

Les Supernovae n'existaient plus désormais. Après avoir pris la place de chef de cette célèbre organisation de mercenaires, Kidd l'avait tout simplement dissoute. Si les Supernovae leur avaient apporté beaucoup à tous, après cet épisode, l'organisation leur avait fait trop de mal. Elle les aurait empêchés de vivre comme ils le désiraient.

Kidd avait depuis fondé une petite entreprise de gardes du corps et il y avait appliqué les mêmes règles qui avaient gouverné sa vie en tant que mercenaire. Plus que quiconque, il avait chéri ce passé du plus profond de son cœur.

Law, comme il l'avait promis à Corazon, avait repris contact avec Zoro. Il avait compris qu'il était allé trop loin et qu'il avait fait beaucoup de mal à son ami en même temps qu'à lui-même. Zoro avait toujours été une constante dans sa vie et il avait tenu à ce que ça reste le cas. A présent, les deux hommes étaient encore plus proches qu'avant. Il y avait aussi Kidd à qui il parlait de temps en temps. Le roux avait changé, si bien que le médecin arrivait à avoir une discussion avec lui sans avoir envie de lui coudre la bouche pour que plus jamais qu'il ne l'ouvre…

Souhaitant recommencer une nouvelle vie, il avait commencé à travailler à l'hôpital, se demandant si cela lui plairait vraiment. Apprendre à travailler avec d'autres personnes lui avait paru étrange au début. Après tout, c'était très différent de travailler avec Zoro. Mais Law s'y était fait et appréciait ce qu'il faisait. Sauver des vies, il aimait ça.

Law sortit de ses pensées en sentant Luffy approcher derrière lui. Le Chapeau de paille enroula ses bras autour de sa taille et Law posa sa tasse de café dans l'évier puis soupira.

-Adieu le bon temps où tu étais plus petit que moi...

Bizarrement, la poussée de croissance de Luffy avait donné un coup à son égo.

-Héhé !

-Ne me fais pas '' héhé ''.

Luffy déposa un baiser sur la nuque de Law et le lâcha avant de fouiller les placards à la recherche de quelque chose à manger en vitesse. Si Luffy avait les cheveux plus courts, Law les avaient légèrement plus longs. Il n'avait plus ce sourire de psychopathe collé au visage à longueur de temps, ce qui faisait que les gens l'approchaient plus facilement. Et puis, détail non négligeable, il n'avait plus ou presque, ses immense cernes qui lui mangeaient la moitié du visage.

-C'est bon, je suis prêt, on peut y aller !

-C'est pas trop tôt...

Un énorme sourire aux lèvres, Luffy attendit patiemment que le médecin mette ses chaussures. Cependant, Law ne bougeait plus. Ses chaussures à la main, il fixait le Chapeau de paille. Non, décidément, cette soudaine poussée de croissance ne lui plaisait absolument pas.

De ces quelques centimètres en plus, Luffy avait semblé y trouver une certaine fierté ainsi qu'une virilité venue d'ailleurs. Le médecin n'aimait pas le dire mais il arrivait au Chapeau de paille d'avoir la classe quelquefois et bizarrement, ça l'exaspérait. Luffy était tellement énervant quand il avait raison ! Heureusement pour lui, cela restait occasionnel mais dans ces rares moments, Luffy rayonnait. Et il était bien obligé de l'admettre. Par-dessus le marché, si lui était agacé plus qu'autre chose, il y en avait une à qui ça plaisait énormément. Tellement même que Law était sûr qu'elle en mouillait littéralement sa culotte.

Boa Hancock.

Il avait cru cette affaire réglée depuis longtemps maintenant mais cette femme, tel le serpent qu'elle était, rodait toujours auprès de son compagnon. Bien entendu, Luffy la voyait tout juste comme une bonne copine. Dans sa tête et dans son cœur, il n'y avait de place que pour Law mais le médecin avait beau le savoir, le mépris qu'il avait envers l'ex-mannequin ne diminuait pas. Malgré l'évident désintérêt du Chapeau de Paille, Hancock s'accrochait et Law avait été obligé d'admettre que la jeune femme aimait vraiment Luffy et qu'il ne pouvait pas continuer à la dénigrer.

De même, si lui avait pu déceler la sincérité des sentiments de la jeune femme malgré son manque évident de bonne foi, Hancock avait dû se résoudre à l'évidence. Luffy ne l'aimerait jamais. Pas comme il aimait ce satané médecin en tout cas. La pilule avait été dure à avaler et encore plus à digérer. Elle s'était même éloignée du Chapeau de Paille pendant quelques temps, sans doute pour guérir son cœur meurtri.

Puis elle était revenue et loin d'avoir oublié Luffy, elle en était juste tombée un peu plus amoureuse encore. Quand elle avait quitté Paris, Luffy sortait tout juste de l'adolescence et venait juste de débuter sa vie d'adulte, et elle avait retrouvé un tout autre homme. Et quel homme ! Law avait juste dû faire plus attention encore.

Et Luffy qui ne voyait rien…

-Tu m'énerves, Chapeau de paille, fit Law, mettant ainsi fin au silence.

-Hein ? Pourquoi ?

Luffy fronça les sourcils, perdu. Il n'avait rien fait pourtant !

Law, toujours ses chaussures à la main, s'approcha du plus jeune. Il baissa légèrement les yeux. Légèrement seulement. Il se mit ensuite pour la seconde fois de la matinée à détailler Luffy. Il mit alors sa main sur la tête du plus jeune et appuya dessus, l'obligeant à se baisser légèrement.

-Mais qu'est-ce que… ! hurla presque Luffy en essayant de se dégager de la prise du brun.

-Rien. Je trouve que tu as un peu pris la confiance dernièrement, se contenta-t-il de dire.

-N'importe quoi ! T'as juste les boules parce que c'est moi qui t'ai pris hier soir ! fit Luffy, taquin.

Law se crispa à ses mots et porta presque automatiquement ses mains à ses fesses, une douleur fantôme se rappelant soudainement à lui.

-D'ailleurs, ne compte pas sur moi pour recommencer, l'avertit le médecin.

-Mais pourquoi !? pleurnicha le plus jeune.

-Parce que tu m'as fait mal, Chapeau de paille.

Luffy voulut répliquer mais Law le fit taire en l'embrassant. Ça marchait toujours avec le plus jeune. Il s'éloigna ensuite et mit enfin ses chaussures. Ils étaient vraiment en retard à présent.

Main dans la main, ils quittèrent leur maison sous les protestations du plus jeune. Ils avaient un peu de route à faire puisque depuis quelques mois, ils étaient propriétaires d'une jolie petite maison aux alentours de Paris.

OoOoO

-Putain, je suis tellement stressé que j'ai les mains hyper moites ! paniqua Ace.

-Calme-toi. Respire un bon coup, tout va bien se passer.

Sabo essuya discrètement ses propres mains moites de sueur. Il se devait d'avoir l'air confiant sinon son frère continuerait à stresser.

-En fait, je ne suis pas stressé, juste un peu anxieux, lui répondit son frère aussi calmement qu'il put.

Sabo regarda son frère ré-essuyer ses mains sur son pantalon et étouffa un petit rire. Et après, Ace disait qu'il n'était pas stressé… Le blond n'y croyait pas une seconde. Toutefois, son frère avait des raisons d'être anxieux. C'était un grand jour pour lui.

-Arrête de t'agiter, tu vas juste réussir à transpirer encore plus. Et essuie tes mains sur un mouchoir ou ton pantalon va être sale.

-Ouais, t'as raison.

Ace prit une grande inspiration pour se donner du courage.

-Allez, je suis prêt ! T'as tout ce qu'il faut ? demanda-t-il.

Aussitôt, Sabo tapota ses poches.

-Oui, t'inquiète. Je suis pas Luffy.

-Ouais, bah il a pas intérêt à être en retard, celui-là, marmonna-t-il.

-Mais non, tu le connais ! fit Sabo, mort de rire.

-Justement...

Ace mit sa veste avant de sortir de chez lui.

Marco l'avait demandé en mariage quelques mois auparavant et le brun avait dit oui sans hésiter. Aujourd'hui, il allait le dire une nouvelle fois de manière officielle. Si on lui avait dit quelques années plus tôt qu'il en serait là, il n'y aurait jamais cru. Mais Marco était un homme bien qui le faisait se sentir bien, et tellement mieux que l'enfant abandonné par ses parents.

Sa vie avait pris un virage à 180° en 4 ans. Maintenant, il travaillait dans un magasin de tatouages avec Bartoloméo. Les deux hommes étaient même devenus associés. Ce n'était pas ce qu'il voulait faire au départ mais en accompagnant Luffy se faire tatouer, il s'était montré curieux par rapport au travail de Bartoloméo. L'encre sur la peau, les formes qui se dessinent, c'était quelque chose qui petit à petit avait éveillé un intérêt certain chez lui. Et doucement, il avait changé ses projets d'avenir.

Physiquement, Ace était toujours aussi beau et en ce jour particulier, il l'était plus encore. Habillé d'un costume noir avec quelques traces de rouge de-ci de-là, Ace ressemblait aux top-model dans les magazines people. Au début, Marco avait un peu rechigné à ce que son futur époux porte du noir car lui aussi voulait porter un costume noir. Il n'avait pas arrêté de dire que s'ils portaient tous les deux cette couleur, les gens allaient croire qu'ils allaient à un enterrement plutôt qu'à un mariage. Ace avait tout de même réussi à avoir gain de cause puisqu'il portait maintenant son fameux costume noir, et il le portait très bien d'ailleurs. Marco quant à lui porterait un costume gris-bleu qui allait parfaitement avec celui du brun.

-Merci d'être là, Sabo. Sans toi, j'aurais été tellement mal que j'aurais même pas réussi à m'habiller ce matin…

-Non, tu crois ? fit Sabo qui s'amusait beaucoup de l'état de son frère. Pour l'instant, t'es stressé mais crois-moi, ce soir ce sera pas la même chose.

-Ouais, à qui le dis-tu !

Sabo observa son frère, un franc sourire aux lèvres. Il était tellement heureux pour lui. Malgré les quelques années qu'ils avaient passé loin l'un de l'autre, les deux frères étaient toujours aussi proches. Sabo ne savait pas vraiment ce qu'il s'était passé pour Ace lors de son absence, le brun étant assez discret sur l'année qu'il avait passé au centre de désintoxication. Tout ce que savait le blond, c'était que son frère en avait bavé. Se sevrer n'avait pas été chose facile. Le manque, la colère, l'isolement, les médicaments, le manque de ses proches... Mais malgré les difficultés, Ace s'était accroché. Sa volonté avait été sans faille et il avait réussi.

Le fils de Gold D. Roger n'était pas un junkie. Les seules fois où il avait touché à ces saloperies étaient quand il avait dû travailler pour Joker. La drogue n'avait pas eu le temps de prendre trop de place dans sa vie mais ce peu était déjà beaucoup trop. La prise de ces substances illicites avaient entraîné énormément de dégâts chez lui. Le brun ne comptait plus les nombreux cauchemars qu'il avait faits et ce sentiment de honte toujours présent en lui.

En revenant, Sabo avait juste retrouvé son frère. Celui qu'il avait toujours connu mais un peu plus en paix avec lui-même. Il ne pourrait jamais imaginer ni même savoir ce que le brun avait vécu exactement puisque Ace refusait de se confier mais il savait que ça n'avait pas été facile. Sabo admirait tant son grand frère pour son courage et sa ténacité. Lui était incapable de ça et il se sentait parfois tout petit face à lui.

De plus, il culpabilisait atrocement par moment. Pourrait-il avouer un jour à ses deux frères la véritable nature de ses activités ? Il savait qu'il n'en avait pas le droit. L'Armée Révolutionnaire devait faire preuve de discrétion et avouer à ses frères son appartenance à cette organisation était tout sauf discret. Serait-il capable de braver l'ordre de son supérieur et d'ainsi se montrer honnête avec Ace et Luffy ? Sans doute que non. Mais Sabo ignorait si c'était parce qu'il respectait trop Dragon pour lui désobéir ou seulement parce que cette situation lui allait très bien comme ça. Il ne voulait pas que les choses changent. Ils ne voulaient pas que ses frères le regardent autrement.

Son frère était si heureux. Il n'allait pas commencer à lui parler de ses états d'âme.

OoOoO

Les invités commençaient à arriver et Marco les accueillait, le sourire aux lèvres. Il eut même droit à des compliments de ses amis sur sa tenue et sur les éléments de décoration que le couple avait apportés à la mairie.

-Alors c'est le grand jour. Comment te sens-tu ? lui demanda Robin.

-Je suis serein. Pour l'instant, tout se passe bien et je ne doute pas de moi. Le seul truc horrible qui pourrait réussir à gâcher cette journée serait que Ace change d'avis et me plante là, plaisanta le futur marié.

-Tu rigoles mais tu sais que c'est arrivé plus de fois qu'on ne le pense ? fit Robin très sérieusement.

-Toujours les mots pour rassurer les gens…

-Hé, je ne vais pas changer pour tes beaux yeux.

Marco esquissa un sourire avant de reporter son attention sur la route, espérant bientôt voir arriver Ace.

Lorsqu'il était parti se faire soigner, Marco l'avait attendu. Ça n'avait pas été facile, d'autant que le brun ne lui avait jamais donné de nouvelle. Pas de lettre ni d'appel. L'écrivain avait essayé de se rassurer en se disant qu'il s'agissait peut-être de la procédure habituelle ou que Ace voulait rester concentré et motivé sur son objectif pour le réussir. Marco avait toujours été quelqu'un de calme et de compréhensif. Personne n'avait dit que ce serait facile autant pour Ace que pour lui et il avait dû attendre sans rien savoir de plus.

Pourtant, sans vraiment y faire attention, le blond s'était au fil du temps replié sur lui-même. Sa rencontre avec le brun avait changé beaucoup de choses dans sa vie. Grâce à lui, il était un peu sorti de sa solitude et avait rencontré du monde. Même son travail avait pris une nouvelle direction.

Ace et sa jeunesse ainsi que sa façon d'être l'avaient fait voir les choses différemment. Le brun lui avait fait comprendre qu'il avait de la place pour l'amour dans sa vie et que peut-être, ça pourrait être avec lui. Marco ne s'était jamais plaint de sa vie avant de fréquenter le fils de Roger. Elle n'était pas vraiment folichonne mais après avoir passé plusieurs années à travailler pour Barbe Blanche, ça lui avait suffi. Il avait quitté cette vie de hors la loi pour quelque chose de plus calme, pour pouvoir également réaliser son rêve. Alors bien qu'elle ne soit pas des plus merveilleuses, elle lui avait suffi.

Et puis, Ace était arrivé - avec tout un tas d'emmerdes à vrai dire - mais cela n'avait pas déplu à l'écrivain. Aujourd'hui la présence du brun auprès de lui était devenue comme une évidence. Peut-être était-ce pour cela que l'absence de Ace avait été si difficile à supporter. Alors pour s'occuper et pour continuer à vivre, Marco s'était plongé dans son travail. Il n'était plus beaucoup sorti et avait passé son temps sur son ordinateur à écrire encore et encore, son petit carnet de note ne le quittant pas non plus. Il avait fait cela tellement de fois que le blond ne pouvait plus dire combien exactement.

Consciente de son état, Robin l'avait alors sollicité pour des sorties en magasin, bibliothèque et restaurant en tout genre. Fatigué du rythme soutenu qu'il s'était imposé, le blond avait accepté avec joie.

Shanks était également venu vivre à Paris avec Mihawk et il avait fait de même pour lui changer les idées. Ainsi, au fil de leurs sorties, le blond avait également appris à connaître un peu plus Luffy grâce au roux. Les deux hommes étaient dans la même situation, ce qui les avait grandement rapprochés. A présent, Marco ne voyait plus le Chapeau de paille simplement comme le petit frère de Ace et pour ça, il était très reconnaissant envers Shanks.

En parlant du roux, celui-ci avait surpris tout le monde - sauf Marco - en se mettant en couple avec Mihawk. Leur relation était assez particulière car les deux hommes étaient loin d'agir comme tel et pourtant... Et pourtant, quand le roux parlait de l'épéiste à l'écrivain, il sentait que son ami était vraiment attaché à son rival.

Après le mariage avorté du brun, le duo de mercenaires s'était rapproché et avait également beaucoup parlé. Ils en avaient eu plus que besoin et Marco ne comprenait pas pourquoi ils avaient attendu aussi longtemps. Aujourd'hui, les problèmes étaient derrière eux et s'ils ne se qualifiaient pas tout à fait de couple, les deux hommes s'aimaient énormément. Ils ne voulaient simplement pas être rangés dans des cases et même s'ils s'adonnaient à certaines activités impliquant un lit et beaucoup d'efforts, ils restaient avant tout d'éternels rivaux.

Marco n'avait pas vraiment suivi toute leur histoire. Il savait juste ce que son ami avait bien voulu lui dire. Il n'avait pas tout suivi non plus après le retour de Ace car il avait été énormément occupé lui aussi. Le brun n'était peut-être parti qu'un an mais ça avait semblé une éternité à l'un comme à l'autre.

-Marco ?

N'obtenant aucune réponse, Robin insista.

-Marco ?

-Ah, pardon.

-Ton portable est en train de sonner.

Marco s'empressa de répondre mais put très clairement attendre son amie dire « Encore sur son petit nuage, celui-là ».

C'était Sabo à l'appareil et Marco se demanda alors si Ace avait un problème. Les deux frères étaient normalement ensemble et le fait que le blond l'appelle au lieu du brun lui sembla un peu bizarre.

Les deux blonds discutèrent alors quelques secondes avant que Marco ne raccroche.

-Ils ne vont pas tarder à arriver, expliqua-t-il ensuite à Robin.

Au final trop stressé, Ace avait demandé à son frère de parler pour lui. Marco trouvait ça plutôt amusant.

-Est-ce que tu peux dire à tout le monde de rentrer, s'il te plait ? La cérémonie va bientôt commencer.

-Je veux bien mais pourquoi tu ne demandes pas à tes témoins de le faire ? Ils sont censés t'aider, non ?

Marco jeta à un coup d'oeil à ses soit disant témoins. Shanks était déjà bien imbibé mais comme sa résistance à l'alcool était assez étonnante, il semblait plus frais qu'un gardon. Dire que la fête n'avait même pas encore commencé…

Quant à Mihawk, il n'était pas encore arrivé mais d'après les dires de Shanks, le brun n'allait pas tarder. Sauf que le Roux avait dit cela il y a un peu plus d'une heure et que son compagnon n'était toujours pas là…

Marco les avait choisis comme témoins car ils étaient ses plus proches amis et qu'il les connaissait depuis très longtemps. Mais peut-être aurait-il dû choisir des personnes un peu plus fiables pour ce jour si important...

-C'est à dire que... Je ne peux compter que sur toi pour ça, Robin.

Marco la fixa très sérieusement, espérant lui faire comprendre l'importance de sa mission.

-OK, je m'en charge.

Elle commença à s'éloigner avant de s'arrêter soudainement et de fixer l'horizon, les sourcils froncés. Intrigué, Marco se tourna et dirigea son regard dans la même direction. Une voiture de police se garait tranquillement dans le parking à côté. Marco savait très bien pourquoi ils étaient là. Il soupira avant de s'approcher des fonctionnaires de police et plaqua un sourire poli sur son visage. Il se devait de faire preuve de diplomatie.

-Bonjour, les salua-t-il.

-Bonjour, monsieur, lui répondit l'agent Tashigi alors que le Capitaine Smoker s'était contenté d'un simple hochement de tête.

-Je pensais que vous viendriez en voiture banalisée. C'est un mariage, après tout.

Marco avait toujours été doué pour faire des reproches. Le fait qu'il s'adresse à des représentants de l'ordre ne semblait pas le freiner ni le gêner plus que ça.

-La discrétion, vous connaissez ?

-Nous sommes désolés mais ce sont nos supérieurs qui nous l'ont ordonné, s'excusa la jeune femme, gênée.

Tashigi comprenait que l'écrivain soit un peu remonté. Personne ne voulait avoir les flics sur le dos lors du plus beau jour de sa vie et encore moins si ceux-ci ne faisaient aucun effort pour se fondre dans la masse. Mais tout comme son partenaire, la jeune femme n'avait pas vraiment eu le choix que de se trouver là, son uniforme sur le dos. Le prisonnier 13S499 répondant sous le nom de Satch, un ancien commandant de Barbe Blanche, avait obtenu une autorisation de sortie pour le mariage de ses amis. L'actuel chef de la police avait donc mis deux de ses meilleurs agents pour s'assurer que l'homme ne tenterait pas de s'enfuir en douce pendant la cérémonie. Peut-être que leurs présences gênaient mais ils n'y pouvaient rien, ils faisaient seulement leur travail. Satch avait encore beaucoup d'années à tirer en prison et sûrement y finirait-il sa vie donc ils se devaient de le ramener.

Du temps de Sakazuki, l'ancien cuisinier s'était vu proposer une remise de peine contre le nom des autres membres de l'organisation de Barbe Blanche mais Satch n'avait rien lâché. Jamais il ne trahirait ses frères. La déception avait été encore plus grande pour le prisonnier quand Ace, venu le voir au parloir, lui avait annoncé que Teach était celui qui avait trahi leur Père. À cause de lui, Barbe Blanche était mort. Il n'avait pas fallu longtemps pour que le roux additionne un et un. Teach l'avait également vendu.

La colère avait été telle qu'elle l'avait empêché de dormir mais dans son malheur, l'ancien commandant avait de la chance. Le traître était dans la même prison que lui et de ce qu'il avait compris, il n'était pas prêt de s'en sortir. Si jusqu'à présent il avait laissé l'homme seul, les deux anciens compagnons n'ayant jamais été de grands amis, Satch s'était fait un plaisir de faire de la vie du brun un enfer. Peut-être finirait-il même par le tuer. C'était fort probable, il n'avait plus rien à perdre après tout.

-Je suis tellement heureux de te voir !

À peine l'ancien cuisinier était-il sorti de la voiture qu'il fut accueilli chaleureusement par son meilleur ami.

-Je n'aurais raté ça pour rien au monde! s'enthousiasma-t-il.

Satch aurait aimé rendre son étreinte à son ami mais ses menottes l'en empêchaient.

-C'est possible de le détacher ?demanda calmement l'écrivain.

Dans un premier temps, Smoker ne bougea pas. Les yeux plongés dans ceux métalliques du blond, il se demandait si c'était une bonne idée. Il savait que non. Un prisonnier aussi dangereux n'aurait même pas dû se trouver ici. Malheureusement, il n'avait pas eu son mot à dire, comme souvent. Las, il sortit deux cigares de sa poche et les porta à ses lèvres. Marco le regardait toujours avec cette même expression que le plus vieux détestait tant.

Cet homme, il ne l'avait jamais senti. Pourtant, Marco n'avait aucun casier judiciaire et était très bien intégré dans la société. Jamais de problème, et aimable par-dessus le marché. Smoker sortit son tout nouveau briquet de la poche arrière de son bas d'uniforme et alluma ses cigares. L'écrivain avait beau avoir montré patte blanche, pour le policier ça ne voulait rien dire. Les fréquentations de Marco parlaient d'elles-mêmes. Bien sûr, Smoker s'était fait engueuler par sa partenaire quand il avait partagé ses doutes. Ça ne se faisait pas de juger quelqu'un sur son apparence ou ses fréquentations.

« La première fois que je vous ai vu, j'ai pensé que vous étiez un prisonnier présent au commissariat pour être interrogé ! »

Voilà ce que la jeune femme lui avait dit. Bien entendu, Smoker s'était vexé. Il n'aimait pas être comparé à la racaille mais au moins, il avait compris ce qu'avait voulu lui dire Tashigi.

Le Capitaine souffla sa fumée sur le visage du blond qui resta stoïque. Il n'avait jamais rien trouvé sur le blond ni sur son fiancé et encore moins sur ce foutu Roronoa Zoro. Les années avaient passé. Il était peut-être temps de tourner la page...

-Bien entendu.

Le policier sortit des clés d'une de ses nombreuses poches et enleva les menottes du prisonnier.

-Je t'ai à l'œil, Satch ! lui cracha-t-il à l'oreille avant de s'éloigner.

-Hé bien, ça fait du bien d'être enfin libre de ses mouvements !

Satch esquissa un large sourire avant de reporter son attention sur son ami.

-Tu sais, je leur avais déjà demandé mais ils avaient dit non. J'étais à deux doigts de croire qu'ils trouvaient juste ça bandant d'attacher les gens ! termina-t-il en rigolant.

Smoker tira sur ses cigares, énervé, alors que Tashigi piquait un fard.

-Ne dis pas n'importe quoi.

Marco leva les yeux au ciel. Le roux ne changerait jamais.

L'écrivain se tourna vers son amie toujours présente. Il lui fit signe que tout allait bien et qu'il gérait la situation. Robin acquiesça avant d'aller rassembler les invités et leur dire de rentrer. Beaucoup s'était approché du petit groupe, intrigué par la présence des forces de l'ordre. Heureusement pour le blond, son amie était habile et eut vite fait de rentrer tout le monde.

-Vous allez aussi pouvoir rentrer. La cérémonie va bientôt commencer.

OoOoO

Usopp soupira une fois de plus et donna quelques coups de klaxon. Il fit durer le geste, espérant agacer le conducteur de la Peugeot 308. Il était énervé et très anxieux alors pour une raison que même lui ignorait, il voulait que les autres le soit aussi. Des embouteillages ! Franchement, Usopp se demandait parfois s'il n'était pas maudit. Rebecca quant à elle se contentait de taper du pied nerveusement. Si ça continuait comme ça, ils allaient être en retard et elle détestait ça. En plus, ce n'était pas un jour pour être en retard.

-Sérieux, Rebecca, t'aurais pas pu prendre un taxi ? Maintenant, on va être deux à être en retard ! soupira le frisé.

Au fond, il n'en voulait pas tellement à la jeune femme de lui avoir fait faire un détour, c'était juste que...

-Désolée, je n'y ai pas pensé, s'excusa-t-elle, un peu mal à l'aise. Je ne pensais pas que ça te gênerait autant d'aider une amie, fit-elle, tout de même un peu déçue que Usopp lui mette leur retard sur le dos.

-C'est pas ça mais tu sais que Kaya sera aussi là-bas et si elle nous voit arriver en retard ensemble, elle va s'imaginer des choses ! Voilà, c'est surtout ça le problème !

-Ah oui, c'est vrai.

Rebecca esquissa un petit sourire désolé pour le frisé.

-Je pensais que ça allait mieux entre vous ?

-Oh, ça va mieux mais pour combien de temps encore ? J'essaie de lui prouver ma bonne fois mais je pense que si j'arrive avec toi, elle aura du mal à me croire, soupira-t-il à nouveau.

-Je peux entrer quelques minutes après toi si tu veux ? proposa la jeune femme.

-Non, c'est bon...

Usopp reporta son attention sur la route. Il détestait les embouteillages, surtout quand il était pressé.

A vrai dire, le mécanicien était assez sur les nerfs en ce moment. Tout allait de travers et il ne savait pas comment faire pour arranger les choses. Pour commencer, il n'était plus avec Kaya. Pourtant, il l'aimait comme au premier jour, si ce n'était plus. Et tout ça à cause d'une stupide erreur! Il s'en voulait tellement...

Rebecca n'avait pas eu des moments faciles non plus. Quand quelques années plus tôt elle s'était confiée à Kaya sur l'avenir incertain de sa relation, son amie lui avait conseillé de parler avec Wiper. C'est ce qu'elle avait fait mais sans grand succès. A cette époque, elle supportait de moins en moins son comportement et le fait qu'il ne s'intéresse pas à sa vie, à ses amis, à sa famille et à ce qu'elle aimait. Bien sûr, le jeune homme n'avait jamais été très démonstratif émotionnellement mais elle avait espéré un minimum de sa part.

Le couple traversait toujours des passes difficiles où ils se séparaient pour se remettre ensemble plus tard, pour finalement se séparer de nouveau. Et puis ça recommençait. Au final, la jeune femme ne savait plus pourquoi elle continuait. C'était si douloureux... Ils s'aimaient et n'arrivaient pas à rester loin l'un de l'autre très longtemps mais comme Wiper ne changeait pas, les problèmes étaient toujours présents et toujours les mêmes.

Et puis une fois, alors qu'elle avait trop bu à l'une des fêtes qu'avait organisée la bande, Usopp et elle avaient eu des relations sexuelles. Bien évidemment, dès le lendemain, la jeune femme avait regretté car même si elle n'était plus avec Wiper à ce moment-là, Usopp lui n'était pas célibataire.

La peine de Rebecca avait été minime comparée à ce qu'avait ressenti le frisé. Comment avait-il pu faire ça à Kaya ? Sa si douce Kaya qu'il avait eu tant de mal à séduire et qu'il aimait éperdument. Ça avait été un pur moment de faiblesse. L'alcool y avait été pour beaucoup mais le plus fautif demeurait bien lui. Lui et sa faiblesse.

Usopp n'avait jamais eu confiance en lui. Il passait son temps à se demander pourquoi la jeune femme restait avec lui, d'autant plus depuis qu'un séduisant étudiant dans la même faculté qu'elle avait cherché à la séduire. Usopp avait cru, injustement, que parce que la jeune héritière appréciait cet étudiant, elle le quitterait. Peut-être était-ce pour ça qu'il l'avait trompée.

Peut-être... Aujourd'hui, il ne s'en souvenait plus et ça n'avait de toute façon plus d'importance.

Et encore, si ça avait été la seule bêtise qu'il avait faite...

Il s'était disputé avec Luffy, son meilleur ami, pour un truc bête. Ils se disputaient de temps en temps, comme tout le monde et il leur était même déjà arrivé de se disputer mais cette fois-ci, ça avait été différent. Ils en étaient venus aux mains. Ils s'étaient même battus comme des chiffonniers au point de finir à l'hôpital. Cela aurait même pu être pire si Franky ne les avait pas séparés…

Tout ça pour une voiture...

Luffy avait passé son permis et l'avait eu au bout de la troisième deux ans auparavant. Usopp et beaucoup d'autres s'étaient alors inquiétés pour les pauvres piétons et autres automobilistes qui seraient amenés à croiser sa route.

Luffy avait pourtant eu pour projet de s'acheter une belle voiture. Il avait demandé à Usopp de l'accompagner en choisir une puisque que le frisé s'y connaissait dans ce domaine et qu'il avait eu besoin de conseil. Mais sur la route, Luffy était tombé en extase sur une épave qu'il avait osé appeler voiture. Il l'avait eue pour trois fois rien et encore heureux car elle n'en valait pas plus.

Malgré les multiples recommandations de son ami, Luffy n'avait pas lâché l'affaire et il avait voulu remettre l'épave en état. Le frisé s'était alors fait entraîner comme bien souvent par son meilleur ami. Mécontent au début, il avait tout de même fini par y prendre goût. Plusieurs heures par semaine, Luffy et lui avaient donc réparé le Vogue Merry. C'était le nom que Usopp lui avait donné. En effet, tous ceux que Luffy avait proposé étaient à vomir tellement ils étaient grotesques.

Ils avaient bien rigolé, trempés de sueur et les mains couvertes de crasse à réparer le Vogue Merry. Franky les avait même aidés. Et au bout d'un an, il avait réussi à la remettre sur pied. Bien entendu, Usopp avait été le premier à monter dedans la première fois que Luffy l'avait conduite. En réalité, Luffy avait d'abord proposé à Trafalgar de monter avec lui mais celui-ci avait refusé car il avait dit tenir à la vie. Usopp aussi avait été tenté de refuser pour les mêmes raisons que le médecin mais l'envie de monter dans la voiture qu'il avait mis un an à retaper s'était faite trop forte.

Les deux amis s'étaient fait un plaisir de prouver à tous leurs amis qui s'étaient moqués de l'achat inconsidéré de Luffy que le Vogue Merry roulait. Et il avait bien roulé en plus.

Ou pas...

Un peu plus d'un an après la mise en circulation de la voiture du Chapeau de paille, celui-ci avait eu un accident et la voiture complètement défoncée était partie à la casse. Ça avait été dur pour Luffy de prendre cette décision mais il avait dû être réaliste car Franky lui avait affirmé que la voiture était irréparable. Il n'y pouvait rien, c'était comme ça, mais prendre la décision n'avait pas été facile.

Luffy avait été dans l'obligation de faire son deuil. Et s'il y était plutôt bien parvenu, Usopp, lui, ne l'avait pas du tout bien pris. Il s'était senti trahi car Luffy ne lui avait rien dit. Il ne lui avait même pas demandé son avis alors qu'ils avaient passé un an à la réparer ensemble ! S'en était suivie une violente dispute où Luffy avait fini par lui dire qu'il n'avait pas son mot à dire car ce n'était pas sa voiture.

Puis les mots avaient dépassé leurs pensées et les poings s'en étaient mêlés...

Usopp savait maintenant qu'il avait eu tort. Lui mieux que quiconque savait que Franky avait eu raison, la voiture était irréparable et Luffy avait eu raison de la mettre à la casse. Sa rupture avec Kaya quelques jours avant cet épisode l'avait tellement blessé qu'il n'avait pas été en état de réfléchir convenablement. Ce que Luffy avait fait, il l'avait tout simplement pris pour une trahison.

Cela faisait donc plus de deux mois que Luffy et lui ne se parlaient plus.

-J'ai cru qu'on arriverait jamais ! fit Rebbeca.

Usopp sortit de ses pensées et se gara en catastrophe, ne souhaitant pas perdre plus de temps. Les deux amis s'empressèrent de sortir de la voiture et c'est le plus discrètement possible qu'ils entrèrent dans la mairie. Quelques personnes leur jetèrent des coups d'oeil mais la plupart était concentrée sur les futurs époux qui étaient en train d'échanger leurs voeux. Ace était le premier à parler.

-Au début, je m'étais dit que préparer un papier ne servirait à rien. Je pensais que lorsque je serai là, debout devant toi, les mots me viendraient. J'aurais peut-être dû préparer quelque chose...

Ace esquissa un léger sourire.

-Je suis tellement stressé et j'ai tellement de choses à te dire qu'au final, je sais pas par où commencer…

Marco prit la main droite de Ace, l'encourageant silencieusement à continuer.

-Marco, j'ai toujours eu une vie un peu compliquée et pas vraiment facile mais apparemment, c'est de famille. Je pensais être heureux avant de te rencontrer, je l'étais sûrement d'ailleurs. Mais depuis que je suis avec toi, j'ai l'impression que pour la première fois de ma vie, je sais vraiment ce qu'être heureux signifie.

Ace s'arrêta, les yeux brillants. Il ne pensait pas être aussi ému et il releva légèrement les yeux pour croiser ceux métalliques de son vis-à-vis, tout aussi ému que lui.

-Tu as tant fait pour moi que je ne sais pas si je pourrais un jour te rendre la pareille mais je te promets de faire en sorte que chaque jour que Dieu fait, je te montrerai à quel point je te suis reconnaissant. Je t'écouterai même me parler de tes idées de fiction bien qu'on sache tous les deux que ça ne m'intéresse pas vraiment… Je te promets de t'aimer chaque jour un peu plus et aussi de faire le ménage quand ce sera mon tour. Je te promets de t'honorer chaque soir, même si je suis fatigué en rentrant du travail.

-Ace !

Celui-ci rigola, amusé par la gêne du blond.

-Pardon, pardon. Tout ça pour te dire que j'ai conscience de la chance que j'ai de t'avoir. Vieillir à tes côtés, c'est le plus cadeau que tu pouvais me faire.

Marco était touché par les mots de Ace et il sentit une larme lui échapper qu'il se dépêcha d'essuyer. Il prit une grande inspiration à son tour et se lança.

-Tu sais, jusqu'à ce que je te vois arriver, j'avais du mal à croire que tout était bien réel. Qu'on allait se marier et que d'ici quelques minutes, j'aurais une bague au doigt. Avant, je me voyais avec une femme et peut-être même des enfants, qui sait. Et encore... Je me contentais de ce que j'avais car ça me suffisait. Mais maintenant, je sais que ça n'était pas suffisant. Je me sens vivant à tes côtés et même si ça n'a pas toujours été facile, je sais que je veux continuer à être avec toi pour le meilleur et pour le pire. Dans la richesse et la pauvreté et tout le tralala. Et même si tu deviens obèse et que tu es aveugle et que tu as un accident et que tu es obligé de te déplacer en fauteuil roulant, je t'aimerai, Ace. Parce qu'on sait tous les deux que je ne suis pas tombé amoureux de toi pour ton physique d'Apollon mais bien parce que tu es la plus belle personne qu'il m'ait été donné de connaître. Tu as un cœur en or et même si je ne sais pas si ce sera suffisant pour te rendre heureux, je continuerais à t'aimer inconditionnellement.

Usopp les trouvait vraiment touchant et alors que le maire les déclarait époux et époux et qu'ils échangeaient un long baiser, le frisé versa une larme. Heureusement, il était sûr de ne pas être le seul. Comment ne pouvait-on pas être touché en les voyant si épanoui ensemble ?

OoOoO

-Tu sais ce que m'a dit Lyn tout à l'heure, Sanji ?

La soirée était à présent bien avancée et si certains se déhanchaient sur la piste de danse, d'autres étaient tranquillement assis à table en train de discuter. L'ouverture du bal avait eu lieu un peu plus tôt dans la soirée et dès que les invités avaient pu, ils s'étaient presque jetés au centre de la pièce pour danser.

Nami avait alors insisté auprès de son ami et père de sa fille pour lui parler loin des oreilles indiscrètes.

-Non, mais je suis sûr que tu vas me le dire…

Sanji proposa à Nami de lui servir un verre mais elle refusa.

-Qu'elle boudait Zoro parce qu'il faisait du mal à son papou, lâcha la rousse.

-Hein, comment ça ?

Sanji fronça les sourcils, n'ayant pas souvenir que Zoro lui ait fait du mal.

-Elle m'a dit qu'un soir, il n'arrêtait pas de te faire crier. Que tu lui disais d'arrêter mais qu'il ne t'écoutait pas.

Sanji faillit recracher sa boisson, gêné par ce qu'il entendait. Il pensa bien à quelque chose mais ne voulut pas y croire. Cependant, le regard lourd de sens de Nami lui indiqua qu'il avait vu juste.

-Franchement, Sanji, vous pourriez faire plus attention. Attendre qu'elle dorme ou alors qu'elle ne soit pas là !

Nami leva les yeux au ciel.

-Tu n'imagines pas à quel point ça a été dur pour moi de lui expliquer que Zoro ne te faisait pas de mal. Et crois-moi, hier soir j'avais autre chose à faire, comme préparer mes bagages par exemple plutôt que de lui expliquer ça.

-Oui... Oh, mon Dieu, j'ai tellement honte…

Sanji était rouge pivoine. Il se rappelait très bien de cette fameuse soirée. La petite famille avait passé la journée à la plage et Sanji qui n'avait pas eu de repos depuis fort longtemps avait été très heureux de pouvoir profiter de son compagnon et de sa petite fille.

Le début de soirée avait été bien moins enchanteur car le cuisinier avait fait une mauvaise chute sur les gros rochers qui bordaient un des côtés de la plage. Ils avaient alors dû rentrer plus tôt, au grand désespoir de la petite fille. Malgré son mal de dos, le blond avait refusé d'aller à l'hôpital et Zoro n'avait pas insisté car lui aussi ignorait souvent ses blessures.

Arrivés chez eux, Sanji s'était directement dirigé dans leur chambre, le lit étant bien plus confortable que les sièges de sa voiture. Zoro quant à lui avait mis la petite fille dans sa chambre. Elle avait heureusement déjà mangé avant qu'ils ne quittent la plage et fatiguée comme elle était, l'ancien mercenaire avait compris qu'elle dormirait longtemps, très longtemps.

Zoro avait ensuite rejoint le cuisinier pour prendre de ses nouvelles. Malheureusement pour Sanji, ça n'allait pas mieux et Zoro voulant aider était alors parti prendre un pot de crème avant de lentement commencer à lui masser le dos. Sanji, qui connaissait parfaitement la capacité du vert à faire preuve de douceur, avait quelque peu pris peur mais quand Zoro avait posé ses mains sur lui, le cuisinier avait juste soupiré d'aise. Contrairement à ce qu'il avait pensé, Zoro pouvait se montrer délicat.

Sanji ne savait plus comment ni quand le massage pour relaxer son dos s'était transformé en jeu érotique mais ça avait définitivement été le cas. Quand il pensait au fait qu'il avait complètement oublié que sa petite Lyn dormait dans la chambre à côté…

-Ne t'inquiète pas, ça ne se reproduira plus.

Sanji posa son verre et cacha son visage dans ses mains en poussant un long soupir. Il y avait des choses qu'on voulait pour toujours garder au fond de soi et sa vie intime en faisait partie. Il savait que son amie ne le jugeait pas mais ça ne l'empêchait pas pour autant d'avoir un peu honte. Savoir que son ex sortait avec un homme était une chose, réaliser qu'il couchait avec ce même homme en était une autre d'après le cuisinier.

Même si le blond avait fait d'immenses progrès en trois ans, ce n'était pas toujours facile pour lui d'assumer sa vie de couple et surtout sa partie intime. Très vite pourtant, leur relation n'avait plus rien eu de secrète ni de honteuse. Après son coming out improvisé en plein rush au Baratie, le blond avait en quelque sorte voulu continuer sur sa lancée. Pas d'annonce publique au mégaphone lors d'une soirée avec la bande au Chapeau de paille, non, loin de là. Il y était allé en douceur, en restant juste lui-même. Ça l'avait tout de même un peu effrayé au début. Il était Sanji après tout, le tombeur de ces dames! Et puis, il s'était raisonné. Luffy sortait avec Trafalgar Law sans que ça ne gêne personne. Le Chapeau de paille avait même été protégé et encouragé par tout le monde.

Leurs situations étaient bien sûr différentes. En effet jusqu'à présent, tout le monde avait toujours cru que Luffy souffrait d'asexualité alors que lui avait toujours été très actif dans tous les sens du terme. Sanji avait alors douté de lui. Et si à cause de ça, ses amis ne le voyaient plus comme un homme à part entière ? Sa panique avait été telle que même son compagnon avait pu le remarquer.

« Ce qu'il se passe dans notre chambre ne regarde personne d'autre que nous. »

Cette simple phrase avait alors suffit à le calmer. Zoro avait raison après tout. C'était son histoire et il n'allait pas se freiner pour des on-dit. Requinqué, il avait alors mis son plan à exécution. Ça avait commencé par des petits gestes d'affection assez discrets, passant par des regards tendres échangés ici et là, pour finir par des baisers assez chastes devant tout le monde juste parce qu'il en avait eu envie. Si ça en avait surpris plus d'un, personne n'avait rien dit. Si Sanji se sentait bien avec Zoro, qui étaient-ils pour dire quelque chose? Et puis il y avait déjà tellement de couples gays dans leur bande…

Finalement, Sanji s'était bizarrement vexé de ce manque d'attention et Zoro l'avait traité d'imbécile. Il voulait passer inaperçu et quand c'était le cas, il se plaignait ! Bien entendu, tout ça avait fini en dispute. Là aussi, personne ne s'en était étonné. C'était Sanji et Zoro après tout…

La suite logique de leur relation avait été l'aspect physique qui leur avait posé plus encore de problèmes. Zoro avait eu énormément de difficultés à convaincre le blond de sauter le pas et Sanji avait fini par accepter plus par peur que le vert aille voir ailleurs que par réelle envie.

Dans cet état d'esprit évidemment, ça s'était très mal passé. Sanji avait été crispé tout le long, faisant très peu d'effort pour se détendre malgré les attentions de l'ancien mercenaire. Il avait eu mal, tellement qu'il n'avait plus jamais voulu recommencer. Dans un excès de colère, il avait même insulté Zoro en lui disant qu'il ne savait pas si prendre et qu'il était nul. Sanji avait dit cela à cause de la douleur et parce qu'il n'avait éprouvé aucun plaisir mais Zoro s'était vexé, décrétant que ce n'était pas de sa faute, que c'était lui le nul.

Le blond n'en était pas resté là. Comment ça, lui le nul ? Il avait juste à écarter les jambes, comment pouvait-il être nul à ça ? L'ancien mercenaire avait alors répliqué que c'était justement pour ça qu'il était nul, que ce n'était pas à lui de tout faire. Aussi énervés l'un que l'autre, Zoro avait décidé de partir, histoire de se calmer un peu. Ce que Sanji lui avait dit lui avait fait énormément de peine car il ne se rappelait que trop bien ses nuits horribles où il avait dû faire la putain pour cet espèce de gros dégueulasse lorsqu'il était plus jeune. Aujourd'hui encore, il remerciait Law d'avoir été sa première fois.

Tout ça pour dire qu'il savait ce que c'était de souffrir pendant l'acte et que pour cette raison, il avait toujours fait attention à ses partenaires. Que Sanji lui dise qu'il était nul était injuste. Ou l'était-il vraiment ? Zoro était sûr que non. Sanji avait été trop crispé, limite apeuré. Le blond s'était tellement attendu à avoir mal qu'il n'y avait rien eu d'étonnant à ce que ça soit le cas au final.

Zoro avait cherché à lui faire comprendre qu'il pouvait éprouver du plaisir à être pris, à se sentir aimé de cette façon. Perdu, l'ancien mercenaire avait pourtant préféré laisser quelques jours s'écouler avant de retourner voir le blond.

« Je te propose un truc, Ero-cook, avait-il lâché à peine rentré dans l'appartement. Je vais te laisser me prendre et je vais te montrer comme ça peut être bien. »

Sanji l'avait regardé de son œil inquisiteur.

« Si c'est si bien que ça, pourquoi tu ferais pas toujours le passif? »

Zoro n'avait rien trouvé à répondre à ça. Venait-il de se faire avoir ? Son plan ne lui avait plus semblé si infaillible mais Zoro n'avait qu'une parole et il n'avait pas pu se permettre de faire marche arrière.

Ca avait été une expérience enrichissante pour le blond. Il avait pu voir les différences et les similarités à le faire avec un homme. Y aller doucement, bien préparer son partenaire et faire attention à ce que l'autre ressentait. Il avait été merveilleusement aidé par Zoro qui contrairement à lui, ne s'était pas contenté de rester allongé, de serrer les dents et d'attendre que ça passe.

Sanji avait été au-dessus mais il ne s'était pas senti actif pour autant. Même si ça lui avait fait mal de le reconnaître, Zoro avait eu raison la première fois. Cette expérience, il ne l'oublierait jamais et encore moins les gémissements si sexy du vert. Voir Zoro vulnérable valait son pesant d'or. L'ancien mercenaire avait vraiment eu l'air d'apprécier alors que pour lui, ça n'avait été que douleur. Le cuisinier avait même prié pour que ça se termine vite quand ça avait été lui ! Pourtant, Zoro avait eu l'air si bien sous ses coups de rein. Sanji s'était alors demandé si lui aussi pouvait ressentir ce genre de chose. Peut-être que oui. Il en avait eu envie en quelque sorte.

Le deuxième essai s'était déroulé sans accroc. Un Sanji plus détendu et en confiance était un Sanji qui prenait du plaisir. Heureusement pour eux d'ailleurs car Zoro n'était pas prêt à prêter son cul une deuxième fois. Et puis quoi encore !

Alors Sanji avait un peu honte de le dire mais maintenant qu'il avait gouté aux joies du sexe gay, il ne s'en lassait pas.

Sa relation avec le vert avait bien évolué. L'aspect physique n'avait été qu'un grand pas parmi tant d'autres.

Sanji était un romantique dans l'âme et il avait toujours rêvé de se marier à une magnifique femme. Ca avait été Nami à l'époque mais sa relation avec l'ancien mercenaire l'avait obligé à revoir ses attentes. Passer le reste de sa vie avec la même personne était tout de même quelque chose qui lui tentait énormément à coeur. Quand il s'engageait, c'était pour la vie et Zoro l'avait appris à ses dépens.

Il avait été obligé d'assumer. Les symboles d'amour n'étaient pas trop son truc mais c'était très important pour le cuisinier. Heureusement pour l'ancien sabreur, Sanji ne l'avait pas demandé en mariage. Sans doute se serait-il figé à cause du choc et il lui avait simplement proposé de se pacser.

Sanji était intelligent et savait comment obtenir ce qu'il voulait de son compagnon. Appliqué, le blond lui avait fait étalage de tous les avantages que possédait cette union : les impôts, la séparation des biens, pas de changement de nom. Pas de contrainte, que des avantages. D'après le blond en tout cas.

« J'ai vraiment envie de passer ma vie à tes côtés en tant que couple. Tu n'en as pas envie, toi ? »

Comment Zoro aurait-il pu refuser après ça ?

Sanji pouvait se montrer si persuasif des fois…

-Elle a à peine 3 ans et demi, je pense qu'elle oubliera vite. D'autant qu'elle sait maintenant que Zoro ne te veut pas de mal, continua la mère de leur enfant, ignorant tout des tourments du cuisinier.

-Partir à New York pour les vacances va lui changer les idées, ça c'est sûr.

Nami resta silencieuse. Elle avait hâte de retourner à New-York. La jeune femme avait tellement de bons souvenirs dans cette ville !

Laisser son enfant ici avec son père n'avait pas été facile et elle avait même failli laisser tomber son stage dans la galerie d'art après son accouchement. Failli seulement. Ce stage avait été très important pour elle et c'était une opportunité qui ne se représentait pas deux fois dans une vie alors le cœur lourd, elle était tout de même partie.

Et partir lui avait fait plus de bien qu'elle n'aurait jamais pu imaginer. Elle avait pu s'épanouir professionnellement et y faire même quelques rencontres. Après le désastre qu'avait été sa relation avec Cavendish, sans parler de ce qu'elle avait fait à Sanji, pouvoir se poser un peu et ne penser vraiment qu'à elle lui avait été bénéfique. Au final, la rousse en était venue à la conclusion qu'elle était mieux seule, que ça lui permettait de davantage prendre soin d'elle et de faire ce dont elle avait envie. Pour l'instant, tout ce qui l'intéressait était sa fille, ses proches et sa carrière professionnelle. L'amour pouvait attendre.

-Elle va s'y plaire, c'est sûr, fit alors la jeune femme.

-Par contre, elle ne va pas comprendre pourquoi les autres ne parlent pas la même langue qu'elle ! pouffa le blond.

-Tu rigoles mais tu verras. Quand elle va revenir, elle sera bilingue !

-N'exagère pas. Elle ne part que deux mois et puis elle n'a que trois ans, grimaça le cuisinier.

Les jeunes parents discutèrent alors du déroulement des vacances de la petite avec sa mère à New York. Quand la petite était née, Nami s'était occupée d'elle pratiquement toute seule. La rousse avait voulu passer le plus de temps possible avec sa fille avant son départ et même si s'organiser n'avait pas été simple, elle y était arrivée pour le bien de la petite.

-Oh, j'adore cette chanson !

Nami quitta précipitamment la table et partit rejoindre les autres. Aussitôt, Zoro accompagné de la petite Lyn vinrent s'asseoir à ses côtés.

Lyn était une petite fille de 3 ans, les cheveux courts et blond vénitien. Elle avait aussi les yeux de son père. De nature joviale, elle était devenue la mascotte de la bande du Chapeau de paille. Elle était un joli mélange de ses parents mais Lyn avait tout de même pris quelques traits de caractère du vert. Rien d'étonnant étant donné que l'ancien mercenaire s'occupait d'elle davantage que le blond. A cause de son travail, celui-ci ne la voyait pas aussi souvent qu'il le voulait. Sanji espérait juste que Lyn n'aurait pas le même sens de l'orientation que Zoro…

-Alors qu'est-ce qu'elle voulait ? questionna le vert.

-Oh, je t'expliquerai plus tard... Ça va, ma puce ?

Il caressa les cheveux de sa fille, un grand sourire aux lèvres.

-Oui, papa m'a fait danser !

Sanji jeta un coup d'œil à Zoro, amusé. Si au début le jeune homme avait été plutôt mal à l'aise avec Lyn, celle-ci l'avait vite adopté. Plus jeune, elle adorait lui toucher les cheveux et continuait d'ailleurs à le faire. Et contre toute attente, le premier mot que la jeune fille avait prononcé était '' papa'' mais pour appeler Zoro, ce qui avait bien prouvé au vert que Lyn le considérait autant comme son père que Sanji.

Si Sanji avait été un peu déçu que ce ne soit pas lui que la petite fille appelle papa en premier, il avait été tout de même content pour Zoro et pour sa petite puce qui commençait enfin à parler.

Pour Nami, ça avait été une autre histoire. Elle n'avait pas voulu que sa fille recommence mais malgré toute la bonne volonté que la rousse avait mis à expliquer à sa fille que Zoro n'était pas son père et qu'elle ne devait pas l'appeler papa, Lyn avait continué.

Cet épisode n'avait pas vraiment réussi à réconcilier Nami et Zoro qui d'ordinaire ne s'appréciaient déjà pas mais voyant que se disputer avec Zoro faisait plus de mal que de bien à la petite, Nami avait arrêté et faisait même des efforts à présent.

-Et moi, tu me fais danser, Zoro ?

-Et puis quoi encore…

-Mais oui, papou ! Papa ne peut pas te porter, t'es trop gros !

La petite fille rigola avant de gigoter pour pouvoir descendre des genoux de son père.

-Papa, veux retourner danser !

-OK, vas-y. Sanji va venir te faire tourner.

La petite fille toute contente alla se jeter dans les jambes de sa mère un peu plus loin.

-Oh, alors comme ça je suis trop lourd pour que tu me portes ?

-Ouais. T'as pris au moins 100 kg à force de goûter à tous tes plats.

-La ferme ! Y a pas un poil de graisse chez moi ! Et puis si tu y mettais autant de volonté que quand tu me prends dans certaines positions acrobatiques, je suis sûr que tu y arriverais !

Sanji lui fit un petit sourire lubrique et Zoro s'étonna.

-Tu veux vraiment que je te porte ?

-Non, ce serait trop la honte..., avoua finalement le blond devant le sérieux de son compagnon.

-Abruti, d'Ero-cook ! Parle pas de position acrobatique alors.

Sanji rigola avant de finir son verre et de se diriger vers la piste de danse. Il avait sa petite fille à faire tourner dans les airs après tout.

OoOoO

-Hé, Kidd! Pourquoi tu restes tout seul ? Et arrête de tirer la tronche, c'est la fête !

Sabo se laissa lourdement tomber à côté du roux et lui donna un petit coup dans l'épaule.

-C'est pas trop mon genre les mariages mais bon, la soirée est cool…

Sabo acquiesça avant de changer de sujet.

-Bon et sinon comment ça va ? Ça fait longtemps que tu n'as pas donné de nouvelle !

-C'est toi qui dit ça ? Je te ferai dire que tu es autant absent que moi, grogna le roux.

-Ouais, tu marques un point… Mais moi au moins, je donne des nouvelles à mes amis et si je me souviens bien, tu n'as jamais répondu à mon dernier message. On est ami, non ?

L'amitié des deux hommes en avait surpris plus d'un. Kidd lui-même avait encore du mal à croire que le blond lui avait pardonné pour ce qu'il avait fait plus jeune.

Ça ne c'était pas fait d'un coup pourtant mais Sabo avait un cœur aussi gros qu'une maison, il pardonnait facilement et allait sans aucune difficulté vers les autres. À le voir ainsi, le blond avait presque l'air inoffensif mais Kidd comme beaucoup d'autres avait appris à se méfier du visage enjôleur du révolutionnaire. L'ancien mercenaire avait rapidement compris que Sabo avait une activité parallèle au vu de sa présence pendant l'attaque de Joker et cela les avait rapprochés car Kidd était devenu la seule personne connaissant son véritable travail. Pour sa propre sécurité, il savait donc qu'il ne valait mieux pas se le mettre à dos car comme beaucoup de monde, il avait des limites à ne pas dépasser.

Risquer la vie de pauvres petits enfants pour avoir quelque chose en échange en était une. Le roux avait cru avoir définitivement perdu le blond à cause de ça. Pas qu'il l'ait déjà eu un jour mais il se l'était clairement mis à dos à cet instant. Il avait alors fait une croix sur une possible relation amicale avec le blond suite leur altercation comme celle qu'ils avaient eu sur le bon vieux canapé de Zoro.

C'était ce qu'il avait cru jusqu'à ce qu'un jour, le révolutionnaire lui dise qu'il était désolé. Le roux n'avait pas compris pourquoi le blond s'était excusé avant que celui-ci ne développe.

« Je t'ai jugé un peu vite. Je pense que je me suis laissé emporter par la colère. J'ai bien vu que tu n'étais pas quelqu'un de foncièrement méchant et puis mes parents sont aussi fautifs que toi. Tu étais un enfant et je pense que tu savais quand même ce que tu faisais mais ce n'est un secret pour personne que lorsqu'on est gamin, on fait souvent n'importe quoi. Certains plus que d'autres. Montre-moi que j'ai raison de ne pas te condamner trop vite, Kidd. »

Ainsi, il avait semblé qu'après cet épisode, l'ancien mercenaire soit juste tombé un peu plus pour le blond. Kidd l'appréciait tellement qu'il était plus qu'heureux de l'entendre dire ça. Amis, c'était plus qu'il n'avait jamais imaginé.

La vie les avaient tous les deux blessé et c'est un peu par hasard qu'ils s'étaient retrouvés à Paris après le retour de Sabo.

Après ce qui lui était arrivé en Afrique, Sabo s'était quelque peu renfermé sur lui mais pour ne pas inquiéter ses frères, il avait joué la comédie, servant des sourires à tous pour faire croire qu'il allait bien. Il n'avait pas pu leur dire ce qu'il s'était réellement passé pour Koala et il avait prétexté un banal accident. Seul Kidd avait compris.

Ayant des amis en commun, les deux hommes avaient donc passé pas mal de temps ensemble à parler lors de certaines fêtes. Kidd n'était pas du genre à danser et Sabo n'avait plus eu tellement le coeur à ça. Le rapprochement s'était alors presque fait tout seul.

-...Ouais. C'est juste que c'est pas trop ma tasse de thé de donner des nouvelles et tout…

-Ouais, bah tu te forceras un peu la prochaine fois ! insista le révolutionnaire. Sinon, qu'est-ce que tu deviens ?

-Rien.

-Comment ça, rien ?! Allez ! Ace et Marco viennent de se marier, Zoro et Sanji se sont pacsés, Luffy a déménagé et j'en passe ! Il t'es bien arrivé quelque chose en presque 3 ans !

-Pourquoi 3 ans ? On s'est vu en début d'année et je t'ai donné des nouvelles.

-Non, on a surtout parlé de moi, le détrompa le blond. Ça fait presque 3 ans qu'on est ami mais tu parles pas beaucoup, toi. Je pensais que depuis que tu m'avais sauvé, ça allait un peu mieux entre nous ?

-OK, OK. Mais pour toi, comment c'est ?

-Tu sais, je suis toujours à fond sur ma cause. Je vois du monde et je découvre du pays. J'adore vraiment ce que je fais même si avec la vie que je mène, je vivrais pas vieux !

Kidd esquissa un petit sourire. Sabo avait l'air de prendre ça à la légère. Sans doute s'était-il fait au danger qu'impliquait la vie de révolutionnaire. Contrairement au blond, l'ancien mercenaire avait changé de vie. Les Supernovae n'existaient plus et c'était sans doute mieux ainsi.

Lors de son accession au rôle de chef, Shanks et son disciple avaient énormément discuté de l'avenir de l'organisation. Il ne fallait plus qu'une menace telle que le CP9 leur tombe dessus. Trop de monde avait péri. Aujourd'hui encore, la douleur était toujours là. S'ils avaient pu s'en tirer face au chef Sakazuki et au CP9, c'était grâce au héros Garp. Leur statut de mercenaires les mettait en danger. Peut-être qu'en changeant simplement ce statut, les choses deviendraient plus simples ? Kidd avait parié là-dessus et pour l'instant, ça marchait plutôt bien.

-Et les amours ? reprit le roux.

Cette information l'intéressait un peu trop pour son bien.

-Oh... Depuis Koala, j'arrive pas à m'engager de nouveau dans une relation… Je l'aime toujours, tu sais. Ça fait peut-être bizarre mais à sa mort, je crois qu'elle a emporté une partie de mon cœur...

Sabo se replongea dans ses souvenirs et son visage fut soudain plus triste.

-Mais je suis moins triste quand je pense à elle maintenant.

Sabo poussa un petit soupir.

La mort de Koala n'avait pas emporté qu'une partie de son cœur. Elle avait pris bien plus. La mission en Afrique s'était avérée plus ardue que prévu mais malgré tout, le couple avait continué et s'était même acharné.

Tous ces civils avaient eu besoin d'aide et même si ça avait été risqué, ils avaient enquêté sur le trafic d'esclaves qu'un clan de bandits avait installé depuis quelques mois déjà. Un jour, la base où le couple résidait avait été attaquée et Koala était morte sur le coup de l'explosion.

La perte de la femme qu'il considérait comme celle de sa vie l'avait fait se remettre en question. Devait-il rester chez les révolutionnaires ? Cette cause qu'il avait toujours défendue valait-elle la peine de risquer sa vie ? Il avait déjà tellement perdu. Le blond avait discuté avec Dragon qui, une fois de plus, avait su trouver les mots pour lui faire comprendre qu'il expérimentait ce qu'était réellement la vie d'un révolutionnaire. Que c'était ça se battre pour ce en quoi il croyait. Que ce n'était pas parce que c'était difficile que c'était impossible. Mais que surtout, sans volonté, il n'arriverait à rien.

Sabo avait pris un peu de temps pour lui, pour réfléchir et aussi pour faire son deuil. Aujourd'hui, il était heureux d'avoir continué à se battre pour ce qu'il croyait. Koala avait donné sa vie pour ça alors non, il n'abandonnerait pas.

-Et toi ? demanda soudainement Sabo.

-... Rien non plus, répondit le roux qui ignora volontairement le long silence du blond.

Il savait que Sabo pensait souvent à Koala.

Kidd regarda ensuite Sabo lui sourire et sentit son coeur se serrer. Le blond avait aimé et aimait toujours cette femme alors non, il ne dirait rien. C'était mieux comme ça.

OoOoO

-Luffy ?

Luffy se retourna, un morceau de poulet entier dans la bouche. Il avait encore faim et était venu se servir au buffet. Usopp se tenait derrière lui et triturait ses doigts, mal à l'aise. Luffy lui jeta à peine un coup d'oeil avant de faire semblant de s'intéresser à la décoration de la salle son poulet toujours dans la bouche.

-Ouais, t'es encore énervé... C'est normal…

Toujours aucune réaction mais loin de se décourager, Usopp continua.

-J'ai été con avec toi et je sais que j'ai mal agis... J'étais en colère contre moi-même et je me suis sentis trahi mais je suis allé trop loin et je... Pardon, mec.

-Hé bah, t'en auras mis du temps !

Luffy se retourna et prit son ami dans ses bras.

-Moi aussi, je m'excuse ! J'ai dit des choses que je pensais pas !

Les deux amis se prirent encore dans leurs bras avant d'éclater de rire comme si la dispute n'avait jamais existé. Un peu plus loin, Trafalgar les contempla, sourcils froncés. Luffy avait déjà pardonné au frisé visiblement. Il soupira, dépité.

Le médecin lui avait pourtant dit de ne rien lâcher. Usopp devait comprendre qu'il n'y aurait pas de seconde chance mais Luffy étant Luffy et Usopp étant son meilleur ami, c'était dur pour le Chapeau de paille de lui faire la gueule. Si ça n'avait tenu qu'à lui, il aurait été voir Usopp dès le lendemain de leur stupide dispute. Mais Law l'en avait empêché.

Luffy avait été si malheureux quand Usopp lui avait dit qu'il ne voulait plus le voir, et que pour lui, ils n'étaient plus amis. Les deux hommes se connaissaient depuis qu'ils étaient gamins et avaient toujours tout fait ensemble. Usopp était son plus vieil et meilleur ami. Bien sûr, c'était bizarre de ne pas tout faire pour qu'ils se réconcilient mais au fond, le Chapeau de paille avait compris ce que disait Law. Parfois, il fallait laisser le temps faire son oeuvre.

Si Luffy avait compris ses erreurs à ce moment-là, ça n'avait pas été le cas du frisé et tant que celui-ci n'aurait pas fait de même, Luffy ne devait pas aller vers lui. L'Usopp devant lui, celui qui venait de se repentir, plaisait plus au Chapeau de paille que celui qui ne voulait plus être son ami.

-Et du coup avec Kaya ? continua Luffy comme si de rien n'était.

-Oh... Si ça pouvait être aussi simple qu'avec toi, soupira le frisé.

Il ne savait plus quoi faire.

-Hein ? Vous êtes toujours fâchés ?!

Luffy semblait réellement surpris.

-Bah oui ! Enfin, je l'aime encore et j'essaie de me faire pardonner...

Ussop s'interrompit soudainement, les propos du brun l'ayant interpellé.

-Tu sais quelque chose, Luffy ?!

-Je l'ai entendu parler avec les filles un jour et d'après ce qu'elles racontaient, Kaya est toujours à fond sur toi.

Usopp écarquilla les yeux, étonné.

-Qui t'as dit ça ? Si ça se trouve, les filles disaient ça comme ça…

Le frisé avait envie d'y croire mais Kaya lui en faisait tellement baver, à raison, qu'il ne voulait pas se faire de faux espoir.

-C'est Kaya qui leur a dit mais elle veut attendre un peu avant de te dire qu'elle est d'accord pour que vous sortiez à nouveau ensemble. Tu sais, histoire de te faire mariner pour que tu sois tellement dégoûté et que tu recommences jamais, fit Luffy en levant les yeux au ciel.

-Je galère déjà suffisamment comme ça ! Je me sens tellement con d'avoir fait ça...

Luffy se contenta de hausser les épaules. Les deux amis avaient déjà eu cette conversation.

-Et pour Rebbeca ? voulut savoir le frisé.

-J'en sais rien, c'est pas comme si j'écoutais tout ce qu'elles disaient mais à mon avis, elle est pas prête de lui reparler. Ou en tout cas, pas tout de suite. Tu sais, les filles...

Usopp acquiesça, se sentant mal pour son amie. Cependant, avec ce que venait de lui dire Luffy, il reprenait espoir. Sa douce Kaya l'aimait toujours ! Il allait se montrer patient et redoubler d'effort pour prouver à la jeune femme que l'erreur qu'il avait commise ne se reproduirait plus !

Peu importe combien de temps ça prendrait, il l'aimait et n'abandonnerait pas.

-J'ai vraiment fait le con sur ce coup-là, répéta le frisé. J'aurais dû te parler, me confier à toi au lieu de me braquer tout de suite... C'est juste que c'est vraiment arrivé au mauvais moment avec ce qui est arrivé avec Kaya. Au final, je n'ai pas été honnête avec aucun de vous deux alors que t'es mon meilleur ami et que Kaya est la femme que j'aime, s'embrouilla le mécanicien. Je me sens vraiment mal par rapport à toi… Je suis qu'un minable… Tu m'as toujours tout dit et je suis même pas capable de faire pareil. Je suis content que tu m'aies pardonné…

Luffy acquiesça mollement aux paroles de son ami, soudain très mal à l'aise. Le poulet qu'il venait de piocher dans une des assiettes à ses côtés n'avait plus aussi bon goût que tout à l'heure.

Usopp avait parlé d'honnêteté et de sa légendaire franchise mais le frisé avait tout faux, Luffy n'était pas aussi honnête que son ami le pensait. Le Chapeau de paille gardait enterré au plus profond de son être un secret. Son viol.

C'était quelque chose dont Luffy ne parlait pratiquement jamais. À chaque fois que le médecin avait essayé d'aborder le sujet avec lui pour voir où il en était, Luffy s'était énervé. Law savait que le plus jeune n'était pas du genre à se confier sur ses problèmes et encore moins ses souffrances. Luffy s'était à chaque fois fermé comme une huître et avait fait comprendre au médecin qu'il ne voulait plus en parler. Tout ce qu'il voulait, c'était tourner la page et passer enfin à autre chose. Bellamy était mort et lui n'avait pas de problème d'ordre sexuel suite au traumatisme qu'il avait subi alors pourquoi continuer à parler de ça ? Luffy était têtu et Law n'avait pas voulu insister davantage de peur que le plus jeune ne se braque. Oui, Luffy était en partie passé à autre chose mais ce qu'il lui était arrivé, jamais il ne pourrait l'oublier. Il le savait tous les deux.

-T'inquiète, Usopp. Ne pas dire la vérité, c'est pas forcément mentir, chuchota Luffy, coupant ainsi le frisé dans son monologue.

-Quoi ?

-Je suis en train de dire que si tu parles franchement à Kaya, elle pourra peut-être plus facilement te pardonner. Elle te comprendra enfin et toi tu réaliseras par la même occasion qu'elle t'aime vraiment ! se rattrapa Luffy.

-Oh mon Dieu ! Tu viens de me donner un conseil ! se moqua gentiment Usopp.

-Hé, mais j'ai raison, non ? bouda Lufffy.

-Ouais, soupira le frisé.

OoOoO

Un verre d'alcool à la main, Garp observait les invités se déhancher sur la piste de danse tandis que d'autres assis à leurs tables parlaient entre eux. Le vieux policier se sentait bizarrement mal à l'aise, presque pas à sa place. Il était venu sur un coup de tête, vexé que Ace ne l'ait pas invité.

Sa relation avec le jeune homme avait toujours été assez compliquée. Plus jeune, il avait été la seule figure d'autorité du brun mais malgré cet aspect, Garp ne s'était pas plus occupé de lui que ça, reléguant cette tâche à la vieille Dadan. L'homme avait eu d'autres choses à faire. Policier était un métier à plein temps dont on ne se détachait pas facilement. De plus, le vieil homme avait beau avoir sauvé le petit garçon par conviction, cela restait tout de même une trahison envers l'uniforme et sa patrie. Garp le savait mais il n'avait tout simplement pas pu laisser l'enfant entre les mains de la police ou des civils qui réclameraient réparation suite aux nombreux crimes du père. Le pays avait été dans un tel climat lors de l'arrestation de Gold D. Roger…

Culpabilité. Voici ce qu'il avait ressenti au tout début. C'était ce sentiment qui l'avait empêché d'aller voir aussi souvent qu'aurait eu besoin l'enfant. Et puis Luffy était né et avec un père démissionnaire, le policier s'était vu obligé de s'occuper de lui aussi. Plus tard, petit à petit, il avait repris contact avec le brun qui avait alors bien grandi. Voyant que Ace avait mal tourné, l'agent de l'ordre qu'il était avait essayé de le recadrer mais en vain.

Il s'en était voulu après coup, d'autant qu'il avait appris à l'aimer ce gosse. Sauf qu'il était nul à ça, montrer ses sentiments. Il avait tout simplement sa manière de faire que certains, surtout Ace et Luffy, n'appréciaient pas forcément. Ace et lui avaient pourtant une relation de confiance et même si le brun ne l'appréciait pas tant que ça, il savait qu'il pouvait compter sur cet homme qui s'était auto-proclamé son grand-père.

Aujourd'hui, Garp payait juste ses nombreuses absences...

Le policier jeta un petit coup d'œil aux deux policiers en fonction. Il plaignait sincèrement Smoker et Tashigi. Surveiller Satch n'était pas chose aisée. Cet homme était une telle plaie ! Sengoku en avait de ces idées des fois…

Sengoku... L'ancien chef avait repris ses fonctions suite au décès prématuré du chef Sakazuki. Il avait dû reprendre le flambeau et ça n'avait pas été facile car la ville laissée par le policier décédé était emplie de monde en colère qu'il avait dû calmer. Il avait également dû s'occuper de ces nombreux crimes pour lesquels Sakazuki avait décrété un couvre-feu. Bien entendu, Sengoku et lui connaissaient l'origine de ces crimes et ils savaient aussi que maintenant que l'ancien chef était mort, tout allait pouvoir rentrer dans l'ordre. Persuader son ami de ne pas continuer la quête absurde qu'avait commencée l'ancien chef n'avait pas été simple malgré tout. Si, comme les agents du CP9 l'avaient signalé au chef actuel, Roger avait un successeur, il était de son devoir d'enquêter et d'agir si besoin.

« Trop de mal a déjà été fait. »

Garp n'avait pas eu besoin d'en dire plus. Sengoku l'avait très bien comprit. Ce qu'avait fait Sakazuki était innommable. Sa justice n'était finalement pas aussi juste que ça. Garp avait honte de le dire mais il souhaitait arrêter cette enquête parce qu'il avait au fond de lui un peu peur que l'on découvre ce qu'il avait fait.

Tuer le chef Sakazuki. Aujourd'hui, il n'arrivait même plus à se regarder dans une glace. Au final accablé par les remords, le vieil homme avait démissionné. Il avait fait trop d'erreur comme ça.

À présent, tout allait bien. Sengoku gérait ses hommes d'une main de maître et le calme et la sérénité étaient revenus sur Paris. Seuls les membres restant du CP9 posaient encore quelques problèmes au policier. L'annonce de l'arrêt de la chasse aux sorcières ne leur avait vraiment pas plu. Garp pouvait les comprendre. Ils avaient risqué leurs vies, avaient même perdu certains membres à cause de cette affaire et ils étaient maintenant obligés de faire marche arrière. Le grand-père de Luffy espérait juste que Sengoku réussirait très rapidement à les mater. Il en allait de sa propre liberté. Il ne pouvait pas se permettre que quelqu'un, qui que ce soit, se mette à chercher du côté de la dernière affaire de Sakazuki…

-Vous ne devriez pas autant boire.

Garp leva les yeux pour tomber sur l'époux de Ace.

-Que veux-tu que je fasse d'autre ? Si on ne peut même plus boire à un mariage ! rigola le vieil homme en vidant son verre. Félicitations, mon garçon, fit-il après quelques secondes de silence.

-Merci. Mais ce n'est peut-être pas à moi que vous devriez le dire. Ne vous fiez pas à tout ce qu'il dit. Au fond, il est tout de même heureux que vous soyez là.

-Tu n'as pas besoin d'être aimable avec moi. Tout ce qui importe à Ace c'est que tu t'entendes bien avec ses frères, répliqua l'ancien policier, tout de même touché par l'attention du blond.

OoOoO

De retour chez eux, Marco embrassa Ace avant de lui souffler à l'oreille combien il l'aimait. Le blond déposa ensuite de nombreux baisers dans le cou de son compagnon avant de le prendre dans ses bras.

-Je sens que cette lune de miel va être superbe, fit Ace, rêveur.

-Juste superbe ?

-Magnifique, fantastique, parfaite et orgasmique, compléta le brun.

Marco esquissa un sourire.

-Hum, rien que ça...

-C'est déjà pas mal.

-Ouais, c'est déjà pas mal.

Ace reprit possession des lèvres de son époux avant de doucement caresser ses hanches et de remonter ses mains dans son dos. Ce corps, il le connaissait par coeur et appréciait chaque parcelle de peau qu'il touchait.

-Merci, Marco.

Ace lui mordilla l'oreille, ce qui fit gémir le blond.

-Merci pour quoi ?

-Ça me fait plaisir que tu aies pris mon nom de famille. T'étais pas obligé, en plus. On aurait pu garder chacun son nom...

-Je sais l'importance que ça a pour toi et moi, je l'aime beaucoup ce nom.

Ace suçota le lobe d'oreille de Marco.

-Et si... Si on arrêtait de parler pour ne rien dire ?

-Moi, ça me va très bien.

Marco embrassa Ace avant de commencer doucement à déshabiller son époux. La veste noire du costume de Ace tomba par terre et fut vite rejoint par sa chemise.

Ace n'était pas en reste. Ses mains se firent baladeuses et s'attardèrent sur les fesses fermes du blond. Tout en enlevant ses chaussures, Ace se mit à lui faire des suçons dans le cou. Marco repoussa légèrement le brun et enleva rapidement sa veste et sa chemise. Ace laissa alors son regard s'attarder sur le tatouage de Marco.

Ses yeux dévièrent sur les cicatrices du blond. Le temps avait passé mais les marques et les stigmates étaient encore visibles. Si cela avait gêné le brun plus jeune, maintenant ce n'était plus le cas. Ces marques, comme l'avait dit le blond quelques années plus tôt, elles faisaient partie de lui.

Ace esquissa un sourire, ravi. Il était heureux et épanoui. Pouvoir enfin regarder Marco comme il le méritait le rendait juste plus heureux encore. Le brun commença alors à enlever ses chaussures et son pantalon pendant que Marco faisait de même.

Puis n'y tenant plus, Ace tira Marco à lui et leurs bouches trop longtemps éloignées l'une de l'autre se retrouvèrent avec une certaines avidité et une gourmandise non feinte. Très vite, l'un et l'autre furent très excités. Le souffle court, Ace commença à retirer son boxer.

-Allez, te fais pas prier, Marco... Enlève ton sous-vêtement !

-C'est demandé si gentiment.

-Je t'aime et j'adore te sentir m'aimer alors oui, je suis impatient !

Marco éclata de rire.

-Qu'est-ce qui te fait rire ? demanda alors Ace.

-Non, c'est quelque chose que Shanks m'a dit il y a un moment.

-T'es pas sérieusement en train de penser à lui maintenant ? Attention, tu sais combien je suis jaloux et je peux toujours partir ! le mit en garde Portgas.

-Hum, vraiment ?

Marco s'allongea sur Ace, le faisant frissonner d'excitation.

-Tu sais quoi, Ace ? Je ne te crois pas une seconde…

Le blond déposa de nombreux baisers sur son torse avant de mordiller un de ses tétons.

-Et qu'est-ce qui te fait dire ça ?

Marco commença à doucement se déhancher avant de venir mordre le lobe d'oreille de son époux et, le sourire aux lèvres, lui chuchota quelques mots à l'oreille.

-C'est trop tard, tu as signé maintenant…

Fin.


Et voila c'est fini!

ça a prit du temps mais je suis contente d'avoir fais une relecture de cette histoire, pommedapi ma vraiment beaucoup ( et je pèse mes mots ) aidée. Elle a énormément apporté à cette nouvelle version et m'a grandement motivée pour en faire quelque chose de bien. Je remercie aussi tous mes très chers lecteurs silencieux ou ceux qui ont commentés, vous avez également été une grande source de motivation pour moi! Au plaisirs de peut-être vous retrouver sur d'autres histoires!

Ah et pour ceux que ça intéresseraient il y a une petite suite / bonus de cette fic '' L'envers du décors ''. ;)