Trois petits libertins et puis s'en vont

oOo

— Fais chier… C'est qui l'emmerdeur ? grommela Sasuke, en entendant quelqu'un tambouriner à sa porte.

Il se leva sans énergie, alluma la lumière et ouvrit la porte à son ami d'enfance, visiblement éméché.

— Saluuuut ! s'exclama joyeusement celui-ci.
— Tu veux quoi ?
— J'ai amené de quoi picoler, dit-il avec un grand sourire, en montrant un sac rempli de bouteilles.

Naruto n'attendit pas une invitation pour entrer et déposa divers alcools sur la petite table du salon.

— Tu te fous de moi ? T'as vu l'heure ? grogna Sasuke.
— Ouais, je sais, il est tard. Je ne pouvais pas passer avant, je fêtais ton anniversaire.
— Mon anniversaire ? Sans moi ?
— C'est pour ça que je suis là, maintenant. Pour trinquer avec toi, répondit-il, d'un ton amusé. Mais on fêtait aussi ton retour avec Kakashi et Sakura.
— Ça fait un an que je suis revenu au village.
— Exactement. Ça fait un an que tu es revenu, tu viens d'avoir vingt-cinq ans et je me marie dans une semaine… Trois fois plus de raisons de s'éclater !

Agacé, Sasuke se massa les tempes et se remémora la promesse qu'il avait faite à Naruto, le soir de son enterrement de vie de garçon : être sociable et accepter de « s'éclater » avec lui, jusqu'au grand jour.

— T'as une gueule de déterré, mon pote, remarqua le futur marié.
— Normal, tu m'as réveillé.
— Fais-toi un café, parce que la nuit va être longue. Les autres suivent. Ça va être chauuud !
— Les autres ? Qui ça ?
— Eh bien ! Tu étais vraiment bourré à l'autre soirée, pour ne pas t'en rappeler. Je t'ai dit que, Hinata et moi, on voulait aller voir ailleurs une dernière fois avant le mariage. Tu as dit oui.
— J'ai dit oui à quoi ?
— Pour le faire avec moi.
— Avec… Une minute ! Je ne me souviens pas du tout de cette conversation ! Faire quoi, au juste, avec toi ? s'inquiéta Sasuke, en écarquillant les yeux.
— Mais… À quoi tu penses ? Je ne parle pas de… Putain ! J'ai même pas envie de le prononcer, rétorqua Naruto, répugné. T'es fou ?
— Alors je dois faire quoi, avec toi ?
— S'envoyer en l'air avec des filles.
— Parce que tu as besoin de moi pour le faire ?
— Tu as juré de t'éclater avec moi, hein.
— Merde, Naruto. C'est pas un bordel, ici. Je ne veux pas voir dans ma piaule des nanas que tu as payées.
— Ce ne sont pas des putes. C'est Sakura et Hinata.

Sasuke, incrédule, se tut quelques secondes, avant de bredouiller :

— Qu-quoi ?
— Ma copine et Sakura étaient partantes pour ce plan si tu faisais partie du lot.
— Du lot ? Je ne suis pas la portion d'un prix de tombola qu'on se partage.
— C'est pas de ma faute si elles veulent coucher avec toi cette nuit. Tu t'expliqueras avec elles.
— Parce que je dois me taper les deux ? Cette nuit ?! demanda-t-il, estomaqué.
— Ça va. Fais pas ton dégoûté. Je vois bien comment tu reluques Sakura, et tu m'as dit que tu trouvais ma fiancée très mignonne.
— Bon sang… Hinata est bientôt ta femme.
— Bah, justement. Tu as intérêt à assurer. Et pour qu'elle jouisse, ce n'est pas compliqué, elle est hyper sensible du clito. Tu y vas en douceur, tu la masturbes, et roule ma poule ! lança gaiement Naruto.

Sasuke n'en revenait pas. Son meilleur ami débarquait à l'improviste en pleine nuit, organisait sans son accord une partie fine chez lui, et le forçait presque à coucher avec sa future épouse, sous le prétexte d'une vague promesse faite un soir de beuverie. Rien de plus normal.

— Bon ! reprit Naruto. On cause, on cause, mais je dois squatter ta douche. Je vais me branler avant qu'elles n'arrivent. Faudrait pas que je passe pour un puceau en éjaculant direct. Et je te conseille d'en faire autant.
— Je vais te tuer…
— Oui, oui, je sais. Le discours habituel. Change de disque, mec, le tien est rayé depuis des années, ricana-t-il en s'enfermant dans la salle d'eau.

Sasuke songeait à défoncer la porte de la salle de bain et enfoncer la tête de son camarade dans la cuvette des toilettes, lorsqu'il entendit une personne manifester sa présence en toussant légèrement. C'était Hinata, à l'entrée de son appartement.

— Je me suis permis d'entrer, la porte était grande ouverte.
— Hinata, débuta-t-il sans se décontenancer, il faut qu'on parl…
— Oui, tu as raison, le coupa-t-elle gentiment, on va discuter un peu avant de… enfin, tu sais.
— Écoute, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée.
— Ah ? Tu veux… le faire tout de suite ? chuchota-t-elle en rougissant. C'est pour ça que tu es déjà… nu ?

À poil. Il était nu comme un ver et ne l'avait même pas réalisé.

— Merde, marmonna-t-il. Ce n'est pas ce que tu crois, ajouta-t-il, en filant dans sa chambre revêtir un pantalon.

Crédibilité : zéro.

Une minute plus tard, il revint dans son salon et eut la surprise de voir son clic-clac déplié avec, bien installées dessus, Sakura et la future mariée en train de bavarder, un verre à la main. Son logis était devenu un vrai moulin. La grotte dans laquelle il s'était terré ces dernières années allait définitivement lui manquer.

— Sasuke ! s'écria Sakura, un peu ivre. C'est super que tu aies accepté la proposition de Naruto. On craignait que tu refuses, je t'avoue.
— Sans blague, lâcha-t-il. Et bonsoir, au passage.
— Ah ! Oui, bonsoir, dit-elle en riant.
— Viens t'assoir entre nous deux, suggéra tendrement Hinata.
— Non, merci, je vais rester debout.
— Fais pas ton timide, le taquina Sakura.

Il soupira de lassitude. Comment allait-il se sortir de ce pétrin ? L'idée d'avoir des relations sexuelles avec deux femmes était vraiment excitante, il ne le niait pas. Par contre, l'idée de s'envoyer la fiancée de son meilleur ami, juste à côté de lui, l'était nettement moins. D'autant qu'elle dégageait une sorte d'aura de pureté qui forçait au respect. Il aurait presque le sentiment de la salir.
Croire une seconde que la sainte Hinata, descendante d'un clan très stricte, veuille de son propre chef participer à ce genre d'ébats était difficile. Naruto avait dû la droguer, ce n'était pas possible autrement. Et il ne pourrait plus jamais la regarder dans les yeux, s'il franchissait le cap. Quant à Sakura, il aurait volontiers fait joujou avec elle, mais tous les deux et en privé.
En effet, il n'avait pas beaucoup d'expérience en la matière et préférait ne pas étaler son ignorance du corps féminin devant un tel public. Cela donnerait une occasion à Naruto de se payer sa tête, à vie, et il pourrait dire adieu à sa légendaire fierté.

— On ne refuse jamais rien à une future mariée, souligna son ancienne coéquipière. Et puis, tu m'as promis l'autre soir que tu ferais tout pour que je te pardonne ce que tu m'as fait à la fin de la guerre*. Une promesse est une promesse. Donc, tu viens, tu t'assois, et tu te tais.

[*note de l'auteur : voir chapitre 693 du manga]

Décidément, on lui avait fait promettre tout, et n'importe quoi, lors de sa dernière cuite. Il fallait réellement qu'il cessât de boire et de vouloir se racheter une conduite. Il valait mieux être un con, que de se faire rouler dans la farine avec un simple coup dans le nez. Être le paria de la société lui avait davantage réussi.
Cependant, une promesse étant ce qu'elle est, ce fut ainsi que Sasuke se retrouva sagement assis entre les demoiselles. Il ne broncha plus, ne bougea plus et ne dit plus un mot, sauf lorsqu'elles lui demandèrent où était Naruto. Il les informa par un laconique « aux chiottes » et entreprit de fixer le mur, droit devant lui. Avec un peu de chance, elles finiraient par oublier sa présence.
C'était sans compter Sakura :

— Au fait ! J'ai ramené le fameux lubrifiant chauffant que tu voulais, Hinata. Tu le testeras tout à l'heure avec notre hôte.
— Merci beaucoup, il paraît qu'il est très bien. Sasuke ? Tu… es d'accord qu'on l'utilise ?

Du whisky. Vite. Et la bouteille entière. Il fallait qu'il se mette misérable afin de contrer les scènes obscènes qui assaillaient son esprit. Il se servit sur-le-champ un verre et l'avala d'une traite. Cela n'arrangea malheureusement pas ses affaires, car la future mariée posa une main sur sa cuisse en lui reposant la question d'une voix si douce, si sexy, qu'il eut une érection. Et voilà maintenant qu'il l'imaginait à genoux, devant lui, le masturbant avec sa généreuse poitrine jusqu'à ce qu'il jouisse dans sa bouche. Un deuxième verre, vite. Cul sec.

— Sasuke, ça ne va pas ? Je… je ne te plais pas, c'est ça ?

Bon sang que si, elle lui plaisait ! Un peu trop même, à l'instant. Il se voyait déjà la plaquer face contre table et la posséder en levrette, comme un animal. Putain… Faut que j'arrête de penser à ça ! tenta-t-il de se persuader. Trop tard : sa raison avait fichu le camp et son cerveau s'était mis en mode « cochoncetés intensives ».

— Bien sûr que oui, tu lui plais ! Il se la joue simplement à la Uchiha. Fais pas le pignouf, Sasuke, et dis-lui que tu lui feras tout ce qu'elle veut.

Sakura... Toujours d'un merveilleux soutien dans les moments critiques. Il sentit soudain Hinata se presser contre lui, dans l'attente d'une réponse. Et quand il osa la regarder, ses yeux troublés et sa mine inquiète le firent flancher. Elle était terriblement craquante.

— Ok.

Volonté : zéro.

— Ça fait un bail que je n'ai pas fait un truc en groupe, confessa son ancienne coéquipière.
— C'était avec qui ? s'intéressa la brune.
— Avec Kakashi, Saï et Ino.
— Naruto et moi, on l'a fait aussi avec Kakashi, pouffa-t-elle.
— Mais c'était nul avec Saï. Il a joui en deux minutes et était incapable de recommencer. Heureusement que mon maître était là.
— Oui, Kakashi a de grandes qualités sur ce point. Tu savais qu'il avait aussi couché avec Tenten, Shino, Tsunade, Jiraya, Chôji et Lee ?

Sasuke était consterné. Non seulement, il découvrait que son lieu de naissance était devenu le village insoupçonné de la partouze, mais également que son ancien maître était un véritable pervers. Sans oublier ses « invités » qui se révélaient être trois petits libertins. Il se servit un troisième verre, tandis que les demoiselles confiaient leur position préférée, le meilleur orgasme qu'elles avaient eu, et débattaient sur le meilleur amant, après Kakashi, évidemment.
Il ne parviendrait jamais à être à la hauteur avec ses deux malheureuses expériences : Karin, à quinze ans, et une prostituée récemment. Pire : il n'était même pas certain de savoir où était le clitoris, lorsque Sakura et Hinata abordèrent le sujet. Le visage cramoisi, il baissa la tête, profondément embarrassé par la discussion.

— Ça y est, Sasuke ! La douche est libre ! avertit Naruto.

Le revoilà, celui-là ! songea-t-il. Combien de fois s'était-il pougné pour ne revenir que maintenant ?

— Bon ! s'exclama le blond. Le plan c'est Hinata et Sasuke dans la chambre, Sakura et moi ici, et après, on échange. Ou on fait ça à quatre sur le canapé lit. Ouais, à quatre, c'est top !

Tout un programme. Merveilleux.

— Qu'est-ce que tu as, mec ? Tu es tout rouge, reprit son ami.
— Rien, ronchonna-t-il, en fuyant littéralement le salon.

Le jeune homme comptait bien s'enfermer dans la salle de bain, à double tour, et ne plus en sortir. Hors de question de se ridiculiser en faisant quoi que ce soit, cette nuit, devant un tel parterre de débauchés.
Enfin à l'abri dans la salle d'eau, il s'adossa contre la porte et soupira. Une chose était claire : il allait se masturber. Les propos précédents l'avaient, certes, fortement gêné. Néanmoins, il ne cessait d'imaginer de quelles manières il aurait pu coucher avec Hinata, partout dans son appartement. Et en se figurant qu'il aurait pu faire pareil avec Sakura, il défit immédiatement les boutons de son pantalon noir.

— Tu peux m'ouvrir, s'il te plaît ? lui demanda faiblement la future mariée.

Eh merde ! Pas moyen d'être tranquille pour une branlette, pesta-t-il.

— Qu'est-ce qu'il y a ? s'enquit-il, en entrebâillant la porte.
— J'aimerais te parler. Fais-moi entrer, s'il te plaît.

Sasuke s'exécuta face à son air implorant, en souhaitant expédier la discussion afin de se soulager au plus tôt.

— Naruto m'a dit que tu… euh… que tu allais te masturber pour durer plus longtemps avec moi. Et il m'a dit que tu aurais peut-être besoin… d'un peu d'aide.

Le salopard.

— Je sais encore comment le faire tout seul.
— Bien sûr ! Pardon, ce n'est pas ce que je voulais dire, assura-t-elle en se confondant en excuses. Mais ça nous permettrait de débuter… doucement.

Sur ces mots, elle s'approcha de lui et l'embrassa. Son baiser était si tendre, qu'il se serait mordu la langue jusqu'au sang plutôt que de la repousser. Elle lui prit alors la main pour la glisser sous son chemisier en soie blanche et la poser sur sa lingerie.

— Touche-moi, murmura-t-elle.

Il était foutu. Foutu de chez foutu. Adieu principes ! Excité au possible, Sasuke s'empressa d'ôter son chemiser et son soutien-gorge, la laissant en pantalon, comme lui. Il l'incita à s'allonger sur le carrelage en admirant sa magnifique poitrine, puis il s'étendit sur elle, entre ses cuisses. En appui sur un bras, il saisit un de ses seins qu'il caressa et téta avidement, avant de s'occuper du deuxième.
S'il écoutait ce que son désir lui criait, il arracherait ses derniers vêtements et se faufilerait immédiatement en elle ; la baisant à même le sol. Fiancée de son meilleur ami ou non, il crevait d'envie de la pénétrer, de jouir au fond de son vagin.
La tête remplie des diverses positions dans lesquelles il rêvait de la prendre, il abandonna son sein et s'en retourna à ses lèvres. Après un baiser bien plus sauvage que le premier, elle le pria de s'allonger à son tour sur le carrelage ; ce qu'il fit.
Sasuke la regarda embrasser son érection à travers son pantalon, avant de baisser celui-ci et commencer à le masturber. Il se redressa sur un coude afin de continuer à toucher sa poitrine. La vache ! J'adore ses nibards, pensa-t-il. Naruto devait sacrément s'amuser avec cette paire de roberts. L'enfoiré… Il en était jaloux. Il hésitait à lui réclamer séance tenante une branlette espagnole, quand il la vit se pencher sur son sexe et le suçoter.
Il n'aurait jamais cru qu'un jour Hinata lui fît une telle gâterie, et encore moins soupçonné qu'elle le fît aussi bien. C'était divin ! Elle le suçait avec sensualité, enfonçait profondément son pénis dans sa bouche, tout en pratiquant un va-et-vient avec la main.

— Attends. Prends une serviette, je ne veux pas…
— Jouis dans ma bouche, susurra-t-elle. Je vais avaler.

Sasuke haleta de plaisir à cette idée et se recoucha confortablement, pendant qu'elle accélérait le mouvement alternatif sur son érection et intensifiait la fellation. Il passa une main dans ses longs cheveux et appuya légèrement sur sa tête, lui signifiant d'augmenter le rythme. Et en donnant quelques coups de reins, il s'introduisit plus loin dans sa gorge.
L'orgasme monta l'instant suivant. Il gémit longuement, et sa jouissance fut amplifiée en sentant sa partenaire avaler chacune des saccades de son éjaculation. Il resta ensuite un moment ainsi, les yeux fermés, profitant des effets post-orgasmiques et des petites attentions de la jolie demoiselle. Elle léchait encore sa verge et embrassait son gland avec précaution, tout en effleurant ses testicules.
Finalement, il rouvrit les yeux et la contempla.

— J'avais peur de ne pas te plaire, ou de ne pas te contenter, mais je suis rassurée maintenant, se réjouit-elle.
— Pourquoi tu dis ça ?
— Tu n'as pas tenu dix secondes, précisa-t-elle, en affichant un sourire satisfait.
— Je suis… désolé, lâcha-t-il en se frottant le visage.
— Ne t'excuse pas. Il faudra juste que tu te contrôles un peu plus quand on fera l'amour.

Le jeune homme fixa le plafond d'un air désespéré, tandis qu'elle se blottissait contre lui.

Endurance : zéro pointé.

À suivre…