Réponse aux reviews du dernier chapitre de "Après la haine, il y a toujours l'amour, mais qu'y a-t-il après l'amour ?" (- Qu'est-ce qui m'a pris de choisir un nom si long ! Je me fais chier à chaque fois que je dois l'écrire !)

Arwengeld : Merci, je suis contente que ça t'ai plu !

TeamAnanas : Merci ! Si j'ai réussi à te faire pleurer, j'ai réussi ma vie xD c'est uniquement quand je pleure dans un livre que je le trouve réussi !

RosalindAnnaBorelli : Je suis contente que ça t'ai plu ! Même si je ne voyais pas Harry et Hermione à la place de James et Lily, c'est un beau point de vue :)

BellatrixSiriusBlack : Waouh ! Merci pour tout ces compliments (je vais avoir les chevilles qui gonflent, à force xDD) Je suis vraiment contente que ça t'ai plu, et que tu ne sois pas déçue par la fin !

Je n'arrive pas à quitter cette fiction ! Elle me hante, et je repense au tas de chose qu'il aurait pu se passer d'autre entre Bellatrix et Sirius, toujours dans le même contexte ! C'est ici que je vais poster ce genre de choses ! J'ai pour prochain projet, les pensées de Bellatrix lors de sa mort ! Si vous avez des idées, faites m'en part !


Tu es ma fièvre


Bellatrix Black-Lestrange n'avait presque jamais été malade. Presque. Mais quand elle attrapait un virus, c'était comme pour tout chez elle : elle ne le faisait pas à moitié.


Bellatrix ne gémissait pas de douleur : c'était indigne d'une Black. Du haut de ses douze ans, elle le savait. Elle devait faire honneur à la famille.

Ses yeux fouillaient frénétiquement la pièce, dans l'espoir que quelqu'un soit venu la voir. Sa famille avait forcément été mise au courant qu'elle était malade. Mais elle savait que personne ne viendrait. Andy, sa grande soeur adorée, l'ignorait. Sa grande soeur adorée, qui l'avait trahie. Et Cissy était trop petite pour venir. Quant à ses parents... Pff. Si elle en avait eu la force, elle aurait ri, de son habituel rire narquois, pour cacher sa souffrance. Sa mère ne viendrait pas, parce qu'elle avait d'autres choses à faire, et son père... Si son père venait, ce serait encore pire.

Elle entendit des cris dans la pièce, des rires amusés de garçons, des hurlements hystériques de fille, et les remontrances sèches de l'infirmière. Elle voulut voir qui était là, et dans un délire sans nul doute causé par la fièvre, cru voir son cousin.

Sirius Black.


Sirius éclata de rire. Il ne put s'en empêcher. Parce que voir Lily et James, leurs mains soudées, à cause du sort que son meilleur ami avait lancé pour être certain qu'ils seraient toujours ensemble, ne pouvait que le faire rire.

_ Mr Black ! s'exclama l'infirmière, courroucée. S'il vous plaît ! Miss Black a de la fièvre, ce n'est certainement pas le moment de la déranger ! Je ne veux plus voir personne ici, c'est compris ?! Tout le monde file dans mon bureau !

James, Lily, Remus et Peter se turent immédiatement et la suivirent, alors que Sirius, intrigué, s'approchait du lit où une toute petite fille tremblait de froid, ses yeux voilés par la fièvre. Loin de l'attitude hautaine que sa cousine avait, en somme. Recroquevillée ainsi dans ce grand lit, Bellatrix, qui donnait toujours l'impression d'avoir le même âge que Sirius, paraissait toute jeune, minuscule. Ses cheveux, habituellement lissés, s'étendaient en boucles sombres trempées de sueur sur son oreiller. Elle claquait des dents.

_ Tu vas bien ? demanda-t-il.

Il se sentit un peu stupide. Il était évident que Bellatrix n'allait pas bien. Trois grosses couvertures en laine, sa peau brûlante, et pourtant, elle tremblait.

_ Bellatrix ?

_ Sirius...

Il entendit à peine la voix étouffée de sa cousine. Celle-ci le regardait d'un air suppliant :

_ Ne me laisse pas, ajouta-t-elle, d'une voix si basse qu'il cru l'avoir imaginé.

Doucement, il repoussa les mèches trempées de son front :

_ On va faire ça, cousine. Ok ? Je vais rester.

_ Pourquoi tu es là ? murmura-t-elle entre deux claquements de dents.

Elle semblait retenir ses larmes, alors Sirius la laissa continuer, sans répondre.

_ Pourquoi, toi, entre tous ceux de notre grande famille, es-tu présent ? Pourquoi pas ma mère, ou même mon père ? Pourquoi pas Andy, ou Cissy ?

Oui, c'était désormais bien des larmes qui coulaient le long des joues déjà mouillées de sueur.

_ Je ne sais pas, répondit-il doucement.

_ Pourquoi est-ce que toi, le Traître-A-Son-Sang, es-tu auprès de moi, alors que tu me détestes, et que tous ceux censés m'aimer ont désertés !

Elle s'accrochait au bras de Sirius en pleurant. Il pouvait la comprendre. Lui savait parfaitement que tous le détestait, aussi savait-il à quoi s'attendre quand il se retrouvait dans ce genre de situation. Mais Bellatrix... Elle était la préférée de tout le monde, dans la famille. Y compris de l'hautaine mère de Sirius. Y compris Andromeda. Les deux extrêmes.

_ Je ne te déteste peut-être pas tant que tu le penses, dit Sirius, mais il savait que c'était faux.

Certes, Bellatrix et Sirius ne se parlaient pas lors des dîners de famille, mais il y avait cette tension sous-jacente entre eux, qui prouvait bien qu'ils se détestaient.

_ Ne me laisse pas, supplia à nouveau Bellatrix.

Il la serra dans ses bras, un geste qu'il n'aurait jamais pensé faire envers sa cousine. Envers cette cousine-là, plus précisement. Parce qu'Andromeda était adorable, et que Narcissa avait pour seul et unique (mais très gros) défaut de considérer Bella comme une déesse. C'était Bellatrix le problème, chez les soeurs Black. Celle qui, au final, lui ressemblait le plus au niveau du caractère. Comme lui, elle était libre comme l'air, suivait sa propre justice. C'était donc normal qu'ils se détestent.

_ Je ne te laisserais pas, répéta-t-il. Promis.

Comme fatiguée par l'effort qu'elle avait fait de parler, Bellatrix se laissa brusquement retomber dans son lit, ses yeux fermés, son visage tendu, alors que des cauchemars agitaient son sommeil.

_ Doucement, murmura-t-il pour lui-même.

Il passa sa main dans les longs cheveux noirs de Bellatrix, encore et encore, démêlant chaque noeud, tentant de la calmer tant que possible.

Il la trouva jolie, ainsi, alors que le visage de sa cousine se détendait petit à petit. Elle avait deux ans de moins que lui, la petite Bella. Douze ans, donc. A douze ans, nul enfant n'aurait dû se retrouver cloué au lit par la fièvre, et seul. Désespérement seul comme elle l'avait été.

Tout à coup, elle s'agita à nouveau, criant des paroles sans queues ni têtes.

_ Non... PAPA ! Je t'en pries...

_ Bellatrix ! s'exclama Sirius.

Il tenta tant bien que mal de la réveiller, jusqu'à ce qu'elle entrouvre les yeux :

_ Sirius...

_ Chut... C'est bon...

Sirius ne s'était jamais pris pour une quelconque nounou, mais il devait être efficace, car elle se calma presque immédiatement.

_ Reste, demanda-t-elle encore.

_ Je resterais jusqu'à ce que tu ne sois plus malade, promit-il. Tu verras. Je resterais jusqu'à ce que tu puisses m'insulter comme tu le fais aux grandes réunions des Black.

Bellatrix acquiesça faiblement.

_ Je te le promets, ma belle. Ma belle Bella... Ma Bella-jolie... Ok ?

Les yeux fermés, elle ne répondit pas, manifestement endormie. Il sourit à nouveau.

_ Mr Black ! s'exclama Mrs Pomfrey, apparement excedée. Miss Black doit se reposer, dehors !

_ Quoi ? Mais...

Sans lui laisser le choix, elle attrapa l'adolescent de quatorze ans par le bras, et l'entraîna vers la sortie.

Sirius avait fait sa première promesse à sa cousine. Et il l'avait rompue immédiatement. Ce n'était, certes, pas vraiment sa faute, mais il n'en reparla jamais à Bellatrix. Il n'en parla jamais à quiconque.


Quand Bellatrix se réveilla, la pièce était encore vide. Elle leva des yeux, emplis de larmes, au ciel. Dans son délire, elle avait imaginé que quelqu'un se tenait auprès d'elle, la consolant alors qu'elle pleurait. Comme si ça pouvait arriver. D'autant plus qu'il s'agissait de Sirius, son connard de cousin Traître-A-Son-Sang. Pour elle-même, elle se demanda pourquoi la hasard avait fait qu'elle rêve de lui, plutôt que d'Andy, qui lui manquait chaque jour... Peut-être, un jour, serait-elle amenée à voir Sirius Black d'une autre manière ?


Sirius traversait la prison d'Azkaban au pas de course. Il serait le premier, il en était certain. Il serait le premier à s'évader de cette foutue prison aux gardiens maléfiques.

_ Allez, les gars, amenez Lestrange dans sa cellule. Et profitez du spectacle, quand elle est éveillée, c'est une peste ! Mais évidemment, il suffit d'un petit tour chez le patron pour qu'elle paie.

Sirius écarquilla les yeux. Bellatrix Black-Lestrange. Sa cousine. Sa chère cousine, au service de Voldemort. Sa cousine, tant aimée quand ils étaient à Poudlard. Il jeta un coup d'oeil rapide dans le couloir. Deux gardiens, humains, eux, traînaient Bellatrix, dont les cheveux noirs tombaient en mêches désordonnées, son visage détendu, ses vêtements déchirés. Avec horreur, il se rappela du récit que James et Lily lui avaient fait, un soir, peu après la naissance de Harry, alors qu'il repensait à sa cousine. Le récit que Narcissa elle-même leur avait fait. Et même à Azkaban, elle continuait à endurer les viols, par le chef des gardiens humains de la prison.

Qu'avait donc fait Bellatrix, pour mériter une vie aussi horrible ?! Dès que les humains eurent disparus, Sirius se précipita auprès de Bellatrix, malgré les barreaux entre eux.

_ Bella-jolie, murmura-t-il d'une voix étranglée.

Elle était évanouie, gisant simplement par terre, comme morte.

_ Réveilles-toi, ma Bella-jolie, supplia-t-il. Allez, réveilles-toi.

Heureusement qu'il voyait qu'elle respirait. Il glissa sa main entre les barreaux pour attraper celle de Bellatrix, qui lui serra les doigts, faiblement. Merlin, merci, songea-t-il.

_ Oh, Bella, ma Bella... Je suis tellement désolé de ne pas pouvoir t'emmener...

Les gardiens d'Azkaban interdisaient tout espoir, et Sirius sentit la future vie qu'il imaginait avec Bellatrix, s'ils arrivaient à s'échapper tous les deux, s'envoler, avalée par les créatures.

_ Merlin, ma Bella-jolie... Je sais que tu vas réussir... Tu t'échapperas de ce trou, tu verras.

Il serra la main de celle qu'il aimait avec plus de force.

_ Tu verras, ajouta-t-il, alors que des larmes coulaient le long de ses joues. Je te connais, je t'aime pour ça. Pour ta ténacité, pour ton obstination. Je t'aime, Bella-jolie.

Il embrassa doucement les jointures des doigts de Bellatrix, et la laissant retomber inerte, s'en alla en courant, ratant le clignement d'yeux de sa cousine.


Bellatrix ne se rappelait jamais de grand-chose, les heures suivant les viols des hommes d'Azkaban. Tous ses espoirs de fuite pris par les Détraqueurs, il ne lui restait rien.

Cette fois-ci fut différente. Elle crut voir de grands yeux bruns, emplis de larmes, qui lui promettait leur amour. Sirius. Sirius, qui était à Azkaban. Elle n'y pensait presque jamais. Elle ne voualit pas y penser. Ne pas consacrer une pensée à cet homme qu'elle avait aimé, qui l'avait trahi. Ou pas. Parce qu'elle n'était plus sûre de rien, au final, depuis la dernière fois, à Godric's Hollow, après la torture des Londubat.

"Je te connais, je t'aime pour ça. Pour ta ténacité, pour ton obstination. Je t'aime, Bella-jolie."

Sirius l'aimait encore.

Et comme chaque pensée et souvenir heureux, cela lui fut aussitôt arraché par les Détraqueurs.


Narcissa n'hésita pas un instant. Quand sa soeur, Bellatrix, toqua à la porte, trempée et tremblante, elle lui ouvrit :

_ Bella ! Tu vas bien ?

Ce n'était manifestement pas le cas. Bellatrix n'allait pas bien, depuis la mort de Sirius, qu'elle avait elle-même causée. La blonde entraîna doucement sa grande soeur vers un canapé, où elle s'écroula.

La mangemort avait de la fièvre, son front brûlant, ses yeux fixant des points dans le vide, alors qu'elle tremblait, claquait des dents.

_ Que se passe-t-il, Mère ? demanda Draco en descendant les escaliers.

_ Ta tante est malade, répondit Narcissa avec inquiétude. Ramènes-moi des couvertures, vite !

D'un mouvement de baguette, Narcissa sécha sa soeur, et posa les couvertures que son fils lui avait apporté sur elle.

_ Tu vas voir, Bella, ça va aller...

Elle regretta ses mots au moment où Bellatrix la regarda, et gémit d'un air déchirant, un unique nom, qui brisa le coeur de sa soeur.

_ Sirius...

Elle ne fit pas attention au hoquet de surprise de son fils, qui était encore dans la pièce.

_ Bella... Ecoute...

_ Où est Sirius, Cissy ? demanda Bellatrix d'une voix suppliante. Il avait promis d'être là, chaque fois que j'aurais besoin de lui.

Narcissa retint ses larmes, et caressa doucement le front de sa soeur :

_ Ma Bella, écoute...

Les yeux de Bellatrix quittèrent son visage pour se concentrer sur un autre point. D'une voix soudain glaciale, elle lâcha :

_ Tu ressemble à ce connard de Malfoy.

Voyant qu'elle regardait Draco, Cissy tenta de récupérer l'attention de sa soeur. Trop tard. Malgré sa fièvre, Bellatrix contourna sa soeur pour se lever, et attraper Dray d'une main ferme :

_ Mais... tu as aussi les traits des Black. Ceux de Cissy, les miens.

_ Tante Bellatrix, tenta de l'interrompre Draco, mais Bellatrix n'y prit pas garde.

_ Ceux de Sirius. Tu ressembles un peu à Sirius. Qui es-tu ?

_ Tante Bellatrix, répéta Draco.

D'une étrainte ferme, Narcissa ramena sa soeur vers le canapé.

_ Ma Bella, écoute...

_ Il m'a menti, pas vrai ? Comme pour tout le reste...

Le visage de Bellatrix était froid et dur comme le marbre.

_ Sirius Black...

Elle songlotait, à présent, comme une enfant.

_ Sirius Black... Il se croyait tellement mieux que tout le monde. Mieux que nous, les Sang-Purs. Et pourtant, il ne vaut pas mieux. Lui non plus ne tient pas ses promesses.

_ Sirius Black est mort ! s'exclama Draco. Quelqu'un compte m'expliquer ce qui se passe, ici ?!

La phrase à ne pas dire. Les yeux de Bellatrix s'agrandirent.

_ Sirius est... mort ?

Narcissa se retenait de pleurer. Sa soeur n'avait jamais fait son deuil de Sirius. Alors qu'elle l'avait elle-même tuée, elle ne parvenait pas à s'en remettre, et Cissy avait été là, toutes les nuits où Bellatrix s'endormait sans un bruit, mais sanglotait durant son sommeil, et se réveillait en sanglots sous le coup des cauchemars. Sa fièvre était simplement un cauchemar éveillé.

_ Bella...

Sans réfléchir, Narcissa fit boire une potion de sommeil à sa grande soeur. Elle en avait besoin, et ça ferait tomber la fièvre.

Et juste avant de fermer les yeux, elle croisa le regard, soudain parfaitement lucide de Bellatrix, qui murmura du bout des lèvres.

_ Je l'aimais...


La dernière partie est celle que j'aime le moins... Peut-être est-ce l'absence de Sirius, ou bien le fait que ce ne soit plus vraiment la même Bella... Et vous ? Une opinion ?