Note : Et voici le dernier chapitre de Une Dernière Année ! Je m'excuse pour le temps que ça a prit mais je suis fière de vous annoncer que désormais toutes les fics de mon profil sont complètes :)
Comme annoncé dans d'autres introductions, je suis moins active dans la fanfiction ces derniers temps car je me concentre sur des projets de romans... dont je pourrai parler très bientôt ;) Pour suivre ces actualités et me soutenir dans cette nouvelle aventure, n'hésitez pas à suivre ma page Facebook "Some C N - fanfictions et écrits originaux".

Bêta : encore et toujours Maya Holmes !

Bonne lecture !


Depuis cinq ans, le mois de février est synonyme de stress pour Greg. Il se demande ce qu'il se passera, l'année prochaine, lorsqu'il quittera le mois de janvier. Ressentira-t-il l'écho d'une vieille angoisse ou aura-t-il oublié ces nuits à réviser et les autres à attendre des résultats liés à son avenir ?

Voilà deux semaines que les examens ont débuté. Pour l'instant, tout se passe plutôt bien. Il n'a pas eu de gros échecs, il se force à manger le plus sainement possible pour être en meilleure forme possible. Le weekend, il dort plus que d'habitude, même quand Sherlock reste la nuit dans sa chambre. Lui aussi a passé ses examens mais ça n'a duré que cinq jours et, vu ses petits sourires fiers, Greg n'a aucun doute : il a tout déchiré.

Sherlock ne parle pas beaucoup depuis quelques jours et Greg lui en est infiniment reconnaissant. Il a compris qu'il lui laissait l'espace nécessaire pour ne pas se sentir noyé sous toute la pression environnante. Les seuls moments où ils sont vraiment proches sont les samedis soirs, quand Sherlock, à moitié nu, se glisse dans son lit et s'agrippe à son corps avec ses doigts, avec sa peau, avec ce qu'il sait de l'amour. Greg enroule toujours un bras autour de son dos et il le garde contre lui, d'une poigne qui signifie autant Reste que Va où tu veux. Ce n'est pas évident d'aimer Sherlock Holmes, Greg s'en rend compte petit à petit. Ça n'en reste pas moins extrêmement fort.

Qu'est-ce qu'il va se passer lorsque Greg sera diplômé, ça, personne ne peut le savoir, pas même Sherlock et son esprit de déduction génial. Greg l'attendra, enfin, il croit. Est-ce que dans leur couple, le sexe sera monogame, ça, ce n'est pas sûr. Ce n'est pas un mode de vie dans lequel Greg s'imaginait se lancer, mais avec Sherlock, il découvre beaucoup de choses. Sur lui-même, principalement.

Ils trouveront une solution.


Tous les samedis du mois se sont ressemblés. Sherlock arrivait dans la chambre de Greg vers vingt heures, ils mangeaient des sandwichs par terre et s'endormaient tôt, dans le petit lit. Hier, Greg a passé ses derniers exams alors ils inaugurent une nouvelle ère ; Sherlock l'a laissé avec les élèves de sa promo pour fêter la libération, comme ils disent et ce soir il lui ramène du Thaï acheté en ville. Greg a l'air épuisé lorsqu'il lui ouvre la porte, toute la pression est retombée, ça ne l'empêche pas d'attraper Sherlock, de le pousser contre la porte fermée et de l'embrasser comme s'ils ne s'étaient pas vus depuis des mois. Greg a parfois des pulsions hyperboliques que Sherlock tolère plus ou moins. Aujourd'hui, ça va.

Il répond au baiser et laisse le sac plastique pendre à son poignet quand il lève les mains pour caresser les joues de Greg, même si elles piquent.

"Qu'est-ce que c'est ?" murmure Greg, les yeux fermés, avant d'embrasser à nouveau ses lèvres.

"Pad thaï," répond Sherlock lorsqu'une ouverture se présente entre deux baisers.

"Parfait."

Il lui ôte délicatement le sachet du poignet et le tire par la main pour le faire asseoir sur son lit. Il prend place à côté de lui et l'aide à retirer sa veste et ses chaussures tout en le caressant de ses grandes mains.

"Je suis tellement heureux d'avoir fini ces putains d'exams, tu n'as aucune idée…"

"J'imagine très bien."

"Raconte-moi comme ça s'est passé, pour toi," sourit Greg en balançant sa basket par-dessus son épaule.

Il n'attend pas la réponse et se penche pour mordiller doucement son cou. En toute honnêteté, Sherlock pourrait simplement répondre que ça ne s'est pas passé. La semaine qui a précédé ses évaluations, il a à peine dormi, à la place il a réfléchi. Des nuits entières, allongé, les mains jointes sous son menton à repenser à ces derniers mois, ces efforts considérables qui l'ont certes intégré à une communauté mais qui l'ont éloigné de la seule personne qui importe : lui-même. Sherlock n'est pas comme les autres. Il le sait depuis qu'il a la notion même des Autres et il sait ce qu'il faut faire pour paraître normal. Sauf que Sherlock n'a pas envie. Il sait beaucoup de choses sur la vie mais il y a cet après dont il ne connaît rien et il ne peut pas vivre les dizaines d'années qui lui reste sans être ce qu'il est.

Alors, le lundi, il s'est rendu dans l'amphi numéro sept. Il s'est assis, a lu l'énoncé, a trouvé une erreur, s'est levé et est parti. Il ne s'est pas dérangé les jours suivants. Il pensait qu'un surveillant viendrait toquer à sa porte pour vérifier qu'il allait bien, mais personne ne s'est soucié de lui. Sherlock a préféré que ça se déroule comme ça. C'est tellement plus facile d'être seul. Personne dont on se soucie de l'avis. Pas d'amis à aller voir pour être sûr qu'ils continuent à vous considérer comme faisant une partie de leur vie. Juste lui. Et se gérer lui-même est déjà bien assez compliqué comme ça.

Il aura zéro à tout, sans surprise. Il n'a aucune excuse et n'en donnera pas. Puisque son choix est fait, il préparera ses affaires et quittera le campus au mois d'avril, comme tous les étudiants. Sherlock arrête.

"Très bien," répond-il dans un sourire qui lui fait mal aux joues. "Est-ce que tu as déjà cherché un appartement à Londres ?"

"Euh, non… j'attends les réponses avant de chercher un logement."

"Tu vas être pris à Scotland Yard, Greg, c'est une certitude."

"Tout dépend du classement…"

"Tu seras dans les quinze premiers de ta promo," décrète Sherlock, sûr de lui.

"C'est un souhait ou une certitude ?" rit Greg en cessant de l'embrasser.

"Une certitude. La major sera Vickie Berns, puisqu'elle…"

Sherlock s'interrompt. Il pince ses lèvres en voyant le regard surpris de Greg.

"... Tu as enquêté sur elle ?" demande-t-il très bas et il est temps que le mensonge se termine.

"Oui. Fin janvier."

"Je t'avais dit de ne plus le faire, Sherlock…" souffle Greg, abasourdi.

Il se recule mollement et Sherlock se tourne sur le lit pour lui faire face. Greg se mord les lèvres plusieurs secondes, indécis sur les bons mots à dire. Il finit par caresser ses joues et demande :

"Est-ce que tout va bien ?"

"Bien sûr," et c'est vrai, puisqu'ils vont aller à Londres, ils vont commencer à vraiment travailler ensemble et Sherlock va pouvoir enfin développer tous ses sens en dormance depuis trop de temps maintenant.

Mais puisque Greg n'est pas encore prêt pour l'entendre il se penche et occupe leur bouche par de longs baisers qu'il ne compte interrompre que lorsqu'ils seront nus sous les draps.


Quatre élèves de sa classe ont déjà reçu les réponses à leur candidature. Greg l'a entendu au détour d'un couloir, il n'en connaît pas les contenus. Ça commence, ça arrive et soudain, les cinq années d'études, les sacrifices, le regard de son père, tout prend son sens, tout devient plus lourd, plus grave. Il est le quatorzième meilleur élève de sa promo (Sherlock a vu juste, encore), ce qui ne lui garantit pas une place à Scotland Yard. Si, il y a quelques mois, il se sentait satisfait d'avance à l'idée d'être accepté n'importe où, maintenant il n'y a plus que Scotland Yard qui compte et tout le reste lui donnera l'impression d'avoir échoué.

Il n'a jamais eu beaucoup de chance alors il s'attend à recevoir des réponses lors de sa dernière semaine au campus. Il s'arrête quand même devant sa boîte aux lettres, sans y croire Il l'ouvre, une enveloppe. Lentement sa main entre dans le petit compartiment, attrape le papier kraft et le retourne. Au dos, l'adresse de l'expéditeur. Londres.

Il doit l'ouvrir, vite, mais non, pas ici, pas dans le couloir. Et s'il était recalé ? Il préférerait être dans sa chambre si c'est le cas (car il ne pense pas pouvoir se retenir de pleurer et Greg a beau ne pas vouloir trop capitaliser sur sa virilité et ce genre de choses, mais lâcher des larmes de déception dans un endroit public est tout simplement hors de question). Mais s'il doit retourner dans sa chambre ça veut dire qu'il n'aura pas la réponse sur-le-champ. Impossible. Il déchire l'enveloppe et lit la feuille A4 sans prendre en compte le dossier agrafé qui l'accompagne.

Monsieur Lestrade,

Nous vous remercions pour votre candidature au poste de Sergeant - New Scotland Yard.
Au vu de vos excellents résultats et des lettres de recommandation que vous nous avez fait parvenir, nous sommes heureux d'accepter votre candidature. Vous commencerez le 1er septembre, à l'adresse stipulée ci-dessous.
Veuillez compléter le dossier joint à ce courrier et nous le faire parvenir dans les plus brefs délais.

Nous vous prions d'agréer...

Il a beau le relire, en boucle, ça paraît trop beau pour être vrai. Greg se pince (littéralement, son bras commence à le brûler), il ne se réveille pas : il est accepté à Scotland Yard. Il inspire profondément, émet un gémissement de pur bonheur et range le dossier et la feuille dans l'enveloppe avant de courir. Ce n'est pas la direction de sa chambre, c'est celle de Sherlock.

Il passe par les couloirs du bâtiment principal à cause de la pluie, il croise son cousin mais ne s'arrête pas pour lui dire la bonne nouvelle. La seule chose qui arrive à le faire ralentir est l'attroupement près de l'administration. Il y a des rires, des petits cris de surprise, alors il se rapproche et demande à un élève :

"Qu'est-ce qu'il se passe ?"

"Ils ont affiché les résultats d'obtention de la première année."

Lorsque Greg était à leur place, ils recevaient chacun une lettre, ce n'était pas affiché publiquement comme ça et il a pitié pour ceux qui découvrent, devant tous leurs camarades, qu'ils n'ont pas été pris. Sauf que la première année est tellement facile qu'il y a très peu de personnes qui la loupent, à part ceux qui se sont trompés de voie et qui ont besoin de longs mois pour s'en rendre compte. Il se fraye un chemin et cherche le nom de Sherlock pour le seul plaisir de lire le mot ADMIS.

Henderson…
Hestenford…
Holmes…

Il sourit, suit la ligne et s'arrête lorsque ses yeux butent sur une lettre qu'il n'attendait pas. Il s'aide de son doigt, cette fois, pour être sûr, mais ce n'est pas une erreur et il est clair que dans la case horizontale qui correspond au nom de Sherlock Holmes, il y a des mots. NON ADMIS.

Son coeur bat comme une pierre qu'on jette dans une eau sale et qui fait des remous gris. Il se recule, retrouve son cousin et lui demande tout de go :

"Philip, est-ce que tu sais ce qui s'est passé pour Sherlock ?"

Il cligne des yeux et grimace, effaré :

"Merci de me féliciter pour mes résultats…"

"Ehm, oui, bien sûr, bravo, c'est super…"

"Sherlock a pas passé les épreuves," lâche Philip en lui tournant le dos à nouveau.

Greg déglutit, enfin du moins il essaye, avant de repartir. Il court encore mais ce n'est plus la même énergie. Lorsqu'il arrive devant la porte de Sherlock, elle est ouverte et bien sûr, il doit savoir que Greg allait débarquer…

"Est-ce que je peux savoir ce qu'il s'est passé ?" manque-t-il de crier en déboulant dans la Double Gold.

Une silhouette se retourne pour lui faire face, elle est longue et fine mais ne lui donne pas envie de sourire, elle.

"Vous m'ôtez les mots de la bouche," sourit Mycroft.

Greg regarde discrètement autour d'eux mais ils sont seuls. Il tente de garder son calme et demande :

"Où est Sherlock ?"

"Sorti. Une histoire stupide comme quoi il ne supporterait de se tenir dans la même pièce que moi plus de cinq minutes…" décrit-il sans âme avant de prendre appui contre le bureau sur lequel il était précédemment penché.

"Vous savez pour… ses résultats ?"

"Oui, j'ai appris ça ce matin. Je ne peux pas dire que j'en sois grandement étonné, cependant," souffle l'aîné des Holmes en haussant une épaule.

"Vous êtes conscient que Sherlock est une sorte de surdoué, n'est-ce pas ?" se sent obligé de demander Greg, les sourcils un peu froncés.

"Bien sûr. C'est même pour ça qu'il en est là."

Greg doit l'admettre, Mycroft a raison. Il hoche mollement la tête. Il réfléchit où il pourrait trouver Sherlock tout en se demandant si c'est une bonne idée, finalement. Si Sherlock lui a menti pendant tout ce temps, peut-être cela annonce-t-il la fin de leur relation.

"Félicitations, d'ailleurs."

Il relève la tête pour interroger Mycroft du regard.

"Pour votre poste à Scotland Yard."

"Vous avez enquêté sur moi ?" manque-t-il de s'étrangler sous la surprise.

"Pas du tout, mais je vois le tampon de la police de Londres sur votre enveloppe et vu l'épaisseur, elle doit contenir un dossier d'inscription. Pourquoi pensez-vous que je devrais enquêter sur vous ?" demande Mycroft avec un sourire qui montre beaucoup de dents.

"... Merci," bredouille-t-il, déçu que la première personne de son entourage au courant pour lui soit le frère antipathique de son peut-être-ex-copain.

"Je vous dis à bientôt, alors, Sergeant."

Mycroft enfile son long manteau et passe près de lui en s'arrêtant une dernière fois.

"Quelque chose me dit que nous serons amenés à nous revoir."


Il regarde ses mains et elles tremblent. Ça ne fait rien, il doit habituer son corps à des températures plus extrêmes que celles-ci, il doit savoir se maîtriser. Alors Sherlock reste dehors, sous la pluie, à regarder au loin les étudiants courir en se protégeant de leur sac ou de parapluie que les plus organisés d'entre eux ont pensé prendre. Un jour où Sherlock sera en planque, il pourra être amené à attendre plusieurs heures sous la pluie, ce n'est qu'un entraînement. Et également un moyen de ne pas se tenir dans la même pièce que Mycroft.

(Des coups à sa porte. Greg ? Non, coups secs et parfaitement rythmés. Mycroft. Nouveau manteau. Mycroft qui entre dans la pièce. Il le regarde. Il sourit. "Je le savais," dit-il et Sherlock sort, s'enfuit, se protège.)

Il scrute la porte principale le temps qu'il faut pour voir le grand manteau noir de son frère traverser le jardin, sous le fameux parapluie. Lorsque Sherlock est sûr que sa voiture a quitté le parking, il revient à l'intérieur. Il croise les élèves de sa classe, ils le regardent, désolés, mais se tiennent loin de lui et ça n'a rien à voir avec le fait qu'il soit trempé. Il passe près du tableau où sont affichés les résultats mais il connaît le sien. Lorsqu'il croise le regard de Donovan, il accélère le pas pour aller dans sa chambre. Il entend qu'on court derrière lui et contre toute attente, c'est Anderson qui apparaît pour l'empêcher d'aller plus loin. Donovan arrive à son tour et attrape Anderson pour le retenir :

"Arrête," ordonne-t-elle entre ses dents serrées.

"C'est vrai ce qu'on raconte ?" aboie Anderson.

Paupières qui clignent plusieurs fois, poings serrés, souffle rapide. Attitude de violence à peine contenue.

"Rarement, mais je ne sais pas de quoi tu parles", répond Sherlock qui perd déjà patience.

"Tu te tappes mon cousin ? Tu crois qu'il est pédé, c'est ça ?"

"Philip !" appelle Donovan en regardant tout autour d'elle pour vérifier que personne ne les entend.

"Je sais pas ce que c'est ton problème, mais reste loin de Greg. Je laisserai pas un timbré comme toi nuir à sa carrière."

"Nuir," répète Sherlock dans un rire franc. "Je ne pourrai qu'être bénéfique pour sa carrière."

"Ouais, c'est quelque chose que j'imagine bien. Toi, tu tues des gamins pour ton petit plaisir personnel de psychopathe et lui te court après pour t'arrêter," raille Anderson en parlant assez fort pour être sûr d'être entendu par les groupes d'étudiants qui marchent près d'eux.

"Tu n'as aucune idée de ce que psychopathe veut dire…" souffle Sherlock en secouant la tête.

"Je sais quand j'en vois un," le menace-t-il en le poussant d'un doigt contre son torse.

Une incitation à se battre, Sherlock le comprend. Il regarde Donovan puis Anderson et parle aussi lentement que son coeur fou veut bien l'autoriser :

"On se retrouvera à Londres."

Il les évite d'un pas rapide et remonte dans sa chambre. Il ferme la porte à clés derrière lui et se débarrasse en tremblant de ses vêtements trempés. Il se dirige vers la douche en continuant de se déshabiller et sursaute en voyant Greg assis sur le canapé. Il a ses coudes posés sur ses genoux, ses mains jointes devant sa bouche. Son regard laisse croire à Sherlock qu'il aura des cheveux blancs encore plus tôt que prévu.

Ils se regardent longtemps avant qu'un des deux n'ose parler, parce qu'ils savent très bien ce qui se profile.

"Alors ?" demande Greg et Sherlock trouve ça dégueulasse cette façon de faire croire que c'est lui qui a eu le courage de débuter la conversation alors qu'il lui renvoie simplement la balle.

"Alors j'arrête là, c'est plutôt clair, non ?"

"Limpide, compte tenu que tu ne t'es pas rendu aux épreuves. Est-ce que tu peux m'expliquer, maintenant, pourquoi tu ne m'as rien dit ?"

Alors c'est ça, c'est l'égo de Greg qui est blessé ? Ça n'est pas si étonnant, il a beau aimer Sherlock, il n'en reste pas moins humain. C'est un peu décevant, mais c'est comme ça.

"Parce que je ne voulais pas te déconcentrer pendant tes épreuves," avoue-t-il.

Greg le regarde longtemps avant d'hocher la tête ; il le croit. Il passe une main dans ses cheveux et demande tout bas :

"Qu'est-ce que tu vas faire, Sherlock… ?"

Il inspire, expire et décide de continuer à se déshabiller pour se retirer des vêtements glacés qui collent à sa peau.

"Je vais venir avec toi, à Londres. Ça ne change rien pour toi. Je t'aiderai dans tes enquêtes."

"Pas si tu n'es pas flic, tu sais que ça ne marche pas comme ça…"

"Je serai détective… freelance. Je trouverai une solution."

"Tu ne doutes jamais, Sherlock ?" s'énerve soudain Greg en relevant la tête pour le fusiller du regard.

Il prend le temps de réfléchir, parce que Greg a l'air de tenir à cette réponse et Sherlock, malgré tout, tient à lui. Et lorsqu'il estime avoir fait le tour de la question, il finit de se déshabiller et se retrouve nu devant Greg. Ça n'a rien de sexuel, ils le savent tous les deux.

"Je doute, mais pas pour ça," lui répond-il très simplement et Greg le fixe de ses yeux perçants.

"... Et nous ?"

Sherlock hausse une épaule.

"On peut continuer… ce qu'on a commencé. Tu veux prendre ta douche avec moi ?"

Greg ne retient pas un petit rire alors qu'il détend enfin ses épaules et secoue la tête. Sherlock se rend à la salle de bain et Greg le suit en commençant à se déshabiller.

"Je sens que ça va être une vraie plaie de travailler avec toi."

"Mais non," ironise Sherlock en lui souriant par-dessus son épaule.

"Promets-moi juste une chose, Sherlock. Ne tue personne pour nous donner du travail."

Ça le fait rire de bon coeur tandis qu'il allume l'eau et teste la chaleur.

"Promis, ce n'est pas mon genre. Ça sera peut-être celui d'un futur première année qui est venu déposer son dossier d'inscription hier, que j'ai croisé à l'accueil."

"J'imagine que tu as lu son nom sur le dossier, au cas où ?" demande Greg même s'il connaît déjà la réponse.

Il est nu et se colle contre le dos de Sherlock en attendant qu'il trouve la bonne température.

"Bien sûr, je veux être prêt pour quand lui et moi nous lancerons dans un grand jeu."

"Je ne pense pas qu'on puisse appeler ça un jeu, Sherlock…"

Sherlock lui sourit par-dessus son épaule, embrasse sa joue et murmure :

"On verra."