CHAPITRE 20

Il était assis à la table des Professeurs. Lui et ses collègues regardaient les élèves rentrer dans la grande salle.
Un mois s'était écoulé.

Harry s'était réveillé presque trois semaines après son combat.
Il se rappellerait toujours de son réveil, ce jour-là.

—Humphfr… Oh! Tu te réveilles ou quoi, Diggle?
Harry ouvrit difficilement les yeux.
—Sev… Quel plaisir… dit-il avec une voix cassée.
—Enfin… Je ne supportais plus de rester ici…

Pompom arriva immédiatement.
—Monsieur Diggle, vous êtes réveillé! Comment vous sentez-vous?
—J'ai… J'ai soif.
—C'est que ça doit aller, alors. Severus?
—Humphfr… fit-il avant de lui servir un verre d'eau.
—Vous avez eu beaucoup de chance, mon pauvre garçon…

Harry se releva après avoir bu le verre en entier.

—Que… Que s'est-il passé?
—Tu l'as vaincu.
—Voldemort?
—Oui.

Il commençait à se rappeler des évènements du 31 Juillet.

—Je… Harry? Il va bien?
—Oui.

Albus venait d'entrer.

—Ne t'inquiète pas pour lui, il va très bien. Tu as réussi le sort à merveille, mon garçon.
—Mais… Je n'aurais jamais dû survivre!
—C'est vrai…

Albus regardait Severus, maintenant. Celui-ci avait l'air clairement gêné.

—Je lui dis, mon cher Severus, ou…?
—Humphfr… Comme vous voulez…
—D'accord, fit Albus en souriant.

Il s'assit sur un lit à côté.

—Te souviens-tu de la potion que Severus t'a préparé?
—Oui, mais…
—L'un des ingrédients est une certaine quantité de larmes de crapaud.
—Je m'en souviens…
—C'est un ingrédient facile à trouver. Oui, mais… Ce que Merlin ne savait pas encore...

Severus intervint.

—Tout le monde sait que pour ce genre de potion, des larmes de phénix sont bien plus efficaces. Je n'ai rien fait de spécial.
—Rien fait de spécial? fit Pompom.
—Humphfr…
—Severus, vous lui avez concocté une potion censée le rendre plus puissant, temporairement. N'est-ce-pas, Monsieur Diggle? demanda-t-elle.
—Oui, elle a marché à la perfection…
—Seulement, les larmes de phénix l'ont complètement transformée. Cette potion vous a guéri de l'intérieur…

Harry était bouche bée.

—Pourtant, mon cher Harry, intervint Albus, tu étais méconnaissable, carbonisé. Severus t'a sauvé la vie…
—Humphfr…
—Cela vous gêne, mon cher?
—Je n'ai fait que mon travail!
—Du très bon travail alors. Il fallait oser...
—Tout le monde aurait pu le faire!
—Non, Sev…

Harry le regardait.

—Merci, mon ami. C'est toi le meilleur.

Severus se tut, bouche bée.
Sirius, Remus, le petit Harry et Minerva arrivèrent à cet instant.

—T'es réveillé! s'exclama Sirius.
—Et tu as un meilleur teint qu'avant…

Tiens, de l'humour de la part de Remus?

—Merci, Remus… Je reviens de loin, apparemment.
—Mon cher, fit Minerva, je suis vraiment soulagée de vous voir.
—Moi aussi.
—Monsieur…

Le petit le regardait.

—Merci beaucoup. Je suis tellement désolé…
—Déjà, appelle-moi Henry, ok? Ensuite, je l'ai fait en toute connaissance de cause. Autant pour toi que pour tous les autres. Ne t'inquiète pas.
—Vous avez failli en mourir!
—J'avais bien dit que cette potion me porterait chance...

Il regardait son ancien maître des potions.
Celui-ci leva les yeux au ciel.

Harry fut ramené à la réalite par le bruit des élèves. Minerva allait commencer à appeler les premières années, le choixpeau à la main, quand Dumbledore lui demanda d'attendre.

—Mais, Albus…
—Juste un instant. J'ai quelque chose à dire, ma chère Minerva.

En voyant ses amis, debouts, attendre la répartition, un souvenir frappa Harry. Ce jour-là…

...Il était encore dans l'infirmerie. La porte s'ouvrit, laissant passer tous ceux qui connaissaient son identité.

—Hermione? Ron, Neville!
—Henry! firent-ils.
—Mais, qu'est-ce que vous faites là?
—On voulait te souhaiter… commençait Sirius.
—Un joyeux anniversaire! finirent-ils ensemble.
—Euh… Quoi?
—J'ai fait les calculs, reprit Sirius en riant. On est le 22 août.

Harry se tut tout en contemplant son parrain. Après quelques secondes, il sourit.

—Effectivement… Ca correspond.
—Tiens, ouvre tes cadeaux, fit Sirius.

Fumseck arriva à cet instant dans l'infirmerie.
Il lâcha un objet dans les mains de Harry, puis se posa sur un lit adjacent.
Il fixait "Henry".

—C'est un Shtroumpf...
—Le Shtroumpf Téméraire, ajouta Albus. J'ai pensé que vous le méritiez plus que quiconque. Mais Fumseck me l'a pris et est parti je ne sais où... Je comprends, maintenant.
—Merci, Fumseck, merci Albus, mais ces choses sont fabriquées à des milliers d'exemplaires, vous savez? dit-il en riant.
—Ingénieux, ces moldus. Celles qui me représentent disparaissent en deux secondes...
—Humphfr...
—Ne vous inquiétez pas, Severus, vous en aurez une aussi, un jour... fit Albus, sérieux.
Fumseck émit un petit cri.
—Humphfr...

Harry fut sorti de son souvenir.
Albus Dumbledore s'adressait à tout le monde, assis à sa table.

—Mes chers enfants… Vous êtes tous au courant de ce qu'il s'est passé cet été, à Poudlard.

"Ah bon?" se demanda le voyageur temporel.
Les élèves murmuraient bruyamment.
Sirius le regardait en souriant largement.

—Aurait-on oublié de te montrer la Gazette, mon cher?
—Aussi, reprit Dumbledore, certaines conclusions se sont imposées.

Tout le monde se taisait maintenant.

—Ceci est ma dernière année en tant que Directeur de Poudlard. Je prends une retraite bien méritée.

Les exclamations reprirent.

—Pour citer un film moldu, je dirai simplement ceci: Je suis trop vieux pour ces… bêtises.

Quelques élèves rigolèrent… Ceux-là avaient sûrement vu le film en question.

—Le professeur McGonagall me remplacera l'année prochaine. Elle choisira le Directeur Adjoint à ce moment-là.
Minerva faisait la grimace: il ne lui avait rien dit.
—Mais nous avons encore un an à passer ensemble, et je suis toujours le directeur.

Il se leva.

—Mes chers élèves, j'ai décidé que nous n'aurions pas un professeur de défense contre les forces du mal… Mais trois.

Les murmures reprirent.
On pouvait voir les veines du front de Severus à l'autre bout de la salle. "Oh non", pensa-t-il.

—Je vous présente Remus Lupin, qui saura sans aucun doute s'approprier votre respect.

Remus se leva.
Des applaudissements timides émergèrent de la salle.

—Voici Sirius Black, tristement célèbre, bien sûr… J'espère que votre accueil n'aura d'égal que la qualité de son enseignement.
—Humphfr… Je n'étais pas au courant...

Sirius se leva également, en faisant un clin d'œil à Severus.
Les élèves applaudirent à tout rompre. Quelques-uns, de première année, toujours debouts devant eux, étaient les plus bruyants.

—Et enfin… Je vous demande d'accueillir… Monsieur Henry Diggle.

Avant même que celui-ci soit debout, tous les élèves, sauf certains de Serpentards, se levèrent pour une ovation très bruyante.
Même les autres professeurs, qui avaient maintenu le secret jusqu'à la rentrée, criaient et tapaient dans leurs mains.
Les jumeaux Weasley hurlaient: "Vive Monsieur Diggle!"
"J'aurais vraiment dû lire la Gazette…" se dit Harry, les yeux ronds, et rouge comme une tomate.
Il se rassit.

—C'est très bien, fit Albus en souriant. Oui… Ce qu'a fait Henry cet été restera dans l'Histoire. Nos trois amis se relaieront pour les cours, et assureront la sécurité de notre école, fit Dumbledore après un moment. Merci encore de m'avoir suggéré cette idée brillante, Monsieur Diggle.
—Humphfr...
—N'ayez aucune crainte de leur demander des conseils. Minerva, vous pouvez poursuivre…
—Hum… Très bien, fit-elle encore décontenancée par le ton désinvolte et les révélations d'Albus.

Les élèves commencèrent à passer sous le choixpeau, légèrement brûlé.
Harry vit Ron, Hermione, Neville, ainsi que son petit double, être envoyés à Gryffondor.
L'émotion lui faisait monter les larmes aux yeux.

—Si je peux dire quelque chose… fit Sirius à la fin de la répartition.
—Bien sûr, mon cher, lui dit Albus.
—Voilà, fit-il en se levant. J'ai très très faim, alors si on pouvait en finir…
—Humphfr...

Toute la salle éclata de rire.
Cela chassa les larmes dans les yeux du voyageur temporel.
Il riait. Il était heureux.
C'était le début de sa nouvelle vie.
Pour ses amis, aussi.
C'était leur autre chance.

FIN

—Ah oui, Severus... fit Albus après un moment. Le nouveau mot de passe est "Mini Prince". Remerciez Monsieur Diggle pour cette trouvaille.
—Humphfr... répondit-il en regardant Henry.
—Sev, fit celui-ci en souriant, c'est aussi des petits gâteaux moldus au chocolat, tu sais?
Severus leva les yeux au ciel. Albus, lui, les ferma, et murmura:
—C'était bon...


Voilà, c'était la fin de cette fic... J'espère que ça vous a plu.

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