CHAPITRE 1 : Tout commence par une fin
Deux mois. C'était dingue comme ça pouvait aller vite deux mois. La veille encore Teddy se voyait dans le Poudlard Express, enfin, prêt à commencer ses vacances d'été et voilà qu'en un clignement d'œil il se retrouvait propulsé à quelques jours à peine de la rentrée scolaire. Le temps avait filé si vite, il ne l'avait pas vu. On disait qu'il passait toujours plus rapidement quand on s'amusait ou en tout cas qu'on était bien occupé et Teddy en avait eu la confirmation cet été.
Ça avait commencé avec Victoire qui était venue passer deux semaines chez Androméda comme ses parents partaient en vacances en France, emmenant les deux plus jeunes avec eux. La fillette les avait tannés pour qu'ils la laissent sur place avec Teddy et tout naturellement, ils avaient fini par accepter. Ils n'avaient pas eu beaucoup le choix non plus. Ça avait été les meilleures vacances d'été que Teddy ait jamais eues. Rapidement cependant son bulletin de notes des examens de fin de première année était arrivé.
Il avait tout de même obtenu un Optimal en botanique et en métamorphose. Mais c'était les deux seules matières où il avait excellé. Par contre en astronomie, le professeur Starlight avait mis en annotation qu'avoir la tête dans les nuages ne suffisait visiblement pas à connaître ses constellations. En histoire de la magie, la note n'était qu'un petit A qui fit grimacer Androméda. Mais le pire du pire restait les sortilèges où il n'avait pas décroché mieux qu'un P.
« Teddy, est-ce que tu as vu tes notes ? »
Il baissa les yeux.
« Tu as impérativement voulu mener l'enquête sur l'affaire de la disparition du Poudlard Express et tu as beaucoup aidé Harry mais tu ne peux pas te permettre d'avoir de mauvaises notes. Je comptais t'offrir un hibou pour la rentrée, eh bien je crois que ça attendra l'année prochaine.
_ Oh non ! Grand-mère non ! »
Mais elle ne voulut rien écouter et il se traita cent fois d'idiot. Cette année, c'était sûr, il mettait les bouchées doubles et il obtenait de bien meilleures notes.
Après le départ de Victoire, Teddy passa quelques jours chez Harry et Ginny. Il passa beaucoup de temps à jouer avec James et Albus qui avaient respectivement six et quatre ans. Lily, elle, du haut de ses deux ans, tenta plusieurs fois de participer aux jeux mais le plus âgé de ses frères la repoussa plusieurs fois en disant que ce n'était pas pour les bébés et il s'en suivit plusieurs bagarres.
A la mi-août, Teddy et Androméda prirent le Magicobus pour se rendre sur le Chemin de Traverse et acheter toutes les fournitures dont le garçon avait besoin pour sa deuxième année.
« Est-ce que je peux avoir un balai ?
_ Avec des notes comme les tiennes je ne pense pas non.
_ Mais je ne peux pas avoir de hibou, ni de balai, qu'est-ce que je peux avoir au final ?
_ Ce n'est pas la peine de prendre une tête de troll, j'ai dit non ! Un point c'est tout. Je peux t'acheter une grenouille si tu veux. »
Il fit la tête.
« Les grenouilles c'est nul, c'est les petits qui ont ça.
_ Et qu'est-ce que tu crois ? Tu n'as que douze ans je te rappelle. »
De retour à la maison, il avait reçu un carton d'invitation de la part de Jesse. Ce dernier fêtait ses douze ans et invitait Teddy à passer l'après-midi chez lui.
La maison des Cresswell ne se situait pas à Londres mais dans un village à deux heures de route de là et qui se nommait Lavenham. Il s'agissait d'un village majoritairement habité par des sorciers mais quelques moldus amoureux des endroits un peu désuets ou folkloriques y avaient élu domicile, ce qui empêchait d'en faire un village totalement sorcier comme Pré-Au-Lard.
Le Magicobus déposa Teddy devant la maison et il écarquilla les yeux. Elle était énorme avec un grand jardin qui l'entourait et une grande allée de cailloux. A bien y réfléchir c'était vrai que Jesse avait toujours des affaires de qualité mais il ne s'était jamais demandé si sa famille était fortunée ou non. En fait, il s'en fichait pas mal. Etant donné que le portail était fermé, il sonna. Sur le bouton, l'étiquette indiquait Talbot et non pas Cresswell. Il devina qu'il devait s'agir du nom du beau-père de Jesse. Il se sentait un peu stressé, c'était la première fois qu'il allait chez des amis, autres que ses cousins et cousines Weasley ou Potter, et il se demandait s'il fallait parler magie ou non.
Il fut rassuré de voir arriver un petit elfe de maison arborant sur son crâne beige une touffe de cheveux blancs de laquelle dépassait ses deux grandes oreilles de chauve-souris. Il observa Teddy d'un unique œil noir, alors que l'autre semblait blanc et mort, et ouvrit la porte.
« Le jeune maître vous attend monsieur. »
Ils remontèrent toute l'allée jusqu'à l'intérieur de la maison. C'était aussi richement meublé que l'extérieur le laissait deviner.
Une dame d'une grosse trentaine d'années entra dans la pièce. Comme Jesse, elle avait des cheveux blonds et portait des lunettes. Mais la ressemblance s'arrêtait là. Elle avait des yeux tristes et un visage un peu ovale.
« Bonjour, dit-elle d'une voix douce. Tu dois être Teddy c'est ça ?
_ Oui Madame.
_ Jesse et Sam sont déjà en haut. Deuxième porte à gauche. Je te laisse aller seul. »
Elle se tourna vers l'elfe.
« Merci Falmer. Tu peux aller t'occuper de la pelouse maintenant. »
Il s'inclina jusqu'à ce que son long nez touche le sol puis quitta la pièce sans tourner le dos. Après quoi, Madame Cresswell, ou Talbot, Teddy ne savait plus très bien à force, tourna le dos et entra dans une autre pièce. Le garçon haussa les épaules avant de se diriger vers l'escalier. Il n'aimait pas ça du tout entrer chez les gens et déambuler comme ça au hasard. Il trouvait ça un peu glauque et terriblement malpoli. Son paquet sous le bras, il se retrouva rapidement sur le palier qui donnait sur un grand couloir parsemé de portes. De l'une d'elle s'élevait de la musique et des rires. Il en déduisit qu'il devait s'agir de la chambre de son ami.
Il passa devant une porte entrouverte. La pièce était plongée dans le noir mais il devina, à la lumière émanant du couloir, les silhouettes des meubles. Apparemment, quelqu'un était allongé sur le lit. Il ne put réellement le voir et il n'osa ni s'avancer ni pousser la porte. Il passa rapidement pour se rendre dans la chambre de son ami.
Dans la maison de sa grand-mère, Teddy avait une chambre spacieuse avec un lit d'une personne, malgré ses récriminations pour en avoir un grand, un bureau assez large, une grosse armoire avec un miroir dans la porte et une grande bibliothèque où il pouvait ranger tous les romans que sa tante Hermione lui offrait aux anniversaires. Mais à côté de celle de Jesse, il avait l'impression de dormir dans un placard. Le lit à lui tout seul aurait pu accueillir les trois garçons sans qu'ils soient serrés. Il était recouvert de peluches et de coussins qui avaient l'air drôlement moelleux. Le bureau était dans coin, près de la fenêtre et il y avait dessus un ordinateur moldu. Plus loin, proche de la commode sur laquelle trônaient encore d'autres peluches de toutes les formes et de toutes les couleurs, on avait installé une télé avec une console de jeu vidéo et des poufs vert pâles. C'était là qu'étaient installés Sam et Jesse, plongés dans un jeu où le but semblait a priori de tuer des soldats.
Il était élevé dans les traditions sorcières, mais il connaissait beaucoup de choses sur les moldus du fait que deux de ses tantes ne soient pas de sang-pur, l'une n'étant d'ailleurs même pas une sorcière. Sam, qui l'avait sûrement entendu entrer, se retourna vivement, un sourire jusqu'aux oreilles.
« Les jeux vidéos c'est trop bien ! C'est décidé, l'année prochaine je prends étude des moldus. »
Jesse se retourna à son tour et coupa le jeu au grand malheur de Sam qui devait probablement voir une console pour la première fois de sa vie.
« Je suis content que tu sois venu. Je ne savais pas si ta famille te laisserait venir ou pas.
_ Oh pas de problème pour ça, ils ne sont pas embêtant. Chez nous tout le monde va chez tout le monde tout le temps. »
Il ramassa le paquet sur le lit.
« Tiens, joyeux anniversaire. »
Jesse arracha fébrilement le papier pour découvrir avec des yeux agrandis par la surprise un kit de nettoyage pour balai comme il lui avait dit quelques jours plus tôt qu'il allait avoir son premier balai de course pour son anniversaire. Cette année, ils avaient la possibilité d'amener leurs propres balais à l'école et Teddy se demandait s'il devait en demander un à sa grand-mère ou attendre de s'en faire offrir un à Noël. D'un autre côté, il avait déjà demandé un hibou. Le choix était cornélien.
Ils passèrent une partie de l'après-midi à jouer aux jeux vidéos jusqu'à ce que Falmer, l'elfe de maison, vienne leur apporter du gâteau et du lait froid qu'ils dévorèrent de bon appétit.
« Est-ce que c'est toujours comme ça ici ? demanda Sam en se resservant une autre part de génoise au chocolat.
_ Comment ça ?
_ Eh bien ton elfe, c'est lui qui fait tout et on dirait que tu es tout seul. »
Jesse soupira.
« Ma mère fait de la dépression depuis que mon père est mort et je crois que ça ne va pas bien avec Franck.
_ Qui est Franck ? demanda Teddy.
_ C'est le petit ami de ma mère. Ils vont bientôt se marier mais ils n'ont pas encore fixé de date.
_ Tu t'entends bien avec lui ?
_ Bof. Il fait des efforts et tout mais la semaine dernière il m'a appelé Steve.
_ Steve ? »
Sam écarquillé les yeux et laissa tomber quelques miettes de gâteau sur le devant de son t-shirt.
« Mais où est-ce qu'il a péché ça ?
_ J'en sais rien figure-toi. »
Ils ne purent cependant continuer la discussion. Une fillette aux cheveux jaune pâle et au nez retroussé entra dans la pièce. Dans une main, elle tenait une poupée dont les cheveux changeaient de couleur à intervalles irréguliers.
« Vous avez mangé tout le gâteau ! pleurnicha-t-elle. Vous m'en avez même pas laissé. Maman avait dit que je pourrais en avoir !
_ C'est mon anniversaire, grogna Jesse. Et c'est ma chambre, t'as rien à faire là Laura !
_ C'était ton anniversaire jeudi ! C'est pas aujourd'hui, aujourd'hui c'est ton rien du tout ! »
Durant un long moment, ils se chamaillèrent puis la fillette s'en alla en gémissant que son grand frère n'était rien qu'un égoïste et qu'elle le détestait. Jesse referma la porte derrière elle et soupira de soulagement.
« Ce qu'elle peut être pénible.
_ C'était ta sœur ? demanda Teddy.
_ Et qui veux-tu que ce soit d'autre ? Mon sombral apprivoisé ? Quoi que ça lui irait bien au final.
_ Mais c'est elle qui vient à Poudlard cette année ?
_ Oui c'est elle, je n'ai pas d'autre sœur.
_ Elle joue encore à la poupée. »
Teddy songea à Victoire qui était visiblement plus jeune que Laura et qui avait déjà commencé à délaisser ses poupées. Ceci dit, elle commençait à tanner ses parents pour avoir un balai et il semblait qu'ils ne soient pas d'accord. Il comprenait, sa cousine était une véritable casse-cou. Elle avait quand même toutes les chances de se casser un bras, une jambe si ce n'était les deux à la fois.
« Oui elle joue encore à la poupée, soupira Jesse. Mais on s'en fout de ma sœur. Le plus important c'est Teddy. »
Le garçon écarquilla les yeux et ses cheveux devinrent rouge vif comme chaque fois qu'il rougissait. Aux rires de ses amis, il se maudit une fois de plus d'être un métamorphomage. Ce n'était décidément pas discret du tout.
« Comment ça c'est moi le plus important ? »
Jesse s'assura que la porte était bien fermée et se rapprocha de ses amis. D'une tape sur la tête, il indiqua à Sam qu'il était temps de couper la console et ce dernier s'exécuta un peu à regret. En tout cas, il savait ce qu'il allait demander à sa mère pour son propre anniversaire : des jeux moldus. Il ne savait pas d'où lui venait cette fascination mais dès qu'il avait sous les yeux quelque chose de non magique, il ne pouvait s'empêcher de l'étudier sous tous ses angles.
« Est-ce que tu as eu le temps d'étudier la pièce que tu as trouvé dans le train avant les vacances ? »
Machinalement, Teddy plongea la main dans la poche de son pantalon et en tira la médaille en question. Elle représentait un serpent qui se mordait la queue. La pièce était de la taille d'un gallion, peut-être un tout petit peu plus grosse, et taillée dans un métal doré. Sur l'une des faces qui était lisse, se trouvait l'attache d'une broche. De l'autre côté, tout autour du serpent, se trouvaient de nombreux signes qu'ils ne savaient pas déchiffrer. Il la fit tourner plusieurs fois entre ses mains.
« J'ai regardé dans les livres de la bibliothèque de ma grand-mère mais je n'ai rien trouvé du tout. »
La réalité, c'était que si la broche ne le quittait jamais, il l'avait un peu oubliée et il avait passé tout son été à s'amuser et non pas à faire des recherches. Il avait un peu honte de lui, surtout qu'il avait été très motivé pour découvrir la vérité. Les seules explications qu'il connaissait étaient celles qu'avait données le professeur Starlight l'année précédente. Le serpent qui se mordait la queue, aussi nommé Ouroboros, était le signe de l'immortalité. Ou de la vie éternelle. Teddy ne se souvenait plus très bien des termes exacts employés par le professeur d'astronomie mais de toute façon, il n'était pas sûr du tout qu'il y eut une réelle différence.
« Est-ce que vous avez trouvé quelque chose, vous ? »
Sam et Jesse secouèrent la tête de concert.
« En fait, s'excusa Sam, j'ai complètement oublié. Avec les vacances, je suis parti un peu aux Pays Bas dans de la famille et je n'ai plus du tout pensé à tout ça.
_ Moi j'ai cherché, ajouta Jesse d'un air fier. Mais je ne savais pas trop où alors j'ai pris un peu n'importe quels livres. J'ai même regardé sur internet.
_ C'est quoi internet ? » demanda Sam en fronçant les sourcils.
C'était un mot que Teddy avait déjà entendu. C'était un peu vague dans son esprit et il en déduisit que c'était sûrement une spécificité moldue.
« C'est comme une bibliothèque mais uniquement sur ordinateur. En fait tu peux avoir accès à des tas des choses et notamment beaucoup d'informations.
_ Et tu peux avoir tous les livres que tu veux ? Sans te déplacer ? C'est fascinant…
_ En fait ce ne sont pas vraiment des livres. Plutôt des pages.
_ Mais sans les livres, des pages toutes seules, ça ne veut rien dire.
_ Non mais ce ne sont pas des pages de livres, juste des… pages. »
Voyant que ni Teddy ni Sam n'avait l'air de bien saisir le concept qu'il était en train d'essayer de leur inculquer, il se leva et se dirigea vers l'ordinateur sur son bureau, qu'il alluma en deux petits gestes. Quelques secondes plus tard, il se retrouva sur l'internet en question et leur montra le principe et l'utilisation.
« Si on avait accès à ça pour faire nos devoirs, sourit Teddy, on aurait que des O. Y a pas moyen d'imprimer deux ou trois trucs de potions ou de botanique pour moins galérer cette année ?
_ Tu as les programmes ?
_ Euh… non pas encore.
_ Alors voilà. Je verrai pour les vacances de Noël par contre. »
Il s'appuya au dossier de son fauteuil, tout heureux d'avoir enseigné quelque chose à ses amis.
« Comment ça se fait qu'il y ait tant de trucs moldus chez toi ? demanda Sam tellement fasciné qu'il en avait des étoiles dans les yeux.
_ En fait ma mère est une sang-mêlée. Son père était un né moldu et donc il y avait toujours des tas de trucs pas magiques chez eux. Elle n'a pas voulu rompre complètement avec tout ça. Et j'avoue que j'aime bien tous ces trucs, c'est comme de la magie mais… enfin pas magique. »
Il fallait avouer que les moldus étaient des gens ingénieux. Ils palliaient au manque de magie par des inventions toutes plus malignes les unes que les autres. Si être sorcier était une fierté, il fallait avouer qu'il s'agissait plus d'un apprentissage de formules et de gestes qu'autre chose. Les moldus, eux, faisaient réellement fonctionner leurs esprit pour apprendre à se faciliter la tâche. Tout ne résidait pas dans l'utilisation d'une baguette.
C'était compliqué et astucieux. Mais ça n'empêcha pas le jeune garçon de songer, à cette seconde même, qu'il aurait aimé avoir le droit de porter constamment sa baguette sur lui, comme n'importe quel autre sorcier. Pour les vacances, sa grand-mère la lui avait faite ranger dans l'étui qu'il avait eu en l'achetant chez Ollivander l'année précédente. Il se sentait presque tout nu sans elle.
« Et alors ? conclut-il. Est-ce que tu as trouvé quelque chose ?
_ Je ne sais pas, je ne suis pas sûr. Je crois que j'ai trouvé beaucoup de bêtises, notamment un site parlant d'un dénommé Nicolas Flamel qui avait trouvé la pierre philosophale à un moment donné.
_ Oh ! Cette histoire est dans l'histoire de Poudlard ! Je l'ai lue ! Mon parrain a retrouvé cette pierre avant que Voldemort ne mette la main dessus mais elle a été détruite ensuite pour éviter qu'elle ne soit à nouveau recherchée par quelqu'un de mauvais. »
Un peu en retrait, Sam se mit à faire les cent pas. Il se gratta distraitement le menton, fronça les sourcils, s'arrêta un instant puis reprit sa marche.
« Imaginez… imaginez qu'elle n'ait pas été détruite.
_ Ou que quelqu'un d'autre ait trouvé la formule, suggéra Jesse. Peut-être qu'une nouvelle pierre est de nouveau en jeu.
_ Oui mais pour quoi faire ?
_ Pour avoir la vie éternelle, Teddy ! s'écria Sam. Tu ne voudrais pas vivre éternellement toi ? »
Teddy fit la grimace. Comme tous les enfants, il avait rêvé à un moment donné d'être immortel mais cette envie lui était très rapidement passée. Il avait lu dans un livre d'histoire un jour que les gens qui mourraient allaient dans un endroit appelé paradis – lorsqu'ils ne devenaient pas des fantômes évidemment – et qu'ils y retrouvaient tous ceux qu'ils avaient perdu et qu'ils avaient aimé. Et depuis lors, il s'était imaginé qu'à sa propre mort, il retrouverait ses parents. Or, s'il vivait éternellement, il ne mourrait jamais et ne les reverrait donc jamais. Mais est-ce que ses amis pouvaient comprendre son raisonnement ? Vu leurs regards, il n'en était pas sûr du tout.
Il se força à sourire.
« Si bien sûr. Mais je ne vois pas le rapport avec Napata. »
Jesse leva les yeux au ciel à la mention de leur amie de Serpentard. Il avait beau le nier, Teddy était persuadé qu'il l'aimait plus qu'il ne voulait bien le croire. Evidemment, la fillette avait un caractère bien trempé et il plaignait sincèrement celui qui l'épouserait plus tard. Mais elle n'en restait pas moins quelqu'un d'agréable et d'intéressant et même si elle les brutalisait un peu parfois, en bonne Serpentard qu'elle était, il la considérait comme sa meilleure amie, juste après Victoire bien évidemment. Elle, elle avait toujours la première place dans son cœur. Elle était la numéro un pour tout et jamais il ne la trahirait, jamais il ne l'aimerait moins.
« Pitié ! soupira Jesse. Ne parle pas d'elle.
_ Oui mais il n'empêche que les gens qui avaient cette médaille cherchaient à lui faire du mal pour faire pression sur le ministre Shackelbolt. Et la pierre philosophale, c'est bien gentil, mais je ne vois pas le rapport.
_ Peut-être parce qu'on n'a pas cherché où il fallait, dit Sam. Peut-être qu'on devrait encore continuer nos recherches. »
Ce qui signifiait, pour lui et Teddy, les commencer tout court.
On frappa à la porte et un homme entra sans même en attendre l'autorisation. Il était de grande taille et avait des cheveux poivre et sel, un visage très carré et des épaules larges.
« C'est qui Teddy ? »
Le susnommé leva timidement la main. Ce type était sacrément intimidant. Il devina qu'il devait s'agir du beau-père de son ami et, tout à coup, il comprit pourquoi ce dernier se rebellait si peu contre lui.
« Ta grand-mère vient d'arriver pour te ramener chez toi. Rassemble tes affaires et dépêche-toi. »
Il obéit sans traîner et salua Sam et Jesse.
« On se revoit à la rentrée. Le premier arrivé garde une place pour les autres dans le Poudlard Express. »
Il descendit rapidement dans le hall d'entrée où l'attendait effectivement sa grand-mère avec qui il partit, des pensées plein la tête. Cette histoire de signe d'immortalité et de pierre philosophale l'avait beaucoup intrigué et avait ramené en lui l'envie de mener l'enquête qu'il avait ressentie tout au long de sa première année à Poudlard.
Et cette enquête commençait par une fin : celle de ses vacances d'été.