Bonjour bonjour bonjour!

Coucou mes chaaaaats *calin* ce que va suivre est un petit OS que j'ai écris pour l'anniversaire de Titipo, mon petit hippie adoré *coeur* et je le lui avais envoyé sur format papier, en exclu huhu et qu'elle a, semble-t-il, apprécié :D

Il aura peut-être (ET JE DIS BIEN PEUT-ETRE) une suite suite à... quelques demandes w mais je sais pas si j'ai encore quelque chose à dire dessus...

Enjoy


Le Prof de philo fixa son vis-à-vis avec stupeur. Il avait vraiment fait tout ce chemin pour lui demander... ça ? Comme ça ? Il n'avait donc rien comprit ?

-Kriss...

-Réponds, juste... réponds...

Après tout, oui, c'était lui, le Prof, qui était partit en claquant la porte, en crachant sur des années de vie commune, de travail, de caresses et de baisés échangés. Oui il avait claqué la porte de cet amour, mais il avait ses raisons, non ? Ça faisait un an maintenant, alors pourquoi venir aujourd'hui ?

-Tu... tu en doutes ?

Kriss ne répondit pas, il se contenta de baisser la tête pour regarder le sol usé de l'appartement miteux. Oui il doutait. Dans les premiers mois, il avait espéré le voir de nouveau franchir la porte, en sens inverse, pour se jeter sur ses lèvres comme avant, comme à chaque fois, il avait espéré qu'ils se seraient encore réconciliés dans un combat sous la couette, comme à chaque fois... Mais les semaines étaient passées, et Kriss apprenait que le Prof avait créé sa propre émission, puis qu'il avait acheté un nouvel appartement loin de lui, et enfin qu'il s'y était installé avec le présentateur télé. Et cette dernière nouvelle lui avait fait tellement mal...

Alors il avait attendu un an, il avait attendu d'avoir le courage, il avait attendu pour que sa douleur s'estompe... mais il avait quand même sentit ses tripes se tordre quand le Prof avait ouvert la porte, laissant ses yeux s'agrandir à la vue de Kriss. Il avait attendu sous la pluie que le présentateur télé soit sortit, il n'aurait peut-être pas du.

Et maintenant il était là, face à Lui, à lui demandé s'il l'avait aimé un jour, ou s'il avait juste joué avec lui comme il savait si bien le faire. Le Prof soupira. Passant une main lasse sur son visage, il laissa le silence régner quelques instants dans la pièce, avant de le rompre de sa voix grave, faisant sursauter son créateur.

-Tu sais pourquoi je suis partit ? C'est justement parce que je t'aimais Kriss. Je t'aimais, et ça me bouffais de l'intérieur. Putain, moi, l'homme de Lettres, l'homme libre, le penseur, le philosophe, l'anti-conformiste… En plus d'être mon créateur, tu étais devenu… ma drogue, mes chaînes.

Il se leva sous le regard embué de Kriss.

-Et tu me tuais. Tu sais… je… je t'aime encore… le cadreur est juste un colocataire dans les bras duquel j'espère vaguement parvenir à te sortir de ma tête. C'est con, non ? Je suis con. Tu es très con.

A présent, Kriss pleurait. Les larmes brillantes traçaient des sillons luisants sur ses joues rougies. « Je t'aime toujours ». Il aurait presque préféré entendre le contraire.

-Je… je t'ai haïs si fort quand tu es partis… articula-t-il avec difficulté.

-Machiavel disait en son temps, « il est plus facile d'être haït que d'être aimé, s'il faut qu'il n'y ait que les deux ».

Entre deux sanglots, Kriss eut un rire amer.

-Même dans les pires moments tu cites des philosophes…

-On ne se refait pas.

Soupirant, le prof de philo vint s'asseoir près de celui qui était son créateur.

-Tu crois que cela à été simple pour moi ? J'ai souffert aussi, mais il faut savoir être égoïste dans la vie.

Kriss cacha sa tête dans ses mains et respira. Égoïste, oui, il l'avait été.

-Alors… commença-t-il..

-N'espère pas changer les choses, on reste comme on était avant que tu ne débarques à l'improviste dans mon salon.

Kriss releva la tête, perplexe, pour fixer le prof. Que…

-Tu crois quoi ? Que c'est en arrivant après un an que tu vas rattraper les choses ? Je suis partis, et j'avais mes raisons, j'ai fais des choix que je ne regrette pas. Je t'aime toujours et je doute que cela change mais… Mais je ne peux pas Kriss, je refuse.

Un nouveau silence s'installa dans la pièce froide, troublé uniquement par la pluie qui battait les vitres sous un ciel lourd de nuages. L'orage. Comme dans les têtes des deux hommes. Et il s'éternisa, le silence, encore et encore, s'étirant… il leur laissa le temps de se regarder, de s'observer, de se reconnaitre... Puis la porte d'entrée claqua, et le présentateur télé entra dans le salon, trempé, les bras chargés de sacs de courses. Lorsqu'''il vit Kriss, il se stoppa net. Ce dernier eut un rire froid. Et le prof ne broncha pas quand il prit congé des du…. Couple. Il ne broncha pas quand il entendit de nouveau la porte claquer, et puis de toute façon il n'avait pas bronché en entendant les premiers sanglots de Kriss, dans le couloir. Une fois dans la voiture, le schizophrène alluma le moteur mais ne démarra pas. Ses tremblement l'en empêchaient. Ses doigts pianotèrent sur le volant inerte tandis que son torse se soulevait bien trop rapidement. Enfin, une fois superficiellement calmé, il parcouru à la hâte les quelques dix-huit kilomètres qui le séparaient de chez lui… son chez lui, où il entra en trombes, sans même prêter attention à sa « famille », qui l'attendait. Il se rua dans sa chambre et se jeta sur son lit. Il n'arrivait plus à pleurer, il était juste vide. Il se défit de sa chemise trempée et la jeta dans un coin, fermant les yeux et posant ses mains sur son visage, le dos enfoncé dans le matelas moelleux.

Mais un bruit attira son attention. Rouvrant les yeux, il comprit qu'il n'était plus seul dans sa chambre. Le prof…

-Mais que…

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que le philosophe s'était assit à califourchon sur ses hanches, sans un mot. Kriss sentit son corps s'enflammer tandis que le prof passait une langue avide te habile sur ses lèvres, ses joues, sa mâchoire… il ne se demanda même pas si c'était vrai, il se sentit si lourd et si léger, pour un contact encore si innocent… Le Prof lui arracha un gémissement quand leurs langues entrèrent en contact, et quand il pressa son érection sur celle naissante de son partenaire. Et ses mains qui se baladaient sur son torse… il avait chaud là où leurs peaux étaient en contact, et il avait froid là où elles ne l'étaient pas. Kriss se sentait perdre pied sous les caresses qui lui rappelaient le passé, sous cet homme qu'il avait tant aimé…

Et cette bouche qui flattait désormais sa peau, et qui descendait, et enserrait son membre gorgé de sang, ce râle sui s'échappa de sa bouche et ce grognement de frustration quand l'autre l'empêcha de se libérer… Tant de frustration mêlée à tant de plaisir, et lorsque le visage aimé revint au dessus du sien pour l'entraîner dans un langoureux baisé, tandis que les doigts experts détendaient sa chaire amoureuse… il se sentait revivre sous ce corps, après un an de mort, de coma, d'absence, enfin il respirait, il se sentait… là.

Le Prof fixa le visage rougit de son créateur et son cœur rata un battement. Avait-il réellement survécut un an sans ce spectacle ? Sans cette eau lisse sous ses doigts ? Sans cette langue contre la sienne ? Il ne pouvait rien faire d'autre que de se presser un peu plus contre le corps si chaud et si semblable au sien. Il se présenta, fébrile, contre l'intimité de Kriss, et étouffa un juron quand il se sentit glisser doucement à l'intérieur… il avait oublié son étroitesse, il avait oublié ce que c'était de le faire avec Lui. C'était… c'était quelque chose, quand même… Un long râle leur échappa à l'unisson, et il sentit les mains de Kriss lui griffer furieusement les omoplates au rythme des coups de reins… Et Kriss cria quand il sentit les dents du Prof s'enfoncer dans la chaire tendre de son épaule, y laissant un trait de salive, que le philosophe lécha savamment, tout en accentuant ses mouvements. Il réussissait à le faire décoller à chaque fois, frappant encore et encore la petite boule de nerf qui faisait vibrer Kriss. Dans la main du Prof, le membre de Kriss pulsait, et il fini par s'y déverser, enserrant d'autant plus la virilité en lui, le faisant venir à son tour. Épuisé, mais heureux, le Prof s'effondra dans ses bras, enfouissant sa tête dans le cou encore chaud et humide de sueur de Kriss. Ils s'endormirent sans s'en rendre compte… Sans se rendre compte…

Lorsque le Prof ouvrit les yeux, le décor avait changé, il était de retour dans sa chambre à lui, et près de lui, c'était une tête blonde qui dépassait de la couverture… Mais le drap humide et poisseux lui rappela ce qui, il devait se rendre à l'évidence, n'était qu'un rêve. Il soupira. Il faisait le même depuis des mois… Oui, oui, Kriss lui manquait…

Kriss, d'ailleurs, venait lui aussi d'émerger dans son lit. Seul. Après avoir passé une main sur son visage, il souleva le drap qui lui collait à la peau et se leva.

Mais lorsqu'il saisit ses clefs de voiture, il ignorait qu'à dix-huit kilomètres de là, un homme aux sourcils épais faisait de même. « Ce n'est pas fini, hein ? C'est comme si cela ne faisait que commencer… »