Avant de vous lancer dans ce court chapitre, je voulais vous remercier pour vos reviews, ou le fait de "suivre" cette histoire", ou de l'avoir mise en favori. C'est très gentil.


- Chapitre 5 -

Ils étaient à la maison depuis une semaine. Une semaine durant laquelle Anna avait regardé son fils travailler, interagir avec ses amis, rire, être concentré. Elle l'observé dès qu'elle en avait l'occasion. Son fils était parti juste après son diplôme d'études secondaires. Il avait travaillé dur pour pouvoir entrer à Columbia. Et il avait réussi. Bien évidemment qu'Anna était fière de son fils. Elle vantait ses mérites à toutes ses amies. Elle pavanait fièrement. Son fils, son bébé, avait fini le lycée brillement.

Puis, Blaine s'était plu à New-York. C'était évident, elle aurait dû le prévoir. Et elle aurait dû s'y préparer. Blaine n'était rentré que quelques jours pour fêter Noël avant de rentrer fêter la Nouvelle Année avec ses nouveaux amis. Puis, il n'était rentré que quelques semaines durant l'été. Et peu à peu Blaine avait cessé de venir voir ses parents. Il leur téléphonait toutes les semaines. Et Anna avait chaque jour un message dans sa boîte email, de chacun de ses fils. Parfois, Blaine lui envoyait un article intéressant qu'il avait trouvé en ligne, parfois c'était une photo qu'il avait prise, parfois juste un « bonjour Maman ».

Alors, Anna prenait un plaisir infini à voir son fils tous les jours.

Blaine aussi prenait un plaisir infini à passer du temps avec ses parents. Ce n'était pas qu'ils n'avaient pas envie de le voir depuis qu'il était arrivé à New-York. C'était qu'il aimait sa nouvelle vie. Et parfois – souvent – il s'en voulait. Parce qu'il n'avait pas envie de quitter sa nouvelle vie de rêve pour retourner en Ohio. Où il n'avait plus d'amis, parce qu'ils avaient tous déménagé. Où il n'avait pas vraiment d'endroit à lui. Il n'y avait que la Dalton Academy. Et ce n'était pas vraiment l'endroit à la mode. Il n'avait que ses parents. C'était déjà beaucoup. Mais, il préférait ses amis, les bars, les soirées au cinéma et les week-ends qui fatiguent.

Alors, maintenant qu'il avait ses amis, les soirées remplies de rire, son métier qu'il adorait et ses parents, il se dit que sa vie ne pouvait pas vraiment être mieux que ça.

Une semaine après son arrivée, il avait repris l'habitude de se lever aux aurores pour pouvoir prendre son petit-déjeuner avec ses parents. Le petit-déjeuner, c'était leur truc à tous les trois. La tradition avait commencé les week-ends, lorsque Blaine était petit, trois ou quatre ans, et qu'il se réveillait invariablement à six heures trente du matin. Qu'importe le jour. Alors, ses parents et lui avaient l'habitude de déjeuner sans Cooper. Parce que Cooper se levait tard, si tard que souvent, il sautait la case petit-déjeuner pour arriver à celle du déjeuner.

« Bonjour, dit Blaine en arrivant dans la cuisine.

- Bonjour Blaine, répondit sa mère sans vraiment le regarder. Bien dormi ?

- Très bien et toi ?

- Un peu stressé, mais ça va.

- C'est aujourd'hui ?, demanda Samuel en reposant sa tasse de café.

- Mmh, acquiesça Blaine.

- Blaine, promets-moi que tu ne feras pas de bêtises. S'il te plait.

- Promis, Maman », dit Blaine en l'embrassant.

Il avait rendez-vous à onze heures avec Connor. Il allait assister à la réunion et ensuite, Connor lui avait dit qu'ils iraient déjeuner ensemble.

Beth avait prévenu les parents de Blaine des intentions de leur fils. Parce qu'ils avaient découvert des tas de choses vraiment étranges. Apparemment, Scaevola Tiro était du genre à faire faire des choses pas nettes et pas très légales. Et, Beth était convaincu qu'il était du genre à torturer les membres qui voulaient partir. Blaine lui avait répondu sèchement qu'elle psychotait. Alors, elle avait été prévenir Samuel. Qui avait prévenu Anna. Qui avait demandé à Blaine des comptes. Mais Blaine avait répondu qu'il était un grand garçon, qu'il prenait ses responsabilités et qu'il assumerait l'entièreté de ses actes.

Alors, une heure avant l'heure du rendez-vous, Blaine avait embrassé sa mère et avait salué Beth et Joe. Et il était parti. La route lui avait semblait plus longue que la première fois, surement un tour de son esprit. En arrivant, il avait garé la voiture devant le bâtiment des informations et était entré. Ils étaient quatre à attendre, une femme accompagné d'une fillette de quelques années, et deux autres hommes de l'âge de son père, voire plus. Blaine les dévisagea, il cherchait ce que chacun pouvait faire ici. Mais leurs visages étaient fermés.

Un garçon, à peine plus âgé que Connor, était venu les chercher. Et la réunion avait eu lieu dans un patio agréable. Blaine avait appris que les membres de la Communauté avaient une vie après la mort et qu'il était important de tout faire pour que la seconde vie soit parfaite. Et que, bien évidemment, seuls les membres de la Communauté pouvaient attendre cette seconde vie parfaite. Il avait appris aussi qu'on lui offrirait une famille. Littéralement. On lui offrirait une femme. Et ils fonderaient une famille. Il aurait aussi une maison, ou un terrain pour bâtir sa maison. Et toute sorte d'autre chose. En échange de tous ses avantages, il ne fallait qu'une chose. Qu'il jure fidélité à Scaevola Tiro. La femme souhaitait entrer dans la Communauté le plus rapidement possible. Elle avait besoin de l'aide de Scaevola Tiro lui apporterait. Les deux autres hommes étaient un peu plus réticents, comme Blaine. Mais, lorsque deux jolies jeunes femmes étaient passées dans le patio et que leur interlocuteur avait dit que, potentiellement, ces femmes pourraient devenir leurs femmes, Blaine se dit que c'était vraiment le sexe qui faisait tourner le monde.

Puis Connor était arrivé et avait serré la main de Blaine. Et Connor les avaient excusés et ils étaient partis.

« La réunion s'est-elle bien passé ?, demanda Connor, alors qu'ils marchaient.

- Tout à fait, merci.

- Vous avez appris des choses intéressantes ? »

C'était le moins que l'on puisse dire.

« Oui, dit Blaine. Mais, la réunion a soulevé des tas de questions.

- C'est bien les questions, dit Connor. Ça ouvre l'esprit à des réponses.

- Tout à fait, sourit Blaine. D'ailleurs, Connor, je peux te poser une question ?

- Oui, Blaine, vous pouvez.

- Est-ce que tu peux me tutoyer, Connor, vraiment parce–

- Je ne suis pas encore un Homme, Blaine. Alors, non, je ne peux pas.

- D'accooooooord, dit Blaine plutôt calmement, alors que son esprit lui criait de s'enfuir en courant.

- Blaine, vous pouvez me poser vos questions tout de suite si vous voulez.

- Où va-t-on ?, demanda innocemment Blaine.

- Chez moi. Enfin, chez mon Parrain.

- Ton Parrain ?

- Oui, c'est lui qui m'a élevé. Quand j'avais sept jours, ma mère m'a donnée à mon Parrain. Et je ne l'ai jamais revu. Alors c'est mon Parrain qui m'a tout appris. C'est lui qui m'a donné mon prénom aussi. C'est vraiment un Homme bien. Dans trois semaines, je deviendrais moi aussi un Homme. Et je le quitterais, j'aurai ma propre maison. Avec mon Parrain, on habite un appartement. Parce que mon Parrain est le Filleul de Scaevola. Donc, on habite dans le Manoir. »

Le Manoir était en fait une maison de taille modeste. Et Blaine s'étonna qu'on l'appelle « Le Manoir ». Mais, il ne posa pas de question. Probablement que Connor n'arriverait pas à y répondre.

Connor déverrouilla la porte du Manoir, et mena Blaine directement à gauche en entrant et déverrouilla un nouvelle porte. Alors, ils arrivèrent dans un appartement, comme celui que Blaine avait à New-York.

Blaine regarda Connor. Comme lui, il ôta ses chaussures. Comme lui, il posa sa veste sur le porte-manteau. Il suivit Connor dans la pièce principale.

C'est là qu'il le vit. Il était sûr que c'était lui. Parce qu'il avait vu des milliers de photographies. Sûrement pas des milliers. Mais, il avait vu sa photographie.