Tout d'abord, je n'aime pas ce chapitre, il s'agit du dernier, et je suis bien contente d'en avoir fini avec cette histoire. Je vous préviens, la fin qui va suivre ne plaira pas à tout le monde, libre à vous de la lire ou pas, d'en tenir compte ou pas. Bonne lecture quand même à ceux qui liront. *cœur*

Ps : merci de ne pas me tuer après, pitié, j'ai encore Zone C à écrire moi.

Ps2 : c'est la première fois que j'écris le chapitre final d'une fiction et omg c'est excitant.


Kriss entrouvrit les yeux et avisa son bras, coincé sous un poids. De la couette dépassait une touffe de cheveux châtains, dont le porteur ronflait doucement. Il fronça les sourcils. Que… ? Soulevant d'une main la couverture, il crut avoir une attaque cardiaque lorsqu'il découvrit un Mathieu dormant à poings fermés, blottit contre lui. Mais… comment ils… Il se frotta les yeux avec sa main libre et se dégagea doucement, sans réveiller le plus jeune. Il attrapa d'une main tremblante ses vêtements qui trainaient par terre, avisa son tee-shirt déchiré et fronça d'autant plus les sourcils. Il avait beau essayer de se rappeler des événements de la veille, il n'y parvenait pas… ses souvenir s'arrêtaient quelque par entre son arrivée au Dernier Bar, et son énième verre d'un alcool dont il ne se souvenait même pas. Dans son crâne battaient ses veines. Quelle gueule de bois. Il s'assit au sol dans un coin et fixa l'être encore assoupit sous la couverture. Mathieu… Tout était un peu flou dans sa mémoire. En fait… non… non, il se souvenait très bien, en cherchant bien dans sa tête.

Il se souvenait de cette irrésistible –et aujourd'hui incompréhensible- attirance qu'il avait eu pour lui. Certes il avait toujours trouvé Mathieu mignon, mais de là à… non. Ce n'était pas crédible. Le youtuber eut un sursaut quand il vit son… ami… remuer dans le lit. Lorsque le châtain ouvrit les yeux, il commença, comme si de rien n'était, pas étirer tous les muscles de son corps, comme un chaton, sous le regard perplexe de Kriss, avant de prendre subitement conscience qu'il ne reconnaissait pas la pièce où il se trouvait… il était toujours au Dernier Bar ? à l'étage, dans les chambres ? Il se redressa avec toute la difficulté d'un lendemain de cuite et chercha dans la pièce une quelque chose qui pourrait l'aider à se repérer… et tomba nez à nez, ou plutôt, yeux à yeux, avec le regard brun de Kriss. Kriss. HEIN ? Faisant un rapide tour de sa propre personne, Mathieu s'aperçu de sa (visible) nudité et serra contre lui le drap froissé.

-Heu… hm… Bonjour ?

La gène se lit immédiatement sur leurs deux visages et silence un peu lourd s'installa.

-Hum… Kriss ? Je pourrais, euh…

-Oui, t'habiller, bien sûr, s'empressa de compléter le schizophrène en se levant prestement pour se retourner.

Il entendit derrière lui des mouvements de tissus et sentit s'approcher le moment où ils allaient devoir parler. Fermant les yeux, il sursauta de nouveau lorsque des flashs de la nuit lui revinrent en mémoire. Fermant encore plus fort les paupières, il attendit avec fébrilité le moment où Mathieu murmura de l'autre côté de la pièce :

-C'est bon…

Soufflant, il se retourna et fixa le bout de ses chaussures.

-On sait tous les deux ce qu'il s'est passé, hein ? demande Mathieu.

-Tu veux dire avant ou pendant ?

-Les deux.

Oui, oui ils avaient comprit tous les deux. Ils se rappelaient de l'attraction qu'ils avaient l'un pour l'autre encore hier, et ils en connaissaient la raison, car au fond, ce n'était pas dur à comprendre…


Alexis sentait les coups dans son dos, et serrait entre les jointures blanchies le verre vide. Pas assez vide à son goût, car il lécha de rage les dernières gouttes, le goût de la vodka qui s'y trouait se mêlant au sel de ses larmes. Il ne les sentait même plus en fait... il avait trop d'alcool dans le sang, il se sentait flotter, presque bercé par les coups dans la cloison, et il n'entendait même plus les gémissements, en fait, il avait l'impression qu'ils venaient de plusieurs endroits en même temps... son esprit embrumé fit même de l'humour « héhé j'ai le son en stéréo, si c'est pas beau ça ! ».

Combien de verres avait-il bu ? 2 ? 4 ? 12 ? c'était de la vodka en tout cas… non ? Hu, c'était fort... mais il s'en fichait, là il ne sentait plus rien...

Pourtant il serrait le verre de plus en plus fort entre ses doigts... plus fort... plus fort... le verre éclata, plantant des bris coupant dans sa chaire, contact brutal qu'il ne sentit même pas. Se laissant glisser un peu plus sur le sol, il fixa le plafond. Putain qu'il avait été con. Tellement con qu'il se faisait pitié à lui-même... après tout... après tout c'était normal que Kriss ne le voit pas. Il lui avait mit sous les yeux un type génial, comme lui, partageant les même problèmes... il aurait du se douter que ça allait finir comme ça. Hein. Il aurait du, et il aurait pu s'il avait été moins con.


-Alex ?

Un soupçon d'horreur passa dans leurs yeux, ainsi que dans les yeux de leurs doubles, qui avaient aussi ouvert la porte, en face, lorsqu'ils avisèrent le sang qui tâchait la moquette.

La lumière... les lumières... elles bougeaient... il se sentait balancé, comme sur un bateau... il était dans un bateau ? Il entendait comme des bruissements... des bruissements de feuilles, ou de voix, ou de rien du tout, c'était tellement vague... Oh, mais oui, c'était des vagues ! Et les lumières... c'était... c'était des lumières... Il ferma les yeux quand il sentit un violent coup dans son crâne... il avait mal, ses tempes battaient… Mais où était-il ? Que faisait-il sur un bateau ? Attendez… un bateau ? Vraiment ? Non… Il ne se rappelait de rien… Il avait perdu connaissance ? Mais…

Il tenta de bouger avant de se rendre compte qu'il en était incapable. Non pas parce qu'il ne sentait pas ses membres, non il sentait très bien la douleur lancinante que lui envoyaient sa main et son avant bras. Non, il était juste entravé, collé à ce qu'il supposait encore être le sol… Il tenta de se débattre avant de sentir quelque chose de frais se poser sur son front pour le pousser en arrière. Une main. Une main fraîche. Une main… humide ? Le voile sur ses yeux commençait à se dissiper, libérant son champ de vision… Il distingua des formes de plus en plus nettes… Des sons commencèrent à lui parvenir, bruits, douloureux… Des crissements de pneus, des alarmes… Et les formes… des tâches colorées qui devenaient des visages… Un visage… Kriss… Baigné de larmes, au dessus de lui… Kriss… Kriss ?

-Alex… Alex tu m'entends ? Mec… Regardes-moi…

La voix saturée par les larmes lui parvint comme un soulagement… avant que les souvenirs, eux, ne le poignardent. Il ferme les yeux à s'en souder les paupières, à s'en arracher le cœur. Cœur qui se remit à battre, mais trop vite.


-Mathieu, je…

-Nan mais je suis d'accord hein, moi c'est pareil…

-J'y comprends rien en fait.

-Il n'y a rien à comprendre, une relation de cause à effet, rien de plus.

Mathieu se laissa tomber sur le lit et posa sa tête sur ses mains. Quelle histoire de fou. Vraiment, c'était à n'y rien comprendre. Comment un sentiment aussi fort, une attirance si complète, comment cela avait-il pu disparaitre comme ça ? Cela avait atteint une véritable apogée durant le nuit, sous les baisés, sous les caresses… Mais dès l'éveil il y avait eut comme…. Un vide. Kriss vint se poser près de lui avec un soupir.

-Bon… c'est fini maintenant.

-Ouais.

-On passe à autre chose ?

-Ouais.

-Mathieu…

Mathieu eut un rire gêné.

-Nan mais oui mais nan mais enfin…

-Quelle éloquence, rit Kriss, tentant de détendre l'atmosphère.

-C'est quand même… si dire qu'on a… Toi et moi… à cause de…

-C'est la faute de personne, on en avait parlé, on savait que ça finirait par arriver, ne leur en veux pas…

-Je ne leur en veux pas, Kriss, juste, j'avais beau m'y attendre, avoue que c'est étrange comme situation.

Kriss opina du chef. Ils en avaient parlé, de cette situation, quand ils avaient comprit. Quand ils avaient comprit l'attirance réciproque de leurs deux personnalités. Ils en avaient parlé, longuement, autour d'une bière, se demandant ce que cela impliquait pour eux, tentant de gagner du temps pour comprendre en empêchant les deux hippies de se voir trop souvent. Mathieu lui avait expliqué que son médecin d'enfance, au courant de ses problèmes et dont surtout ils étaient la spécialité, avait passé des années à lui apprendre toutes sorte de choses sur leur contrôle. Et il lui avait parlé entre autre de ce fameux lien.

Kriss se facepalma. C'était aussi bête que ça. Il avait passé des semaines à désirer Mathieu, à s'en faire mal, à s'en rendre malade, et c'était aussi bête de ça. Il aurait éclaté de rire si il n'était pas aussi mal à l'aise.

-Tu sais mec, continua Mathieu en lui tapotant l'épaule, t'as raison, maintenant, faut juste oublier, c'était ni ta faute, ni la mienne, ni la leur. Par contre, je ne sais pas si…

Un bruit sourd provenant du couloir lui coupa la parole. Fronçant les sourcils, les deux hommes se levèrent comme un seul pour se ruer sur la porte qu'ils ouvrirent, découvrant un spectacle entre le l'horreur et le pitoyable.


Bip. Bip. Bip. Bip.

Le son régulier de l'encéphalogramme éveilla le blessé. Sa main le lança immédiatement, mais pas celle qui était blessée – car oui, il se souvenait du verre… - mais l'autre, celle qui était enserrée dans un étau, un étau de chaire, un étau tremblant. Kriss. Entrouvrant les yeux, Alexis découvrit le schizophrène endormis, paisible, sur le fauteuil, la tête posée (ou plutôt tombée) sur le rebord du lit. Un lit d'hôpital. Il en était arrivé là, juste pour ça, il se trouva stupide, ridicule… Un peu tout en fait. Mais pas digne. Finir à l'hôpital pour une histoire de coucherie… Bon d'accord, certainement un tout petit coma éthylique, suivi d'une blessure tournant à l'hémorragie. Mais il était ridicule quand même. Et quand Kriss l'avait trouvé, il avait dut le trouver pitoyable, bon sang. Et Mathieu…

Il entendit la porte s'ouvrir et se refermer, laissant Mathieu entrer dans la pièce. Il avait les traits tirés lui aussi… « en même temps après une nuit pareille » pensa Alexis…

-Hey mec…

Un peu hésitant, le petit schizophrène vint s'asseoir de l'autre côté du lit et posa une main compatissante sur le bras de son ami.

-Tu nous as fait peur tu sais… Kriss était dans tous ses états… et moi… Mec, sérieux, tu t'es vraiment mis mal hier soir…

Alexis détourna la tête. Sur le fauteuil, il sentit Kriss remuer et la pression autour de ses doigts s'accentuer. Et lorsqu'il releva la tête, Alexis put constater son teint livide et ses petits yeux rougis. Le voyant éveillé, Kriss s'anima et le brusqua un peu en lui sautant au cou.

-Bon sang mec ! Plus jamais tu nous fais ça bon sang ! On monte sur Paris pour faire le fête et toi tu…. RAH !

Il lui envoya un petit coup de point qui se voulait rageux mais qui le fit à peine tanguer. Le rire de Mathieu fit vibrer le lit, et retira le sourire à peine visible du visage d'Alexis.

-Kriss ? Kriss ?


-…iss ? Kriss ? Kriss !

Il ouvrit les yeux sur un Mathieu aux yeux rougis et humides de Mathieu… Fronçant les sourcils il regarda autour de lui… le couloir de l'hôpital… mais… ils étaient dans…

-Mais…

-Kriss…

Derrière le youtuber se tenait un homme d'une cinquantaine d'années en blouse blanche, des lunettes sur le bout du nez, un dossier dans les mains, la mine grave.

-Kriss… tu devrais…

Mathieu étouffa un sanglot.

-Tu devrais écouter le docteur…

Toussotant, l'homme s'approcha de lui avant de…

-Je… je suis navré… Votre ami était très faible, sa blessure et la perte de sang qui en a découlé l'a considérablement affaibli, et la dose d'alcool qu'il a ingéré lui a malheureusement été fatale…

La respiration de Kriss se bloqua.

-Mais… mais…

Les larmes lui piquèrent les yeux…

-Mais… il s'était réveillé, il répondait, il allait mieux !

Le médecin détourna les yeux tandis que le regard de Kriss se perdait sur le mur blanc du couloir. Alexis… Et dire que… C'était… Non… Il sentit la main de Mathieu dans son dos, il entendit des gens parler… des voix qu'il reconnaissait… presque… Alexis… Et dire qu'il avait insisté pour qu'il vienne… Alexis ne se sentait pas bien avant la fête, Charlotte avait essayé de le décourager de venir, et lui, lui il l'avait poussé à les suivre au bar… Il n'imaginait pas que… Il était affaibli ? Oui Kriss avait remarqué les cernes, la perte de poids mais… Près de lui, sur le siège à sa gauche, quelqu'un vint s'asseoir.

-Il t'aimait.

La voix habituellement douce de Charlotte sonnait accusatrice, mordante, triste.

-Il ne vivait que pour toi depuis quelques temps… Il souriait quand tu souriais, il pleurait quand tu l'appelais pour parler de tes peines de cœur avec Mathieu… Enfin tout ça quoi…

Kriss ne releva pas. Il le savait tout ça. Mais même s'il s'expliquait, seul Mathieu pourrait comprendre pourquoi il n'avait rien fait. Et maintenant que cette histoire était finie, c'était trop tard. Trop tard. Autour de lui l'agitation s'accentua lorsqu'un nouveau groupe de personne arriva, mais il n'y fit pas attention. Trop tard. Il suffoqua. Trop de gens, trop d'angoisse, il se sentait mal, les larmes lui brûlaient les yeux… Se levant, il se rua dehors, éclatant presque les portes et inspira une grande goulée d'air frais… Il avait vraiment besoin, envie… envie d'oublier, envie d'effacer ces dernières vingt-quatre heures abominables et dénuées du moindre sens… Il allait se réveiller, il allait voir que ce n'était vraiment qu'un mauvais rêve… Et enfin il allait pouvoir enfin un peu changer d'air.


-Alex tu m'entends ?

L'ambulance accéléra encore, sirènes sur le toit et feux de détresse allumés. A l'intérieur les urgentistes faisaient tout leur possible. Alexis fixa le visage de Kriss… il redevenait flou, comme si son cerveau lui avait fait la grâce de lui laisser une dernière image de lui, de le laisser voir une dernière fois son visage… Même complètement en larmes il était beau. Il avait toujours été beau, Alexis l'avait toujours trouvé beau, même avant d'en tomber amoureux. Dans le trouble de son regard, il fut la dernière chose qu'il vit.


THE END

Oulalalalala ce chapitre ! Oh mon dieu vous devez tellement me haïr…. :/

Je vais juste maintenant dire un petit (long) mot. Depuis que j'ai commencé cette fiction il s'est passé énormément de choses, j'ai rencontré beaucoup de gens, j'ai découvert beaucoup de youtuber (j'ai découvert Mr Yéyé, et d'autres). J'ai aussi gagné des fans huhu (coucou Tatie Succube *cœur*) j'ai commencé beaucoup d'histoire, j'ai vécu des drames personnels, et ensemble nous avons survécut à des cataclysmes dans le fandom. Grâce à twitter nous nous rapprochons, nous nous séparons, nous faisons des rencontres, nous apprenons à aimer et à ne pas aimer certaines personnes. Nous avons des histoires personnelles, et nous les lions le temps d'une histoire, d'un live, d'un livetweet, d'une vidéo, ou encore d'une simple discussion.

Je tiens à faire un gros gros bisous à certaines personnes, même si elles ne liront peut-être pas ce chapitre, mais qui se reconnaitront je pense, donc gros bisous, et puis… On se revoit pour ZoneC ? Calin.