La première nuit on s'emboite puis transpirant on se décolle. Dos à dos comme une longue caresse qui lentement se dérobe…″

La pièce était plongée dans l'obscurité. Le silence baignait cette chambre emplie de souvenirs. Moi j'étais là, seul, assis dans le noir, sur ce lit aux draps défaits que nous avions si souvent partagé lui et moi. J'effleurais les couvertures du bout des doigts alors que tout me revenait douloureusement en mémoire. Les souvenirs étaient toujours là, présents chaque jours, lancinants, tapis dans un coin de mon esprit avec lequel je m'efforçais de poser des barrières mais c'était inutile… Totalement inutile.
Je ne devais pas repenser à tout cela, je ne le savais que trop bien, mais lutter contre ces sentiments c'était comme lutter contre un ouragan lutter en vain.
J'éprouvais beaucoup de choses en cet instant mais plus que tout de la colère. Je m'en voulais de me montrer si faible, si pitoyable. Je n'étais pas le genre d'homme à me morfondre et pourtant quoi que j'en dise, j'en étais bel et bien réduit à ça.
Deux années s'étaient écoulées mais je m'en souvenais très clairement. Chaque détail. Chaque parcelle de son corps, jusqu'au moindre frisson qui parcourait sa peau lorsque, dans la chaleur étouffante de cette même pièce, je lui avais fait l'amour.
La première fois j'avais peine à y croire, ou plutôt je m'étais interdit de le faire. Entre nous il ne pouvait rien y avoir. C'est ce que je m'étais efforcé de me mettre dans la tête. Une idée fixe à laquelle je m'étais tenu, jusque-là...
Il était trop jeune pour moi et il avait ce répondant agaçant que possèdent tous les adolescents, cette manie de me répondre avec effronterie. L'image d'un vieux couple me revenait irrémédiablement à l'esprit lorsque je songeais à la relation que nous entretenions. Une forme de Je t'aime moi non plus. Nous passions notre temps à nous quereller pourtant cela avait en soi comme quelque chose...d'excitant. Alors, sans que je m'en rende vraiment compte – ou peut-être plutôt parce que je refusais de me l'avouer – j'avais fini par m'attacher à lui, bien au-delà de tout ce à quoi je m'étais préparé.
Cette première nuit je m'en souvenais parfaitement. C'était elle qui avait totalement fait basculer ma vie. Lui et moi nous étions retrouvés seuls dans cette chambre, silencieux, comme si aucun de nous deux ne voulait vraiment rompre ce mutisme qui en un sens nous avait arrangé jusque-là. Mais c'était lui qui avait finalement prit la parole.

« Derek... » Je ressentais encore son embarras lorsqu'il avait murmuré mon nom et cela aurait pu me faire sourire si je n'étais pas déjà abattu par les remords.

Sa voix manquait d'assurance, elle tremblait et je pouvais aisément discerner l'accélération de son rythme cardiaque. Toutefois ce n'était pas vraiment de la peur.

Son regard avait accroché le mien. Je me perdais dans ses petits yeux marron qui m'envoutaient littéralement. J'essayais de réagir, j'aurais probablement dû émettre une remarque froide et cassante comme à mon habitude mais rien. Je m'étais retrouvé comme paralysé lorsque les lèvres de Stiles avaient rencontrées les miennes.

La réflexion n'avait plus sa place entre nous et tout s'était accéléré en une fraction de seconde. Ce gamin m'avait mis dans tous mes états malgré tous les efforts que je faisais pour contrôler ma nature profonde et animale.

Après plusieurs échanges au terme desquels nos bouches eurent peine à se quitter, sans plus réfléchir à ce qu'il adviendrait après ça, je prenais le dessus. Stiles m'avait rapidement attiré contre lui, allongé en-dessous de moi sur ce même lit et n'avait pas tardé à me débarrasser de mon t-shirt.

Mon cerveau était embrouillé, je ne maitrisais plus rien mais sur le coup ça m'étais bien égal.

Les choses s'étaient alors enchainées à une allure folle. Stiles et moi n'étant plus mus que par le désir de nous posséder l'un l'autre. Nos peaux brûlantes se dénudaient peu à peu, à la fois trop lentement et trop vite. Mais ce que nous étions en train de faire était en soi une contradiction. Ces bouts de tissus devenus superflus rejoignaient le sol en vrac et nos corps purent enfin entrer en contact. Son cœur battait d'autant plus vite.

A ce moment-là nous ne savions pas bien sur quelle voie nous nous apprêtions à nous engager mais toute préoccupation quant à l'avenir semblait lointaine. Peut-être aurais-je dû y réfléchir, pour son bien et pour le mien aussi... Le mal était fait. Quoiqu'à cet instant il n'y avait pas de mal, juste la peau de Stiles contre la mienne. Un corps que je serrais dans mes bras comme je n'avais plus eu l'occasion de le faire depuis des années. Je m'étais interdit de ressentir ce genre de choses. Aimer c'était faire confiance, c'était prendre le risque d'être trahi et ça je ne le savais que trop bien.

Mais cette nuit-là les barrières avec lesquelles je m'étais protégé jusqu'ici étaient tombées les unes après les autres par le seul pouvoir des lèvres chaudes de Stiles. Peu à peu j'avais succombé à cette attraction magnétique qui électrisait chacun de mes sens et mon cerveau ne répondait plus de rien.

Entre les draps défaits nos corps brûlants de passions se mouvaient l'un contre l'autre avec une ardeur qui dépassait l'entendement. J'étais sur Stiles, contre Stiles, et il ne tenait qu'à moi de lui permettre d'éprouver du plaisir entre mes bras. Une impression grisante de pouvoir.

Lorsqu'il voulut parler, je le fis aussitôt taire en venant sceller ma bouche à la sienne, avant que nos langues ne viennent entamer un ballet des plus sulfureux. Les mots étaient purement inutiles et puis je n'avais pas envie de parler. Je n'étais pas doué pour ça. Stiles le savait, parfois il insistait, il me mettait hors de moi, mais pas aujourd'hui, pas maintenant.

Notre dernier baiser le fit manquer d'air, je relâchais ses lèvres tandis que mon visage venait se nicher dans son cou, et lui murmurait encore et toujours mon nom à mon oreille avec tant de sensualité que mon cœur dû bien rater quelques battements. « Derek… », oui je voulais l'entendre, je voulais le pousser dans ses derniers retranchements, voir son visage marqué par le plaisir, l'entendre me supplier... Je me pris à ressentir toutes ces envies que je croyais éteintes à jamais. Entre ses bras c'était comme si je revivais.

Les jambes enserrées autour de mon bassin je le sentais frissonner sous moi. Il me semblait si fragile tout à coup mais dans son regard je lus de la détermination. Nous étions là, rien que tous les deux et rien ne le ferait changer d'avis de toute évidence.

Comme un dernier rappel à la raison, je plongeais mon regard émeraude dans le sien, faisant appel à tout mon self-control. Si nous franchissions cette ultime barrière plus rien ne saurait nous faire revenir en arrière. Je le savais et lui aussi en avait conscience.

« Viens… » Murmura-t-il tout en enroulant ses bras autour de ma nuque pour entamer un rapprochement total.

A mes yeux Stiles n'était plus le même ce soir, il n'était pas l'ado qui me tapait habituellement sur les nerfs, il était le jeune homme qui me faisait oublier que j'étais une bête ou qui me rappelait tout simplement que j'étais encore un homme possédant le pouvoir d'aimer...

J'avais alors fini par prendre possession de son corps. Chaque partie de nos êtres se consumaient à l'unisson au rythme des ondulations frénétiques de nos hanches. La respiration de Stiles était devenue erratique et mon souffle chaud allait se perdre dans son cou. Lorsque je me faisais plus fougueux, un gémissement mêlé d'un soupir lascif franchissait de temps à autre la barrière de ses lèvres entrouvertes. Lorsque je croisais son regard, je lisais dans ses pupilles embrumées tout le plaisir qu'il ressentait en cet instant. Cela se traduisait également par ses mains qui avaient solidement agrippées mes épaules, et ses doigts qui venaient s'enfoncer dans ma peau sous l'effet de l'intense vague de chaleur qui le traversait. Nous ne maitrisions plus rien.

Des gouttes de sueur perlaient le long de mon dos et dans mon cou. Un dernier coup de rein, plus puissant que les précédents, me permis de me libérer dans un grognement rauque. Je restais un instant, immobile, calé contre le corps de Stiles, les yeux fermés et le souffle court. J'avais l'impression qu'un courant électrique venait littéralement de me terrasser. La jouissance ultime. Stiles semblait avoir ressenti la même chose. Il cherchait à retrouver une respiration plus calme et gardait encore les yeux clos.

Je prenais peu à peu la mesure de ce que je venais de faire, ne pouvant nier que je me sentais un peu coupable de m'être laissé si facilement séduire par cet ado immature. Je m'allongeai finalement à côté de lui, Stiles venant par la suite se lover contre moi et j'étais alors loin d'imaginer que ce n'était que les prémices de ce qui allait devenir une longue histoire. Longue et douloureuse...

La millième nuit on suffoque, besoin d'air et besoin d'espace. Nos pieds persistent puisqu'ils se touchent. Puis l'on s'évite puisque l'on se lasse…″

Stiles et moi étions ensembles depuis un an environ. Mais si pour les couples normaux ce genre de relation équivalait à être collé l'un à l'autre vingt-quatre heure sur vingt-quatre, pour nous il s'agissait d'une toute autre approche, du moins surtout pour moi.

J'avais auparavant fait l'erreur de tomber deux fois amoureux, deux relations qui m'avaient laissées de profondes blessures et même si avec Stiles les choses étaient en soi très différentes puisque nous étions deux hommes, il n'en demeurait pas moins que je redoutais le fameux proverbe qui disait : « jamais deux sans trois ».

Nous avions couché ensembles, d'accord, et pas qu'une seule fois. Je ne pouvais donc pas me persuader que c'était une simple erreur de parcours. La vérité c'était que Stiles et moi avions franchis le stade amical – à supposer que nous en étions un jour passé par là – pour aller directement à la case amant. En définitive la situation était des plus complexes et j'avais du mal à gérer. A bien y réfléchir nous n'avions rien en commun et nous avions tout deux des personnalités diamétralement opposées. Je n'arrivais pas à faire d'effort pas plus que je n'arrivais à lui parler et cela ne contribuait qu'un peu plus à nous éloigner l'un de l'autre.

Stiles semblait mal vivre cette situation. Même s'il ne disait rien, je sentais que le fossé ne cessait de se creuser mais je n'y pouvais rien, ou plutôt je ne faisais rien pour empêcher cela.

Alors que je caressais toujours les draps de ce même lit du bout des doigts, je me pris à me demander comment nous avions bien pu en arriver là. Stiles et moi n'étions peut-être pas le couple le plus démonstratif ni le mieux assorti du monde. Nous avions chacun nos qualités et nos défauts, mais j'étais certain d'une chose, c'est que je l'avais profondément aimé. Sauf que ça, je ne le lui avais jamais dit clairement et cela avait surement été la première de mes erreurs. Mais le temps ne pouvait pas être remonté ni les choses changées. Ce qui était fait était fait et il ne me restait plus que le goût amer du regret dans la bouche pour seul constat d'échec.

Ce soir-là, comme tant d'autres, je venais de rejoindre Stiles en passant comme un voleur par la fenêtre de sa chambre pour que son père ne nous surprenne pas. Lui était déjà allongé dans son lit, la couverture remontée jusqu'à la taille et semblait absorbé par la lecture d'un bouquin quelconque. Mais peut-être ne faisait-il cela que par lassitude, afin d'éviter de me poser des questions qui ne feraient que nous agacer davantage l'un comme l'autre. « Pourquoi est-ce que tu m'évites ? » Cela faisait des mois que cette question était devenue routinière dans la bouche de Stiles mais comme toujours, je me contentais de répondre d'un simple « non » lapidaire, ayant horreur de me justifier ou d'avoir à jouer les psychologues.

Je ne voulais simplement pas avoir à me poser de question sur notre relation qui pour moi était à la limite du contre-nature. Le temps ferait l'affaire.

Les seuls moments où je parvenais encore à exprimer mon amour à Stiles était lorsque dans la chaleur de ses draps nous ne faisions plus qu'un, et même ces instants étaient devenus rares désormais. Stiles était absorbé par ses études et moi... Oui quoi moi d'ailleurs ? Le fait d'être l'Alpha et de braver constamment les dangers constituait-il une excuse suffisante ? Rien n'était moins sûr.

L'atmosphère de la chambre était des plus pesantes, suffocante de non-dits et de questions qui demeureraient sans réponse. Toujours sans adresser un mot à Stiles qui ne quittait pas son livre des yeux, je retirais mes vêtements jusqu'à me retrouver en boxer. Je venais alors me glisser sous les draps. Mais ce soir-là Stiles ne vint pas se coller contre moi comme il le faisait si souvent auparavant, alors je décidais simplement de lui tourner le dos et de dormir. Lui poursuivait sa lecture. J'entendais sa respiration calme et le bruit des pages qu'il tournait à intervalles assez régulières. Seuls nos pieds se touchaient comme le seul lien physique que nous avions encore l'un avec l'autre. Les siens étaient froids et les miens trop chauds, comme toujours. Même en cela il y avait une certaine routine.

Je me posais beaucoup de questions. Parfois je m'efforçais de les laisser dans un recoin éloigné de mon esprit, mais plus le temps passait plus ces questions me taraudaient. Stiles n'était-il plus heureux avec moi ou bien était-ce plutôt moi qui me sentais lassé de notre relation ? J'avais désespérément besoin d'air dans ce quotidien où j'avais l'impression d'étouffer.

« Derek… », Stiles m'avait appelé. Je me retournais donc pour lui faire face. Ses petits yeux marron habituellement pétillants étaient emplis de lassitude et je sentais qu'il hésitait à parler. Je n'étais pas d'un naturel très patient mais je décidais tout de même d'attendre.

Néanmoins il renonça avec un simple « bonne nuit », déposa son livre, puis il éteignit la lumière et nous nous retrouvions alors plongés dans l'obscurité atténuée uniquement par les quelques rayons de lune qui filtraient à travers le store de la fenêtre.

C'était bel et bien ce que nous faisions depuis des mois, nous éviter.

On rêve d'un goût inconnu dans la bouche. La nostalgie ne fait plus effet c'est une pilule qui nous étouffe…″

Plus les mois passaient, plus les constats que je me faisais à moi-même devenaient sombres. Stiles était au lycée, probablement avec Scott, quant à moi je passais mes journées seul chez moi à me demander ce que je dirais à Stiles le soir venu. Ce soir comme tous les autres soirs d'ailleurs car oui nous n'avions en soi presque plus rien à nous dire. Nous n'avions finalement rien en commun et il y avait bien longtemps que je n'avais plus de rêve.

Stiles, lui, était encore un brin insouciant, mais j'avais bien remarqué qu'il avait changé. Il avait même perdu l'effronterie caractéristique avec laquelle il s'opposait à moi dans chacune de nos conversations. Ce passé là me semblait être bien loin derrière, quant à moi je savais juste une seule chose, c'est que j'avais besoin de prendre un peu de recul car cette routine allait finir par avoir raison de moi de nous...

Puis il y a cette femme qui tourne autour, qui fait sa danse, qui sème le doute et qui l'arrose de ses sourires. Mon dieu que la sensation est douce…″

Je me relevais et faisais quelques pas dans la chambre tandis que je sentais la colère et les remords m'envahir de plus belle. Je soupirais et venais donner un coup de poing rageur contre le mur. Pourquoi avait-il fallu que ça se passe comme ça ? J'avais laissé notre couple se désagréger et Stiles s'était muré dans le silence, espérant surement que les choses finiraient par s'arranger d'elles-mêmes. Seulement voilà, cette femme avait fait son apparition entre nous deux et cela avait été suffisant pour semer le doute.

Je me l'étais pourtant interdit. J'en étais arrivé à me dégouter moi-même d'éprouver du désir pour cette femme, pour elle, le même désir qui m'avait mené à ma perte des années auparavant... Je me détestais.

Elle avait usé de ses charmes, abusé de mes faiblesses, outrepassé les règles que je m'étais fixées. Un sourire de sa part et tout s'était effondré autour de moi. Je la haïssais tout autant qu'irrésistiblement elle m'attirait. Il en avait toujours été ainsi.

Même si cette femme appartenait à mon passé, comme tout droit sortie d'un rêve lointain, j'avais pourtant l'impression de vivre quelque chose de totalement nouveau, inconnu, et j'aimais cette douce sensation, celle d'être ardemment désiré.

Je savais que je n'étais plus le chasseur mais la proie. Elle me tournait inlassablement autour, avec ses airs félins qui trahissaient ses intentions. Elle voulait me posséder, c'était un fait, mais j'avais encore assez de retenue en moi-même pour me convaincre d'ignorer cela. Je ne voulais pas trahir Stiles car j'étais trop bien placé pour savoir la douleur que cela engendrerait. Je me savais incapable de le blesser, ou du moins je le croyais...

L'équilibre est fragile quand on navigue entre les rives. Je commence, tu termines. L'orage nous tient, immobiles…″

Les semaines avaient passées, s'étaient enchainées les unes après les autres, le temps poursuivait sa course et j'avais le sentiment que ma vie s'apparentait de plus en plus à un vulgaire château de cartes dont l'équilibre ne tenait plus qu'à un fil.

Pourquoi les choses allaient-elles si mal ? Pourquoi ne parvenais-je pas à me ressaisir ?

Le verre était fêlé et je savais pertinemment qu'il y avait cette fissure, bien présente, qui ne cessait de s'élargir. Bien sûr si j'avais agi en adulte responsable j'aurais immédiatement mis un terme à tout ceci. Au lieu de ça je me retrouvais à naviguer dangereusement entre deux rives, ne sachant trop comment trouver une issue, ni même si j'avais réellement envie d'en trouver une. Stiles d'un côté, cette femme de l'autre. En soi très différents l'un et l'autre...

Pour le moment je faisais en sorte de maintenir cette douloureuse tentation enfouie dans les limbes du secret, la terrant au plus profond de moi-même afin d'éviter que les fondations de ma vie et de notre couple ne s'écroulent. Il me fallait du temps pour réfléchir.

A la nuit tombée, comme à mon habitude, j'allais rejoindre Stiles chez lui. Il m'accueillit par un « bonsoir » avant de faire quelques pas vers moi pour venir m'enlacer. Culpabilité.

Je m'efforçais de sortir mes idées noires de mon esprit pour profiter pleinement de ce moment simple mais chaleureux avec Stiles.

Pourquoi le danger était-il si attirant ? Pourquoi la tentation à laquelle j'étais en proie avait-elle visage humain ? Le visage de cette femme…

L'atmosphère avait été pesante tout au long de la journée et voilà qu'un puissant coup de tonnerre détona, faisant tout résonner alentour. Peu après, la pluie se mit à tomber, battante, martelant impitoyablement le sol dans un vacarme de tous les diables auquel s'ajouta encore le vent. Le ciel avait revêtu un visage apocalyptique à l'image de ce qui se passait à l'intérieur de moi : une explosion destructrice, un ouragan qui allait bientôt tout anéantir sur son passage...

Je me tenais simplement immobile près de la fenêtre, serrant toujours Stiles dans mes bras, regardant les éléments se déchainer en ne pouvant qu'espérer que le feu dévastateur de la tentation qui habitait toute mon âme allait finir par s'éteindre. Utopie.