Bonjour à tous et à toutes !
Me voici, de retour parmi les vivants, avec le tout premier chapitre du Tome 5 de la Saga des Sovrano, "Deux lézards et un crapaud."
Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis King Pumkin auteure de (en rêvant un peu) talent, et vous êtes tombés en plein milieux d'une saga Harry Potter qui est tellement loiiiiiin du canon que je ne saurais que vous conseiller de lire les quatre premiers tomes avant de vous lancer dans celui-ci (même si, de mon petit avis pourri, il s'annonce être peut-être le meilleur depuis le début m'enfin je m'avance un peu hahaha).
Il y a, vous le constaterez, de très notables différences au niveau du format du chapitre mais aussi des Remarques Pas Constructives de l'Auteure (eeeet oui, elles sont de retour, plus nombreuses que jamais !). J'espère que vous les apprécierez.
Sur ce, j'arrête d'empiéter sur votre temps de lecture et vous laisse découvrir le chapitre...
Merci à tous ceux qui me lisent et laissent des reviews :D
Enjoy !
Chapitre 1 : L'Orient Express n'est pas un bon lieu de vacances.
Ou :
Le passager de la voiture numéro 9.
.
sSs
.
Hum.
Harry regarda le paysage défiler à toute vitesse, soudainement pensif. Les arbres de la forêt franc-comtoise passaient et se ressemblaient. Vert, vert, tout en vert et à l'envers.
A la réflexion, j'aurais peut-être du penser à un plan.
Le sang lui montait à la tête, lui donnant l'étrange envie d'éternuer. Au-dessus de lui, un fin jeune homme français au sourire charmant enleva la sécurité son pistolet. Il était mignon, se dit Harry. Si on aimait le genre psychopathe distingué.
_Comme nous nous retrouvons, Monsieur Sovrano, ronronna l'assassin avec une étincelle triomphante dans les yeux.
Harry regarda calmement le canon de l'arme se placer entre ses deux yeux. Il battit des paupières.
C'est définitif : j'aurais du penser à un plan.
.
sSs
.
La ligne Montbéliard-Besançon n'avait pas beaucoup d'histoire. La Franche-Comté était une région fière de ses paysages et de son fromage, mais ça s'arrêtait là. Ici il n'y avait pas de problèmes, merci beaucoup et bonjour chez vous. Ici on était tranquille et on reniflait de dédain en se comparant à ces inférieurs de Suisse ou de Bourgogne.
Tss. La Bourgogne.
La Franche-Comté était donc fière d'elle, de ses habitants, de son fromage et de son calme.
C'était tout du moins le discours qui se répétait de manière permanente dans la tête de Constant Nermin, alors qu'il attendait tranquillement sur les quais de la gare de Voujeaucourt, premier arrêt après Montbéliard en direction de Besançon et ignorait totalement que tout cela était sur le point de radicalement changer.
Fier Bisontin qu'il était, Constant n'avait pas peur de dire qu'il adorait sa ville et son métier. Voilà douze ans qu'il contrôlait les TER Montbéliard-Besançon et Besançon-Montbéliard, pendant 0h54 ou 0h57 minutes (selon les TER) voir, pendant une fois mémorable qui enchantait encore les diners de famille lorsqu'il en parlait, 1h13 minutes.
Rien que d'y penser, il souriait.
Sa poinçonneuse -une relique que son père lui avait léguée avec émotion lorsqu'il était rentré dans le métier- à la main, il surveillait la foule d'un air sévère en le faisant cliqueter.
C'était son deuxième train et il n'avait pas l'intention de laisser passer une quelconque entorse aux règles !
Ragaillardi par sa détermination, Constant afficha un sourire chaleureux sur ses lèvres mais veilla à conserver l'éclat de la justice dans son regard. Mettre à l'aise les passagers était primordiale, mais il ne fallait pas non plus qu'ils le croient débonnaire et permissif.
L'ordre régnait toujours dans les trains de Constant Nermin.
A son doigt, l'alliance argentée sembla chauffer doucement, comme en accord avec lui. Il lui jeta un coup d'œil attendri, pensant à son cher Ferréol qui l'attendrait à la maison le soir-même avec une tranche de morbier et un câlin.
Cette fraction de seconde de distraction lui fut fatale.
Quelque chose le caressa brièvement : c'était le tissu d'une veste d'été qui passa contre lui en montant dans le train. Un chapeau, des lunettes de soleil et un air distrait –ce fut tout ce que le fidèle contrôleur vit de l'inconnu. Il ne put rattraper la silhouette pour lui demander s'il pouvait l'aider, que déjà elle avait disparut dans le wagon.
Pas un seul instant Constant Nermin ne se douta que pour la première fois en douze ans, une chose abominable s'était produite : il y avait un fraudeur dans son train, qui venait de s'installer dans un compartiment étonnement désert et avait ouvert le journal en fredonnant.
A l'autre bout des voitures, un jeune mercenaire s'étirait calmement, un large sourire aux lèvres.
Cette mission va être du gâteau !
.
sSs
.
Harry était sérieusement en train de revoir ses estimations du début du trajet.
L'homme assit sur lui accentua son sourire, dévoilant des dents impeccablement blanches. Définitivement psychopathe.
_Un dernier mot ? Ricana ledit psychopathe.
Un haussement d'épaule lui répondit. Harry abordait une moue pensive.
_Branche ? Proposa-t-il.
L'homme cligna des yeux.
Et voltigea quand une branche énorme d'épicéa le balaya.
Harry battit des paupières.
Putain de chance de cocu, songea-t-il.
Il s'était récemment mis à jurer sans célébrités sorcières. Anastasia avait un peu trop déteint sur lui.
Ses chaussures crissèrent sur le métal incurvé du TER lorsqu'il se rétablit en retenant sa respiration. Marcher sur le toit des trains n'avait jamais fait partie de son entrainement et il s'en serait très franchement bien passé.
Et puis sérieusement, mis à part les héros de mauvais films américains, QUI marche sur les toits des trains ?
Lui. Visiblement.
Mais est-ce que c'était de sa faute si la mafia franc-comtoise avaient une horrible passion pour les clichés ?
Prudemment, il s'accroupit en vérifiant que ses couteaux de lancer étaient toujours dans ses poches et sa baguette dans son étui. Officiellement il n'avait pas le droit d'utiliser la magie pour cette mission puisqu'elle concernait le monde moldu. Officieusement, Anastasia lui avait chuchoté que s'il était dans une impasse, il ne s'en sortirait qu'avec une tape sur les doigts de la part du Concile et d'Erica.
C'était sa première mission après tout.
Un juron très peu anglais le sortit de ses rêveries. Se maudissant de sa distraction, il virevolta dans les airs pour échapper à un poignard qui visait son ventre. A une dizaine de mètres de là, l'assassin français marchait vers lui avec une grimace furieuse. Du sang goutait le long de son visage.
Harry déglutit.
_Ecoute, on peut peut-être s'arranger non ? Proposa-t-il en se levant à son tour.
L'homme leva son pistolet. Harry pinça les lèvres, envieux. Mais comment est-ce qu'il fait pour se tenir comme ça ? J'ai l'impression que je vais valdinguer d'une seconde à l'autre à cause du vent !
_Crève, déclara sobrement le français.
Il appuya sur la gâchette.
Encore.
Et encore.
Harry le regarda faire avec un amusement grandissant.
_Je ne suis pas un grand spécialiste, dit-il doctement, mais il me semble que ce genre d'engin a besoin de balles pour fonctionner.
Face à lui, l'homme tenta une dernière fois avant d'abandonner. Son visage reprit une expression sérieuse qui donna la chair de poule à Harry et il balança son pistolet dans la nature pour en sortir un autre.
L'adolescent recula d'un pas.
Je l'avais pas vu venir celui-là.
Il fit alors la seule chose raisonnable qui lui venait à l'esprit : il se mit à courir.
Ou plutôt à marcher en zig-zag en insultant de toutes ses forces le vent, la vitesse et l'inventeur des trains (qui était quand même un beau salaud si vous vouliez son avis.)
Evitant une branche de justesse en se jetant de tout son long sur le train, Harry commença à débiter injure sur injure en voyant qu'une balle venait de siffler à l'endroit précis où il s'était trouvé quelques secondes auparavant.
Le bon point était que son assaillant devait quasiment ne plus bouger pour être sur de réussir son coup.
Le mauvais point était qu'il était sûr de réussir son coup.
Alors que l'air sifflait dans ses oreilles, que sa cicatrice le grattait de manière horriblement incongrue, que ses yeux s'embuaient à cause du vent et qu'il avait très envie d'aller aux toilettes, Harry se demanda ce qui avait bien pu passer par la tête du Concile quand ils lui avaient refilé cette mission.
Première mission facile, mon cul oui ! Enfoirés de connards de merde-
Il jurait beaucoup trop.
Un bruit de détonation. Il manqua de tomber du train en esquivant au hasard la balle qui venait vers lui. A quatre pattes sur le métal, il regarda le français avancer de nouveau, puis le sol qui défilait à toute vitesse.
Il ne pouvait pas se battre sur le toit d'un foutu train. Ne restait qu'une solution.
Agrippant son poing américain, il glissa précautionneusement le long de la porte fermée du TER et brisa la vitre qui donnait sur le compartiment d'à côté. Un nuage de feuilles le frôla, le forçant à s'agripper de toutes ses forces contre le mur pour ne pas finir sur le côté.
Vite vite viiiiiite-
Une fois certain qu'il pouvait à nouveau bouger, il fit abstraction de la balle qui le manqua largement et passa une jambe à l'intérieur du wagon.
Faute de pouvoir avancer sur un train, il allait y rentrer.
Et affronter tous les autres mafieux qui l'attendaient.
Harry avait soudain très envie de remonter sur le toit. Mais la seule pensée de François le Français Sociopathe Avec Un Flingue l'attendant avec son horrible (et très sexy) sourire charmant en haut le convainquit qu'il était probablement mieux ici.
Même si la climatisation était beaucoup trop forte –sérieusement, ils étaient en Franche-Comté, pas dans le Sahara ; il allait attraper un rhume et ce serait de la faute de la SNCF. Comme d'habitude.
Il y avait deux hommes d'une trentaine d'années dans le compartiment, vêtus tous deux d'un pantalon en flanelle et d'une chemisette vichy rose qui le regardèrent atterrir face à eux en clignant des yeux.
Harry détestait le vichy.
Ce pourquoi il fut quasiment soulagé quand les pseudo-voyageurs lui braquèrent deux Beretta sur le nez.
Il leur dédia son plus beau sourire et sortit ses couteaux de lancer.
Quelques secondes plus tard, ils n'avaient même pas eu le temps de tirer une seule fois que déjà l'un d'eux était à terre, assommé par un uppercut très efficace (le mur contre lequel sa tête s'était écrasée avait également bien aidé) et que l'autre agrippait son ventre qui saignait à flot.
Harry le fit tomber à terre, l'empêcha de crier de manière remarquablement définitive c'est-à-dire en le faisant tomber dans les pommes, lui dédia un regard moqueur (maintenant tu sauras que le vichy est absolument horrible), récupéra son couteau et se plaqua contre la porte pour épier les alentours.
Le couloir était désert.
Il était donc très probablement cerné.
Le corps d'un des mafieux bougea légèrement. Harry lui mit un grand coup de pied avant que son regard ne tombe sur le pistolet que l'homme avait fait tomber. Il n'aimait pas particulièrement les armes à feu, mais aux grands maux…
Il sortit le sien, qui avait paisiblement dormi dans son étui contre sa cuisse pendant tout le long. Les choses allaient devenir bruyantes, pensa-t-il en regardant une dernière fois le couloir.
Ses mains se serrèrent, testant le cuir souple de ses gants. Il prit le temps de ré-ajuster son costume trois-pièces et sentit une vague de soulagement le traverser quand il sentit que les enchantements protecteurs agissaient toujours. Les Sovrano avaient les meilleurs ingénieurs sorciers et il n'était pas fâché d'en bénéficier.
Ceci dit, s'il n'avait pas été un Sovrano, il n'en aurait probablement pas eu besoin.
Mais sa vie aurait très certainement été beaucoup plus ennuyeuse. Donc bon.
La porte glissa silencieusement sur le côté, lui gagnant une pensée appréciative d'Harry. Il fit un pas en-dehors, apprécia le paysage (ils passaient près d'une rivière), se chaussa de son charisme et alla se plaquer contre le mur du couloir, pistolet dans une main et couteau de lancer dans l'autre.
Les deux mafieux qui sortirent des compartiments aux alentours portaient des joggings. Harry manqua de rouler des yeux. C'est tout ce qu'ils avaient comme déguisement ?
Une gâchette fut pressée. Le jeune homme effectua une roulade sur le sol, laissant siffler la balle au-dessus de lui et aller se perdre au fond du couloir alors qu'il en armait à son tour le pistolet et fendait l'air avec son couteau. Le premier assassin jaugea rapidement la situation et rentra dans le compartiment, probablement pour ne pas gêner le travail du deuxième. Harry serra les dents –ils s'étaient concertés, ils avaient un plan et lui était dans la merde.
Le mafieux restant évita le couteau en se plaquant contre la paroi extérieure du train, visiblement étonné. Les moldus n'étaient que peu adeptes des couteaux de lancer. Harry dédia un remerciement à Merlin, esquiva une nouvelle balle en sautant, en fit siffler une qui fut souplement évitée et bougea doucement la main en sifflant quelque chose.
Un bruit étonné se fit entendre dans le couloir. Le franc-comtois tomba à genoux, une rivière de sang coulant de son dos. Le deuxième ne perdit pas de temps à se demander comment un couteau à dix mètres de là avait pu revenir poignarder son partenaire, et prit le relais.
Harry jura.
.
sSs
.
De l'autre côté du train, Constant fronça les sourcils en entendant les étranges sons étouffés qui se faisaient vaguement entendre. Qui était en train de semer le désordre dans son TER
Fronçant les sourcils, il rajusta son béret gris sur son crâne chauve et se dirigea d'un pas décidé vers la voiture 6. Les bruits venaient de la 10 à en juger par la distance, mais qu'il soit damné s'il ne contrôlait pas tous les passagers ; il ne pourrait jamais se pardonner un tel manquement à la règle !
.
sSs
.
Dans la voiture 9, une silhouette tourna tranquillement l'avant-dernière page de son journal.
.
sSs
.
S'il y avait bien une chose qu'on ne pouvait pas enlever à Harry, outre son gout vestimentaire impeccable, c'est qu'il était un mercenaire plutôt talentueux.
Une partie de ce talent venait du fait qu'il avait apprit à reconnaître une bataille perdue d'avance et à se tirer pronto pour sauver sa peau.
Ce qu'il était présentement en train de faire.
Le sol ne couinait pas sous sa course effrénée, mais même son absence de bruit ne pouvait empêcher ses assaillants de le remarquer et de tenter de bloquer son passage aussi souvent qu'ils le pouvaient.
Harry eut une petite pensée reconnaissante aux ingénieurs Sovrano et au merveilleux semi-automatique dans sa main qui n'avait jamais entendu parler de cartouches limitées à neuf balles. Il décida de mettre sa gratitude en pratique en faisant bon usage de son arme. Les pistolets ne seraient jamais ses armes favorites ; mais à cheval donné on ne regardait pas les dents après tout.
En revanche, quand le cheval commençait à amener une mitraillette, c'est qu'il était temps de décamper fissa.
Et par cheval, Harry voulait dire mafieuse très professionnelle.
Et par mitraillette, il voulait dire mitraillette.
Il était temps pour un autre petit tour de magie. Mais à en juger par sa fatigue grandissante, ce serait le dernier.
Harry leva une main et fronça les sourcils. La jeune femme enleva la sécurité de l'arme, visiblement prudente. Avec un effort visible, il se raidit, murmurant quelque chose d'inaudible pour tous. La seconde d'après, la mitraillette venait vers lui à toute vitesse, faisant trébucher la mafieuse.
Il s'en saisit, la jeta par la fenêtre avec une grimace et poussa une exclamation de surprise quand la mafieuse, qui s'était relevée, se jeta sur lui avec une dague.
Son poigner se brisa avec un bruit quand Harry le fit s'écraser contre la paroi du mur et il la fit reculer, le souffle coupé, avec un grand coup de pied au ventre. Elle repartit à l'attaque une fraction de seconde plus tard. Harry grinça des dents alors que le combat s'engageait. Il abordait une belle estafilade sur la joue et sans les protections de son costume, son épaule aurait très certainement prit un sérieux coup.
Un bruit de pas se fit entendre derrière lui. Il se baissa brusquement, emportant la fille avec lui dans un tacle brutal qui l'assomma quand sa tête heurta le sol, et la balle fonça jusqu'à percer la porte du wagon.
Harry n'avait pas tant d'expérience que ça avec les pistolets, même s'il avait passé une bonne partie de l'été à en manier sous l'insistance d'Anastasia, mais il se doutait qu'une balle qui pouvait trouer une plaque de métal n'allait pas se contenter de lui érafler le cuir chevelu.
Les joies de la vraie vie, où les méchants savent viser.
Enjambant le corps évanoui de la mafieuse, le jeune homme galopa tête baissée en zigzaguant autant que possible pour éviter les balles qui venaient.
Lorsque deux portes de compartiments s'ouvrirent et que beaucoup trop de personnes armées jusqu'aux dents lui firent face, il décida qu'il était grand temps de voir si ses talents de coureur sur toit de train s'étaient améliorés. Tirant quelques coups de feu au hasard, il brisa une fenêtre, s'agrippa au rebord et sauta quasiment sur le toit.
Avantage : ses assaillants étaient restés en bas et ne semblaient plus tirer.
Inconvénient : le psychopathe franc-comtois au charmant sourire était à peine trente mètres plus loin.
Harry abandonna toute dignité et se mit à avancer le plus vite possible à quatre pattes, son pistolet toujours dans la main. Le psychopathe lui cria quelque chose en français qu'il ne comprit pas entièrement, mais qui semblait impliquer sa tête et un endroit de sa personne particulièrement peu fréquenté par la lumière.
En parlant d'endroit peu fréquenté par la lumière…
Les grands yeux verts de l'adolescent battirent avec un étonnement quelque peu bovin.
Un tunnel se dirigeait vers eux.
Un tunnel qui laissait entre la pierre et le train l'espace d'un pouce de fourmi rouge.
Harry avisa le creux qui signalait un changement de voiture et décida de tenter sa chance –pas qu'il ait beaucoup de choix de toute manière. Et de toute l'histoire de l'humanité et des toits de train, jamais homme n'avait crapahuté aussi vite.
Derrière lui, l'assassin grimaça de dépit en tournant les talons pour lui aussi entrer dans le train. Un souci en moins.
Maintenant, s'il pouvait se préoccuper du tunnel…
Un deux trois et hop. Le train s'engouffra dans le tunnel au moment où Harry s'engouffrait dans le wagon (avec toutefois un symbolisme phallique considérablement plus important) avec une absence de climax qui aurait fait hurler bon nombres de scénaristes hollywoodiens.
L'obscurité l'entoura alors qu'il se plaquait contre le mur avec prudence. Le sexy psychopathe ne devait pas être loin selon ses calculs, lesquels reposaient principalement sur le fait de l'avoir vu sauter dans le wagon d'à-côté, alors mieux valait se planquer rapidement pour éviter toute la smala.
Il avisa le compartiment en face de lui, le dernier de la voiture dans laquelle il avait atterrit –incidemment la numéro 9.
Bien. Donc ou je suis tranquille, ou je me fait trucider.
L'incertitude était le piment de la vie.
Carrant les épaules, gonflant la poitrine et levant son pistolet, Harry glissa lentement son pied gauche jusqu'à la porte, expira, inspira (répétant de fait tout le processus carrage-gonflage-levage), et fit rejoindre le confrère dudit pied gauche à ce même pied gauche. L'opération était complexe mais il réussit avec un brio qui l'aurait lui-même étonné s'il n'avait pas été très occupé à essayer de voir à travers les portes en plissant très fort les yeux.
Chose qui échoua assez misérablement, à son grand dam.
Après s'être juré qu'un jour il prouverait que le pouvoir de l'esprit sur la matière s'appliquait aussi aux portes récalcitrantes, Harry décida tout de même d'arrêter de faire l'idiot, de prendre son courage à deux mains -ou plutôt à une puisque l'autre tenait son pistolet et que ça aurait été bête de faire tomber sa seule arme pour les bienfaits d'une métaphore- et d'ouvrir la porte.
Ce qu'il fit promptement.
Avant de voir la rubrique des chats écrasés de la Gazette de Sorcier en très gros plan et d'entendre des pas qui se jetaient vers lui. Notant au passage qu'un abruti était encore mort après avoir été embroché par un balai (ou plutôt après avoir cru qu'il était de bon ton d'essayer de tester les vertus aphrodisiaques du bois), il pivota et braqua son arme droit sur le ventre de son assaillant, au même moment où un couteau venait chatouiller sa gorge.
Un couteau qu'il connaissait bien.
Le journal tomba dans un grand bruit de froufrou. Le temps se fit précaire.
Harry fixa le passager-mystère de la voiture 9 avec de grands yeux.
_Scath ? Bredouilla-t-il.
.
A suivre...
Avant de passer aux Remarques, quelques petites explications :
Ces RPCA seront différentes ce tome-ci (j'ignore encore si je garderais le format pour les tomes suivants) tout bonnement parce que, dans les tomes précédents, je les écrivais une fois le chapitre fini, ce qui donnait lieu parfois à d'inomables atrocités, principalement par manque d'idées de ma part.
Ici, ce sont toutes les remarques que je me fais à moi-même au fur et à mesure de la rédaction des chapitres, tout ce que j'aimerais écrire mais que je n'écris pas pour ne pas noyer le texte dans les digressions, en bref, tout le bordel qui se passe dans ma tête et que je vous adresse généralement, que je vous livre. Elles font toutes plus ou moins allusion à un point particulier du chapitre, aussi je m'excuse s'il vous ait difficile de suivre.
Enfin, j'ose espérer que vous trouverez mes petites annotations tout de même un tant soit peu divertissantes.
Et maintenant, dans toutes leur (nouvelle) splendeur, les Remarques Pas Constructives de l'Auteure !
-Les fourmis rouges étant dotées, comme chacun sait, de pouces largement plus gros que leurs consœurs noires et violettes mais quand même vachement petits vu qu'elles sont des fourmis, vous devez voir à peu près l'espace qu'il y avait entre le tunnel et le train. Si non, je vous conseille fortement de vous replonger sur vos cours de fourmitologie parce que c'est assez irresponsable d'oublier ce genre de faits ultra-important bordel.
-Ce chapitre a nécessité un temps assez indécent passé sur des forums franc-comtois pour trouver un prénom bien de là-bas, et sur le site de la SNCF pour vérifier si les arrêts de la liaison Besançon-Montbéliard, s'il est actuellement possible de marcher sur le toit des TER (je ne le sais toujours pas, n'hésitez pas à me faire part de votre réponse si vous tentez l'expérience. Pour ma part je vais rester assise sur les sièges : je ne suis pas aussi dévouée que ça à l'écriture), et le nom du machin à poinçonner les tickets.
-Et après on dit que je ne mets pas de fond dans mes chapitres…
-Constant est gay. Dans le tome précédent, la sphinx qu'Helmett a affronté était lesbienne.
-Pumkin fait de l'activisme même quand vous ne le voyez pas. Craignez-la.
-Au début du chapitre, Harry est en voiture 13, la dernière du train, et il recule (mais pour lui il avance, question de perspective sivousvoyezc'quej'veuxdire) jusqu'à la voiture 9. Je sais même pas pourquoi je vous dit ça, m'enfin.
-Vous noterez que les notions de psychopathe et sociopathe sont ici utilisées très librement pour la simple et bonne raison qu'Harry et moi n'avons pas grand-chose à carrer des troubles mentaux exacts de notre ami franc-comptois. Qui plus est, aucun psychiatre digne de ce nom n'a prit le mot sociopathe au sérieux depuis 1968 et le psychopathe pur est un mythe qui n'a aucune définition fixe donc prout.
-Vous noterez le vocabulaire italien de haut niveau (soit pronto, fissa et smala) qui est à peu près tout ce que je sais de l'italien (après on tombe dans les noms d'aliment et les insultes et clairement je m'en voudrais d'incorporer ces choses triviales dans ce chef-d'œuvre de littérature qu'est la saga des sovrano).
-Note : tous les pistolets mentionnés dans ce chapitre sont dotés de silencieux pour des raisons assez évidentes.
-Si elles ne le sont pas, les voici : moins de bruit, tireur moins facilement localisable et c'est plus rigolo.
-Et puis ça explique que notre bon Constant n'ait pas tout de suite compris ce qui se passait. Essentiellement pour le bien de la suite puisque s'il s'était aperçu qu'il y avait des gens qui tiraient au pistolet dans son train, Sovrano et mafieux seraient très certainement tous morts à cet instant précis et il y aurait quand même vachement moins d'histoire.
-Les sorciers ont une rubrique chats écrasés et non pas chiens écrasés puisque déjà ils n'ont pas de chiens (Sirius ne compte pas) et qu'ensuite les chats sont étonnamment plus prompts à être écrasés par les chaudrons que nos amis les toutous. Chose qui s'inverse dans le monde moldu avec les voitures. La vie est rigolote des fois (quand on oublie que je viens de faire une blague sur des animaux morts évidemment, mais si vous vous arrêtez à ce genre de détail on va jamais s'en sortir, nom d'une pipe.)
-Si ça vous intéresse, le pistolet d'Harry peut tirer jusqu'à soixante-douze balles. Il n'est pas encore très développé (n'oublions pas que nous sommes en dans les années 90) puisqu'en 2014 le pistolet magique moyen peut contenir deux cent quarante six balles (mais uniquement cent trente sept pour des balles en argent). Vive la technologie magique. (notez que cette technologie est top secréte et uniquement utilisée par les Sovrano/d'autres clans mercenaires puisque le sorcier moyen est trop stupide pour s'y intéresser que de toute manière les gens ont déjà suffisamment de problème à manier une baguette, alors un flingue….)
-Les fourmis violettes sont une espèce rare de Tasmanie Orientale qui détient le record des pouces les plus petits du monde. Il est assez intéressant de remarquer que c'est un des records les plus polémiques de la Terre puisqu'il est chaque année débattu et âprement discuté par les termites du Brésil (très proches seconds au classement) mais je m'égare.
S'en est fini pour cette semaine ! Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour le deuxième chapitre, sobrement intitulé Boxon Bourguignon.
Reviews ?
Love,
Pumkin.
PS : Parmi les petits changements apportés à la saga, en voici un qui est intéressant : depuis le quatrième, tous les tomes ont un thème sur lequel tourne toute l'histoire.
Le thème du Tome 4 était la violence (dans toutes ses dimensions : la violence physique, énormément, mais aussi la violence sentimentale, amoureuse, symbolique, et surtout mentale).
Saurez-vous deviner le thème de ce tome-ci ?