BONNE ANNÉE !

Comme promis, voici le chapitre suivant.

Cette fois, c'est ChocOlive Flamous qui a eu la gentillesse de relire ce chapitre et de m'éviter de vous donner un chapitre avec des fautes et des erreurs inattention. Le lien de son profil est dans l'introduction du premier chapitre si vous voulez allez lui rendre visite.

Un immense merci à plume pourpre, Vemaria et Griseldis pour vos reviews.

Bonne lecture!


Robin ne quitta pas l'île immédiatement, contrairement au reste de l'équipage. Elle discuta un moment avec Makino et passa quelques jours avec Dadan. Elle était déterminée à comprendre l'histoire de son Capitaine. Dadan lui permit de feuilleter les vieux albums qu'elle avait faits sur les enfants. Ce fut ainsi qu'elle apprit pour Sabo, le troisième frère.

– Il semble familier, déclara Robin, et Dadan renifla.

– Il a été tué par un Dragon Céleste, marmonna-t-elle. Il y a longtemps. Il avait onze ans, et Luffy huit ans. Je doute que tu l'aies déjà rencontré.

Robin acquiesça solennellement.

– Je comprends. J'ai dû confondre avec quelqu'un qui lui ressemblait.

Dadan marmonna quelque chose entre ses dents, avant de se tourner vers les bandits derrière elle.

– Eh bien, qu'est-ce que vous faites à rester debout comme ça, imbéciles !? Commencez à emballer !

Robin ferma l'album et le tendit à Dadan.

– Où allez-vous ?

– Loin, indiqua Dadan. Avec Ace et Luffy morts, on n'a pas de raison de rester. Je ne veux pas être ici quand Garp le découvre.

Elle détourna les yeux, mais Robin avait vu qu'ils étaient humides.

– Tu peux garder l'album si tu veux. J'en ai d'autres.

– Merci, dit calmement Robin.

Elle le rangea dans son sac et passa le reste de la journée à aider Dadan à emballer ses affaires. Ils partirent cette nuit, Dadan disant à Robin qu'elle pouvait rester. Robin le fit, se dirigeant vers la Haute-Ville le lendemain matin. Elle prit un petit chemin et émergea sur une décharge.

– T'as l'air jolie, marmonna une voix rauque, et Robin se retourna.

Un homme sale se tenait à quelques mètres.

– Qu'est-ce que t'en dis ? Viens avec moi.

– Désolé, j'ai quelque chose à faire, contesta Robin.

L'homme la suivit et quand il fut sur le point de l'attaquer, deux mains apparurent sur ses épaules et agrippèrent sa tête. Une torsion rapide et il était mort. Les autres hommes qui avaient aussi commencé à la suivre reculèrent aussitôt et disparurent parmi les piles de déchets. C'est difficile de croire que le Capitaine ait grandi par ici, songea-t-elle.

Les gardes à l'entrée de la Haute-Ville ne la laissèrent pas passer, donc au lieu de causer une scène, elle longea le mur. Elle trouva un vieux trou dans celui-ci, assez grand pour un enfant de dix ans. Ou une femme assez mince. Elle passa à travers sans aucun problème et parcourut les rues. Dadan lui avait dit de venir et de parler aux propriétaires des magasins où Luffy allait souvent quand il était enfant. Ils pourraient lui fournir plus d'informations sur ses activités quotidiennes.

Elle entra dans un magasin de ramens près du côté riche de la ville et s'assit à une table. Il y avait trois autres clients dans le restaurant. Pendant qu'elle observait les lieux, elle remarqua un tableau d'affichage près de la porte d'entrée et alla l'examiner. Quelques avis de recherche étaient placardés, avec une copie du menu. Il y avait aussi quelques photos.

– Êtes-vous prête à commander, madame ? demanda un homme enrobé avec des rouflaquettes.

– Oui, mais puis-je poser une question d'abord ?

– Bien sûr. Allez-y.

– Ces garçons sur la photo. Qui sont-ils ?

Le propriétaire vérifia la photo de là où il était.

– C'est vieux, environ treize ans. C'est là pour avertir les autres clients. Ces garçons avaient l'habitude de voler la nourriture. Je ne les ai pas vus depuis longtemps.

Robin hocha la tête.

– Treize ans, hein ?

– Ils sont adultes maintenant, et je doute qu'ils soient toujours sur l'île. Avec leur habitude de voler, je ne serais pas surpris d'entendre qu'ils soient devenus des pirates, dit le propriétaire. Pourquoi cet intérêt ?

– J'étudie l'enfance de mon Capitaine, informa Robin. Juste par curiosité, savez-vous le nom de ces garçons ?

Il secoua la tête.

– Ils ne sont jamais restés assez longtemps pour parler. On n'était pas les seuls à qui ils posaient problème.

– Je n'en doute pas, acquiesça Robin. Le blond, son nom était Sabo.

– Vous les connaissez ?

– Connaissais, corrigea tristement Robin. Et un seul d'entre eux.

Elle pointait celui qui semblait être le plus jeune de la photo.

– Même si j'ai beaucoup entendu parler de lui.

Elle bougea son doigt vers le garçon le plus âgé, celui aux cheveux noirs ébouriffés.

– Hmm, c'est intéressant. Ils passaient beaucoup de leur temps dans le Gray Terminal. Les nobles des alentours les détestaient.

– Eh bien, il fallait s'y attendre. Ces deux-là sont devenus des grands pirates.

Une femme aux cheveux gris leva la tête.

– Ces trois-là étaient aussi une nuisance dans ma boutique. Je vends des bijoux, et ils venaient toujours voler ce que j'exposais. Si vous les voyez, maudissez-les de ma part !

– Pirates, vous dites, répéta le propriétaire. Comme je viens de le dire, je ne suis pas vraiment surpris.

– C'est vrai. Vous dites que vous ne connaissiez pas leur nom, donc vous n'étiez pas capable de reconnaître leurs avis de recherche. Et cette photo n'est pas de très bonne qualité.

Robin la retira du tableau.

– Le plus jeune avec le chapeau de paille est Monkey D. Luffy. Il est devenu le Roi des Pirates. Et le plus vieux est Portgas D. Ace. Il était le commandant de la deuxième division de l'équipage de Barbe Blanche avant de mourir.

Son public devint silencieux. Puis un homme aux cheveux clairs rit.

– Ces gosses ? Très peu probable.

– C'est la vérité, assura Robin. Je faisais partie de l'équipage de Luffy. Puis-je garder cette photo ?

– Si vous voulez, dit le propriétaire. Je ne veux pas insinuer que vous mentez ou quelque chose comme ça, mais j'ai du mal à croire que de tels pirates puissent venir d'ici.

– Ce sont les mêmes personnes, insista Robin en se rasseyant. Il est né de l'autre côté de l'île. Les habitants du village de Fuschia pourront vous le confirmer. À présent, je voudrais commander votre spécialité, s'il vous plaît.

– Bien sûr.


Robin ne resta pas beaucoup plus longtemps. Le propriétaire avait été capable de lui donner quelques détails pertinents sur le passé de son Capitaine, mais il refusait de croire que le Roi des Pirates venait de leur île. Elle vagabonda dans la Haute-Ville, où de nombreux résidents lui lançaient des regards désapprobateurs et se détournaient avec dégoût. Elle essaya de ne pas y faire attention, c'était souvent arrivé pendant son enfance, et elle croyait s'y être habituée. Mais après tout ce temps passé avec ses amis, un sentiment de solitude l'envahit.

Un jeune homme, qui semblait avoir quelques années de moins qu'elle, se stoppa pour l'examiner alors qu'elle passait.

– D'où viens-tu ?

Il franchit la palissade et vint se tenir devant elle.

– De nulle part, répondit Robin en le contournant pour continuer sa promenade.

– On dirait que tu viens de loin, poursuivit-il en se retournant et en la stoppant de nouveau. Il n'y a pas beaucoup de personnes comme toi, ici. Tes vêtements sont très usés.

– Eh bien, j'ai eu beaucoup d'aventures.

Son visage paraissait neutre, mais elle s'énervait. Elle voulait rapidement quitter cette île.

– Et s'il vous plaît, n'insultez pas la manière dont je m'habille.

– Je suis Stelly.

– Je m'en fiche.

– Eh bien, tu ne devrais pas. Je suis un noble. Tu dois me respecter.

Robin lui fit face et le fixa droit dans les yeux, le regard glacial.

– Je n'ai pas à faire quoi que ce soit dont je n'ai pas envie. J'ai arrêté d'obéir aux ordres il y a longtemps.

Stelly recula de quelques pas au ton coléreux.

– Eh bien, tu n'as visiblement aucun respect pour le Gouvernement. Je suis un noble, donc je peux te faire arrêter.

– Je suis une pirate, dit franchement Robin. Tout le respect que j'aurais pu avoir pour le Gouvernement Mondial a disparu quand j'avais huit ans. Maintenant, si vous ne me laissez pas passer, je vous forcerai à le faire.

Sa voix était dure et ses yeux se plissèrent.

– Je ne suis pas d'humeur à jouer avec vous et je n'hésiterai pas à vous tuer.

Stelly recula légèrement une nouvelle fois, permettant à Robin de le dépasser.

– Je suis sérieux à propos de l'arrestation ! cria-t-il. Et si tu es une pirate, alors les marines n'auront pas besoin de justification supplémentaire !

– Je suis Nico Robin. Personne ne pourra m'arrêter. Laissez-moi tranquille.

Il arrêta de parler après ça, et Robin continua son chemin. Au port, une troupe de soldats de la Marine essaya de l'empêcher d'embarquer. Robin remarqua Stelly qui assistait discrètement à la scène depuis la terre ferme. Elle fit en sorte qu'il ait une bonne vue des bras désincarnés poussant sur les corps des marines, disloquant leur colonne vertébrale et les rendant immobiles. Les marins à bord du bateau sur lequel elle monta lui laissèrent beaucoup d'espace. Robin se dirigea vers l'arrière du bateau et fixa Stelly.

Elle posa son sac à ses pieds et s'adossa contre la rambarde. Derrière Stelly, un amas de pétales forma un corps, et il sursauta. Son regard passa de la Robin originale au clone.

– Je suis un Chapeau de Paille, déclara le clone à Stelly. Ce n'était pas intelligent, surtout que je ne vous avais rien fait.

Elle se détourna et son double disparut dans un nuage de pétales de cerisier.


Elle traversa West Blue et continua sa recherche du Rio Ponéglyphe. Elle avait une promesse à tenir. Il n'y avait pas beaucoup d'indice, malgré toutes les ressources que cet océan avait à offrir. Elle se cacha dans un navire de la Marine qui se dirigeait vers Grand Line à travers la Calm Belt. Il s'arrêta à mi-chemin de celle-ci, et Robin revêtit un uniforme pour enquêter.

– Que faisons-nous ? demanda-t-elle à un officier de rang inférieur. Pourquoi nous sommes-nous stoppés ?

– Tu ne sais pas ? répondit-t-il rêveusement en regardant au loin avec une expression lascive sur le visage. Eh bien, tu es une fille, donc je suppose que ça n'a pas autant d'importance pour toi. Nous essayons de convaincre Boa Hancock de venir au quartier général pour une réunion obligatoire concernant Monkey D. Luffy.

– C'est exact, intervint un autre officier en les approchant. Nous espérons qu'elle viendra. Elle est obsédée par cet homme. Nous pouvons l'utiliser pour le faire sortir de sa cachette.

– Je suis à peu près sûre que Luffy avait le béguin pour Nami, se dit Robin à elle-même, recevant en échange un regard interrogateur de la part de l'officier de rang inférieur.

Quelques heures plus tard, un grand navire tiré par deux monstres marins apparut. Beaucoup de marins coururent vers la balustrade, essayant d'obtenir un aperçu de la magnifique Grande Corsaire. Robin recula, s'appuyant contre le mât principal alors que la pirate apparaissait. Le capitaine du navire détourna les yeux quand Hancock fit son apparition. Robin, curieuse, observa les hommes qui hurlaient être changés en pierre. L'Impératrice Pirate monta sur l'une des têtes des monstres et fut déposée sur le navire de la Marine.

Faisant glisser ses cheveux derrière ses épaules, elle marcha entre les statues et se stoppa en face du capitaine.

– Pourquoi suis-je convoquée ? exigea-t-elle de savoir, ses mains sur les hanches. Je ne suis pas quelqu'un qui suit les ordres donnés par des hommes.

Ce dernier mot fut comme craché.

– Tous les Grands Corsaires ont été convoqués pour une réunion, déclara le capitaine. C'est à propos du Roi des Pirates, Monkey D. Luffy.

Son attitude changea immédiatement, perdant sa posture et posant ses mains sur ses joues maintenant rouges.

– Mon Luffy ?

– Il est hors du radar, dit le capitaine. La Marine requiert votre contribution pour le trouver. Il est considéré comme extrêmement dangereux, et nous voulons être capables de garder un œil sur ses mouvements.

– Du moment que je peux revoir mon petit singe, s'exclama Hancock avant de redevenir sérieuse. J'ai des conditions qui doivent être respectées.

Elle jeta un coup d'œil à Robin.

– Je vois que vous avez amené une femme, cette fois. C'est intelligent. Je veux mes repas à huit, douze et dix-sept heures pile. Et j'ai besoin d'une chambre où aucun de ses hommes indisciplinés ne pourra me voir.

Le capitaine s'inclina profondément.

– Comme vous le souhaitez. La cabine du capitaine a déjà été préparée pour vous, et nous vous livrerons vos repas à l'heure. Souhaitez-vous quelque chose d'autre ?

Les talons d'Hancock claquèrent sur le bois alors qu'elle rejoignait la cabine, faisant signe à Robin de la suivre. Quand elles furent dans l'intimité de la cabine, Boa Hancock s'assit élégamment sur le canapé.

– Toi, marine. Je veux boire quelque chose de frais.

Robin l'ignora et s'assit sur une chaise.

– Je ne suis pas une marine, Hancock.

La femme inclina sa tête.

– Alors que fais-tu sur ce navire ? Es-tu un passager clandestin ? Si c'est le cas, sors de cette pièce.

– Je dois seulement me rendre sur Grand Line, répliqua Robin. Je ne savais pas que nous nous arrêterions ici. Mais dans le but de garder les apparences, je vous servirai pour le moment.

Hancock offrit un sourire suffisant.

– Est-ce que ma beauté est trop difficile à défier ?

Robin se leva, se dirigeant vers la porte.

– Ce n'est pas ça. Vous connaissiez mon Capitaine, et je vous suis reconnaissante de l'aide que vous lui avez apportée.

Robin ferma les yeux.

– J'aurais besoin de vous parler quand je reviendrai et j'ai peur que ces nouvelles ne vous plaisent pas.

– Nouvelles ?

– Oui. Maintenant, qu'aviez-vous demandé ? Je vais aller le chercher pour vous.


Elle revint quelques minutes plus tard, plaçant le plateau contenant la demande d'Hancock sur la table. Celle-ci prit le verre et but une longue gorgée. Puis elle tourna son regard vers Robin.

– Tu ne ressembles pas aux passagers clandestins habituels.

– Je ne suis pas un passager clandestin, dit Robin en croisant ses jambes et posant un coude sur eux. J'ai infiltré ce navire pour me rendre sur Grand Line. J'ai un objectif à accomplir, et cela prendrait trop longtemps de passer par Reverse Mountain et de retraverser Grand Line.

– Qui es-tu alors ?

– Une pirate.

Hancock rit.

– Une pirate qui infiltre clandestinement un navire de la Marine ? Où est ton équipage ? Ne pouvaient-ils pas t'emmener ? Ou t'ont-ils abandonnée ?

– Je n'ai pas été abandonnée, démentit durement Robin. Mon Capitaine m'a accueillie, et a risqué sa vie pour s'assurer que je sois sauve.

Elle regarda ses mains, qui reposaient maintenant sur ses genoux. Elles tremblaient.

– Je ne suis pas avec mon équipage parce que mon Capitaine est mort. Il nous a sauvés.

Hancock se moqua d'elle.

– Un homme n'est pas aussi fort qu'une femme. Je ne mourrai jamais pour sauver des personnes inférieures à moi.

– Mais c'est pour ça qu'il était différent, dit doucement Robin. Il ne s'est jamais considéré au-dessus de nous. Il n'a jamais agi comme un Capitaine non plus.

– Alors il était faible.

– Il était loin de l'être, murmura Robin.

Hancock ne remit jamais sur le tapis les nouvelles qui avaient été évoquées, et après avoir parlé avec la Grande Corsaire, Robin n'était plus aussi disposée à partager ce qu'elle savait. Elle continua à assister Hancock, qui n'avait nulle envie d'abandonner une compagnie féminine et gardait le secret. Quand ils accostèrent à Sabaody pour que l'Impératrice puisse se rendre à la réunion, Robin débarqua aussi. Elle enleva son uniforme de marine volé et vagabonda dans l'archipel.

Hancock la trouva une heure après qu'elle soit partie, bloquant le chemin de Robin avec les bras croisés.

– Qui es-tu ?

– Je n'ai pas à vous le dire.

– Je t'ordonne de me le dire.

Elle ne reçut qu'un regard noir en réponse.

– Les seuls ordres que je prends sont ceux de mon Capitaine. Et comme il a quitté ce monde, je ne prends des ordres de personne. Vous pouvez me demander tout ce que vous voulez, mais vous n'aurez pas de réponse de moi si je décide de ne pas vous en donner.

Hancock laissa échapper un halètement, ses oreilles devenant rouges avec la colère.

– Je t'ai permis de rester à bord de ce navire. Tu me dois la vie.

– J'aurais pu prendre soin d'eux s'ils avaient compris qui j'étais.

Robin la contourna et recommença à marcher. Il n'y eut rien venant d'Hancock, et Robin jeta un coup d'œil en arrière. Celle-ci la fixait.

– Hancock, mon nom est Nico Robin. Je crois qu'une fois que vous aurez compris qui je suis, vous comprendrez ma loyauté.


Hancock laissa l'ignorante partir et localisa le marine le plus proche, lui ordonnant de l'escorter le plus rapidement possible auprès d'une personne qui pouvait l'emmener à Marie-Joie. Ce fut après, assise dans une chaise élégamment décorée du quartier général de la Marine, qu'elle réalisa qui était Nico Robin. Et puis les mots de la femme vinrent résonner dans son esprit. Je ne suis pas avec mon équipage parce que mon Capitaine est mort. Il nous a sauvés. Luffy était mort. Elle ne le reverrait plus jamais. Son cri résonna à travers la ville. Personne ne put la consoler alors qu'elle se lamentait. La réunion fut reportée.

Aucun des marines ne comprit jamais ce qui avait causé ses pleurs. Ils venaient seulement de commencer à lister les noms des pirates au Chapeau de Paille.


Robin était partie longtemps avant la fin de la réunion. Elle voyagea dans le Nouveau Monde, restant dans les ombres et hors du radar de la Marine et du Gouvernement Mondial. Elle trouva une piste sur une petite île près de Grand Line, où Roger et son équipage s'étaient arrêtés il y a des années sur leur chemin vers Raftel. Elle n'avait jamais été sur cette île avant, et la trouva intéressante. Son arrivée ne provoqua ni réactions accueillantes, ni réactions agressives.

– Êtes-vous une voyageuse ? s'enquit une jeune barmaid , alors que Robin s'asseyait au comptoir.

– Plus ou moins, dit Robin en souriant à la jeune femme. Puis-je vous poser une question ?

– Bien sûr.

– Que savez-vous du Rio Ponéglyphe ?

La femme fronça les sourcils.

– J'en ai entendu parler. Ma grand-mère parlait toujours d'un homme qui l'avait trouvé. Son nom était Ray, ou quelque chose comme ça.

– Rayleigh ? demanda Robin.

Il y eut un mouvement de confirmation :

– Oui, c'est ce nom. Il faisait partie de l'équipage de Roger, je pense. Grand-mère avait une grande estime pour lui. Elle disait toujours qu'il détestait en parler et qu'il semblait toujours triste quand il le faisait.

– Savez-vous pourquoi ?

Elle secoua la tête.

– Désolé. Grand-mère doit le savoir cependant. Elle vit dans la maison au fond de la rue voisine, si vous voulez lui poser des questions. Dites-lui que Megan vous envoie, et elle devrait vous parler.

Robin se leva et s'inclina poliment.

– Merci, Megan. Cela signifie beaucoup pour moi.

Megan haussa les épaules.

– Du moment que vous êtes heureuse. Je veux dire, vous êtes une pirate, non ?

– Comment le savez-vous ? demanda Robin en prenant son sac.

– Parce que les pirates sont les seuls qui visitent cette île, répondit-elle. Les marines sont trop concentrés sur le Roi des Pirates et les Supernovas pour se soucier des petites îles comme la nôtre.

Robin sourit tristement.

– Les marines ont besoin de revoir leurs priorités s'ils veulent continuer à soutenir ce qu'ils appellent Justice. Mais je ne suis pas ici pour piller ou voler, si cela vous rassure. Je n'ai jamais apprécié le faire.

Megan sembla surprise.

– Un pirate qui n'est pas ici pour voler ? C'est nouveau.

Robin rit pour la première fois depuis un moment.

– Eh bien, mes amis et moi n'étions pas des pirates conventionnels. Mon nom est Nico Robin.

Megan ne montra aucun signe de reconnaissance à son nom, ce qui soulagea Robin. Megan la salua quand elle partit. Elle trouva la maison de la grand-mère facilement. Elle frappa et attendit patiemment que quelqu'un atteigne lentement la porte, et qu'elle finisse par s'ouvrir en grinçant. La femme avait des cheveux gris foncé et devait avoir été magnifique dans sa jeunesse. Ses yeux sombres examinèrent Robin, avant de demander :

– Que voulez-vous ?

– Je veux vous poser des questions sur le Rio Ponéglyphe, expliqua Robin, allant droit au but. Megan a dit que vous pourriez m'aider ?

La vieille femme regarda Robin pendant quelques instants, puis laissa échapper un soupir et s'écarta.

– Veuillez entrer.

Robin fit comme demandé, entrant dans une petite cuisine et s'asseyant à la table quand l'aînée la pointa du doigt. La maison était petite, mais bien entretenue. La vieille femme bougeait lentement, s'appuyant sur sa canne pendant qu'elle ouvrait un buffet et en sortait une théière. Robin se leva immédiatement.

– S'il vous plaît, laissez-moi vous aider.

– Ce n'est rien, riposta la vieille femme. Être vieille ne veut pas dire être incapable.

Elle agita sa canne.

– Je sais que les gens m'appellent la vieille râleuse, mais je ne suis pas incapable ! Je suis Gwen Feldspar !

Robin s'assit alors que Gwen se dirigeait vers l'évier et commençait à faire du thé.

– Eh bien, c'est mon nom. Qui êtes-vous ?

– Mon nom est Nico Robin, se présenta-t-elle en acceptant la tasse fumante offerte par Gwen. Maintenant, à propos du Rio…

– Patience, asséna Gwen en portant la tasse de thé à ses lèvres. Vous, les jeunes, vous êtes toujours pressés. Donnez-moi une bonne raison et peut-être que je vous parlerai.

Robin se tut, et Gwen rit.

– Incapable d'en trouver une ?

– Non, dit Robin. J'essaye seulement de trouver une bonne manière de le dire.

Gwen inclina la tête de curiosité, observant les émotions contradictoires traverser le visage de son invitée. Finalement, Robin chercha dans son sac pour en sortir une photographie et la lui montrer. Gwen baissa les yeux, reconnaissant immédiatement le drapeau au premier plan. Celui du Roi des Pirates.

– Où avez-vous eu ça ? demanda-t-elle la voix pleine de crainte.

– Nami me l'a donnée, avant que nous nous séparions, se remémora Robin. Regardez à nouveau.

Gwen le fit, et quand elle repéra le visage de Robin sur la photographie, sa mâchoire tomba.

– Vous…

– Je suis Nico Robin, le septième membre à se joindre aux pirates au Chapeau de Paille. J'ai besoin de trouver le Rio Ponéglyphe pour accomplir la promesse faite à Luffy, expliqua Robin. Il nous a dit de vivre et réaliser nos rêves, et le mien est de trouver le Rio Ponéglyphe et d'apprendre la véritable histoire. Je veux le faire avant de mourir, pour pouvoir retourner sur sa tombe et lui dire que je l'ai fait.

– Ce…

Gwen dévisagea Robin.

– Vous êtes…

Elle abaissa la photographie, la faisant glisser vers Robin.

– C'est suffisant. Le Rio Ponéglyphe, n'est-ce pas ?

Robin acquiesça.

– Oui. C'est ce que je recherche.

Le coin des lèvres de Gwen se soulevèrent, mais son sourire n'atteignit pas ses yeux.

– Rayleigh et moi… nous étions plus ou moins en couple. Megan est aussi sa petite-fille. Mon fils, son fils, est parti pour devenir un pirate. Je… je n'ai pas entendu parler de lui depuis des années. Il a laissé la pauvre Megan seule quand sa mère est morte. Elle avait seulement cinq ans.

– C'est terrible, dit Robin. Horrible, en fait. Il n'a pas écrit ?

Gwen perdit son sourire et secoua la tête.

– Non. Mais nous ne sommes pas là pour parler de mon passé. Nous parlions de Rayleigh. Il a mentionné le Rio Ponéglyphe quelques fois, toujours comme le nord du désespoir.

– Le nord du désespoir ? répéta Robin. Qu'est-ce que cela veut dire ?

Gwen ne fit que hausser ses fines épaules, celles-ci se soulevant et retombant doucement.

– C'est tout ce qu'il a dit. Nord du désespoir.

– Mais il a été à Raftel, exhorta Robin. Lui et Roger ont exploré toute la Grand Line. Il a dit qu'il l'avait trouvé. Dire que c'est désespéré n'est pas… ce n'est pas logique. S'il l'a fait, ce n'est pas désespéré !

– Je ne sais pas, répliqua Gwen. Vous l'avez rencontré ?

Elle eut un rire sec.

– Si vous le revoyez, envoyez-le au diable.

Robin acquiesça.

– Merci. Même si c'est vague, chaque indice compte. J'ai l'intention de retourner à Sabaody. C'est là que se trouve Rayleigh habituellement. Je le harcèlerai jusqu'à ce qu'il revienne.

– Merci, dit une Gwen souriante. Et bonne chance.


Robin ne retourna pas à Sabaody immédiatement, s'aventurant plus loin dans le Nouveau Monde. Elle découvrit d'autres indices, un d'entre eux pointant vers la Calm Belt et un autre avec une nouvelle fois le mot désespoir.

– Il a dit que tu devais d'abord être désespéré, balbutia seulement un homme – riant et ivre – avant de s'évanouir.

Robin le nota dans un coin de son esprit, même si la source n'était pas fiable.

Mais la Calm Belt… cela venait d'un ancien membre de l'équipage de Roger. Le garçon avait treize ans quand il les rejoignit, remplaçant Shanks et Buggy comme garçon de cabine lorsqu'ils gagnèrent leurs galons de pirate. Il avait quinze ans quand il fut déposé sur l'île alors que l'équipage se séparait. C'était maintenant un vieil homme avec une famille, et il lui donna volontiers l'information après avoir découvert qu'elle faisait partie de l'équipage du Roi des Pirates actuel.

– Je n'étais pas là quand l'équipage l'a trouvé, raconta-t-il. Mais j'ai demandé à Rayleigh et il a mentionné la Calm Belt une fois. Et quelque chose d'autre. Nord du désespoir. Pas été capable d'obtenir autre chose de sa part. Il détestait en parler.

– Oui, c'est ce que Gwen a dit. Merci d'avoir pris le temps de me parler.

Robin s'excusa, déclinant le thé que sa femme lui offrait. Elle descendit jusqu'au port et monta à bord d'un navire à passagers. En quittant le port, un navire en particulier attira son attention, peint en argent et or lumineux. Le voir briller au soleil la fit sourire. Il accostait alors que son navire partait, et ce souvenir se fana dans son esprit avec le temps.

Elle se dirigea vers Sabaody et y arriva un an plus tard, retrouvant Rayleigh et lui criant dessus jusqu'à ce qu'elle le voie partir pour l'île où se trouvait Gwen. Shakky rit, remerciant Robin de lui avoir remis les idées en place. D'après la propriétaire du bar, il déprimait depuis que l'équipage l'avait informé de la mort de Luffy. Une semaine plus tard, Robin sortait de la chambre d'invité et fut accueillie par une Shakky à l'expression sombre. Celle-ci leva la tête au son de la porte et ferma les yeux.

– Il y a une flotte de navires de la Marine de l'autre côté de l'île, expliqua-t-elle solennellement. Si tu veux aller dans la Calm Belt, vaut mieux utiliser l'un d'entre eux. Le revêtement en granit marin te donnera une sécurité supplémentaire.

Robin acquiesça, se faufilant pendant la nuit et prenant un des plus petits.

Maintenant seule, Robin s'assit sur la rambarde et regarda l'océan. Comme le navire appartenait à un capitaine de la Marine, la coque était recouverte de granit marin. De nombreux bras le manœuvraient, s'occupant des cordes, ajustant les voiles et tenant la barre. Elle fouilla la salle de navigation, sortant graphiques et cartes jusqu'à ce qu'elle en trouve une de la Calm Belt. Il n'y avait pas de nom, mais il y avait des cercles indiquant des îles. Cela semblait très primitif, mais utilisable.

Entrer dans la Calm Belt était facile, mais elle était en état d'alerte constante. Des monstres marins rugissaient au loin et elle voyait parfois de grandes ombres sombres à la surface de l'océan. Quand elle arriva à la première île, elle fut extrêmement soulagée. Les personnes y étaient amicales, mais hésitantes dans leur accueil. Il était rare que quelqu'un vienne sur l'île. Ils étaient eux-mêmes la deuxième génération d'un navire de croisière qui s'était perdu et qui avait construit une colonie.

Elle posa des questions sur le ponéglyphe, mais personne n'en avait jamais entendu parler. Après s'être réapprovisionnée, elle repartit de nouveau. Il y eut plusieurs îles inhabitées, puis une grande île avec quelques villages et une ville. Elle accosta à côté d'une petite falaise et alla jusqu'à la ville. C'était animé, il y avait des vendeurs écoulant leurs marchandises, des gens criant et se faufilant à travers la foule, des charrettes essayant de passer. Robin l'apprécia. Après avoir passé autant de temps seule, elle était contente d'avoir du monde autour d'elle.

Quand elle s'arrêta à un stand de cartes, le vendeur nota qu'elle n'était pas une locale.

– Je ne vous ai jamais vu avant, dit-il à Robin. Vous êtes aussi coincée ici ?

– Je ne suis pas coincée, répondit Robin en prenant une carte de meilleure qualité et la comparant avec celle qu'elle avait. Je recherche une île dans la Calm Belt.

– Ça semble dangereux.

– C'est très dangereux, acquiesça Robin. Mais je suis proche. Dites-moi, est-ce que les mots nord du désespoir vous semblent familiers ?

– Nord du désespoir ? Ça semble déprimant. Mais je peux vous dire que quelques personnes appellent cette île Désespoir, informa le vendeur. Mais son vrai nom est Getzito.

Robin fronça les sourcils.

– Cette île est appelée Désespoir ?

– Seulement par certains, expliqua le vendeur. Et par les plus vieux. Ils étaient les premiers à arriver ici, et ils pensaient qu'ils étaient coincés. Ils pensaient que leur situation était désespérée, d'où le nom.

Robin sentit l'espoir fleurir dans sa poitrine.

– Savez-vous ce qu'il y a au nord d'ici ?

– Juste la Calm Belt, dit le vendeur en désignant d'un geste la direction. Je n'ai jamais quitté l'île. Pourquoi ?

– Ça pourrait être là-bas, commenta-t-elle, plus pour elle-même qu'autre chose.

Elle laissa tomber quelques pièces sur la table et roula la carte.

– Merci pour l'information. Je vous suis vraiment très reconnaissante.

– Qu'allez-vous faire ? lui demanda-t-il en l'observant alors qu'elle ouvrait son sac et plaçait soigneusement la carte à l'intérieur.

– Me rendre sur l'île au nord du désespoir, dit-elle, souriante.

Elle partit, vagabondant dans la ville encore quelques heures, s'immergeant dans la foule et les gens avant de repartir seule. Quand elle arriva au port, elle reconnut le vendeur de cartes, debout devant le navire qu'elle avait volé. De plus, une foule s'était formée. Tous semblaient curieux, les visiteurs étant rares.

Le vendeur la repéra à l'arrière de la foule et fit son chemin vers elle.

– Salut.

Il tendit un parchemin roulé.

– J'ai vérifié une autre copie de la carte que vous avez achetée, et il n'y a pas d'île inscrite au nord d'ici. Par contre, celle-ci en indique une dans cette direction.

Robin prit la carte offerte et la déroula, repérant la petite île dessinée sur la carte imprimée.

– Où l'avez-vous obtenue ?

Le vendeur haussa les épaules.

– Dans les vieux documents. Papa dit qu'un étranger la lui a donnée il y a plus de quarante ans.

– Merci. Quel est votre nom ? s'enquit Robin.

– Raff, se présenta-t-il en fourrant les mains dans ses poches et haussant les épaules. Et vous ?

– Robin, répondit-elle.

Elle commença à traverser la foule, réussissant à rejoindre le navire volé. Raff la suivit, et une fois Robin arrivée à la passerelle, il lui sourit.

– Je peux venir avec vous ?

– Pourquoi ? demanda Robin.

– Parce que ça a l'air amusant, dit-il. Et j'ai été entouré par toutes ces cartes toute ma vie. Je veux voir où elles mènent.

– Il y a quelques endroits où je veux aller en premier, avertit Robin alors qu'elle montait et disparaissait de sa vue.

Raff sourit et la suivit, se stoppant momentanément en voyant les nombreuses mains s'agiter dans le navire avant d'avancer et d'aider Robin.


Raff se révéla être un excellent navigateur, et ils arrivèrent sur l'île moins d'une semaine plus tard. Robin sauta par-dessus la rambarde avant qu'ils ne se stoppent, atterrissant dans la mer peu profonde, puis rejoignit la plage et disparut dans la jungle.

L'île n'était pas très grande, et après une heure et demie de marche, Robin arriva à une clairière. De la mousse épaisse recouvrait tout le sol, et Robin fit quelques pas prudents en avant, ne voulant pas heurter quoi que ce soit caché dessous. Mais le sol sous la mousse était étonnamment dur. Robin fronça les sourcils et se baissa, attrapa une épaisse vigne et la tira vers le haut.

Une roche gris foncé se révéla, brillant d'un argent presque métallique dans la lumière du soleil. Robin commença à devenir excitée, une étrange satisfaction fleurissant dans sa poitrine alors qu'elle arrachait plus de verdure et passait sa main sur une gravure sans défaut. L'ancien langage. C'était ça.

– RAFF ! cria-t-elle aussi fort qu'elle put, d'innombrables bras apparaissant et commençant à arracher les vignes et à les jeter dans la jungle.

Une heure plus tard, Raff apparut et la clairière était presque dégagée. Le ponéglyphe entier était enterré, le côté gravé tourné vers le ciel. Elle tremblait d'excitation alors qu'elle essuyait la saleté et révélait une surface d'argent brut.

Il contempla le tout avec crainte, et Robin prit un bloc-notes de son sac et commença à gribouiller furieusement. Un sourire illuminait son visage.

– Ça fait plus de trente ans, dit-elle à bout de souffle, riant et feuilletant une page avant de laisser tomber le cahier et de s'agenouiller pour tracer un des caractères. La gravure est magnifique ! Aucun des autres ponéglyphes n'avait autant de détails. Pas même celui de l'île du ciel. Incroyable !

Raff s'assit contre un arbre au bord de la clairière, regardant Robin caresser le ponéglyphe.

Ils restèrent quelques mois. Chaque nuit, ils retournaient au navire et Robin relisait inlassablement ses notes. Raff fut capable de la persuader de se reposer à quelques reprises, mais à part ça, Robin était obsédée. Le premier mois passa à traduire le ponéglyphe dans son intégralité, et le reste fut consacré à le documenter et l'enregistrer.


– J'ai besoin de le partager avec le monde, lui raconta Robin une nuit, après que Raff l'ait traînée loin de son bureau.

Ils étaient allongés sur le lit, Robin posant sa tête sur la poitrine de Raff.

– Comment comptes-tu t'y prendre ? demanda Raff. Le gouvernement détruirait simplement tous les livres que tu écrirais. Tu as dit qu'ils ne veulent pas laisser le peuple savoir ce qui s'est passé pendant ce siècle oublié.

Robin rit.

– Bien sûr que non. Ce que j'ai appris… C'est incroyable. Cela révèle tellement de choses sur le monde. Des réponses à tant de questions. Sais-tu pourquoi les boussoles ne fonctionnent pas dans Grand Line ? La réponse est ici. Sais-tu comment les Dragons Célestes sont arrivés au pouvoir ? Je le sais maintenant. Tout était une conspiration pour garder le peuple sous contrôle.

Elle soupira.

– Voilà pourquoi ils ont mis une prime sur ma tête quand j'étais une enfant. Ils étaient terrifiés par les preuves que j'aurais pu trouver dans les vieux documents de la bibliothèque d'Ohara.

Raff acquiesça, prenant note. Il en apprenait beaucoup sur son passé. Même si c'était juste eux deux, parler avec elle suffisait à l'occuper. Ce qu'il préférait, c'était quand elle parlait de ses aventures en tant que pirate. Raff plaça une main sur sa tête, passant ses doigts dans ses cheveux, et elle se blottit plus près.

– Tu l'as trouvé.

– Oui, dit fièrement Robin.


Elle ne savait pas comment ils l'avaient trouvée, mais les marines arrivèrent avec des cuirassés. Raff cria pour l'avertir, et Robin plongea sur le pont alors qu'un boulet de canon survolait sa tête et s'écrasait sur le mât. Il y eut une énorme fissure puis le mât commença à se briser. Il tomba, s'écrasant dans l'eau. Le navire de la Marine percuta celui de Robin, et les officiers commencèrent à sauter et courir.

– Tuez-les ! Tirez ! Coupez ! Assurez-vous qu'ils meurent !

Robin entendit Raff crier de douleur, et elle se tourna pour voir Raff empalé au bout d'une épée. Il s'effondra en avant, ses yeux devenant vide alors que l'épée était retirée. Il tomba dans un bruit sourd, couché sur le sol. Le sang se déversa. Robin vit rouge. Elle croisa ses bras, ses yeux promettant la mort pour quiconque l'énerverait. Et chacun des marines présents venaient de le faire.

Des mains poussèrent des épaules et des dos, agrippant les têtes et les tordant, griffant, déchirant et finalement brisant leur cou. Quand elle finit son saccage, il n'en restait qu'un. Il tremblait, regardant autour de lui avec des yeux écarquillés.

– Vous êtes un bâtard, grogna Robin. Vous et tous les autres marines essayent de contrôler le monde. Vous essayez de voler toute la liberté que le peuple a. Vous ne méritez pas de vivre.

– Vous les avez tués… tous…

– Est-ce important ? demanda Robin. Ils étaient dans le camp des personnes qui voulaient détruire le monde ! Maintenant, je sais pourquoi vous détestez autant les pirates. Nous avons la liberté que vous essayez de nous enlever.

– Vous… vous êtes une pirate ?

Robin s'agenouilla et plaça ses mains de chaque côté de sa tête.

– Oui. Je suis un Chapeau de Paille.

Ses yeux s'écarquillèrent.

– L'équipage qui a disparu ! Dans quel enfer étiez-vous allés ?

Robin rit jaune.

– Vos camarades sont morts autour de vous et mon équipage est la seule chose dont vous vous préoccupez ? Vous méritez de mourir. Pas Luffy.

– Chapeau de Paille ?

– J'aimerais échanger votre vie contre la sienne, mais elle n'a pas autant de valeur.

D'un coup sec, elle tourna violemment la tête du marine, et celui-ci tomba au sol. Elle ferma les yeux, les tournant vers Raff une dernière fois. Il était mort. Les larmes tombèrent. D'abord sa mère, puis Luffy. Maintenant Raff. Les personnes dont elle se souciait finissaient toujours par mourir.

Elle plaça une main sur le bas de son ventre, se mordant fortement la lèvre. Si elle ne pouvait pas empêcher la mort des personnes dont elle était proche, comment allait-elle élever un enfant ?

Elle enterra Raff à côté du ponéglyphe et prit le navire de la Marine.


Le temps d'aller à East Blue, elle avait grossi et le bébé était pour bientôt. Elle s'arrêta sur une île près de Reverse Mountain et tomba sur Dadan.

– Robin ? C'est toi ? demanda la femme.

Elle semblait en meilleur forme. Plus mince et elle avait perdu son air menaçant.

– Bonjour, Dadan, salua Robin. Comment vas-tu ?

– J'ai été mieux, admit Dadan. Mais tu as l'air d'aller bien. Tu es enceinte ?

Robin plaça une main sur son ventre gonflé.

– Oui. Et c'est pour bientôt. Tu ne connaîtrais pas des sages-femmes par hasard ?

– Il y en a quelques-unes à l'hôpital local, dit Dadan. Je peux t'y amener.

Robin acquiesça avec reconnaissance.

– Je te suis.

Dadan l'amena à l'hôpital local, qui n'était pas grand. Les docteurs étaient amicaux, et les infirmières firent en sorte de la mettre à l'aise. Trois jours plus tard, les contractions commencèrent. Dadan resta à ses côtés alors qu'elle souffrait pendant le travail. Des pleurs remplirent la salle quand Robin respira enfin. Dadan secoua sa main, la circulation sanguine coupée par la poigne de Robin.

– C'est une fille, annonça la sage-femme en coupant le cordon ombilical et en nettoyant le bébé avec des serviettes.

Elle donna le bébé à Robin, et le poupon attrapa immédiatement le mamelon de sa mère.

– Laissez-la se nourrir, corrigea la sage-femme alors que Robin commençait à se déplacer. Comment allez-vous ?

– Je… ne sais pas, dit honnêtement Robin en observant le petit visage.

Une touffe de cheveux noirs couvrait sa petite tête, et quand elle ouvrit les yeux, Robin regardait son propre visage. L'enfant… sa fille… lui ressemblait.

– Comment vas-tu l'appeler ? demanda Dadan.

– Olvia, décida instantanément Robin. Son nom est Olvia… Je ne peux pas l'appeler Nico. Je ne peux pas lui faire ça.

– Donc… ?

Robin pensa à Raff. Et le fait qu'il était venu avec elle rechercher le Rio Ponéglyphe. Elle l'avait apprécié, mais ils n'avaient pas été ensemble assez longtemps pour que ses sentiments s'intensifient. Mais il était le père d'Olvia. Et il n'avait pas de nom de famille. Mais il l'avait aidée à trouver…

– Rio, dit Robin. Elle s'appelle Rio Olvia.

Dadan sourit et Robin lui tendit Olvia. Celle-ci prit le bébé et la berça avec précaution. Olivia roucoula et leva un petit poing.

– Elle est magnifique. Elle te ressemble.

– J'espère que cela n'affectera pas son futur, murmura Robin.

– Eh bien, tu vas affecter son futur, quoique tu fasses, fit remarquer Dadan. Tu es sa mère.

Robin secoua la tête.

– Je ne peux pas. Je ne suis pas faite pour être mère. Les marines sont constamment après moi. Je ne peux pas l'élever en toute sécurité. Les personnes dont je me soucie ont la mauvaise habitude de mourir quand ils sont avec moi.

– Tu ne peux pas la laisser seule, dit Dadan.

– Non, acquiesça Robin. Je ne peux pas. Tu peux prendre soin d'elle.

Dadan sembla choquée, reculant légèrement. Le mouvement surprit Olvia, qui commença à crier. Dadan se mit à la bercer.

– Tu es douée avec les enfants, commenta Robin. Même si tu ne le sais pas.

Dadan baissa les yeux vers le bébé, les yeux brillants.

– Tu… tu es sérieuse ? C'est ta fille. Ton enfant.

– Je veux seulement le meilleur pour elle, dit Robin. Tu peux lui donner plus que je ne pourrai jamais.

Robin plaça une main sur le bras de Dadan.

– Garde-la saine et sauve pour moi. Elle est l'héritière d'un pirate au Chapeau de Paille.

– Luffy, murmura Dadan pour elle-même, avant de regarder Robin. Je lui donnerai une bonne vie.

– Merci.


Pendant qu'elle se rétablissait, Robin lut le journal pour passer le temps. Ce fut là qu'elle découvrit l'exécution d'Usopp.

Robin avait deux arrêts à faire maintenant. Aussitôt que le docteur la déclara apte à sortir de l'hôpital, Robin partit. Elle ne dit pas au revoir à Dadan, qui avait pris Olvia avec elle. Traversant East Blue, elle arriva à Logue Town pour la première fois de sa vie.

Il y avait des enfants debout près des kiosques à journaux qui en distribuaient gratuitement. Robin en prit un.

Le visage de Robin ne montra aucune émotion, mais ses mains tremblaient pendant qu'elle ouvrait le journal et elle se concentra sur la minuscule écriture à côté de l'image. Cela parlait de ses exploits, son statut d'Empereur, les membres de son équipage avec une prime et les hypothèses sur ses origines. Robin rit aux théories et se demanda si Usopp admettrait être l'ami de Luffy. Elle en doutait, connaissant suffisamment Usopp pour savoir qu'il allait vouloir mourir sous son propre nom et pas sous celui d'un autre.

Cela faisait mal de voir tant de personnes acclamer la mort de son ami. Quelqu'un qui avait risqué sa vie pour sauver la sienne. En vagabondant, elle découvrit la prison et s'y infiltra. Elle trouva la cellule de Usopp, et le découvrit endormi sur le sol de pierres sales. Gribouillant ses adieux sur un morceau de papier, elle le laissa tomber à travers les barreaux puis partit.

Deux jours plus tard, elle observait l'exécution par la fenêtre de son hôtel, qui avait une excellente vue sur la place centrale de la ville. Elle l'entendit crier, puis vit l'éclat argenté métallique alors que les lames descendaient. Elle se remémora soudainement le navire métallique qu'elle avait vu dans le Nouveau Monde. Une grande acclamation commença, et Robin détourna le regard, les larmes aux yeux. Ce fut la première fois qu'elle pleurait depuis qu'ils avaient enterré Luffy.

Elle attendit que la plupart des spectateurs soient partis de l'île, jugeant la voie sûre deux semaines plus tard. Sa tombe était petite, mais il y avait un bouquet de fleurs fanées et une dague posés au pied de celle-ci, ainsi qu'un X gravé dans la pierre. Elle caressa sa propre cicatrice avec sa main, serrant et enfonçant ses ongles dans sa peau jusqu'à ce qu'elle sente le sang.

– Saleté de pirate, dit une voix, et Robin se tourna vers elle.

Un jeune couple était debout devant la clôture, observant la tombe avec dégoût. La fille secoua la tête.

– Quand vont-ils apprendre ? Rien de bien n'en ressort.

– Comment pouvez-vous le savoir ? demanda Robin, et ils semblèrent réaliser qu'elle était là.

– Ils tuent, violent et volent, énuméra-t-elle. Rien de bien ne leur arrive. Ils meurent.

– Ils se font de vrais amis, rétorqua Robin. Ils forment des liens indestructibles. Ils risquent leur vie pour les leurs. Ils trouvent des personnes auxquelles ils peuvent faire confiance. Qu'y a-t-il de mal à ça ?

– La confiance ne conduit qu'à être poignardé dans le dos, riposta le jeune homme.

– Ce n'est pas nécessairement vrai, lui dit Robin. Usopp avait de vrais amis.

– Il était le capitaine. Son équipage devait l'écouter, rétorqua la fille.

Robin rit.

– Et pour son précédent équipage ?

Les deux jeunes gens semblèrent décontenancés.

– Il ne faisait pas partie d'un autre équipage. Personne ne sait ce qu'il faisait avant de devenir pirate.

– Si personne ne le sait, pourquoi auraient-ils fait ça ? interrogea Robin en s'attirant des regards encore plus perdus.

Elle soupira et s'agenouilla, traçant le X de ses doigts.

– Il était mon ami.

– Vous le connaissiez ? questionna le jeune homme.

– Oui. Très bien. Lui et mes autres amis… Nous étions pratiquement une famille. Les neuf d'entre nous.

Robin sourit tendrement.

– Il avait déjà une prime, mais ce n'était pas sous son vrai nom. C'est dommage que le Capitaine ne l'ait pas su. Finalement, il aura réalisé son rêve.

Elle se releva.

– Et il peut tout raconter au Capitaine maintenant. Je me demande s'il a visité sa tombe avant d'être capturé…

– Les pirates n'ont pas de rêve, ricana la fille.

– Si. C'est pourquoi nous sommes des pirates. La Marine ne laisserait jamais autant de liberté à quelqu'un.

Robin sourit au jeune couple.

– Il l'a réalisé. Maintenant, il est temps pour moi d'achever le mien.

Elle les laissa debout devant la clôture, partant sans un autre mot.

– C'EST NICO ROBIN ! cria un marine, et Robin lança un regard dans sa direction.

Quand leurs yeux se rencontrèrent, la jeune recrue commença à trembler.

– QUOI ?! cria un autre homme, celui-ci portait les médailles et les insignes du rang de capitaine.

– QUE FAIT-ELLE ICI ?!

– CAPTUREZ-LA ! NOUS POUVONS L'EXECUTER AUSSI !

Robin traversa le regroupement confus des marines.

– Je visitais un vieil ami, dit-elle au capitaine alors qu'elle le dépassait.

Les marines derrière elle luttaient pour échapper aux bras apparus de nulle part et qui les restreignaient.

– S'il vous plaît, traitez cette tombe avec respect. Je ne voudrais pas me fâcher.

Le marine cria quand des bras poussèrent de ses épaules et de ses bras, l'emprisonnant fermement. Personne n'était capable de bouger, et ils ne purent qu'observer la pirate monter à bord de leur navire et partir seule.


Elle accosta dans la Haute-Ville. Elle s'était habillée pour l'occasion cette fois, et n'attira aucune suspicion de la part des habitants. Un homme perça son déguisement, et le cœur de Robin se stoppa presque. Ces tatouages appartenaient à Dragon.

– Nico Robin, commença-t-il, sa voix grave supprimant tous les autres bruits. Cela faisait longtemps.

– Effectivement, Dragon, répondit Robin. Que faites-vous ici ?

– Affaire, se contenta-t-il de dire. Et toi ? J'ai entendu dire que l'équipage du Chapeau de Paille avait disparu. Personne n'a entendu parler d'eux depuis des années. La prime de mon fils ne cesse d'augmenter. Comme celles du reste de votre équipage. Comment va-t-il ?

Il semblait sincèrement intéressé.

– Il est considéré comme le Roi des Pirates, déclara Robin en luttant pour empêcher sa voix de craquer.

– Rien d'autre ? interrogea Dragon avec un ton décontracté mais ses yeux étaient exigeants.

– Si, dit Robin. Il y a autre chose. Suivez-moi.

Dragon sembla confus, même s'il ne le montra pas, et suivit Robin alors qu'elle traversait le Gray Terminal puis la jungle. Il ne se plaignit pas en gravissant la montagne. Il n'y eut aucune parole échangée, en fait. Et cela commençait à déranger Robin. Elle ralentit quand ils atteignirent la vieille cabane de Luffy, puis à nouveau lorsqu'ils passèrent devant l'ancienne maison de Dadan.

– Est-ce que tu vas bien ? s'enquit Dragon quand elle s'arrêta.

Ses premiers mots depuis le début du voyage.

– Tu trembles.

– Désolée, s'excusa Robin. Dadan vivait ici et c'est elle qui a élevé Luffy et Ace. Et maintenant, elle élève ma fille.

– Tu as un enfant ? demanda Dragon.

– Elle doit avoir cinq mois maintenant, indiqua Robin. Je suis désolée de ne pas vous l'avoir dit plus tôt.

– Me dire quoi ?

De l'inquiétude s'était glissée dans sa voix.

– Que faisons-nous ici ?

Robin s'avança et traversa les arbres clairsemés. Dragon eut le souffle coupé quand il vit la tombe.

– Qu'est-ce c'est que ça ? exigea-t-il de savoir.

Il avait haussé le ton, la panique y apparaissant.

– La tombe de votre fils, dit franchement Robin en s'avançant et s'agenouillant devant la tombe.

Elle fouilla son sac et en sortit le morceau de Rio Ponéglyphe qu'elle avait retiré de l'original. Le caractère gravé se traduisait par « promesse ». Elle le posa à côté du Wado Ichimonji et se rassit, puis ramassa le médaillon posé sur le chapeau et l'ouvrit.

Dragon la regarda sourire, les larmes commençant à tomber, et elle le referma et le reposa au sommet de la tombe.

– Merci, Luffy. Tu m'as donné une raison de vivre.

Elle se leva et retourna vers les arbres, s'arrêtant à côté de Dragon pendant un moment.

– Prenez tout le temps qu'il vous faudra.

Robin attendit dans l'ancienne maison de Dadan alors que Dragon se tenait devant la tombe. Il revint un peu plus tard, les yeux légèrement rouges.

– Quand ?

– À mi-chemin dans le Nouveau Monde, déclara Robin. Il a donné sa vie pour sauver les nôtres.

Robin sortit de son sac l'ancien album photo que Dadan lui avait donné et le remit à Dragon.

– C'est son enfance. Dadan me l'a donné. Puisque vous ne l'avez jamais connu, apprenez à le connaître.

Dragon le prit, le fourra dans une poche de son manteau et attrapa Robin par le cou, la plaquant contre le mur. Les yeux de Robin s'élargirent de panique alors que Dragon se penchait.

– N'ose pas gâcher ta vie.

Il libéra Robin, qui se frotta le cou et glissa le long du mur. Dragon sortit de la pièce et ne se retourna pas.


Elle ne gâcha pas sa vie. Elle écrivit un livre et le publia sous un pseudonyme, racontant ses aventures avec les pirates au Chapeau de Paille. Mais elle ne dévoila aucun de leurs noms. Elle utilisa son point de vue, montrant comment les personnes dont elle était devenue proche avaient changé sa vie en bien, et quand c'était possible, elle y insérait des détails de la véritable histoire. Si elle le publiait comme de la fiction, le gouvernement n'aurait aucune raison de l'interdire.

Elle le dédia à son équipage, Raff et Olvia.


Alors ? Une petite review pour m'encourager pour la suite ?

Prochain chapitre : mi-juillet