Nouveau matin

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Un nouveau matin, l'aube argentée se lève tirant de son sommeil la nature après une bien longue nuit, une nature encore tranquillement emmitouflée dans son écharpe de brume. L'atmosphère a la douce fraicheur des premiers matins du monde, bien loin de toute colère qui gronde.

Ce n'est pas l'hiver, pourtant, Nanoha a froid aux mains, comme tous ces nombreux matins, plus aucune paume ne presse aujourd'hui la sienne, bien loin de tout, de ce monde de fou, elle ferme les yeux dans cette solitude. Fatiguée, fermant les yeux pour s'endormir. Ereintée, fermant les yeux et ne plus rien ressentir. Si lasse de se mentir.

Le souffle calme elle s'endort, laissant son esprit trouver la sérénité des royaumes étoilés, Morphée l'éternel veillant dans sa grâce sur son sommeil, retrouvant ce qui est son paradis. Retrouvant dans ses rêves celle faisant battre son cœur, s'offrant l'espace de quelques heures d'inertie le luxe d'un semblant de bonheur.

Oubliant pendant un instant ce douloureux éloignement. La jeune femme noie la douleur au travers de son être dans un déni malheureux qui rend chaque jour bien affreux, il n'est pas simple d'ignorer les décharges de son for intérieur, des sentiments retournés à l'envoyeur, dont elle ne sait plus que faire, telle est sa misère. Des sentiments lésés par une non-réciprocité, la laissant seule face à sa médiocrité.

Un monde entier d'amour en son cœur, une terre aujourd'hui aride où elle a érigé nombre de murs et frontières rigides, protégeant ce qui lui reste encore de splendeur et sans doute même, un brin d'ardeur. Elle se tient fière et droite sur une toute petite île, si minuscule afin que rien ne puisse cohabiter pas même l'ombre d'un joli palmier. Elle ne peut permettre à ce pays de s'agrandir, une telle négation des sentiments demande du temps, un temps qui dure encore et encore, à quoi bon partir en croisade de l'amour mort.

Est-ce un tord ? Est-ce un tord que de vouloir le contraire, de ne pouvoir à tout jamais se taire ? Ne pas savoir aimer, telle est son incapacité. Amour, pourquoi est-ce si compliqué d'aimer… Amour, pourquoi cette irréalité… Sérieusement…

Juste dormir pour ne plus penser, oublier ce mensonge qui ronge, oublier la niaiserie et les mots d'hypocrisie. Juste dormir pour inhiber, les restes d'alcool d'une bien trop longue soirée.

Un nouveau matin, l'aube argentée se lève tirant de son sommeil la nature après une bien longue nuit, une nature encore tranquillement emmitouflée dans son écharpe de brume. Nanoha enfonce profondément sa tête dans l'oreiller, il est temps de trouver le repos, dissimuler de nouveau, ses sentiments à fleur de peau.

Mais, si elle pouvait le lui dire, alors, elle lui offrirait, juste avant de vraiment s'endormir, trois jolis petits mots. Des mots que son esprit lui souffle, que son coeur ressent et que, chaque jour son âme lui crie.

Trois jolis petits mots qu'elle lui murmure chaque soir, juste avant de finir happé par le noir. Trois petits mots... Oui, trois...jolis petits...mots...

Il fait enfin noir, Nanoha s'est endormie. Et ne reste que l'oubli.