Bonjours chers Cobayes,

Je vous présente ce petit Cross-over qui répond à la question que tout le monde se pose ( … J'exagère peut-être un peu… ) : comment Loki et le Docteur Lecter se sont-ils rencontrés ?

Cette question a été soulevée dans ma fiction « les Vengeurs et la Technologie », mais vous n'avez nullement besoin de l'avoir lue pour apprécier cette fiction.

Attention, malgré l'élégance et l'esthétisme inhérent à l'univers d'Hannibal ; violence, meurtre et éventuelles scène pour adultes sont à venir.

Il y aura également des spoils des saisons 1 et 2, et quelques libertés seront prises par rapport à la série!

Bonne lecture !

Acte 1 : Curiosité professionnelle


Hannibal s'était plongé avec délices dans la relecture de Psychology: An International Perspective, du chercheur anglais Michael W. Eysenck. Le temps s'était égrené comme du sable dans un poing fermé, et il était encore à son bureau à vingt-deux heures, lorsque deux coups sourds résonnèrent à la porte.

Intrigué par ce visiteur tardif- qui avait franchi la sécurité, puisque sa secrétaire avait fermé avant de partir-, il se redressa souplement et déplissa sa chemise immaculée. Il prit le temps de revêtir sa veste noire cintrée avant de se diriger vers l'entrée.

L'homme qui attendait de l'autre côté de la porte possédait une allure singulière.

Grand, le visage pâle et une silhouette athlétique, c'est sa tenue qui lui conférait son excentricité. Sur une tunique vert sombre, il avait revêtu un long manteau noir renforcé de plaques d'armures dorée le long des avant bras et sur ses épaules. De longs cheveux noirs encadraient son visage fin, aux traits teintés d'ironie et d'arrogance.

N'importe quel être humain doté de bon sens et de rationalité aurait refermé la porte aussi sec, quitte à appeler la police.

Un léger sourire ombra les lèvres du psychiatre qui s'écarta et indiqua d'une main son cabinet.

Sans un mot, le regard hautain et la démarche féline, l'étranger se glissa dans la pièce.

Le nouveau venu s'accorda quelques minutes pour observer, avec un sans gêne qui lui était coutumier, le magnifique bureau du psychiatre.

La pièce était grande et parfaitement ordonnée. Le bureau central occupait une bonne partie des lieux, alors que contre les murs s'étalaient bibliothèques, sculptures et même un piano. Un ensemble de fauteuils en cuirs noirs et de tables basses en verre venaient agréablement compléter l'ensemble, sobre et élégant.

L'étage supérieur était accessible via une échelle en acajou, et on pouvait voir depuis le bas les nombreuses bibliothèques en bois sombre qui croulaient sous les ouvrages.

Les rayonnages captivèrent un long moment le regard de l'étranger.

Voilà bien un mortel qui partageait sa passion de la littérature et des beaux manuscrits.

Le Docteur Lecter attendait patiemment la fin de cet examen minutieux.

Une fois qu'il eut fini de découvrir l'endroit, l'invité se tourna vers son hôte, et prit la parole, haussant un sourcil intrigué.

- Vous ne me demandez pas qui je suis ?

Le praticien ne répondit pas tout de suite, s'approchant d'un buffet de l'époque victorienne pour se saisir de deux flutes en cristal.

- Si vous le souhaitez. Qui êtes-vous ?

-Je suis Loki, d'Asgard.

Hannibal choisit avec soin une bouteille de Champagne parmi celles qui trônaient sur le meuble.

Il la déboucha avec calme, porta le bouchon à son nez pour en respirer les effluves. Satisfait, il emplit les deux verres avant de revenir auprès de son invité. Il tendit l'une des flûtes à Loki, qui l'accepta avec curiosité.

- Je vous avais reconnu. Votre visage a été placardé partout après l'incident de New York.

- Et vous m'ouvrez quand même ? S'enquit le demi dieu avant d'imiter son interlocuteur, et de porter la coupe à ses lèvres.

Hannibal fit tourner le vin au fond de son verre pour en apprécier la robe dorée. Il s'assit sur le rebord de son bureau, et invita Loki à rejoindre l'un des fauteuils prévus à cet effet.

- Voyez ça comme de la curiosité professionnelle, répondit-il. Vous êtes un sujet d'étude…fascinant.

Loki hésita à prendre cette remarque pour un compliment. Il s'assit confortablement, et ses yeux caressèrent les bois de cerf accrochés au fond de la pièce.

- Vous êtes un homme de goût, Docteur Lecter.

- Je vous remercie.

Les yeux de l'Asgardien cherchèrent ceux de son interlocuteur. Malgré son talent pour mettre les gens mal à l'aise, Hannibal restait parfaitement impassible.

Loki n'en attendait pas moins.

- J'apprécie énormément vos travaux, docteur Lecter, susurra-t-il dans un sourire.

- Je ne vous savais pas féru de psychologie, remarqua l'intéressé.

- Je parlais de vos autres travaux…

Un silence s'installa, alors qu'Hannibal jaugeait son visiteur du regard. De toute évidence, Loki savait. Le médecin tenta d'évaluer ses chances en cas d'affrontement physique direct.

Nulles.

Il choisit de ne pas répondre. Devant son mutisme, Loki poursuivit.

- Un homme de goût, vraiment. Voyez-vous, depuis l'échec de New-York, je suis en pleine remise en question. Je cherche l'inspiration auprès des œuvres de mes confrères. Vos… Travaux ont trouvé un écho fort en moi. Pleins d'élégance, d'esthétisme raffiné, d'une mise en scène exquise…

Loki quitta lentement son fauteuil pour se rapprocher d'Hannibal. Il vint s'asseoir à ses côtés sur le rebord du bureau, et se saisit d'une feuille vierge qui trônait sur une pile de papiers.

Au contact de ses doigts, une illusion naquit et s'étala sur le papier comme la plus délicate des peintures. Le dessin qui prenait vie devant eux représentait le corps sans vie d'un homme étroitement lié à un cerisier. Les racines et les branches de l'arbre s'enroulaient sur sa peau.

Les deux êtres ne faisaient plus qu'un. Au creux des côtes mises à nues du supplicié s'épanouissait un tapis de fleurs fraîches.

Un vent chimérique agita un instant les branches couvertes de pétales blanches, et l'illusion commença de disparaître pour ne laisser qu'une page vierge, que Loki reposa au sommet de la pile.

Hannibal n'avait pas bougé d'un pouce, reconaissant parfaitement l'une de ses compositions personnelle.

- Que puis-je faire pour vous ?

Le célèbre demi-sourire moqueur vint s'installer sur les lèvres du demi-dieu.

- Apprenez-moi.

Une fraction de seconde, il crut discerner de la surprise sur le visage du mortel.

Celui-ci reprit cependant bien vite ses esprits, et resservit son compagnon qui avait vidé son verre.

- Ai-je le choix ?

- Bien sûr que non.

-Qu'il en soit ainsi, alors, conclut Hannibal.

Il leva son verre, et le cristal tinta lorsque les coupes s'entrechoquèrent. Elles furent vidées rapidement, et abandonnées sur un coin du bureau.

Loki se redressa et fit face à son hôte.

- Quand commençons-nous ? S'enquit-il, une lueur de malice dansant au fond de ses prunelles.

Hannibal lui tendit une main qu'il saisit de bonne grâce.

- Demain, 20.00. Je vous convie à ma table, où vous découvrirez les plaisirs du monde des mortels.

Hannibal raffermit sa poigne, maintenant les doigts de Loki entre les siens.

Le psychiatre déposa sa main gauche sur l'épaule du géant pour s'approcher de lui et murmurer contre sa joue :

- J'ai tellement de choses à vous apprendre, mon ami…


Et voilà pour vous,

J'espère que cela répond à vos attentes !

( Ookpik, tu me dois un repas ! )

La bise,

Laukaz-The Lab.