Et voilà enfin le dernier chapitre ! Je sais qu'il a un peu tardé à arriver, mais il est bien plus long que les précédents, et vu le contenu je pense que vous me pardonnerez ;-)

Bonne lecture !


Le problème de Lucifer

— Sam ? Saaaaam ? Allez, ouvre les yeux, je commence à m'ennuyer…

Devant l'absence de réaction, Lucifer se mit à tapoter de ses doigts sur les bras de Sam, son torse, son cou, sa tête, le secouant un peu plus fort de temps en temps. Il obtint un gigotement et un grognement, mais les yeux restèrent clos. Il s'amusa à faire claquer les lèvres l'une contre l'autre avec son index avant que la tête ne se tourne pour échapper à ce doigt. Il décida alors de s'occuper de l'oreille, titillant le lobe, remontant le long du cartilage. La tête de l'endormi se tourna de nouveau avec un grognement plus fort, semblant agacée de tout ça. Assis sur le bord du lit, il se pencha vers l'oreille qu'il venait d'enquiquiner pour chuchoter :

— Saaaam ? Si tu n'ouvres pas tes jolis petits yeux verts, je te bâillonne et te mets deux doigts dans le nez jusqu'à ce que tu t'étouffes…

Pour toute réponse, il eut droit à un nouveau grognement. Les yeux étaient toujours fermés.

— Comme tu voudras !

Lucifer mit sa menace à exécution. Il commença par appliquer l'une de ses mains sur la bouche du dormeur, puis leva deux doigts de son autre main qu'il fourra dans les narines. Trois, deux, un…

Sam ouvrit les yeux d'un coup, sursautant, et frappant les mains qui l'empêchaient de respirer pour les éloigner.

— Putain, mais qu'est-ce qui cloche chez toi, bordel ?

— En dehors du fait que je suis un ange déchu, tu veux dire ?

— Dieu devait être ivre quand il t'a fait, répondit Sam en se redressant et en se frottant les yeux, encore fatigué.

— L'alcool n'existait pas encore. Ce sont les humains qui ont créé ça, pas mon père. Et j'ignore s'il en a déjà goûté d'ailleurs…

Le chasseurs soupira. Non seulement il était fatigué du manque de sommeil, mais avoir Lucifer comme ça, dès le réveil, imaginant tout ce qu'il pouvait bien avoir prévu pour lui pourrir encore la vie, ça l'épuisait encore plus.

— Alors, tu comptes faire quoi pour me rendre la vie impossible maintenant ? demanda-t-il en sortant du lit.

— Oh, mais c'est qu'il s'est levé du pied gauche le pauvre chéri.

Préférant ignorer les remarques inutiles et désobligeantes de son parasite, il fouilla la pièce du regard, se demandant où était Dean. Il vit alors sur la table le mot avec l'écriture de son frère qu'il aurait pu reconnaître entre mille. Après tout, il ne devait pas y avoir grand monde, excepté parmi les médecins, qui écrivait aussi mal. Ce n'était pas pour rien que Sam était toujours celui qui comblait les connaissances de leur père dans son journal. Il se mit donc en quête de déchiffrer les pattes de mouches :

"Parti chercher Bébé. Reviens dans +/- 4h."

Au moins, il avait fait un effort pour rester le plus concis possible. Il jeta un coup d'oeil au réveil et se rendit compte qu'il avait dormi un peu plus de cinq heures. Dean aurait déjà dû être là. A moins qu'il ne se soit arrêté ? Pour prendre un café sans doute.

— Oui, il s'est probablement arrêté, mais peut-être pas pour ce que tu penses, dit une voix près de son oreille, le faisant sortir de ses réflexions.

— T'insinues quoi au juste ?

— Moi ? Mais rien du tout, je ne fais que tendre l'oreille, répondit le Diable avec un sourire goguenard.

Sam écouta alors attentivement les bruits ambiants, et s'aperçut qu'il y avait du bruit venant de… La salle de bain ? Il colla son oreille contre la porte et écouta à nouveau. Quelqu'un prenait vraisemblablement une douche.

— Ok, Dean prend probablement une douche, y a rien d'exceptionnel à ça…

— Sam, tu as les oreilles bouchées ou quoi ?

Avec un soupir, il se recolla contre la porte et écouta encore plus attentivement. Il put alors distinguer des soupirs… Des gémissements…

— Euh… Hum… Il… Euh… Il se fait plaisir sous la douche, c'est pas non plus exceptionnel je pense…

— Et si tu ouvrais la porte ? Faire l'autruche à ce point, je trouve ça inquiétant.

— Je ne vais pas ouvrir la porte pendant que mon frère… Non merci, je l'ai déjà vu faire et j'en ai encore les yeux qui brûlent.

— Pauvre petite chose innocente, se moqua Lucifer en tournant la poignée.

— Qu'est-ce que tu fais ? Arrête !

— Je t'ouvre les yeux.

La porte était maintenant ouverte, et Sam ne pu s'empêcher de tourner la tête vers la douche dont la buée ne permettait de voir que des ombres. Il put alors distinguer le corps de son frère collé à celui… D'un autre homme ?! Et à en juger par les sons et les mouvements, ils n'étaient certainement pas en train de se frotter le dos. Son regard tomba sur le sol et il vit les vêtements, pour la plupart trempés, qui avaient été abandonnés là. Il reconnu l'éternel imper et le costume que portait tout le temps Castiel. C'était impossible. Dean n'était tout de même pas en train de… Avec Castiel ? Il avait déjà eu de nombreux doutes à propos des sentiments de l'ange vis à vis de son frère. Mais il ne s'était pas attendu à ce que celui-ci y réponde.

— On dirait que tu commences enfin à comprendre, susurra l'ex roi de l'Enfer à son oreille en se collant dans son dos et en passant ses bras autour de son torse.

Sam était trop abasourdi par ce qu'il découvrait pour avoir ne serait-ce que l'idée de le repousser.

— Tu vois, même ton frère a compris qu'il n'y a aucun honte à prendre du plaisir avec un homme, poursuivi l'ange déchu.

Le chasseur sembla reprendre ses esprits et laissa échapper un rire sans joie en se dégageant de la prise de l'autre pour retourner dans la chambre.

— C'est donc ça. Tu as créé ces images de toutes pièces pour me convaincre.

— Je n'ai pourtant rien à voir là-dedans.

— C'est ça…

— Ton entêtement est un vrai problème, Sam, tu sais.

Pendant ce temps dans la douche…

Après avoir ouvert l'eau, Dean s'était emparé des lèvres de l'ange, l'embrassant avec fougue, et les relâchant seulement pour reprendre son souffle et pour enlever chacun de leurs vêtements. Leurs mains s'étaient mises à toucher toute parcelle de peau à portée, l'eau rendant les caresses plus légères et fluides.

Ils étaient maintenant tous les deux nus sous les jets d'eau, le souffle court et soupirant de plaisir au gré des attouchements. Pris dans le feu de l'action, le chasseur plaqua Castiel contre le mur froid de la douche, lui arrachant un gémissement de surprise.

— Contrôle-toi, mon frère est à côté, chuchota-t-il à son oreille, en profitant pour en mordiller le lobe.

— Désolé, haleta l'ange pour toute réponse.

Les mains de ce dernier continuaient de parcourir le corps contre lui, tentant de reproduire au mieux ce qu'il avait pu voir dans des films, pas forcément pour adultes d'ailleurs, voulant procurer le plus de plaisir possible à son protégé. Mais il était difficile de trouver exactement les points érogènes de quelqu'un quand on n'avait aucune conscience des siens. Et c'était encore plus difficile quand son amant était justement en train de les lui montrer, descendant doucement mais sûrement le long du torse, agaçant les boutons de chaire brun. Son tortionnaire s'amusa même à mimer un va-et-vient avec sa langue quand il arriva au niveau du nombril.

Mais alors qu'il était à genoux devant lui, Dean s'arrêta subitement, les mains sur les hanches devant lui, et regardant fixement le sexe dressé sous ses yeux. Il avait eu l'intention de lui faire une fellation. Mais une fois sur le point de la faire, la vérité lui sauta à la figure : il allait coucher avec homme. Oui, il l'avait déjà fait, moins de vingt-quatre heures auparavant même, mais il était alors drogué. Et surtout il n'avait pas vraiment pris les choses en mains. Pas du tout même. Il s'était laissé guidé tout du long. Il se rendait maintenant compte que ces petits détails qu'il ne connaissait pas lui faisaient peur.

— Dean… tu n'es pas obligé.

— Je sais. C'est juste que… Je pensais pouvoir…

— Ce n'est pas grave, Dean. Je ne te demande rien, tu sais.

— Je sais, soupira-t-il, posant son front contre l'une des cuisses de Castiel.

Il ferma les yeux, promenant une main sur la fesse à portée, l'autre sur le bas-ventre, la hanche, la cuisse. Il embrassa la peau à proximité de ses lèvres, et prit le sexe tendu dans sa main, entamant de lents mouvements. Il s'empêcha de réfléchir, de penser à ce qu'il était en train de faire, et déposa d'abord de doux baisers à côté de ses doigts puis passa de petits coups de langes. C'était timide et très loin de valoir un oscar pour la pipe du siècle, mais ça ne semblait pas déplaire à l'ange pour autant qui avait enfoui ses mains dans ses cheveux mouillés.

Dean se releva finalement après quelques minutes de ce traitement et reprit possession des lèvres de son ange avant que ce dernier lui prenne le visage en coupe pour le regarder.

— Dean… J'aimerais essayer quelque chose que j'ai vu. Est-ce que je peux ?

— Euh… C'est quoi au juste "quelque chose" ?

— Je crains que tu te braques si je te le dis…

— Ce genre de réponse n'est pas vraiment rassurant tu sais ? ricana-t-il.

— Ça semblait agréable dans le film.

— Cas… Tout semble agréable dans un film porno, même s'enfoncer un gourdin dans le cul !

— Ce n'est pas ce que j'ai l'intention de faire si ça peut te rassurer.

— J'espère bien !

Le chasseur réfléchit quelques instants. Il avait confiance en Castiel et savait qu'il ne ferait rien pour le blesser, du moins pas intentionnellement. Que risquait-il à le laisser expérimenter quelque chose sur lui ? Après tout, ne lui avait-il pas demandé d'arrêter de regarder des films interdits aux mineurs pour venir le voir lui ? Il était peut-être temps d'assumer maintenant.

— Ok, vas-y.

Dean laissa l'ange retourner la situation et le plaquer à son tour contre la parois froide de la douche, lui envoyant un long frisson à cause de ce changement de température. Mais Castiel ne le laissa pas s'habituer et le poussa à se retourner face au mur. La différence de température entre le froid du carrelage sur son torse et le chaud du corps du brun dans son dos était finalement assez agréable. Il sentit les lèvres courir sur sa nuque, venir taquiner son oreille, descendre sur l'épaule, mordillant parfois la peau.

— Si ça ne va pas, dis-le-moi, je m'arrêterai immédiatement.

Sur ces mots, l'ange posa sa lange à la base de la nuque, sur la colonne vertébrale, et descendit le long de celle-ci. Plus bas. Toujours plus bas. Il n'allait tout de même pas… ? Dean n'eut pas le temps de protester qu'il sentait déjà ses fesses écartées par des mains chaudes et la langue brûlante se glisser entre elles.

— Cas ! Oh putain, mais qu'est-ce que tu fais ? s'écria Dean oubliant presque que son frère aurait pu l'entendre.

Heureusement que l'eau couvrait en grande partie les autres bruits.

— Excuse-moi Dean. Je t'ai fait mal ? demanda l'être céleste, soucieux, toujours à genoux derrière son amant.

— Mal ? Bon sang, non. Mais…

— Oh, je peux continuer alors.

Et sans lui laissé le temps de répondre, il replongea pour continuer ce qu'il avait entamé. L'aîné des Winchester n'arrivait pas à croire qu'il était en train de vivre une chose pareille. Et il arrivait encore moins à croire qu'il adorait ça. Et qu'il avait envie de plus. Mais était-il vraiment prêt pour ça ? Il n'avait déjà pas réussi à faire une fellation digne de ce nom, alors donner son postérieur… Pourtant, même en se mordant les lèvres pour éviter de gémir trop fort et réveiller son frère, il ne put empêcher un "plus" de lui échapper. Ce mot ne sembla d'ailleurs pas échapper à l'ange qui, continuant son affaire, inséra la première phalange de son index entre les fesses offertes. La réaction ne se fit pas attendre et Dean se crispa légèrement.

— Je suis désolé Dean, j'ai cru que c'était ce que tu voulais, s'excusa Castiel en reculant légèrement avec l'intention de retirer son doigt.

Mais le chasseur lui saisit le poignet, l'empêchant de bouger. Il était haletant, et il lui fallu quelques instants pour parvenir à émettre une phrase correcte et sensée.

— Non… Non, ne… Laisse… Je...C'est ok, Cas. Juste… Me laisse pas réfléchir.

— Tu es sûr ?

— Je t'ai dit de ne pas me laisser réfléchir.

— Mais tu…

— Cas, encore une fois, tu parles trop…

Obtempérant, ledit Cas se remit à l'ouvrage, continuant d'adorer les fesses de son amant avec sa bouche et ses doigts. Au bout de quelque minutes, il trouva un point particulièrement sensible, obligeant Dean à s'enfoncer le poing dans la bouche pour éviter de crier. Entre deux gémissements, celui-ci parvint à attraper le bras de Castiel et à stopper sa main.

— Cas… Arrête…

— Pardon, je croyais que tu aimais, répondit l'ange, la voix remplie d'incompréhension.

— Oh mais j'aime Cas. A tel point que si tu continues je vais jouir comme un débutant…

— Oh, d'accord. Tant mieux. Est-ce que… Tu veux que…

— Ne me laisse pas réfléchir, tu te souviens ? Alors passe à la suite sans taper la discute avant que je change d'avis. Mais sache qu'il y a une capote dans la poche de mon jeans, rajouta-t-il après quelques secondes de flottement.

En vérité, c'était trop tard pour ne pas réfléchir. L'esprit du chasseur était déjà en ébullition, ne pouvant s'empêcher de se demander si c'était une bonne idée. Castiel n'avait pas semblé avoir vraiment mal la dernière fois, mais c'était un ange, il ne vivait peut-être pas la douleur de la même façon que les humains. Et il ne connaissait pas une seule fille n'ayant pas eu mal en perdant sa virginité. Alors pourquoi ce serait différent pour les hommes ? Mais au fond, était-ce vraiment la douleur qui lui faisait peur ? Ou bien l'impression qu'il était sur le point de se faire prendre comme une femme ?

Il entendit la porte de la douche s'ouvrir, le froissement des vêtements retournés, puis le bruit d'un préservatif qu'on ouvre. Pendant tout ce temps, Dean n'avait pas bougé et était encore essoufflé des sensations qu'il avait eu quelques instants avant. Il se força d'ailleurs à ne plus penser qu'à ça, tentant de se convaincre qu'il allait ressentir la même chose, et plus encore.

Il sentit le corps de l'ange se presser contre le sien et se crispa involontairement à se contact.

— Dean, on peut toujours arrêter si tu préfères...

— Cas, soupira-t-il.

— Je parle trop, c'est ça ?

— T'as tout compris !

Castiel se tut alors et occupa sa bouche à une tâche plus intéressante pour le chasseur : il embrassa sa nuque, ses épaules, toute partie de peau à portée. Les mains sur ses hanches, il l'invita à reculer légèrement le bassin pour faciliter ce qui allait suivre. Dean n'opposa aucune résistance et continua de se concentrer sur le souvenir du plaisir extatique qu'il avait éprouvé grâce aux doigts de l'ange en lui. Mais même avec toute la volonté du monde il ne put empêcher son corps de répondre à la peur qu'il tentait de repousser et il se contracta malgré lui lorsqu'il sentit le sexe dur de l'homme derrière lui commencer à entrer, lui arrachant un gémissement de douleur.

— Je suis désolé Dean. Il faut que tu te détende.

— Je sais, répondit-il les dents serrées.

L'ange se mit en quête de l'aider en s'occupant de l'érection du chasseur avec sa main, attendant que ce dernier se décontracte un peu pour continuer, et s'arrêtant chaque fois qu'il sentait que la douleur revenait. Une fois complètement en lui, il lui laissa le temps de s'habituer, poursuivant les mouvements de sa main.

Puis les hanches se mirent en mouvement d'elles-mêmes, et les soupires de plaisir commencèrent à emplir la cabine de la douche. De plus en plus vite, de plus en plus fort, inconscients du public qu'ils avaient. Jusqu'à ce que Castiel retrouve le point sensible qui obligea à nouveau le chasseur à étouffer ses cris de plaisir dans son poing. La jouissance vint rapidement ensuite, les laissant essoufflés.

— Finalement je comprends l'intérêt des douches, déclara Castiel en souriant lorsqu'ils eurent terminé de se laver.

— Ouais, sauf que normalement la douche consiste seulement à se savonner, et seul !

En sortant, Dean sembla se rappeler que l'idée de Castiel les avait amener à mouiller leurs vêtements dans la douche. Il n'avait donc plus rien à se mettre.

— Bon, je vais sortir de la salle de bain avec une serviette pour aller chercher des vêtements secs. Je pense que je peux t'en prêter, on doit faire à peu près la…

Il n'eut pas le temps de terminer que l'ange était déjà impeccable, comme si la scène précédente n'avait jamais eu lieu. Enfin, impeccable était un bien grand mot avec sa cravate toujours de travers et son imper qui commençait sérieusement à montrer des signes de faiblesse. Puis il se sentit étrangement sec tout à coup. En baissant les yeux, il comprit pourquoi : Castiel avait visiblement utilisé son mojo pour faire la même chose sur lui.

— Pratique ton tour de passe-passe.

Il allait sortir de la pièce pour voir si Sam dormait toujours quand il se rendit compte que la porte était entrebâillée.

— Je n'avais pas fermé la porte ?

— Tu l'as peut-être mal fermée.

— J'espère surtout que Sam ne nous a pas vu…

— Tu comptes cacher ce que nous faisons à ton frère ?

— S'il doit l'apprendre, j'aimerais mieux que ce soit autrement qu'en me voyant en action.

Il sortit de la salle de bain sur ces paroles, l'ange sur les talons. Il trouva son frère assis sur le lit, les genoux contre sa poitrine et les mains sur ses oreilles. Les yeux fermés, il semblait répéter quelque chose comme une litanie. En s'approchant, Dean put comprendre qu'il demandait à quelqu'un de "la fermer". Et ce quelqu'un ne pouvait être que Lucifer. Il posa une main sur l'épaule de son petit frère qui sursauta et s'éloigna à l'autre bout du lit.

— Dean ! Tu m'as fait peur…

— J'ai vu ça, oui, répondit-il stupéfait. Je peux savoir ce qu'il te dit pour te mettre dans un état pareil ?

— Euh… Je ne crois pas que tu aies envie de savoir ça…

— Mais il le sait déjà, Sam, puisque je te dis qu'il l'a vraiment fait, intervint Lucifer. Je n'ai rien inventé. Et tu sais que je ne mens jamais.

— T'inquiètes pas pour moi Sammy, raconte-moi tout, poursuivit Dean en s'asseyant sur le bord du lit, tentant de se montrer rassurant.

— Tu ne t'énerveras pas, hein ? Je sais que c'est lui qui a créé ces images, je sais que tout est faux, même s'il soutient le contraire.

— Oui, bien sûr, vas-y, je resterai d'un calme olympien, tu as ma parole.

Sam lui raconta alors son réveil, sans les détails sur la façon dont son parasite l'avait tiré du sommeil. Il raconta ce qu'il avait entendu et vu, sans entrer non plus dans les détails, n'osant plus regarder ni son frère ni Castiel qui n'avait pas bougé d'un pouce. Le silence se fit, de plus en plus lourd, seulement perturbé par un Lucifer ricanant, visiblement très amusé par cette situation.

— Euh Sam… Je sais pas trop comment te dire ça. Et j'aurais préféré te l'apprendre autrement d'ailleurs… Mais ce n'était pas une hallucination…

— Quoi ?

— Ah, bah enfin quelqu'un de mon côté ! Cancana le Diable.

— C'est toi, l'accusa Sam. C'est encore une de tes ruses. C'est bon, j'ai compris, Dean n'est pas encore revenu. Si ça se trouve, je dors encore.

— Sam ? l'appela son frère. C'est si difficile à croire ?

— Évidemment ! Que Castiel te court après je l'ai remarqué depuis longtemps, mais toi… Tu as toujours été un coureur de jupon, voire un macho, 100% hétéro.

— Mais je le suis toujours ! Hétéro, je veux dire. Je ne me considère pas du tout comme un coureur de jupon, ni un macho...

— Castiel est un homme…

— Castiel est un emplumé avant tout, il est donc asexué.

— Et Anna aussi était une "emplumée avant tout" ?

— Elle n'avait pas encore récupéré sa grâce je te rappelle, elle était humaine.

— Dean, pourrais-tu me laisser parler avec Sam ? Seul, s'il te plait, demanda Castiel qui s'était maintenant rapproché du lit.

Dean fronça les sourcils en le regardant, se demandant ce que son ange avait en tête. Puis il haussa les épaules et déclara qu'il allait faire un tour dehors. Castiel prit une chaise et s'assit dessus, à côté du lit.

— Si tu me racontais tout ? proposa l'être céleste.

— J'ai déjà tout raconté. Que veux-tu que je te dise de plus ?

— Sam… Pourquoi étais-tu à ce point persuadé que Lucifer avait inventé tout ça ? Pourquoi aurait-il créé des images de ton frère et moi ensemble ?

Un long silence s'en suivit, que même Lucifer ne dérangea pas. Sam, assis maintenant au bord du lit, les coudes posés sur ses cuisses et regardant fixement le sol, ne savait pas quoi répondre. Pouvait-il raconté à Castiel ce qui s'était passé deux ans plus tôt ? Si son frère l'apprenait, il n'aurait pas finit d'en entendre parler. Déjà qu'il avait plus ou moins trahi Dean en fréquentant Ruby, si en plus il savait qu'il n'avait pas retenu la leçon et qu'il avait offert ses fesses au Diable contre quelques nuits de sommeil, il était bon pour mourir des mains même de son aîné.

— Bon, Sam, on t'a posé une question, et je suis pour ma part très curieux de savoir ce que tu as à y répondre, s'impatienta Lucifer.

— Ferme-la ! C'est de ta faute tout ça. Quand est-ce que tu vas enfin me foutre la paix ?

— Eh bien, parle au petit ami ailé de ton frère, peut-être qu'il aura une idée pour me faire partir.

Sam se tourna vers l'ange déchu qui arborait un sourire amusé. Mais après tout, ce n'était pas si bête. Peut-être que Castiel pourrait trouver un moyen de le sortir de là. Ce dernier n'avait pas bougé, se contentant d'attendre que Sam lui accorde à nouveau son attention, ce qu'il fit.

— Tu ne diras rien à Dean. Tout ce qui sera dit à partir de maintenant ne devra jamais sortir de cette pièce.

— Tu as ma parole, Sam. Je t'écoute.

— Bien. Euh… Par où commencer… ?

— Par le début ! ironisa l'ange blond.

— Ça va pas être facile avec ses commentaires, soupira le plus jeune Winchester. Il y a deux ans, Lucifer a commencé à venir me voir dans mes rêves pour me convaincre de lui dire "oui". Il venait toutes les nuits, m'empêchant de me reposer.

— Je croyais que c'était Dean et ses cauchemars qui t'empêchaient de dormir.

— Oui, c'est ce que j'ai dit à Dean pour ne pas l'inquiéter.

— Je comprends. Et ensuite ?

— Un jour il m'a dit qu'il pourrait me posséder autrement que comme un véhicule…

— Te posséder autrement ? demanda Castiel en penchant la tête dans son habituel air d'incompréhension.

— Qu'il est mignon. Castiel a toujours été le plus innocent d'entre nous ! J'aurais pensé que coucher avec ton frère le décoincerait un peu, mais on dirait qu'il y a encore du boulot.

Ignorant la remarque de son parasite, Sam tenta d'expliquer :

— C'est une sorte d'expression. Euh… Tout à l'heure, toi et Dean… On peut dire que tu as possédé Dean. Tu vois ?

— Oui. Je vois. Continue.

— J'ai pensé qu'il se moquait de moi. Mais il a finit par me proposer de lui dire "oui" pour me posséder… de cette façon, et qu'en échange il ne viendrait plus m'importuner la nuit.

— Et tu as accepté ?

— J'étais au bout du rouleau, tellement en manque de sommeil… Oui, j'ai fini par accepter, termina-t-il en soupirant.

— Oh, je t'en prie Sam, ne fais pas comme si ça avait été une horrible corvée ! Tu ne peux pas nier que tu y as pris beaucoup de plaisir.

Serrant les dents à se souvenir, il n'osa plus regarder son ami ailé. Parce que oui, Lucifer avait raison, il y avait pris plaisir. Il avait beau se dégoûter pour ça, sa jouissance avait pourtant été une preuve. Il sentit soudain une main se poser sur son épaule, la serrant légèrement, rassurante.

— Sam, je suis un ange du Seigneur. Je ne juge pas. Tu peux tout me dire sans crainte.

Le chasseur releva les yeux pour les plonger dans le bleu de l'ange avant de les reporter sur ses mains. Soutenir un regard, même sans jugement, était trop difficile.

— Il ne m'a pas possédé. Il s'est contenté de me faire jouir, et m'a promis que la prochaine fois il me posséderait pour de vrai. Il n'est jamais revenu hanter mes nuits…

— Quoi ? Tu n'as pas fait des rêves érotiques sur moi ? Je ne te crois pas.

Sam ignora les accusations de l'ange déchu attendant l'avis de Castiel qui ne tarda pas.

— Et depuis qu'il est dans ta tête, il l'a fait ?

— Bien sûr que non ! J'ai refusé.

— Pourquoi ?

— Pourquoi ? Parce que c'est… C'est un homme Castiel, et j'en suis un aussi ! C'est… Dégradant.

— Dégradant ? Je ne crois pas que Dean ait pensé ça tout à l'heure. Et je n'ai pas trouvé ça dégradant non plus la première fois, dit l'ange pensif.

— La première… Attends, tout à l'heure c'était pas la première fois ? s'étonna le jeune Winchester. Mais vous faites ça depuis quand ? Non, oublie ma question, je veux pas savoir.

— Hé ! Sois pas aussi égoïste, je veux savoir moi ! protesta Lucifer.

— Quoiqu'il en soit, poursuivit Sam, il est hors de question que je fasse ça avec lui…

Castiel resta pensif un moment, fixant le chasseur qui eut la très désagréable impression que son vis-à-vis pouvait scruter chacune de ses pensées.

— Sam. Tu es d'accord que Lucifer est dans tête, qu'il n'est pas réel ?

— Oui.

— Tu ne t'es jamais dit que c'était ton esprit qui avait créé tout ça pour évacuer quelque chose ?

— Tu peux développer ?

— Tu as passé un marché il y a deux ans dont l'une des parties n'a pas été totalement respectée. Il est fort possible qu'avec le traumatisme que tu as vécu dans la cage ton esprit veuille mettre fin à ce marché pour pouvoir ensuite oublier tout ça.

— Castiel, tu es en train de me conseiller de laisser le Diable me… ? demanda Sam en relevant la tête vers lui, ne parvenant pas à terminer sa phrase.

— Oui.

Le chasseur était stupéfait de cette conversation. Jamais il n'aurait pensé que terminer le marché conclu deux ans plus tôt pourrait éventuellement être la clé de sa liberté. Lucifer, lui, jubilait d'avoir trouvé un allié, même s'il ne s'était pas attendu à ça de la part de son petit frère céleste si innocent. Enfin, il avait l'air moins innocent que dans le temps. Finalement, peut-être que sa fréquentation avec Dean Winchester arriverait à faire de lui quelqu'un de normal avec des connaissances normales en matière de sexe ! Quant à Castiel, il se leva et rangea sa chaise, prêt à sortir de la chambre.

— Prends le temps dont tu as besoin, je tiendrai Dean éloigné. Tu n'auras qu'à l'appeler quand tu auras fini. Et Sam, termina-t-il la main sur la poignée, je ne sais pas si ça peut t'aider, mais il semblerait que pour Dean ce soit plus facile quand il ne réfléchit pas.

L'ange sorti, laissant le chasseur seul avec ses pensées et son parasite qui était en train de s'affaler dans le lit. Ne pas penser ? Voilà qui était plus facile à dire qu'à faire. Surtout quand une main passa sous son t-shirt, lui envoyant comme un signal d'alarme auquel il répondit en se tendant, sur la défensive. Ça n'allait vraiment pas être facile…

— Bon alors, tu vas écouter les conseils du si gentil et innocent petit Castiel ? Moi j'ai tout mon temps, mais je ne pense pas qu'il saura garder Dean à distance indéfiniment. Et tu ne voudrais pas qu'il nous surprenne en pleine action, si ? Quoique, tu l'as bien vu toi… A moins que ce ne soit le fait de faire ça avec le grand frère du petit ami de ton propre grand frère ? Moi je trouve ça amusant comme situation. Enfin, tu me connais assez pour savoir que je peux continuer ce monologue encore très longtemps… Mais à force d'abstinence, je commence à avoir un problème. Tu sais, quand on se sent un peu étriqué sous la ceinture... Faut pas croire, les anges aussi aiment le sexe, mais tu l'avais probablement déjà remarqué avec Gabriel. Sans doute le plus pervers de nous tous. Quoi que trop porté sur les femmes. Il n'était pas très friand de sexe entre hommes. C'est dommage ça enlève à peu près la moitié des partenaires potentiels. Quoiqu'il en soit, tu es le seul à me voir, m'entendre et à pouvoir échanger avec moi de douces caresses. Tu es donc le seul à pouvoir m'aider à corriger ce problème de taille. Alors j'espère que tu as l'intention de faire quelque chose, je me sens seul et abandonné à force...

— Tu la fermes jamais ? soupira Sam, ayant à peine écouté son babillage.

— Non… Mais tu peux toujours essayer de m'y obliger.

— Si seulement un moyen existait, je le ferais avec plaisir !

— Eh bien vas-y alors !

— Quoi ?

— Tu manques donc à ce point d'imagination ? C'est assez désolant. Je vais finir par croire que Castiel est plus imaginatif que toi en matière de sexualité.

Sam se tourna abasourdi vers Lucifer, qui le regardait moqueur. Cet emplumé déchu complètement cinglé était-il vraiment en train de lui suggérer de fourrer sa langue dans sa bouche pour le faire taire ? Voire autre chose ? Si Castiel avait raison et que tout ceci n'était qu'une espèce de fantasme, il ne savait pas s'il devait en être soulagé ou inquiet. D'un côté, se dire que tout ceci n'était pas réel aidait grandement à l'accepter. Mais en même temps, il y avait de quoi se poser des questions sur sa santé mentale et son niveau de perversité pour imaginer des trucs pareils.

— Crick, crick… Tu penses tellement fort que j'entends les rouages s'actionner dans ta petite caboche.

Le Diable se redressa, glissant la main qui se trouvait toujours sous le vêtement vers le flan, se délectant des frissons qu'il obtenait en retour. Même si Sam avait voulu faire croire que c'était des frissons de dégoût, ils savaient tous deux que ce n'était pas le cas. La main continua son chemin vers le ventre, faisant se contracter les abdos à son passage. Plus haut, la bouche du blond vint se coller à l'oreille du châtain.

— Écoute ton petit angelot de beau frère et range ton cerveau dans un placard. Pour une fois, ne pense pas avec ta tête et pense avec ta queue. Je suis sûr que Dean sera d'accord avec moi pour dire que ça ne fait pas de mal de temps en temps.

Tout en disant ça, sa main libre était venu se poser sur l'entre-jambe du chasseur, la pressant contre sa paume avec de légers mouvements. Et au fur et à mesure de ses paroles, il avait finit par déboutonner le pantalon, baisser la fermeture éclaire et passer sa main à l'intérieur du jean, caressant l'érection naissante à travers le tissus du sous-vêtement. Sam avait fermé les yeux et sa respiration s'était accélérée.

— Je t'ai dit que Dieu m'avait chassé parce que j'étais trop excessif dans mon amour pour lui. En fait, je suis excessif dans toutes les formes d'amour. C'est ce qui fait de moi un si bon amant. Souviens-toi ce que je t'ai fait ressentir avec mes mains… Imagine tout ce que je pourrais te faire ressentir avec ma queue.

A ces mots, le cadet des Winchester, qui avait presque réussi à arrêter de penser, se tendit et se libéra des bras qui l'encerclaient pour se lever. Se tournant face à lui, il regarda le Diable ricaner.

— Quoi ? J'ai encore heurté ta sensibilité de pauvre vierge effarouché ? Franchement, Sam, j'ai eu accès à tes souvenirs, et tu ne faisais pas tant d'histoires avec Jess. Et ne parlons même pas de la loup-garou. C'était quoi son nom déjà ? Ah oui, Madison ! C'était très chaud avec elle. Tu étais vraiment passionné ! J'en serais presque jaloux…

— Ferme-la ! Je t'interdis de parler d'elles ! s'énerva le chasseur, ne voulant pas se rappeler ces deux femmes qu'il avait aimé et qu'il avait vu mourir.

— Pourquoi me taire ? C'est bien trop amusant de voir tes réactions. Et tu sais très bien que ce n'est pas en me demandant ainsi de "la fermer" que je vais…

La phrase de Lucifer mourut dans sa gorge lorsque Sam écrasa sa bouche sur la sienne en attrapant le col de son t-shirt dans son poing. Ce baiser n'avait rien de tendre, ni même de sensuel. Au bout de quelques secondes, il le relâcha en le repoussant et se recula.

— C'était pas si mal. Mais je sais que tu peux faire bien mieux…

— Et pourquoi tu attends que j'agisse au juste ? La dernière fois tu n'as pas attendu que j'y mette du mien pour me sauter dessus.

— La dernière fois je ne t'ai pas baisé, tu te souviens ? Je ne baise pas les poupées gonflables… D'ailleurs, je ne pense pas que c'est ce que tu as envie d'être.

L'ange déchu était maintenant à moitié couché, appuyé sur ses coudes, son sourire goguenard ne quittant pas ses lèvres.

— Tu veux tester la théorie de Castiel selon laquelle me laisser te posséder me ferait disparaître de ta tête ? Alors fais-moi envie… Rends-moi fou de désir jusqu'à ce que je n'ai plus que l'envie de prendre ton joli petit cul.

Le chasseur était conscient qu'il avait maintenant le choix entre deux possibilités. Continuer à fuir comme il le faisait jusqu'à présent et rester dans cette situation des plus désagréables qui lui donnait l'impression d'être bon pour l'asile, ou prendre le risque de faire ce que le Diable lui disait dans l'espoir que tout serait finit ensuite. En tant que Winchester, le risque était quelque chose qu'il connaissait bien. Et il n'était pas du genre à reculer devant les difficultés. Il l'avait déjà prouvé à maintes reprises. C'est pourquoi il se décida enfin à mettre en pratique les conseils reçus un peu plus tôt : il cessa de réfléchir, oublia qui il était et surtout avec qui il était.

Retirant son t-shirt, le chasseur s'installa à califourchon sur les hanches de Lucifer et appuya de sa main sur sa gorge pour le forcer à s'allonger complètement avant de prendre possession de sa bouche. L'ange déchu voulait qu'il lui montre la passion et la fougue dont il était capable ? Il allait lui montrer alors.

Les minutes qui suivirent furent ponctuée de coups de langues, mais aussi de dents, de quelques grognements, de mains agrippées et de tissus déchirés. Tout ceci ressemblait plus à une bataille pour dominer l'autre qu'à de véritables préliminaires. Même si Sam savait comment cela finirait, il n'avait pas l'intention de se laisser faire gentiment comme la dernière fois. Lucifer avait eu raison en disant qu'il n'avait pas envie d'être une poupée gonflable. Mais il avait aussi une certaine fierté : il avait toujours pensé être un bon amant. Et même si tout ce qui se passait en ce moment même n'était pas réel et qu'il en était plus ou moins de même deux ans auparavant, il devait avouer qu'il avait été vexé que l'ange déchu ne termine pas vraiment ce qu'il avait commencé. Cela lui avait donné l'impression d'être un ado qui faisait ça pour la première fois et était venu trop vite sans donner assez de plaisir à sa copine. Bien qu'il était évident que Lucifer ne pouvait décemment pas être comparé à une petite amie.

Ils étaient maintenant tous les deux nus, et le Diable avait renversé la situation, se retrouvant au dessus du chasseur, entre ses cuisses. Leur corps étaient tous deux marqués de traces rouges dues aux dents ou aux ongles de l'autre.

— Tu vois que quand on s'investit c'est tout de suite plus agréable.

Au lieu de répondre, Sam le saisit par la nuque et entama une nouvelle danse entre leur langue. Il savait que s'il le laissait parler, ses réflexions reviendraient au galop. Mais son amant ne l'entendait visiblement pas de cette oreille et lui attrapa les poignets qu'il ramena au dessus de sa tête. Et avant même de s'en rendre compte le chasseur était solidement attaché aux montant du lit avec une corde.

— Comment… ?

— Tu as tellement arrêté de réfléchir que tu as oublié qui je suis ? se moqua l'ex roi de l'Enfer. Ce serait dommage d'avoir des pouvoirs et de ne pas s'en servir, tu n'es pas d'accord ?

Sam tenta de tirer sur les liens, mais il ne parvint qu'à se brûler la peau sensible de ses poignets. Pendant ce temps, Lucifer était descendu de quelques étages sur son corps, de sorte que son visage était maintenant à la hauteur de l'érection du jeune Winchester.

— Tu savais qu'en vérité c'est la personne qui donne un plaisir buccale qui domine ? Et si mes souvenirs sont bons, tu avais eu une réaction intéressante la dernière fois que j'ai essayé de t'en faire un.

Il commença par donner des coups de langue sur la verge dressée, puis sur les testicules, avant de le prendre en bouche, arrachant un long soupire au châtain qui prit garde de ne pas prononcer le moindre mot. ILe Diable gardait ses yeux fixés sur son visage, mais Sam avait fermé les siens.

— Ouvre les yeux. J'aime voir le plaisir que je procure dans le regard de mes partenaires. Alors regarde-moi ou j'arrête.

Le chasseur se força à ouvrir les yeux et les ancra dans ceux bleu de l'ange déchu qui reprit son activité sans jamais le lâcher du regard. Chaque fois que Sam se laissait emporter par le plaisir et fermait les yeux, la bouche qui lui procurait tant de sensations s'éloignait et ne revenait que lorsqu'il daignait rouvrir les yeux. C'était tellement frustrant. Et il comprenait mieux les précédentes paroles de l'autre homme : il était totalement soumis au bon vouloir de Lucifer. Et le pire, c'est que ce n'était pas ce qui le dérangeait. Non, la seule chose qui le gênait était cette frustration grandissante à sentir la plaisir monter sans jamais être assouvi.

Après de longues minutes de cette torture, le Diable se redressa, ricanant au grognement d'insatisfaction qu'il reçu en retour. Son amant avait l'esprit tellement embrumé par le plaisir qu'il n'eut aucun mal à le convaincre de se retourner pour finir sur les genoux. Il n'était pas sûr que ce dernier avait conscience de lui offrir ses fesses à sa vue de façon si indécente, mais quelle importance ? Lubrifiant juste ce qu'il fallait, il le pénétra d'une seule poussée, obtenant cette fois une gémissement de douleur qui sembla le ramener sur terre.

— Espèce de… Tu… Tu étais… Censé être doux… Enfoiré…, l'insulta Sam entre ses dents serrées et son souffle coupé par la douleur.

— C'était la dernière fois, répondit-il à son oreille. Si tu avais été plus coopératif il y a deux ans, j'aurais été doux à ce moment-là. Et tu ne te plaignais pas de mon manque de douceur jusque là, continua-t-il en retraçant de son doigt une griffure dans le dos du chasseur. Mais ne t'inquiète pas, la douleur partira vite.

Lucifer entama un lent va-et-vient, arrachant d'autres gémissements de douleur qui se transformèrent en soupires de plaisir après quelques coups de rein. Comme il l'avait prédit, la douleur ne dura pas longtemps. Il allait toujours à un rythme très lent, passant une main entre les cuisses du chasseur, l'effleurant de ses doigts sans jamais toucher son sexe. Il glissa son autre main dans les longs cheveux châtains et ferma son poing dessus pour tirer la tête en arrière d'un coup sec, obtenant une nouvelle plainte, perdue entre le plaisir et la douleur, avec une petite pointe de surprise. Un mélange qui sonna agréablement érotique aux oreilles du Diable. Et il eut soudain l'envie de l'entendre encore et encore, plus fort.

Il posa ses lèvres à la base du cou offert et suçota la peau déjà recouverte d'une fine couche de sueur jusqu'à laisser une marque violacée. Puis il lâcha la chevelure et descendit sa main le long de la colonne vertébrale, se délectant des frissons qu'il savait procurer à son amant, jusqu'à la hanche, ramenant son autre main de l'autre côté. Il enfonça alors ses doigts dans la chaire, se moquant d'y laisser des traces, et tint fermement le bassin devant lui pour le pilonner plus fort, sortant presque totalement avant de revenir le plus profondément possible.

Ce traitement lui valu une belle récompense : Sam en était presque à crier. Sans doute y avait-il un peu de douleur dans ces sons, mais le plaisir en ressortait majoritairement gagnant. Le point sensible dû à la prostate que Lucifer touchait presque à chaque fois aidant pour beaucoup.

A cause des mouvements de plus en plus violents et rapides, Sam tirait involontairement sur la corde qui retenait toujours ses poignets, commençant à les blesser sérieusement. Mais malgré la douleur, il n'y fit pas attention, trop concentré sur ce qu'il ressentait plus bas. Ses muscles se contractaient de plus en plus, de la sueur perlait sur son front et sa respiration devenait tellement difficile qu'il avait l'impression d'étouffer.

Soudain il ne put plus contenir tout ce flot de sensations et laissa échapper un long cri alors que l'orgasme l'emportait. Il sentit le corps contre lui se tendre à son tour et quelque chose de chaud couler en lui. Tremblant et la respiration saccadée, ses jambes ne le portèrent plus et il s'écroula la tête dans l'oreiller, se laissant aller à la fatigue et entendant à peine les paroles prononcées à son oreille.

— Tu vois, ce n'était pas si difficile...

Quand il se réveilla, il était seul et avait l'impression d'être passé sous un bus tant son corps était endolori. Un étrange sentiment de satisfaction flottait en lui. Lucifer semblait nul part en vue. Le silence régnait. Il vérifia ses poignets ainsi que son cou dans la glace de la salle de bain : intacts. Tout n'avait été qu'hallucinations. Et Castiel avait apparemment vu juste avec sa théorie.

Il retrouva son frère et l'ange dans un café a quelques rues du motel et leur apprit qu'il était enfin parvenu à se débarrasser de son parasite mental. Lorsque Dean lui demanda comme il avait fait, il répondit simplement qu'il avait écouté les sages conseils de Castiel. Et même si la réponse ne sembla pas lui plaire, l'ange lui chuchota quelque chose à l'oreille et il laissa tomber.

La nuit venue, il souhaita une bonne nuit à son frère, appuyant exagérément sur le terme, ne laissant aucun doute sur le fait qu'il n'était pas dupe et avait très bien compris pourquoi ils avaient pris une seconde chambre. Il se coucha et s'endormit sans aucune difficulté. C'est qu'il avait de nombreuses heures de sommeil à récupérer.

Mais alors qu'il croyait enfin pouvoir dormir en paix, il se réveilla en sursaut en sentant du mouvement près de lui. Ses yeux verts se posèrent alors sur un Lucifer nonchalamment allongé à côté de lui dans le lit.

— Qu'est-ce que… ?

— Il faut croire que je te manquais déjà. Du moins j'espère que c'est moi tout entier qui te manquait et pas juste ma merveilleuse queue qui t'a offert l'orgasme le plus foudroyant que tu aies connu…

Tournant son regard vers la vitre, il remarqua dans le reflet la marque violette à la jointure de son épaule et de son cou. Il baissa les yeux sur ses mains où des traces rougeâtres ceignaient ses poignets. Il en déduisit qu'il était en train de rêver. Bien que la pensée qu'il devait être sacrément atteint pour faire un rêve érotique sur celui qui avait si longtemps été son pire cauchemar, il finit par se dire qu'il n'y avait pas de mal à se faire du bien. Après tout, personne ne serait jamais au courant, puisque ceci n'était qu'un rêve. N'est-ce pas ?


C'est fini ! J'espère que cette petite histoire vous aura plus et que j'aurai réussi à convertir certain(e)s d'entre vous au Samifer (même si à la fin je suis un peu OOC, je l'avoue...) Dites-moi ce que vous en avez pensé :)