Un peu plus de cinq mois après le jour mémorable-mais-pas-historique où ils avaient décidé d'emménager ensemble, ils étaient une nouvelle fois vautrés sur le canapé du salon, Loki en pyjama et Anthony en boxer rouge vif.
Loki était assis à une extrémité, un pied au sol et l'autre tendu vers l'autre bout du canapé, jambes écartées pour qu'Anthony puisse s'étendre. Anthony, de son côté, reposait sur sur toute la longueur du divan et utilisait la cuisse de Loki comme oreiller de fortune.
La situation leur était familière, il leur arrivait souvent de se retrouver ainsi sans même discuter de leurs projets pour la soirée. Loki mettait un film, Anthony amenait à boire, et ils se rejoignaient sur le canapé pour se blottir l'un contre l'autre et faire semblant de regarder quelque chose.
Le soir en question, ils regardaient un documentaire sur la façon dont la guerre en Irak avait affecté la culture américaine. Loki caressait distraitement les cheveux de son professeur alors qu'ils attendaient la fin des publicités, chacune plus ridicule que la précédente.
Lorsque ce fut l'heure des nouvelles locales, il grinça des dents. Rien de bon n'était jamais sorti des nouvelles locales.
Bien sûr, la première chose qui s'afficha sur l'écran fut une photo de l'affreux visage d'Obadiah Stane. Loki réfréna l'envie irrationnelle de couvrir les yeux d'Anthony comme s'ils regardaient un film d'horreur et que c'était le moment de la scène de démembrement.
Anthony se raidit un peu mais, plutôt que virer au gris ou changer de chaîne, il serra la main de Loki et regarda. Son corps se détendit lentement tandis qu'il portait posément la main à l'anneau en cuivre de son collier de cuir brun. C'était un geste inconscient qu'il avait adopté depuis qu'il avait commencé à le porter en mai, et cela semblait le calmer quand il en avait besoin.
« ... à l'énoncé du verdict, Obadiah Stane a tourné la justice en dérision, interrompant le juge Coulson pour déclarer que... » Loki cessa d'écouter et regarda Anthony. Ce n'était pas comme s'il en avait quelque chose à faire de ce qu'avait fait Stane, ou de ce qui lui arrivait.
Anthony avait agrippé la jambe de Loki de sa main libre, mais la pression qu'il exerçait commença lentement à refluer au fil des secondes.
« Il est sacrément dingue, dit Anthony, semblant un peu surpris. Pourquoi je ne l'ai pas remarqué avant ?
— Parce que vous étiez trop impliqué, mon amour », répondit Loki de but en blanc. C'était la raison pour laquelle il revenait souvent sur ses assertions. Dans le feu de l'action, vous ne pouvez pas penser clairement à tout ce qui vous arrive.
Ronronnant d'aise, Anthony enfouit le visage contre la cuisse de Loki, se détournant légèrement du téléviseur, qui parlait toujours de ce connard de Stane.
« Loki ? », demanda Anthony, sa voix adoptant le ton que Loki était venu à reconnaître instinctivement. Le ton par lequel Anthony exprimait son besoin d'un Loki plus dominateur.
Qui était-il pour refuser quoi que ce soit à son Anthony ?
« Oui, mon cher professeur ?
— Pourrions-nous zapper le reste et aller baiser ? »
Loki sourit. « Quel langage ! Nous allons devoir y remédier, ne croyez-vous pas ? »
OoO
OoO
Voilà, c'est fini... :(
Je viens de réaliser que cette histoire m'aura occupée un an de ma vie et cela me fait vraiment quelque chose de quitter Anthony et Loki. Même si je suis d'accord avec l'auteure pour dire que c'était la situation idéale pour les laisser, ils vont me manquer. :( :( :(
Merci à toi, iswyn, pour cette histoire qui m'a enthousiasmée, émue, troublée, fait sourire... Tu sais à merveille faire passer une émotion et je serais ravie de lire ton histoire au format roman.
Merci à vous toutes, lectrices qui avez lu ma traduction et qui avez pris le temps de me faire part de vos impressions. Je ne vous remercierai jamais assez, vos commentaires m'ont encouragée et motivée à continuer. Un grand merci à toutes, vous êtes géniales !