Titre : Magnétique

Auteur : Moi-même ! Lubilule-Malefoy (:D)

Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas et sont la propriété de notre Grande Déesse : J.K. Rowling !

Résumé : UA / Harry, orphelin résidant à l'Institut Poudlard depuis toujours, à cause du sinistre et mystérieux Lord Voldemort, est transféré dans un nouvel orphelinat après la mort du directeur. Il rencontrera de curieux personnages et découvrira un tout autre univers...auquel il ne s'attendait pas. Mais qui est cet homme si beau qui semble être le Maître de cet endroit ? Envoûtant, attractif... Magnétique.

Pairing : Tom Marvolo Riddle x Harry Potter [Peut-être autres couples au fil du temps ]

Rated : M progressif

Note de l'auteure : Voilà mon tout premier UA sur le monde d'Harry Potter ! J'espère que vous l'aimerez !

J'ai commencé à l'écrire après avoir trouvé un très très vieil essai d'environ une demie-page sur mon ordi (qui datait de plus de deux ans, de mémoire). Et voilà ce que ça donne ! J'ai été très inspirée par ce genre d'ambiance, et j'espère que vous le serez autant que moi en lisant cette fiction ! Bonne lecture ^^


REVIEWS : Merci infiniment à Walala35, blink' , La Serpentarde, stormtrooper2, Poil de Carotte, Liliume, Mamy 83, Princesslytherin, zliyaphie, AngelCry0o et OkeanH pour leurs reviews sur le chapitre précédent, ainsi qu'aux autres, qui m'en ont laissées tout au long de l'histoire depuis la reprise de publication !


Bonjour à toutes et à tous,

BONNE ET HEUREUSE ANNÉE !

J'espère que vous avez tous passées de très bonnes fêtes, que vous avez pu profiter de vos amis et de votre famille, eu de jolis cadeaux, et avez des restes de bouffe pour les trois prochaines semaines :) Si ce n'est pas le cas, les périodes de fêtes sont à présent terminées, profitez de votre temps libre, décompressez, prenez du temps pour vous, et changez-vous les idées !

Pour revenir à cette fiction, je voudrais vous remercier pour tout le soutien que vous m'avez apporté à la sortie du dernier chapitre. Je ne pensais pas qu'autant de personnes reviendraient lire cette histoire après tout ce temps, mais comme d'habitude, vous êtes les meilleurs, et peu importe le temps qui passe entre chaque chapitre, je peux compter sur vous pour continuer de me lire, et ça me fait vraiment chaud au cœur Y'en a même un ou deux d'entre vous qui ont réussi à me mettre la larme à l'œil alors bon... Merci beaucoup, pour l'intérêt que vous portez à cette histoire, et pour les gentils messages concernant mon projet que vous m'avez laissé ! Je ne peux pas encore vous en parler, mais dès que tout sera concrétisé, vous serez dans les premiers à être mis au courant, je le garantis ;)

Voici donc la suite, j'espère que vous aimerez ce nouveau chapitre, et j'espère pouvoir continuer de poster plus régulièrement - ça m'avait beaucoup manqué de lire vos avis / ressentis, et surtout, de continuer à broder cette fanfic, et ce jusqu'à son terme !

Je vous souhaite une bonne lecture, et vous dit à très bientôt !

Lubilule-Malefoy


24.

Confusion

Harry se sentit contrarié durant toute la journée du dimanche, mais heureusement pour lui, sa morosité fut masquée par la bonne humeur de Pansy, dont la brève conversation avec le Maître eut l'air d'avoir fait son effet. Elle ne cessa de le couvrir de compliment concernant son efficacité, ajoutant en souriant de côté que tout cela n'aurait pas pu être possible sans l'intervention de Draco, puis se moquant en silence de lui lorsque celui-ci prit la grosse tête, en rajoutant sans doute un peu pour la faire rire. Les autres semblaient plutôt réactifs quant à la bonne humeur de leur amie, mais Harry, lui, était resté bloqué au samedi soir, et continuait de s'en vouloir énormément. Il aurait tellement souhaité réagir différemment. Resté campé sur ses positions, ne pas ciller. Mais il avait échoué, et maintenant, il était certain que peu importe leurs sujets de discussion futurs – car il était certain qu'il y en aurait – il était impossible que le Maître le prenne un tant soit peu au sérieux. Il devait le prendre pour une vraie girouette.

Il avait à peine adresser la parole aux autres en cette fin de weekend, et espérait que la semaine ne serait pas trop longue. La réponse de Ron ne lui parviendrait pas avant le vendredi soir, au plus tôt. Alors que les autres semblaient trop occupés pour le remarquer, Harry ne put quant à lui s'empêcher de se rendre compte, maintenant qu'il connaissait leurs identités, de la présence du petit trio composé de Terence Higgs, Adrian Pucey et Davies Roger. Lui qui jusque là n'avait pas vraiment fait attention à eux, ne cessait à présent de les remarquer du coin de l'œil, toujours là où Draco et les autres se trouvaient. Et il eut l'étrange intuition que cela n'était pas forcément dû au hasard. Encore stressé par les récents événements concernant les Goldstein et les Smith, Harry était à fleur de peau, et se méfia d'eux. Il ne souhaitait pas avoir un nouveau groupe de crétin sur le dos. D'autres choses le tracassaient encore, et il ne savait pas s'il aurait la force de se charger d'eux, s'ils osaient faire un pas de travers.

Encore un peu préoccupé, mais tout de même plus éveillé, Harry se joignit à un Draco sur les nerfs le lundi matin, afin de rendre leur projet au professeur Slughorn. Celui-ci leur donna une expérience à faire afin d'avoir le temps de jeter un coup d'œil global à leur travail – chose qu'il aimait apparemment faire avant de se mettre à les corriger sérieusement – et Harry le retrouva devant lui une bonne heure plus tard avec un sourire mélancolique sur les lèvres.

- Remarquable, lui dit-il. Intelligent, comme votre mère.

Puis il lui avait tapoté l'épaule, et était reparti sans même un regard pour Draco, qui l'avait, étant donné son caractère, évidemment très mal pris. Harry avait tenté de lui faire un regard désolé, mais Draco ne s'était apparemment pas levé du bon pied ce matin-là et l'avait ignoré autant que possible durant le reste de leur cours. En silence, Harry avait alors pris sur lui, et suivit les instructions et les étapes menées par Draco en silence, tandis qu'il ressentait un pincement désagréable dans la poitrine – le fait que Slughorn évoque ses parents lui faisait encore tout drôle.

Une fois l'affront seulement à moitié oublié, Draco reprit son comportement habituel, et râla à tout va en regardant le ciel par la fenêtre du Réfectoire à l'heure du midi, en profitant ici et là pour lancer une pique à l'intention de Harry.

- Si ça continue comme ça, on ne pourra même pas jouer mercredi !

- Je croyais que tu te lasserai de perdre, au bout d'un moment... lui dit Blaise avec un sourire.

- Mais tais-toi donc ! S'était écrié le fils du directeur avec un grand geste du bras, qui manqua de faire tomber le plateau de Harry.

Blaise avait simplement pouffer, et Harry avait aperçu Théodore en faire de même dans son dos, un sourire tranquille sur les lèvres.

- Comme si Rabastan comptait nous laisser tranquille, marmonna Pansy, donnant alors une raison supplémentaire de râler à Draco.

Le groupe se rendit au cours de Rodolphus juste après, ainsi qu'au cours de Lupin dans la volée. Harry n'avait pas réellement fait attention à lui depuis leur match de foot de la semaine précédente, et ce ne fut qu'à ce moment-là qu'il se rendit compte d'à quel point le temps pouvait passer vite. En moins d'une semaine, Zacharias et Anthony avaient été expulsé, et leurs parents, punis en partie à cause de leur comportement ici. Il sentit son estomac se serrer légèrement, la pensée du Maître qu'il eut juste après se faisant contracter l'intégralité de son ventre. C'était lui, qui était parvenu à ce que ce châtiment s'abatte sur eux. S'il ne l'avait pas voulu, rien ne se serait passé. « Un seul homme », se dit Harry, et il sentit ses oreilles bourdonner. À la fin du cours, il lança un coup d'œil à son professeur favori, mais celui-ci ne semblait pas disposé à vouloir discuter. Il rangeait déjà ses affaires, et ses sourcils étaient froncés, la tête penchée en avant vers sa sacoche. Un peu étonné de voir cette expression sur son visage, mais ne souhaitant pas le déranger pour autant, Harry passa devant lui rapidement, directement suivi de Blaise et Théodore. Il eut quelques pensées pour Lupin après cela, mais parvint, tout en gardant à l'œil le groupe de Higgs, à passer une soirée correcte, et il en fut de même pour la matinée suivante.

Cependant, le moment de la journée susceptible d'être noté fut le cours de Rodolphus, qui eut un rythme des plus étrange ce jour-ci, étonnamment saccadé, contenant plein d'informations superflues, non structurées ce qui détonnait grandement avec le mode de fonctionnement habituel du Lestrange. Et au bout d'une heure, contrairement à ce qu'il aurait pensé, le concerné s'excusa de lui-même de la qualité du jour de son cours, et parvint à se ressaisir par la suite : et ce tellement bien que Harry et les autres furent submergés de devoirs.

- Tu sais si quelque chose tracasse Rodolphus ?

Harry avait profité pour poser la question à Draco lorsqu'ils s'installèrent après le repas du midi dans la Bibliothèque, afin d'entamer la dissertation que le premier né des Lestrange leur avait donné à faire.

- Il avait l'air ailleurs, ajouta-t-il en ne recevant pas de réponse de la part du blond.

Mais à part un regard partagé entre les quatre autres, long de sens, Harry ne reçut pas la moindre explication. La sensation maintenant plus familière de colère sourde le prit dans le creux du ventre, et il se renfrogna durant le reste de la journée. Lui qui avait cru que les autres commençaient à s'ouvrir à lui, il s'était mis le doigt dans l'œil. Rien ne changeait. Leur comportement de ces derniers jours n'avait été que de la poudre aux yeux. Il avait l'impression d'avoir fait un bon en arrière, le progrès fait ces derniers jours, évanoui. Énervé, il était alors parti de la bibliothèque avant les autres, et avait attendu bien trop longtemps devant la porte de la salle de classe qu'occupait Rabatan, et tant qu'il était même arrivé avant ce dernier, qui était déjà habituellement plus que ponctuel. Contrairement à son frère, il sembla cependant parfaitement concentré, et fit son cours de la même manière que d'accoutumée, et Harry se demanda si le changement de comportement de son frère était dû à un problème personnel. Peut-être avec la fameuse Bellatrix ? Si Pansy ne lui avait pas dit qu'ils ne se disputaient jamais, il l'aurait sûrement envisagé plus sérieusement... Mais le fait qu'ils ne lui aient rien dit, elle, et les autres, lui indiquaient qu'il s'agissait d'autre chose qu'une simple querelle d'amoureux.

Toujours vexé par leur manque de sincérité, Harry ne leur décrocha pas un mot jusqu'à la fin de la journée, et il fut satisfait de voir leurs mines devenir de plus en plus gênées au fil des heures, ou énervée, en ce qui concernait le fils du directeur. Mais sur le moment, peu lui importait. Le fait d'avoir croisé le Maître quelques jours auparavant encensait davantage sa mauvaise humeur causée par leurs petits secrets, et il ne parvenait pas à se calmer. Il avait longuement regardé le plafond le soir même, après être remonté dans sa chambre directement après le dîner, et avait reçu en pleine poitrine un coup de mélancolie intense. Lee, Luna et les autres, n'avaient jamais eu de secrets pour lui. Ils s'étaient toujours tout dit. Ils se faisaient confiance. En pinçant les lèvres, Harry se tourna sur le côté, et ramena son oreiller tout contre son torse. Il ferma les yeux, et expira par le nez, se forçant en même temps à se calmer, et à faire partir la douleur au creux de son corps, celle qui lui rappelait qu'il était seul, en quelque sorte. Il n'était là que depuis deux mois. Évidemment qu'Harry ne pouvait pas être aussi soudé avec eux qu'il l'avait été avec tous ceux de Poudlard. Malgré la rancœur, il tenta de se faire une raison, mais en fermant les yeux, ne rêva que des murs moroses de son ancienne maison, embellis mille fois par les visages souriants de ses amis de toujours.

Le lendemain, Harry s'était réveillé avec une sensation pâteuse dans la bouche, et l'esprit brumeux. Il se souvenait vaguement avoir revécu l'un de ses cours à Poudlard, un particulièrement ennuyeux, où il n'avait cessé de faire des morpions avec Seamus, tout en se moquant d'un Dean qui dormait la bouche ouverte, mais du reste de sa nuit, n'avait gardé aucun souvenir. En se redressant sur son matelas, il se gratta l'arrière de la tête avec une grimace, et partit à la douche. Il se sentait un peu coupable de son comportement de la veille, maintenant que sa colère était redescendue. Il soupira par le nez, longuement, et décida de se conduire normalement aujourd'hui. S'il se mettait à leur faire la tête à chaque fois qu'ils lui cachaient quelque chose, autant ne plus du tout leur adresser la parole. Debout devant son armoire, Harry enfila un jean noir et un T-shirt à manches longues d'un vert bouteille que McGonagall avait dû lui offrir un Noël, et eut un sourire en l'enfilant. Il était en train de mettre ses chaussures lorsque quelques coups retentirent à sa porte. Il attrapa ses clés et tomba nez à nez avec Théodore dans le couloir.

- Bonjour Harry, bien dormi ? Lui demanda-t-il avec une petite voix.

- Ça a été, lui répondit-il en lui faisant un léger sourire. Et toi ?

Théodore se contenta de hausser les épaules, et attendit patiemment qu'il verrouille sa porte avant de le suivre dans le couloir du quatrième. Sans qu'il ne sache pourquoi, Harry repensa à ce moment, dans le Réfectoire, lorsque Théodore lui avait dit qu'il savait qu'il mentait, quand il avait répondu que rien de notable ne s'était passé entre lui et le Maître lors de leur petite sortie. Harry lui lança un regard de côté, mais aucune expression particulière n'était visible sur ses traits. Avait-il seulement eu une intuition ? Ou alors savait-il parfaitement, d'une manière ou d'une autre, ce qui s'était déroulé à l'arrière de cette voiture ? Le regard de Théodore se tourna vers lui, et pris par surprise, les oreilles chauffant doucement, il baissa les yeux, plissant les paupières sous le coup de la luminosité accrue dans la cage d'escaliers. Non, c'était juste sa façon d'être. Il était... particulier. Tout le monde le savait.

- Pansy nous a dit qu'elle t'avait laissé seul avec le Maître l'autre soir, lui dit-il alors qu'ils atteignaient le pallier du deuxième étage.

- Euh, oui, marmonna Harry toujours en évitant son regard.

Harry attendit en silence qu'il poursuive, car il était certain qu'il avait d'autres questions... mais seul le silence lui répondit, et pris par la curiosité, il releva la tête vers le fils Nott, qui cette fois, arborait un léger sourire, si discret que les autres ne devaient sûrement même pas le remarquer. Se gardant bien de lui demander ce qu'il avait en tête, Harry ne relança pas la conversation, et même après qu'ils se soient installés côte à côte à la table du petit déjeuner, ne dit pas un mot. Lui qui avait cru s'être habitué à ses manies... il avait encore du travail à faire.

Draco, Blaise et Pansy arrivèrent peu après, et pour une fois, Harry fut bien content du talent que Draco avait de prononcer des monologues interminables sans même se fatiguer. Il en fut cependant moins content dix minutes plus tard, alors qu'il ne paraissait pas près de s'arrêter de piailler. Blaise lui jeta un coup d'œil complice, et un sourire tranquille se dessina sur son visage aux traits fins. Harry le lui rendit, et répondit à une question soudaine de Draco, qui avait enfin l'air de vouloir faire participer les autres à la discussion. Harry sentit cependant son ventre se serrer lorsque les Weasley pénétrèrent à leur tour dans le Réfectoire, accompagnés de Roger Davies. Il les salua d'un geste amical de la main, observa le plus discrètement possible leur réaction, et écarquilla légèrement les yeux lorsqu'ils firent tout deux un signe de tête léger à l'intention de Blaise, qui le leur rendit... avec un sourire. Pansy avait les sourcils froncés, et Draco une moue de dégoût bloquée coin de la bouche, mais aucun ne fit de commentaire. Assis à côté de lui, Harry put entendre le léger ricanement qui resta bloqué dans la gorge du fils Nott, et il lui lança un coup d'œil rapide. Était-il lui aussi au courant de la relation secrète que Blaise entretenait avec l'un d'eux ? Le fils Zabini n'avait pas l'air d'en avoir parler à aucun d'eux, mais il n'était pas nouveau que Théodore devine les choses.. encore une fois, rien ne semblait lui échapper, malgré son air distrait et son calme apparent. Harry sentit ses joues rougir à cette pensée. Avait-il deviné le secret de Blaise de la même manière qu'il avait deviné le sien ? Les yeux gris-verts de Théodore se posèrent une nouvelle fois sur lui, son regard, énigmatique, comme s'il avait entendu les pensées d'Harry.

Le malaise qu'il avait instauré en lui ne se dissipa pas, et s'étendit jusque pendant leur cours avec Rabastan. Harry sentait son regard sur sa nuque, et il aurait tout fait pour pouvoir changer de place. Juste cette fois. Son inconfort s'intensifia cependant lorsque Théodore choisit de s'installer juste à côté de lui lors de leur cours de français les deux heures suivantes, pour finir par se calmer au fur et à mesure. Le jeune Nott n'avait eu aucun geste ou regard étrange à son égard depuis le petit-déjeuner, et l'avait même aidé à traduire trois ou quatre phrases avec lesquelles il avait eu du mal. C'était fou, aux yeux d'Harry, qu'une seule personne puisse le faire se sentir si mal, puis si détendu d'une minute à l'autre.

- Draco nous a porté la poisse à force de râler, dit Blaise alors qu'ils sortaient de la salle.

- Je te demande pardon ? Lui dit l'intéressé en fronçant les sourcils.

Blaise se contenta de lui faire un signe de menton en direction de la fenêtre, et Harry, par réflexe, ne put s'empêcher de suivre son regard. Le ciel était d'un noir d'encre, et même si pas une seule goutte de pluie ne tombait des nuages, Harry ne doutait pas qu'ils éclatent d'un moment à l'autre.

- C'est une bonne chose pour Harry, dit Pansy dans son dos d'un air rieur.

- Pourquoi tu dis ça ? Lui demanda-t-il alors qu'ils atteignaient tous le couloir.

- Il va bien falloir que tu aies une tonne de temps libre pour pouvoir travailler sur ta dissertation de français, répondit-elle avec un sourire. Avec le retard que tu as, je me demande bien à quel point elle va être médiocre.

Harry se retint de lui tirer la langue, et soupira en entendant les autres ricaner à leur tour. Elle n'avait pas tort. Un après-midi de libre supplémentaire ne pourrait pas lui faire de mal.

- Vu la tête qu'il a faite quand Lupin nous a donné l'intitulé du devoir, ça va probablement être très mauvais, ajouta Draco en lui donnant un coup de coude dans le bras.

- C'est bon, j'ai compris, je suis nul, râla-t-il à son tour en leva la tête vers le plafond.

- Travaille davantage dans ce cas, se moqua Draco de plus belle. Même si Lupin t'a dit qu'il tiendrait compte de ton niveau, ce ne sera peut-être pas le cas de Père, ou du Maître d'ailleurs pendant que j'y suis.

À la mention du Maître, le moral de Harry baissa, mais fit de son mieux pour ne pas leur montrer. Si Draco lui avait mis un coup dans le ventre, ça lui aurait fait le même effet.

- Je le ferai, répondit-il simplement en soupirant. Je comprends pas pourquoi ils ont autant de temps de conjugaison... et tous ces accords de genre, c'est un enfer.

- Je pourrai t'aider à rédiger ton brouillon si tu veux, lui dit Théodore d'une petite voix.

Les autres continuaient de marcher un peu devant eux, tout en se moquant de Harry, faisant des phrases dans un français bancal, leur accent de plus en plus prononcé au fil des minutes, et leurs rires plus gras. Harry soupira, et leva la tête vers Théodore.

- Je ne voudrais pas te retarder, répondit-il.

- Ne t'en fait pas pour moi. J'aurai terminé rapidement me concernant de toute façon. Je peux bien te consacrer un peu de temps.

Il avait effleuré le bas du dos de Harry en lui disant ses mots, et il eut le plus grand mal du monde à réprimer un frisson. Il lui fit un sourire crispé en le remerciant, et Théodore se concentra cette fois sur les autres, corrigeant une faute de français que l'un d'eux venait de faire, et recevant comme réponse que justement, « c'était le but ». Harry ne pouvait s'empêcher d'appréhender le temps qu'ils passeraient ensemble. La dernière fois, il avait très proche de lui, et il ne savait pas ce qu'il aurait pu faire par la suite si Draco n'était pas entré en trombes dans sa chambre. « Il est juste tactile, calme-toi », se força-t-il à intégrer. Mais Harry ne put s'empêcher de le surveiller, son regard se posant sur la nuque du plus grand à intervalles réguliers, se demandant encore une fois ce qui pouvait bien se cacher à l'intérieur de son crâne. Il sentit le regard de Blaise sur lui une ou deux fois, mais il avait déjà eu ce genre de conversation avec lui. Il ne voulait pas qu'il pense qu'il faisait une fixette là-dessus. Et puis, si Harry était honnête, il n'arrivait pas à se remettre du ton d'adoration que Blaise avait eu en parlant de l'action du Maître la semaine dernière. Entre ça, et la réaction de Pansy vis-à-vis du weekend passé, il était certain qu'il ne pourrait jamais leur parler de ses craintes concernant le propriétaire. Ils avaient beaucoup trop d'admiration, et sûrement pour de bonnes raisons, à son égard, et il doutait qu'ils soient très objectifs si jamais il formulait ses appréhensions et ses critiques.

L'ambiance fut plus légère lors du repas du midi, et Draco multiplia les froncements de sourcils en entendant le bruit aigu du vent siffler entre l'Orphelinat et les bâtiments se trouvant à proximité. Harry s'empêcha de prolonger la conversation qu'il entretenait avec Astoria, en sentant le malaise qui émana de Pansy, et il eut encore une fois cette petite montée de peine lorsqu'il la vit jeter un regard plein d'espoir en direction de Draco, qui, il s'en doutait, n'avait même pas dû remarquer sa présence. Blaise leur proposa de se rejoindre en fin d'après-midi dans le Salon Commun, une fois qu'ils auraient tous terminé d'étudier, et leur fit un signe de la main avant de s'enfermer dans sa chambre.

- Je vais chercher quelques livres et je te rejoins ? Proposa Théodore.

- Oui, d'accord, je laisse la porte ouverte.

Ils avaient tous convenu de ne pas se rendre à la Bibliothèque. Vu le temps qu'il faisait, elle serait déjà sûrement bondée, et Harry, de son côté, aurait besoin de calme pour se concentrer – il avait vraiment beaucoup trop de mal avec cette matière. En attendant l'arrivée du fils Nott, Harry refit correctement son lit, dont les draps partaient dans tous les sens depuis son lever, et sortit de quoi écrire d'un des tiroirs de son bureau. Après une grande inspiration, il se laissa tomber dans son fauteuil, et attendit, légèrement somnolent à cause de la blanquette de veau consistante qu'il avait avalée au déjeuner. Il avait même dû finir l'assiette de Pansy, qui n'était pas parvenue à en venir à bout. Enfin, « dû » était un grand mot. Il adorait la blanquette.

- Tu es prêt à t'y mettre ?

La voix douce de Théodore lui fit ouvrir les yeux. Il ne l'avait pas entendu arriver, et encore moins fermer la porte, qui était pourtant déjà close derrière lui.

- Pas vraiment, mais je n'ai pas le choix, lui répondit-il avec un sourire. Je t'en prie, installe-toi.

Harry lui montra son matelas d'un geste de la main, et le jeune homme s'avança vers lui, s'installant confortablement sur le couvre-lit. Il le regarda croiser ses longues jambes, et déposer en équilibre sur le coin du bureau des notes écrites de sa propre main. En les lisant rapidement en diagonale, Harry reconnu quelques phrases qu'ils avaient étudiées la semaine précédente.

- Commençons par le plus simple, lui dit-il. Tu as compris l'intitulé ?

Harry ressortit la feuille que leur avait distribuée le professeur Lupin, et fit une traduction juste, mais incroyablement bancale à Théodore, qui se contenta de soupirer, sans pour autant pouvoir s'empêcher de lui décrocher un sourire.

- Le principal, c'est que tu as compris l'essentiel. Explique-moi ce que tu comptes faire...

Harry fit légèrement glisser sa chaise vers la gauche afin de se rapprocher de lui, son polycopié et un tas de feuilles encore vierges posés sur ses genoux. Il fit part de son idée à Théodore, qui l'écouta en silence jusqu'à la fin, et qui hochait la tête de temps à autre. Il lui donna quelques conseils, lui demanda de rédiger ses idées d'abord en anglais, puis l'aida à les simplifier, afin qu'il lui soit plus facile de les traduire dans l'autre langue. Au bout de trois quart d'heure et de deux feuilles recto-verso recouvertes de l'écriture brouillon de Harry, Théodore tendit la main vers lui, afin de relire le tout, et se saisit de son poignet, avec douceur. Délicatement, alors qu'Harry tournait la tête vers lui, il se saisit de son stylo, et entama la notation de petits commentaires dans la marge, composées de conseils et autres mots de vocabulaire. Il avait un air concentré, mais à la fois détendu, comme si tout ce qu'il était en train de faire était d'une facilité enfantine, et Harry eut le plus grand mal à détacher les yeux de son visage. Il était d'une beauté particulière, bien à lui, à la fois fragile, et étonnamment rassurante – à sa manière. Ce qui devait arriver arriva, Théodore, se sentant observé, releva la tête vers lui, et à la lueur de sa lampe de bureau, Harry pu détailler son regard comme jamais auparavant.

Il sentit les battements de son cœur s'accélérer petit à petit, et la gêne commença à réchauffer l'ensemble de son visage. Ce n'était pas la première fois qu'il se mettait dans ce genre de situation, mais il n'en était pas moins mal à l'aise. Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Théodore, mais ce ne fut pas ce détail qui crispa les entrailles de Harry. Doucement, comme tout ce qu'il faisait toujours, et en silence, Théodore laissa glisser son regard jusqu'à ses lèvres, et Harry sentit un frisson parcourir sa nuque. « Qu'est-ce qui se passe... ». Son cœur battit encore plus fort. L'autre garçon se redressa, rapprochant davantage son visage du sien, et Harry sentit sa main se poser sur la sienne, dans une caresse à peine perceptible. Très vite, le nez de Théodore frôla le sien, et Harry fut incapable de réfléchir.

- Je peux te laisser rédiger le premier jet ? Lui murmura-t-il.

Harry, comme prisonnier d'une bulle, se contenta de hocher la tête, ne comprenant sa question que plusieurs secondes plus tard.

- Je vais me reposer un peu, poursuivit-il en levant une main jusqu'au visage de Harry. Tu n'auras qu'à me réveiller quand tu auras terminé.

Il se rapprocha davantage, son souffle tiède glissant sur la peau de ses joues, et caressa du bout des doigts la pommette de Harry, les faisant descendre jusqu'à sa mâchoire, puis derrière son oreille, glissant derrière elle jusque dans ses cheveux et la base de sa nuque. Harry ne répondit pas. Il en était incapable. Théodore resta un moment là, sans bouger, puis ferma à demi les yeux. Il rapprocha sa bouche, et déposa ses lèvres sur sa joue, puis encore une fois un peu plus près de sa bouche, et repoduisit alors son geste de quelques semaines auparavant, et dans un frôlement, l'embrassa à la commissure des lèvres. Harry sentit sa main se crisper autour de l'accoudoir, et reprit petit à petit ses esprits. Le regard clair de Théodore était saisissant, et Harry le regarda s'éloigner en silence, appréciant ses mains qui le touchèrent une dernière fois avant de se détacher, et cligna des yeux en le regardant s'allonger, puis fermer les yeux sur son lit.

Harry dû rester immobile une bonne dizaine de minutes avant d'être capable de pouvoir bouger. Il regarda le visage paisible de Théodore, et rassembla ses notes avant de frissonner violemment. Un seul mouvement de sa part, et il l'aurait embrassé. Pour de vrai. Harry eut énormément de mal à se concentrer de nouveau sur ses devoirs, pas avec Théodore se trouvant si près, et certainement pas après ce qui venait de se passer. Les fois précédentes, il avait pu accuser mentalement le caractère particulier du jeune homme, mais cette fois... C'était de sa faute s'il s'était produit une chose pareille. Tout comme la fois où lors de leur premier match de foot, il l'avait observé avec insistance à la lumière du jour, et où Théodore l'avait regardé en retour, alors qu'il soulevait le tissu de son T-shirt. Les mains tremblantes, tout en lisant les additions ajoutées à ses notes, Harry se força à se concentrer, incapable pour le moment de mettre de l'ordre dans ses idées. « Qu'est-ce qui m'arrive ? ».

Une heure et demi plus tard, toujours la tête à moitié dans les nuages, il avait fini sa dissertation, et en la relisant, la trouva très mauvaise. Il avait l'impression qu'elle avait été écrite par un enfant de sept ans. Théodore s'était réveillé de lui-même en l'entendant soupirer à répétitions, et comme si rien ne s'était passé entre eux, lui demanda ce qui le tracassait de son ton habituel. Un peu secoué par ce changement soudain, mais pas moins soulagé, Harry lui dit qu'il pouvait le laisser travailler seul dessus, n'étant clairement pas au point pour le moment. Il ne lui jeta pas un seul coup d'œil lorsque celui-ci se leva et s'étira, levant ses longs bras jusqu'au plafond, et fit semblant de prendre des notes sur son brouillon, pendant que le fils Nott lui souhaitait bon courage, et sortait de sa chambre. À peine la porte avait-elle claqué dans son dos, que Harry laissa tomber sa tête sur le bois de son bureau. Gêné par ses lunettes, il les enleva d'un geste brusque, et soupira de plus belle. Il fallait qu'il se ressaisisse. Jamais à Poudlard il n'avait ressenti la moindre envie de se rapprocher de telle sorte d'un autre homme. Jamais. Mais depuis qu'il était ici, il avait été à la fois attiré par l'aura entêtante du Maître, et maintenant, sans même qu'il ne comprenne pourquoi, par Théodore. Comme s'il n'était intéressé que par les personnes étranges... Il s'était même surpris à trouver Draco attirant, et Blaise très beau, choses qu'il ne s'était jamais dites auparavant, même s'il savait reconnaître lorsque quelqu'un était physiquement agréable à regarder.

Harry tapa son front à répétition contre son bureau, insensible à la douleur que cela pouvait provoquer, et se leva finalement, s'étalant à plat ventre sur son matelas. Il en avait assez fait pour aujourd'hui. Il avait besoin de se reposer, de mettre de l'ordre dans ses idées, et surtout de rester un peu seul. Mais alors qu'il était sur le point de s'endormir, Harry ne put s'empêcher de fermer les yeux avec force en sentant l'odeur de Théodore, encore présente sur son oreiller.

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Blaise était venu le chercher à l'heure du dîner, haussant un sourcil perplexe en le voyant les cheveux encore plus en bataille qu'à l'accoutumée, les yeux gonflés et la bouche de travers. Harry lui résuma rapidement sa séance de travail, en évitant soigneusement de mentionner l'épisode bizarre avec Théodore, et fut encore plus dépité lorsqu'il apprit que les autres avaient déjà terminé, Théodore compris.

- Ce n'était pas très compliqué une fois que tu relis son cours, lui dit Blaise d'un ton léger en passant l'entrée du Réfectoire.

- Encore faut-il le comprendre... baragouina Harry.

- Théodore t'a expliqué pourtant, non ? Lui demanda-t-il en prenant son assiette.

Harry se força à ne pas regarder Blaise dans les yeux, et prit deux fourchettes sans s'en rendre compte.

- Oui, oui, et heureusement d'ailleurs, mais bon... j'ai encore du travail à faire. Je m'y remettrai après le repas, ajouta-t-il en ne recevant aucune réponse.

Les autres s'étaient tous rejoints dans le Salon Commun avant le dîner, et Blaise s'était désigné afin de venir le chercher en ne le voyant pas descendre. Harry ne put s'empêcher de les imaginer discuter à voix basse dans un coin de la pièce, et se demanda si le fils Nott leur avait fait par de... de ce truc qui s'était passé entre eux. Car lorsque Harry s'installa en face de Draco, celui-ci lui lança un regard étrange, et ne lui adressa pas la parole pendant une dizaine de minutes, avant de se décider à se souvenir qu'il se trouvait bien parmi eux et lui poser des questions assez sèches concernant son devoir. Mais peut-être était-il encore un peu en colère par rapport à comment Harry s'était comporté avec eux la veille... Il ne pourrait cependant pas lui poser la question. Après le dîner, Harry les laissa entre eux, ne pouvant s'empêcher d'éviter le regard de Théodore, et grimpa les marches jusqu'au quatrième étage le plus vite possible. Il avait vraiment l'impression d'avoir fait un bon en arrière de plusieurs semaines, lorsqu'il se sentait mal à l'aise en permanence au sein de leur petit groupe. Et il n'aimait pas ça. Anxieux, il retravailla jusqu'à une heure tardive son fichu devoir de français, et partit se coucher sur les coups de deux heures du matin, exténué.

Toutes ces émotions eurent au moins le mérite de lui apporter un sommeil de plomb, sans rêve, et une fois sa douche prise, Harry se sentit beaucoup mieux. Il partit de sa chambre en avance, discuta avec George dans le Hall, pendant que Fred racontait une blague douteuse à l'une des filles qui restait en général avec Daphné Greengrass, et fut rejoint par Draco et Pansy quelques minutes plus tard.

- Je te laisse, lui murmura George avec un sourire complice avant de rejoindre son frère.

- À plus tard George, répondit Harry en souriant à son tour.

- Il t'a dit quelque chose sur nous ? Demanda brusquement Draco d'un ton méfiant.

- Pas du tout, lui assura Harry avec un sourire.

- De meilleure humeur ? Lui demanda-t-il ensuite dans un haussement de sourcil familier.

- J'imagine, se contenta de lui répondre Harry.

Il avait fait le tour de ses pensées ces derniers jours, et il ne voulait pas se lancer dans des explications à rallonge, de peur de retomber dans le même état d'esprit bizarre, et surtout de donner une raison supplémentaire à Draco d'être désagréable. Il marcha avec eux jusqu'au Réfectoire, passant en premier pour prendre son plateau, afin que l'un de ses deux nouveaux amis ne se retrouve pas à côté des Weasley dans la file, et fit craquer silencieusement sa nuque.

- Tu as réussi à finir ton devoir ? Lui demanda Draco. Blaise m'a dit que c'était pour ça que tu n'étais pas resté avec nous après le repas.

Harry tendit la main pour prendre une assiette où reposaient deux pancakes, et en attrapa une deuxième avec un sourire en voyant le regard de convoitise que le jeune Malefoy posait dessus.

- Je l'ai retravaillé, oui, répondit-il en lui déposant sur son plateau. Je pense que ça ira.

- Tu ne veux pas le faire relire à Théodore, juste au cas où ? Demanda Pansy en se penchant en avant.

Harry se figea un instant, une boule se formant dans sa gorge, puis se força à sourire.

- Je l'ai déjà assez embêté avec ça, se contenta-t-il de répondre.

Il détourna cependant la conversation sur un autre sujet, grandement aidé par l'arrivée de Daphné, qui était venue saluer un peu trop chaleureusement George juste sous leur nez.

- Elle n'a pas l'air de se sentir trop seule depuis le départ de Michael, dit-il alors qu'ils se dirigeaient vers leur table.

- Non, mais avec tout ces crétins qui lui tournent autour, elle n'a même pas dû remarquer son absence si tu veux mon avis, répondit Pansy d'un ton amer.

- Je ne sais pas comment elle fait, poursuivit Harry. Je ne supporterais pas d'avoir moitié moins d'attention en permanence.

- Ça rentre dans ses compétences de garce, claqua Pansy avant de poser brusquement son plateau sur la table.

- Et dire qu'elle et Astoria sont sœurs. Je les trouve très différentes.

- Oh, crois-moi, ces deux-là sont très proches l'une de l'autre, lui dit Pansy en lui lançant un regard en biais. Et ce, depuis toujours. Daphné a modelé sa sœur depuis qu'elles sont gamines, ne te fais pas avoir par ses airs de sainte-nitouche.

- Tu es d'accord ? Demanda Harry à Draco, qui était occupé à verser du sirop sur l'un de ses pancakes.

Il haussa simplement les épaules, mais consentit à répondre après quelques secondes et un soupir.

- Astoria n'est pas aussi venimeuse, certes, mais Pansy n'a pas tort. Elles sont faites de la même pâte. Et si tu voyais leur mère, tu comprendrais sans mal. Mère ne l'apprécie pas beaucoup non plus si je me souviens bien.

- C'est parce que ton père lui faisait de l'œil avant qu'ils ne se marient, répondit Pansy.

Draco fronça les sourcils.

- Qu'est-ce que tu racontes ?

- Ma mère me l'a dit, répondit Pansy en remontant le menton d'un air satisfait.

- C'est n'importe quoi, râla Draco.

- Qu'est-ce qui est « n'importe quoi » ? Demanda Blaise qui s'installa à côté de Harry.

- Que la mère Greengrass et Lucius aient flirté en étant jeunes, dit Pansy.

Blaise haussa les sourcils, puis fit une légère moue.

- Étonnant, mais pas impossible. La mère de Daphné est une très belle femme.

- Une gourde, oui, râla Pansy.

- Je n'ai pas dit le contraire, répondit doucement Blaise avec un sourire.

Pansy émit un ricanement sonore et moqueur, qui donna le sourire à Harry. Elle était vraiment irrécupérable.

- Bref, râla de nouveau Draco, que le sujet n'enchantait pas plus que ça. Théodore n'est pas avec toi ?

- Non, et il n'a pas répondu quand j'ai frappé à sa porte, répondit Blaise. Il doit sûrement être encore au lit.

Blaise fit alors un regard étrange à Draco, qui ne passa pas inaperçu aux yeux de Harry, mais l'intéressé n'y répondit pas, poursuivant la conversation comme si de rien n'était.

- Sûrement. Du moment qu'il se lève à temps pour le premier cours.

- Oh, il ne manquerait pas ces deux longues heures en compagnie de son professeur préféré, répondit Pansy d'un ton moqueur.

Harry soupira par le nez, agacé malgré lui par ce genre de commentaire, et leva les yeux au ciel lorsque Draco, bien content d'être sur un terrain connu et agréable, en rajouta une couche. Et en les entendant se moquer une énième fois de sa garde-robe, Harry espéra sincèrement qu'ils n'aient jamais dit ce genre de choses en présence du professeur Lupin – car il doutait que le fait qu'il les entende les dérange plus que ça. Blaise détourna avec discrétion et efficacité le sujet, et ils continuèrent de papoter ensemble tout en marchant jusqu'à leur salle dans les étages supérieurs. Lorsqu'ils arrivèrent sur place, la porte était déjà ouverte, et quelques élèves, installés au quatre coins de la salle. Théodore était parmi eux, vers le milieu, mais un détail dérangea Harry. Il y avait un grand vide de plusieurs mètres autour de lui – et il ne put dire que cette vision ne le choqua pas.

Les autres le dépassèrent et le précédèrent alors, allant saluer leur ami, dont le visage s'illumina doucement à leur avait tant été préoccupé par sa situation personnelle avec le jeune homme qu'il avait oublié à quel point les autres le mettaient volontairement à l'écart, et surtout, pourquoi. Harry resta un moment planté dans l'encadrement de la porte, se repassant en boucle les histoires qu'il avait pu entendre sur Mr Nott, ainsi que les deux visages de McNair et Greyback, imprimés sur du papier journal. Il sursauta lorsque Melinda Bobbin posa une main sur son épaule avec un léger sourire, et se décala afin de la laisser passer, reprenant ses esprits. Il avait oublié qu'il se tenait en plein milieu du passage. Harry se dirigea alors jusqu'au petit groupe, qui lui avait laissé une place juste à côté de Blaise, mais eut à peine le temps de saluer Théodore que Lupin entra dans la salle, l'air bien plus aimable que la veille.

Harry fut alors bien obligé de se concentrer, mais eut le plus grand mal à le faire, car bien que les principaux détracteurs de Théodore ne soient plus parmi eux, le jeune Nott n'était toujours pas pour autant apprécié par les autres. Il venait d'en avoir la preuve à l'instant. Nerveux, il n'arrêta pas de lancer des coups d'œil autour de lui, guettant, sur les nerfs, le moindre regard de travers qui pourrait leur être destiné, et ce ne fut que lorsque Blaise lui donna un coup de coude dans les côtes qu'il recommença sa prise de notes, avec deux paragraphes de retard, et que son attention fut totalement happée par le questionnaire que Lupin venait de déposer devant lui. Une heure plus tard, et les neurones en compote, leur professeur leur signala la fin du cours, et leur demanda de déposer leurs copies sur le bord de son bureau. Harry, toujours un peu dans les nuages, son esprit partagé par son interro surprise, et les restes de tracas concernant Théodore, traîna, et fut l'un des derniers à sortir.

- Bonjour ? Est-ce que tout va bien Mr Potter ?

Harry releva les yeux, et s'aperçut qu'il se tenait à quelques pas de l'entrée, sans bouger, sa copie toujours en main.

- Euh, oui, bonjour, bien sûr.

Il ne put s'empêcher de soupirer suite à sa réponse désordonnée, et fit un sourire contrit à son professeur avant de poser le questionnaire sur le meuble.

- Je m'inquiète toujours un peu pour Théodore, c'est tout, ne put-il cependant s'empêcher de dire avec un soupir.

Il n'avait pas vraiment prévu de le lui avouer, et commença à s'en vouloir en voyant le visage de Lupin se crisper légèrement. Cependant, en voyant ses yeux, il se détendit un peu, voyant à quel point ils reflétaient la compassion qu'il ressentait envers Harry.

- Messieurs Goldstein et Smith ne sont plus susceptibles de tenter quoi que ce soit, lui dit Lupin, qui avait sans nulle doute été mis au courant de leur sort. Et je crois ne pas me tromper en disant que ce qui leur ait arrivé a sans doute servi d'avertissement à d'autres.

- Justement, murmura Harry en voyant le regard de Draco braqué sur lui depuis le couloir. Michael et Zacharias étaient, malgré tout, bien plus appréciés que Théodore. Je crains que leur départ... la raison de leur départ ait empiré les choses, au lieu de les améliorer.

Le silence lui répondit, mais il sentit tout de même à quel point Lupin souhaitait le réconforter. Il vit dans ses yeux une lueur étrange, mélancolique, mais pas de la même nuance que celle qu'avait le professeur Slughorn. Non, celle-ci semblait plus... vraie. Et Harry n'en fut encore qu'un peu déstabilisé lorsqu'il s'en rendit compte.

- Mr Riddle a toujours employé des méthodes qui sortent de l'ordinaire, et parfois, de façon démesurée... commença-t-il.

Harry haussa légèrement les sourcils. Il lui semblait que Lupin avait toujours respecté la règle qui régnait ici, et n'avait jamais parlé du Maître en employant son nom de famille. Pourtant, cette fois-ci, Harry ressentit la même chose que ce jour, à la bibliothèque, lorsqu'il lui avait dit préféré exercer ses compétences d'enseignant, plutôt qu'accomplir les autres choses , secrètes, qu'il avait à faire en dehors de l'établissement. Un certain sentiment d'amertume. Cependant, l'impression ne dura qu'un instant, et Lupin se redressa brusquement, faisant alors un sourire se voulant rassurant à Harry. Il se racla la gorge.

- Mais elles sont efficaces. Le Maître est, et demeurera un homme plein de ressources, Mr Potter, n'en doutez jamais. Rien de fâcheux n'arrivera à votre ami. Il y veillera, finit-il sur un ton plus doux.

Harry eut un sourire, rapidement effacé, et ne put se dépêtre du sentiment un peu dérangeant qui lui collait au dos. Il partit en direction du couloir, où les autres l'attendaient encore, et sourit de nouveau, un peu plus sincèrement. Ça lui faisait encore un pincement au cœur, parfois, lorsqu'il remarquait que les autres semblaient réellement se soucier de lui, et décidaient de véritablement le compter comme une personne à part entière au sein de leur groupe. Le souvenir cependant, de leurs cachoteries, refit surface, et il se décida à garder une certaine retenue. Il ne pourrait leur faire confiance que quand ils décideront de lui dire toute la vérité sur ce qui se passait réellement ici, et il savait pertinemment que malgré l'entente sincère qui régnait entre eux, ce n'était pas près d'arriver.

- Oh, et Mr Potter ?

Harry se retourna une nouvelle fois vers le professeur Lupin en l'entendant l'appeler.

- Dîtes-moi si vous éprouvez des difficultés concernant votre devoir de français, ou si vous avez besoin d'un peu plus de temps afin de le rédiger.

- Je l'ai déjà aidé, professeur.

La voix tranquille de Théodore provint soudainement de derrière Harry. Il s'était rapproché sans qu'il ne l'entende, et se tenait si près que son torse était quasiment collé à son dos.

- Très bien, c'est aimable de votre part Mr Nott, répondit Lupin avec un hochement de tête. Je ne vous retiens pas plus longtemps, dit-il cette fois à l'intention de Harry.

- Bonne journée, professeur, lui dit-il avant de faire demi-tour.

Lupin lui rendit son salut, et s'occupa ensuite de rassembler tous les papiers qu'il avait devant lui. Harry rejoignit les autres dans le couloir obscur, perdu dans ses pensées. Il les suivit à l'aveugle, jusque dans l'escalier, un peu en retrait. Ils avaient tous plus ou moins bien avancé dans leurs devoirs, et avaient encore du temps libre avant le déjeuner. Le Hall était désert à cette heure-ci, et aucun bruit ne venait de la Salle Commune. Les autres devaient être soit partis étudier, soit être encore en cours en ce qui concernait les classes de George et Astoria.

- On va pouvoir être tranquille ! Dit Pansy d'un air joyeux.

Elle les avait précédés, et se trouvait déjà en bas des marches, sa tête passant dans l'encadrement de la porte du petit salon. Draco et Blaise l'avait presque rejoint, tandis que Harry et Théodore se tenaient en retrait.

- J'ai entendu ce que tu avais dit au professeur Lupin, lui dit-il doucement.

Harry ralentit légèrement, afin de conserver une certaine distance entre eux et les autres, et baissa la tête vers lui – Théodore se tenait deux marches plus bas.

- Je suis vraiment reconnaissant de t'avoir comme ami, Harry, ajouta-t-il.

Harry regarda Théodore tendre la main vers lui, sans savoir ni quoi dire, ni quoi faire. Il sentit ses doigts caresser le dos de sa main, puis s'enrouler autour des siens. Harry sentit ses oreilles le chauffer de nouveau, et eut la sensation vague d'un picotement au creux de son ventre. Il oubliait, encore trop souvent, à quel point Théodore, malgré ses manies et sa capacité à tout entendre sans en avoir l'air, était de nature sensible. Et pourtant, il s'en était bien rendu compte, lorsque cette maudite une de journal avait fait le tour du Réfectoire. Harry prit une profonde inspiration, et lui fit un sourire, exerçant une légère pression du bout de ses doigts.

- On va les rejoindre ? Lui demanda-t-il.

Il ne voulait pas faire traîner les choses. Il ne savait pas combien de temps il pourrait subir son regard intense, qui ne faisait qu'accroître son embarras. Théodore hocha doucement la tête, et entraîna Harry avec lui. Un peu dans les nuages, lorsqu'ils arrivèrent en bas de l'escalier, Harry ne remarqua pas tout de suite que leurs amis ne se trouvaient plus seuls. Il eut le réflexe de tourner la tête un peu plus loin sur sa droite, et vit que la porte de l'établissement était ouverte, quelques valises empilées avec soin sur le côté, à l'extérieur. Le père de Draco, Rodolphus et Rabastan se trouvaient juste à côté, la voix de Dolohov provenant de l'extérieur donnant sans doute des instructions à Dobby, dont il avait vaguement aperçu la silhouette.

- Draco, approche-toi je te prie.

La voix glaciale de Lucius Malefoy lui retourna les entrailles. Il avait déjà entendu son ton sévère, mais cette fois, c'était différent. C'était une intonation sans appel, qui n'accepterait pas le refus. Théodore et lui rejoignirent Blaise et Pansy, tandis que Draco se rapprochait de son paternel.

- Je serai absent quelques jours, annonça-t-il. En attendant mon retour, Dobby prendra en charge l'établissement. S'il se passe quoi que ce soit, tu devras te référer à lui, est-ce clair ?

- Oui, Père, répondit Draco d'un ton neutre.

Mais malgré sa réponse en apparence calme, Harry, qui commençait à bien connaître le fils Malefoy, devina la pointe d'irritabilité au fond de sa voix. C'était un trait de sa personnalité qu'il n'aimait pas beaucoup, mais Draco considérait vraiment que lui, sa famille, et quelques autres, étaient supérieurs aux employés qui travaillaient ici. Le fait de devoir parler à Dobby plus que nécessaire, et surtout savoir qu'il ferait figure d'autorité, même si ce n'était le cas que durant quelques jours, ne devait sans doute pas être une source de réjouissance particulière.

- Bien, lui dit-il en lui posant une main sur l'épaule.

Harry sentit son ventre se contracter davantage, à la fois à cause du geste de Mr Malefoy, qui lui sembla incroyablement plus dominant que paternant, et au constat qu'il venait de faire. Les valises, Mr Malefoy et les Lestrange... ils étaient tous là, prêts à partir... mais ils ne partiraient pas seuls, il en était sûr. Et il eu la confirmation que son intuition avait été la bonne lorsqu'à peine quelques secondes plus tard, des bruits de pas retentirent quelque part dans son dos, et que les visages des hommes postés dans le Hall se levèrent vers l'escalier.

- Tous les bagages sont prêts Dobby ?

- Absolument, Maître.

Le majordome était à son tour rentré dans le Hall, sans qu'on ne le remarque, et de là où il était Harry remarqua que les nombreuses valises avaient disparu. Mais ce ne fut cependant qu'un simple détail à ses yeux, car son dos avait été instantanément parcouru d'un frisson prenant, au son de la voix du Maître des lieux. Sa nuque se tendit, et l'extrémité de ses oreilles s'engourdit.

- Bien. Harry, Draco... Miss Parkinson, Mr Nott, Mr Zabini, salua-t-il ensuite.

Il les dépassa sans trop les regarder d'abord, mais une fois le pied posé sur le sol du rez-de-chaussé, se retourna vers eux, son regard sombre se posant successivement sur chacun de leur visage. Harry frissonna de nouveau en se rendant compte que lui et Draco avaient été les seuls qu'il avait appelé par leur prénom, mais se força à rester calme. Sans qu'il ne le veuille, ses doigts se resserrèrent davantage sur ceux de Théodore, et il sentit celui-ci tourner légèrement la tête dans sa direction.

- Maître, dirent-ils plus ou moins à l'unisson.

- Maître, dit doucement Harry en retard.

Il les observa un instant avant de se retourner vers ses collaborateurs, et leur parla à voix basse. Harry regarda avec curiosité les visages sérieux des frères Lestrange concentrés sur ce que leur disait le Maître, et même si cette expression était des plus normales sur les traits de Rabastan, il n'en était rien sur celui de Rodolphus et le voir ainsi lui fit tout drôle. Peut-être était-ce à cause de leur destination, ou de ce qu'ils allaient y faire que leur professeur d'Histoire s'était comporté de manière si étrange lors de leur dernier cours ?

-...demain, dès la fin de votre programme, dit le Maître. Vous avez bien fait comme je vous l'avais demandé ?

- Oui, Maître.

- Bien. Je vous verrai demain dans ce cas. Ne soyez pas en retard.

Les deux hommes hochèrent la tête, puis après un salut bref à l'intention de Lucius Malefoy, ils grimpèrent les marches l'un derrière l'autre, en silence. Harry fut encore plus étonné de leur comportement. Ils étaient tout deux adultes, et plus âgés que le Maître, sans aucun doute, et pourtant... ils faisaient ce qu'on leur disait de faire, sans discuter, disparaissant sans bruit dès qu'on n'avait plus besoin d'eux. Le regard de Harry se posa sur la nuque du propriétaire des lieux. Qu'avait-il donc pu bien faire par le passé pour parvenir à se faire respecter de la sorte ? Les Lestrange, ou même Mr Malefoy, avaient des personnalités fortes, et il n'avait pas dû être aisé de les convaincre de se joindre à eux d'abord, puis de les avoir sous ses ordres par la suite. Harry se mordilla la lèvre, la sensation d'inconfort refaisant surface et rendant ses mains moites. Les doigts de Théodore bougèrent légèrement contre les siens.

- Je serai de retour d'ici le début de la semaine prochaine, dit Mr Malefoy à son fils.

- Bien Père, faites bon voyage, répondit Draco d'un ton solennel.

Ton qui n'avait d'ailleurs rien à voir avec celui qu'il avait eu lorsqu'il lui avait demandé de le laisser faire quelque chose par rapport aux menaces de Goldstein, qui s'était alors bien plus rapproché de celui d'un fils demandant un service à son père. Mr Malefoy lui fit un signe de tête assez rigide, qu'il répéta à l'attention de Blaise et des autres, et se détourna, passant alors devant Dobby, et disparaissant à l'extérieur. Aucun bruit ne provenait ni des étages supérieurs, ni des cuisines, et seul le bruit d'un moteur transperça finalement le silence. Mal à l'aise, Harry tenta un regard vers Draco, qui demeurait droit comme une statue, le regard fixe devant lui, et il remarqua qu'il en était de même pour les autres.

- Draco, je ne doute pas que vous me ferez part, à moi, ou même à vôtre père, de toute chose qui pourrait être signalée, et qui se produirait pendant notre absence ?

- Oui, bien sûr Maître, répondit Draco d'un ton encore plus professionnel.

Un léger sourire se dessina sur les lèvres du Maître, et Harry sentit son cœur manquer un battement, frappé de plein fouet par la beauté ravageuse de cet homme. Il dut faire un mouvement quelconque sans s'en rendre compte, car le Maître tourna alors la tête vers lui, sans dire un mot. Harry sentit ses oreilles chauffer en sentant sur lui le regard obscur, d'abord sur son visage, puis sur son torse... avant de finir sur sa main liée à celle de Théodore. Soudain, son expression se ferma, et il fit une nouvelle recommandation sans importance à Draco, avant de tous les saluer, et d'à son tour, passer la porte d'entrée. Dobby s'inclina légèrement à son passage, et referma la porte derrière lui, permettant malgré lui à l'ambiance pesante de s'estomper. Le Majordome répéta sa courbette à l'intention de Draco avant de disparaître par la porte du Réfectoire, et le silence les enveloppa de nouveau. Harry avait chaud et froid à la fois. Et surtout, il se sentait extrêmement mal. Les autres avaient-ils aussi senti à quel point son ton avait changé ? Avec quelle vitesse il s'était détourné d'eux ?

- Harry, tu me fais mal.

Le concerné sursauta, et tourna la tête si vite vers le fils Nott qu'il se fit mal à la nuque. Celui-ci faisait une grimace qu'il n'avait jamais vue sur son visage jusqu'à présent, et il mit bien trop de temps à intégrer ce qu'il lui avait dit. Il haussa soudainement les sourcils, et écarquilla les paupières, baissant les yeux un peu plus bas. Sa main écrasait littéralement les doigts de Théodore, qui étaient tordus dans une position visiblement très inconfortable. Harry se força à se décrisper, et libéra les doigts de Théodore, qui s'empressa de les masser avec application.

- Je vais aller demander à ce qu'on nous apporte du thé, dit Draco, qui fut le premier à se remettre.

- D'accord, on t'attend à l'intérieur, répondit Blaise.

En silence, Draco s'éloigna, et Harry se laissa entrainer par le mouvement, encore sonné. Le Maître avait vu leurs doigts entrelacés. Et c'était ce qui avait causé son étrange réaction. Le reste de la journée fut très étrange, autant pour lui, que pour les autres. Ils ne se parlèrent pas tant que ça, restant muets lors du cours de Slughorn, qui contrairement à eux, semblait plutôt en forme, et ne s'attardèrent pas vraiment après leur repas du soir. Harry ne ferma pas l'œil de la nuit, empoisonné par ses pensées tournant en boucle dans son esprit, et son état fut désastreux le lendemain – ce qui ne l'empêcha pas d'observer avec attention les frères Lestrange. Il perçut une sorte d'impatience, surtout dans la voix de Rodolphus, et se demanda où est-ce que le Maître, les Lestrange, Dolohov et Mr Malefoy en personne pourraient bien se rendre. Il ne fit pas l'erreur de poser la question à Draco, de peur de se faire envoyer balader, mais quelque chose lui dit qu'il ne devait pas en savoir beaucoup plus que lui, et cette pensée lui apporta un peu de réconfort. Harry resta dans une sorte d'état amorphe des heures durant, l'esprit embrumé par l'ambiance étrange qui semblait l'entourer en permanence, mais crut enfin se réveiller, lorsque lors du repas du vendredi soir, Dobby s'approcha de lui, une enveloppe à la main. Son visage s'illumina lorsqu'il s'en saisit, et qu'il lut les mots tracés maladroitement à l'arrière.

Ron lui avait enfin répondu.

À suivre...


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