Je suis de retour, après plus de temps que prévu... Pardon, pardon, pardon... J'ai écris un peu plus que d'habitude du coup, je me suis laissé emportée et j'espère que ce chapitre vous plaira. Je suis vraiment très très très reconnaissante à tous ceux qui s'accrochent et j'aimerais vous dire : je me suis mise en recherche d'une bêta, pour m'aider avec les quelques fautes que je peux faire et surtout pour remanier les premiers chapitres, qui sont, à mes yeux, assez catastrophiques quand même... En tout cas, voilà : je m'applique pour remettre à neuf le début de ma fiction, en plus d'écrire une suite correcte, histoire d'arriver à la fin à quelque chose qui me plait vraiment.
Un énorme merci à vous tous, Fantomette34, Kris-chaan, Mochi-pi, tout le monde, tout le monde ! Et aussi, en particulier, à Marine, dont la review m'a fait un plaisir vraiment fou :
"Je l'ai tellement attendue cette suite ... Un chef d'œuvre. Non vraiment je ne peux qu'admirer ton écriture, ton imagination ... Whaouuuu :D encore bravo, j'espère que tu vas continuer sur ta lancée !
Signé une admiratrice de ton œuvre même si l'univers ni les personnages n'appartiennent, tu réussis à faire de tout ça quelque chose de merveilleux !"
Et pour le conseil d'Anabelle quant à la mise en page (l'alignement à gauche) que j'ai pris en compte pour tous les chapitres depuis le tout premier, et les quelques fautes que je m'efforces de corriger.
Voilà ! Bonne lecture à vous et n'hésitez surtout pas !
Encore merci et c'est grâce à vous, uniquement à vous qui m'écrivez en retour, que je ne lâche pas alors bravo ! Ü
Une plainte incompréhensible, même pour elle, filtra à peine entre ses lèvres, dérangeant le silence reposant qui l'entourait. Elle n'avait aucune idée de l'endroit où elle se trouvait, de qui elle était, de ce qu'il s'était passé ou de ce qu'il se passerait, et, à vrai dire, c'était très bien ainsi. Elle avait passé, somme toute, la nuit la plus délicieuse depuis ce qui lui semblait être une éternité, sans le moindre cauchemars, sans aucun rêve trop doux dont les brides lui tireraient quelques larmes au réveil. Son esprit paraissait survoler son corps, entrer dans son corps pour lui faire ressentir les fourmillements agréables de ses muscles endormis, puis en sortir pour ne pas mettre en route un cerveau qui n'avait pas besoin de l'être. Toutefois, lors d'un va et viens, elle avait perçut quelque chose qui avait dérangé son étrange manège. Elle aurait bien fait abstraction de cette chose, mais, malheureusement, il s'avérait que la chose en question n'était pas du même avis. En effet, sous sa joue ainsi que sous son bras droit et contre tout son côté, qui reposaient paisiblement sur ou contre une surface plutôt plane et tiède, il y avait du mouvements. Elle fronça les sourcils en comprenant que, sûrement initié pour cela, ce mouvement causa, petit à petit, le retour de son esprit dans son corps, la mise en marche de ses capacités cérébrales. Les fourmis quittèrent le dessous de sa peau et d'autres sensations l'envahirent. D'abord, elle saisit le bruissement d'un tissu, puis, plus proche, tout contre son oreille gauche en fait, le rythme régulier, ni trop rapide, ni trop lent, d'un battement qu'elle n'identifiait pas encore. Elle huma aussi, plusieurs fois, une odeur particulière, que ses méninges peinaient à mettre en lien, bien qu'elle soit consciente de la connaître, même plutôt bien, elle était comme un parfum dont on a prit l'habitude, la fragrance caractéristique d'une fleur ou d'un livre bien défini. Et finalement, sa peau lui livra les dernières impressions qu'elle pouvait retirer de sa situation, puisqu'elle put sentir que le léger mouvement contre sa joue était en fait un soulèvement, tel une vague perpétuelle et répétitive, mais en sec... Quelque chose du genre... En resserrant les doigts de sa main droite, faiblement et pourtant le plus possible, elle comprit que ce qu'elle touchait n'était en aucun cas le matelas de son lit qu'Astya ferait onduler en sautant dessus.
Il fallut pourtant un autre élément pour que tous s'emboîtent et prennent un sens dans sa tête, et pas des moindres. Un à-coup brutal fit glisser sa joue et son bras le long de la surface indéterminée, et la dérangea une bonne fois pour toute. Vint s'ajouter à cela, faisant vibrer la dite étendue, une voix grave, mécontente, et un brin impatiente, qui articula :
« Assez, !... Stupide gamine... Debout ! Je ne supporterais pas cela plus longtemps ! »
Ses paupières se soulevèrent alors immédiatement et son cœur rata un battement, libérant une dose généreuse d'adrénaline, vague d'eau glacée, dans ses veines. Ce timbre, ce ton, ce parfum. Les souvenirs de la veille lui revinrent, trop nombreux pour qu'elle saisisse les détails, et ses globes oculaires firent mine de sortir de leur orbite. L'excès d'informations ralentit sa réaction, plus encore à cause du sommeil dont elle immergeait à peine, mais elle savait son imminence.
« Tu entends, idiote ? Tires-toi de là. » Répéta la même voix, détachant les derniers mots de façon à ce qu'elle les entende bien, mais aussi pour éclaircir l'importance de cet impératif.
Ses membres s'animèrent enfin et, subitement, l'éjectèrent loin, le plus loin possible, du corps contre lequel elle était lovée et qu'elle avait tenté d'identifier. Ce n'était plus l'étonnement qui se peignait sur ses traits, ça tenait plus, en soit, de l'épouvante. Elle s'aida machinalement de ses bras pour s'éviter la chute en côtoyant de près le bord de la couche, mais son attention était toute retenue par autre chose. Elle détaillait, toujours de ses yeux incrédules qui lui donnaient l'air le plus idiot qui soit, l'homme dont provenait la voix, et contre lequel elle avait, manifestement, passé la nuit. Lui-même, l'air ennuyé, le dos à moitié appuyé contre le bois de la tête de lit, son regard bleu, plus bleu qu'à l'accoutumé, dans le sien, ses longs cheveux blonds glissant sur la peau nue de son torse. Cette peau que ses doigts avaient palpée, que sa joue avait embrassée.
Avec un rictus qu'elle ne sut qualifier, sans doute mi- narquois, mi- écœuré, le sorcier, mourant encore hier soir, extirpa péniblement une jambe après l'autre des draps verts, abondamment tachés de pourpre, et tanga un instant, avant d'initier un premier pas vers l'une des portes, qui devait être la salle d'eau.
La jeune lionne, de son côté, prit le même temps pour simplement digérer la surprise. Et, alors qu'elle semblait assimiler ce qui venait d'arriver, une autre naquit. Aucune violence, si ce n'est quelques malheureux mots, aucune insulte grave, aucun sort. Elle était pourtant entrée en contact avec lui, et même plus qu'un frôlement anodin, et elle n'avait pas non plus était très tendre dans la nuit. Elle se devinait même être la cause de cette position étrange, dérangeante, dans laquelle ils s'étaient retrouvés en émergeant. Pourquoi ? L'interrogation résonna dans son crâne, plutôt que le soulagement qu'apporterait ce qui ressemblait à une trêve. Et cette question ne la quittant pas, elle fut incapable de détendre ses épaules, ses muscles, ses sens à l'affût, en alerte. Elle se remit prudemment sur ses jambes, mais retomba vite assise. Que faire ? C'était troublant. Elle se sentait telle une adolescente ayant passé la nuit dans un lit inconnu, avec un inconnu, et qui cherchait la meilleure solution de rendre l'instant moins... Gênant. Non. Elle secoua la tête. Elle ne voulait pas rendre l'instant moins gênant, elle voulait se faire oublier, rentrer six pieds sous terre, pour ne pas avoir à affronter le tempête qui allait s'abattre sur elle. Elle allait devoir agir avec doigté et tact, ou ce qui s'en approchait le plus en tout cas.
Oh, elle ne regrettait pas son geste, loin de là, et elle se montrerait même plus enragée encore si l'occasion se représentait, mais elle craignait que, malgré le fait qu'il devait se sentir aussi vaseux qu'elle, il soit tout de même en capacité de lui faire encore un peu plus de mal. En soit, elle était aussi las de souffrir que d'attendre sagement dans sa chambre qu'une pulsion violente le saisisse. Elle préférait même peut-être souffrir, ressentir au moins quelque chose, plutôt que d'être enfermée, amorphe, dans cette routine qu'il lui imposait.
Ses pensées, qui la tenaient immobile sur l'édredon, furent interrompues par un grognement mécontent qui émana de la porte entrebâillée. Étrangement, elle douta de l'attitude à tenir. Elle pouvait toujours s'accorder un peu de répit en fuyant, partir retrouver la sécurité précaire de sa chambre au moins pour un temps. Toutefois, elle était parfaitement au fait qu'elle ne saurait trouver le sommeil, ni la quiétude tant qu'elle n'aurait pas de répondre. A quoi ? A pourquoi. Pourquoi il était si calme, pourquoi il les avait liés, pourquoi il était rentré dans cet état.
Elle se hissa sur ses pieds, faisant fi des tremblements de ses jambes, et se dirigea à pas de loups en direction de la pièce occupée. Elle déplaça à peine le panneau de bois pour se glisser dans l'ouverture, et, sans le moindre bruit, se plaça derrière lui. Elle l'observa, penché sur le lavabo grâce auquel il se maintenait d'un bras, occupé à tâter les cicatrices douloureuses de son torse, encore roses et fragiles. Elle remarqua les tressaillements légers de ses épaules, le plis entre ses sourcils froncés, ses paupières maintenues hermétiquement closes, de même que la manière dont son nez était retroussé, l'air plus masculin, viril, que la souffrance lui concédait. Et elle en resta muette, jusqu'à ce qu'il rouvre les yeux et ne sursaute en apercevant son reflet dans la grande surface réfléchissante. S'étonnant elle-même, elle avança d'un pas, marqua une pause, puis se glissa agilement sous son bras pour se dresser devant lui, entre le large lavabo de pierres grises et son torse nu.
Elle focalisa son attention sur sa propre respiration dans un premier temps, qu'elle prit à cœur de maintenir égale, puis s'intéressa, sans jamais jeter un coup d'œil à son visage qu'elle savait baissé sur elle, aux blessures. Naguère, elle n'avait pas prit le temps d'identifier le genre de ces blessures, ni de deviner la profondeur, ou de se questionner quant à la cause. Elle s'était plutôt portée sur l'intensité de la douleur confédérée par celles-ci, et la manière de l'accroître. Alors, méticuleusement, elle les étudia du regard.
« La magie noire aurait laissé plus de traces, plus profondes et la potion n'y aurait rien fait... La magie traditionnelle, au contraire, n'aurait pas fait de telles marques pendant un combat... Alors soit... Soit vous... Vous vous êtes laissé faire... Soit... Ce pourrait-il que... ? »
Elle ouvrit des yeux surpris et resta, une minute, la bouche ouverte. Ceci dit, elle n'eut pas même le temps de la stupéfaction causée par ses déductions, ses hypothèses, que des doigts, vifs, agrippèrent douloureusement sa gorge, le pouce maltraitant l'arrête de sa mâchoire et faisant relever son visage face à celui, animé d'une colère démente, de son tortionnaire, dont les lèvres s'étirèrent en un sourire sans joie.
« Surprise des techniques employées par son camp, Sang-de-Bourbe ? Oh, pourtant, je ne doute pas que cette brillante idée n'a pu leur venir que de toi, ou de ceux de ton espèce.» La façon dont il crachait le dernier mot était sans équivoque. « Des armes blanches, c'est comme ça qu'on les appelle, n'est-ce pas ? Des sabres, des couteaux. Des sauvages, des primates. Digne de leur sang misérable, plus à même de les manier que d'utiliser leur magie volée. » Il resserra un peu plus sa prise, la privant presque totalement d'air, rendant difficile la moindre réplique, le regard fou. « Mais si tu savais quel plaisir j'ai eu à massacrer tous ceux qui passaient à ma portée, enfants pour la plupart, immondices tous. Et puis cette petite garce, cette gamine qu'on a collé dans mes geôles en même temps que... Toi... » Il ponctua le pronom d'un autre rictus dégoûté, avant de reprendre. « Elle m'a parlé. Elle m'a dit... Elle a insinué que... » Sa mâchoire se contracta et ses doigts se refermèrent encore un peu, jusqu'à la faire couiner de douleur et emplir le coin de ses yeux de larmes. « Et l'un de ces chiens en a profité pour me planter sa dague dans la chaire, une fois, puis une autre, et la troisième fois s'acheva par son corps qui tomba raide à mes pieds, vide, et son arme encore fichée dans mon ventre. » Il la relâcha brutalement, si bien qu'elle prit une longue inspiration douloureuse, et approcha son visage, proche, trop proche, mais elle soutint ses pupilles dont l'acier semblait plus dur, plus vicieux que jamais, des siennes, mouillées, à l'éclat terriblement fragile. « Cela satisfait-il votre curiosité, gamine ? »
Elle aurait voulu dire que non. Elle savait à présent où se trouvait Lysandra, avec qui. Elle savait avec quel plan la maigre résistance persistait d'agir, puisqu'elle l'avait effectivement mit sur pieds avec d'autres nés-Moldus au Q.G. Elle savait aussi le type de blessure que c'était, quelle lame, étant donné qu'elle connaissait chacune des armes utilisées pour ce type d'attaque. Mais elle ignorait encore pourquoi ils étaient liés et depuis quand c'était le cas. Elle ne comprenait pas non plus comment Lysandra avait bien pu s'échapper, ni ce qu'elle avait pu dire et qui l'ait perturbé à ce point.
Ceci étant, sage, elle se cantonna au silence. Elle se baissa, mécaniquement, passa une nouvelle fois sous son bras, sous son regard qui suivait chacun de ses gestes, et parvint à une petite armoire, qu'elle ouvrit, au hasard, et fouilla d'un coup d'œil. Méthodiquement, sans réfléchir, elle referma le petit meuble suspendu, qui ne contenait que quelques savons et potions du même acabit, et répéta l'opération avec la suivante. Ce fut la dernière de la rangée, la quatrième, qui lui offrit ce dont elle avait besoin. Elle se saisit de deux petits flacons, revint à l'un des placards précédents, attrapa un linge propre et le referma lui-aussi. Puis, toujours lente et absente, elle passa à nouveau sous le bras appuyé sur le bord du lavabo, et plaça son corps entre celui de l'homme qu'elle haïssait plus que tout autre et l'évier.
L'homme en question, interdit face à l'étrange spectacle que produisait la jeune femme, ne bougea pas d'un cil, si ce n'est ses orbes claires qui ne se détachaient jamais d'elle. Il la zieuta tandis qu'elle humidifiait le linge d'un liquide cristallin, et cessa tout contact visuel quand le dit tissu entra en contact avec la peau balafrée de son abdomen. La sensation de brûlure qui le saisit lui en donna presque la nausée, mais il tenta d'y faire abstraction, alors que sa prisonnière, censée le vouloir mort, appliquait avec une douceur presque touchante, le désinfectant sur les cicatrices. La dose de potion régénératrice n'avait pas été suffisante la veille et, malheureusement, la potion n'avait plus aucune effet une fois les premiers effets ressentis. Il ne lui restait plus qu'à prendre soin des blessures, ainsi que le faisait la lionne en ce moment, en espérant qu'elles disparaissent au plus vite.
Les dents serrées, il se pencha un peu plus vers elle, inconsciemment, et appuya de lui-même contre ses petites mains qui s'avéraient timides, mal-assurées. Il avait agrippé l'autre bord de lavabo de sa main libre, et n'avait pas rouvert les yeux, étrangement en confiance, tandis qu'elle retirait le linge mouillé de sa peau, et attendit quelques secondes avant de sentir, comme la veille, ses doigts fins, aériens, étaler l'onguent du haut de son pectoral droit, à sa hanche gauche. Le silence qui les encerclait n'était ni pesant, ni menaçant. Il était naturel, et c'en était d'autant plus insolite.
Bientôt, la demoiselle acheva son œuvre. Elle essuya, les yeux baissés, ses doigts sur le linge imbibé de désinfectant, en usant du moins de mouvement possible, à peine le nécessaire. La situation était sur le fil. C'était un instant suspendu, et elle attendait simplement de savoir de quel côté il allait basculé pour ce qui allait suivre. Elle fut surprise lorsque, lourd, le corps de l'homme chuta contre le sien, l'emprisonnant tout à faite entre le meuble et lui. Elle expulsa un souffle, qui resta ensuite figé dans sa poitrine, et se crispa. Elle sentait son souffle dans ses cheveux, juste au-dessus de son oreille gauche, celle avec laquelle, ce matin, elle se berçait au son des battements de son cœur, et elle se remémora combien elle était petite et frêle à côté de lui. Ses bras ne lui laissaient aucun échappatoire, placés de part et d'autre d'elle, son torse solide, nu, dressé tel une barrière à moins d'un centimètre de sa poitrine. Elle n'avait aucun repli, et elle prit conscience qu'en réalité, elle ne le cherchait pas. C'était comme cette autre fois, dans les cachots, où il avait investit ses lèvres, brutalement, et qu'elle n'avait jamais aussi peu voulu le fuir qu'à cet instant. Le danger qui émanait de lui d'ordinaire l'avait déserté. Il n'était plus animal, brute ; il était homme, humain.
A son tour, elle se laissa griser par la proximité. Ses paupières tombèrent devant ses yeux et, à l'instar de lui, elle inspira longuement le parfum si particulier que dégageait le peau offerte, différente de celle, florale, terreuse, de l'onguent. Quelque chose, dans son ventre, répondit à ces effluves d'une étrange manière. Quelque chose, dans son ventre, remuait allègrement, agréablement. C'était viscéral, surprenant. Ce fut ensuite à son cœur de donner la réplique en entamant une course folle dans sa poitrine, entraînant celle de son sang qui semblait bouillir, s'écouler en torrent, dans ses veines. Elle était certaine qu'ainsi positionné, il pouvait entendre son cœur désireux de s'échapper de sa poitrine, le sang battre dans sa jugulaire ou ses tempes.
Elle eut soudain une envie, l'envie de voir s'il en allait de même de son côté. Pour cela, adagio, elle leva une main entre eux, dans l'espace si réduit qui les séparait encore et posa sa paume fraîche juste au milieu de sa poitrine lisse et pâle. Ce fut comme si l'organe dessous, malgré la chaire et les os, répondait à l'appel et il bondit contre sa main. Elle recroquevilla ses doigts, l'éraflant à peine, sur l'épiderme.
« Pourquoi...» Elle déglutit, la voix basse, s'éclaircit la gorge et reprit, les yeux toujours fermés, chevrotante. « Pourquoi sommes-nous liés ?» Ses lèvres se pincèrent un instant et elle baissa encore le ton pour la suite. « Depuis quand ? En quoi cela consiste ?»
Un silence lui répondit dans un premier temps. Elle se mordit la langue, consciente d'avoir peut-être poussé sa chance un peu trop loin. Toutefois, l'homme se mit en mouvement, maigre mouvement mais tout de même. Il effleura son oreille gauche de l'arrête de son nez tandis qu'il baissait le menton, emplissant la zone de frisson qui remontèrent jusqu'à la racine de ses cheveux et la base de son cou, et vint placer ses lèvres tout contre. Alors sa voix, basse, grave, envoûtante, prononça des mots qu'elle avait déjà entendu, plusieurs fois, dans sa bouche, mais jamais avec cette intonation, ce timbre particulier : « Tu es mienne, voilà pourquoi. Depuis que mon nom est gravé dans ta chaire. »